Dictionnaire argot-français - Vidocq - Éditions du Boucher
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GERBEMENT<br />
GERBEMENT s. m. Jugement.<br />
GERBERIE s. m. Tribunal.<br />
GET s. m. Jonc.<br />
* GIBRE s. m. Membre viril.<br />
GILMONT s. m. Gilet.<br />
GIROFLE s. Homme ou femme aimable.<br />
GIROFLERIE s. f. Amabilité.<br />
* GIROLLE ou GY adv. Oui, très bien.<br />
* GITRER v. a. Posséder.<br />
GIVERNEUR s. m. Vagabond qui passe<br />
toutes les nuits dans la rue. Terme des<br />
cochers parisiens.<br />
* GLACE s. m. Verre à boire.<br />
GLACIS s. m. Verre à boire.<br />
* GLIER s. m. Le diable.<br />
GLISSANT s. m. Savon.<br />
* GOBBE s. m. Verre à boire.<br />
GOBE-MOUCHERIE s. f. Franc-maçonnerie.<br />
GOBE-SON s. m. Calice.<br />
GODILLER v. a. Se dit lorsqu’on éprouve<br />
un accès de priapisme.<br />
GOMBERGER v. a. Compter.<br />
GONZE-SSE s. Homme, femme. Terme<br />
des voleurs brabançons.<br />
GOUALANTE s. f. Chanson.<br />
GOUALER v. a. Chanter.<br />
GOUALEUR-EUSE s. Chanteur, chanteuse.<br />
GOUÈPEUR-EUSE s. Vagabond. Celui ou<br />
celle qui n’a ni domicile, ni moyens<br />
d’existence assurés.<br />
Article 269 <strong>du</strong> Code pénal. Le vagabondage<br />
est un délit.<br />
Article 270. Les vagabonds, ou gens sans<br />
aveu, sont ceux qui n’ont ni domicile certain,<br />
ni moyen de subsistance, et qui n’exercent<br />
habituellement ni métier, ni profession.<br />
66<br />
Et c’est dans le code d’une nation qui<br />
se pose devant toutes les autres comme<br />
la plus éclairée, que de semblables lois<br />
sont écrites. Personne n’élève la voix<br />
pour se plaindre de vous, mais le malheur<br />
vous a toujours poursuivi, donc<br />
vous êtes coupable : les haillons qui<br />
vous couvrent sont vos accusateurs;<br />
parce que vous êtes malheureux, vous<br />
n’avez plus le droit de respirer au grand<br />
air, et le dernier des sbires de la préfecture<br />
de police peut vous courir sus<br />
comme sur une bête fauve, c’est ce qu’il<br />
ne manque pas de faire; vous valez un<br />
petit écu, vous êtes saisi, jeté dans une<br />
prison obscure et malsaine, et après<br />
quelques mois de captivité préventive,<br />
des gendarmes vous traînent devant les<br />
magistrats chargés de vous rendre justice;<br />
votre conscience est pure, et vous<br />
croyez qu’à la voix de vos juges les<br />
portes de la geôle vont s’ouvrir devant<br />
vous. Pauvre sot que vous êtes, la loi<br />
dicte aux magistrats, qui gémissent en<br />
vous condamnant, des arrêts impitoyables;<br />
quoi que vous puissiez dire pour<br />
votre défense, vous serez condamné à<br />
trois ou six mois d’emprisonnement, et<br />
après avoir subi votre peine, vous serez<br />
mis à la disposition <strong>du</strong> gouvernement<br />
pendant le temps qu’il déterminera.<br />
Et cela ne doit pas étonner chez un<br />
peuple qui ne s’enquiert ni des capacités,<br />
ni de la moralité <strong>du</strong> législateur,<br />
mais seulement de la cote de ses impositions;<br />
chez un peuple qui n’estime que<br />
ceux qui possèdent. Posséder doit être<br />
le rêve de tous, et tous les chemins qui<br />
peuvent con<strong>du</strong>ire à la fortune doivent<br />
être suivis sans remords. Aussi tous ceux<br />
qui occupent les sommités de l’échelle<br />
sociale, et qui désirent conserver leur<br />
position, repoussent sans cesse <strong>du</strong> pied<br />
ceux qui cherchent à gravir les derniers