Dictionnaire argot-français - Vidocq - Éditions du Boucher
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CAMBROU-OUZE<br />
tants tous les indices qui peuvent leur<br />
être nécessaires. Souvent même il a la<br />
précaution de se mettre en évidence lors<br />
de l’exécution, afin que sa présence<br />
puisse, en temps opportun, servir à établir<br />
un alibi incontestable.<br />
Ce sont ordinairement de vieux<br />
voleurs qui travaillent de cette manière;<br />
parmi eux on cite le nommé Godé, dit<br />
Marquis, dit Capdeville; après s’être<br />
évadé <strong>du</strong> bagne, il y a plus de quarante<br />
ans, il vint s’établir aux environs de<br />
Paris, où il commit deux vols très considérables,<br />
l’un à Saint-Germain-en-Laye,<br />
l’autre à Belleville; cet indivi<strong>du</strong> est<br />
aujourd’hui au bagne de Brest, où il<br />
subit une condamnation à perpétuité.<br />
Les vols de chambre sont ordinairement<br />
commis les dimanches et jours de<br />
fête.<br />
CAMBROU-OUZE s. Domestique,<br />
servante.<br />
CAMBROUZE s. f. Province.<br />
CAMBROUZIER s. m. Voleur de<br />
campagne.<br />
CAMÉLÉON s. m. Courtisan.<br />
CAMELOT s. m. Marchand.<br />
CAMELOTE s. m. Sperme.<br />
CAMELOTE s. f. Toute espèce de<br />
marchandises.<br />
CAMISOLE s. m. Gilet.<br />
CAMOUFLE s. f. Chandelle.<br />
CAMOUFLET s. m. Chandelier.<br />
CAMOUFLEMENT s. m. Déguisement.<br />
CAMOUFLER v. a. Déguiser.<br />
* CAMUSE s. f. Carpe.<br />
CANAGE s. f. Agonie, dernière lutte<br />
contre la mort.<br />
CANAPÉ s. m. On trouve dans le langage<br />
des voleurs, dix, vingt mots même, pour<br />
20<br />
exprimer telle action répréhensible, ou<br />
tel vice honteux; on n’en trouve pas un<br />
seul pour remplacer ceux de la langue<br />
usuelle, qui expriment des idées d’ordre<br />
ou de vertu; aussi doit-on s’attendre à<br />
trouver, dans un livre destiné à faire<br />
connaître leurs mœurs et leur langage,<br />
des récits peu édifiants. J’ai réfléchi<br />
longtemps avant de me déterminer à<br />
leur donner place dans cet ouvrage; je<br />
craignais que quelques censeurs sévères<br />
ne m’accusassent d’avoir outragé la<br />
pudeur, mais après j’ai pensé que le vice<br />
n’était dangereux que lorsqu’on le peignait<br />
revêtu d’un élégant habit, mais<br />
que, nu, sa laideur devait faire reculer<br />
les moins délicats; voilà pourquoi cet<br />
article et quelques autres semblables se<br />
trouveront sous les yeux <strong>du</strong> lecteur;<br />
voilà pourquoi je n’ai pas employé des<br />
périphrases pour exprimer ma pensée;<br />
voilà pourquoi le mot propre est toujours<br />
celui qui se trouve sous ma plume.<br />
Je laisse au lecteur le soin de<br />
m’apprendre si la méthode que j’ai<br />
adoptée est la meilleure.<br />
Le canapé est le rendez-vous ordinaire<br />
des pédérastes; les TANTES (voir ce mot,<br />
p. 153) s’y réunissent pour procurer à<br />
ces libertins blasés, qui appartiennent<br />
presque tous aux classes éminentes de la<br />
société, les objets qu’ils convoitent; les<br />
quais, depuis le Louvre jusqu’au Pont-<br />
Royal, la rue Saint-Fiacre, le boulevard<br />
entre les rues Neuve-<strong>du</strong>-Luxembourg et<br />
Duphot, sont des canapés très dangereux.<br />
On conçoit, jusques à un certain<br />
point, que la surveillance de la police ne<br />
s’exerce sur ces lieux que d’une manière<br />
imparfaite; mais ce que l’on ne comprend<br />
pas, c’est que l’existence de certaines<br />
maisons, entièrement dévolues<br />
aux descendants des Gomorrhéens,<br />
soient tolérées; parmi ces maisons, je