Dictionnaire argot-français - Vidocq - Éditions du Boucher
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CABASSER<br />
** CABASSER v. a. Tromper.<br />
CABE s. m. Chien.<br />
CABERMONT s. m. Cabaret.<br />
CABESTAN s. m. Officier de paix ou de<br />
police.<br />
CABOT s. m. Chien.<br />
CABRIOLET s. m. Hotte de chiffonnier.<br />
CADENNE s. f. Chaîne de col.<br />
CADET s. m. Pince de voleur.<br />
CADICHON s. f. Montre.<br />
* CAFARDE s. f. Lune (la).<br />
* CAGNE s. m. Cheval.<br />
CAGOUX ou ARCHI-SUPPÔT DE<br />
L’ARGOT. S’il faut croire les historiens<br />
<strong>du</strong> temps, et particulièrement Sauval, le<br />
royaume <strong>argot</strong>ique était mieux organisé<br />
que beaucoup d’autres, car le grand<br />
Coësré n’accordait les dignités de<br />
l’empire qu’à ceux de ses sujets qui s’en<br />
étaient montrés dignes, soit par leurs<br />
capacités, soit par les services qu’ils<br />
avaient ren<strong>du</strong>s; aussi n’était-ce que très<br />
difficilement que les <strong>argot</strong>iers obtenaient<br />
le titre de cagoux, ou archi-suppôt<br />
de l’<strong>argot</strong>.<br />
Les cagoux étaient, pour la plupart,<br />
des écoliers chassés des divers collèges<br />
de Paris, des moines qui avaient jeté le<br />
C<br />
16<br />
froc aux orties, et des prêtres débauchés.<br />
Le nom de cagoux vient probablement<br />
de la cagoule, espèce de capuchon<br />
adapté à leur justaucorps, et dont ils<br />
avaient l’habitude de se couvrir la tête<br />
lorsqu’ils ne voulaient pas être connus.<br />
Les cagoux se faisaient passer pour des<br />
personnes de condition ruinées par<br />
quelque malheur imprévu, et leur éloquence<br />
leur donnait les moyens d’extorquer<br />
aux bonnes âmes des aumônes<br />
quelquefois considérables.<br />
Les cagoux étaient chargés, par le<br />
grand Coësré, de la con<strong>du</strong>ite des<br />
novices, auxquels ils devaient apprendre<br />
le langage <strong>argot</strong>ique et les diverses ruses<br />
<strong>du</strong> métier d’<strong>argot</strong>ier.<br />
Ce n’était qu’après un noviciat de<br />
quelques semaines, <strong>du</strong>rant lesquelles il<br />
était rudement battu, afin que son corps<br />
se fît aux coups, que le novice était<br />
admis à fournir aux <strong>argot</strong>iers réunis sous<br />
la présidence de leur monarque, le premier<br />
des deux chefs-d’œuvre qui<br />
devaient lui valoir l’accolade fraternelle;<br />
à cet effet, une longue corde, à laquelle<br />
étaient attachées une bourse et une multitude<br />
de petites clochettes, descendait<br />
<strong>du</strong> plafond d’une vaste salle; le novice,<br />
les yeux bandés, et se tenant seulement<br />
sur une jambe, devait tourner autour de