Un nouveau gisement de Vertébrés dans le Néogène de Tunisie ...

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C. R. Acad. Sei. Paris, t. 305, Série II, p. 1121-1124, 1987 Paléontologiej Paleontology Un nouveau gisement de Vertébrés dans le Néogène de Tunisie Centrale Nabil MALLOULI, Gilles CREUZOT et Denis GERAADS Résumé - Un nouveau gisement de Vertébrés a été découvert en Tunisie Centrale, dans une série continentale détritique rattachée au Miocène supérieur. La présence d'un Hipparion primitif, de Tetralophodon, l'abondance des Anthracothères, l'absence de Bovidés de type moderne, et la comparaison avec les faunes du Bled Douarah (Tunisie) et de Bou Hanifia (Algérie) suggèrent un âge Vallésien supérieur ou Turolien inférieur. Nous espérons que les recherches futures permettront de préciser les corrélations biostratigraphiques. A new vertebrate locality frolll the Neogene of Central Tunisia Abstract - A new vertebrate fossil site has been discovered in Central Tunisia, within a detritic continental series correlated with the late Miocene. The occurence of a primitive Hipparion, of Tetralophodon, the great number of Anthracotheres, the absence of Bovids of modern type, and the comparison with the faunas from Bled Douarah (Tunisia) and Bou Hanifia (Algeria) suggest an upper Vallesian or lower Turolian age. We hope that forthcoming field-work will allow us to refine these biostratigraphic correlations. A 80 km à l'Ouest de Sfax, sur le flanc sud-est de l'anticlinal S-WjN-E du Djebel Krechem el Artsouma, est exposée une puissante série mio-pliocène brièvement étudiée par Castany [1]. A l'exception des niveaux de base, où sont représentées les formations Aïn Grab, Mahmoud et Saouaf, cette série est surtout d'origine continentale. En 1985, l'un de nous (G.c.) y découvrait, sur la rive droite de l'Oued Maza, quelques dents et ossements de Vertébrés, dans un lit de galets argilo-ferrugineux, correspondant à la base d'un chenal (niveau à haute énergie). Deux brèves reconnaissances, en 1985 et 1987, nous ont permis d'accroître la collection provenant de ce gisement et des niveaux sableux situés juste au-dessus. Selon l'un de nous (G.c.), tous les fossiles proviennent de la formation Ségui, d'origine détritique fluviatile voire deltaïque (haut de delta). Cette formation, définie en 1956 [2] par Burollet, est classiquement datée du Miocène supérieur au Quaternaire basal par encadrement, mais est probablement en fait hétérochrone à l'échelle de la Tunisie [3]. FAUNE. - Dans le niveau fossilifère principal, à dragées ferrugineuses, les éléments anatomiques sont très dissociés, et les dents isolées sont les pièces les plus fréquentes, bien que quelques spécimens plus complets aient été retrouvés (maxillaires d'Anthracothères). Les os sont aussi parfois un peu roulés, sans que cette altération superficielle gêne l'étude anatomique. Les sables, en revanche, livrent parfois des fossiles moins fragmentés et non roulés, quoique plus dispersés. Cette différence, due aux conditions de dépôt, est d'ailleurs constante dans les autres formations du Néogène continental de Tunisie centrale. LISTE FAUNIQUE. - Crocodylien indét. Fragments de crânes, plaques dermiques, vertèbres et dents sont assez fréquents dans le gisement, mais ne permettent sans doute pas une détermination précise. Note présentée par Yves COPPENS. 0249-6305/87/03051121 li> 2.00 © Académie des Sciences 1121

C. R. Acad. Sei. Paris, t. 305, Série II, p. 1121-1124, 1987<br />

Paléontologiej Pa<strong>le</strong>ontology<br />

<strong>Un</strong> <strong>nouveau</strong> <strong>gisement</strong> <strong>de</strong> <strong>Vertébrés</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>Néogène</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Tunisie</strong> Centra<strong>le</strong><br />

Nabil MALLOULI, Gil<strong>le</strong>s CREUZOT et Denis GERAADS<br />

Résumé - <strong>Un</strong> <strong>nouveau</strong> <strong>gisement</strong> <strong>de</strong> <strong>Vertébrés</strong> a été découvert en <strong>Tunisie</strong> Centra<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> une série<br />

continenta<strong>le</strong> détritique rattachée au Miocène supérieur. La présence d'un Hipparion primitif, <strong>de</strong><br />

Tetralophodon, l'abondance <strong>de</strong>s Anthracothères, l'absence <strong>de</strong> Bovidés <strong>de</strong> type mo<strong>de</strong>rne, et la comparaison<br />

avec <strong>le</strong>s faunes du B<strong>le</strong>d Douarah (<strong>Tunisie</strong>) et <strong>de</strong> Bou Hanifia (Algérie) suggèrent un âge<br />

Vallésien supérieur ou Turolien inférieur. Nous espérons que <strong>le</strong>s recherches futures permettront <strong>de</strong><br />

préciser <strong>le</strong>s corrélations biostratigraphiques.<br />

A new vertebrate locality frolll the Neogene of Central Tunisia<br />

Abstract - A new vertebrate fossil site has been discovered in Central Tunisia, within a <strong>de</strong>tritic<br />

continental series correlated with the late Miocene. The occurence of a primitive Hipparion, of<br />

Tetralophodon, the great number of Anthracotheres, the absence of Bovids of mo<strong>de</strong>rn type, and the<br />

comparison with the faunas from B<strong>le</strong>d Douarah (Tunisia) and Bou Hanifia (Algeria) suggest an upper<br />

Val<strong>le</strong>sian or lower Turolian age. We hope that forthcoming field-work will allow us to refine these<br />

biostratigraphic correlations.<br />

A 80 km à l'Ouest <strong>de</strong> Sfax, sur <strong>le</strong> flanc sud-est <strong>de</strong> l'anticlinal S-WjN-E du Djebel<br />

Krechem el Artsouma, est exposée une puissante série mio-pliocène brièvement étudiée<br />

par Castany [1]. A l'exception <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> base, où sont représentées <strong>le</strong>s formations<br />

Aïn Grab, Mahmoud et Saouaf, cette série est surtout d'origine continenta<strong>le</strong>.<br />

En 1985, l'un <strong>de</strong> nous (G.c.) y découvrait, sur la rive droite <strong>de</strong> l'Oued Maza, quelques<br />

<strong>de</strong>nts et ossements <strong>de</strong> <strong>Vertébrés</strong>, <strong>dans</strong> un lit <strong>de</strong> ga<strong>le</strong>ts argilo-ferrugineux, correspondant<br />

à la base d'un chenal (niveau à haute énergie). Deux brèves reconnaissances, en 1985 et<br />

1987, nous ont permis d'accroître la col<strong>le</strong>ction provenant <strong>de</strong> ce <strong>gisement</strong> et <strong>de</strong>s niveaux<br />

sab<strong>le</strong>ux situés juste au-<strong>de</strong>ssus.<br />

Selon l'un <strong>de</strong> nous (G.c.), tous <strong>le</strong>s fossi<strong>le</strong>s proviennent <strong>de</strong> la formation Ségui, d'origine<br />

détritique fluviati<strong>le</strong> voire <strong>de</strong>ltaïque (haut <strong>de</strong> <strong>de</strong>lta). Cette formation, définie en 1956 [2]<br />

par Burol<strong>le</strong>t, est classiquement datée du Miocène supérieur au Quaternaire basal par<br />

encadrement, mais est probab<strong>le</strong>ment en fait hétérochrone à l'échel<strong>le</strong> <strong>de</strong> la <strong>Tunisie</strong> [3].<br />

FAUNE. - Dans <strong>le</strong> niveau fossilifère principal, à dragées ferrugineuses, <strong>le</strong>s éléments<br />

anatomiques sont très dissociés, et <strong>le</strong>s <strong>de</strong>nts isolées sont <strong>le</strong>s pièces <strong>le</strong>s plus fréquentes,<br />

bien que quelques spécimens plus comp<strong>le</strong>ts aient été retrouvés (maxillaires d'Anthracothères).<br />

Les os sont aussi parfois un peu roulés, sans que cette altération superficiel<strong>le</strong><br />

gêne l'étu<strong>de</strong> anatomique. Les sab<strong>le</strong>s, en revanche, livrent parfois <strong>de</strong>s fossi<strong>le</strong>s moins<br />

fragmentés et non roulés, quoique plus dispersés. Cette différence, due aux conditions <strong>de</strong><br />

dépôt, est d'ail<strong>le</strong>urs constante <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s autres formations du <strong>Néogène</strong> continental <strong>de</strong><br />

<strong>Tunisie</strong> centra<strong>le</strong>.<br />

LISTE FAUNIQUE. - Crocodylien indét. Fragments <strong>de</strong> crânes, plaques <strong>de</strong>rmiques,<br />

vertèbres et <strong>de</strong>nts sont assez fréquents <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>gisement</strong>, mais ne permettent sans doute<br />

pas une détermination précise.<br />

Note présentée par Yves COPPENS.<br />

0249-6305/87/03051121 li> 2.00 © Académie <strong>de</strong>s Sciences<br />

1121


1122<br />

Epaisseur<br />

en mètres<br />

650<br />

600<br />

550<br />

500<br />

450<br />

400<br />

350<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

o<br />

C. R. Acad. Sei. Paris, t. 305, Série Il, p. 1121-1124, 1987<br />

LITHOLOGIE<br />

= conglomérat encroûté<br />

alternances <strong>de</strong> sab<strong>le</strong>s.<br />

silts et argi<strong>le</strong>s<br />

<strong>de</strong> cou<strong>le</strong>ur brune<br />

sab<strong>le</strong>s blancs<br />

plus ou moins grossiers<br />

silts rouges et grès<br />

argi<strong>le</strong>s et gypses<br />

sab<strong>le</strong>s beiges<br />

FORMATION<br />

-"croûte"<br />

Segui<br />

Saouaf<br />

argi<strong>le</strong>s vertes gypseuses Mahmoud<br />

grès coquillier tendre<br />

-Ain Grab<br />

Coupe <strong>de</strong>s aff<strong>le</strong>urements néogènes <strong>de</strong> l'Oued Maza.<br />

Section of the neogene outcrops near Wadi Maza.<br />

AGE<br />

Pléistocène<br />

"Mio-Pliocène<br />

continental"<br />

Tortonien<br />

Serravallien<br />

Langhien<br />

Mammifères. Périssodacty<strong>le</strong>s. - Dicerotini indét. <strong>Un</strong>e <strong>de</strong>mi-molaire supeneure, seul<br />

reste attribuab<strong>le</strong> aux Rhinocéros, ne se distingue guère <strong>de</strong>s formes contemporaines <strong>de</strong><br />

cette tribu, qui est toujours rare <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Miocène d'Afrique du Nord à l'exception<br />

du site vallésien inférieur <strong>de</strong> Bou Hanifia en Algérie, où apparaissent ses premiers<br />

représentants [4].<br />

- Hipparion cf. przmzgenium. Quelques <strong>de</strong>nts isolées et un tibia appartiennent à<br />

Hipparion. Deux juga<strong>le</strong>s inférieures ont une doub<strong>le</strong> bouc<strong>le</strong> hipparionienne [5], mais pas<br />

d'ectostyli<strong>de</strong>. <strong>Un</strong>e molaire supérieure est nettement plus gran<strong>de</strong> que cel<strong>le</strong>s décrites par<br />

Arambourg à Bou Hanifia [6]. Tous ces caractères évoquent <strong>le</strong>s Hipparions du B<strong>le</strong>d<br />

Douarah et <strong>de</strong> Ngorora, que Eisenmann [7] a provisoirement regroupés sous <strong>le</strong> nom <strong>de</strong><br />

H. primigenium : ils se distinguent tant <strong>de</strong> celui du Vallésien inférieur <strong>de</strong> Bou Hanifia,<br />

H. africanum, que <strong>de</strong> ceux du Miocène terminal.<br />

Artiodacty<strong>le</strong>s:<br />

- «Merycopotamus» sp. Cet Anthracothère est la forme dominante <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>gisement</strong><br />

(fragments <strong>de</strong> maxillaires, <strong>de</strong>nts isolées, os <strong>de</strong>s membres). Morphologiquement, rien ne<br />

<strong>le</strong> distingue <strong>de</strong> ceux que Black [8] a décrits du B<strong>le</strong>d Douarah; par ses dimensions, il se<br />

rapproche plus <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s sites à Hipparion <strong>de</strong> cette région que <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la localité 17


C. R. Acad. Sei. Paris, t. 305, Série II, p. 1121-1124, 1987 1123<br />

<strong>de</strong> Robinson et Black [8], qui est plus petit, ou <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Sahabi, qui est un peu plus<br />

grand.<br />

- Giraffidé indét. Quelques <strong>de</strong>nts isolées d'un Giraffidé <strong>de</strong> tail<strong>le</strong> moyenne sont<br />

insuffisantes pour préciser ses affinités. Les Giraffidés du Miocène supérieur du Maghreb<br />

ont tous été rattachés aux Palaeotraginae ([9], [10]), mais cette détermination, fondée sur<br />

la conception <strong>de</strong> « groupe-souche» <strong>de</strong> cette sous-famil<strong>le</strong>, aurait grand besoin d'être<br />

confirmée par <strong>de</strong>s restes plus caractéristiques.<br />

- Pachytragus sp. <strong>Un</strong>e chevil<strong>le</strong> incomplète est <strong>le</strong> seul reste qui puisse être attribué à<br />

ce genre, dominant au B<strong>le</strong>d Douarah [11].<br />

- ?Prostrepsiceros sp. <strong>Un</strong> fragment <strong>de</strong> crâne avec <strong>le</strong>s bases <strong>de</strong>s chevil<strong>le</strong>s osseuses peut,<br />

sous toutes réserves, être rapproché <strong>de</strong> ce genre, principa<strong>le</strong>ment européen. Il est en tout<br />

cas différent du Prostrepsiceros (P.) libycus Lehmann et Thomas [12] <strong>de</strong> Sahabi, mais<br />

l'absence <strong>de</strong> chevil<strong>le</strong>s empêche <strong>de</strong> pousser bien loin <strong>le</strong>s comparaisons avec <strong>le</strong>s formes<br />

dont il semb<strong>le</strong> plus voisin, comme <strong>le</strong> P. fraasi <strong>de</strong> Samos.<br />

- Bovidé gen. et sp. indét. <strong>Un</strong>e <strong>de</strong>rnière molaire inférieure évoque <strong>le</strong>s Alcelaphini<br />

par plusieurs caractères, mais possè<strong>de</strong> encore une petite colonnette, comme la M3 <strong>de</strong><br />

Pseudotragus? gentryi Thomas [13] du Vallésien <strong>de</strong> Ngorora, dont el<strong>le</strong> se distingue cependant<br />

par la présence d'un pli caprin.<br />

Proboscidien. - Tetralophodon cf. longirostris. Le spécimen <strong>le</strong> plus significatif est une<br />

M 2 <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> tail<strong>le</strong>, tétralophodonte. Sa morphologie est simp<strong>le</strong>, sans tendance anancoï<strong>de</strong>,<br />

avec <strong>de</strong>s mésocone<strong>le</strong>ts presque aussi grands que <strong>le</strong>s tubercu<strong>le</strong>s principaux. Les moitiés<br />

pré- et post-trite sont cependant encore bien séparées, à la différence <strong>de</strong> Stegotetrabelodon,<br />

genre qui apparaît <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Miocène terminal <strong>de</strong> Sahabi [14].<br />

Age du <strong>gisement</strong>. La présence d'un Hipparion « hipparionnien », d'un<br />

« Merycopotamus » et d'un possib<strong>le</strong> Prostrepsiceros différents <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> Sahabi, l'absence<br />

<strong>de</strong> Bovidés <strong>de</strong> type mo<strong>de</strong>rne, l'existence probab<strong>le</strong> <strong>de</strong> Tetralophodon longirostris, indiquent<br />

un âge turolien inférieur ou, plus vraisemblab<strong>le</strong>ment, vallésien.<br />

En <strong>Tunisie</strong>, <strong>le</strong>s principaux <strong>gisement</strong>s d'âge voisin appartiennent à la formation Béglia,<br />

qui illustre au B<strong>le</strong>d Douarah près <strong>de</strong> Gafsa, selon Biély et coll. [15], <strong>le</strong> passage du<br />

Miocène moyen (sans Hipparion) au Miocène supérieur (avec Hipparion). Les différences<br />

mentionnées précé<strong>de</strong>mment nous semb<strong>le</strong>nt impliquer pour <strong>le</strong> site du djebel Krechem el<br />

Artsouma un âge plus récent que <strong>le</strong>s niveaux à Hipparion du B<strong>le</strong>d Douarah considérés<br />

comme un même ensemb<strong>le</strong>, mais l'étu<strong>de</strong> biostratigraphique détaillée <strong>de</strong> la formation<br />

Béglia amènerait peut-être à nuancer cette conclusion. La formation Ségui n'est<br />

malheureusement pas fossilifère <strong>dans</strong> la région <strong>de</strong> Gafsa.<br />

En Algérie, <strong>le</strong> site <strong>de</strong> Bou Hanifia [6] correspond à un milieu plus ouvert et sec,<br />

Giraffidés et Rhinocéros étant <strong>le</strong>s formes dominantes, mal représentées à l'Oued Maza.<br />

L'absence complète à Bou Hanifia d'Anthracothère, <strong>de</strong> Proboscidien, la rareté <strong>de</strong>s<br />

Bovidés, la nature différente <strong>de</strong> l'Hipparion, nous semb<strong>le</strong>nt néanmoins diffici<strong>le</strong>ment<br />

explicab<strong>le</strong>s sans faire intervenir une différence chronologique. Nous suggérons donc<br />

provisoirement pour <strong>le</strong> site <strong>de</strong> l'Oued Maza un âge Vallésien supérieur ou Turolien<br />

inférieur. Ce résultat n'est pas en désaccord avec <strong>le</strong>s corrélations marines habituel<strong>le</strong>ment<br />

admises, puisque la formation Saouaf est rattachée au Tortonien. La stratigraphie<br />

confirme qu'un âge vallésien inférieur (équiva<strong>le</strong>nt <strong>de</strong> la base du Tortonien) est invraisemblab<strong>le</strong>,<br />

mais un âge Turolien supérieur (Messinien) est incompatib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s données<br />

paléontologiques.


1124 C. R. Acad. Sei. Paris, t. 305, Série II, p. 1121-1124, 1987<br />

Cette datation pourra être confirmée ou précisée par <strong>le</strong>s résultats <strong>de</strong>s prospections et<br />

fouil<strong>le</strong>s que nous avons entreprises <strong>dans</strong> la formation Béglia du bassin <strong>de</strong> Gafsa, où nous<br />

essaierons, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre du Projet Cartographique du Centre, en collaboration avec<br />

l'Institut national <strong>de</strong> la Recherche scientifique et technique et la Compagnie <strong>de</strong>s Phosphates<br />

<strong>de</strong> Gafsa, d'établir une biostratigraphie précise <strong>de</strong>s formations néogènes actuel<strong>le</strong>ment<br />

regroupées en « Mio-Pliocène continental ». Cel<strong>le</strong>s-ci ont souvent été corrélées à<br />

distance sur la base <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur seul faciès, sans que <strong>le</strong>ur diachronisme probab<strong>le</strong> soit suffisamment<br />

pris en considération.<br />

Remerciements. - Les missions <strong>de</strong> D. G. et N. M. ont été financées par la chaire <strong>de</strong> Paléoanthropologie et<br />

Préhistoire du Collège <strong>de</strong> France, et la laboratoire <strong>de</strong> Paléontologie <strong>de</strong>s <strong>Vertébrés</strong> et Paléontologie humaine<br />

<strong>de</strong> l'<strong>Un</strong>iversité Paris-VI. Nous remercions aussi l'Éco<strong>le</strong> nationa<strong>le</strong> d'Ingénieurs <strong>de</strong> Sfax.<br />

Note reçue <strong>le</strong> 29 juin 1987, acceptée <strong>le</strong> 5 août 1987.<br />

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

[1] G. CASTANY, Ann. Mines Géol., Tunis, 8, 1951, p. 1-632.<br />

[2] P. F. BUROLLET, Ann. Mines Géol., Tunis, 18, 1956, p. 1-350.<br />

[3] P. ROBINSON et S. K. WIMAN, Notes Serv. géol. <strong>Tunisie</strong>, 42, 1976, p. 71-86.<br />

[4] D. GERAADS, c.R. Acad. Sci. Paris, 302, série II, 1986, p. 835-837.<br />

[5] V. EISENMANN, Bull. Mus. natn. Hist. nat., Paris, série 3, 438, SC.T., 60, 1977, p. 69-85.<br />

[6] C. ARAMBOURG, Publ. Serv .. carte géol. Algérie, Paléont., Mém. 4, 1959, p. 1-159.<br />

[7] V. EISENMANN, Actes 8 e Congrès panaf Préhist. Et. Quat., Nairobi, 1977 (paru 1980), p. 77-81.<br />

[8] C. C. BLACK, Notes Serv. géol. <strong>Tunisie</strong>, 37, 1972, p. 5-39.<br />

[9] C. S. CHURCHER" 25 : Giraffidae, p. 509-535, in : V. J. MAGLIO et H. B. S. COOKE éd., Evolution of<br />

African Mammals, Harvard <strong>Un</strong>iversity Press, 1978.<br />

[10] M. CRUSAFONT-PAIRO, Trav. géol. tun., 12, 1979.<br />

[11] P. ROBINSON, Notes Serv. géol. <strong>Tunisie</strong>, 37, 1972, p. 73-94.<br />

[12] U. LEHMANN et H. THOMAS, Fossil Bovidae (Mammalia) from the Mio-Pliocene of Sahabi (Libya). In:<br />

N. T. BOAZ, A. EL-ARNAUTI, A. W. GAZIRY et J. DE HEINZELIN éd., Neogene Pa<strong>le</strong>ontology and Geology of<br />

Sahabi (Libya), A. Liss, New York (sous presse).<br />

[13] H. THOMAS, Proc. Konink. Ne<strong>de</strong>rl. Akad. Weten., B, 84(3-4), p. 335-409.<br />

[14] V. J. MAGLIO, Trans. Amer. Phil. Soc., 63, (3), p. 1-149.<br />

[15] A. BIELY, M. RAKUS, P. ROBINSON et J. SALAJ, Notes Serv. géol. <strong>Tunisie</strong>, 38, 1972, p. 73-92.<br />

N. M. : Laboratoire <strong>de</strong> Paléontologie <strong>de</strong>s <strong>Vertébrés</strong> et Paléontologie humaine,<br />

<strong>Un</strong>iversitèParis-VI, 4, place Jussieu, 75252 Paris Ce<strong>de</strong>x 05 ..<br />

D. G. : Laboratoire <strong>de</strong> Paléontologie <strong>de</strong>s <strong>Vertébrés</strong> et Paléontologie humaine,<br />

U.A. n° 49 du c.N.R.S., <strong>Un</strong>iversité Paris- VI, 4, place Jussieu, 75252 Paris Ce<strong>de</strong>x 05 ..<br />

G. C. : Département <strong>de</strong> Géologie, E.N.I.S., route <strong>de</strong> Soukra, B.P. W, 3038 Sfax, <strong>Tunisie</strong>.

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