Natagora Entre-Sambre-&-Meuse

COUP DE CŒUR
Damien Hubaut
photographe
CALENDRIER
Les sorties nature
du 2 ème semestre
Edito
2011
> pages 14 > 17
Arnaud Arnaud Métens Métens
Le Castor
architecte de de la la biodiversité
Les trésors de la haie Gabaux
Voyage naturaliste en Bretagne
Protection légitime des insectes
Les MAE...
Découvrir Philippeville
Belgique - België
P.P. / P.B.
6460 CHIMAY 1
BC10252
CLIN D’ŒIL N°8
2EME CLIN D’ŒIL N°8
2 SEMESTRE 2011
BUR. DÉPÔT 6460 CHIMAY
N° AGRÉATION P505143
EME SEMESTRE 2011
BUR. DÉPÔT 6460 CHIMAY
N° AGRÉATION P505143
ED.RESP. HORNEY G.
RUE D’EN HAUT 39/1
5660 GONRIEUX

LE COMITÉ EXÉCUTIF
Président Erik Damman 0475.278.966
Secrétaire Jacques Adriaensen 0479.492.498
Trésorier Robert Schreiber 0473.852.344
La cellule “excursions”
Organisation Marc Mossay 0475.91.45.91
Les cellules naturalistes
Coordination Alain Bouchat 0476.56.05.29
Les Oiseaux Philippe Deflorenne 071.64.30.94
Les Mammifères Alain Bouchat 0476.56.05.29
Reptiles & batraciens Olivier Decocq 071.31.17.68
Eaux douces Frédéric Hallet 060.39.91.95
Papillons & libellules Violaine Fichefet 0495.35.63.49
Orthoptères et coccinelles Gilles San Martin 0498.03.30.50
Végétaux & champignons O. Roberfroid o.roberfroid@fefem.com
LES GESTIONNAIRES DES RÉSERVES NATURELLES
Anne Lambert Présidente de la commission de
0479.610.055
Canton de Chimay
gestion des Réserves Naturelles
Basse Nimelette P. Deflorenne 071.64.30.94
Les prés de Virelles S. Pierret 060.21.98.74
Etang de Virelles P. Deflorenne* 071.64.30.94
Canton de Couvin
La Prée A. Bouchat 0476.56.05.29
Dailly A. Bouchat 0476.56.05.29
Le Plantis M. Lambert 060.31.33.77
Canton de Doische
Vodelée T. Bruffaert 0496.87.45.76
Les Matagnes 1 & 2 R. Leblon 060.37.77.68
Coupu Tienne O. Decocq 060.31.17.68
La Haie Gabaux J. Delacre 0475.48.53.41
Fil Maillet R. Schreiber 0473.85.23.44
Canton de Philippevile
Roly M. Lambert 060.31.33.77
Vivy des Bois M. Lambert 060.31.33.77
Tournailles A. Lambert 0479.61.00.55
Merlemont M. Lambert 060.31.33.77
Al Florée L. Swaen 071.38.38.91
Argilières de Romedenne O. Decoq 071.31.17.68
Vallée de l’Hermeton Q. Smits 0477.53.88.81
Canton de Momignies
La Fourchinée J.M Laurent 0495.30.72.38
Canton de Viroinval
Roche Madoux F. Hallet 0497.19.27.03
Canton de Walcourt
Vallée de l’Eau d’Yves J-P. Duvivier 071.650.048
LA CELLULE REVUE clin.doeil.nat@gmail.com
Notre rédacteur en chef Georges Horney 0484.14.22.02
Le comité de rédaction Jacques Adriaensen Rédacteur adjoint
Erik Damman, Georges Horney,
Robert Schreiber, Joël Dath
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EDITO DU DR W. ALTER & CO.
Ou réflexion locale contre un désordre
global.
Le professeur W. Alter et ses collègues vont
essayer de vous expliquer les tenants et
aboutissants des concepts écologiques abusivement
vulgarisés dont la compréhension
est essentielle dans le débat ayant trait à
notre place sur terre avec les autres espèces
vivantes La préoccupation du Professeur
W.Alter n’est pas d’apporter des réponses
sur des choses concrètes comme les pesticides,
les éoliennes, les centrales nucléaires
ou encore les écotaxes. Non! Là-dessus, tout
le monde sait ce qu’il doit savoir vu sa large
médiatisation; de plus ce type de débat est
largement politisé. Le Professeur W. Alter et
ses collègues ne font pas de la politique, ce
ne sont que des scientifiques qui, au sein de
la “prestigitidieuse Université de Barvarte”,
ne s’intéressent pas aux choses futiles mais
à l’essence même de notre survie, aux
vivants et aux multiples relations qu’ils
entretiennent mutuellement (proies / prédateurs),
aux relations avec leurs milieux de vie
(oxygénation / entretien) et celles qu’ils ont
avec un vivant très particulier: l’Humain
(domestications / exterminations), toujours
en postulant la notion fondamentale d’équilibre
durable. Vous avez dans cette revue une
série d’initiatives locales dans le domaine de
la conservation et de l’observation de la
nature. Elles utilisent parfois des concepts
assez trouble, voire assez spécialisés.
Considérant qu’on ne protège que ce que l’on
connait, le professeur et ses collègues, se
proposent d’essayer de vous éclairer sur
certains sujets à l’appui d’un argumentaire
qui se veut d’abord humoristique, dont la
trame, néanmoins, est tissée d’humour très
sérieux. Le ton est donné (Pas le thon! En
voie de disparition..).
La biodiversité?
Qu’est-ce que c’est? D’où vient-elle? Quelle
est sa situation actuelle et pourquoi devraiton
plus sérieusement nous en soucier? Voilà
quelques questions que nous allons tenter
d’éclaircir.
La biodiversité, c’est avant tout la diversité
du vivant. Ce sont les différentes formes que
prennent les vivants. Outre la distinction que
l'on peut faire entre les plantes (qui font la
photosynthèse), les animaux (qui avalent les
autres vivants), les champignons et les bactéries
(qui digèrent les autres vivants), nous
pouvons évaluer entre 3,6 et 100 millions
d'espèces différentes de formes vivantes sur
terre. Parmi cet ensemble, nous ne connaissons
réellement aujourd’hui que 1,8 millions
d’espèces. Les autres sont encore à découvrir
dans l’infiniment petit, dans les incommensurables
fonds océaniques, et les
régions terrestres difficiles d’accès.
Dans la biodiversité, nous considérons aussi
la diversité des milieux de vie: les forêts, les
prairies, les marais, les montagnes, etc. Il y a
donc un nombre important d’écosystèmes
différents, de milieux dans lesquels et avec
lesquels les vivants entretiennent de très
nombreuses relations. Ceux-ci, par exemple,
sont responsables de l’entretien de leur
milieu vie et en retour, les caractéristiques
du milieu détermineront, aussi, le type de
vivant qui s’y trouve.
Au-delà de ces deux premiers aspects, la
biodiversité représente également la potentialité
de chaque espèce à évoluer, à s’adapter
sous l’impulsion de la dérive constante
des conditions de l’environnement. N’en
déplaise à ceux qui accordent plus de crédit
à des superstitions qu’à des faits scientifiquement
et quotidiennement prouvés: les
espèces évoluent. C’est la base de leur survie
à long terme. Pas d’évolution pas de
domestication, pas de survie …
La naissance de la terre est estimée à 4,5
milliards d'années et assez vite, elle a
assisté au développement d’un phénomène
des plus improbables: la Vie. Son apparition
est évaluée (faute de traces fossiles plus
anciennes) à 3,5 milliards d'années dans les
océans (à cette échelle de temps on n’est pas
à un jour près ni à un million d’années d’ailleurs!).
Depuis, et rapidement, la vie n’a fait
que se diversifier, en faisant dériver son
aspect, ses formes, ses spécificités en parfaite
adéquation aux différentes conditions
qu’elle a rencontrées pour son maintien
jusqu’à ce jour. C’est comme une sorte de
volonté à perdurer sur terre, malgré les
nombreux accidents qu’elle rencontre sur
son parcours…
Depuis la nuit des temps, sous l’impulsion de
l’évolution, des espèces apparaissent et
d’autres disparaissent parfois même de
façon rapide, faute d’avoir pu s’adapter aux
changements des conditions de vie sur terre.
Nous dénombrons, cinq extinctions massives
comme celle des dinosaures, depuis
l’apparition de la vie. Aujourd’hui, le nombre
de disparitions d’espèces a atteint un seuil
jamais rencontré dans toute l’histoire de la
vie sur terre. Elle est plus rapide et plus
dévastatrice que les cinq précédentes.
D’après les évaluations actuelles chez les
plantes, les insectes, les poissons et les
grands mammifères, force est de constater
que tous ces groupes sont dans une situation
plus que préoccupante. Pour paraphraser
ma collègue le Professeur Deko Noémie: “Si
la biodiversité était une valeur boursière,
nous essuierions aujourd’hui la plus profonde,
la plus grave crise économique de
toute l’histoire de l’humanité… A tel point
que nous pourrions craindre de ne plus
savoir nous en relever…”.
édito
“- Et alors?! Diront certains.
Et alors? C’est comme vous voulez…!
En effet, la biodiversité rend gratuitement de
multiples services à l’humanité: lutte contre
les inondations (les tsunami sont affaiblis
par la barrière de corail), lutte contre les
maladies (la pharmacie actuelle puise son
inspiration dans le monde végétal), pollinisation
(abeilles, papillons …), dépollution (bactéries,
champignons …), fourniture en matières
premières (bois, fibres vestimentaires
végétales …), nourriture (fruits, poissons …),
transformation alimentaire (fermentations
…), source d’inspiration pour la médecine
(modèle pour la compréhension de certaines
maladies …), bien être (tourisme vert, sports,
promenades …), etc. Un bottin suffirait à
peine pour contenir la liste des services que
la biodiversité rend à l’humanité. Qu’est-ce
qui vous pousse, dans votre quotidien, à vous
entourer de plantes vertes ? Ne serait-ce
pas pour recréer un semblant de biodiversité
“@ home”.!!
D’autre part, la biodiversité, est comparable
à un grand filet tendu sur la planète. Chacun
de ces 100 millions de nœuds représente
une et une seule espèce. Chaque portion de
corde, d’un nœud à l’autre, représente une
relation intime entre deux espèces. Quand
une espèce disparait, un nœud se défait, la
corde se détend. Bien que le filet ait tendance
dans l’ensemble à se réorganiser, il
n’en est pas moins fragilisé. Que penser de
cette stabilité toute relative alors qu’on sait
que chaque année, entre 17.000 et 100.000
espèces disparaissent de notre planète…?
Au bout d’un moment, le filet finira par se
rompre définitivement.
Et nous dans tout ça? Et bien, nous sommes
un de ces quelques 100 millions de nœuds.
Si vous faites un zoom sur ce nœud là, vous
nous observerez, une paire de ciseaux en
mains, occupés à couper de nombreux liens
voisins. Imaginez une salade niçoise sans
thon, une brandade sans morue, du miel
sans abeilles, une corbeille de fruits sans
fruit, une nature morte réellement sans
nature. Tous les gestes mis en avant dans
cette revue sont autant de points de colle qui
s’efforcent à inverser la tendance. Une action
locale pour contrer le désordre global. “You
Know What? I’m Biodiversity!” …
Et vous, le bon geste c’est pour quand?
Arnaud Métens
CLIN D’ŒIL // page 3

Les merveilles de la nature
de la commune de Philippeville
à découvrir et à protéger.
Texte et figures
Amandine DUTRANOIT
Bio-ingénieur
Cependant, beaucoup de personnes ignorent
l’existence de ces trésors et les menaces qui
les guettent. La plupart seront perdus si on
n’agit pas maintenant.
Par exemple, parmi les 50 Sites de Grand
Intérêt Biologique (SGIB) de la commune, la
clairière de Moriachamps qui abrite 15 espèces
d’orchidées, est menacée par l’extension
de la carrière d’extraction DOLOMIES DE VIL-
LERS-LE-GAMBON SA, une société du
groupe LHOIST. Adjacent à cette clairière, le
Bois Saint-Lambert sera également détruit.
D’autre part, les pelouses calcicoles sont
menacées par l’embroussaillement et ne
peuvent survivre qu’à condition d’être entretenues.
Ce sont des milieux ouverts seminaturels
d’origine agropastorale.
Les pelouses de la commune de Philippeville
mériteraient vraiment d’être restaurées et
protégées à l’image de celles du Parc naturel
Viroin-Hermeton. L’expérience de Viroinval
montre qu’au-delà du gain en biodiversité,
les avantages seraient nombreux pour
page 4 // CLIN D’ŒIL
Philippeville: une image positive pour la commune,
une plus-value paysagère, un renforcement
de l’identité locale et de l'attractivité
touristique, etc.
RÉSERVES NATURELLES.
Certaines actions ponctuelles de protection
de la nature sont déjà menées sur le territoire
de Philippeville, telles que la mise sous statut
de réserves naturelles et le LIFE Papillons au
Bois des Fagnes, entre Roly et Agimont. Ce
LIFE a pour but de protéger le damier de la
succise en restaurant son habitat.
Certains sites non encore classés, attendent
d’obtenir le statut de réserve naturelle,
comme par exemple la pelouse dolomitique
du Bois de Rinval adjacente à la carrière
dolomitique de Franchimont.
Mais ces actions resteront anecdotiques tant
qu’elles ne seront pas inscrites dans une
réflexion écologique globale à l’échelle communale.
Euphydryas aurinia
Ophrys apifera
La commune de Philippeville a le privilège d’être située sur trois zones
biogéographiques: le Condroz, la Fagne-Famenne et la Calestienne.
Cette dernière est célèbre pour ses pelouses sèches calcicoles qui abritent
une faune et une flore exceptionnelles, dont une magnifique diver-
sité d’orchidées. La commune comprend d’autres habitats prioritaires
en vertu de la Directive Faune-Flore-Habitats: mégaphorbiaies hydrophiles, prairies de fauche
humides, forêts alluviales, forêts d’éboulis et ravins, sources pétrifiantes avec formation de travertins,
… Autant de merveilles à découvrir au gré de vos promenades dans la commune dont 29
% du territoire se trouve en zone Natura 2000.

P C D N .
Le Plan Communal de Développement de la
Nature est un programme d'actions qui sert à
maintenir, développer et restaurer la biodiversité
au niveau communal en impliquant
tous les acteurs locaux. Il vise à sensibiliser
la population au respect de l'environnement
et de la nature, et les invite à participer à la
réalisation de projets tels que des mares
dans les écoles, des mesures agro-environnementales
(MAE), des opérations "combles
et clochers" et "bords de routes", … Ce ne
sont pas les exemples qui manquent.
Les MAE sont mises en place en contrepartie
de subventions aux agriculteurs volontaires.
Il s’agit de bandes de parcelles fleuries, de
fauches tardives, de maintien de faibles charges
en bétail, de couverture hivernale du sol,
etc.
Environ 30 % des communes wallonnes ont
déjà adopté un PCDN, dont les voisines de
l’Entre-Sambre-et-Meuse: Florennes,
Walcourt, Cerfontaine, Froidchapelle, Sivry-
Rance, Chimay, Momignies, Couvin et
Viroinval. Et pourquoi pas prochainement
Philippeville ?
Le PCDN doit être lancé à l’initiative du collège
communal et être accepté par Benoît
LUTGEN, Ministre des Travaux publics, de
l’Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de
la Forêt et du Patrimoine de la Région wallonne.
La prochaine sélection se passera en
2012, c’est le moment pour Philippeville de
préparer sa candidature.
Pour aider les communes, des agents de la
Fondation Rurale de Wallonie (FRW) assurent
l’accompagnement de terrain des PCDN. En
ce qui concerne l’Entre-Sambre-et-Meuse, il
s’agit de Pascal PETIT.
Chaque commune en PCDN reçoit des subventions.
En premier lieu pour l’information
et la sensibilisation de la population, car par
le dialogue et la concertation, il s’agit de faire
émerger une vision commune afin d’amener
le plus possible d’acteurs locaux à considérer
la nature comme une ressource du développement
de la commune.
Le PCDN peut être inclus dans un Agenda 21
local. C’est un projet impulsé par les élus qui
implique les habitants et les entreprises. Il
met en œuvre les concepts de durabilité et a
pour objectif un développement économiquement
efficace, socialement équitable et environnementalement
soutenable.
PLAN MAYA.
Les abeilles et autres insectes butineurs pollinisent
plus de 80 % des espèces végétales
et jouent un rôle majeur dans la préservation
de la vie sur terre. L’activité de pollinisation
est essentielle pour notre agriculture. Un
tiers de l’alimentation humaine et trois
quarts des cultures dépendent de la pollinisation
par les insectes.
Malheureusement, en Wallonie, l'abeille
domestique subit une régression inquiétante.
Il est impératif de reconstituer dans nos paysages
des espaces riches en plantes mellifères,
sans utilisation de pesticides autant que
possible.
Le projet “commune MAYA” propose de soutenir
l’activité apicole, mais surtout de maintenir
ou de restaurer un réseau d’espaces
propices aux insectes pollinisateurs.
En plus de bénéficier de subventions pour la
mise en œuvre de "projets mellifères" (prés
fleuris, vergers, haies, arbres d’alignement),
les “communes MAYA” seront prioritaires
lors de la distribution gratuite d’arbres dans
le cadre de la semaine de l’arbre. Pour les
communes en PCDN, un budget annuel supplémentaire
est disponible pour la réalisation
d’actions “MAYA”.
CONTRAT DE RIVIÈRE.
Le contrat de rivière est aussi un programme
d'actions participatif. Il consiste à mettre
autour d'une même table tous les acteurs
d’une vallée (représentants politiques,
pêcheurs, enseignants, scientifiques, etc.),
en vue de définir un plan de protection des
cours d'eau, de leurs abords et des ressources
en eau du bassin. 85 % des communes
wallonnes sont signataires d’un contrat de
rivière.
L’Hermeton qui traverse la commune de
Philippeville d’Ouest en Est, est intégré dans
le contrat de rivière Haute Meuse, en ce qui
concerne ses parties aval situées sur les
communes de Doische et Hastière. En amont,
l’adhésion de la commune de Philippeville à
ce contrat de rivière permettrait une gestion
globale de l’Hermeton et de ses affluents.
PARC NATUREL.
Un Parc Naturel est un territoire rural, d’un
haut intérêt biologique et géographique, soumis
à des mesures destinées à en protéger le
milieu, en harmonie avec les aspirations de la
population et le développement économique
et rural.
Le Parc naturel Viroin-Hermeton fut reconnu
officiellement en 1998. Les limites actuelles
du Parc coïncident exactement avec les frontières
de la commune de Viroinval, soit une
superficie de 12 000 hectares.
L’extension du Parc naturel Viroin- Hermeton
à la commune de Philippeville ferait passer
sa surface à 28 000 hectares.
Les 300 kilomètres de chemins de randonnée
balisés déjà existants pourraient s’étendre à
Philippeville, ce qui pourrait rapporter un
revenu supplémentaire aux gîtes ruraux et
autres commerces de proximité.
Il existe une multitude d’outils de protection
de la nature complémentaires. Ceci pour
souligner la nécessité, la faisabilité et les
avantages d’une gestion environnementale
responsable au sein de la commune de
Philippeville.
Amandine
Dutranoit
Pour plus de renseignements :
http://biodiversite.wallonie.be
http://lutgen.wallonie.be
www.pnvh.be
p.petit@frw.be
amandine.dutranoit@gmail.com
Dactylorhiza fuchsii
CLIN D’ŒIL // page 5

Anne Lambert
Les régions naturelles
de la Régionale
NATAGORA-ESM (suite 3)
Nos précédentes balades nous ont déjà
menés dans trois des quatre réserves
Natagora l’Entre-Sambre-et-Meuse
situées en Calestienne. Il nous en reste
donc une à découvrir: celle de Dailly. Et
l’ayant parcourue, nous nous retrouverons,
en quelques pas, dans un site aux
caractéristiques bien différentes: la
Prée… mais n’allons pas trop vite…
soyons patients, et arrêtons-nous sur la
pente exposée plein Sud et baignée de
soleil du Tienne du Bi.
Comme au Coupu Tienne et à la Roche
Madoux, l’enjeu est le maintien de la
pelouse ouverte. Par endroit, la pinède
subsiste, mais ailleurs, les débroussaillages
réguliers sont au programme: si les
prunelliers et les aubépines envahissent la
pelouse, ils feront disparaître les espèces
thermophiles. L’enjeu est partout le même:
assurer la plus grande biodiversité et favoriser
les espèces les plus rares en recréant
inlassablement leur milieu autrefois entretenu
par le pâturage. Nées des activités
humaines, les prairies sèches sont en effet
des états transitoires. L’évolution naturelle
tend à les refermer progressivement.
La plupart des pins isolés ont été coupés:
leurs troncs débités en rondins forment
VUE GÉNÉRALE DE LA RÉSERVE DE DAILLY
page 6 // CLIN D’ŒIL
des tas accueillants
pour les reptiles
et de nombreux
insectes.
Les épineux sont préservés dans les haies
qui bordent le site et quelques bouquets
d’aubépines décorent toujours la pelouse.
Ils offrent refuge et nourriture à de nombreux
oiseaux et insectes, notamment aux
chenilles du Gazé (Aporia crataegi). Ici les
papillons abondent, vous en verrez des
verts, comme le Thécla de la ronce
(Callophrys rubi), des blancs et noirs
comme le demi-deuil (Melanargia galathea),
des plus bruns comme le Myrtil
(Maniola jurtina)…
Le gazé (Aporia crataegi) est 1 magnifique papillon
facilement reconnaissable. ©G Horney
>
SIVRY-
RANCE
MOMIGNIES
WALCOURT
FLORENNES
FROIDCHAPELLE
PHILIPPEVILLE
CERFONTAINE
Saison après saison, à Dailly, le tapis fleuri
évolue. Aux violettes hérissées (Viola
hirta), au bois gentil ( Daphne mezereum)
et aux primevères officinales (Primula
veris) succèdent le polygala chevelu
(Polygala comosa), la pimprenelle
(Sanguisorba minor), l’euphorbe petitcyprès
(Euphorbia cyparissias) et l’héllébore
foetide (Helleborus foetidus) ainsi que
les grosses touffes de feuilles des colchiques
(Colchicum automnale) dont les
fleurs coloreront la pelouse à l’automne.
Tout cela sans parler des orchidées qui,
bien sûr sont présentes ici aussi. La listère
à deux feuilles (Listera ovata) apparaît dès
avril, en même temps que l’Orchis mâle
(Orchis mascula), les autres fleurissent un
peu plus tard. La plus étrange est sans
doute la Néottie nid-d’oiseau (Neottia
nidus-avis). Assez petite, d’un bizarre
brun-jaunâtre, elle n’attire pas vraiment le
regard. C’est une plante saprophyte dont
l’odeur est plutôt repoussante
Lister à deux feuilles (Listera ovata)
CHIMAY
COUVIN
DOISCHE
VIROINVAL

Bois gentil (Daphne mezereum)
Néottie-nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) © A Bouchat
Au milieu de la pelouse calcicole, se dresse
un genévrier (Juniperus communis).
Souvenez-vous nous en avons déjà vu au
Coupu Tienne: il pousse ici aussi!
L’If (taxus baccata) et lui sont les seuls
conifères indigènes présents chez nous.
Sur ces coteaux bien exposés et chauds,
les reptiles trouvent un refuge de choix.
Ne soyez pas surpris de découvrir une
coronelle lisse (Coronella austriaca) qui se
réchauffe et se love au creux des broussailles.
N’ayez crainte, cette petite couleuvre
est absolument inoffensive et vous la
verrez couler entre les herbes folles à la
recherche du plus proche refuge dès
qu’elle percevra votre présence. Ne la
confondez pas avec une vipère, elle ne
porte pas de zig-zag sombre sur le dos et,
comme chez toutes les couleuvres, sa tête
est garnie de larges plaques, alors que
chez la vipère, elles sont plus petites et
plus nombreuses. L’orvet (Anguis fragilis),
ce long lézard dépourvu de pattes est aussi
présent ici. De tels milieux sont un paradis
pour les animaux à sang froid qui y trouvent
chaleur et refuges variés.
Dirigeons nous maintenant un peu vers le
nord. Nous n’allons pas loin, quelques
La jolie Coronelle lisse
(Coronella austriaca)
enjambées nous amènent rapidement
quelques centaines de mètres plus loin…
nous voici face à la vaste plaine alluviale de
l’Eau Blanche. Le paysage change complètement.
Ici nous découvrons une plaine
humide parcourue de haies: c’est la Fagne
bocagère, bordée, au Nord, par les chênaies
de la Fagne schisteuse.
Les sols, formés de dépôts du dévonien
inférieur, sont argileux et rétentifs en eau.
Ils accueillent de nombreuses espèces
caractéristiques des prairies maigres et
non amendées: le Silaum silaus et le Selin
(Selinum carviflora), les deux ombellifères
typiques de ces milieux sont présentes,
avec la scorzonère (Scorzonera humilis), la
succise (Succisa pratensis) et l’Orchis de
mai (Dactylorhiza majalis)…
Dans les zones les plus humides, des fragments
de roselières à Phragmites australis
et des cariçaies sont installées.
Acquises parcelles après parcelles, les
vastes prairies de la réserve finissent par
former un ensemble étendu qui permet un
meilleur contrôle de la gestion et garantit
le maillage écologique. Dispersées ou
contigües, toutes les parcelles contribuent
à recréer une zone de prairies maigres de
plus en plus étendue.
D’anciennes canardières forment de véritables
petits étangs au milieu du site.
Brusquement, à quelques pas de vous,
vous verrez détaler un chevreuil: les zones
non fauchées lui fournissent abri et nourriture.
La qualité biologique de telles mosaïques
de prairies humides explique les nombreux
soins déployés pour les préserver. Elles
sont le dernier havre de nombreuses espèces
que les drainages et amendements ont
progressivement privées de leurs biotopes.
Le maintien de tels milieux ne va, en effet,
pas de paire avec une agriculture intensive,
qui draine, assèche, engraisse, laboure et
ensemence les terres.
Les prés humides de la réserve constituent
des zones de nidification potentielle pour
des oiseaux devenus rares tels le Tarier
pâtre, la Pie grièche écorcheur, le Pipit farlouse,
le Bruant des roseaux, pour n’en
citer que quelques-uns.
Quand, à la fin de l’hiver, les campagnols
abondent, il arrive de voir se poser dans la
prairie un Hibou des marais attiré par une
nourriture aussi prolifique.
Ces vastes prés maigres sont gérés grâce
à des conventions passées avec des agri-
culteurs locaux qui les fauchent après le 15
juillet et exportent le foin. Plus aucun
amendement n’est apporté sur ces terres.
Progressivement, la fertilité du sol se
réduit et les caractéristiques des prairies
maigres de Fagne se retrouvent. Le râle
des genêts semble avoir trouvé son milieu:
durant les nuits de juin, vous entendrez
son étrange cri si caractéristique “crex
crex crex”… C’est un enchantement pour le
naturaliste de passage… et une victoire
pour la nature. La présence de l’oiseau
atteste de la qualité des lieux; s’il est là,
bien d'autres espèces ont aussi retrouvé ici
les accueillantes prairies d’antan.
Le rôle de Natagora et des conservateurs
est de veiller inlassablement au maintien
de tels sanctuaires.
Nous venons d’en parcourir deux… nos
prochaines balades nous guideront à travers
d’autres sites humides, d’autres prés
maigres, mais arrêtons-nous ici pour cette
fois…
Anne Lambert
Présidente de la Commission de Gestion des
Réserves Naturelles / Sud Entre-Sambre-et-Meuse
Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) © V Adriaens
Si vous voulez participer à une gestion
ou êtes intéressés par le travail d’un des
gestionnaires des réserves naturelles
citées, prenez contact avec:
• Anne Lambert
(Président commission RN):
0479.610.055
• Alain BOUCHAT
(Réserve de Dailly):
0476.56.05.29
CLIN D’ŒIL // page 7

Etudier et protéger une espèce à long
terme, comme la Chevêche, depuis plus
de 20 ans dans la région Carolorégienne
est synonyme de grands moments d'enthousiasme
comme de déceptions. Depuis
la fin des années '80, notre environnement
n'a cessé de se dégrader et la politique
agricole actuelle n'arrange certainement
pas la situation de notre oiseau aux
yeux d'or! Viennent s'ajouter à cette
conjoncture négative, des évènements
naturels comme les tempêtes de plus en
plus fréquentes ou de violents orages tel
celui du 14 juillet 2010. Ces calamités
n'ont fait qu'accentuer la cause première
de la diminution de la Chevêche d'athéna
en Wallonie: la perte de son habitat naturel
(arbres endommagés ou déracinés). Il
faut ajouter à cela l'urbanisation galopante
et les extensions des zonings et de
l'aéroport, très préjudiciables aux sites à
chevêches. Pour exemple, rien que l'extension
du champ d'aviation de Gosselies
(BSCA) a fait disparaître à tout jamais au
minimum 5 couples!
Rétrospectivement, l'initiative prise en son
temps par le groupe “Noctua” a été une
décision appropriée et justifiée qui influence
aujourd'hui la situation de ce petit rapace
dans les zones où la pose de nichoirs et de
gestion de sites ont été réalisées.
Il n'est pas nécessaire de vous rappeler les
circonstances exceptionnelles que nous a
laissées comme souvenir l'hiver
2010/2011. Au vu de ces conditions, on
aurait pu craindre une aggravation supplémentaire
de la situation de notre petite
protégée. Et bien pas du tout! Au contraire,
jamais autant de jeunes nés le printemps
précédent n'ont été contrôlés en ce début
de mois de mars. En effet, depuis 1989 la
moyenne des reprises tourne autour de
10% étalées sur plusieurs années, alors
qu'en ce début 2011 et malgré les conditions
évoquées plus haut, plus de 12% ont
déjà été retrouvés, la plupart déjà appariée
page 8 // CLIN D’ŒIL
Jacques Bultot
Les imprévus d’une vie
consacrée à Athene noctua
Un regard qui ne laisse pas indifférent et qui
fait "craquer" beaucoup d'ornithologues !
et bien installée dans un nouveau territoire!
En principe, ce sont ces jeunes sans expérience
qui devraient payer le plus lourd tribut
à cette situation hivernale particulière,
alors pourquoi, cette fois-ci, un taux de
réussite aussi élevé?
Décidément, cette Chevêche nous surprendra
toujours, si l’on admet qu’avec le
nombre très élevé de captures d'oiseaux
non bagués un autre record est en train de
tomber! Dans une zone qui est saturée en
nichoirs (de même que toutes celles en
périphérie) et où toute nidification est suivie
et répertoriée, la question se pose: d'où
peuvent-ils bien provenir? La bonne nouvelle
vient probablement de couples réussissant
leur nidification en sites naturels
dans une région où ceux-ci ne sont malheureusement
pas légion.
Dans cette zone de 100 km 2 au nord de
Charleroi, le baguage entre 1989 et 2010 de
près de 700 nichées nous montre que le
déplacement moyen des jeunes chevêches
de leur lieu de naissance à celui où elles
s'installent dans un nouveau territoire est
de 3 km avec des extrêmes entre 20 km et
Alignement de saules, plantés
et entretenus en faveur de la
Chevêche
(Fleurus novembre 2010)
350 m (165 contrôles) !
Il est donc peu probable que tous ces “nouveaux
migrants” soient venus de très loin,
d’autant que la “gazette des nichoirs” ne
prévoit pas à courts termes la fin de la
crise du logement en région Carolorégienne!
D’aucuns pensent que les dernières conditions
hivernales peuvent avoir obligé les
chevêches à se déplacer davantage à la
recherche de milieux plus favorables.
Un brassage de population plus marqué
est peut-être en train de se réaliser cette
année, ce qui serait très positif pour l'avenir
de l'espèce.
Il est possible aussi que nous soyons en
train d'assister, à notre grande surprise, à
une adaptation de l’espèce aux nouvelles
conditions de détérioration de son environnement
et espérons-le, à une sous-évaluation
des populations encore présentes ?
En tout cas, ces situations sont passionnantes
et apportent du baume au cœur à
tous ceux qui se battent tous les jours pour
leur donner un avenir meilleur et nous

encouragent certainement à ne pas baisser
les bras... “tant qu'il y a de la vie, il y a
de l'espoir! “
Remarques importantes: Lorsqu’on s’engage
à placer des nichoirs, il faut être certain
de pouvoir effectuer un suivi à long
terme. Il est impératif de visiter régulièrement
ceux-ci afin qu’ils deviennent “un
plus” et non un piège à Chevêches! Bien
peser le pour et le contre avant d’entreprendre
toute action et surtout recevoir l’autorisation
du propriétaire pour le placement.
Un bon nichoir vaut mieux que 10 mauvais,
son rôle principal est de remplacer les
cavités naturelles disparues ou dégradées!
Nichoir et SAP(Système Anti Prédation)
à St Amand
AVANTAGES.
Les nichoirs sont des cavités plus spacieuses
que les cavités naturelles et, bien
entretenus, leur durée de vie est plus longue.
Le suivi et l’étude de la biologie des
oiseaux (récolte de données) sont moins
“stressants” pour l’oiseau.
La pose de nichoirs est une action concrète
de protection. Le grand public peut y participer
et être un acteur très important dans
le maintien et la survie de l’espèce.
INCONVÉNIENTS.
Les nichoirs demandent un suivi (nettoyage,
réparations, remplacement) qui
peut être fastidieux. D’où la nécessité, si le
nombre de nichoirs posés devient important,
d’appartenir à un groupe d’étude et
de protection… La pose de nichoirs ne
règle pas les problèmes rencontrés par la
chevêche: perte d’habitat, trafic routier,
etc.
Le contrôle du nichoir au printemps peut
déranger les oiseaux en train de couver.
Un nichoir mal placé (trop près d’une
route, accroché à faible hauteur, etc.) peut
devenir un piège pour la Chevêche et faire
échouer lamentablement la nidification.
Pour en savoir plus sur les actions de
“Noctua” et découvrir la compilation de 20
ans d’étude et de protection de la chevêche:
www.noctua.org
ou contacter noctua@noctua.org
Jacques Bultot
LA RUBRIQUE
DU GOURMAND
Les Croquettes
aux Fromages
d’Helga
Pour les (nombreux!) gourmands qui liront
cette rubrique voici le (petit) secret de
fabrication des délicieuses croquettes au
fromage de l’épouse du président.
INGRÉDIENTS
• 1 litre de lait
• 4 œufs
• 110 gr de farine fermentante
• Sel et poivre
• 75 gr de beurre
• Chapelure
• 2 x 150 gr de vrai gruyère suisse
(en sachet) + 1 bloc de parmesan de 200gr
PRÉPARATION
1 Après avoir tiédi le lait dans une casserole,
versez tout doucement celui-ci sur le
beurre fondu préalablement mélangé avec
la farine.
2 Ajouter au mélange les 4 jaunes d’œufs,
salez et poivrez.
3 Râpez et ajoutez le parmesan. Mélangez le
tout pendant 10 bonnes minutes jusqu’à
épaississement.
4 Laisser reposer une nuit.
5 Le lendemain, roulez les croquettes en boules
dans le blanc d’œuf et ensuite dans la
chapelure.
6 Faites cuire dans l’huile de la friteuse à 180°.
Bon appétit !
Helga et son goûteur gourmand !
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CLIN D’ŒIL // page 9

Rencontre
Les MAE
QUELS EFFETS SUR LA
CONSERVATION DE LA NATURE?
CLIN D’ŒIL: MAE, 3 INITIALES QU’ON.
ENTEND PARFOIS DANS NOS CAMPAGNES,.
MAIS QUE CACHE CETTE ABRÉVIATION.
POUR MÉTHODES-AGRO-.
ENVIRONNEMENTALES?.
Pour en savoir un peu plus, j’ai interrogé
deux spécialistes en la matière, rencontrés
dans le cadre de la formation ornithologique
de Natagora:
Christophe Manssens et Pierre-Yves
Bontemps sont tous deux conseillers MAE.
Échanges.
CO: POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER EN.
QUELQUES MOTS?.
Christophe: J’ai toujours été passionné,
tant par l’agriculture que par la nature, et
en ma qualité de fils d’agriculteur, je me
suis vite rendu compte que ces deux passions
étaient extrêmement liées. En effet,
j’ai appris que pour durer, l’agriculture
devait se baser sur un profond respect du
vivant et de son environnement. Ensuite,
fort de cette conviction, j’ai eu la chance de
suivre des études d’ingénieur agronome
qui m’ont ouvert les portes d’un métier,
dans l’agri-environnement, associant ainsi
mes deux passions. Ma zone d’action est
plus située en Hesbaye, mais en tant que
conseiller chez Faune & Biotopes, nous
sommes spécialisés dans les aménagements
favorable à la petite faune des plaines.
Certains agriculteurs de Thuin ont
donc sollicité mes conseils.
Pierre-Yves: Je suis ingénieur agronome
de formation et m’occupe depuis début
2010 de l’encadrement des mesures agrienvironnementales
(c’est l’ancienne appellation
des Méthodes Agro-Environnementales,
mais j’y suis trop habitué…) à
l’Université catholique de Louvain. Mon
territoire d’actions est plus situé en
Brabant wallon, mais je donne un coup de
main ponctuel aux conseillers qui s’occu-
page 10 // CLIN D’ŒIL
Christophe
Manssens
conseiller MAE
chez
Faune & Biotopes
Pierre-Yves
Bontemps
conseiller
MAE à l’UCL
pent de la zone Entre-Sambre-et-Meuse.
J’ai eu, entre autres, l’occasion de réaliser
des dossiers d’aménagements en faveur
du busard.
CO: POURQUOI VOUS INTÉRESSEZ-VOUS.
À L'ORNITHOLOGIE?.
PY: Dans le cadre de mon travail, je suis
amené à proposer aux agriculteurs d’installer
des bandes de culture spécialement
aménagées pour la faune. L’engagement
se fait sur 5 ans, et je passe deux fois pour
voir si tout se passe bien et discuter, avec
l’agriculteur, d’éventuelles adaptations à
apporter. Ces bandes ont démontré leur
efficacité car elles accueillent de nombreuses
espèces d’oiseaux et je trouvais
frustrant de les parcourir sans pouvoir les
identifier. C’est ce qui m’a poussé à commencer
les cours avec Aves-Natagora..
C: Ce qui m’intéresse, c’est l’étude du
comportement de chaque espèce et surtout
de la place unique qu’elle occupe dans
le monde du vivant. Chaque espèce a sa
spécificité et sa fonction dans l’équilibre
naturel.
CO: SANS ÊTRE TROP TECHNIQUE, EN.
QUOI CONSISTE VOTRE TRAVAIL?.
PY: S’il fallait le résumer en une idée, nous
proposons des adaptations à l’évolution de
l’agriculture, pour que celle-ci soit toujours
favorable à l’environnement. Ces
adaptations consistent à gérer de manière
extensive (sans pesticides, sans engrais)
une partie de l’exploitation. Et puisqu’il y a
une perte de revenu, une prime vient compenser
celle-ci.
Ainsi, certaines prairies sont naturellement
peu productives, car le sol y est plus pauvre,
ou trop sec ou trop humide…. Mais, sur
le plan de la biodiversité, ces prairies sont
souvent intéressantes car on y trouve un
grand nombre d’espèces végétales différentes
et, parfois, des espèces rares. Nous
Busard cendré (Circus pygargus)
proposons alors à l’agriculteur de la gérer
de manière extensive, notamment sans
engrais apportés, avec fauche ou pâturage
en juillet plutôt qu’en mai. Cette adaptation
permet à la prairie d’exprimer son potentiel
en termes de diversité botanique.
C: Pour compléter les dires de Pierre-Yves,
en terres de cultures, nous proposons à
l’agriculteur de retirer des bords de
champs de la production et d’y réaliser des
aménagements en fonction des enjeux
locaux: bande fleurie pour les insectes pollinisateurs,
bande faune pour favoriser la
nidification des oiseaux et leur approvisionnement
en graines en hiver…
Mais attention, Pierre-Yves parle de prime,
alors qu’il s’agit bien d’une compensation
accordée pour combler une perte de
revenu. En d’autres termes, la région paye
l’agriculteur pour un service environnemental.
Il ne faut pas perdre de vue qu’il
faut les trois piliers pour un développement
durable: environnemental, social, mais
aussi économique. L’agriculture, c’est le
gagne-pain de nos fermiers, pas un loisir.
CO: POURQUOI A-T-ON TOUJOURS.
L'IMPRESSION QUE LES AGRICULTEURS.
“TRAINENT LA PATTE” QUAND IL S'AGIT.
DE PROTÉGER L'ENVIRONNEMENT?.
C: Pendant des années nous avons
demandé aux agriculteurs, de produire
encore et encore sans se soucier de l’environnement.
Ainsi des techniques de cultures,
pas toujours respectueuses de l’environnement,
se sont progressivement
encrées dans les mœurs. Mais je te rassure
tout de suite, les choses changent
petit à petit et de plus en plus d’exploitants
agricoles veulent entrer dans un système
de culture plus durable… notamment en
implantant des MAE!
PY: Les agriculteurs façonnent nos campagnes
à la sueur de leur front et, ce, souvent

à la vue de tous. Faucher tardivement une
prairie, c’est prendre le risque de passer
pour quelqu’un qui néglige son travail. De
plus, certaines mesures peuvent être perçues
comme un retour en arrière, comme
la gestion sans engrais et sans herbicides
de bandes de céréales. Il y a aussi parfois
un manque d’information.
Mais, pour relativiser, avec le système de
primes qui compensent la perte de revenu,
plus d’un agriculteur sur deux adhère
actuellement au programme agri-environnemental.
Pour une démarche volontaire,
ce n’est pas rien.
CO: AVEZ-VOUS UN EXEMPLE CONCRET À.
NOUS FAIRE PARTAGER ET QUI VOUS.
TIENT PARTICULIÈREMENT À CŒUR?.
C: Par exemple, dans la région de Thuin
lors d’une récente visite de terrain, j’ai eu
l’occasion d’observer en long et en large
un jeune busard Saint-Martin. J’étais vraiment
heureux de voir que pour chasser, il
survolait les bords de champs et, surtout je
me réjouissais de l’existence de ces mesures
instaurées en faveur de la faune sauvage
des plaines. Celles-ci ont rapidement
été efficaces puisque seulement quelques
mois plus tôt j’avais rencontré l’agriculteur
pour lui proposer et conseiller d’implanter
ces aménagements. C’est ce type de rencontres
et de petites victoires qui me fait
réellement aimer mon boulot.
PY: En 2006, un agriculteur nous a contactés
pour mettre une prairie en gestion
extensive. Mon collègue avait donc fait un
inventaire botanique pour voir s’il s’agissait
bien d’une “prairie à haute valeur biologique”.
Souhaitant réengager la prairie pour
cinq ans, l’agriculteur me contacte en mai
dernier pour refaire le point. Quel ne fut
pas ma surprise de voir des pieds d’Orchis
à feuilles larges dans la prairie, alors qu’ils
n’avaient pas été observés en 2006. Une
gestion adaptée, extensive, de la prairie
avait donc permis la réapparition de cette
Orchidée. Et c’est là qu’on se dit qu’on fait
un beau métier.
Orchis à feuilles larges
(Dactylorhiza majalis)
CO: PLUS PARTICULIÈREMENT, DANS.
L'ENTRE-SAMBRE-ET-MEUSE, AVONS-.
NOUS À ROUGIR PAR RAPPORT AUX.
AUTRES RÉGIONS?.
PY: Je dirais plutôt que certaines régions
devraient rougir par rapport à ce qui se fait
en Entre-Sambre-et-Meuse! L’exemple
que je donnais plus haut concerne une
prairie située à Doische. De plus, il y a une
forte mobilisation des agriculteurs de
Thuin et Walcourt pour réaliser des bandes
de culture favorables aux busards cendrés.
L’action, commencée en 2010, concerne
déjà 4 agriculteurs, réalisant un total de 13
km de bandes pour le busard!
C: De nombreux projets en faveur de la
nature sont en place dans cette région, et
sont uniquement possible avec l’aide des
agriculteurs (protection de la couleuvre à
collier, de la coronelle lisse, gestion extensive
de prairies à colchiques, aménagements
en faveur des bruants proyers,…). Au
contraire, l’Entre-Sambre-et-Meuse est
véritablement riche en biodiversité agricole!
Colchiques d’automne
(Colchicum autumnale)
Semi MAE
CO: QUE PROPOSEZ-VOUS AUX.
LECTEURS.DE CLIN D’ŒIL NATURE POUR.
PARTICIPER CONCRÈTEMENT À VOTRE.
ACTION?.
C: Pour nous aider à protéger la biodiversité
agricole, la communication reste notre
meilleur alliée qu’ils n’hésitent donc surtout
pas à nous contacter(*) s’ils connaissent
l’une ou l’autre population animale ou
végétale rare, sensible et liée au milieu
agricole. Ainsi, peut-être, pourrons-nous,
avec la collaboration des agriculteurs,
mettre en place une mesure adaptée à sa
conservation. Pour ne citer qu’un exemple,
si vous observez des groupes de bruants
proyers, contactez nous car nous pourrons
certainement mener de grandes actions en
leur faveur.
PY: Pour moi, si le lecteur peut déjà repartir
avec un regard plus nuancé vis-à-vis du
monde agricole, ce sera déjà un grand pas:
les actions des agriculteurs sont essentielles
pour compléter le travail, plus poussé,
qui se fait au niveau des réserves naturelles.
Propos recueillis pour Clin d’Œil Nature
par Jacques Adriaensen.
NDLR: LEURS COORDONNÉES:
Pierre-Yves Bontemps:
+32(0)478/87.21.01
pierre-yves.bontemps@uclouvain.be
Christophe Manssens:
+32(0)497/63.89.62 HYPERLINK
cmanssens@faune-biotopes.org
CLIN D’ŒIL // page 11

Retour aux sources...
Samedi 19 juin, 21h15. Le ciel
hésite entre trouées bleues,
rais de lumière mordorés et
nuages gris cotonneux alors
que l’on annonce qu’il va se
laisser aller à la bruine, la pluie et la grisaille.
Et ce n’est pas le vent soutenu qui va démentir
l’information! Trois polaires, un foulard,
des gants et une veste… quand l’été devrait
frapper à notre porte!
Un faucon hobereau fait un passage remarqué,
entraînant une soudaine panique chez
les petits passereaux… et mon enlisement
dans une flaque d’eau, à trop vouloir poursuivre
sa course. Voilà qui commence bien ! Le
chemin s’ouvre entre troènes, viornes manciennes,
cornouillers sanguins, aubépines,
églantiers, prunelliers et chênes buissonnants.
Au sol, hélianthème, lotier et thym serpolet
forment des tapis colorés. Je ne peux
m’empêcher d’en froisser les feuilles pour
exhaler son parfum aux accents du sud…
Une fois de plus, un oiseau amène mes pas
sur des chemins jusqu’alors inconnus bien
que si proches de chez moi. La fauvette grisette
et le bruant jaune assurent la première
partie de la soirée. La locustelle tachetée
aussi, de même que quelques nichées d’oisillons
qui réclament à grands cris. Qui peuvent
bien être leurs parents ? La grive musicienne
prend ensuite le relais tandis qu’une demilune
s’accroche haut dans le ciel. Très obligeamment,
elle remplacera la lampe de
poche oubliée…
Les cloches de l’église sonnent 22h. J’aime
cet endroit où le regard porte loin et où le
paysage s’offre dans toute sa diversité. Il n’y
a que les bruits humains que j’aimerais gommer
face à tant de beauté. Si près de chez moi
mais si différent…
Râle des genêts(Crex crex)
Charles Hubert Born
page 12 // CLIN D’ŒIL
Tapis fleuri
Yves Fagniard
J’attends patiemment que la nuit tombe et
qu’il se mette à chanter… Fin mai déjà, j’y
avais tenté ma chance après avoir repéré de
jour l’endroit précis renseigné par Alain. Ces
informations, je les reçois à chaque fois tel un
véritable cadeau. Un cadeau de Michel, tardivement
l’été dernier, alors que je ne pensais
plus pouvoir l’écouter… Un présent de Fanny,
il y a deux printemps… Qui pouvait bien être le
généreux donateur il y a trois ans? Fin mai,
j’ai passé ici deux soirées, une dans le vent,
l’autre dans la pluie, sans rien entendre d’autre
qu’une locustelle tachetée, une effraie
des clochers, quelques beuglements… et le
passage du train. J’en avais conclu que l’oiseau
n’y avait fait qu’une halte…
Par chance, je croise Alain jeudi. Une voiture
arrêtée près du terrain de chasse préféré du
fameux busard cendré mélanique… je ne peux
guère me tromper! Alain me signale que le
chanteur est toujours présent et peut même
être brièvement contacté en journée à intervalles
réguliers. C’est donc maintenant la
troisième nuit que j’ai la chance de l’écouter…
Le ciel se pare de gris plomb et d’orangé et
les premières chauves-souris commencent à
voleter. Je n’entends plus que le bruissement
du vent dans les branches. Puis le « pouic ;
pouic-pouic » de la caille des blés… L’attente
me semble longue mais il ne fait pas encore
suffisamment sombre… Et voici enfin, à
23h20, les premières notes du râle des
genêts. “Rêêêpp... Rêêêpp…Rêêêpp…
Rêêêpp”. Par quel mystère ce raclement
répétitif peut-il bien me séduire et me faire
tant battre le cœur? Est-ce lié à ce sentiment
très particulier d’être seule dans la nature la
nuit? Vient-il de la rareté même de l’oiseau
dont on ne sait jamais si on aura la chance de
l’entendre le prochain été ? Est-ce parce
que l’on ne peut le voir mais tout simplement
l’écouter chanter jusqu’au
bout de la nuit? Je ne peux
oublier que cette
rencontre très forte, il y a trois ans, est à la
source de cette envie de partager observations
et émotions. C’est ce chant lancinant
qui m’a, pour la première fois, fait prendre la
plume…
L’oiseau s’échauffe la voix durant quelques
secondes puis replonge dans le silence. Pour
ensuite reprendre de plus belle… à l’infini.
Rien de plus difficile à localiser précisément
dans l’obscurité car son chant porte très loin
et son intensité varie sans cesse quand il
tourne la tête. En fermant les yeux, je peux
imaginer le “Saint-Graal des ornithologues”,
bec rose grand ouvert, dirigé vers les cieux. Je
vois son œil sombre surmonté d’un large
sourcil ardoisé parfaitement assorti à son cou
et sa poitrine. Je perçois ses flancs roux finement
barrés de blanc et le plumage écailleux
roux et noir de son manteau. Je le rêve se
tenant fièrement dressé sur ses pattes rosées
et se tournant régulièrement pour que son
message parte en tous sens. Et l’image se
superpose ainsi comme par magie au chant…
Je regarde les nuages défiler en toute légèreté
devant la lune. Je recherche la Grande
Ourse, tout en écoutant, le « râle des prés »
que, dans la nuit, plus rien maintenant ne
peut arrêter…
Anne Sansdrap

Le dernier hiver, marqué par des conditions
climatiques extrêmement rudes, a
entraîné l’apparition de nombreux
oiseaux nordiques dont la présence est
très inhabituelle en Europe occidentale.
Fort heureusement, notre belle région en
a également bénéficié, pour le plus grand
plaisir des ornithologues: Buses pattues,
Mésanges à longue queue à tête blanche,
Bruant lapon, Linottes à bec jaune… Ces
espèces, et d’autres un peu plus régulières,
ont ainsi animé l’actualité ornithologique
hivernale!
Voici un petit aperçu de quelques unes
des espèces emblématiques qui ont été
observées cet hiver dans notre région.
LA BUSE PATTUE (Buteo lagopus).
D’ordinaire très irrégulière sous nos latitudes,
la Buse pattue y réalise parfois des invasions
spectaculaires, lorsque des dizaines
d’oiseaux hivernent au sud-ouest de leur aire
d’hivernage habituelle. Alors rares sont les
mentions en Wallonie de plus de 2 ou 3
oiseaux au cours d’un hiver, l’hiver 1986-1987
nous avait amené la dernière invasion: plus
de 60 individus avaient été recensés, dont un
dans la plaine agricole de Salles, près de
Chimay. Depuis, l’espèce n’avait plus été
observée dans notre région…
Cet hiver, plusieurs oiseaux ont été repérés: à
Roly, dans les champs de Thuillies-Cour-sur-
Heure, aux Barrages de l’Eau d’Heure ainsi
que dans la plaine agricole de Bieure
(Matagne). Ce dernier oiseau, découvert le 6
mars, a séjourné jusqu’au 24 avril, partageant
ses terrains de chasse avec le Busard Saint-
Martin et nos Buses variables locales, toutes
occupées par leur période de nidification!
Houspillée par une
corneille
©JF Pinget
Buse pattue lors de sa
découverte à Matagne
(Buteo lagopus)
Un Dernier Hiver
chaud chaud pour
les ornithologues!
Mésange à longue queue
(Aegithalos caudatus) ©Rachel Delmelle
L’espèce se reproduit principalement dans la
Taïga, cette vaste étendue composée de tourbières
à perte de vue, bordant le cercle polaire.
La Buse pattue ressemble comme deux gouttes
d’eau à notre Buse variable… Elle s’en distingue
entre autre par sa queue blanche bordée
d’une barre terminale foncée bien nette,
dessous et dessus (pas de dégradé progressif
comme chez notre buse variable) ; par une
tache sombre près de l'articulation antérieure
de l'aile; par ses tarses emplumés.
LE BRUANT LAPON (Calcarius lapponicus).
Comme son nom l’indique, le Bruant lapon
nous vient lui aussi du grand nord. L’hiver, ce
gros bruant ne fait que rarement des incursions
à l’intérieur des terres. Il est plus commun
le long du littoral, où l’observation de
groupes de quelques dizaines d’oiseaux est
régulière. Plusieurs ont été observés dans la
région de Florennes. L’un d’eux a même
séjourné une dizaine de jours, en compagnie
d’un groupe de 500 Bruants jaunes.
Le Bruant lapon ayant séjourné une dizaine de
jours à Hemptinne - premier séjour de l'espèce
en ESM © Hugues Dufourny
LA MÉSANGE À LONGUE QUEUE.
À TÊTE.BLANCHE .
(Aegithalos caudatus caudatus).
Il s’agit de la sous espèce orientale de la
Mésange à longue queue, exceptionnelle en
Europe occidentale… Dès l’automne, les ornithologues
wallons ont décelé l’arrivée d’un
grand nombre de ces oiseaux, un phénomène
sans précédent! Notre région n’a pas échappé
à cette invasion, avec quelques oiseaux
repérés à Vergnies, Matagne-la-Petite et
Philippeville.
Ici aussi l’identification est affaire de spécialiste,
car il n’est pas rare d’observer des
oiseaux ouest-européens avec la tête blanche!
Cette sous-espèce se distingue de la nôtre par:
- une tête blanche immaculée.
- une délimitation nette entre le dos noir et de
la tête blanche au niveau du cou
- des bordures blanches très larges aux plumes
de l’aile
- le dessous du corps blanc pur et les flancs
rosés
La première Mésange à longue queue à tête
blanche observée le 15 novembre 2010 en ESM
(© Hugues Dufourny)
Arnaud LAUDELOUT
CLIN D’ŒIL // page 13

page 14 // CLIN D’ŒIL
2 ÈME
SEMESTRE
2011
CALENDRIER
DES SORTIES
NATURE
ET DES
GESTIONS
DE L’ENTRE SAMBRE
& MEUSE & VOISINAGE
DÉFINITIONS DES TYPES D’ACTIVITÉS:
Sortie nature guidée ou promenade
guidée Balade ou promenade
dans la zone de l’ESM
accompagnée et commentée par un naturaliste
expérimenté. Elle peut être d’une
demi-journée ou d’une journée. Avec ou
sans pique-nique. Avec ou sans PAF.
Visite guidée d’un site
naturaliste: visite programmée
et structurée d’un site qui présente
un intérêt particulier sur le plan
naturaliste ou de la biodiversité.
Conférence suivie ou non
d’une sortie:
Présentation en salle par une
équipe de naturalistes ayant étudié des
espèces particulières et projetées sur
grand écran. Elle peut être suivie d’une
sortie guidée en fonction de la météo
Excursion: A la différence de la
sortie nature guidée, l’excursion
est un voyage en car à l’extérieur
de la zone ESM voire à l’extérieur de la
Belgique. Elle regroupe un grand nombre
de participants (environ 50) et dure en
moyenne 12 à 13 heures. Elle est organisée
par la cellule “excursions” de
Natagora ESM. L’encadrement est assuré
par des guides spécialistes des régions
et biotopes visités.
SAMEDI 9 JUILLET 2011
1 journée à Doische
A LA DÉCOUVERTE
DES PAPILLONS À LA RN “HAIE GABAUX”
R.V.: 10h00 au parking du
Crestia sur la N40 à Doische.
(Plan sur demande)
Prévoir un pique-nique. Fin
vers 16h
Pour tout renseignement:
Jean Delacre 0475 485341
Olivier Kints 0494 881544
Org: Natagora ESM et LIFE-Papillons
Inscription obligatoire.
DIMANCHE 17 JUILLET
1 journée à Sart-en-Fagne
(Philippeville)
CHANTIER-NATURE D’AL
FLORÉE
Bonne ambiance garantie!
Emporter gants, bottes
ou chaussures suivant météo et piquenique.
Annulation possible si mauvais
temps: contacter le conservateur.
R.V.: église de Sart-en-Fagne, 9h
Rens: Luc Swaen, conservateur
0496 67 82 68
Org: Natagora ESM
SAMEDI 23 JUILLET
1 après-midi à Vogenée
(Walcourt)
DÉCOUVERTE ENTOMO-
LOGIQUE DE LA RN DE LA
VALLÉE DE L’EAU D’YVES
La réserve de la vallée de l’Eau d’Yves,
d’une superficie de 30 hectares, comprend
les deux versants de la vallée parcourue
sur 1km5 par la rivière du même nom.
Celle-ci rencontre l'Eau d'Heure à 3 Kms en
aval, à Walcourt.
D’une valeur paysagère indéniable, essentiellement
située sur sol famennien composé
de grès et de schistes, elle fournit une
grande diversité de milieux: pour moitié, des
anciennes prairies alluviales et de versants,
pour l'autre moitié des chênaies sessiliflores
pentues avec en complément une ripisylve
bien fournie, des zones humides
(ancienne cressonnière, suintements de bas
de pente, mares), un éboulis de grès. Près
de 300 phanérogames ont été observés dans
cette réserve.
R.V.: à 13h30, ferme de Beloeil (entre Fairoul
et Walcourt, rue de Beloeil)
Guide: Jean-Pierre Duvivier; 071 65
00 48; jpiduvivier@gmail.com
Org: Natagora ESM
DIMANCHE 24 JUILLET
1 journée à
Sart-en-Fagne
(Philippeville)
DÉCOUVERTE DES
INSECTES ET DE LEURS
BIOTOPES
R.V. à 10h devant l’église de
Sart-en-Fagne
Guide: Duvivier J-P
Prévoir des vêtements adaptés et le
pique-nique.
Contact: Swaen Luc - 0496/67.82.68
swaenluc@mobistarmail.be
Org.: Natagora ESM
SAMEDI 6 et DIMANCHE 7 AOUT
1 matinée ou 1 après-midi à Virelles
DEVINE, QUI PAPIL-
LONNE À VIRELLES
Un week-end “spécial papillons”,
pour le plus grand
plaisir des petits et des
grands. Exposition, visite
guidée et recherche sur le terrain s’échelonneront
sur ces deux jours, pour les découvrir,
mieux les connaître et les inviter chez
soi. Un week-end découverte d’un monde
haut en couleurs, fragile et fascinant…
R.V.: Aquascope Virelles
PAF: Animations gratuites pour les visiteurs
de l’Aquascope, moyennant paiement du
droit d’entrée, et pour les détenteurs d’un
abonnement.
Contact: 060/21.13.63 ou info@aquascope.be
Org: Aquascope Virelles www.aquascope.be
DIMANCHE 7 AOUT
1 journée à Sart-en-Fagne
(Philippeville)
A LA DÉCOUVERTE DES
PAPILLONS DE JOUR À LA
RÉSERVE NATURELLE D’AL
FLORÉE
R.V. à 10h devant l’église
Guide: Swaen Luc
Prévoir des vêtements adaptés et le piquenique.
Contact: Swaen Luc - 0496/67.82.68;
swaenluc@mobistarmail.be
Org.: Natagora ESM
DIMANCHE 21 AOÜT
1 journée à Sart-en-Fagne
(Philippeville)
CHANTIER-NATURE D’AL
FLORÉE
Bonne ambiance garantie!
Emporter gants, bottes ou
chaussures suivant météo et pique-nique.
Annulation possible si mauvais temps:
contacter le conservateur.
R.V.: église de Sart-en-Fagne, 9h
Rens: Luc Swaen, conservateur
0496 67 82 68
Org: Natagora ESM

DIMANCHE 21 AOUT
1 journée Olloy-sur-Viroin
(Viroinval)
GESTION DE FOND DE
NOYE, RÉSERVE
NATURELLE L.R.B.P.O.
ET C.N.B.
Pour la 23éme année, en collaboration avec
La Niverolle & El Mouquet CNB, traditionnelle
journée de gestion du pré alluvial, évacuation
des végétaux fauchés (CMV), creusement
d’une mare possible. Possibilité de
cuire sur feu de bois, promenade d’observation
ensuite.
R.V.: église d’Olloy, 9h30, fin vers 16h
Infos: Thierry Dewitte 0476 75 25 37
viroinvol@skynet.be
Org: Cercles des Naturalistes de Belgique,
sections Le Viroinvol et La Niverolle & El
Mouquet, et la Ligue Royale Belge pour la
Protection des Oiseaux
DIMANCHE 21 AOUT
1 journée à Virelles
FÊTE DU MIEL ET DE LA
NATURE
Notre traditionnel grand rendez-vous du
mois d’août sera plus ludique et plus familial
que jamais. La rive sud de l’étang ne sera que
moments de joie, de plaisirs et de découvertes.
Sans oublier le monde fascinant des
abeilles et de l’apiculture. Une occasion unique
de réunir petits et grands pour une journée
passionnante!
R.V.: Aquascope Virelles à partir de 10h
PAF: Accès à tarif réduit:
adultes 4 € - enfants 2 €
Contact: 060/21.13.63 ou info@aquascope.be
Org: Aquascope Virelles; www.aquascope.be
SAMEDI 27 AOUT
NUIT EUROPÉENNE DES
CHAUVES-SOURIS: DEUX
RENDEZ-VOUS. AU CHOIX:
Une soirée à Virelles
Des animaux étranges… une rencontre
passionnante… Au programme:
film et balade nocturne. Tout le monde est le
bienvenu: petits et grands, connaisseurs,
curieux, ceux qui ont peur et ceux qui ne
craignent rien, amateurs de mystère… chacun
pourra y trouver son compte!
R.V.: Aquascope Virelles à 19h30
PAF: Animation gratuite
Contact: 060/21.13.63 ou info@aquascope.be
Org: Aquascope Virelles; www.aquascope.be
Une soirée dans l’entité de Viroinval .
ANIMATIONS:
1/ Introduction didactique pour les adultes et
animations séparées pour les enfants, de
20 à 21h
2/ Sortie sur le terrain en famille, jusqu'à
22h30. Répartition en plusieurs groupes
guidés par des spécialistes
R.V. 20h au "centre Chantecler" à Oignies
Contacter le Parc Naturel de Viroin
Hermeton (PNVH) au 060/39.17.90
Org: le PNVH, en collaboration avec
Natagora ESM, les Cercles des Naturalistes
de Belgique et Chouette Nature.
DIMANCHE 28 AOUT
1 après-midi à Rièzes
(Chimay)
GESTION DU FOND DE
BASSE-NIMELETTE
Débroussaillage, fauchage
et étrépage d’un basmarais
acide dans une de nos trop rares
réserves naturelles ardennaises du sud de
l’Entre-Sambre-et-Meuse.
R.V.: 14h, fin vers 17h, appeler le guide pour
le lieu de rendez-vous.
Resp: Philippe Deflorenne; 0474 86 01 79;
philippedeflorenne@yahoo.fr
Org: Natagora ESM
SAMEDI 3 SEPTEMBRE
1 journée à Virelles
LA FÊTE DE CLIN D’ŒIL
NATURE ET DES RÉDACTEURS.
Pour son troisième anniversaire, Clin d’Œil
invite les artisans de son succès, les rédacteurs,
à venir célébrer cet évènement.
Cette journée sera l’occasion pour le comité
de rédaction et toute l’équipe de la régionale
ESM de remercier tous ceux qui ont
contribué à l’élaboration de la revue en
consacrant quelques heures de leur temps
souvent fort chargé à la rédaction d’un ou
plusieurs articles! Ambiance conviviale et
animations avec BBQ offert.
Réservations: Sur invitation.
Resp. et renseignements: Georges Horney;
0484.142.202 - clin.doeil.nat@gmail.com
Org.: Natagora ESM
SAMEDI 10 SEPTEMBRE
1 après-midi à Vogenée (Walcourt)
DÉCOUVERTE DES FRUITS SAUVAGES DE
LA RN DE LA VALLÉE DE L’EAU D’YVES
(Pour une description de la réserve de la vallée
de l’Eau d’Yves, se reporter à la date du 23
juillet dans cet agenda)
R.V.: à 13h30 ferme de Beloeil (entre Fairoul
et Walcourt, rue de Beloeil),
Guide: Béatrice Roulin; 071 21 67 05
(entre 18h et 21h)
Org: Natagora ESM
SAMEDI 10 SEPTEMBRE
1 après-midi à Treignes
(Viroinval)
À LA DÉCOUVERTE DES
CHAMPIGNONS
Reconnaissance des principaux grands groupes
de champignons comme les lactaires, les
russules, les bolets et les amanites.
Importance et rôles de ces “fleurs qui sortent
de terre” dans l’équilibre écologique des
milieux forestiers.
R.V.: 14h, église de Treignes, fin vers 17h.
Emporter loupe, bonnes chaussures et un
guide d’identification des champignons.
Guide: Olivier Roberfroid
060 31 34 38
Org: Cercles des Naturalistes de
Belgique, section Viroinvol.
SAMEDI 10 & DIMANCHE
11 SEPTEMBRE
2 journées à Virelles
FESTIVAL DE L’OISEAU
Une occasion unique d’essayer,
dans un site naturel exceptionnel, les
plus grandes marques de matériel optique.
Un week-end placé sous le signe de la
nature avec en invité d’honneur le Balbuzard
pêcheur et le Castor d’Europe. Au programme
également: stands et animations nature,
excursions naturalistes, expos photos, boutiques
nature et optique, animations musicales,
petite restauration du terroir…
R.V.: Aquascope Virelles à partir de 10h
PAF: Animations gratuites pour les visiteurs
de l’Aquascope, moyennant paiement du
droit d’entrée, et pour les détenteurs d’un
abonnement.
Contact: 060/21.13.63 ou info@aquascope.be
Org: Aquascope Virelles www.aquascope.be
SAMEDI 17 SEPTEMBRE
1 après-midi à Eppe
Sauvage (France)
RECHERCHE DES
OISEAUX MIGRATEURS
SUR LE VAL-JOLY
Sur ce magnifique plan d’eau, nous
espérons observer plus particulièrement
“l’aigle pêcheur” ou balbuzard, à la
croisée de ses chemins vers l’Afrique… Visite
organisée depuis 2005 dans le cadre du rapprochement
transfrontalier entre les naturalistes
du sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse et
de l’Avesnois.
R.V.: place de l’église à Eppe-Sauvage, 14h
Guides: Alain et Agnès Piette
00 33 (0)3 276 02 220
agnes.piette@free.fr
Org.: Aubépine, Cercles des Naturalistes de
Belgique, section “Le Viroinvol” et Natagora
ESM
SAMEDI 17 SEPTEMBRE
1 journée à Mariembourg
(Couvin)
RÉSERVE NATURELLE DU
PLANTIS
Gestion et visite de
la réserve naturelle.
Coupe des rejets et fauche de la zone dégagée
en 2010. Un barbecue est prévu sur place
à midi.
R.V.: place Marie de Hongrie, 9h30.
Emporter: gants et outils divers, ainsi que le
pique-nique.
Contact: Marc Lambert 060 31 33 77
Org: Natagora ESM
CLIN D’ŒIL // page 15

DIMANCHE 18 SEPTEMBRE
1 journée à Sart-en-Fagne
(Philippeville)
CHANTIER-NATURE D’AL
FLORÉE
Bonne ambiance
garantie! Emporter
gants, bottes ou chaussures suivant météo et
pique-nique. Annulation possible si mauvais
temps: contacter le conservateur.
R.V.: église de Sart-en-Fagne, 9h
Rens: Luc Swaen, conservateur,
0496 67 82 68
Org: Natagora ESM
MARDI 27 SEPTEMBRE
Fête de la Communauté
Française
1 journée d’excursion en car
Découvertes des magnifiques
restaurations des Fagnes, dans le
cadre du Projet LIFE, avec les coordinateurs
du projet de Natagora.
En soirée, observations des hardes de biches
et de cerfs. Ecoute du brame.
Départ:
9h30 Parking Bourdon à MARIEMBOURG
10h00 Parking Mestdagh à COUILLET
Retour:
Vers 23h (Couillet) et 23h30 (Mariembourg)
Pique-nique du midi sur le terrain, dans les
Fagnes de la Baraque Fraiture.
Au retour, petit en-cas offert par les organisateurs.
Prix de la journée: 29 €; -16 ans: 15 €;
- 8 ans: gratuit
N° de compte: 360 – 0178242 – 59
Infos et inscriptions: Marc MOSSAY
0475 / 91.45.91 - marc.mossay@skynet.be
SAMEDI 8 OCTOBRE
1 après-midi à Vogenée
(Walcourt)
DÉCOUVERTE MYCOLO-
GIQUE DE LA RN DE LA
VALLÉE DE L’EAU D’YVES
(Pour une description de la réserve de la vallée
de l’Eau d’Yves, se reporter à la date du 23
juillet dans cet agenda)
R.V.: ferme de Beloeil à13h30 (entre Fairoul
et Walcourt, rue de Beloeil).
Guide: Béatrice Roulin, 071 21 67 05
(entre 18h et 21h)
Org: Natagora ESM
page 16 // CLIN D’ŒIL
SAMEDI 15 & DIMANCHE 16 OCTOBRE
1 week-end à Nismes
FESTIVAL DE LA POMME, DU MIEL ET DES
VINS DE FRUITS
Le Parc naturel organise sa septième fête.
Lors de cette manifestation (10h à 18h), des
artisans de bouche ainsi que de nombreuses
associations œuvrant pour la protection
de la Nature seront présents. L’Albatros de
Petite-Chapelle réalisera une exposition des
principales variétés anciennes régionales de
pommes. Il sera possible de déposer des
fruits à déterminer (3 fruits par sachet,
numéroté selon les arbres, avec nom et
adresse) via le CRA-W (centre de recherches)
de Gembloux. A voir aussi: vente de
pommes et de produits dérivés, conférences,
expositions, ambiance conviviale.
R.V: pour les visites
samedi à 14h au verger de hautes-tiges
Sous-St-Roch aux panneaux d’accueil.
Fléchage depuis le rond-point à l’entrée de
Nismes (en venant de Mariembourg prendre
la direction de Dourbes). Stationner à hauteur
de l’alignement de petits garages (sur
votre gauche), avant le terrain de foot (guide
Thierry Dewitte).
Dimanche à 10h au verger de Notre-Dame, à
côté de l’église d’Olloy, (panneau d’accueil),
pour les petites formes, les formes palissées
ainsi que les petits fruits (guide David
Lambert).
Org.: Parc naturel Viroin-Hermeton,
Info rue d’Avignon 1, 5670 Nismes
060/39 17 90
SAMEDI 15 & DIMANCHE 16 OCTOBRE
2 journées à Virelles
FOIRE AUX POMMES
Des tonnes de pommes
vous attendent,
de toutes les couleurs
et de toutes les
saveurs, pour le plaisir
de déguster un
fruit sain ou pour
faire vos provisions
avant l’hiver. Plus de
10 producteurs régionaux présents, une centaine
de variétés disponibles… Mais aussi
pour tout connaître des habitants du verger
ou de l’entretien de vos arbres. Les gourmands
ne seront pas oubliés!
R.V.: Aquascope Virelles à partir de 10h
PAF: Entrée gratuite
Contact: 060/21.13.63 ou info@aquascope.be
Org: Aquascope Virelles www.aquascope.be
DIMANCHE 16 OCTOBRE
1 journée à Sart-en-Fagne
(Philippeville)
CHANTIER-NATURE D’AL
FLORÉE
Bonne ambiance
garantie! Emporter
gants, bottes ou chaussures suivant météo et
pique-nique. Annulation possible si mauvais
temps: contacter le conservateur.
R.V.: à 9h église de Sart-en-Fagne.
Rens: Luc Swaen, conservateur
0496.67.82.68
Org: Natagora ESM
SAMEDI 22 OCTOBRE
1 journée à
Matagne-la-Grande
GESTION DE LA RN
“MATAGNE”
Débroussaillage mécanique
et manuel des zones
pour aussi favoriser l’habitat de nos reptiles
devenus si rares. La gestion sera précédée
d'une visite guidée de la réserve et agrémentée
d’un barbecue.
RV à 9h30 devant le Carmel de Matagne-lagrande
(au pied de l'église)
Contact: Rémy Leblon: 0478 344 984
Org: Natagora ESM
DIMANCHE 23 OCTOBRE
1 JOURNÉE À COUVIN
Balade automnale au domaine de St Roch
programme: remise en marche et visite de la
turbine hydro-électrique; découverte du nouveau
poste d'observation sur l'îlot du grand
étang; découverte des milieux ouverts et
semi-ouverts
RV: 9h30 parking Domaine St Roch-N5
guide: Marc LAMBERT
possibilité BBQ: 7,5 €
contact: Philippe ROISIN
060/34.40.54 ou phroisin@gmail.com
DIMANCHE 6 NOVEMBRE
1 journée à Romedenne
GESTION DE LA RN DES
ARGILIÈRES DE
ROMEDENNE
R.V. à 09h30 au pont sur
la Chinelle, près de l'entrée
du manège/camping du Moulin (début de
la rue des Fermes).
Débroussaillage d'entretien, dans les secteurs
dégagés les années précédentes: friches
ou autour des mares, selon la météo.
Bottes ou bottines indispensables, gants de
travail si possible; pique-nique. Une bolée
de soupe à l’oignon sera offerte à midi. Il y
aura du travail pour tous les degrés de motivation:
couper, ramasser, mettre en tas…
Contact: Olivier Decocq; 0477 51 56 51. Merci
de prévenir de votre participation (SMS...) et,
en cas de “drache régionale”, de vous assurer
que l'activité a bien lieu!
Org: Natagora ESM

DIMANCHE 13 NOVEMBRE
1 matinée à Couvin
LA NATURE AUTOUR DES
VIEUX VERGERS À L’AU-
TOMNE
Promenade aux alentours du vieux
Couvin pour une approche de l’intérêt
biologique des anciens vergers et de leur
histoire régionale. Observation des oiseaux,
fruits sauvages des haies…
R.V.: à 9h45, rue des archers, n°1. Fin vers
midi. Organisé dans le cadre de la fête aux
pommes des scouts de Petigny. Possibilité
de passer ensuite à leur salle (démonstration
de pressage, vins de fruits, cidres, exposition
de pommes). Bottines conseillées,
bottes en cas de pluie.
Contact: Thierry Dewitte - 0476 75 25 37
viroinvol@skynet.be
Org: Les scouts de Petigny et Cercles des
Naturalistes de Belgique, section Viroinvol
SAMEDI 19 NOVEMBRE
1 matinée à Vogenée
(Walcourt)
GESTION-BALADE À LA
RÉSERVE DE LA VALLÉE
DE L’EAU D’YVES
R.V.: à 10h, ferme de
Beloeil. A partir de la N5, entre
Fairoul et Walcourt, tourner à
gauche dans la rue de Beloeil
Rens: Duvivier Jean-Pierre, 071 65 00 48
Prévoir des bottes ou de bonnes chaussures.
Org.: Natagora ESM
DIMANCHE 20 NOVEMBRE
1 journée à Sart-en-Fagne
(Philippeville)
CHANTIER-NATURE D’AL
FLORÉE
Bonne ambiance
garantie! Emporter
gants, bottes ou chaussures suivant météo et
pique-nique. Annulation possible si mauvais
temps: contacter le conservateur.
R.V.: église de Sart-en-Fagne, 9h
Rens: Luc Swaen, conservateur
0496 67 82 68
Org: Natagora ESM
SAMEDI 26 NOVEMBRE
1 après-midi à Mazée
(Viroinval)
INITIATION AU MONDE
DES LICHENS
Recherche et observation des
espèces arboricoles et saxicoles
dans la forêt ardennaise tout au long de la
frontière franco-belge.
R.V.: à 13h30, église de Mazée. Fin vers 17h.
Emporter enveloppes pour récolte et loupe,
vêtements chauds et bonnes chaussures.
Guide: Olivier Roberfroid
060/31 34 38
Org: Cercles des Naturalistes de
Belgique section Viroinvol et Natagora ESM
SAMEDI 17 DECEMBRE
1 matinée à Vogenée
(Walcourt)
GESTION-BALADE À LA
RÉSERVE DE LA VALLÉE
DE L’EAU D’YVES
R.V.: à 10h, ferme de
Beloeil. A partir de la N5, entre Fairoul et
Walcourt, tourner à gauche dans la rue de
Beloeil
Rens: Duvivier Jean-Pierre, 071 65 00 48;
Prévoir des bottes ou de bonnes chaussures.
Org.: Natagora ESM
DIMANCHE 18 DECEMBRE
1 journée à Sart-en-Fagne
(Philippeville)
CHANTIER-NATURE D’AL
FLORÉE
Bonne ambiance
garantie! Emporter
gants, bottes ou chaussures suivant météo
et pique-nique. Annulation possible si mauvais
temps: contacter le conservateur.
R.V.: église de Sart-en-Fagne, 9h
Rens: Luc Swaen, conservateur
0496 67 82 68
Org: Natagora ESM
MERCREDI 28 DECEMBRE
1 journée d’excursion en car
LES POLDERS D’UITKERKE
ET DES ENVIRONS
Deuxième édition après la
sortie de février 2008. Mais, en
février, la rare Oie Naine, en
régression de 95 %, est déjà repartie.
Cette année, nous la rechercherons
dans les troupes d’Oies Rieuses.
En 2007, 52 espèces observées et, peutêtre
cette fois le Harfang des neiges, visiteur
surprise en hiver 2009.
Vagabondage ornitho et découvertes le long
de la Mer du Nord hollandaise.
Départ
7h00 Parking Bourdon à MARIEMBOURG
7h30 Parking Mestdagh à COUILLET
Retour:
Vers 20h30 (Couillet) et 21h (Mariembourg)
Pour le midi: petite restauration (+/- 8 €) ou
pique-nique
Au retour, petit en-cas offert par les organisateurs.
Prix de la journée: 29 €; -16 ans: 15 €;
-8 ans: gratuit
N° de compte: 360 – 0178242 – 59
Infos et inscriptions: Marc MOSSAY
0475 / 91.45.91 - marc.mossay@skynet.be
JUILLET ET AOÛT
EXPOSITION
"Arbres remarquables en province de
Namur" de la Province de Namur et du
Service Public de Wallonie.
Entrée gratuite. Ouvert du lundi au vendredi
de 8h à 16h. Fermé les 21 juillet et 15 août.
JEUDI 25 AOÛT
“JE DÉCOUVRE L'AQUARELLE”.
Stage pour enfants de 6 à 12 ans. de 13h à
16h. 5 euros par enfant. Max 12 places
DU 22 AU 26 AOÛT
“BIODIVERSITÉ EN CALESTIENNE”.
Stage nature pour enfants. De 9h à 16h. Pour
enfants de 6 à 12 ans. 65 euros par enfant.
DIMANCHE 28 AOÛT 2011
EXCURSION “À LA DÉCOUVERTE DES
LICHENS”.
Sur inscription. Max. 20 personnes.
Découverte de deux grands milieux naturels,
un le matin et un l'après-midi.
WEEKEND DES 15 ET 16 OCTOBRE 2011
(voir aussi l’agenda général)
7° FESTIVAL DE LA POMME, DU MIEL ET
DES VINS DE FRUITS.
Château communal. Entrée libre.
Nombreuses activités, stands divers. Ateliers
lactofermentation, atelier vannerie, variétés
potagères, etc. de 10 à 17 h.
PARC NATUREL VIROIN-HERMETON
Camille CASSIMANS
Rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes
Tél: 060/39 17 90 Fax: 060/39 17 93
Courriel: cassimans@pnvh.be
2 ÈME
SEMESTRE
2011
CLIN D’ŒIL // page 17

Les trésors naturels
de la Haie Gabaux
Réserve RNOB-ESM
Textes et images Jean Delacre
La Réserve Naturelle RNOB de la Haie
Gabaux est située dans le Bois des Fagnes
sur le territoire de Doische dans la
dépression Fagne-Famenne. Le relief y
est très doux avec une altitude moyenne
de 190 m, le socle géologique est constitué
de roches primaires du Dévonien
supérieur composé principalement de
schistes le plus souvent verdâtres et
noduleux.
Dans ces sols argileux, lourds et peu profonds,
la nappe perchée est souvent à
fleur de sol.
Les argiles schisteuses ont une mauvaise
conductivité hydrodynamique. De marécageux
en hiver, ces sols à drainages
imparfaits ont très vite tendance à s’assécher
et à se crevasser si les vents d’est
deviennent dominants ou suite à une
sécheresse de plusieurs semaines. C’est
ainsi que s’accentue le déficit hydrique
devenu la règle, semble-t-il, depuis quelques
années.
Jusqu’au milieu du XIXème siècle, l’ensemble
de l’aire étudiée était constitué de landes
à Callunes à l’usage de pâturages collectifs
pour les troupeaux du village ou de
prairies marécageuses drainées par un
réseau de fossés creusés de mains
d’homme (dont certains témoins sont toujours
visibles çà et là dans la forêt actuelle).
Avec l’abandon progressif de ce pacage à
l’ancienne, sans nul doute en raison de sa
piètre qualité, ces prairies et ces landes
furent lentement recolonisées par la forêt
qui y reprit ses droits. Aucun chêne n’y
dépasse l’âge de 130/150 ans ce qui nous
documente approximativement sur l’époque
de la reconquête forestière. Assurée
avant les années 1880 par les éleveurs et
les agriculteurs, la gestion fut reprise en
mains par les forestiers et les chasseurs.
Un des paramètres favorables au maintien
d’une biodiversité exceptionnelle sur ce site
est sans nul doute l’apport de lumière (et
donc de chaleur). Cet apport fut maintenu
grâce aux coupes de taillis en rotations
annuelles, en une multitude de petites clairières
et trouées dispersées dans toute
l’aire de la Réserve. Mais il fut aussi assuré
grâce à l’entretien des chemins et des
layons structurant l’espace par et pour la
gestion cynégétique qui était, jusqu’il y a
peu, la principale préoccupation des
anciens propriétaires. L’effet de lisière ainsi
amélioré semble extrêmement bénéfique
page 18 // CLIN D’ŒIL
pour la petite faune, toujours mieux représentée
en orée. Un des autres facteurs
notables pour le maintien d’une grande
diversité biologique est la carence absolue
en substances agrochimiques dont ont
bénéficié tout le site, sa flore et sa faunule.
Ces sols bruns, pauvres et légèrement acides
engendrent pourtant une richesse faunistique
et floristique exceptionnelle.
LA HAIE GABAUX SITE DE GRAND.
INTÉRÊT BIOLOGIQUE.
Soixante-trois espèces de papillons de jour
hantent ce Site de Grand Intérêt Biologique
(SGIB) qu’est la Haie Gabaux/Trou des
Gattes/Crestia. C’est assez exceptionnel,
d’autant que de grandes raretés y volent en
nombre. Comme le Damier de la succise,
les Damiers noirs et athalie, trois papillons
qui sont des indicateurs du bon état biologique
de cette forêt de Fagne.
Damier athalie
(Mellicta athalia)
Damier noir
(Melitaea diamina)
Les grandes Argynnes comme le Tabac
d’Espagne, le Moyen nacré et le Grand
nacré tous trois ici inféodés à la Violette de
Rivin y sont assez nombreuses au moment
de leurs émergences en juin/juillet.
Moyen nacré
(Fabriciana adippe)
Petit sylvain
(Ladoga camilia)
Voir voler et se poser sur les lèvres humides
des ornières forestières de magnifiques
papillons comme les mars changeants
(Petits et Grands) ou le Petit sylvain
est toujours un réel bonheur pour tout
naturaliste qui sait passer de l’extase
devant les beautés de la Nature à la franche
colère devant les exactions de nos
contemporains vis à vis de notre Terre
mère. Colères bien compréhensibles dans
notre société de déni où l’agresseur, qu’il
soit sexuel, financier ou environnemental,
ne reconnait jamais ses déviances, minimise
la plupart du temps sa responsabilité,
et tente trop souvent de reporter la
faute sur les préjudiciés. Nos écosystèmes
écorchés par l’inconscience humaine ont
bon dos! Heureusement que nous, naturalistes,
avons la Nature et ses merveilles
comme thérapie pour nous permettre de
supporter l’insupportable.
Petit mars changeant
(Apatura ilia)
LES AUTRES TRÉSORS DE LA RÉSERVE.
Si les papillons sont légions dans la
Réserve dont sa vedette est le Damier de la
succise (Euphydryas aurinia), rhopalocère
en réelle perdition en Wallonie, cette
réserve boisée recèle bien d’autres merveilles
tant ornithologiques, botaniques,
herpétologiques que mammalogiques.
Le Muscardin (Muscardinus avellanarius),
petit léridé doré y hante les taillis là où le
noisetier pousse entre les chênes, les bouleaux
et les charmes. Il y est plutôt commun,
même si l’observer n’est pas une

sinécure s’il n’est pas surpris endormi dans
un nichoir à mésanges squatté à cet effet.
Muscardin
(Muscardinus avellanarius)
Le Chat sauvage, Felis silvestris, à ne pas
confondre avec le Chat haret, domestique
retourné à l’état sauvage, est lui aussi bien
présent, mais la chance doit être au rendez-vous
pour l’observer tant il sait se faire
discret.
Deux de nos trois serpents, la Couleuvre à
collier et la Couleuvre coronelle peuvent se
rencontrer sur les lisières aménagées à
leur intention. Si la Couleuvre à collier très
commune peut s’observer partout dans la
Réserve, la Coronelle, qui recherche des
endroits plus xériques se cantonne, elle, sur
une aire assez étroite en bordure de la N40.
Couleuvre à collier (Natrix natrix)
La Vipère visible régulièrement chaque
année sur le territoire de la Haie Gabaux
jusqu’aux années 1980/1990 s’est progressivement
éteinte. C’est une disparition à
mettre d’une part au passif de la bêtise
humaine (jusqu’il y a peu, Vipère vue était
trop souvent Vipère morte!) et d’autre part
de la reforestation des dernières landes et
de la surpopulation des Sangliers. Jamais
plus, depuis cette époque, les populations
de ce sympathique mais encombrant suidé
, grand amateur “à l’apéritif” de tout ce qui
rampe à sa portée, même munis de crochets
à venin dont il semble immunisé,
n’ont pu être dominées. Des aménagements
nouveaux dans la réserve, avec des
lisières progressives bien exposées nous
donnent l’espoir que la Vipère pourra venir
s’y installer à nouveau, d’autant qu’elle fut
observée en 2010 à quelques centaines de
mètres de la réserve.
LES SANGLIERS LE PERMETTRONT-ILS ?.
Le Pic noir se laisse entendre à qui veut
bien écouter son cri puissant et si particulier.
Les oiseaux y sont vraiment légions
d’autant que les ouvertures de layons ont
multiplié l’effet lisière qui plait tant aux
insectivores et à leurs prédateurs, procu-
rant une profusion d’insectes, riches en
protéines typique de ces lisières étagées.
Les écouter à l’aube et au crépuscule est
un véritable enchantement. Du vrai Mozart
forestier.! Que ce soit par le chant de la
Grive musicienne, du Loriot, du Rossignol
ou du Coucou, pigmenté du tambourinement
des pics ou du hululement de la
Chouette hulotte, qui ne se laisserait pas
émouvoir par ces vocalises sylvestres?
Savoir se mettre à l’écoute de ces oiseaux
est un privilège dont peu de “citadins”
soupçonnent la capacité de régénération et
de revitalisation dont nous avons bien
besoin.
Plongés que nous sommes dans un mode
de vie moderne et stressant qui tend à
occulter les liens qui nous unissent à la
Terre, le fragile équilibre qui nous permettrait
de rester en harmonie avec notre
environnement est vite détruit par la
recherche illusoire de plaisirs superficiels
et futiles. Se replonger dans la forêt hors
du temps est salvateur et bien nécessaire à
notre équilibre mental.
Que cette digression philosophico-environnementale
ne nous fasse pas oublier la
richesse botanique des lieux.
Le bois des Fagnes se range dans la classe
du Querco-Fagetea, dans l’ordre du
Fagetelia silvaticae, dans l’alliance du
Carpinion betuli (chênées mixtes à charmes)
et dans l’association du Stellario-
Carpinetum (chênée-charmaie à Stellaire).
L’association végétale du Cicendion, devenue
exceptionnelle en Wallonie se rencontre
localement sur certains chemins forestiers
aux ornières humides et scalpées
avec quelques plantes rares à très rares
comme la Cicendie filiforme, le Jonc des
marécages, la Radiole faux-lin, la petite
Scutellaire et la Linaire elatine.
Cicendie filiforme
(Cicendia filiformis)
Dix-huit Carex différents dont quelques
rares comme le Carex puce (Carex pulicaris)
ont été recensés sur l’ensemble du site
Haie Gabaux/Trou des Gattes/Crestia classifié
sous le vocable de SGIB 1372 par le
DEMNA (*).
L’Orchidée la plus commune sur les layons
de la Réserve est sans conteste
Dactylorhiza maculata trop appréciées
malheureusement par les sangliers qui se
goinfrent parfois de leurs bulbes.
Une autre plante intéressante est l’Herbe
aux femmes battues qu’est Tamus commu-
nis, monocotylédone de la famille des
Dioscoreacées ou encore le timide Bois
gentil (Daphne mezereum) repérable seulement
lorsqu’il est en fleurs au printemps.
Tamier commun (Tamus communis) © KUL
Chaque année apporte son lot d’observations
nouvelles et intéressantes très
appréciées des botanistes qui nous honorent
de leurs visites.
Tous les ans, des visites guidées sur le
thème soit du Papillon, soit du Cicendion
sont organisées par les Conservateurs et
(ou) le responsable local du LIFE-Papillon.
Certains de ces lieux étant très fragiles, la
Réserve n’est pas directement accessible
au public, mais bien sur demande et encadrée
par l’un des conservateurs ou le responsable
du Life-Papillon.
Toute personne désireuse de découvrir ces
lieux d’exception, peuvent nous en faire la
demande. Dans ce cas vous pourriez être
soit intégrés dans un groupe lors d’une
sortie organisée, soit si vous le préférez,
parcourir la réserve et ses aménagements
pour les papillons et les reptiles dans le
cadre d’une visite personnalisée en parcourant
les “aménagements pour les
Papillons et les Reptiles” avec l’un des
conservateurs.
Au plaisir de vous y rencontrer un de ces
prochains jours.
Jean Delacre
Conservateur
Infos ou visite personnalisée:
Jean Delacre: 0475 485341
Oliver Kints, responsable du LIFE-Papillon:
0494 881544
Vous pouvez en savoir un peu plus sur la
Réserve en parcourant le site internet:
http://web.me.com/jdelacre/Haie_Gabaux/
Botanique.html
NDLR: (*) DEMNA pour Département de l’Etude
du Milieu Naturel et Agricole (SPW)
CLIN D’ŒIL // page 19

Le castor
QUELQUES NOTIONS GÉNÉRALES.
Le castor, mammifère de la famille des
Castoridae, est le plus gros rongeur
d’Eurasie. Il existe actuellement deux
espèces de castors: le castor d’Amérique
du Nord (Castor canadensis) et le castor
d’Europe (Castor Fiber).
Le ’canadensis’ est présent en Amérique
du nord et, par introduction, dans le Nord
de l’Europe. Nettement plus fécond que le
‘fiber’, il représente une menace pour
celui-ci.
L’Allemagne, le GD Luxembourg et la
Belgique, concernés par l‘invasion du
‘canadensis’ se sont concertés pour mettre
en place un plan commun d’éradication.
Quant au ‘fiber’, castor d’Europe, on
observe des sous-espèces dont les trois
plus fréquentes à l’Ouest sont: le Fiber
Fiber, le Galiae et l’Albicus.
Outre quelques légères différences morphologiques
entre les deux espèces, leur
génétique différente empêche tout risque
d’hybridation.
Etymologiquement son nom provient du
grec “Kastor” mais les Gaulois l’appelaient
aussi “Brebos” nom qui a laissé à de nombreux
cours d’eaux et villages le souvenir
de sa présence antique. Ainsi par exemple
pour le village de Bièvre ou la commune de
Beveren, ou encore Biesme ou Berwinne
pour les rivières.
HISTORIQUE.
1/ Les ancêtres
Arrêtons-nous un instant sur l’origine des
espèces disparues.
A l’instar de la recherche sur l’origine de
l’homme, tel que Toumai ( 7 millions d’années
) qui vient d’enlever la vedette à Lucy
(3,2 m.a.), la découverte des ancêtres du
castor est en constante évolution. La dernière
découverte en Asie de Castorocauda
Lustrasimilis (164 m.a.) remonte à 2004
Trois espèces de castors géants d’à peu
près la taille d’un ours noir cohabitaient
pendant la dernière ère glaciaire.
Les Castoroides Ohionensis et Castoroides
Leiseyrum ont été découverts en Amérique.
Tandis que Trogontherium peuplait
les territoires d’Eurasie. Leur disparition
semble dater de la même époque que celle
des mammouths (10.000 ans).
2/ Le castor contemporain
La disparition partielle ou totale des castors
contemporains est due, suivant les
pays, à la chasse intense pour la grande
page 20 // CLIN D’ŒIL
valeur de sa fourrure, et de ses glandes
Huileux et Tondreux. Les Huileux, servant à
la fabrication de leurres pour le piégeage,
ont une moindre valeur. Par contre les
Tondreux représentaient une grande valeur
marchande. En effet cette glande produit le
fameux castoréum utilisé non seulement
en parfumerie de l’antiquité au 18ème siècle
mais aussi en médecine puisque le
saule, nourriture de base de notre ami castor,
contient de l’acide salicylique composant
de base de l’aspirine. En outre, le
clergé ayant assimilé la viande de castor à
de la chair de poisson, celui-ci était
très recherché: les moines ne
pouvaient consommer de
viande en période d’abstinence
et mangeaient
donc du castor.!! Il
parait que le pâté de
castor était leur
friandise préférée….
Longtemps le castor fut
la chasse au trésor. Sous
Saint Louis, un castor valait
plus de 12 cochons.
L’explosion de la mode du chapeau en
poils de castor du 16 ème au 17 ème siècle a
scellé son sort dans nos régions et a
entraîné son importation à outrance de
l’Amérique du Nord. Louis XIV a bien tenté
de réglementer ces importations mais
sans succès.
Comme en Eurasie, le castor avait presque
totalement disparu de Belgique. Seul subsistait
en France un petit noyau qui permit
par après de faire quelques lâchers dans
d’autres régions. Fort heureusement, les
quelques présences significatives persistantes
dans le nord de l’Europe, furent à
l’origine des réintroductions dans l’Ouest.
Progressivement les premiers mouvements
démarrent des pays scandinaves
vers les pays de l’Est, suivis dans les
années 50 par la Suisse et dans les années
60 par la France. L’Allemagne et la
Hollande emboiteront le pas au cours des
deux décennies suivantes. Et la Belgique,
qu’attendait-elle?
SITUATION EN BELGIQUE .
Malgré des demandes formulées dès 1977,
il fallut attendre les réintroductions “clandestines”
de 1998 à 2000 de quelques 140
castors pour fonder la population belge.,
A ce jour celle-ci est officiellement évaluée
à quelques 500 ou 600 individus, alors que
d’aucuns annoncent un chiffre entre 1.000
et 1.500 castors.
L’introduction naturelle, essentiellement
en provenance d’Allemagne, est très faible
voire inexistante. Une souche très
ancienne à Soubrodt sur la Ruhr datant de
1990 subsiste encore de nos jours. La
seconde vient par la rivière Our en passant
à Prûm.
La Belgique a connu deux lâchers
de “Canadensis”. Le premier date
des années 50. Mais son éradication a
été rapide. La seconde, plus récente, provient
d’un parc allemand à Prûm où la
rivière Our passe et entre en Belgique. Les
‘Canadensis ‘ ont discrètement envahi
cette rivière et ses affluents d’Allemagne,
du Grand Duché et de la Belgique. La
Braunlauf, un affluent important est
occupé. Plus grave encore, une communication
opérée aux sources avec le Glain
ouvre la porte à la Salm, donc une voie
royale, vers l’Ourthe, grand fief de Fiber.
Sur la Meuse, nous trouvons des sites de
Chooz/Givet à Namur. Entre Namur et
Liège, ni mes recherches ni mes informations
ne me permettent de confirmer la
présence d’aucun site ou d’aucune trace
de Fiber.
De Liège jusqu’à la frontière hollandaise
les sites sont bien présents. L’Ourthe est le
maillon fort. Il reprend quelque 45 familles
sur son parcours, sans compter ses
affluents qui sont aussi bien garnis.
L’Amblève et la Houille sont aussi bien couvertes.
La Semois possède également des

ARCHITECTE DE LA BIODIVERSITÉ
EN BELGIQUE ET DANS NOTRE RÉGION.
sites mais avec une répartition moins
régulière. Pour la Vesdre et la Lesse, par
contre, c’est plus mitigé. En Flandre, c’est
la Dyle qui est le point fort avec une excellente
voie de pénétration dans le bassin
flamand où les premiers résultats sont
constatés.
LA SITUATION DANS.
L’ENTRE-SAMBRE-ET-MEUSE.
La Meuse possède une bonne répartition
de Chooz à Givet.
Pour la Sambre, les quelques rares traces
de castors relevées ne s’expliquent pas
encore car une jonction avec la Meuse n’a
pas encore été observée et ne semblait pas
possible à l’époque. L’arrivée des castors à
Namur est plus récente.
Sur l’Hermeton les sites sont bien répartis
également. Sur le Viroin on a relevé des
traces de présence, alors qu’un prospecteur
s’est manifesté durant l’hiver 2009-
2010 sur l’Eau Noire à Couvin. Il a disparu
fin de l’été 2010. La traversée de Couvin
me semble impossible. S’il n’est pas mort,
il sera reparti vers l’aval. Sur l’Eau
Blanche, un site est connu de longue date
sur le Ry Nicolas au lac de Virelles. Le
nombre de castors reste une énigme, tout
comme le sort de celui qui fut transféré
dans le lac en 2010. Sur le parcours de
l’Oise belge, rien à signaler mais en
France, des traces de coupes anciennes et
plus récentes restent visibles.
Probablement d’un prospecteur. D’après
les Français, le castor ne peut venir de
l’aval et n’a pas fait l’objet d’une réintroduction.
Par conséquent, il doit venir de
Belgique: un fameux parcours du combat-
tant que voilà, avec le passage d’un cours
d’eau à l’autre! Ce qui, néanmoins, reste
du domaine du possible.
Un témoignage récent signale une observation
dans un étang à Forges. Attention à
la confusion avec le ragondin!
Un monitoring complet des cours d’eau de
l’Entre-Sambre-et-Meuse serait donc très
utile pour faire un inventaire plus précis.
PETITE MONOGRAPHIE DU CASTOR.
Jusqu’à l’âge d’un an le castor s’appelle
castorin.
Ensuite, il reste subadulte jusqu’à son
départ de la cellule familiale, après sa
deuxième année.
Le mâle devient adulte à sa maturité
sexuelle vers sa troisième année, un peu
plus tôt pour la femelle.
Son poids à la naissance: 500-700 gr, sub-
adulte 17 – 20 kg, adulte 25 à 30 kg et parfois
plus.
Le castor, monogame, se reproduit dans
l’eau vers la Saint Valentin (janvier-février),
pour donner quelques 100 jours plus tard
(mai – juin) naissance une seule fois par an
à 2 jeunes (maximum 4).
Il n’est pas possible de faire la distinction
entre un mâle et une femelle. La masse
corporelle est sensiblement la même. Les
organes génitaux sont à l’intérieur de
l’anus, près du cloaque (ou pseudo cloaque).
Seuls les mamelons devenus apparents
à la période des naissances permettent
de détecter une femelle. (…)
Castorin
Jean-Pierre
Facon
CLIN D’ŒIL // page 21

Femelle de castor (on peut distinguer les
mamelons) © F Wilkin
Territorial, dont le secteur couvre de
moins d’un km à 5 km de berges, il parsème
son territoire de petits tas de boue
arrosés de castoréum, défendant son
domaine contre l’intrusion d’autres castors
au cours d’affrontements qui peuvent
s’avérer très violents.
Il est rare que le castor s’éloigne à plus de
20 ou 30 mètres sur la terre ferme. Il
creuse également des chenaux pour étendre
son rayon d’action. Mais, lors de
migration, il peut enfreindre cette règle
pour passer d’un cours d’eau à un autre.
SES CONSTRUCTIONS.
La configuration du terrain détermine le
choix du type de construction qui sont au
nombre de trois: le terrier, la hutte-terrier
et la hutte avec des variantes.
Le niveau nécessaire à ses déplacements,
la constitution d’une réserve alimentaire
Hutte appuyée sur berge © F Wilkin
Vue en section d’une hutte.
(photo Wikipédia)
Rampe d’accès © F Wilkin.
sous l’eau et l’isolement de sa hutte au
milieu d’un plan d’eau sont des critères
importants pour décider de la construction
d’un barrage
Pataud au sol avec une vitesse maximum
de 5 km/h, le castor devient un vrai vir-
Barrage © G Horney
tuose dans l’eau (7km/h. parfois +) supportant
des apnées de quelques minutes,
voire de 15 minutes, en cas de danger.
Sous l’eau, des valvules obturent les oreilles
et le nez, tandis qu’une membrane
translucide couvre les yeux. La gorge est
bloquée par une disposition particulière de
la langue et de l’épiglotte.
En nage de surface, le nez, les oreilles et
les yeux sont disposés sur une même ligne
horizontale ce qui lui permet de garder
tous ses sens en éveil.
Les pattes avant, préhensiles, sont munies
d’une petite main et de griffes puissantes
pour le fouissage. Les pattes arrières, plus
grandes et palmées, font office de propulseurs
dans l’eau; la seconde griffe, fendue,
sert à peigner la fourrure composée de
longs poils, les jarres, et d’un duvet (18.000
à 23.000 au cm 2 )
castor nageant © F Wilkin
La queue plate a plusieurs fonctions dont
la propulsion, la direction, la stabilisation
en position assise, vers l’avant pour sa toilette,
vers l’arrière pour la coupe des
arbres. Elle participe en outre à la régularisation
de sa température, ainsi qu’à la
constitution de réserves de graisse pour
l’hiver. Enfin lorsqu’elle est violemment
frappée sur la surface de l’eau elle provoque
un bruit assez impressionnant qui vise
à l’intimidation d’un intrus ou à alarmer le
reste de la famille.
Son excellent odorat et son ouïe très fine
compensent une vue médiocre. Ses vibrisses
(moustaches) et sa prodigieuse
mémoire des obstacles lui permettent de
se déplacer dans l’eau sombre.
Le castor est strictement herbivore : en
bonne saison, son régime alimentaire est
essentiellement composé de plantes herbacées,
aquatiques, de jeunes pousses et
de feuilles (2 kg), en hiver, par contre, il se
limite à l’écorce des arbres, principalement
aulnes et bouleaux (700/800 gr)
Sa dentition: 4 incisives de couleur orange
qui poussent et s’aiguisent en permanence
garnissent celle-ci. Pour couper, la partie
supérieure est fixe, seule la partie inférieure
est mobile. Dépourvue de canines,
le vide entre les incisives et les molaires, le
diastème, est bien pratique pour le transport
de branches et autres herbacées.
Incisives oranges et diastème (photo Wikipédia)
page 22 // CLIN D’ŒIL

SON RÔLE DANS L’ENVIRONNEMENT.
Le castor est une clé de voûte de la biodiversité.
Il rétablit l’équilibre de la ripisylve(*),
favorise le lagunage par ses plans
d’eau, alimente les nappes phréatiques,
participe à la réduction des inondations et
des sécheresses et facilite le frai des poissons
et l’arrivée de tout un petit monde
aquatique qui, à son tour, attirera d’autres
espèces. C’est ainsi qu’il n’est pas rare de
constater le retour du batracien voire de la
cigogne noire et de toute une ribambelle
d’êtres vivants qui semblaient disparus du
paysage.
Zone de lagunage provoquée par le barrage
© G Horney
LA PROTECTION.
Les différents décrets et ou directives émis
tant par l’Europe que les régions wallonnes
et flamandes le protègent totalement aussi
bien dans son intégrité physique que pour
son habitat et ses constructions.(**)
LES DÉGÂTS.
Les dégâts occasionnés par les castors
proviennent principalement des coupes.
C’est à tort, souvent, que la destruction
des berges est imputée au castor. En effet
le rat musqué a une forte tendance à
transformer les berges en gruyère quand
ce n’est pas le ragondin qui vient squatter
les galeries en les agrandissant.
Les plans d’eau crées sont majoritairement
dans des zones humides rarement
exploitées.
A l’exception de trois prairies affectées
pour une part infime de leurs surfaces par
des inondations, je n’ai à ce jour jamais
rencontré de problème sur une terre agricole.
Quant aux rares incursions dans les
champs de maïs, elles ne sont que peccadilles
au regard des ravages causés par les
sangliers. Par contre l’abattage, de bois
majoritairement sans valeur destiné à sa
nourriture de base, peut devenir un problème
dans les peupleraies ou les vergers.
Vue d’un site d’abattage et détails d’une coupe
en crayon
C’est ici que l’information des riverains
prend tout son sens. Il est important d’informer
sur les méthodes de prévention.
Plusieurs moyens de protection existent,
leur application variant suivant la configuration
du terrain et le nombre d’arbres à
protéger (coût). Pour une petite quantité, le
manchon de treillis type “cage à poules”
est le plus efficace et peu coûteux. Pour les
grandes quantités, un répulsif avec abrasif
est plus approprié. La clôture électrique
donne également de très bons résultats
mais demande plus d’entretien. Sur
l’Hermeton, une grande pelouse bordée de
peupliers est protégée avec succès par une
clôture électrique.
Arbre dans hêtraie enduit d’un répulsif
Si vous avez aimé cet article vous serez
sans doute intéressés de compléter vos
connaissances sur ce sympathique animal
en participant au Festival de l’Oiseau organisé
à l’Aquascope de Virelles le week-end
des 10 et 11 septembre 2011 et dont le castor
sera la vedette. Non seulement vous
pourrez écouter comme il se doit les exposés
d’ornithologues chevronnés mais en
plus des spécialistes passionnés de la
cause du castor seront présents pour
répondre à toutes vos questions.
A cet effet, sachez également que des visites
en canoë sont organisées sur le site à
castors de l’Aquascope d’avril à septembre
tous les 4ème samedi du mois. (Horaire à
consulter sur le site de l’Aquascope)
Il ne me reste plus qu’à espérer que ces
quelques lignes vous permettront de
regarder notre sympathique mammifère
d’un œil nouveau et vous aideront à mieux
le comprendre et le protéger.
Jean-Pierre Facon
LES ADRESSES UTILES POUR LA .
PROTECTION ET LE SUIVI DU CASTOR .
Le DNF: Département de la nature et de
la Forêt. L’agent du triage de votre région
ou dnf.dgrn@mrw.wallonie.be
081.33.50.50
Le CRNFB: Centre de recherche de la
Nature, des forêts et du bois
Benoit.manet@spw.wallonie.be
081 / 62 64 38
L’AQUASCOPE
Rue du Lac 42- 6461 –Virelles
tél: (0)60.21.13.63 (Anne Sansdrap)
info@aquascope.be
JP FACON jpfacon@skynet.be – GSM
+32(475)286.822
F. WILKIN photographe castor
fernandwilkin@yahoo.fr
NDLR:
(*)ripisylve du latin ripa, la rive et silva, la forêt,
désigne l’ensemble des formations arbustives qui
longent un cours d’eau.
(**) L’Europe, par la Convention de Berne (**)
(annexe) – Directive Européenne 92 / 43 CEE.
La Région Wallonne – Décret du gouvernement
Wallon du 6.12.2001 – Annexe Iia
La Région Flamande – Arrêté du gt Flamand de
l’A.R.du 22.9.1980, le 13.7.2001
CLIN D’ŒIL // page 23

Grues cendrées
Le coup
de cœur
de Clin d’œil Nature
Photographe hors pair et ornithologue pointu bien connu des milieux naturalistes, Damien Hubaut a séduit
Clin d’Œil Nature non seulement par son talent mais aussi par sa grande simplicité et la finesse de son art.
Clin d’Œil est heureux de vous proposer quelques morceaux choisis de son PORTFOLIO.
Originaire de Mouscron et résidant actuellement
à Rebecq en Brabant Wallon, Damien
HUBAUT est né à Courtrai en 1960. A 14 ans
déjà, il se passionne pour l'ornithologie de
terrain et depuis presque aussi longtemps
pour la photographie animalière.
Formé au métier de photographe professionnel,
à l'I.N.R.A.C.I., Institut national de
radioélectricité et de cinématographie, de
Bruxelles, il a la chance de conjuguer profession
et passion.
page 24 // CLIN D’ŒIL
Eco-pédagogue et ornithologue, il coordonne
notamment la formation des Guides Nature
des Cercles des Naturalistes de Belgique à
l'Institut Royal des Sciences Naturelles de
Belgique et organise des stages photos et
d'ornithologie au Centre Marie-Victorin à
Vierves- sur- Viroin...
Il organise chaque année depuis 20 ans pour
AVES Bruxelles Brabant un cycle de conférences
sur l’ornithologie de terrain à
Woluwé-St-Lambert. Actif également depuis
Damien Hubaut
une douzaine d’années pour l’agence de
voyage “Nature et Terroirs” dans différents
pays d'Europe et en Egypte.
Co-auteur du livre “La vie secrète des
Mésanges bleues” aux Editions Olivier Werich
et d'un livre sur le Parc naturel Viroin
Hermeton écrit par Léon Woué aux Editions
Tempora. Enfin, il a participé comme membre
du jury ou président du jury à de nombreux
festivals photos et vidéo nature en Belgique
et en France.
Guêpiers d'Orient - Egypte

Sabot de Vénus - Vanoise Bouquetin des Alpes solitaire - Vanoise
Crabier chevelu Lesbos
Huppe fasciée - Egypte
Aigrette garzette - Egypte
Echasse blanche - Lesbos
Préfleuri à Termignon - Vanoise
Pélicans blancs envol - Danube
CLIN D’ŒIL // page 25

Chevreuil (brocard)
Grues cendrées
page 26 // CLIN D’ŒIL

Querelle de marmottes - Vanoise
Panure à moustaches - Danube
CLIN D’ŒIL // page 27

(Apis mellifera)
L’ABEILLE
Agent de la biodiversité et sentinelle
de notre environnement
DOMESTIQUE
L’abeille domestique (Apis mellifera), “élevée”
par les apiculteurs fait partie d’un
grand groupe d’insectes hyménoptères
communément appelé “abeilles” qui réunit
principalement des abeilles aux mœurs
solitaires et des bourdons (sociaux). En
Belgique, ont compte ainsi environ 360
espèces d’abeilles.
page 28 // CLIN D’ŒIL
Jean Laroche
Abeille domestique au travail chargée de
pollen sur ses corbeilles, au niveau de la
troisième paire de pattes .
UNE VIE PRESQUE EXCLUSIVEMENT.
AU DÉPEND DES PLANTES.
L’abeille domestique est particulière dans le
sens où c’est une des très rares espèces à
conserver une colonie en vie toute l’année et
donc aussi durant la mauvaise saison (hiver
chez nous). Sa société est constituée de différentes
castes: une reine, mère de la colonie;
quelques centaines de “faux-bourdons”, les
mâles; et quelques milliers (10, 20, 30, 40,
50…parfois plus encore) d’ouvrières. Excepté
pour l’eau, une colonie d’abeilles vit presque
exclusivement au dépend des plantes.
100 KILOGRAMMES DE NECTAR PAR AN.
Elle doit satisfaire ainsi différents besoins:
une colonie récolte, transforme et se nourrit
de plus de 100 kilogrammes de nectar par
an. Ce nectar, transformé en miel par
l’abeille lui apporte l’énergie nécessaire à ses
activités. Un autre élément d’origine floral, le
pollen, est récolté par l’abeille pour couvrir
ses besoins en lipides et surtout en protéines.
Le pollen, une fois ramené à la colonie,
est stocké dans les cellules où il subit une
fermentation lactique augmentant ses qualités
nutritives. Ce pollen fermenté appelé
“pain d’abeille” est donné comme nourriture
aux larves par des ouvrières “nourrices”. Les
besoins en pollen d’une colonie s’élèvent à
environ 20 kilogrammes sur une année.
Incroyable lorsque l’on sait qu’une butineuse
ne transporte dans ses corbeilles que maximum
15 mg de pollen. Le pollen récolté doit
non seulement être abondant, il doit aussi
être très diversifié afin d’apporter différents
types d’acides aminés, de vitamines, d’oligoéléments
indispensables à la vie.

Cadre provenant d’une colonie.© J Adriaensen
On peut observer les abeilles ouvrières, le
couvain operculé (cellules contenant des larves
et qui ont été refermées par les ouvrières,…)
Le miel est au-dessus (blanchâtre); le
“couvain” au milieu (couleur blonde) parmi
lequel des cellules d'ouvrières (normales), et
des cellules de mâles (celles qui sont bombées).
Une cellule royale (contenant une future
reine), nettement plus grande, “pend” vers
l'avant au bord supérieur gauche du couvain
LES ABEILLES PARTICIPENT POUR PLUS.
DE 93% À LA POLLINISATION DES.
FLEURS DANS LE MONDE…!.
De cela, il ressort inévitablement que l’habitat
d’une colonie d’abeilles devra héberger
une flore nectarifère (plantes productrices de
nectar) et pollinifère (plantes productrices de
pollen) abondante et diversifiée.
Il ressort de cela également que, pour couvrir
le plus facilement ses besoins alimentaires,
l’abeille domestique s’est particulièrement
adaptée (morphologiquement et sur
le plan comportemental) à la récolte de nectar
et de pollen et est ainsi devenue un agent
vecteur de pollen particulièrement important
et efficace.
Prairie à pissenlits
En Ardenne, là où il a subsisté, le pissenlit est
une espèce qui permet aux abeilles domestiques
de récolter énormément de miel et de
pollen, pourvu que la météo soit de la partie.
Ainsi, il faut souligner que les insectes sont
responsables de la pollinisation de plus de 93
% des plantes à fleurs dans le monde.
En tant qu’insecte pollinisateur, comme ses
consœurs sauvages, l’abeille domestique
joue un rôle essentiel pour la reproduction de
nombreuses espèces de plantes à fleur cultivées
ou sauvages. La reproduction des plantes
sauvages constitue un des éléments
indispensables à la préservation de la biodiversité
floristique mais aussi de la faune
(espèces herbivores, frugivores, granivores…).Chez
nous, le rôle pollinisateur de
l’abeille domestique est en fait majeur, particulièrement
pour les fleurs du début et de la
fin de saison. En effet, la colonie d’abeilles
comprend dès le premier printemps plusieurs
milliers d’ouvrières qui butinent alors
que les abeilles solitaires et les bourdons
sortent seulement de leur léthargie; en fin
d’été la plupart des abeilles solitaires et des
bourdons terminent leur cycle de vie et
n’agissent plus comme pollinisateur alors
que la colonie d’abeilles domestiques est
toujours très active.
A noter quand même la grande efficacité de
pollinisation des bourdons, travailleurs infatigables,
qui parviennent à butiner même lorsque
les conditions météorologiques sont
mauvaises (basse température, fine pluie)
UN RÔLE ÉCONOMIQUE TRÈS.
IMPORTANT À L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE.
L’abeille pollinisatrice joue aussi un rôle économique
très important à l’échelle planétaire;
environ 80% des plantes cultivées
dépendent de façon dominante voire exclusive
des pollinisateurs.
Par exemple, des observations réalisées sur
4 vergers en Hesbaye dans les années 80
avaient permis de constater que, dans les
situations étudiées, la part respective des
abeilles sauvages et de l’abeille domestique
dans la pollinisation du pommier, estimée en
tenant compte de leur densité, de leur vitesse
de butinage et de leur efficacité pollinisatrice
est de 12 à15 % pour les abeilles sauvages et
de 85 à 88% pour l’abeille domestique
(Abeilles sauvages et pollinisation, Annie
Jacob-Remacle, 1990).
De plus, il ne faut pas sous-estimer l’influence
de la pollinisation sur la qualité des
fruits produits. Une pollinisation insuffisante
est la cause non seulement de taux de nouaison
faibles et de chutes de fruits importantes,
mais aussi de déformations voire d’une
moins bonne conservation.
Un bourdon occupé à butiner sur un saule
marsault en fleurs (chatons) © J Laroche
Le saule marsault est une espèce d’arbre de
première importance pour les abeilles
domestiques. Cet arbre fleurit en mars-avril,
il fournit du nectar mais surtout du pollen
très riche en protéines et en lipides.
DES POPULATIONS EN PÉRIL.
Malheureusement, malgré leur importance
vitale pour l’homme et pour la conservation
de la biodiversité, nous assistons au déclin
des populations des insectes pollinisateurs.
Ainsi, en Belgique, sur 360 espèces d’abeilles
(au sens large), plus de 100 espèces accusent
une sérieuse régression.
L’abeille domestique n’est “pas en reste”, les
apiculteurs constatent de plus en plus souvent
soit un manque d’activité de leurs colonies
en saison, soit la mortalité de nombreuses
colonies en hiver et au début du printemps.
Depuis quelques années, les colonies
d’abeilles souffrent du syndrome dit “d’effondrement
des colonies”, par ailleurs non complètement
expliqué à ce jour. Il n’est pas rare
à notre époque qu’un apiculteur perde la moitié
de ses colonies sur une saison hivernale
alors qu’il y a encore une dizaine d’années les
pertes hivernales étaient de l’ordre de 5%.
DES CAUSES MULTIFACTORIELLES.
Les causes de cet affaiblissement des colonies
voire de leur mort sont souvent multifactorielles.
• Tout d’abord, l’abeille domestique, comme
les autres insectes pollinisateurs souffre
énormément de l’appauvrissement de la
flore mellifère et pollinifère. Les causes de
cet appauvrissement sont multiples:
• Raréfaction de la flore messicole (plantes
sauvages fleurissant dans les cultures:
coquelicot, bleuet,…)
• Fragmentation et raréfaction des éléments
du bocage: destruction de haies par arrachage
ou pulvérisation, assèchement et
comblement de zones humides …
• Raréfaction des prés de fauche tardive et
des prairies à haute valeur biologique
• Tonte régulière des bords de routes, des
pelouses d’agrément …
• Raréfaction des cultures de légumineuses
très mellifères (luzerne, sainfoin,…)
• Enrésinement des landes (plantations
d’épicéas ou d’autres conifères)
En outre, l’abeille domestique est parfois victime
d’intoxications aigües (application d’un
insecticide sur une culture mellifère en fleur
durant la journée) .
Elle peut aussi souffrir d’intoxication chronique
(prises de petites doses durant un long
laps de temps) conduisant à la désorganisation
des colonies (les butineuses se perdent
et ne rentrent jamais à la ruche).
L’abeille subit en permanence l’action affaiblissante
de toutes sortes de polluants présents
sur les plantes et dans l’air.
Toutes ces agressions conduisent aussi à des
colonies au système immunitaire moins efficace;
les abeilles sont alors plus sensibles
aux virus, maladies et parasites.
Elles subissent depuis bientôt 20 ans l’agression
d’un parasite qui peut anéantir des colonies,
il s’agit d’un acarien: le varroa.
L’abeille est donc un bon révélateur de la
qualité de l’environnement; ses difficultés
de survie en traduisent parfaitement
le niveau de “contamination”.
DES ACTIONS TOURNÉES VERS L’AVENIR.
Fort heureusement les apiculteurs passionnés
luttent avec acharnement pour conserver
leurs abeilles. Certains élèvent en saison
un nombre surnuméraire de colonies afin
d’en pouvoir disposer assez au début du printemps
(s’efforçant ainsi d’anticiper les fortes
mortalités potentielles).
CLIN D’ŒIL // page 29

Fort heureusement aussi, certaines actions
menées par les pouvoirs publics visent à
améliorer un peu le potentiel mellifère en
région wallonne.
Parmi les opérations les plus significatives
retenons:
• les subventions octroyées aux particuliers
pour la plantation de haies et de vergers
• les fauchages tardifs réalisés par les communes
sur certaines bordures de voiries
• certaines mesures dites agro-environnementales,
liées à la politique agricole commune
(P.A.C.), mises en œuvre par les agriculteurs
(moyennant des primes): la
conservation d’éléments du réseau écologique
et du paysage, le maintien de prairies
naturelles, la création de bordures herbeuses
extensives, le maintien de prairies à
haute valeur biologique…
A noter, plus récemment, la mise en place
du “plan Maya” à l’initiative du Ministre
Lutgen. Ce plan vise notamment l’augmentation
des ressources alimentaires des
abeilles en imposant deux tiers de plants
mellifères dans les haies subventionnées,
en stimulant la création de prairies fleuries
mellifères; en aidant les communes qui
s’engagent à réaliser des aménagements en
faveur des abeilles; en appliquant la
méthode du fauchage tardif sur le réseau
routier régional et autoroutier.
Haie libre avec aubépines en fleurs en région
couvinoise au printemps. Les aubépines (deux
espèces) sont des espèces très mellifères, très
abondantes dans les haies du réseau bocager
de la région de Couvin.
page 30 // CLIN D’ŒIL
DES ACTIONS CONCRÈTES.
DANS NOS JARDINS.
La flore dite “banale” est souvent celle qui
intéresse le plus nos abeilles domestiques.
Ainsi, si les particuliers que nous sommes
tous veulent contribuer à l’amélioration des
sources de nourriture pour les abeilles, il
leur suffira de planter quelques arbres (tilleul,
érable, cerisier, pommier, châtaignier)
ou quelques arbustes indigènes
(cornouiller sanguin, saule marsault,
cornouiller mâle, aubépines, prunelliers…).
Il n’est pas utile de rechercher
des espèces exotiques ou des variétés
horticoles.
La reconstitution du bocage par la
plantation de haies indigènes (qui
ne seront taillées que périodiquement),
la création de vergers (surtout
haute tige où l’application de
pesticides est très difficile), le maintien
de zones de prairies à fauchage
tardif sont autant d’actions que le particulier
pourra mener s’il dispose d’un petit
lopin de terre.
Alors, citoyens soucieux de la préservation de
la biodiversité, oubliez les pesticides! A vos
pelles et à vos plantations! Les “avettes” vous
remercieront en produisant un miel local de
qualité!
Jean LAROCHE
DNF canton de Couvin
Miel de qualité
Miel encore liquide lors d’une extraction
(récolte par l’apiculteur)
Le prunellier est une espèce arbustive épineuse qui fleurit chez nous en mars –avril. Les abeilles y récoltent
pollen et nectar. Le prunellier est très abondant dans les haies naturelles en Fagne, Calestienne et
en Basse Ardenne

DIMANCHE 8 MAI.
Voyage naturaliste en Bretagne
Du 8 au 14 mai 2011
Alain, Dominique, Bertrand, Thérèse-Marie, Cristel
Jacques, Georges, Marc, Sébastien et Olivier
Golfe du Morbihan-
Quiberon-Hoëdic
ARRIVÉE À QUIBERON HÔTEL DE LA MER.
Dès notre arrivée à Port Maria, les embruns
ravivent une sensation oubliée par un mois
de sécheresse en Belgique… Dans le port
s’animent quelques laridés et au large, loin
près de l’horizon, déjà quelques fous de
Bassan acrobates. Les Tournepierres affichent
un mimétisme implacable entre
algues et rochers, et le Pipit maritime s’affaire
à trouver quelques mouchettes dans
les interstices des rochers de granit.
Vue sur le petit port de pêche juste
en face de l’hôtel.
Une dernière hirondelle passe en mer: elle
signe, hélas, déjà la fin de la migration tant
le printemps a été chaud. Tant pis pour
nous, nous nous contenterons de ceux qui
sont restés!
Par contre la floraison, elle, est à son apogée.
Et déjà, sans relâche, Olivier, notre
botaniste de service, arpente méthodiquement
le moindre centimètre carré de gazon à
la découverte de la flore régionale.
Toute la générosité de l’océan s’affiche au
menu de la table de Pierrot, patron de l’Hôtel
de la Mer, qui nous accueille dans son havre
tranquille après cette longue première journée
scellant ainsi nos estomacs et la convivialité
du groupe.
LUNDI 9 MAI.
CÔTE SAUVAGE ET LANDES.
DE LA PRESQU’ÎLE.
Dans la radieuse lueur du printemps, la côte
sauvage confine au sublime. Les vagues se
brisent sur les éperons de granit, un vent
léger bouscule une végétation rase typique
des hauts de falaise.
Sous le regard curieux du Traquet motteux,
Pipits farlouses, Alouettes des champs et
Linottes mélodieuses patrouillent nombreux
dans ces pelouses côtières. Souvent, l’agacement
voire l’inquiétude est visible chez eux
si le groupe s’attarde trop longuement, surtout
que là-bas dans une touffe d’herbes un
peu plus fournie, des poussins affamés
pointent nerveusement leur bec pour quémander
leur provende.
La côte sauvage et une mer agitée
Sur un buisson épineux isolé, le Tarier pâtre
observe la scène d’un œil inquiet alors qu’à
deux pas un Courlis corlieu en quête de
nourriture dans les herbes folles, prend obligeamment
la pose de profil pour se laisser
observer. Un régal!
Tandis qu’une pluie fine arrose notre premier
pique-nique, Alain a la bonne idée, lui,
de l’arroser avec un porto amené tout exprès
pour l’occasion! La pluie, dégoutée, nous
quitte pour laisser définitivement place au
soleil.
Bien joué Alain!
Nous progressons vers l’intérieur de la
presqu’île, où d’inextricables landes à ajoncs
recouvrent d’immenses pâturages anciens,
ceints de jolis murs de pierres. C’est le milieu
de prédilection d’une espèce bien sympathique,
mais dont la discrétion légendaire ne
sera pas démentie cette fois: à côté de sa
cousine, la Fauvette grisette, dame pitchou
lance son cri étiré couvrant un peu les timides
manifestations de la Locustelle tachetée.
Des coucous à la pelle, l’un chante et l’autre
répond, passent et repassent puis se perchent
en haut d’un cyprès…
Une prairie humide abandonnée nous invite
à la visiter, elle recèle un trésor botanique
inespéré: Orchis laxiflora, une des orchidées
les plus menacées d’Europe, se fait tirer le
portrait.
Orchis laxiflora tant qu’on en veut !
Malgré la fatigue d’une journée bien remplie,
nous décidons de gagner la pointe du
Conguel avant de retourner à l’hôtel. Au bout
de la pointe, à quelques brassées de là dans
l’océan, notre regard est attiré par un groupe
de Sternes caugek sur un îlot rocheux. Ce
qui nous intrigue c’est deux oiseaux qui
semblent un peu différents. Critère après
critère, Sébastien les examine, passant
CLIN D’ŒIL // page 31

d’une lunette à l’autre, dissimulant mal son
émoi. Un peu à l’arrière des Caugeks, deux
magnifiques Sternes arctiques se reposent
au soleil.! Quelle coche!
MARDI 10 MAI.
BAIE DE PLOUHARNEL.
FORÊT DOMANIALE DE QUIBERON.
DUNES DE PENTHIEVRE.
Les exercices de tir de l’aviation française
nous poussent à explorer la forêt domaniale
de Quiberon et ses pins maritimes assez
morne. Non loin, dans la baie de Plouharnel
aux abords du camping le Bruant zizi se
pavane sans vergogne devant nous.
Pique sympa autour de la trottinette
de Robert et Thérèse –Marie
Après un pique-nique confortable et sympathique,
nous visitons les dunes de
Penthievre, le plus grand massif dunaire du
sud de la Bretagne riche en communautés
végétales uniques et particulièrement intéressantes.
C’est là, semble-t-il, que le
Traquet motteux a trouvé son Eden; l’espèce
est en effet très abondante dans ces pelouses
de dunes, presqu’autant que les lapins
dont on sait qu’elle peut utiliser les terriers
pour nicher. Quel spectacle que de voir cet
admirable oiseau partager son paradis avec
l’alouette, le farlouse et la linotte, et puis
aussi le Vanneau huppé..
Maître des dunes et des pannes le Traquet
motteux trône sur son piédestal.
page 32 // CLIN D’ŒIL
Les dépressions arrière-dunaires s’appellent
des “pannes”, l’eau douce y est à fleur
de sable. Là encore c’est une flore unique
que l’on rencontre. Olivier se penche religieusement
sur un pied d’Ophrys passionis
et s’agenouille devant une station de
Dactylorhiza incarnata.
Nous sommes quelques-uns à faire une
halte désaltérante au hameau de Portivy;
son petit port de plaisance est une enclave
dans la côte rocheuse alentour. Un accouplement
de sternes caugek retient notre attention
quelques minutes! Nous profitons de
l’escale pour comparer le goéland marin et
le brun. Quelques bécasseaux jouent à
cache-cache entre les fissures et entretiennent
le suspense de l’identification; finalement
ce sont des variables.
MERCERDI 11 MAI.
ILE D’HOËDIC.
09 heures, tout le monde à bord! Maintes fois
estropié par les Wallons, le nom de la plus
petite île du golfe se prononce simplement
“édik”. Nous croisons Belle-Ile et l’île
d’Houat pour atteindre ce minuscule bout de
terre de moins de 3 km de circonférence…
Mais marées et horaires de printemps obligent,
nous n’aurons même pas le temps d’en
faire le tour.
Cap sur Hoëdic…
Même si, d’un point de vue ornithologique,
Hoëdic semble en cette saison avoir perdu
une partie de son intérêt, le panorama vaut
le détour
Juste avant midi, nous tombons sur un véritable
joyau, une petite carrière abandonnée
de tous mais préservée par la bienveillante
Un autre «roi» des prairies côtières:
le Pipit farlouse
Mère nature. Dans cette dépression tapissée
d’une kyrielle de plantes fascinantes, nous
évitons d’écraser une foule de jeunes crapauds
calamites tandis que deux mouettes
rieuses affolées nous survolent. Une rousserolle
effervate chante dans la roselière, juste
à côté des foulques et de leurs poussins. Une
voix s’élève, c’est Jacques en extase devant
une énorme station de laxiflora. Si commune
ici et si rare sur le continent!
Sur le chemin du retour vers le haut de la
plage, nous croisons Anax napolitain et des
hirondelles de rivages. Sous l’œil amusé du
Gobemouche gris, un lézard vert s’enfonce
dans les ronces alors que le lézard des
murailles pointe le bout de son nez hors
d’une anfractuosité.
JEUDI 12 MAI.
VARQUEZ DE CRUCUNO.
RÉSERVE NATURELLE DE SÉNÉ.
L’étang de Varquez de Crucuno
Ce matin, nous avons rendez-vous avec Jean
David, naturaliste émérite de “Bretagne
vivante”, auteur de quelques ouvrages spécialisés.
L’endroit auquel il nous a convié est
charmant. Un varquez indique un étang en
breton; celui-ci est d’une belle superficie,
parsemé d’îlots de saules où se cachent des
grèbes huppés et des souchets. Il est bordé
d’une forêt marécageuse et d’une roselière

de taille respectable où un Busard des
roseaux femelle se pose furtivement. On
entend dans un coin le chant de la rousserolle
effarvatte, de l’autre côté s’éclipse,
ombre fugace, un martin pêcheur; une
grande aigrette attardée arpente la lisère
des roseaux, tandis q’un grèbe castagneux
s’affaire à la pêche pour nourrir ses pulli.
La matinée est consacrée aux odonates et
aux papillons et nous suivons David dans une
clairière pour y débusquer les libellules.
Malgré une température modeste la récolte
sera bonne et riche en informations grâce à
l’habilité et la didactique de notre guide. La
liste des observations est longue, mais on
retiendra l’aeshne printanière, l’anax empereur,
les lestes, la cordulie bronzée pour les
libellules sans oublier le gazé, le cuivré fuligineux,
le collier de corail, et le damier du
plantain côté papillons.
Sur la route du retour vers la réserve de
Séné, surprise pour les herpétologues wallons:
une petite colonie de grenouilles agiles
traverse le chemin forestier..!
Le doux roucoulement de la Tourterelle des
bois nous accueille à peine arrivés au parking
de la réserve. Dans un coin du ciel bleu azur
une Avocette élégante suivie d’un chevalier
croise notre regard. Ces anciennes salines
restaurées abritent de nombreux couples
d’échasses blanches ainsi que des avocettes
sur leurs poussins. Quelle merveille!
A quelques encablures de là, un groupe de
jeunes Spatules blanches décolle et se
repose en hâte.
Echasse blanche dans la réserve de Séné:
elles sont bien présentes avec les Avocettes
Orthetrum cancellatum
Après cette journée bien remplie, il est
l’heure de se remplir l’estomac! Et de se
rafraîchir le gésier!! Ce que d’aucuns ne
manqueront pas …
VENDREDI 13 MAI.
DUNES D’ERDEVEN.
LES ALIGNEMENTS DE CARNAC.
Initialement prévu à Pen-en-Toul, notre vendredi
a changé de cap, faute d’acteurs ailés
en cette saison. Nous décidons de retourner
à la mer, et plus exactement dans une autre
partie du massif dunaire décrit plus haut.
Grand bien nous en prit…
Sébastien fait stopper net le convoi de voitures
quand une huppe passe juste devant
nous… Hâtivement installées, les longues
vues scrutent nerveusement les lieux à la
recherche de la huppe qu’on aperçoit fugitivement
au gré de ses caprices. Un peu frustré,
Georges signale une Phragmite des joncs
qui se déplace en chantant par petits bonds
successifs dans la roselière toute proche.
Quand soudain, d’autres strophes musicales
attirent notre attention, une Gorgebleue!
Mâle et femelle, à moins de 5 mètres, pour le
plus grand bonheur de nos photographes!…
Le hasard fait parfois bien les choses…
La Gorgebleue miroir qui pose pour le photographe
avec beaucoup de complaisance…
En reprenant un peu à regret notre chemin
vers la plage, nous stoppons net, à quelques
mètres à peine devant un couple de
Gravelots à collier interrompu apparemment
en train de couver dans les laisses de mer.
Magnifique observation encore. Au moins
cinq grands gravelots squattent un rocher,
puis trois courlis corlieux fendent l’horizon,
Et à quelques encablures de là le Gravelot à
collier interrompu
puis un groupe de 30 gambettes passe en
mer soulignant la houle légère. Des bécasseaux
lointains sont identifiés sanderlings.
L’après-midi, après un pique-nique royal
comme il se doit, Georges repère sur les
dunes un papillon: le Cardinal se laisse
presque caresser par l’objectif… Et lorsque
nous pensions avoir déjà tout vu, nous parviennent
alors les cris de grands corbeaux
houspillés par des corneilles.
Et pour clôturer le festival: le Cardinal
Pour clôturer notre séjour, nous ne pouvions
pas manquer les alignements de Carnac où
notre guide Virginie nous éveilla un peu aux
secrets de leur élévation. Non loin, un faucon
pas du tout intimidé prend un bain de poussière
sous les yeux médusés e Virginie. Mais
le soir venu après le diner, qu’est ce qui a
bien pu pousser Marc, Jacques, Georges à
prolonger la soirée si tard au bar avec
Pierrot?... Allez savoir?!!
CONCLUSION.
Injustement méconnue des naturalistes, la
région que nous avons découverte ensemble
a dévoilé au fil des jours ses nombreuses
richesses naturelles qu’une lumière magnifique
a rehaussées d’un éclat particulier.
Nous retiendrons spécialement nos rencontres
inattendues avec des espèces rares tant
ornithologiques que botaniques sans oublier
de mentionner le nombre impressionnant de
plantes observées: plus de 500 espèces pour
les 1600 répertoriées dans le Morbihan!!!
Tout simplement remarquable.
Une expérience humaine enrichissante et un
souvenir naturaliste à recommencer rapidement.
Sébastien
Carbonnelle
CLIN D’ŒIL // page 33

DU POUR ET DU CONTRE.
DANS LA BALANCE.
page 34 // CLIN D’ŒIL
Joël Dath
Chrysope Dychochrysa venttalis
© Gilles San Martin
Non, cet article ne sera pas un plaidoyer
inconditionnel pour les insectes, un discours
qui met en évidence, comme trop souvent,
uniquement le bon côté des choses. Cette
approche unilatérale, presque extrémiste
chez certains auteurs, entraîne inévitablement
la part du lecteur une rupture dans
l’acceptation de ces propos de. On sort de la
réalité quotidienne et les propos, aussi crédibles
soient-ils, sont indubitablement discrédités
lorsqu’ils sont alors entendus. Oui,
certains insectes sont nuisibles à notre
société d’humains, je pense ici aux criquets
ravageurs de cultures ou aux moustiques
porteurs de maladies mortelles dans certains
pays. Chez nous, les dégâts considérables
des pucerons et les douloureuses piqûres
de guêpes sont les principaux facteurs
du mépris vis-à-vis des insectes. L’erreur
serait de tomber dans le piège d’une généralisation
excessive. Vincent Albouy relate très
justement la balance qui existe entre les
apports positifs et négatifs de l’entomofaune
pour notre société: “ces quelques milliers de
délinquants qui font beaucoup plus parler
d’eux que des millions d’honnêtes gens”.
Une bien belle métaphore ! À côté du caractère
nuisible de certains insectes, jeter le
voile sur l’utilité de l’immense majorité d’entre
eux serait un réel gâchis. J’espère vous
convaincre ici que dans nos contrées, la
balance penche du bon côté et que ces
insectes, il faut les protéger.
INSECTES ET PLANTES À FLEURS.
Les plantes à fleurs sont indissociables de
notre quotidien. Que ce soient les céréales,
les plantes fourragères, textiles ou potagères
ou encore les arbres fruitiers, nous en
tirons partie journellement. La production de
fruits et donc de graines, essentielles à la
Pour une
protection légitime
des insectes
pérennisation de l’espèce végétale, passe
par la pollinisation de la fleur, c’est-à-dire le
transport du pollen de l’anthère au stigmate,
assurant de fait la majeure partie du processus
de fécondation.
Hormis de rares espèces autogames,
comme la violette odorante, chez laquelle la
fécondation a lieu alors que la fleur est
encore fermée ; ou le cas de plantes auto
fertiles telles le colza, la carotte ou l’oignon,
qui peuvent produire des graines (mais de
moindre qualité) en l’absence de transporteurs
de pollen, les plantes à fleurs sont
dépendantes de facteurs extérieurs pour
assurer leur fécondation.
Ainsi, le vent (anémogamie), l’eau (hydrogamie)
ou encore les animaux (zoogamie) participent
activement à la pollinisation des
fleurs. Chez nous, dans ce dernier cas, ce
sont les insectes coléoptères (cantharides,
cérambycidés…), diptères (mouches…), lépidoptères
(papillons) et surtout hyménoptères
(abeilles, guêpes…) qui représentent les
principaux transporteurs de pollen.
La pollinisation des fleurs par les insectes
joue un rôle économique majeur en arboriculture
fruitière. En effet, des études
menées sur le pommier montrent que si
seulement deux à cinq pourcents des fleurs
sont fécondées en l’absence d’insectes pollinisateurs,
le pourcentage en cas d’intervention
de ceux-ci s’élève entre trente-sept et
soixante-deux pourcents selon les conditions
extérieures locales. De plus, la nouaison
du fruit(le développement de l’ovaire en
fruit) après fécondation et généralement, sa
durée de conservation après cueillette, sont
en corrélation directe avec le nombre de
grains de pollen déposés sur le stigmate. Au
plus les insectes visiteront la fleur, au plus il
y aura de pollen déposé, au mieux le fruit
sera formé et donc aura de chance d’être
vendu. Et si c’est bon pour l’économie…
UNE MYRIADE D’INSECTES.
SOUS NOS PIEDS.
En plus de l’apport incontestable des insectes
au niveau des phénomènes de pollinisation,
les hexapodes de la pédofaune (collemboles,
diploures, protoures…) jouent un rôle
très important dans la structuration du sol et
dans la décomposition de la matière organique,
facteurs essentiels pour la fertilité des
terres de culture. Outre les taupes, vers de
terre et autres rongeurs qui creusent de
véritables réseaux de galeries souterraines,
les fourmis maintiennent une porosité plus
fine du sol, facteur essentiel au développement
des systèmes racinaires des plantes.
Les fourmilières étant composées de matières
organiques et minérales en mélange, ces
insectes participent à l’intégration de la
matière organique dans le sol et, inversement,
à l’apport d’éléments profonds en surface,
leur faisant ainsi jouer un rôle clé au
sein de l’écosystème.
Collombole
Sachant que près de six tonnes et demie de
débris végétaux, d’excréments ou de cadavres
d’animaux se retrouvent sur le sol d’un

hectare de forêt chaque année sous forme
de litière, on comprend facilement que la
décomposition de la matière organique est
également d’une importance cruciale pour
l’écosystème forestier. Difficilement assimilable
à l’état brut, les débris végétaux et animaux
sont en premier lieu fragmentés, entre
autres, par les insectes saprophages (qui se
nourrissent de matières mortes), dont les
collemboles représentés en grand nombre
(de 20 000 à 500 000 individus par mètre
carré). Ces insectes découpent des morceaux
de plusieurs centimètres en fractions
de quelques microns, beaucoup plus attractives
pour les bactéries, champignons et
autre microflore qui se chargeront de les
transformer, à leur tour, en substances assimilables
par les plantes. Par l’intermédiaire
de ces auxiliaires, la matière organique
morte est réintégrée dans le cycle de la vie.
UN ÉTAGE PROBLÉMATIQUE.
Les insectes phytophages (qui se nourrissent
de végétaux) sont si nombreux qu’ils relèguent
les vertébrés herbivores à un rang
minoritaire. Dans la première partie du classement
des ravageurs au jardin, nous n’hésiterons
pas à cocher les pucerons, insectes
piqueurs-suceurs se nourrissant de sève, qui
peuvent proliférer à une vitesse extraordinaire.
Les chenilles, aux pièces buccales
broyeuses, ont également un rôle prépondérant
à ce stade de la chaîne alimentaire. Si les
piérides, tant redoutées des jardiniers, dévorent
de préférence les feuilles de Crucifères
(choux…), d’autres de leurs consœurs, dont
les noctuelles (papillons actifs de nuit) peuvent
également se retrouver au potager.
Certaines espèces de cette famille, comme la
« chenille du Hibou » (noctua pronuba), par
exemple, rongent les jeunes plantes au collet
sans toutefois s’attaquer aux parties supérieures
de la plante. Ces “vers gris” provoquent
ainsi irrémédiablement le flétrissement
et la mort du végétal.
Le puceron du rosier
© Gilles San Martin
Larves de Symphites
© Gilles San Martin
Côté jardin fruitier et ornemental, épinglons
certaines larves de tenthrèdes, insectes symphytes
faisant partie de l’ordre des
Hyménoptères, mais sans la “taille de guêpe”
des abeilles. Ces larves défoliatrices, qui ressemblent
fortement à des chenilles de papillons
(mais qui portent au moins six paires de
fausses pattes abdominales et non cinq paires
maximum, comme les Lépidoptères),
sont de grandes ravageuses au jardin.
En forêt, toujours dans le sous-ordre des
Hyménoptères symphytes, les larves de
Diprion pini se retrouvent en grand nombre
sur les aiguilles de pins qu’elles dévorent
allègrement. Chez les papillons cette fois, ce
sont les chenilles de phalènes, appelées couramment
“arpenteuses” ou “géomètres” en
rapport direct avec leur manière de se déplacer,
qui sont reconnues comme défoliatrices
majeures des arbres à feuilles caduques.
Ces insectes ravageurs se rencontrent dans
le second étage de la pyramide alimentaire,
juste au-dessus des végétaux dont ils se
nourrissent. Dans les étages supérieurs, on
retrouve leurs prédateurs naturels, tels les
larves de syrphes ou les coccinelles avides de
pucerons. Comment pouvons-nous réagir visà-vis
de ces insectes néfastes pour nos cultures
et plantations ? Sir Howard, dans son
Testament agricole, nous soumet une pensée
qui porte à réflexion: “Les parasites ne sont
pas nos ennemis, mais nos professeurs”.
DEUX SOLUTIONS POSSIBLES,.
UNE SEULE À PRIVILÉGIER.
L’usage des insecticides et plus largement
des pesticides éprouvent inévitablement
l’ensemble de l’écosystème dans lequel ils
sont utilisés. Outre le caractère extrêmement
volatil des ces agents chimiques et une
pseudo spécificité bien souvent non prouvée
scientifiquement, plusieurs molécules
insecticides peuvent persister dans les sols
pendant plus de dix ans. Les plantes ont
ainsi tout le temps d’absorber ces produits
et, finalité du potager, se retrouver dans
notre assiette. Bon appétit si vous allez passer
à table…
LES INSECTICIDES: UN CERCLE VICIEUX.
En plus des impacts sur la santé humaine au
travers de la pollution de l’eau et de notre
alimentation, l’utilisation des pesticides
induit inévitablement des phénomènes de
résistances de la part des agents ravageurs.
De plus, l’utilisation de ces produits de synthèse
est un véritable cercle vicieux.
Détruisant la faune du sol, ils ralentissent le
processus d’humification (production de
l’humus: voir plus haut), provoquant une
carence alimentaire chez les végétaux. Afin
de réactiver la croissance végétale, des
engrais directement assimilables sont souvent
utilisés. Les doses prescrites provoquent
généralement une minéralisation
excessive, ce qui induit un affaiblissement
des plantes et donc une recrudescence des
ravageurs. Les pesticides chimiques sont de
nouveau utilisés et la boucle est bouclée. La
solution ne se trouve pas là. Peut être faut-il
regarder en amont de l’attaque parasitaire,
CLIN D’ŒIL // page 35

avant le point de rupture de la balance écologique
proies-prédateurs, pour trouver la
solution.
Les auxiliaires prédateurs, une solution ?
Les écosystèmes naturels se caractérisent
par une très grande complexité, due au
grand nombre d’organismes vivants, proies
et prédateurs, en constante interaction.
Inversement, les cultures, zones artificielles,
tendent vers une simplification du milieu afin
de faciliter l’entretien des plantations. La
solution passe par la présence massive
d’auxiliaires prédateurs, favorisés par une
complexification des parcelles. L’utilisation
des techniques de cultures associées, des
engrais verts et l’implantation à proximité
des parcelles de milieux semi-naturels,
comme une prairie fleurie, une haie champêtre
ou encore une mare, va dans ce sens.
Dans le cas des carrés d’herbes folles proches
des potagers, des études ont montré
que plusieurs guêpes parasites, vivant aux
dépends des pucerons du gaillet, du lotier et
de l’ortie, s’attaquaient également aux pucerons
du chou, du pois et du rosier ; la zone
naturelle servant ainsi de réservoir à auxiliaires.
Même les insectes carnivores, telles
les punaises anthocorides et les coccinelles,
trouvent le pollen et le nectar leur fournissant
des éléments indispensables dans ce
milieu privilégié. Outre des sources de nourriture,
des sites de nidification artificiels
seront également nécessaires si les cavités
naturelles n’existent pas aux alentours.
DES AUXILIAIRES BIEN CONNUS:.
COCCINELLES, CHRYSOPES.
ET FORFICULES.
Les coccinelles adultes pondent systématiquement
près d’une source de nourriture
pour leurs larves. Les colonies de pucerons
sont ici, bien entendu, privilégiées. Si la voracité
de ces insectes entomophages (qui se
nourrissent d’insectes) varie en fonction de la
température, plusieurs centaines de pucerons
sont toutefois consommés en moyenne
par chaque coccinelle au cours de son développement.
Le cycle complet de croissance
n’étant généralement que de trois semaines,
deux à trois générations peuvent ainsi voir le
jour sur un seul été. Afin de favoriser la présence
des coccinelles dans le jardin dès le
début du printemps et ainsi enrayer rapidement
la multiplication exponentielle des
pucerons, il est utile de leur procurer un abri
pour l’hiver. Les coccinelles recherchent à
cette fin des anfractuosités de rochers ou des
tas de feuilles mortes sous lesquelles elles
se rassemblent quelquefois par dizaines le
temps de la saison froide. Un tas de pierres
sèches et une haie, dont on n’aura pas
dégagé le pied en automne, feront largement
l’affaire pour aider ces coléoptères ravageurs…
de pucerons.
Les chrysopes, moins connues, ont à peu de
choses près le même régime alimentaire
que leurs consœurs. Néanmoins, elles sont
un peu plus exigeantes quant à leur site d’hi-
page 36 // CLIN D’ŒIL
Coccinelle (Anisosticta
novemdecimpunctata)
© Gilles San Martin
vernage et ne dédaignent pas les cabanes de
jardin et les greniers dans lesquels elles se
faufilent dès les premiers frimas. C’est malheureusement
dans ces lieux que nous les
rencontrons le plus souvent mortes, dès les
premiers soleils printaniers, faute de porte
de sortie. Leur corps très fin, portant de
superbes ailes diaphanes, a la particularité
de changer de couleur selon les périodes de
l’année. Teinté de verdâtre en été pour mieux
se camoufler dans la végétation, il virera au
brun-rose en hiver. Une autre particularité
est à mettre à l’actif de leurs larves: grandes
dévoreuses de pucerons, elles présentent
deux fortes mandibules, longues et acérées,
qui vont leur servir à harponner leurs proies.
Par une gouttière creusée sous ses mâchoires,
la larve de chrysope va ensuite injecter à
sa victime un liquide digestif, qui aura pour
effet de réduire l’intérieur de sa proie en
bouillie. Quelques minutes plus tard, la
jeune chrysope n’aura plus qu’à aspirer les
sucs du puceron.
Chrysope (Chrysopa perla )
© Gilles San Martin
Installés dès l’été dans le verger, des
nichoirs artificiels, sous forme de caissons
bourrés de paille et de fibres de bois,
accueilleront vos hôtes. Ces gîtes d’hiver
existent dans le commerce et ont déjà prouvé
leur efficacité.
Les perce-oreilles (ou forficules), quant à
eux, sont actifs la nuit et recherchent des
cachettes sombres et légèrement humides
pour la journée. La femelle s’occupant très
longtemps de sa progéniture après la ponte,
on les retrouve couramment en famille dans
leurs repères, sous les écorces, sous les
pots de fleurs ou dans les tas de pierres.
Attention toutefois au petit défaut de leur
régime alimentaire: ils adorent les pétales
de dahlias. Il est donc préférable de déplacer
les gîtes, en journée, lorsque nos auxiliaires
sont venus à bout des pucerons d’une parcelle.
La nuit venue, ils partiront à la recherche
d’autres proies sur leur nouveau territoire.
Ce sont de redoutables auxiliaires, protégeons-les
!
UN MONDE À PART ENTIÈRE:.
LES HYMÉNOPTÈRES.
L’eumène en train
de faire son nid
Tout le monde connaît les bienfaits des abeilles
domestiques dans le cadre de la pollinisation
de nombreuses plantes cultivées. Ces
insectes, domestiqués en colonies populeuses,
sont les plus utilisés par l’homme.
Néanmoins, les bourdons et les abeilles solitaires,
comme les osmies ou les andrènes,
ont un rôle prépondérant à jouer dans certaines
situations qui s’avèrent délicates pour
les abeilles domestiques. En effet, ces abeilles
sauvages (les bourdons en font partie !)
peuvent travailler sous des conditions
météorologiques nettement plus difficiles
que leurs consœurs domestiques. Il n’est
pas rare, en effet, de les retrouver en activité
par temps frais et pluvieux. Autre avantage
indéniable pour la pollinisation, les abeilles
solitaires n’humectent pas le pollen qu’elles
accumulent pour le retour au nid, favorisant
ainsi le dépôt, aussi involontaire soit-il, des
grains de pollen sur les stigmates d’autres
fleurs visitées en chemin. Et quand on sait
que certaines familles butinent plus rapidement
que certaines abeilles du rucher, on
comprend facilement que les abeilles solitaires
sont à protéger au jardin fruitier.
Bourdon
sur Althea

Tant redoutées pour leurs piqûres, les guêpes
présentent également des atouts non
négligeables. Au contraire des larves
d’abeilles qui se nourrissent de nectar et de
pollen, les larves de guêpes sont carnivores.
Afin d’élever leur couvain, les adultes chassent
donc divers arthropodes, comme des
pucerons, des mouches ou des chenilles.
Ces adultes, pour leur part, se contentent de
substances sucrées. C’est ce double régime
alimentaire qui attire les guêpes près de
votre table de pique-nique, au contraire des
abeilles qui, avides de nectar, préfèrent la
parcelle fleurie. Mais si seulement quelques
espèces de guêpes sociales sont à craindre
chez nous, l’immense majorité des guêpes
solitaires parasites et prédatrices nous
débarrassent de bien des ravageurs. Il faut
en être conscient et ne pas écraser systématiquement,
comme c’est malheureusement
trop souvent un réflexe de défense, tout ce
qui bourdonne autour de soi. Ces insectes
auxiliaires nichent partout: vieux murs non
rejointoyés, tas de bois et tiges creuses
d’ombellifères sont très appréciés. D’autres
hyménoptères, bâtisseurs, creuseront euxmêmes
leurs propres chambres de ponte
dans un tas de sable, une brique creuse
remplie de ciment ou encore des tiges végétales
remplies de moelle, comme celles du
sureau, par exemple.
L’osmie de retour
dans son nid artificiel
© Gilles San Martin
CHEZ NOUS, LA BALANCE PENCHE.
DU BON CÔTÉ.
Prenez le temps de découvrir cet autre
monde. Regardez le bourdon chercher, sans
jamais renoncer, la porte d’entrée de la fleur
de tomate ; ou l’eumène, qui construit son
gîte éphémère en allant et venant à la mare,
les mandibules emplies d’argile humide.
Penchez-vous sur vos gîtes artificiels pour
voir l’osmie rentrer du parterre de fleur, la
brosse à pollen emplie de nourriture pour sa
progéniture. Je vous assure des moments
d’émerveillement intense que vous aurez
envie, plus tard, de partager. Protégeons ces
insectes, ils en valent la peine et j’espère
vous avoir convaincu que nous leur devons
bien cela.
Joël Dath
Parc Naturelle Viroin Hermeton
Nichoir artificiel pour insectes © G San Martin
CLIN D’ŒIL // page 37

NATUROSCOPE
de Georges Horney
FEVRIER 2011
14 février: Des étudiants bacheliers en Forêt-
Nature de la Haute Ecole Condorcet de Ath
visitent le Moulin des Bois..
Erik Damman représentant Natagora ESM et
Jean-Marie Leurquin ont reçu au Moulin des
Bois un groupe de 28 étudiants de Ath, tous
passionnés de nature. Dans la matinée visite
commentée par monsieur Leurquin des installations
d’élevage de truites fario sauvages de la
souche génétique "Ry de Rome". Après un
petit repas chaleureux autour du feu de bois,
explication par Erik Damman de la biologie
d'espèces très particulières qui fréquentent la
vallée du Ry de Rome (muscardin, engoulevent,
mésanges, salamandre et autres batraciens).
Pour terminer, une promenade autour des
étangs gérés dans le souci d'optimiser la
diversité naturelle a suscité de nombreuses
questions. Nul doute que de tels moments privilégiés
renforceront l'amour de la nature pour
ces étudiants qui souhaitent tous y consacrer
leur carrière .
MARS 2011
14 mars:
Prise d’une grenouille rieuse (Rana ridibunda)
Lors d’une pêche électrique dans un ruisseau
à Cerfontaine, le service de la pêche y découvre
une grenouille rieuse.
Arrivée en Wallonie suite à la vente de “grenouilles
de jardin” par les marchands de plantes
aquatiques il y a quelques décennies, l’espèce
se répand à une vitesse impressionnante.
En Brabant, en Hesbaye, dans la
majeure partie de la vallée de la Meuse,
dans la vallée de la Sambre et dans le
Condroz au sud de Charleroi, la grenouille
rieuse s’est tellement bien adaptée qu’elle est
devenue la grenouille “verte” la plus abondante.
En plus de son caractère invasif, elle
entre en compétition avec les grenouilles vertes
indigènes et tend à les faire disparaître.
Une bien triste nouvelle pour notre région qui
accueille encore de remarquables populations
de grenouilles vertes.
Grenouille rieuse © Arnaud Laudelout
page 38 // CLIN D’ŒIL
21 mars COUVIN:
Domaine St Roch: Conférences pointues,
matériel nouveau, bilans 2009 et 2010, dias
prises sur le terrain, échanges scientifique
et le bonheur des bagueurs.
L’équipe cheville ouvrière de l’organisation
© Vandeweyver
C’est en propriétaire heureux que Philippe
Roisin accueillait dans son domaine de St
Roch les amoureux de la nature venus de
toute la Belgique pour assister au congrès
annuel des bagueurs. Sous un grand soleil et
au son de nombreux chants d’oiseaux venus
sans doute en curieux, pas loin de 180 personnes
avaient répondu à l’invitation de
l'Institut Royal des Sciences Naturelles de
Belgique, section Baguage.
La section baguage de l’Institut forte de 340
collaborateurs a effectué plus de 650.000
baguages à ce jour C’est ainsi qu’il n’est pas
rare de retrouver des oiseaux venant de
Sibérie, d’Afrique du Sud et même d’Amérique
Centrale ! Un des points d’orgue de la journée
fut également la visite du domaine parsemée
ça et là de bénévoles venus exposer les
dernière nouveautés en matière de piégeage
(filets, pinces à baguer et à débaguer, lattes,
nichoirs, appareils de mesures biométriques
et autres nasses). Enfin, grâce à l’excellente
organisation de l’équipe de la régionale de
Natagora Entre-Sambre-et-Meuse qui pour
l’occasion offrait une collation et l’apéritif le
congrès fut réellement une réussite.
AVRIL 2011
09 avril: Les élèves de 4ème A primaire de
l'athénée royal Jean Rostand de Philippeville
ont adoré la visite du Moulin des Bois commentée
avec sa truculence habituelle par Erik
Damman !!!
Notre président devant un public fort attentif.
© Pascale Dujeux
17 avril: Inauguration d’un mur d’hirondelles
de rivages.
La raréfaction de certaines espèces est souvent
due à la disparition de leur habitat. C’est
entre autre la diminution des berges naturelles
qui est la cause de celle des hirondelles de
rivage. C’est pourquoi, Virelles Nature a
décidé, avec l’appui de généreux donateurs,
de construire sur le lac un mur aménagé spécialement
pour nos amies hirondelles. A cet
effet il a fait appel à un membre de la régionale
ESM , entrepreneur de son état, pour
construire cet ouvrage. Rémy Leblond, puisque
c’est de lui qu’il s’agit, est tout fier de
poser devant sa réalisation. !
Remy Leblond pose fièrement
devant son œuvre
L’atlas nouveau est arrivé!
Magnifique, superbe, une œuvre maîtresse,
un monument…Voici un faible échantillon des
qualificatifs relevés dans la presse pour définir
le nouvel Atlas des oiseaux nicheurs de
Wallonie. Admirablement illustré et commenté,
d’une lecture agréable même pour le
profane. Il compile les données relevées sur
le terrain entre 2001 et 2007 de plus de 600
observateurs/ornithologues bénévoles, dont
un nombre significatif de membres de la
régionale ESM. Cet ouvrage de 524 pages doit
également son existence à la belle collaboration
entre l’équipe de rédaction d’Aves et le
Département de l’Etude du Milieu Naturel et
Agricole( DEMNA). Un must que tout naturaliste
qui se respecte devrait avoir dans sa
bibliothèque…
L’Atlas des Oiseaux Nicheurs de Wallonie

MAI 2011
03 mai: Le ponton de St Roch
Il y a quelque temps déjà que la décision de
relier l’îlot et le pont barrage du domaine St
Roch avait été prise par l’équipe de la régionale
ESM. Il ne restait qu’à passer aux actes.
Ce fut chose faite ce matin radieux du 03 mai.
Comme pour approuver son entreprise, juste
au dessus du lac un magnifique balbuzard
saluait de ses acrobaties et plongeons les
quelques bénévoles armés de marteaux et de
clous pour commencer la construction.
Après plusieurs jours de “dur labeur” le ponton
tout de chêne bâti atteint finalement le
petit îlot dans l’étang sur lequel un poste d’observation
ornithologique sera bientôt érigé.
Le ponton dans
sa première partie
© G Horney
Du 08 au 14 mai: Séjour sur la presqu’ile de
Quiberon. Natagora ESM a organisé avec
l’aide de Nature et Terroir un séjour nature
d’une semaine dans la jolie presqu’île de
Quiberon! ( Voir article détaillé dans pages
précédentes)
le trio infernal ! © M Mossay
13 mai: Même la Police! La police de Couvin
contribue au maintien de la biodiversité. Une
très jeune Pie a été récupérée par 2 membres
de la Police de Couvin (MM.Draux et Lecerf).
L'oiseau a été transféré au Créaves pour revalidation.
Belle initiative. Et Bravo à nos policiers…!
14 mai: Un râle des genêts chanteur. Cet
oiseau, nicheur rare en Wallonie, fait partie de
la liste rouge des espèces menacées et est
considéré comme en danger critique dans
notre région. Il est par conséquent totalement
protégé. Son déclin dans certaines régions est
lié à la destruction de son biotope par la mécanisation
de l’agriculture entre-autre. Présent
surtout en Fagne-Famenne aux abords des
réserves naturelles aménagées en sa faveur, il
ne dédaigne pas non plus les grands plateaux
agricoles du type thudinien.
En Wallonie la gestion des sites par Natagora
et l’application des mesures agro-environnementales
(MAE) ont attiré annuellement des
mâles chanteurs dans la Fagne et en Thudinie.
Ces résultats encourageants laissent entrevoir
les grandes opportunités que peuvent
constituer les milliers d’hectares concernés
par les MAE en particulier s’ils sont fauchés en
dehors des périodes de reproduction et de
mue. (Sources: Atlas des oiseaux nicheurs de
Wallonie 2001-2007).
21 mai: Excursion ESM en Zélande
Spatules blanches, barges rousses et à queue
noire, chevaliers guignettes, mouette mélanocéphale
ou sterne naine c’est là un échantillon
des quelques 75 espèces d’oiseaux que les
heureux participants de notre dernière excursion
ont eut le bonheur de pouvoir observer.
Sous un ciel radieux et dans une ambiance
toujours aussi détendue et sympathique, l’escapade
a comblé plus d’un ornithologue averti.
Le spectacle offert ce jour là restera longtemps
imprimé dans la mémoire de bon nombre
d’entre eux. La lutte acharnée et violente
entre 2 huitriers pie, les acrobaties aériennes
des avocettes attaquant avec une virtuosité
insoupçonnée les corneilles et autres intrus
trop pressants, la parade des sternes caugek.
Autant d’images exceptionnelles qui, avec la
complicité d’un soleil très généreux et la
bonne humeur de tous, ont fait de cette sortie
une BELLE JOURNEE! Cette réussite est à
mettre au crédit de notre ami Marc Mossay
toujours aussi efficace dans l’organisation de
ce type d’évènement ainsi qu’aux remarquables
qualités didactiques et pédagogiques de
notre guide bénévole, Alain Bouchat.
22 mai:
Balade annuelle au domaine de St Roch
Entouré d’une trentaine de passionnés venus
de nombreux horizons, dont 4 membres du
cercle de l’Orchidée à Fourmies(France),
Olivier Roberfroid et Thierry Dewitte du CNB
ont assuré la balade printanière annuelle du
Domaine de St Roch. Sous un soleil radieux la
balade fut ponctuée de nombreuses découvertes
botaniques en passant par le mur d’hirondelles
et la glacière à chauves souris apparemment
tous deux inoccupés. Après la visite
du tout nouveau ponton construit dans la roselière
grâce au coup de main énergique de
l’équipe de Natagora ESM, comme à l’accoutumée,
la journée s’est terminée au bord de
l’étang par un BBQ convivial et bien… arrosé!
JUIN 2011
02 juin: Ils sont cinq! Monsieur et madame
Chevêche d’athéna sont heureux de vous
annoncer la naissance le 20 mai de leurs 5
poussins!! Les bébés, en pleine forme, sont
âgés maintenant de 18 jours et seront visibles
à la maternité de Gonrieux, nichoir n°4 sous la
bienveillante sollicitude de leur protecteur
Georges Horney. Les “sacrements” du
baguage leur seront administrés au courant
de la semaine suivante par l’officier bagueur
Erik Damman…Qu’on se le dise!
PETIT
RAPPEL!!
SOS
chauves-souris!
Vous faites sans doute partie de ces “heureux”
chez qui des chauves-souris ont élu domicile
au retour des beaux jours.
Sachez que cette installation estivale est pour
la plupart du temps provisoire et destinée à
élever les jeunes. Cependant ces “maternités”
sont souvent inconnues en Wallonie surtout
pour l’espèce la plus commune: la pipistrelle.
De plus la cohabitation avec une colonie
n’est pas toujours sans problème.
Le groupe de travail “Chauves-Souris” de
Plecotus a pour objectif entre autres de recenser
ces gîtes et de répondre aux différentes
questions portant sur ce mammifère volant.
Alors n’hésitez pas! Si vous avez ce genre de
locataires chez vous, si vous avez des questions
à poser ou si tout simplement vous vous
intéressez aux chauves-souris, vous pouvez
contacter les personnes suivantes:
Pour la Wallonie:
Pierrette Nyssen responsable Plecotus:
pierrette.nyssen@natagora.be
tél. 081.390.725
Pour la région de Couvin:
Robert Schreiber:
robertschreiber1948@gmail.com
tél. 0473.852.344
CLIN D’ŒIL // page 39

Georges Horney
Rédacteur
en Chef
Nos précédents n os de Clin d’Œil
visibles également sur notre site www.natagora.be/esm
page 40 // CLIN D’ŒIL
Erik Damman
Président
Natagora ESM
Ce numéro du Clin d’œil a bénéficié
du précieux soutien de CAMELEON
Robert Schreiber
Trésorier
Jacques Adriaensen
Secrétaire
Papier FSC...?
Le label FSC (Forest Stewardship Council) garantit
au lecteur que le papier utilisé pour cette publication
provient de forêts aménagées de façon durable.
VOUS TROUVEZ UN OISEAU
OU UN MAMMIFÈRE SAUVAGE BLESSÉ?
Seuls les CREAVES agréés par le Ministère de la Région Wallonne sont habilités à les accueillir et les soigner en vue de
leur réhabilitation dans la nature. Depuis avril 2007, les animaux susceptibles d’être pris en charge par le CREAVES “Le
Piaf” à Virelles sont tous les oiseaux de la faune européenne ainsi que tous les mammifères sauvages de Belgique à l’exception
des espèces grands gibiers (cerf, chevreuil, daim, mouflon et sanglier), du renard et des petits ravageurs. Ayez
donc le bon réflexe, si vous trouvez un animal blessé, qui rentre dans ces critères, prenez contact immédiatement avec le:
Centre de Revalidation " Le Piaf ", Rue du Lac 42, 6461 Virelles - Tél: 0476/94.22.25 - www.aquascope.be
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