ISRAËL - Consistoire de Paris

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05.07.2013 Views

IDÉES Les psy et le sionisme Jacquy Chemouni est historien et psychanalyste. Dans un ouvrage qu'il vient de publier aux éditions Beauchesne sous le titre " la psychanalyse française captive du politique ", il décrit comment des I.J : Qu'est-ce qui explique la tendance actuelle qui consiste à instrumentaliser la psychanalyse et à la mettre au service de l'idéologie ? Jacquy Chemouni : La paysage culturel n'est plus aussi favorable à la psychanalyse qu'il l'était dans les années 1950-1990. La remise en cause de ses dogmes et la rigidité des milieux psychanalytiques qui refusent toute remise en question de son histoire et de ses visées thérapeutiques ont conduit à sa perte de crédibilité. Une telle situation a favorisé son utilisation idéologique. Pour tenter de remédier à cette perte d'influence dans le champ social et culturel, certains psychanalystes ont cru pouvoir l'utiliser comme une arme politique. Le but n'est pas tant de comprendre la réalité que de se servir de la psychanalyse pour condamner celle que l'on exècre. La référence à la psychanalyse donne l'illusion que les analyses proposées sur le politique sont " scientifiquement " respectables. Cette idéologisation n'aurait pas été possible sans une situation politique mondiale de plus en plus défavorable à l'égard d'Israël où, sous couvert de lutte contre la mondialisation, on diabolise les éternels boucs-émissaires. Il faut d'emblée souligner que cette utilisation politique de la psychanalyse est profondément partisane ; elle est exclusivement dirigée contre le sionisme ou les États-Unis et " oublie " les dictatures arabes ou se réclamant du marxisme. Cette situation n'est pas sans rappeler l'attitude des intellectuels français lors de la guerre froide soucieux de condamner l'impérialisme américain mais bien moins critiques à l'égard du totalitarisme communiste pourtant évident. Á l'impérialisme s'est substitué le sionisme. Le même obscurantisme guide l'appréciation des réalités politiques. On organise actuellement des 26 INFORMATION JUIVE Septembre 2010 congrès de psychanalystes en Syrie ou à Cuba sans s'interroger sur ces dictatures ou avoir explicitement une pensée pour les hommes défenseurs des droits de l'homme et de la démocratie prisonniers dans ces pays en raison de leurs opinions. Il ne viendrait évidemment jamais à l'esprit des dirigeants de ces organisations psychanalytiques dont bon nombre d'entre eux affichent leur orientation communiste d'organiser un congrès en Israël. Bien des psychanalystes sont en mal de politique, comme si leur identité professionnelle ne suffisait pas à les satisfaire. Plus fondamentalement encore, je crois, du moins telle est mon hypothèse, qu'il existe chez eux une sorte de rejet de la psychanalyse telle que Freud la concevait, c'est-à-dire une psychanalyse qui exige de la neutralité publique, ne substitue pas la clinique à la politique et qui s'avère impuissante à justifier ou soutenir l'action politique. Cette ambivalence les fait naviguer entre une adhésion à l'orthodoxie psychanalytique à laquelle ils ont adhéré, et dont il n'est pas sans intérêt de souligner qu'ils la défendent généralement avec une rigidité extrême, et un rejet, certes inconscient, de cette psychanalyse, leur gagne- pain, qui les cantonne à agir dans le cadre d'une relation duelle, ne leur permettant pas de jouer le rôle de Prince comme dirait Machiavel. Si les psychanalystes pensent la clinique, ils s'avèrent incapables en tant UN ENTRETIEN AVEC JACQUY CHEMOUNI psychanalystes français se sont déguisés en juges du conflit israélo-palestinien. La thèse défendue par M.Chemouni est que la psychanalyse française est désormais au service de l'idéologie. Entretien. que tels de penser la politique. Il faut admettre que la psychanalyse reste impuissante à expliquer de manière conséquente les phénomènes sociaux, comme les violences dans nos banlieues, les guerres, etc. Les psychanalystes épousent les stéréotypes politiques classiques qui, comme vous le savez, diabolisent Israël et le sionisme sans jamais s'interroger sur la nature des régimes et des idéologies politiques des pays en guerre contre Israël. Un dernier point mérite d'être souligné. Cette idéologisation de la psychanalyse est aussi pour une part la conséquence des attaques, parfois justifiées, dont elle est l'objet, concernant aussi bien son histoire que ses résultats thérapeutiques. Cette idéologisation est la réponse du pauvre qui, au lieu d'affronter les Nous somme en présence des mêmes stéréotypes qui répètent inlassablement ce que la pensée antisioniste la plus vulgaire et la plus radicale ne cesse de nous assener. critiques de manière objective et de trouver des arguments pour se défendre, met en avant des problèmes qui n'ont rien à voir avec sa mission. En d'autres termes, l'idéologisation politique, qui comme souvent depuis l'Antiquité en Occident fait du juif un bouc-émissaire, permet de fuir ses propres carences. I.J : Le compte-rendu que vous dressez des Etats Généraux de la psychanalyse en 2003 à Rio laisse une impression terrifiante. On dirait une réédition de la Conférence de Durban ! Antisionisme à tous les étages ! J.C : C'est en effet une dérive inquiétante. On constate qu'une grande majorité de psychanalystes présents, à

quelques rares exceptions dont il faut louer le courage, se fourvoie lors de ce congrès dans une dérive non seulement antisioniste mais également d'une certaine façon antisémite, lorsque par exemple on entend sans réagir un interlocuteur assimiler le comportement des Israéliens à celui des nazis. Comme je le soulignais précédemment, tout comme dans le cas de la conférence de Durban, nous sommes en présence d'un antisémitisme qui se cache sous le vocable d'antisionisme. I.J : Pourquoi s'intéresse-t-on désormais à ce point à ce que fut l'attitude de Freud envers le sionisme ? Pourquoi cette attitude suscite-t-elle une curiosité particulière ? J.C : Cela tient principalement à trois raisons au moins : à l'évolution des mentalités à l'égard du conflit israélopalestinien sur lequel il n'est guère besoin d'insister, à une politisation de la psychanalyse et en raison d'un mouvement critique à son égard. Il est regrettable de constater qu'en France la psychanalyse est prise en otage par certaines personnes dont le rôle auprès des médias s'avère puissant et qui, en fait, malgré les apparences, ne cherchent pas tant à défendre la psychanalyse qu'à propager leurs idées politiques, essentiellement radicales et antisionistes. Profondément mis en cause et violemment attaqués, les psychanalystes font bloc et resserrent les rangs sans se rendre compte que ceux qui sont aujourd'hui aux premières lignes de ce combat occupant tout le champ médiatique, desservent en fait la psychanalyse. Au sein même des défenseurs de Freud, nous sommes en présence d'un courant révisionniste qui consiste non pas à nier les réalités mais à les inventer. Tout cela explique aussi que la psychanalyse suscite une curiosité particulière dans le public, les médias, etc. chez un public étranger à la psychanalyse. I.J : Comment pourriez-vous résumer ce qu'a été l'attitude de Freud à l'égard du sionisme ? Vous écrivez dans votre livre que le sionisme lui apparaît comme " une nécessité historique pour le peuple juif ". J.C : Depuis les débuts du mouvement psychanalytique, Freud soutient le projet sioniste comme il l'affirme dans une lettre à Herzl datée de 1902. Même attitude en 1935, soit quatre ans avant sa mort, dans une lettre au Keren Hayessod. Il est conscient de la nécessité que les Juifs qui le désirent puissent avoir leur propre Etat. Mais cette attitude ne l'empêche pas de critiquer certains aspects du sionisme, comme dans sa lettre de 1930 adressée à Haim Koffer I.J : Il n'a jamais caché son appartenance et son " dévouement " au peuple juif ! J.C : Non seulement il ne l'a jamais caché, mais l'a affirmé comme un vécu Jacquy Chemouni qui n'est pas étranger aux motivations qui ont pu le conduire à élaborer une œuvre révolutionnaire. Rappelons simplement qu'il fut pendant plus de vingt ans un membre actif du B'nai B'rith. I.J : Comment se fait-il qu'on ait parfois falsifié les déclarations de Freud sur le sionisme dans un but militant antisioniste? J.C : Comme je l'ai indiqué précédemment l'objectif est moins de défendre la psychanalyse ou de rétablir une vérité sur Freud que de défendre sa propre idéologie politique, ce que j'essaie de montrer dans mon livre, exemples à l'appui. La fin justifiant les moyens, falsifiant Freud on espère ainsi faire de lui un symbole de l'antisionisme. I.J : Vous avez l'air de penser que le gauchisme et l'alter- mondialisme se sont introduits dans la sphère de la psychanalyse, et pas seulement à propos d'Israël. J.C : En effet la psychanalyse est devenue otage du politique, à l'opposé de ce qu'elle doit être, c'est-à-dire - Freud le rappelle à plusieurs reprises - étrangère à toute conception du monde, à toutes ces religions séculières comme le disait Raymond Aron. IDÉES I.J : A vous lire, on se dit que la psychanalyse, à son tour, vient de s'emparer du conflit israélo-palestinien. J.C : C'est exactement cela, mais à condition de rappeler avec force que la psychanalyse est loin de se réduire à l'image qu'en donnent aujourd'hui les médias où les mêmes figures défilent d'une chaîne à l'autre, d'une radio à l'autre, vociférant contre ceux qui la critiquent, parfois avec raison, alors que ces personnes ne sont pas les représentantes d'un quelconque organisme psychanalytique, ni investies d'aucune fonction, si ce n'est de leur propre mission politique. Ne représentant qu'elles-mêmes et donnant l'illusion de représenter la psychanalyse, elles donnent au grand public une image de la psychanalyse qui n'a rien de commun avec la réalité de la majorité des psychanalystes praticiens confrontés aux douleurs psychiques et plus préoccupées de clinique que de politique. Donc, en résumé, ce que les médias donnent à voir n'est que l'image de psychanalystes en mal de politique, qui se servent de la psychanalyse qu'ils fourvoient pour remédier à leur frustration de ne pas jouer le rôle d'intellectuel guide de la cité. Cette trahison des clercs, pour parler comme Benda, se fixe sur le conflit israélo-arabe qu'ils abordent de façon partisane sans que leur analyse n'apporte quoi que ce soit de nouveau. Nous somme en présence des mêmes stéréotypes qui répètent inlassablement ce que la pensée antisioniste la plus vulgaire et la plus radicale ne cesse de nous assener. L'exemple le plus significatif de cette pensée psychanalytique captive du politique, qui frise le ridicule est de dire que le sionisme " refoule " Freud, c'est-à-dire recourir à des concepts psychanalytiques pour condamner une attitude politique sans que rien ne justifie une telle utilisation. Sous couvert de la psychanalyse on tente d'accréditer l'idée que le sionisme est une " aberration " une sorte " d'anormalité " à l'instar de la névrose. Cette transposition grossière des concepts freudiens, outre qu'elle relève de la plus simpliste et abjecte psychologie de bazar, dans le même mouvement elle discrédite Freud, la psychanalyse et les praticiens qui s'en réclament. INFORMATION JUIVE Septembre 2010 27

quelques rares exceptions dont il faut<br />

louer le courage, se fourvoie lors <strong>de</strong> ce<br />

congrès dans une dérive non seulement<br />

antisioniste mais également d'une<br />

certaine façon antisémite, lorsque par<br />

exemple on entend sans réagir un<br />

interlocuteur assimiler le comportement<br />

<strong>de</strong>s Israéliens à celui <strong>de</strong>s nazis. Comme<br />

je le soulignais précé<strong>de</strong>mment, tout<br />

comme dans le cas <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong><br />

Durban, nous sommes en présence d'un<br />

antisémitisme qui se cache sous le<br />

vocable d'antisionisme.<br />

I.J : Pourquoi s'intéresse-t-on désormais<br />

à ce point à ce que fut l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Freud<br />

envers le sionisme ? Pourquoi cette attitu<strong>de</strong><br />

suscite-t-elle une curiosité particulière ?<br />

J.C : Cela tient principalement à trois<br />

raisons au moins : à l'évolution <strong>de</strong>s<br />

mentalités à l'égard du conflit israélopalestinien<br />

sur lequel il n'est guère<br />

besoin d'insister, à une politisation <strong>de</strong><br />

la psychanalyse et en raison d'un<br />

mouvement critique à son égard. Il est<br />

regrettable <strong>de</strong> constater qu'en France<br />

la psychanalyse est prise en otage par<br />

certaines personnes dont le rôle auprès<br />

<strong>de</strong>s médias s'avère puissant et qui, en<br />

fait, malgré les apparences, ne<br />

cherchent pas tant à défendre la<br />

psychanalyse qu'à propager leurs idées<br />

politiques, essentiellement radicales et<br />

antisionistes. Profondément mis en cause<br />

et violemment attaqués, les<br />

psychanalystes font bloc et resserrent les<br />

rangs sans se rendre compte que ceux<br />

qui sont aujourd'hui aux premières lignes<br />

<strong>de</strong> ce combat occupant tout le champ<br />

médiatique, <strong>de</strong>sservent en fait la<br />

psychanalyse. Au sein même <strong>de</strong>s<br />

défenseurs <strong>de</strong> Freud, nous sommes en<br />

présence d'un courant révisionniste qui<br />

consiste non pas à nier les réalités mais<br />

à les inventer.<br />

Tout cela explique aussi que la<br />

psychanalyse suscite une curiosité<br />

particulière dans le public, les médias,<br />

etc. chez un public étranger à la<br />

psychanalyse.<br />

I.J : Comment pourriez-vous résumer ce<br />

qu'a été l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Freud à l'égard du<br />

sionisme ? Vous écrivez dans votre livre que<br />

le sionisme lui apparaît comme " une nécessité<br />

historique pour le peuple juif ".<br />

J.C : Depuis les débuts du mouvement<br />

psychanalytique, Freud soutient le projet<br />

sioniste comme il l'affirme dans une lettre<br />

à Herzl datée <strong>de</strong> 1902. Même attitu<strong>de</strong><br />

en 1935, soit quatre ans avant sa mort,<br />

dans une lettre au Keren Hayessod. Il<br />

est conscient <strong>de</strong> la nécessité que les Juifs<br />

qui le désirent puissent avoir leur propre<br />

Etat. Mais cette attitu<strong>de</strong> ne l'empêche<br />

pas <strong>de</strong> critiquer certains aspects du<br />

sionisme, comme dans sa lettre <strong>de</strong> 1930<br />

adressée à Haim Koffer<br />

I.J : Il n'a jamais caché son appartenance<br />

et son " dévouement " au peuple juif !<br />

J.C : Non seulement il ne l'a jamais<br />

caché, mais l'a affirmé comme un vécu<br />

Jacquy Chemouni<br />

qui n'est pas étranger aux motivations<br />

qui ont pu le conduire à élaborer une<br />

œuvre révolutionnaire. Rappelons<br />

simplement qu'il fut pendant plus <strong>de</strong><br />

vingt ans un membre actif du B'nai B'rith.<br />

I.J : Comment se fait-il qu'on ait parfois<br />

falsifié les déclarations <strong>de</strong> Freud sur<br />

le sionisme dans un but militant antisioniste?<br />

J.C : Comme je l'ai indiqué<br />

précé<strong>de</strong>mment l'objectif est moins <strong>de</strong><br />

défendre la psychanalyse ou <strong>de</strong> rétablir<br />

une vérité sur Freud que <strong>de</strong> défendre sa<br />

propre idéologie politique, ce que j'essaie<br />

<strong>de</strong> montrer dans mon livre, exemples à<br />

l'appui. La fin justifiant les moyens,<br />

falsifiant Freud on espère ainsi faire <strong>de</strong><br />

lui un symbole <strong>de</strong> l'antisionisme.<br />

I.J : Vous avez l'air <strong>de</strong> penser que le<br />

gauchisme et l'alter- mondialisme se sont<br />

introduits dans la sphère <strong>de</strong> la psychanalyse,<br />

et pas seulement à propos d'Israël.<br />

J.C : En effet la psychanalyse est<br />

<strong>de</strong>venue otage du politique, à l'opposé<br />

<strong>de</strong> ce qu'elle doit être, c'est-à-dire - Freud<br />

le rappelle à plusieurs reprises -<br />

étrangère à toute conception du mon<strong>de</strong>,<br />

à toutes ces religions séculières comme<br />

le disait Raymond Aron.<br />

IDÉES<br />

I.J : A vous lire, on se dit que la<br />

psychanalyse, à son tour, vient <strong>de</strong> s'emparer<br />

du conflit israélo-palestinien.<br />

J.C : C'est exactement cela, mais à<br />

condition <strong>de</strong> rappeler avec force que la<br />

psychanalyse est loin <strong>de</strong> se réduire à<br />

l'image qu'en donnent aujourd'hui les<br />

médias où les mêmes figures défilent<br />

d'une chaîne à l'autre, d'une radio à<br />

l'autre, vociférant contre ceux qui la<br />

critiquent, parfois avec raison, alors que<br />

ces personnes ne sont pas les<br />

représentantes d'un quelconque<br />

organisme psychanalytique, ni<br />

investies d'aucune fonction, si ce<br />

n'est <strong>de</strong> leur propre mission<br />

politique. Ne représentant<br />

qu'elles-mêmes et donnant<br />

l'illusion <strong>de</strong> représenter la<br />

psychanalyse, elles donnent au<br />

grand public une image <strong>de</strong> la<br />

psychanalyse qui n'a rien <strong>de</strong><br />

commun avec la réalité <strong>de</strong> la<br />

majorité <strong>de</strong>s psychanalystes<br />

praticiens confrontés aux douleurs<br />

psychiques et plus préoccupées<br />

<strong>de</strong> clinique que <strong>de</strong> politique.<br />

Donc, en résumé, ce que les<br />

médias donnent à voir n'est que<br />

l'image <strong>de</strong> psychanalystes en mal<br />

<strong>de</strong> politique, qui se servent <strong>de</strong> la<br />

psychanalyse qu'ils fourvoient<br />

pour remédier à leur frustration <strong>de</strong> ne<br />

pas jouer le rôle d'intellectuel gui<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la cité. Cette trahison <strong>de</strong>s clercs, pour<br />

parler comme Benda, se fixe sur le conflit<br />

israélo-arabe qu'ils abor<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> façon<br />

partisane sans que leur analyse n'apporte<br />

quoi que ce soit <strong>de</strong> nouveau. Nous<br />

somme en présence <strong>de</strong>s mêmes<br />

stéréotypes qui répètent inlassablement<br />

ce que la pensée antisioniste la plus<br />

vulgaire et la plus radicale ne cesse <strong>de</strong><br />

nous assener. L'exemple le plus<br />

significatif <strong>de</strong> cette pensée<br />

psychanalytique captive du politique,<br />

qui frise le ridicule est <strong>de</strong> dire que le<br />

sionisme " refoule " Freud, c'est-à-dire<br />

recourir à <strong>de</strong>s concepts psychanalytiques<br />

pour condamner une attitu<strong>de</strong> politique<br />

sans que rien ne justifie une telle<br />

utilisation. Sous couvert <strong>de</strong> la<br />

psychanalyse on tente d'accréditer l'idée<br />

que le sionisme est une " aberration " une<br />

sorte " d'anormalité " à l'instar <strong>de</strong> la<br />

névrose. Cette transposition grossière<br />

<strong>de</strong>s concepts freudiens, outre qu'elle<br />

relève <strong>de</strong> la plus simpliste et abjecte<br />

psychologie <strong>de</strong> bazar, dans le même<br />

mouvement elle discrédite Freud, la<br />

psychanalyse et les praticiens qui s'en<br />

réclament.<br />

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