ISRAËL - Consistoire de Paris

ISRAËL
Les secrets
du Mossad
Quels qu'aient été, ces
dernières années, ses
quelques échecs, le
Mossad continue à
inspirer un grand
nombre de
journalistes, d'écrivains et
d'enquêteurs. On publie encore un
peu partout à travers le monde le
récit de ses opérations et de ses
exploits. Ces récits sont parfois
répétitifs. On nous rappelle pour la
énième fois comment les James
Bond israéliens ont réussi à enlever
Eichmann du village argentin où il
se cachait et comment Elie Cohen
était parvenu à espionner et à
révéler les secrets les mieux tardés
du gouvernement syrien.
C'est au demeurant ce que
viennent de faire, entre autres, deux
auteurs israéliens dans le livre édité
à Tel Aviv au mois d'août et qui est
sans doute appelé à être traduit aux
Etats-Unis et en Europe notamment
(Hamossad. Hamivtzaïm haguedolim.
Editions Yedioth Sfarim.
2010). Les deux auteurs ne sont
assurément pas des débutants : l'un
Michaël Bar-Zohar est un
18 INFORMATION JUIVE Septembre 2010
professeur d'université, ancien
député et auteur d'un grand nombre
d'ouvrages politiques ; l'autre,
Nissim Michal, fut directeur de la
télévision israélienne et a été
couronné en 2006 du prix Sokolov
destiné à des professionnels du
journalisme et de la communication.
Les deux auteurs rappellent, c'est
vrai, dans leur livre, les grands
événements qui, tout au long de
l'histoire, ont donné au Mossad la
réputation qui fut la sienne. Ils
rappellent les grands succès qui
rendirent célèbre le Mossad :
l'obtention, en avril 1956 du
discours prononcé par
Khrouchtchev, alors que toutes les
centrales d'espionnage étaient
prêtes à le payer cher ; la guerre
menée durant des années par Isser
Michaël Bar-Zohar Nissim Michal
PAR MYRIAM PUJOL
Harel, le chef du Mossad, contre
les savants nazis qui avaient trouvé
refuge dans la capitale égyptienne;
l'élimination méthodique de tous les
terroristes qui avaient pris une part
quelconque, en septembre 1972,
dans l'assassinat des athlètes
israéliens à Munich.
Mais Bar Zohar et Michal ne
racontent pas seulement les grandes
heures de la Centrale israélienne.
"De nombreuses années s'écouleront avant que
d'autres opérations, grandioses et décisives, soient
portées à la connaissance du public".
Ils rappellent que la crise du
Mossad a commencé dans les
années 90. Ils repèrent parmi les
grands échecs des espions d'Israël
le fait que l'Iran travaille depuis de
longues années à se doter de l'arme
atomique et que les services
israéliens n'en aient rien su. Parmi
les échecs, il y a les opérations
menées par le Mossad en Jordanie,
au Caire en 1954, en Norvège et,
plus près de nous, à Dubaï. Les
auteurs considèrent qu'il est naturel
que les échecs du Mossad soient
rendus publiques très vite alors que
les réussites restent secrètes, par la
force des choses, durant longtemps:
"De nombreuses années s'écouleront
avant que d'autres opérations,
grandioses et décisives, soient
portées à la connaissance du
public".
Evoquons ici pour nos lecteurs un
certain nombre d'opérations
racontées par les auteurs. On
apprend entre autres qu'en janvier
2010, des ingénieurs iraniens