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ISRAËL - Consistoire de Paris

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Tichri :<br />

La prière<br />

<strong>de</strong> nos mères<br />

Israël :<br />

L'excellent bilan<br />

<strong>de</strong> l'économie<br />

Mossad :<br />

Ses gran<strong>de</strong>s<br />

heures<br />

Israël : Une girouette nommée Burg<br />

Connaissez-vous<br />

Adam Baroukh ?<br />

Diaspora :<br />

Etre juif<br />

en Géorgie<br />

N°304 - SEPTEMBRE 2010 - 3€<br />

M 01907 - 304 - F: 3,00 E<br />

3:HIKLTA=\UXUUU:?k@d@a@e@k;


N°304 - SEPTEMBRE 2010<br />

17<br />

20<br />

22<br />

6<br />

8<br />

14<br />

28<br />

47<br />

INFORMATION JUIVE<br />

17, rue Saint-Georges<br />

75009 <strong>Paris</strong><br />

Rédaction :<br />

01 48 74 34 17<br />

Administration :<br />

01 48 74 29 87<br />

Fax : 01 48 74 41 97<br />

infoj@consistoire.org<br />

Fondateur :<br />

Jacques Lazarus<br />

Gérant <strong>de</strong> la SARL,<br />

directeur <strong>de</strong> la publication :<br />

Philippe Meyer<br />

Directeur :<br />

Victor Malka<br />

7<br />

9<br />

16<br />

AU SOMMAIRE D’<br />

NOTRE OPINION<br />

4- Le point <strong>de</strong> rupture ? Par Philippe Meyer<br />

TICHRI<br />

6- Le retour au bercail Par André Neher<br />

8- Roch Hachana : La prière <strong>de</strong> nos mères Par le rabbin Moshé Sebbag<br />

REPÈRES - 9<br />

<strong>ISRAËL</strong><br />

11- L'honneur perdu d'E<strong>de</strong>n Abergil Par Luc Rosenzweig<br />

13- Ceux qui défigurent l'humanité Par Paul Giniewski<br />

14- L'excellent bilan <strong>de</strong> l'économie israélienne Par Philippe Meyer<br />

16- Connaissez-vous Adam Baroukh ? Par VM<br />

17- Une girouette nommée Avraham Burg Par VM<br />

18- Les secrets du Mossad Par Myriam Pujol<br />

FIGURE<br />

20- Un entretien inattendu avec Elie Wiesel Par Sandra Bensimon<br />

REPORTAGE<br />

22- Heureux comme un juif en Géorgie Par Hélène Hadas-Lebel<br />

JUDAÏSME<br />

24- Alexandre Safran, la foi et la sagesse Par Carol Iancu<br />

IDÉES<br />

26- Les psy et le sionisme Un entretien avec Jacquy Chemouni<br />

LA VIE DU CONSISTOIRE - 28<br />

COMMUNAUTÉS<br />

42- L'histoire d'une solidarité bicentenaire Un entretien avec Gabriel Vadnaï<br />

IN MÉMORIAM<br />

44- Cyril Fleishmann : le <strong>de</strong>rnier métro Par Albert Bensoussan<br />

LIVRES<br />

45- La <strong>de</strong>struction du judaïsme égyptien Par Paul Giniewski<br />

LIVRES EN BREF - 46<br />

CINÉMA<br />

47- Sous le poids <strong>de</strong>s maux, le choc <strong>de</strong>s sentiments Par Elie Korchia<br />

HUMOUR<br />

49 - Histoires juives<br />

VERBATIM / CARNET - 50<br />

Editorialiste : Josy Eisenberg<br />

Chroniqueur : Guy Konopnicki<br />

Comité <strong>de</strong> rédaction : Josy Eisenberg,<br />

Michel Gurfinkiel, Victor Malka, Joël Mergui,<br />

Philippe Meyer, Clément Weill-Raynal.<br />

Collaborateurs : Armand Abécassis,<br />

Albert Bensoussan, Paul Giniewski,<br />

Hélène Hadas-Lebel,Carol Iancu,<br />

Gérard Israël, André Kaspi, Naïm Kattan,<br />

Elie Korchia, O<strong>de</strong>tte Lang, Annie Lelièvre,<br />

Daniel Sibony.<br />

Administration : Jessica Toledano<br />

Maquette : Information Juive<br />

Photographies : Alain Azria<br />

Edité par S.a.r.l. Information Juive<br />

le journal <strong>de</strong>s communautés<br />

au capital <strong>de</strong> 304,90 €<br />

Durée <strong>de</strong> la société : 99 ans<br />

Commission paritaire <strong>de</strong>s journaux<br />

et publications : 0708K83580<br />

Dépôt légal n° 2270. N°ISSN : 1282-7363<br />

Impression : SPEI Imprimeur - Tél. : 03 83 29 31 84<br />

Les textes <strong>de</strong> publicité sont rédigés<br />

sous la responsabilité <strong>de</strong>s annonceurs<br />

et n’engagent pas Information juive.<br />

Abonnement annuel : 33 €<br />

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Abonnement expédition avion : 37 €<br />

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Les INFORMATION manuscrits non JUIVE retenus Juin 2008 3<br />

ne sont pas renvoyés.


NOTRE OPINION<br />

Le point <strong>de</strong> rupture ? PAR PHILIPPE MEYER*<br />

Al'heure où le peuple juif<br />

entame une nouvelle<br />

année dans sa tradition<br />

séculaire <strong>de</strong> joie et<br />

d'espoir, l'Etat d'Israël<br />

fait face à l'une <strong>de</strong>s<br />

menaces les plus graves <strong>de</strong> son<br />

existence. Malgré <strong>de</strong> pâles résolutions<br />

onusiennes totalement ignorées, la<br />

nucléarisation <strong>de</strong> l'Iran <strong>de</strong>s mollahs<br />

avance à grand pas. L'inauguration très<br />

médiatisée <strong>de</strong> sa nouvelle centrale<br />

constitue une nouvelle étape, franchie<br />

dans le même silence assourdissant <strong>de</strong>s<br />

démocraties occi<strong>de</strong>ntales que les<br />

précé<strong>de</strong>ntes, vers le nucléaire militaire.<br />

4 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

mal <strong>de</strong> vitalité, l'heure américaine n'est<br />

pas à l'affrontement. Les priorités sont<br />

ailleurs. Il faut tout <strong>de</strong> même oser<br />

déclarer, comme l'a fait un responsable<br />

américain, que la situation actuelle n'est<br />

pas encore d'une gravité absolue puisque<br />

l'Iran ne <strong>de</strong>vrait pas disposer <strong>de</strong> la bombe<br />

avant un an environ. Rassurant, non ?<br />

Un an, c'est <strong>de</strong>main.<br />

Partout, les réactions diplomatiques<br />

s'en tiennent à <strong>de</strong>s déclarations <strong>de</strong><br />

principe. Mais les beaux discours ne<br />

suffisent plus. Il faut désormais <strong>de</strong>s actes.<br />

Et les actes ne viennent manifestement<br />

pas. N'a-t-on donc rien appris <strong>de</strong><br />

Pour l'administration Obama, un Iran nucléarisé est<br />

un défi parmi d'autres. Pour Israël, c'est une menace<br />

à son existence même.<br />

Et cela quoi qu'en disent certains<br />

responsables européens souvent plus<br />

lâches qu'experts en la matière. Que ces<br />

doux agneaux silencieux prennent<br />

toutefois gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas être finalement<br />

dévorés par un monstre qu'ils préfèrent<br />

craindre aujourd'hui que combattre<br />

<strong>de</strong>main. Quand on se souvient <strong>de</strong> la<br />

concurrence effrénée à laquelle se sont<br />

livrées tant <strong>de</strong> capitales européennes<br />

dans leurs réactions aussi prolixes que<br />

partisanes contre Israël lors <strong>de</strong> l'affaire<br />

<strong>de</strong> la flottille soi- disant humanitaire, leur<br />

discrétion dans l'affaire iranienne n'en<br />

est que plus insupportable.<br />

Quant aux Etats-Unis <strong>de</strong> Barack<br />

Obama, l'approche <strong>de</strong>s élections <strong>de</strong> mimandat<br />

à hauts risque sur fond <strong>de</strong><br />

popularité en déclin, incite davantage le<br />

maître <strong>de</strong> la Maison Blanche à forcer une<br />

réconciliation israélo-palestinienne si<br />

hypothétique à l'occasion d'un énième<br />

round diplomatique, et à accélérer le<br />

retrait <strong>de</strong>s GI's d'Irak, qu'à s'engager dans<br />

un bras <strong>de</strong> fer musclé avec une dictature<br />

iranienne si imprévisible. Sur fond <strong>de</strong><br />

reprise économique en mal <strong>de</strong><br />

redémarrage et <strong>de</strong> soutien politique en<br />

l'Histoire ? Il est urgent <strong>de</strong> cesser <strong>de</strong><br />

réagir pour se déci<strong>de</strong>r enfin à agir. Fixer<br />

le danger là où il est, et l'éradiquer. Des<br />

décisions fortes doivent être prises, sans<br />

hésiter et sans attendre.<br />

Et Israël dans tout cela ? Si l'ensemble<br />

<strong>de</strong> la région et plus généralement<br />

l'ensemble <strong>de</strong> l'occi<strong>de</strong>nt peuvent<br />

légitimement trembler <strong>de</strong> l'arrivée <strong>de</strong> la<br />

bombe iranienne, c'est d'abord contre<br />

Israël que les menaces <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction<br />

ont été explicitement formulées par le<br />

prési<strong>de</strong>nt iranien.<br />

Une fois <strong>de</strong> plus, le travail ingrat <strong>de</strong>vra<br />

être fait quand d'autres continueront <strong>de</strong><br />

ne rien vouloir voir et <strong>de</strong> ne rien vouloir<br />

entendre. Cela arrivera d'une façon ou<br />

d'une autre, à un moment ou à un autre.<br />

Car le point <strong>de</strong> rupture, ne tar<strong>de</strong>ra pas<br />

être franchi, s'il ne l'a pas déjà été. Pour<br />

l'administration Obama, un Iran<br />

nucléarisé est un défi parmi d'autres.<br />

Pour Israël, c'est une menace à son<br />

existence même. Et la question doit être<br />

posée : qui stoppera cette dynamique<br />

infernale, et comment ? On peut certes<br />

penser que les sanctions internationales<br />

vont inciter les autorités iraniennes à<br />

faire marche arrière, que l'opposition<br />

muselée aux dictateurs en turbans <strong>de</strong><br />

Téhéran, aidée discrètement par<br />

l'extérieur, finira par renverser le régime<br />

islamique, ou encore que les Etats-Unis<br />

finiront par employer la force. Mais on<br />

peut aussi penser qu'aucun <strong>de</strong> ces<br />

scénarios n'est vraiment crédible. Il ne<br />

resterait plus alors à Israël que <strong>de</strong><br />

prendre une fois <strong>de</strong> plus son <strong>de</strong>stin en<br />

mains, sans <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une quelconque<br />

permission. Une décision similaire avait<br />

été prise voilà près <strong>de</strong> trente ans dans la<br />

même région. Qui s'en est plaint<br />

finalement ?<br />

Tout dépendra <strong>de</strong> l'attitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s<br />

décisions qui, dans les mois à venir,<br />

seront celles <strong>de</strong> la communauté<br />

internationale. Mais l'issue <strong>de</strong> la course<br />

à la bombe iranienne ne fait guère plus<br />

<strong>de</strong> doutes : seul un soudain réveil<br />

mondial pourra l'arrêter. Et quand bien<br />

même, par on ne sait quel miracle, ce<br />

déclic se produirait, ne serait-il pas déjà<br />

trop tard ?<br />

Autant dire que, pour l'avenir d'Israël<br />

(et donc pour le peuple juif dans son<br />

ensemble), les mois à venir seront<br />

déterminants, comme ils l'ont rarement<br />

été par le passé. Alors que ses ennemis,<br />

où qu'ils se trouvent, restent plus<br />

mobilisés que jamais, alors que le jeune<br />

franco-israélien Guilad Shalit passe son<br />

cinquième Roch Hachana tenu en otage<br />

loin <strong>de</strong> ses proches dans une indifférence<br />

croissante, alors que les pressions<br />

insistantes, et donc souvent dangereuses,<br />

pour parvenir à un accord avec ses<br />

voisins seront fortes, la défense d'Israël<br />

et <strong>de</strong> sa capitale Jérusalem passera par<br />

une vigilance <strong>de</strong> chaque instant.<br />

Information Juive a toujours été, est,<br />

et restera au cours <strong>de</strong> cette année qui<br />

commence l'un <strong>de</strong> ces vigiles.<br />

Chana Tova Oumetouka.<br />

----<br />

*Directeur <strong>de</strong> la publication


TICHRI<br />

Le retour au bercail<br />

Ce que le baal-techouva<br />

recherche dans le<br />

Chabbat et dans le<br />

Sé<strong>de</strong>r, c’est moins<br />

rencontrer Dieu que<br />

retourner au bercail du<br />

peuple, se réinsérer dans la chaîne <strong>de</strong><br />

l’histoire vécue et assumée. Histoire<br />

qui a su résister aux tentations <strong>de</strong><br />

l’autre-être et sauvegar<strong>de</strong>r son<br />

intégralité, la naïveté <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité<br />

juive globale.<br />

Le mythe <strong>de</strong> l’émancipation a pour<br />

soubassement l’impératif <strong>de</strong> Clermont<br />

–Tonnerre : “Tout au Juif comme<br />

individu. Rien aux Juifs comme<br />

nation”. C’est une loi qui se veut<br />

tolérante. Elle est cynique et mutilante.<br />

Par l’adoption qu’en a faite le Juif,<br />

heureux d’acquérir par elle la liberté,<br />

il a vécu comme un arbre solitaire,<br />

redoutant l’aveu <strong>de</strong> sa solidarité avec<br />

les arbres <strong>de</strong> la forêt. La solidarité s’est<br />

imposée aussitôt que les coups <strong>de</strong><br />

hache portés contre un arbre solitaire<br />

ont fait trembler toute la forêt. L’affaire<br />

Dreyfus.<br />

Spontanément certains Juifs,<br />

dépouillés <strong>de</strong> leur être juif en tant<br />

André Neher<br />

6 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

qu’individus, ont retrouvé cet être par<br />

la découverte du peuple auquel ils<br />

appartenaient. Henri Heine, Bernard<br />

Lazare, Franz Rosenzweig, se sont<br />

éveillés au judaïsme ou encore ont<br />

intensifié leur éveil, au contact du<br />

peuple juif, regardé d’abord avec<br />

curiosité, puis avec amour, enfin avec<br />

le désir lancinant d’être adopté par lui.<br />

Multiples sont les gangues<br />

mythiques dont il a fallu tirer le<br />

“peuple”. Constater qu’il existe, en<br />

chair et en os, vivant, grouillant, se<br />

comptant par milliers et millions… Des<br />

miséreux, mais que leurs rites, leurs<br />

prières, leurs coutumes, leurs<br />

nostalgies, rendaient heureux. Pour qui<br />

le judaïsme n’était pas un malheur,<br />

mais un privilège. Ou plutôt, cette<br />

chose plus précieuse encore qu’un<br />

privilège : la simplicité naturelle qui<br />

allait <strong>de</strong> soi parce qu’elle venait <strong>de</strong><br />

Dieu.<br />

Se lève alors le voile <strong>de</strong><br />

l’ignorance. Il faut à Henri<br />

Heine, à Bernard Lazare et à<br />

Franz Rosenzweig <strong>de</strong>s<br />

voyages en Europe centrale<br />

et orientale pour que se<br />

dissipe, pour eux, le mythe <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s inégaux : le<br />

mon<strong>de</strong> du juif cultivé<br />

d’Europe occi<strong>de</strong>ntale et le<br />

mon<strong>de</strong> du Juif crasseux <strong>de</strong><br />

l’Est, le Pollak, <strong>de</strong>r Ostju<strong>de</strong>.<br />

Intégralité<br />

Dans la page consacrée par<br />

Henri Heine en 1822 aux<br />

Juifs <strong>de</strong> Pologne, on passe du<br />

mépris à la pitié, puis <strong>de</strong> la<br />

pitié à l’envie. Le texte est<br />

tellement juteux qu’il perdrait<br />

sa saveur à être traduit. Je ne<br />

puis qu’en esquisser une<br />

paraphrase. Ce qi fascine<br />

chez ces Juifs, c’est leur<br />

intégralité. Ils sont juifs, un<br />

PAR ANDRÉ NEHER*<br />

point c’est tout. Le Juif <strong>de</strong> l’Ouest est<br />

empêtré, lui, dans les efforts ridicules<br />

et vains du paraître “comme les<br />

autres”. Son état civil est un bric-à-brac<br />

<strong>de</strong> règlements, <strong>de</strong> man<strong>de</strong>ments, d’édits<br />

<strong>de</strong> tolérance, <strong>de</strong> <strong>de</strong>mi-tolérance, <strong>de</strong><br />

quart-<strong>de</strong>-tolérance. Il le porte sur soi<br />

comme un costume bigarré. Mais les<br />

apparences, ce n’est pas le straïmel, le<br />

bonnet <strong>de</strong> fourrure du Pollak qui est<br />

ridicule. Car c’est un bonnet juif,<br />

coiffant un Juif. Au contraire, le haut-<br />

Ils apparaissent dans la rue tels qu'ils sont chez eux :<br />

Juifs intégraux, trouvant dans ce judaïsme les raisons<br />

<strong>de</strong> leur être et <strong>de</strong> leur existence.<br />

<strong>de</strong>-forme ou le chapeau <strong>de</strong> feutre du<br />

Juif occi<strong>de</strong>ntal font <strong>de</strong> celui-ci un<br />

clown. Il se voudrait homme. Mais tout<br />

ce qu’il arrive à “humaniser”, c’est son<br />

couvre-chef. Son corps, lui, reste juif.<br />

Et c’est un amalgame grotesque. Alors<br />

que le Juif polonais est taillé, lui, dans<br />

l’authentique.<br />

Plus tard, à la fin du XIXe siècle, au<br />

début du XXe, c’est Bernard Lazare qui<br />

se retrouve lui-même en découvrant<br />

les Juifs <strong>de</strong> l’Europe orientale. Dans les<br />

Cahiers <strong>de</strong> la quinzaine, il décrit, non,<br />

il crie la réhabilitation <strong>de</strong>s Juifs <strong>de</strong><br />

Roumanie avec une colère aussi<br />

prophétique que celle <strong>de</strong> son cri pour<br />

la réhabilitation <strong>de</strong> Dreyfus.<br />

Dans Le Fumier <strong>de</strong> Job, il a <strong>de</strong>s<br />

accents lyriques pour chanter la poésie<br />

<strong>de</strong>s Hassidim : “On y est à toute heure<br />

du jour, surtout le vendredi après-midi<br />

et le samedi. On y prie, on y chante, on<br />

y dort la nuit, quand on n’a pas d’asile,<br />

on y dort dans la journée, on y mange<br />

le samedi soir, après l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Loi,<br />

on y étudie la Loi, on la commente, on<br />

l’enseigne. C’est l’univers pour le<br />

hassid ; c’est là qu’il oublie la misère,<br />

c’est là que, par un mysticisme sensuel<br />

effréné, il échappe à la réalité. Il faut<br />

les voir là, le samedi soir, après la<br />

prière, vers sept heures et <strong>de</strong>mie, au<br />

mois <strong>de</strong> mai. Ils s’assoient dans la<br />

synagogue, autour d’une table, et ils<br />

mangent. Chacun apporte avec lui un


peu <strong>de</strong> hales ou <strong>de</strong> gâteau et ils boivent<br />

<strong>de</strong> l’eau-<strong>de</strong>-vie ; puis, quand ils ont<br />

mangé, les chants commencent dans<br />

l’obscurité qui grandit. Mais avant la<br />

nuit complète, ils chantent <strong>de</strong>s<br />

chansons joyeuses – et <strong>de</strong>main ils<br />

n’auront pas à manger.”<br />

L’unité du <strong>de</strong>stin juif<br />

Lorsqu’en mai 1918 (presque un<br />

siècle après Heine !), les hasards <strong>de</strong> la<br />

guerre amènent Rosenzweig dans le<br />

ghetto <strong>de</strong> Varsovie, c’est une découverte<br />

qui agit comme un choc profond et<br />

durable. Des raisonnements<br />

théologiques, <strong>de</strong> plus en plus fondés<br />

sur les expériences pratiques que<br />

multipliaient les expéditions militaires<br />

en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’Allemagne, avaient<br />

préparé Rosenzweig à se débarrasser<br />

du complexe d’orgueil du Juif<br />

occi<strong>de</strong>ntal. Dès 1916, il écrit à ses<br />

parents que la question juive ne<br />

concerne pas spécifiquement les juifs<br />

<strong>de</strong> l’Est, comme se l’imaginent les Juifs<br />

allemands persuadés que leur judaïsme<br />

à eux ne donne plus lieu à aucun<br />

problème. “Il n’y a qu’une question<br />

juive tout court.» Et, la même année,<br />

dans sa correspondance avec Eugen<br />

Rosenstock, il s’efforce <strong>de</strong> montrer<br />

l’unité du <strong>de</strong>stin juif, et l’équivalence<br />

<strong>de</strong>s questions d’existence,<br />

d’assimilation, <strong>de</strong> menace<br />

d’antisémitisme posées au Juif, qu’il<br />

soit d’Occi<strong>de</strong>nt ou d’Orient.<br />

La fête <strong>de</strong> Pâque, passée en 1917<br />

dans les Balkans, lui fournit l’occasion<br />

d’observer les Juifs sefardim <strong>de</strong><br />

Macédoine, et d’en apprécier les<br />

éléments vigoureux. C’est là que pour<br />

la première fois, un écolier, avec qui il<br />

s’entretient en français, lui apparaît<br />

comme le représentant du peuple juif<br />

tout entier. Jusqu’ici, <strong>de</strong>s vieillards<br />

seulement avaient, à ses yeux, joui <strong>de</strong><br />

cette qualité, tant le judaïsme avait été<br />

pour lui affaire <strong>de</strong> sénilité, tradition du<br />

passé, et non point source <strong>de</strong> jouvence<br />

et d’avenir. Mais surtout, il reconquiert<br />

une vérité, étouffée elle aussi par un<br />

siècle où tout le poids <strong>de</strong> l’histoire juive<br />

s’était concentré sur l’Europe : l’unité<br />

<strong>de</strong>s Ashkenazim et <strong>de</strong>s Sefardim. “Qui<br />

dit que les Sefardim sont une autre race<br />

que nous est un menteur. Ils ont eu un<br />

<strong>de</strong>stin différent…”<br />

Entiers<br />

Le premier Chabbat passé dans le<br />

quartier juif <strong>de</strong> Varsovie opère chez<br />

Rosenzweig un véritable renversement.<br />

Ce n’est plus d’équivalence ni d’unité<br />

qu’il peut s’agir : ce que Rosenzweig<br />

découvre c’est un judaïsme<br />

radicalement différent <strong>de</strong> celui<br />

d’Europe occi<strong>de</strong>ntale, radicalement<br />

différent aussi du mythe du judaïsme<br />

d’Europe orientale élaboré par les Juifs<br />

d’Occi<strong>de</strong>nt. Un judaïsme dont on sent<br />

intuitivement que c’est lui seul qui<br />

mérite ce nom, qu’il renferme à lui seul<br />

les valeurs juives réelles, un judaïsme<br />

par rapport auquel celui d’Allemagne<br />

apparaît comme une falsification<br />

caricatural, voire tragique. Une série<br />

<strong>de</strong> lettres à sa mère –son père vient <strong>de</strong><br />

mourir il y a quelques semaines, et ce<br />

<strong>de</strong>uil récent est propice aux réflexions<br />

profon<strong>de</strong>s- rend compte du caractère<br />

bouleversant <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong><br />

Rosenzweig. L’exploration est<br />

tâtonnante et avance progressivement<br />

<strong>de</strong>s caractéristiques extérieures –allure<br />

du quartier juif, coutumes, langue- aux<br />

réalités internes : foi religieuse,<br />

coutumes liturgiques, métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

l’étu<strong>de</strong> primaire et supérieure. Mais en<br />

chacune <strong>de</strong> ces étapes, c’est le même<br />

éblouissement stupéfait. La légen<strong>de</strong> du<br />

Juif polonais crasseux, misérable,<br />

inculte, retors, s’effrite point par point.<br />

Elle a été soigneusement entretenue<br />

par les Juifs occi<strong>de</strong>ntaux soit par<br />

ignorance, soit par besoin <strong>de</strong> se<br />

débarrasser sur un bouc émissaire <strong>de</strong><br />

leurs propres complexes. Quoi qu’il en<br />

soit, le Juif <strong>de</strong> Varsovie que découvre<br />

Rosenzweig est propre, digne, cultivé,<br />

droit. Ces qualités fondamentales<br />

L’unité du <strong>de</strong>stin juif<br />

TICHRI<br />

prennent à l’usage un relief<br />

extraordinaire. Les caftans, les lévites<br />

et les calottes ne sont pas seulement<br />

propres et bien soignés : ils sont beaux,<br />

au superlatif –wun<strong>de</strong>rschön. Le<br />

maintien <strong>de</strong>s Juifs dans la rue, à la<br />

synagogue, au théâtre, n’est pas<br />

seulement digne : il y a quelque chose<br />

d’aristocratique. Les écoles primaires<br />

ou supérieures, presque entièrement<br />

vouées à l’étu<strong>de</strong> du Talmud, ne<br />

témoignent pas seulement d’un niveau<br />

élevé <strong>de</strong> culture: elles utilisent les<br />

métho<strong>de</strong>s d’une pédagogie<br />

véritablement adaptée au caractère<br />

spécifique du peuple juif. On retrouve<br />

ce haut niveau intellectuel au théâtre<br />

yiddish et dans l’utilisation littéraire <strong>de</strong><br />

cette langue yiddish, décriée par les<br />

Occi<strong>de</strong>ntaux comme un jargon<br />

rétrogra<strong>de</strong>. Enfin, ces Juifs <strong>de</strong> Varsovie<br />

ne sont pas seulement droits : ils sont<br />

entiers. Aucune dichotomie, aucune<br />

hypocrisie, aucun complexe. Ils<br />

apparaissent dans la rue tels qu’ils sont<br />

chez eux : Juifs intégraux, trouvant<br />

dans ce judaïsme les raisons <strong>de</strong> leur<br />

être et <strong>de</strong> leur existence.<br />

-<br />

*Nous sommes heureux <strong>de</strong> publier ici,<br />

à l’occasion <strong>de</strong>s solennités <strong>de</strong> Tichri, un<br />

texte que le regretté André Neher avait<br />

consacré à “la techouva” ( le retour ) et<br />

qu’il nous avait confié. Ce texte a paru<br />

dans “Le journal <strong>de</strong>s communautés “<br />

<strong>de</strong> décembre 1979, sous le titre<br />

“Réflexion sur la téchouva”.<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 7


TICHRI<br />

La prière <strong>de</strong> nos mères<br />

Le premier jour <strong>de</strong> Roch<br />

Hachana, nous lisons dans<br />

la Torah et dans la Haftara<br />

l'histoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux femmes<br />

stériles, Sarah, épouse<br />

d'Abraham, et Hannah,<br />

épouse d'Elkana. Le verset nous raconte<br />

(Genèse, 11,30): "Saraï était stérile, elle<br />

n'avait pas d'enfant." Face à cette difficile<br />

épreuve, Sarah ira jusqu'à convaincre<br />

Abraham d'épouser sa servante Hagar<br />

afin qu'il puisse avoir une <strong>de</strong>scendance.<br />

Au sujet <strong>de</strong> Hannah, le verset est<br />

particulièrement poignant (Samuel I, 1,<br />

5-7 : "Le Seigneur l'avait rendu stérile<br />

(…) et Hannah pleurait et ne mangeait<br />

point."<br />

Nos sages nous enseignent que sept<br />

femmes ont été " délivrées " (c'est-à-dire<br />

exaucées) à Roch Hachana, et parmi<br />

elles, nos matriarches Sarah, Rébecca,<br />

Rachel et Léah, ainsi que Hannah. Dieu<br />

entendit leurs prières, et elles tombèrent<br />

enceintes le jour <strong>de</strong> Roch Hachana.<br />

Pourquoi la stérilité frappe-t-elle nos<br />

matriarches en particulier ? Y aurait-il<br />

un message plus profond à découvrir ?<br />

De plus, le fait que nos matriarches<br />

soient finalement enceintes le jour <strong>de</strong><br />

Roch Hachana n'est certainement pas<br />

anodin. Quelle est la signification<br />

profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> cet enseignement ?<br />

Revenons un instant à l'histoire <strong>de</strong><br />

Hannah : son mari, Elkana, avait pris<br />

une secon<strong>de</strong> épouse, Penina, qui lui<br />

avait donné une <strong>de</strong>scendance. Chaque<br />

8 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

année, alors que la famille se rendait au<br />

complet au Temple, Hannah était<br />

moquée par sa rivale Penina, jusqu'au<br />

point où l'âme emplie d'amertume, "elle<br />

pria pour l'Eternel et pleura longtemps".<br />

Le langage du verset est surprenant: que<br />

veut dire "prier pour l'Eternel" ? On prie<br />

"l'Eternel", et non "pour l'Eternel" !<br />

Le Talmud (Traité Brakhot, 31b)<br />

explique que le message que Hannah<br />

adressa à Dieu est le suivant: "Ma<br />

situation, à moi, Hannah, est<br />

comparable à celle d'un pauvre, qui<br />

n'ayant pas <strong>de</strong> quoi se<br />

nourrir, se faufila dans<br />

le palais royal lors d'un<br />

banquet d'état. Arrivé à<br />

la table du roi, le pauvre<br />

s'exclama: "Ne peux-tu<br />

pas, toi Roi qui prési<strong>de</strong><br />

ce fastueux banquet<br />

auquel participe tant <strong>de</strong><br />

mon<strong>de</strong>, me donner un<br />

morceau <strong>de</strong> pain? Ce<br />

morceau <strong>de</strong> pain, je ne<br />

le <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que pour<br />

pouvoir vivre et<br />

continuer à te servir<br />

loyalement". Hannah,<br />

en <strong>de</strong>s termes<br />

particulièrement forts, implora l'Eternel<br />

en ces mêmes termes: "Père souverain,<br />

il ne tient qu'à toi, Dieu tout puissant,<br />

d'exaucer mon humble prière et <strong>de</strong> me<br />

donner un enfant. Tout mon être t'est<br />

dévoué, ma prière n'est pas égoïste, c'est<br />

pour toi que je formule cette prière! ".<br />

(Le fils qu'elle enfanta, Samuel,<br />

consacrera en effet toute son existence<br />

au service <strong>de</strong> Dieu).<br />

Renaître<br />

La sincérité et la force <strong>de</strong> la prière <strong>de</strong><br />

Hannah se retrouvent chez notre<br />

matriarche Rachel. Rachel, épouse<br />

adorée <strong>de</strong> Jacob, était également stérile.<br />

Le verset nous rapporte cette discussion<br />

entre les <strong>de</strong>ux époux: "Rachel, voyant<br />

qu'elle ne donnait pas d'enfant à Jacob,<br />

conçut <strong>de</strong> l'envie contre sa sœur et elle<br />

dit à Jacob: Rends-moi mère, autrement<br />

j'en mourrai! Jacob se fâcha contre<br />

Rachel et dit: "Suis je à la place <strong>de</strong> Dieu,<br />

qui t'a refusé la fécondité?" (Genèse<br />

30,1). Comment Jacob, un homme que<br />

PAR LE RABBIN MOSHÉ SEBBAG*<br />

nos sages qualifient d'homme <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

bonté, répond-il <strong>de</strong> manière<br />

apparemment insensible à son épouse<br />

qu'il aime tant ?<br />

Le Ramban (Nachmani<strong>de</strong>) donne<br />

l'explication suivante: lorsque Rachel<br />

dit à Jacob "rends-moi mère", elle<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à son époux <strong>de</strong> prier pour elle.<br />

Jacob lui répond qu'elle est la seule au<br />

mon<strong>de</strong> qui puisse se faire entendre par<br />

Dieu. Personne d'autre qu'elle ne peut<br />

ressentir avec la même intensité sa<br />

propre douleur; sa peine et son<br />

désespoir seront les armes qui lui<br />

permettront d'épancher son âme, et sa<br />

prière pourra alors atteindre <strong>de</strong>s<br />

sommets <strong>de</strong> sincérité et <strong>de</strong> pureté, et<br />

être exaucée. Comme nous le voyons<br />

parfois dans nos vies, ce n'est que<br />

lorsque nous atteignons les abîmes du<br />

désespoir que nous pouvons finalement<br />

renaître.<br />

Les épreuves qu'ont traversées nos<br />

matriarches nous apprennent comment<br />

il convient <strong>de</strong> prier Dieu. Ce n'est pas<br />

un hasard si leurs prières furent<br />

exaucées le jour <strong>de</strong> Roch Hachana. C'est<br />

en effet le jour où nous "couronnons"<br />

Dieu comme maître <strong>de</strong> l'univers: tel le<br />

pauvre qui se faufile au banquet royal,<br />

nous avons à Roch Hachana la<br />

possibilité <strong>de</strong> dialoguer directement<br />

avec Dieu, face-à-face, sans<br />

intermédiaires. Comme Hannah, nous<br />

disons à Dieu qu'il est le seul qui peut<br />

nous ai<strong>de</strong>r et nous exaucer. Mais à<br />

l'image <strong>de</strong> la prière <strong>de</strong> Rachel, notre<br />

prière se doit d'être personnelle, car c'est<br />

ce qui lui donne toute sa sincérité et sa<br />

force. Le Hazan ne peut pas remplacer<br />

la relation profon<strong>de</strong> et unique que<br />

chaque juif a avec son Créateur.<br />

Notre prière a le pouvoir <strong>de</strong> changer<br />

les choses. Je souhaite à notre<br />

communauté et à l'ensemble du peuple<br />

d'Israël <strong>de</strong> voir leurs voeux exaucés.<br />

Puisse la nouvelle année apporter santé<br />

et réussite, et par <strong>de</strong>ssus tout, la paix<br />

pour Israël et le peuple juif.<br />

--<br />

* Rabbin <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> synagogue <strong>de</strong><br />

la Victoire


REPÈRES<br />

Norman Spinrad :<br />

“La guerre sainte a déjà commencé”<br />

Quelques jours après la mort <strong>de</strong> Michel Germaneau, et à<br />

l'occasion <strong>de</strong> la parution <strong>de</strong> son <strong>de</strong>rnier roman "Oussama"<br />

l'écrivain américain Norman Spinrad a accordé un entretien<br />

au site Rue 89. Voici <strong>de</strong> brefs extraits <strong>de</strong> cet entretien :<br />

"Le mot " religion " peut signifier <strong>de</strong>ux choses. D'une part,<br />

la recherche sincère <strong>de</strong> la vraie expérience transcen-dantale<br />

-le bouddhisme original, le vrai islam soufi, le zen.<br />

D'autre part, la religion hiérarchique, imposée, basée sur<br />

<strong>de</strong>s règles : l'islam en Iran ou dans les régions talibanes,<br />

l'église catholique romaine : ici, religions et Etats ne sont<br />

toujours pas séparées.<br />

L'affrontement <strong>de</strong>s civilisations<br />

est le principal moteur <strong>de</strong><br />

l'Histoire humaine. Les Européens<br />

face aux Amériques et à l'Afrique.<br />

Les Moghols islamiques en In<strong>de</strong>.<br />

L'Occi<strong>de</strong>nt face à la Chine et au<br />

Japon.<br />

La moitié <strong>de</strong>s romans <strong>de</strong><br />

science-fiction écrits portent là<strong>de</strong>ssus.<br />

Et mes propres romans<br />

historiques, le " The Druid King ",<br />

sur la confrontation <strong>de</strong> Rome et <strong>de</strong><br />

la Gaule, et " Mexica ", l'histoire<br />

<strong>de</strong> la conquête du Mexique par<br />

Cortez [non traduits en France, ndlr].<br />

La guerre sainte a déjà commencé. Dans une forme ou une<br />

autre, <strong>de</strong>puis les croisa<strong>de</strong>s.<br />

Je crois que l'Amérique accepte davantage les religions<br />

minoritaires. Elle a plus d'indifférence envers elles. Les<br />

Américains sont plus indifférents que les Français envers<br />

l'islam. Le vote d'une loi concernant le port d'un vêtement<br />

paraît ridicule pour un Américain.<br />

En France, la population est à 10% musulmane, et une<br />

bonne partie résiste à l'intégration culturelle. L'islam est donc<br />

une question sérieuse, et plus tendue. Pour le Français nonmusulmans,<br />

ça peut être un danger pour la cohérence<br />

culturelle française. C'est beaucoup plus politique qu'aux<br />

Etats-Unis, où il y a un fort préjugé contre les Arabes, pas<br />

contre leur religion elle-même.<br />

" Je crois qu'Obama a fait <strong>de</strong>s efforts significatifs pour<br />

courtiser l'islam et les musulmans.<br />

Mais tout est basé sur une admiration fantaisiste que les<br />

gens ont pour lui. Tout le mon<strong>de</strong> pense qu'il a toujours raison,<br />

qu'il est intelligent et persuasif et que donc, puisqu'il a<br />

tellement raison et est un si bon orateur, il sera en mesure <strong>de</strong><br />

persua<strong>de</strong>r les islamistes <strong>de</strong> suivre sa voix. Rien n'est plus<br />

éloigné <strong>de</strong> la vérité ".<br />

Churchill<br />

et les juifs<br />

La déclaration du<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Etat<br />

d'Israël, M. Chimon<br />

Pérès selon laquelle les<br />

" Anglais ont toujours<br />

été contre nous" et<br />

"L'Angleterre est proarabe<br />

extrémiste et<br />

anti-israélienne" a<br />

considéra-blement<br />

défrayé la chronique<br />

et a donné lieu à <strong>de</strong>s<br />

réactions aussi bien<br />

dans les milieux<br />

Winston Churchill<br />

politiques qu'au sein <strong>de</strong> la communauté juive<br />

britannique.<br />

Il y a quelques mois, la biographie que l'historien<br />

britannique ( juif lui-même) Martin Gilbert a<br />

consacrée à Winston Churchill a été traduite en<br />

hébreu. A cette occasion, l'historien avait accordé<br />

au quotidien Maariv un entretien. Gilbert rappelle<br />

qu'il y eut entre le lea<strong>de</strong>r britannique et le mon<strong>de</strong><br />

juif et notamment le mouvement sioniste <strong>de</strong>s<br />

relations très fortes : "Mon sentiment, dit-il, est que<br />

Churchill a été tout aulong <strong>de</strong> sa carrière, un "<br />

sioniste convaincu "<br />

Gilbert est considéré en Gran<strong>de</strong> Bretagne comme<br />

l'un <strong>de</strong>s meilleurs historiens <strong>de</strong> sa génération. Il a<br />

publié un grand nombre <strong>de</strong> livres dont certains sont<br />

consacrés ç l'histoire <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre<br />

mondiale et à la Shoah. Dans son entretien à<br />

Maariv, Martin Gilbert déclare que les hommes<br />

politiques israéliens se sont beaucoup inspirés <strong>de</strong><br />

Churchill : " J'ai eu en 1971 une longue<br />

conversation avec David Ben Gourion à Sdé Boker<br />

et il m'a parlé <strong>de</strong> l'influence que les discours <strong>de</strong><br />

Churchill en 194O ont eue sur les décisions qu'il<br />

a prises en 1948 ".Je suis convaincu, ajoute<br />

l'historien, qu'en 1948, Ben Gourion était sûr que<br />

l'Etat d'Israël naissant allait être détruit. Mais<br />

comme Churchill, il se disait que la justice finirait<br />

pas l'emporter. J'ai connu Rabin, plus tard. C'est<br />

<strong>de</strong> tous les hommes politiques d'Israël, celui avec<br />

qui j'ai eu les meilleures relations. C'était à Londres<br />

et il venait d'être élu, pour la <strong>de</strong>uxième fois, chef<br />

du gouvernement. Ce que j'aimais chez lui c'est<br />

qu'il préférait toujours voir dans les situations les<br />

plus négatives, l'aspect positif. Cela aussi était une<br />

démarche churchilienne "<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 9


REPÈRES<br />

Elinor Jozef,<br />

combattante arabe d'élite<br />

Elinor Jozef est née et a grandi dans un quartier <strong>de</strong> Haïfa,<br />

mais elle n'a fréquenté que <strong>de</strong>s écoles arabes. Malgré le<br />

fait qu'elle a toujours porté le collier <strong>de</strong> son père qui était<br />

un para <strong>de</strong> Tsahal, elle n'avait jamais imaginé un jour<br />

<strong>de</strong>venir elle-même soldate. "Je voulais aller à l'étranger<br />

pour étudier la mé<strong>de</strong>cine et ne<br />

plus revenir ici", dit-elle. Pour<br />

son père, il était clair<br />

qu'elle <strong>de</strong>vait s'enrôler<br />

dans l'armée<br />

israélienne, comme la<br />

plupart <strong>de</strong>s citoyens<br />

d'Israël. "J'avais peur<br />

<strong>de</strong> perdre, dit-elle,<br />

mes amis parce qu'ils<br />

s'opposaient à cela.<br />

Ils m'ont dit qu'ils ne<br />

me parleraient plus.<br />

Que je serais seule. "<br />

Elinor explique ainsi<br />

ce qui l'a motivée: "J'ai<br />

compris que rien n'était<br />

plus important que <strong>de</strong><br />

défendre ma famille, mes<br />

amis et mon pays. Voilà ce que<br />

je <strong>de</strong>vais faire. Quand tu fais<br />

quelque chose avec le coeur, tu comprends vite<br />

l'importance <strong>de</strong>s choses…"Caporal Elinor Jozef<br />

"Tout au long <strong>de</strong> entraînements préliminaires, j'ai donné<br />

le meilleur <strong>de</strong> moi-même. Je ne pouvais pas décevoir mes<br />

proches et j'ai vraiment eu envie <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir une soldate<br />

exemplaire. Je pense avoir réussi pour l'instant."<br />

Après sa formation <strong>de</strong> base, Elinor a pris <strong>de</strong>s cours<br />

d'infirmière. Puis elle est <strong>de</strong>venu mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> l'armée.<br />

Jésus et les judéo-chrétiens<br />

Le docteur Dan Yaffé <strong>de</strong> l'université Bar Ilane déclare, au<br />

terme d'une enquête historique qu'il a conduite, que Jésus<br />

n'a jamais cherché à fon<strong>de</strong>r une nouvelle religion. Les<br />

premiers chrétiens se sont considérés eux-mêmes comme<br />

<strong>de</strong>s juifs fidèles aux mitzvot. Le chercheur ajoute que sans<br />

les réformes religieuses que les Hébreux ont adoptées aux<br />

len<strong>de</strong>mains <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction du Temple, les chrétiens<br />

auraient aujourd'hui constitué un courant dans le judaïsme,<br />

un peu comme le courant Habad ou comme les réformés.<br />

Le docteur Yaffé ajoute que Jésus ne s'est jamais considéré<br />

comme un Messie et certainement pas comme Dieu. Il<br />

s'est sans doute pris pour prophète. Il rappelle qu'à l'époque<br />

<strong>de</strong> la constitution du Talmud , les judéo-chrétiens vivaient<br />

10 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

Après quoi, elle a été transférée à la police militaire <strong>de</strong><br />

Qalqilya. Puis mutée à un poste frontière. "Ce n'était<br />

pas facile. Mais dans les moments durs il faut se<br />

rappeler l'histoire. Il y a quelques années une roquette<br />

du Hezbollah est tombée à 100 mètres <strong>de</strong> chez moi. En<br />

plein quartier arabe <strong>de</strong> Haïfa.<br />

S'enrôler dans l'armée<br />

israélienne ne signifie pas<br />

"tuer <strong>de</strong>s Arabes".<br />

D'ailleurs, les arabes<br />

aussi tuent les arabes.<br />

Au poste frontière, je<br />

traitais tout le mon<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la même manière<br />

parce que nous<br />

sommes tous <strong>de</strong>s<br />

êtres humains ".<br />

Elinor tente l'entrée<br />

dans l'unité d'élite<br />

Karakal. Quand j'ai dit<br />

à mon commandant<br />

que j'ai été acceptée, il<br />

m'a tourné le dos et est<br />

parti. Il voulait que je reste<br />

avec lui."<br />

Elinor fait désormais partie <strong>de</strong> l'élite combattante. Dans<br />

le cadre <strong>de</strong> son service militaire, sa formation <strong>de</strong> combat<br />

met l'accent sur l'i<strong>de</strong>ntité juive du pays. Elle explique:<br />

"Je sais que je fais partie <strong>de</strong> l'armée <strong>de</strong> l'Etat juif et, par<br />

conséquent lorsque nous parlons <strong>de</strong> cela, j'écoute et<br />

j'apprends. Personnellement, j'ai ma propre i<strong>de</strong>ntité,<br />

qui est différente et tout le mon<strong>de</strong> respecte aussi cela<br />

en Israël".<br />

exactement comme les juifs orthodoxes. Le chercheur, cité<br />

par le quotidien Haaretz du 30 juillet, rappelle qu'à cette<br />

époque, la société juive était dynamique et qu'elle est l'objet<br />

<strong>de</strong> transformations importantes. Elle est pluraliste et<br />

divisée. La halakha n'est pas unifiée et il n'existe pas<br />

encore <strong>de</strong> normes religieuses bien établies. Après la<br />

<strong>de</strong>struction du Temple, en l'an 70, la société tente <strong>de</strong> réparer<br />

ses déchirures afin d'éviter sa <strong>de</strong>struction. Elle opère alors<br />

un tournant conservateur. Les rabbins prennent alors <strong>de</strong>s<br />

positions religieuses et sont résolus à exclure <strong>de</strong> la<br />

communauté nationale les courants qui ne sont pas<br />

conformes aux normes établies.<br />

La conclusion que tire le chercheur est que Jésus n'a jamais<br />

voulu se présenter comme un réformateur ou bien comme<br />

une figure messianique.


<strong>ISRAËL</strong><br />

L'honneur perdu d'E<strong>de</strong>n Abergil<br />

Sa photo, extraite <strong>de</strong> sa page<br />

Facebook a fait le tour du<br />

mon<strong>de</strong>. E<strong>de</strong>n Abergil, une<br />

jeune femme d’Ashdod<br />

libérée <strong>de</strong>puis un an <strong>de</strong> ses<br />

obligations militaires, avait<br />

trouvé sympa <strong>de</strong> présenter un diaporama<br />

<strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux années passées dans les rangs<br />

<strong>de</strong> Tsahal sur le célébrissime réseau social.<br />

Elle voulait ainsi faire partager à la<br />

communauté <strong>de</strong> ses amis facebookiens<br />

ce qu’elle considère avoir été les<br />

“meilleures années <strong>de</strong> sa vie”. E<strong>de</strong>n est<br />

l’une <strong>de</strong> ces milliers <strong>de</strong> jeunes filles <strong>de</strong> la<br />

seule armée <strong>de</strong> conscription, celle d’Israël,<br />

qui incorpore, à 18 ans, l’ensemble d’une<br />

classe d’âge, garçons comme filles.<br />

Sur <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ces photos on la voit,<br />

souriante, <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s prisonniers<br />

palestiniens menottés et aveuglés par un<br />

ban<strong>de</strong>au. La scène se passe, selon <strong>de</strong>s<br />

informations publiées dans la presse<br />

israélienne, dans un poste militaire<br />

proche <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gaza. Les<br />

prisonniers, dont <strong>de</strong>ux, au moins,<br />

semblent d’un âge certain ne présentent<br />

pas le profil <strong>de</strong> miliciens du Hamas. Ce<br />

sont, selon toute vraisemblance, <strong>de</strong>s<br />

passeurs clan<strong>de</strong>stins <strong>de</strong> la frontière<br />

hermétique qui boucle ce territoire <strong>de</strong>puis<br />

dix ans, date du déclenchement <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>uxième Intifada en septembre 2010.<br />

Trois, parmi <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> pauvres<br />

bougres qui ont tenté leur chance <strong>de</strong><br />

franchir les barbelés pour aller gagner<br />

leur pitance en travaillant au noir en<br />

Israël. Ils atten<strong>de</strong>nt d’être interrogés avant<br />

d’être refoulés à Gaza, ou, au pire, d’être<br />

traduits <strong>de</strong>vant un tribunal et<br />

emprisonnés si ce sont <strong>de</strong>s récidivistes.<br />

Cette scène fait partie du quotidien d’un<br />

conflit qui induit <strong>de</strong>s situations dont Israël<br />

n’a pas le monopole : arrêter et reconduire<br />

à la frontière <strong>de</strong>s clan<strong>de</strong>stins est le lot <strong>de</strong>s<br />

unités spécialisées <strong>de</strong>s pays riches,<br />

qu’elles aient nom PAF, Bor<strong>de</strong>r Guards<br />

ou Bun<strong>de</strong>sgrenzschutz.<br />

L’incarnation<br />

Les métho<strong>de</strong>s employées pour<br />

accomplir cette tâche ingrate sont<br />

régulièrement la cible <strong>de</strong>s associations<br />

<strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme, qui<br />

sont certes dans leur rôle, mais qui se<br />

gar<strong>de</strong>nt bien <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s solutions<br />

moins brutales que l’arrestation,<br />

l’internement et l’expulsion manu militari<br />

<strong>de</strong>s clan<strong>de</strong>stins pour faire respecter la loi.<br />

Mais ce n’est pas seulement <strong>de</strong> cela<br />

qu’il s’agit dans le cas d’E<strong>de</strong>n Abergil.<br />

Pour <strong>de</strong> nombreux organes <strong>de</strong> presse,<br />

dans le mon<strong>de</strong> arabe bien sûr, mais aussi<br />

en Occi<strong>de</strong>nt, ces photos sont <strong>de</strong>venues<br />

emblématiques <strong>de</strong> la déchéance morale<br />

<strong>de</strong> Tsahal, <strong>de</strong> l’inhumanité intrinsèque <strong>de</strong><br />

ses soldats, <strong>de</strong> la métamorphose <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>scendants <strong>de</strong>s victimes en bourreaux.<br />

Poser avec le sourire <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s hommes<br />

menottés et aveuglés, montrer son<br />

bonheur d’être une femme participant <strong>de</strong><br />

la répression et <strong>de</strong> l’humiliation <strong>de</strong><br />

l’homme arabe témoignent d’une<br />

perversion du sens moral pour laquelle<br />

tout Israël est sommé <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s<br />

O D A S E J<br />

PAR LUC ROSENZWEIG<br />

comptes. Les commentateurs invoquent<br />

les mânes d’Hannah Arendt pour disserter<br />

sur la “banalité du mal” dont cette jeune<br />

fille serait l’incarnation. Le pire, dans son<br />

cas, c’est qu’elle n’aurait même pas<br />

conscience <strong>de</strong> la monstruosité <strong>de</strong> son<br />

comportement. La preuve : elle est toute<br />

contente que ses copines la trouvent “<br />

sexy” sur ces clichés. Le site internet<br />

Rue89 va même jusqu’à parler d’un “petit<br />

Abou Ghraïb” pour qualifier la scène<br />

figurant sur ces photos. Cela fait écho à<br />

la désignation <strong>de</strong> “grand Satan” pour les<br />

Etats-Unis et “petit Satan” pour Israël<br />

dans la terminologie <strong>de</strong>s mollahs iraniens.<br />

Pour tenter <strong>de</strong> limiter les dégâts, le porteparole<br />

<strong>de</strong> l’état major <strong>de</strong> Tsahal a qualifié<br />

<strong>de</strong> “laid et insensible” le comportement<br />

d’E<strong>de</strong>n.<br />

L’affaire est donc entendue : voilà ce<br />

L’ŒUVRE D’ASSISTANCE SOCIALE A L’ENFANCE JUIVE<br />

est une association reconnue d’utilité publique par décret du 28 mai 1919<br />

Parce qu’un enfant heureux<br />

<strong>de</strong>vient un adulte qui a <strong>de</strong> meilleures chances<br />

<strong>de</strong> construire son avenir et celui<br />

<strong>de</strong> la communauté<br />

L’ODASEJ a pour mission<br />

d’ai<strong>de</strong>r les enfants et les adolescents défavorisés ou<br />

en difficulté sur le territoire national<br />

Leur avenir<br />

est entre vos mains<br />

Transmettez votre nom à un programme<br />

<strong>de</strong> solidarité…<br />

Perpétuez la mémoire <strong>de</strong> vos parents…<br />

… Faites un legs ou une donation à l’ODASEJ<br />

Que vous ayez <strong>de</strong>s héritiers ou non, vous pouvez faire<br />

un legs ou une donation en faveur <strong>de</strong> l’ODASEJ<br />

en exonération <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> succession ou <strong>de</strong> mutation<br />

Pour un ren<strong>de</strong>z-vous confi<strong>de</strong>ntiel<br />

Appelez Tony SULTAN<br />

Tél. : 01 42 17 11 92 • Fax : 01 42 17 11 73<br />

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INFORMATION JUIVE Septembre 2010 11


<strong>ISRAËL</strong><br />

dont est capable une représentante <strong>de</strong> “<br />

l’armée la plus morale du mon<strong>de</strong>”, selon<br />

l’expression favorite du ministre <strong>de</strong> la<br />

défense Ehud Barak.<br />

Manquements<br />

J’avoue avoir toujours eu <strong>de</strong>s problèmes<br />

<strong>de</strong> voir une armée s’auto-décerner une<br />

médaille d’or d’éthique, même s’il s’agit<br />

<strong>de</strong> celle d’un pays dont je soutiens la<br />

cause, et que je m’efforce <strong>de</strong> défendre au<br />

12 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

diaboliser l’ennemi pour l’affaiblir sur la<br />

scène internationale, tous les moyens sont<br />

bons pour essayer <strong>de</strong> transformer en<br />

criminel <strong>de</strong> guerre l’ennemi qu’on ne peut<br />

vaincre par les armes.<br />

Même dans le cas où la justesse <strong>de</strong> la<br />

cause d’un camp est indiscutable, la<br />

moralité <strong>de</strong> l’engagement ne garantit pas<br />

l’éthique <strong>de</strong> ceux qui sont chargés <strong>de</strong> le<br />

mener à bien. Les armées alliées qui nous<br />

Et c'est ainsi qu'une petite idiote en treillis vert foncé<br />

<strong>de</strong> l'armée d'Israël sera promue au rang <strong>de</strong> monstre<br />

sans âme. C'est <strong>de</strong> cette distorsion du réel qu'elle est<br />

<strong>de</strong>venue l'emblème, et <strong>de</strong> rien d'autre.<br />

mieux contre les attaques vicieuses dont<br />

il est l’objet dans les controverses récentes.<br />

Tsahal est une armée <strong>de</strong> conscription qui<br />

incorpore tous les segments <strong>de</strong> la société,<br />

à l’exception <strong>de</strong>s Arabes israéliens et <strong>de</strong>s<br />

juifs ultra-orthodoxes qui sont dispensés,<br />

s’ils le désirent, <strong>de</strong>s lour<strong>de</strong>s obligations<br />

militaires. On y trouve <strong>de</strong>s intellectuels<br />

raffinés et <strong>de</strong>s femmes du mon<strong>de</strong>, comme<br />

<strong>de</strong>s loubards et <strong>de</strong>s cagoles sans cervelle.<br />

Elle compte son lot <strong>de</strong> racistes, et l’arrivée<br />

<strong>de</strong>s nouveaux immigrants venus <strong>de</strong> l’ex-<br />

URSS n’a pas amélioré la situation dans<br />

ce domaine. Les règles <strong>de</strong> comportement<br />

fixés par la hiérarchie peuvent être<br />

contrôlées par les officiers pendant la<br />

durée <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s appelé(e)s sous<br />

les drapeaux. Dans les cas les plus graves,<br />

les manquements à la discipline font<br />

l’objet <strong>de</strong> sanctions militaires et judiciaires.<br />

La hiérarchie, cependant, n’a aucun<br />

moyen d’empêcher un militaire<br />

démobilisé <strong>de</strong> se comporter comme un(e)<br />

imbécile, et les autorités civiles ne peuvent<br />

que sanctionner <strong>de</strong>s actes contraires à la<br />

loi, ce qui n’est pas le cas dans l’affaire<br />

E<strong>de</strong>n Abergil.<br />

Par ailleurs, la “moralité” d’une armée<br />

est d’abord celle <strong>de</strong> son engagement : la<br />

cause pour laquelle elle fait usage <strong>de</strong> la<br />

violence est-elle juste ou injuste ? L’armée<br />

d’en face est, par essence, immorale<br />

puisqu’elle s’oppose à mon bon droit.<br />

Quant aux moyens employés pour faire<br />

triompher ce bon droit, ils sont également<br />

l’objet d’infinies controverses, où chacun<br />

s’appuie sur le jus belli et le jus ad bellum,<br />

ce corpus <strong>de</strong> règles <strong>de</strong> “bonne conduite”<br />

en cas <strong>de</strong> conflit armé élaboré dans les<br />

organisations internationales spécialisées.<br />

Dans les guerres mo<strong>de</strong>rnes dites<br />

asymétriques, où il peut être utile <strong>de</strong><br />

ont délivrés du nazisme ont été héroïques,<br />

certes, mais ont-elles été morales ? Dres<strong>de</strong>,<br />

Hiroshima, les viols systématiques <strong>de</strong>s<br />

femmes alleman<strong>de</strong>s par l’Armée Rouge<br />

et les troupes coloniales françaises font<br />

partie <strong>de</strong> cette épopée comme le D-Day,<br />

Stalingrad et Iwo Jima.<br />

Le général américain Norman<br />

Schwarzkopf, commandant en chef <strong>de</strong> la<br />

coalition contre l’Irak lors <strong>de</strong> la première<br />

guerre du Golfe, a déclaré, à l’issue <strong>de</strong>s<br />

combats victorieux contre l’armée <strong>de</strong><br />

Saddam Hussein, : “Nous, militaires,<br />

sommes les mieux placés pour savoir qu’il<br />

faut tout faire pour éviter une guerre. Mais<br />

si nous sommes contraints <strong>de</strong> la faire, nous<br />

<strong>de</strong>vons nous conduire comme <strong>de</strong>s sons of<br />

bitches.”<br />

A ce propos, les soldats à l’étoile <strong>de</strong><br />

David ont la malchance <strong>de</strong> ne pas pouvoir<br />

se faire passer aux yeux du mon<strong>de</strong> pour<br />

<strong>de</strong>s gentils membres d’ONG, type<br />

casques bleus et autres forces dites <strong>de</strong><br />

maintien <strong>de</strong> la paix. Ils ont <strong>de</strong> vrais<br />

ennemis, qui nourrissent à leur encontre<br />

<strong>de</strong>s sentiments peu amènes. Ceux qui<br />

sont tombés entre leurs mains au cours<br />

<strong>de</strong>s multiples guerres <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>mi-siècle<br />

ont pu apprécier leur humanisme sans<br />

limite.<br />

Dans ce contexte, les soldats <strong>de</strong> l’Etat<br />

juif se sont, dans l’ensemble, révélés plutôt<br />

moins sauvages que <strong>de</strong>s armées<br />

comparables dans <strong>de</strong>s situations<br />

similaires. C’est, en tout cas, l’expérience<br />

vécue par ces juifs pieds-noirs qui, à peine<br />

sortis <strong>de</strong> la guerre d’Algérie, se sont<br />

retrouvés sous l’uniforme israélien<br />

pendant la guerre <strong>de</strong>s Six-Jours, et en<br />

armée d’occupation en Cisjordanie et à<br />

Gaza.<br />

Tsahal n’est peut-être pas l’armée la plus<br />

morale du mon<strong>de</strong>, si tant est qu’il en existe<br />

une, mais elle est, en tout cas, l’armée la<br />

plus calomniée <strong>de</strong> la planète. Tueuse<br />

L’armée la plus calomniée...<br />

volontaire d’enfants, repaire <strong>de</strong> racistes,<br />

<strong>de</strong> sadiques et <strong>de</strong> tortionnaires, elle fait<br />

office <strong>de</strong> mauvais objet <strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt et<br />

d’écran masquant les horreurs commises<br />

par les “dominés” en armes.<br />

Et c’est ainsi qu’une petite idiote en<br />

treillis vert foncé <strong>de</strong> l’armée d’Israël sera<br />

promue au rang <strong>de</strong> monstre sans âme.<br />

C’est <strong>de</strong> cette distorsion du réel qu’elle<br />

est <strong>de</strong>venue l’emblème, et <strong>de</strong> rien<br />

d’autre.<br />

L.R


Réponse à un ancien gouverneur <strong>de</strong> Hongkong :<br />

L’article <strong>de</strong> Chris Patten,<br />

un ancien gouverneur<br />

<strong>de</strong> Hongkong, paru<br />

dans Le Figaro, est<br />

regrettablement<br />

intitulé : “Oui, Gaza<br />

est une prison !” Patten compare ce<br />

territoire “à un pénitencier” et dénonce<br />

la “politique épouvantable” qu’y<br />

mènerait Israël, par un blocus qui veut<br />

ignorer que “la population (y) meurt <strong>de</strong><br />

faim”.<br />

L’auteur reproche notamment à Israël<br />

“un mur inhospitalier, ces miradors et<br />

<strong>de</strong>s zones tampons mortelles”.Mais il<br />

ne dit pas un mot sur les causes qui ont<br />

amené Israël à dresser ces barrica<strong>de</strong>s<br />

: le fait que <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> terroristes<br />

franchissaient les limites <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong><br />

Gaza et pénétraient en Israël pour y<br />

assassiner <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>s enfants,<br />

détruire et incendier.<br />

Chris Patten rappelle “les attaques<br />

militaires <strong>de</strong> décembre 2008 et janvier<br />

2009”, mais ne dit pas un mot sur le<br />

pourquoi <strong>de</strong> cette contre-offensive<br />

israélienne : pendant <strong>de</strong>s années, les<br />

terroristes <strong>de</strong> Gaza ont déversé sur les<br />

agglomérations du Sud d’Israël,<br />

notamment Ashdod et Sdéroth, <strong>de</strong>s<br />

milliers <strong>de</strong> roquettes, missiles et obus<br />

<strong>de</strong> tout calibre, avec l’objectif <strong>de</strong> rendre<br />

impossible une vie normale pour la<br />

population civile israélienne. La France<br />

aurait-elle toléré que ces ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

terroristes installés sur ses frontières,<br />

bombar<strong>de</strong>nt impunément la population<br />

française ? La France n’aurait-elle pas<br />

réagi, bombardé et délogé, ces ban<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> terroristes ?<br />

Chris Patten critique encore une<br />

attaque contre “une flottille<br />

humanitaire” à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> Gaza,<br />

qui aurait causé “neuf pertes civiles”.<br />

En réalité ces forceurs <strong>de</strong> blocus, et<br />

surtout le navire où s’est produit<br />

l’affrontement violent, n’avaient pas<br />

d’objectif humanitaire. Israël leur avait<br />

offert que leur cargaison, dans la<br />

mesure où il ne s’agirait pas <strong>de</strong> matériel<br />

capable <strong>de</strong> renforcer les capacités <strong>de</strong><br />

nuire <strong>de</strong>s terroristes <strong>de</strong> Gaza, soit<br />

déchargée en Israël pour être<br />

réexpédiée aux habitants <strong>de</strong> Gaza. Les<br />

terroristes qui occupent Gaza d’une<br />

étreinte <strong>de</strong> fer et <strong>de</strong> sang, ont rejeté cette<br />

offre généreuse. La seule chose qui<br />

importait aux pseudo-humanitaires était<br />

<strong>de</strong> provoquer un affrontement. Les neuf<br />

tués étaient <strong>de</strong>s combattants armés et<br />

entraînés, qui ont effectivement attaqué<br />

les soldats chargés d’intercepter le<br />

bateau.<br />

Et ainsi <strong>de</strong> suite.<br />

Il est tout à fait exact que <strong>de</strong>s<br />

habitants <strong>de</strong> Gaza démolissent les<br />

vestiges <strong>de</strong>s infrastructures bombardées<br />

pour récupérer les barres d’acier et<br />

autres matériaux. Pour s’en servir. Pour<br />

bâtir <strong>de</strong>s bunkers, <strong>de</strong>s positions <strong>de</strong> tir<br />

pour leurs roquettes. Ils creusent <strong>de</strong>s<br />

tunnels sous la frontière égyptienne, car<br />

l’Egypte elle aussi fait le blocus <strong>de</strong><br />

Gaza, pour se protéger <strong>de</strong>s extrémistes<br />

islamistes. Par ces tunnels sont<br />

acheminés toutes sortes <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées,<br />

notamment <strong>de</strong>s armes, <strong>de</strong>s explosifs,<br />

<strong>de</strong>s munitions et <strong>de</strong>s combattants. Israël<br />

interdit en effet l’entrée <strong>de</strong> matériaux<br />

<strong>de</strong> construction : pour tenter <strong>de</strong> drainer,<br />

d’empêcher la transformation <strong>de</strong> Gaza<br />

en forteresse surarmée, dont la<br />

principale raison d’être est la <strong>de</strong>struction<br />

d’Israël, et <strong>de</strong> semer l’insécurité, la ruine<br />

et la mort dans sa population.<br />

Chris Patten a encore visité <strong>de</strong>s<br />

hôpitaux. Ils seraient handicapés par<br />

<strong>ISRAËL</strong><br />

Ceux qui défigurent l'humanité<br />

PAR PAUL GINIEWSKI<br />

<strong>de</strong>s coupures <strong>de</strong> courant et <strong>de</strong>s pénuries<br />

<strong>de</strong> matériels. Israël en serait la cause.<br />

Mais l’auteur ne dit pas qu’Israël fournit<br />

le courant électrique, permet<br />

l’importation <strong>de</strong>s biens réellement<br />

<strong>de</strong>stinés à un usage médical, et ne<br />

rappelle pas que pendant l’affrontement<br />

<strong>de</strong> 2008-09, <strong>de</strong>s hôpitaux <strong>de</strong> Gaza ont<br />

servi <strong>de</strong> repaire, <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong> rencontre<br />

aux dirigeants <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s terroristes.<br />

Il est donc exact que la situation à<br />

Gaza et le régime qui y sévit sont<br />

épouvantables.<br />

Oui, Gaza est une prison, un<br />

pénitencier pour ceux <strong>de</strong>s Arabes <strong>de</strong><br />

Palestine qui ne sont pas <strong>de</strong>s<br />

complices du Hamas, et qui vivent<br />

sous un régime <strong>de</strong> terreur et <strong>de</strong><br />

fanatisme moyenâgeux. Ils seront<br />

libérés, quand un mon<strong>de</strong> civilisé se<br />

sera débarrassé du Hamas, du Djihad<br />

islamiste et <strong>de</strong>s autres mouvements<br />

terroristes, quand le nid <strong>de</strong> vipères<br />

aura été écrasé, éradiqué sans résidu.<br />

Le régime du Hamas à Gaza est un cancer, comme le<br />

sont le régime <strong>de</strong>s Taliban et le régime <strong>de</strong>s mollahs<br />

en Iran et le régime du Hezbollah au Liban.<br />

Le régime du Hamas à Gaza est un<br />

cancer, comme le sont le régime <strong>de</strong>s<br />

Taliban et le régime <strong>de</strong>s mollahs en<br />

Iran et le régime du Hezbollah au<br />

Liban. Ils défigurent le visage du<br />

mon<strong>de</strong> islamique, ils défigurent le<br />

mon<strong>de</strong> civilisé. Leurs crimes, leurs<br />

idéologies rétrogra<strong>de</strong>s qui ont pour<br />

objectif <strong>de</strong> remplacer la civilisation<br />

par une résurrection <strong>de</strong> ce qu’il y<br />

avait <strong>de</strong> plus obscur aux époques<br />

révolues <strong>de</strong> l’histoire, défigurent<br />

l’humanité.<br />

---<br />

(1) Chris Patten : “Oui, Gaza est une<br />

prison !”, Le Figaro, 6 août 2010, p 17.<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 13


<strong>ISRAËL</strong><br />

L'excellent bilan<br />

<strong>de</strong> l'économie<br />

L'entrée d'Israël dans<br />

l'OCDE, le club très prisé<br />

et basé à <strong>Paris</strong> <strong>de</strong>s<br />

nations adhérant à<br />

l'économie <strong>de</strong> marché,<br />

sera bientôt chose faite.<br />

Le Conseil <strong>de</strong>s ministres israélien vient<br />

<strong>de</strong> l'approuver. C'est le 10 mai 2010 que<br />

l'Organisation <strong>de</strong> Coopération et <strong>de</strong><br />

Développement Economiques avait<br />

invité Israël à <strong>de</strong>venir membre. Encore<br />

quelques formalités, dont l'approbation<br />

prochaine par la Knesset, et l'économie<br />

israélienne, si petite par la taille et si<br />

gran<strong>de</strong> par les performances, rejoindra<br />

officiellement autour <strong>de</strong> la table les<br />

économies les plus importantes <strong>de</strong> la<br />

planète. La procédure d'adhésion a été<br />

longue car elle suppose <strong>de</strong> nombreux<br />

tests <strong>de</strong>stinés à évaluer la capacité du<br />

pays <strong>de</strong> respecter les normes <strong>de</strong><br />

l'OCDE dans un grand nombre <strong>de</strong><br />

domaines. Rappelons que l'OCDE a été<br />

fondée en 1961 pour que les riches<br />

démocraties industrialisées se<br />

14 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

rencontrent et coordonnent les<br />

politiques économiques et sociales. Elle<br />

comprend aujourd'hui 32 membres<br />

dont les Etats-Unis et la plupart <strong>de</strong>s<br />

pays européens.<br />

Selon le Premier ministre Benjamin<br />

Netanyahou, l'entrée d'Israël dans<br />

l'OCDE est " une manifestation <strong>de</strong> la<br />

confiance envers l'économie <strong>de</strong> ce pays<br />

en tant qu'économie développée et <strong>de</strong><br />

premier plan ", et que " cette décision<br />

ouvrira <strong>de</strong>s perspectives d'investissements<br />

pour Israël qui lui étaient<br />

jusqu'alors fermées ".Cette entrée<br />

prestigieuse constitue en effet une<br />

consécration historique qui couronne<br />

<strong>de</strong>s décennies d'efforts et <strong>de</strong> réussites.<br />

Une fierté <strong>de</strong> plus pour un pays dont<br />

l'organisation économique est passée<br />

Le siège <strong>de</strong> l'OCDE au Chateau <strong>de</strong> la Muette à <strong>Paris</strong><br />

PAR PHILIPPE MEYER<br />

en quelques soixante ans du kibboutz<br />

à la high-tech <strong>de</strong> pointe.<br />

L'ironie du calendrier veut que cette<br />

accession d'Israël à la première division<br />

du classement <strong>de</strong>s équipes nationales<br />

dans la compétition économique<br />

mondiale arrive au moment où les<br />

inquiétu<strong>de</strong>s re<strong>de</strong>viennent fortes d'une<br />

rechute <strong>de</strong> la reprise économique<br />

mondiale, à peine sortie <strong>de</strong> trois ans <strong>de</strong><br />

crise sans précé<strong>de</strong>nt, mais aussi alors<br />

Une entrée dans l'OCDE qui couronne<br />

<strong>de</strong>s années d'efforts et <strong>de</strong> réussites<br />

qu'Israël fait état <strong>de</strong> performances<br />

économiques exceptionnelles dans un<br />

contexte global qui <strong>de</strong>meure morose.<br />

Une façon élégante mais impressionnante<br />

d'afficher ses ambitions.<br />

L'économie israélienne ne rejoint pas<br />

les meilleurs <strong>de</strong> la classe pour faire <strong>de</strong><br />

la figuration, mais bien pour être un<br />

acteur <strong>de</strong> premier plan <strong>de</strong><br />

l'économie mondiale.<br />

Il faut dire que les <strong>de</strong>rniers<br />

résultats ne manquent pas <strong>de</strong><br />

panache. Non seulement<br />

Israël a bien résisté à la<br />

récente crise économique et<br />

financière qui a secoué la<br />

planète, en ayant réussi à<br />

éviter la profon<strong>de</strong> récession<br />

que tant d'autres ont du subir,<br />

mais sa sortie <strong>de</strong> crise est oh<br />

combien plus performante.<br />

Comme le notait récemment<br />

le journal Le Mon<strong>de</strong>,<br />

"l'économie israélienne<br />

poursuit son redressement à<br />

marche forcée ". Après que la<br />

croissance du PIB ait connu<br />

un passage à vi<strong>de</strong> au premier


semestre 2009 (-1,5%) suivi d'un rebond<br />

au second semestre (+3,3%), les chiffres<br />

pour 2010 sont tout simplement<br />

spectaculaires. Au cours <strong>de</strong>s six<br />

premiers mois <strong>de</strong> l'année, l'économie<br />

israélienne a en effet progressé au<br />

rythme effréné <strong>de</strong> 4,1% avec en outre<br />

une dynamique <strong>de</strong> plus ne plus<br />

marquée. La croissance économique a<br />

atteint 4,7% au <strong>de</strong>uxième trimestre<br />

après 3,6% les trois premiers mois <strong>de</strong><br />

l'année.<br />

L'économie israélienne affiche<br />

désormais les mêmes performances<br />

qu'avant le déclenchement <strong>de</strong> la crise<br />

mondiale en 2007, un bilan que bien<br />

peu d'économies occi<strong>de</strong>ntales peuvent<br />

afficher. Et ce d'autant que les<br />

indicateurs publiés aux Etats-Unis et<br />

en Europe marquent le pas. Israël ne<br />

subit pas pour l'heure les effets d'une<br />

propagation <strong>de</strong> ce nouveau ralentissement<br />

mondial alors que les moteurs<br />

<strong>de</strong> cette reprise fulgurante sont d'abord<br />

d'ordre domestique. Les secteurs du<br />

high-tech et <strong>de</strong> la défense tournent à<br />

plein régime et ont permis aux<br />

exportations <strong>de</strong> croître <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 20%<br />

au <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong> l'année.<br />

Comme le relevait le site d'informations<br />

économiques Globes, "La planète est<br />

en crise mais la high-tech israélienne<br />

évolue dans un mon<strong>de</strong> à part". Dans le<br />

même temps, les ménages israéliens<br />

font état d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> particulièrement<br />

ferme, et le secteur du logement<br />

est en plein boom. Au second trimestre,<br />

les investissements dans l'immobilier<br />

ont augmenté <strong>de</strong> 17 % en rythme<br />

annuel.<br />

Selon la plupart <strong>de</strong>s experts, cette<br />

vitalité <strong>de</strong> l'économie israélienne<br />

<strong>de</strong>vrait se poursuivre dans les mois à<br />

venir et le redressement post-crise n'est<br />

pas achevé même si trois facteurs<br />

appellent à la pru<strong>de</strong>nce. D'une part, la<br />

vigueur actuelle du Shekel, résultat du<br />

retour <strong>de</strong> la croissance et <strong>de</strong>s hausses<br />

<strong>de</strong>s taux d'intérêts décidées par la<br />

Banque d'Israël pour accompagner<br />

cette reprise, pourrait peser sur les<br />

exportations du pays. D'autre part, le<br />

nouveau coup <strong>de</strong> froid économique aux<br />

Etats-Unis, les principaux partenaires<br />

commerciaux d'Israël, constitue un<br />

facteur <strong>de</strong> risque majeur. Enfin,<br />

nombreux sont ceux qui commencent<br />

à craindre un éclatement <strong>de</strong> la récente<br />

<strong>ISRAËL</strong><br />

" bulle " immobilière. La hausse <strong>de</strong>s prix<br />

<strong>de</strong>s logements atteint en effet <strong>de</strong>s<br />

niveaux peu soutenables et la<br />

décélération pourrait être à la hauteur<br />

du récent rebond. La Banque d'Israël<br />

continue à remonter ses taux pour<br />

tenter <strong>de</strong> canaliser ces manifestations<br />

d'une reprise forte, jusqu'au moment<br />

Israël affiche une croissance <strong>de</strong> 4,7% au<br />

<strong>de</strong>uxième trimestre 2010 ; l'une <strong>de</strong>s plus forte<br />

<strong>de</strong>s pays occi<strong>de</strong>ntaux.<br />

où ces hausses <strong>de</strong>s taux pourraient finir<br />

par trop peser sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> globale<br />

<strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s ménages. On<br />

n'en est pas là.<br />

Ces risques mis à part, le taux <strong>de</strong><br />

croissance israélien <strong>de</strong>vrait afficher sur<br />

l'ensemble <strong>de</strong> l'année l'un <strong>de</strong>s plus<br />

beaux résultats <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières<br />

années. La Banque d'Israël table sur<br />

une croissance <strong>de</strong> 3,5% à 3,7% en 2010,<br />

soit l'un <strong>de</strong>s rythmes les plus forts parmi<br />

les économies industrialisées qui ferait<br />

pâlir d'envie tant les Etats-Unis que<br />

l'Europe, le Royaume-Uni ou le Japon<br />

Au moment où Israël va faire son entrée<br />

au Château <strong>de</strong> la Muette à <strong>Paris</strong>, siège<br />

<strong>de</strong> l'OCDE, on ne pouvait rêver mieux.<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 15


<strong>ISRAËL</strong><br />

Connaissez-vous<br />

Adam Baroukh ?<br />

Le kiddouch brisé<br />

Je découvre un petit bijou dans le<br />

livre " Hayyénou " ( Notre vie) du<br />

regretté Adam Baroukh . Baroukh qui<br />

nous a quittés il y a maintenant <strong>de</strong>ux<br />

ans était un être tout à fait exceptionnel<br />

et un écrivain <strong>de</strong> race. Petit-fils<br />

d'une gran<strong>de</strong> autorité rabbinique, étant<br />

lui-même passé par une yéchiva, il<br />

s'était tourné vers le journalisme et il y<br />

était <strong>de</strong>venu une <strong>de</strong>s plus belles plumes<br />

du pays. Sa chronique hebdomadaire<br />

dans les colonnes <strong>de</strong> Maariv était<br />

lue aussi bien par les religieux que par<br />

les laïcs. L'homme était une synthèse<br />

Le grand rabbin Ovadia Yossef et Adam Baroukh<br />

réussie <strong>de</strong> tradition et <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisme<br />

c'est à dire d'invention, <strong>de</strong> passé et<br />

d'avenir, <strong>de</strong> religion et <strong>de</strong> pensée libre.<br />

Il était très apprécié notamment par le<br />

grand rabbin Ovadia Yossef dont il<br />

connaissait à la perfection toute l'œuvre<br />

et notamment les livres <strong>de</strong> jurispru<strong>de</strong>nce<br />

halakhique.<br />

Dans une <strong>de</strong> ces chroniques, reprise<br />

dans ce livre, il fait état <strong>de</strong> la lettre que<br />

lui avait envoyée, un jour, un <strong>de</strong> ses lecteurs<br />

: " Nous sommes une famille <strong>de</strong><br />

six personnes. Je suis le chef <strong>de</strong> famille.<br />

Je prie tous les vendredi soir, je fais le<br />

kiddouch à la maison ainsi que la bénédiction<br />

sur le pain mais après cela, je<br />

16 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

regar<strong>de</strong> la télévision …En raison d'une<br />

difficulté d'élocution, je cale souvent en<br />

récitant la prière sur le vin .La famille<br />

se moque un peu <strong>de</strong> moi. Mais mon fils<br />

aîné qui est religieux comme moi vole<br />

à mon secours et récite avec moi le kiddouch.<br />

Il se trouve que ce fils va partir<br />

à l'armée et je vais donc me retrouver<br />

seul dans ce combat pour le kiddouch.<br />

J'ai un autre fils mais il est<br />

opposé à la religion et aux religieux<br />

et ne peut donc rien pour moi. Que<br />

faire ? Je veux continuer à dire la prière<br />

mais je ne trouverai désormais aucune<br />

ai<strong>de</strong>. Dois-je abandonner ou me battre<br />

contre mes difficultés<br />

d'élocution,<br />

quitte à ce qu'on<br />

se moque <strong>de</strong> moi ?<br />

Répon<strong>de</strong>z-moi s'il<br />

vous plaît "<br />

Voici la réponse<br />

que le journalisterabbin<br />

fit à son<br />

correspondant : "<br />

Que puis-je te dire<br />

? Mon cœur est<br />

avec toi. Combats<br />

pour continuer à<br />

dire ton kiddouch<br />

! Sache qu'il n'est<br />

rien <strong>de</strong> plus parfait<br />

qu'un kiddouch<br />

brisé ! "<br />

La prière<br />

Adam Baroukh consacre également<br />

dans son livre un bref commentaire à<br />

la question <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong> l'office :<br />

il rappelle qu'on ne doit pas attendre<br />

indéfiniment l'arrivée du rabbin <strong>de</strong> la<br />

synagogue .Un quart d'heure au maximum.<br />

De plus, la halakha elle-même<br />

propose au rabbin <strong>de</strong> ne pas allonger<br />

inutilement la prière et <strong>de</strong> peser ainsi<br />

sur le public. " Le rabbin - écrit Baroukh<br />

- ne doit pas se considérer comme le<br />

centre <strong>de</strong> la prière. Celle-ci n'est pas<br />

faite en l'honneur du rabbin quel qu'il<br />

soit mais elle est l'instrument pour les<br />

enfants d'Israël <strong>de</strong> s'adresser à leur Père<br />

qui est aux cieux".<br />

Machiah<br />

Et à propos <strong>de</strong> ceux qui, dans les sta<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> football ou <strong>de</strong> basket, se mettent<br />

à crier à tue-tête "Machiah,<br />

Machiah", voici ce qu'écrit Adam<br />

Baroukh : " Ces cris n'ont aucune<br />

signification religieuse. Cela ne facilite<br />

en aucune manière la venue du<br />

Messie. On ne fait qu'éloigner ainsi<br />

le public <strong>de</strong> l'amour, <strong>de</strong> la paix, <strong>de</strong> la<br />

tradition, <strong>de</strong> la religion et <strong>de</strong> toute<br />

solidarité humaine ".<br />

Consommation<br />

Adam Baroukh évoque - après bien<br />

<strong>de</strong>s décisionnaires ( posskim ) et <strong>de</strong>s<br />

plus célèbres, le cas <strong>de</strong> magasins qui<br />

affichent sur leurs <strong>de</strong>vantures le prix<br />

<strong>de</strong> tel article 99, 99 chekels . " Il y a là<br />

- écrit le regretté journaliste - tromperie.<br />

On se livre ainsi à un véritable vol.<br />

Car il ne s'agit en l'espèce que <strong>de</strong><br />

pousser à l'achat et d'augmenter la<br />

consommation. Or le judaïsme est<br />

opposé à tous les excès : ceux <strong>de</strong> la<br />

nourriture, du sexe, <strong>de</strong>s affaires , <strong>de</strong>s<br />

prières et <strong>de</strong>s jeunes, y compris d'ailleurs<br />

les excès en matière <strong>de</strong> charité"<br />

Tsédaka<br />

A propos <strong>de</strong> tsedaka justement,<br />

Adam Baroukh relate la lettre que lui<br />

a expédiée un administrateur <strong>de</strong> synagogue<br />

qui lui écrit pour se plaindre<br />

<strong>de</strong> ce que les gens donnent parfois<br />

<strong>de</strong>s pièces jaunes à la caisse du lieu<br />

<strong>de</strong> culte et que cela représente un surcroît<br />

<strong>de</strong> travail alors que les sommes<br />

données ne le justifient pas.<br />

Voici la réponse que lui a faite le<br />

journaliste- rabbin : " La halakha<br />

<strong>de</strong>puis toujours vous interdit <strong>de</strong> refuser<br />

le don, fût-ce d'un centime, même<br />

si cela vous impose une surcharge <strong>de</strong><br />

travail. Pourquoi ? Parce que la tsédaka<br />

est un acte spirituel plus qu'une<br />

action financière. Elle signifie solidarité<br />

avec le pauvre et le nécessiteux.<br />

Elle est purification <strong>de</strong> l'être. Elle est<br />

un acte <strong>de</strong> solidarité".<br />

V.M


Une girouette nommée<br />

Avraham Burg<br />

Pas <strong>de</strong> doute : cet homme se<br />

croit profond et intelligent<br />

alors qu'il n'est qu'ironique<br />

et stupi<strong>de</strong>. Il est <strong>de</strong>venu en<br />

très peu <strong>de</strong> temps l'homme<br />

le plus cynique du<br />

panorama politique israélien. Voilà six<br />

ans, après qu'il ait occupé les postes les<br />

plus importants dans la société -<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Knesset, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

l'Agence juive, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

l'Organisation sioniste mondiale - il<br />

avait un beau matin annoncé avec<br />

fracas qu'il ne croyait plus ni en Dieu,<br />

ni à l'action politique, encore moins au<br />

sionisme. Et qu'il décidait donc <strong>de</strong><br />

quitter le mon<strong>de</strong> politique pour celui<br />

<strong>de</strong>s affaires. On parla <strong>de</strong> lui dans les<br />

Avraham Burg<br />

gazettes durant quelques jours puis il<br />

retomba dans le néant médiatique d'où,<br />

en vérité, il n'aurait jamais dû sortir et<br />

dans lequel, sans doute, il <strong>de</strong>vait se<br />

sentir chez lui comme disait<br />

Clemenceau.<br />

Membre du parti travailliste durant<br />

<strong>de</strong>s années, il avait la particularité <strong>de</strong><br />

porter ostensiblement une kippa mais<br />

ses collègues savaient ou <strong>de</strong>vinaient<br />

qu'elle n'avait pas, pour lui, la moindre<br />

signification religieuse. Les rabbins s'en<br />

amusaient et les journalistes s'en<br />

moquaient. Peut-être la portait-il, cette<br />

kippa, pour se distinguer dans une<br />

formation politique au sein <strong>de</strong> laquelle<br />

il y avait à l'époque nombre <strong>de</strong> petits<br />

pères Combe, en version israélienne,<br />

qui bouffaient du rabbin matin et soir.<br />

Il était le fils d'un <strong>de</strong>s hommes les<br />

plus flamboyants (et les plus<br />

machiavéliques) <strong>de</strong> la classe politique<br />

du pays :Yossef Burg. Son père avait<br />

été l'un <strong>de</strong>s fondateurs du parti national<br />

religieux. Il faisait et défaisait les<br />

gouvernements parce que son<br />

minuscule parti était indispensable à<br />

tout candidat au poste <strong>de</strong> premier<br />

ministre. Et c'est ainsi que les<br />

gouvernements passaient et Yossef était<br />

toujours ministre. Inamovible. Tantôt le<br />

portefeuille <strong>de</strong>s cultes, tantôt celui <strong>de</strong><br />

l'Intérieur. Comme beaucoup au sein<br />

<strong>de</strong> sa formation, Yossef Burg était un<br />

intrigant hors pair. Il savait<br />

beaucoup promettre et, à<br />

l'heure <strong>de</strong> tenir, il s'en<br />

sortait par une pirouette<br />

et par un <strong>de</strong> ces mots<br />

d'humour dont il avait le<br />

secret. C'est qu'il était sans<br />

doute - avec M. Lévi<br />

Eshkol, l'ancien premier<br />

ministre- le meilleur<br />

spécialiste <strong>de</strong> l'humour<br />

juif. Voici, à titre<br />

d'exemple, <strong>de</strong>ux mots<br />

d'esprit qu'il m'a tenus un<br />

jour : “La démocratie est<br />

une très belle chose mais<br />

il est dommage qu'elle soit<br />

enlaidie par les élections”<br />

; d'un collègue, membre <strong>de</strong> la Knesset,<br />

il disait : “Je ne sais pourquoi il m'en<br />

veut tellement, je ne lui ai pourtant<br />

rendu aucun service”.<br />

Le fils, Avraham, lui, est - c'est sûr -<br />

dénué du moindre gramme d'humour.<br />

Sans quoi , aurait-il, tout honte bue,<br />

agressé, le 6 août <strong>de</strong>rnier, la société<br />

israélienne en tenant au journal<br />

Maariv, les déclarations les plus antisionistes<br />

que l'on ait jamais pu proférer<br />

? On a scrupule à publier ici <strong>de</strong>s propos<br />

que l'on ne trouve d'ordinaire que dans<br />

<strong>de</strong>s gazettes extrémistes ou bien encore<br />

dans la bouche d'un certain nombre <strong>de</strong><br />

personnages politiques, tels -<br />

récemment - M. <strong>de</strong> Villepin, qui<br />

<strong>ISRAËL</strong><br />

cherche à flatter les réflexes <strong>de</strong> la<br />

banlieue parisienne.<br />

Résumons : M.Burg s'en prend avec<br />

violence aux communautés juives (et<br />

d'abord à celles <strong>de</strong>s Etats-Unis) qui ne<br />

voient pas, selon lui, que la démocratie<br />

israélienne n'existe plus. M.Burg<br />

rappelle qu'il a cessé <strong>de</strong> croire en Dieu<br />

et qu'il ne porte la kippa que comme<br />

signe d'i<strong>de</strong>ntité culturelle. Le rabbinat<br />

n'est, selon lui, qu'une médiocre<br />

institution et une construction <strong>de</strong><br />

nature “catholique”. “Quelle différence,<br />

dit-il, y aurait-il dans ce pays si le chef<br />

du gouvernement était juif ou arabe ?<br />

L'essentiel est que le meilleur gagne !<br />

Construisons la nouvelle réalité : peutêtre<br />

la meilleure solution est-elle, en<br />

effet, que le premier ministre soit<br />

arabe!”<br />

L'entretien est titré par le rédacteur<br />

en chef du quotidien Maariv “ Vous<br />

souvenez-vous <strong>de</strong> moi ?”.<br />

Les Israéliens se souviennent surtout<br />

du fait que l'homme qui parle dans ces<br />

hauteurs morales ( gvoha, gvoha, disait<br />

le prophète biblique ) a refusé, durant<br />

<strong>de</strong>s années, <strong>de</strong> rendre à l'Etat la<br />

voiture officielle mise à sa disposition<br />

quand il avait <strong>de</strong>s responsabilités. Ce<br />

qui signifie que chez M.Burg, le<br />

courtisan qu'il était craignait<br />

essentiellement <strong>de</strong> s'éloigner <strong>de</strong> son<br />

portefeuille.<br />

M.Burg est à l'évi<strong>de</strong>nce, ivre<br />

d'orgueil. Il souffre d'hydropisie, cette<br />

maladie <strong>de</strong> la grenouille qui voulait se<br />

faire plus grosse que le bœuf. Dans le<br />

dictionnaire israélien <strong>de</strong>s girouettes<br />

Avraham Burg aura une place <strong>de</strong> choix.<br />

En lisant l'entretien <strong>de</strong> M. Burg, j'ai<br />

pensé à une formule du poète Khalil<br />

Gibrane, considéré comme le Victor<br />

Hugo du mon<strong>de</strong> arabe : “La sagesse<br />

cesse d'être sagesse quand elle <strong>de</strong>vient<br />

trop fière pour pleurer, trop grave pour<br />

rire, et trop imbue <strong>de</strong> soi pour<br />

rechercher autre chose que soi”.<br />

V.M<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 17


<strong>ISRAËL</strong><br />

Les secrets<br />

du Mossad<br />

Quels qu'aient été, ces<br />

<strong>de</strong>rnières années, ses<br />

quelques échecs, le<br />

Mossad continue à<br />

inspirer un grand<br />

nombre <strong>de</strong><br />

journalistes, d'écrivains et<br />

d'enquêteurs. On publie encore un<br />

peu partout à travers le mon<strong>de</strong> le<br />

récit <strong>de</strong> ses opérations et <strong>de</strong> ses<br />

exploits. Ces récits sont parfois<br />

répétitifs. On nous rappelle pour la<br />

énième fois comment les James<br />

Bond israéliens ont réussi à enlever<br />

Eichmann du village argentin où il<br />

se cachait et comment Elie Cohen<br />

était parvenu à espionner et à<br />

révéler les secrets les mieux tardés<br />

du gouvernement syrien.<br />

C'est au <strong>de</strong>meurant ce que<br />

viennent <strong>de</strong> faire, entre autres, <strong>de</strong>ux<br />

auteurs israéliens dans le livre édité<br />

à Tel Aviv au mois d'août et qui est<br />

sans doute appelé à être traduit aux<br />

Etats-Unis et en Europe notamment<br />

(Hamossad. Hamivtzaïm haguedolim.<br />

Editions Yedioth Sfarim.<br />

2010). Les <strong>de</strong>ux auteurs ne sont<br />

assurément pas <strong>de</strong>s débutants : l'un<br />

Michaël Bar-Zohar est un<br />

18 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

professeur d'université, ancien<br />

député et auteur d'un grand nombre<br />

d'ouvrages politiques ; l'autre,<br />

Nissim Michal, fut directeur <strong>de</strong> la<br />

télévision israélienne et a été<br />

couronné en 2006 du prix Sokolov<br />

<strong>de</strong>stiné à <strong>de</strong>s professionnels du<br />

journalisme et <strong>de</strong> la communication.<br />

Les <strong>de</strong>ux auteurs rappellent, c'est<br />

vrai, dans leur livre, les grands<br />

événements qui, tout au long <strong>de</strong><br />

l'histoire, ont donné au Mossad la<br />

réputation qui fut la sienne. Ils<br />

rappellent les grands succès qui<br />

rendirent célèbre le Mossad :<br />

l'obtention, en avril 1956 du<br />

discours prononcé par<br />

Khrouchtchev, alors que toutes les<br />

centrales d'espionnage étaient<br />

prêtes à le payer cher ; la guerre<br />

menée durant <strong>de</strong>s années par Isser<br />

Michaël Bar-Zohar Nissim Michal<br />

PAR MYRIAM PUJOL<br />

Harel, le chef du Mossad, contre<br />

les savants nazis qui avaient trouvé<br />

refuge dans la capitale égyptienne;<br />

l'élimination méthodique <strong>de</strong> tous les<br />

terroristes qui avaient pris une part<br />

quelconque, en septembre 1972,<br />

dans l'assassinat <strong>de</strong>s athlètes<br />

israéliens à Munich.<br />

Mais Bar Zohar et Michal ne<br />

racontent pas seulement les gran<strong>de</strong>s<br />

heures <strong>de</strong> la Centrale israélienne.<br />

"De nombreuses années s'écouleront avant que<br />

d'autres opérations, grandioses et décisives, soient<br />

portées à la connaissance du public".<br />

Ils rappellent que la crise du<br />

Mossad a commencé dans les<br />

années 90. Ils repèrent parmi les<br />

grands échecs <strong>de</strong>s espions d'Israël<br />

le fait que l'Iran travaille <strong>de</strong>puis <strong>de</strong><br />

longues années à se doter <strong>de</strong> l'arme<br />

atomique et que les services<br />

israéliens n'en aient rien su. Parmi<br />

les échecs, il y a les opérations<br />

menées par le Mossad en Jordanie,<br />

au Caire en 1954, en Norvège et,<br />

plus près <strong>de</strong> nous, à Dubaï. Les<br />

auteurs considèrent qu'il est naturel<br />

que les échecs du Mossad soient<br />

rendus publiques très vite alors que<br />

les réussites restent secrètes, par la<br />

force <strong>de</strong>s choses, durant longtemps:<br />

"De nombreuses années s'écouleront<br />

avant que d'autres opérations,<br />

grandioses et décisives, soient<br />

portées à la connaissance du<br />

public".<br />

Evoquons ici pour nos lecteurs un<br />

certain nombre d'opérations<br />

racontées par les auteurs. On<br />

apprend entre autres qu'en janvier<br />

2010, <strong>de</strong>s ingénieurs iraniens


travaillant à la fabrication <strong>de</strong> la<br />

bombe d'Ahmadinejad furent tués :<br />

" Mais la guerre secrète qu'Israël<br />

mène par tous les moyens contre la<br />

menace iranienne se poursuit. Elle<br />

est aujourd'hui au premier rang <strong>de</strong>s<br />

préoccupations <strong>de</strong>s responsables du<br />

Mossad".Les auteurs ajoutent à ce<br />

propos : " Qu'il soit cependant bien<br />

clair que le Mossad peut retar<strong>de</strong>r<br />

l'entreprise atomique <strong>de</strong> l'Iran et lui<br />

porter <strong>de</strong>s coups durs mais il ne<br />

pourra pas l'éradiquer totalement<br />

<strong>de</strong> la carte "<br />

Voici ce qu'ajoutent à cet égard<br />

les <strong>de</strong>ux auteurs : L'un <strong>de</strong>s chefs du<br />

Mossad, Méir Dagan, a été qualifié,<br />

au début <strong>de</strong> l'année 2010, par le<br />

journal égyptien Al Ahram <strong>de</strong> "<br />

superman israélien ". Le journaliste<br />

Achraf Aboukhol écrivait dans les<br />

colonnes <strong>de</strong> son journal : "Sans<br />

Dagan, le programme atomique<br />

iranien aurait été opérationnel<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années. Durant les sept<br />

<strong>de</strong>rnières années, Dagan a porté au<br />

programme iranien <strong>de</strong>s coups qui<br />

ont incontestablement retardé ses<br />

réalisations ".<br />

Au nombre <strong>de</strong>s grands succès du<br />

Mossad, les auteurs citent<br />

l'atterrissage dans un aéroport<br />

israélien, en 1966, à la veille <strong>de</strong> la<br />

guerre <strong>de</strong>s Six Jours, d'un Mig 21 ;<br />

l'enlèvement en Italie <strong>de</strong><br />

Mor<strong>de</strong>khay Ouanounou qui voulait<br />

vendre au plus offrant, en Europe,<br />

<strong>de</strong>s secrets sur le site atomique<br />

israélien ; l'élimination du savant<br />

“Je veux les juifs d’Ethiopie”<br />

<strong>ISRAËL</strong><br />

allemand qui avait fabriqué pour<br />

Saddam Hussein en Irak le canon<br />

le plus long <strong>de</strong> l'histoire militaire ;<br />

les opérations consistant à sortir<br />

d'Ethiopie les juifs du pays.<br />

Le plus grand coup d'éclat fut<br />

cependant la <strong>de</strong>struction, à la fin <strong>de</strong><br />

l'année 2007, du site atomique<br />

syrien, mis au point grâce entre<br />

autres à la Corée du Nord.<br />

Mais <strong>de</strong> toutes les opérations<br />

relatées par les auteurs, on préfère<br />

celle dont l'objectif était <strong>de</strong> sortir au<br />

nez et à la barbe <strong>de</strong>s autorités<br />

syriennes, les jeunes filles juives<br />

<strong>de</strong>meurées à Damas et désespérées<br />

<strong>de</strong> pouvoir trouver <strong>de</strong>s maris juifs.<br />

Un commando <strong>de</strong> marins entreprit,<br />

entre septembre 1972 et avril 1973,<br />

vingt opérations <strong>de</strong>stinées à<br />

ramener en Israël ces jeunes filles<br />

cherchant à fon<strong>de</strong>r une famille.<br />

Le problème se posa alors - selon<br />

les auteurs - <strong>de</strong> savoir si le Mossad<br />

était <strong>de</strong>venu également un bureau<br />

<strong>de</strong> mariages et si les espions<br />

s'étaient déguisés en shdkhanim, en<br />

marieurs.<br />

Et la réponse fut : oui !<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 19


FIGURES<br />

Un entretien inattendu<br />

avec Elie Wiesel<br />

De passage à <strong>Paris</strong> pour la sortie <strong>de</strong> son <strong>de</strong>rnier livre " Otage " (Ed. Grasset), Elie Wiesel a reçu Information juive.<br />

Il répond ci-<strong>de</strong>ssous à une sorte <strong>de</strong> " questionnaire Proust ".<br />

Témoignages, romans, essais :<br />

Vous avez écrit plusieurs dizaines <strong>de</strong><br />

livres. Avez-vous encore peur <strong>de</strong> la page<br />

blanche ?<br />

Elie Wiesel : Bien sûr, toujours. La<br />

page blanche me tétanise, c'est pour<br />

cela que j'écris toujours un livre avant<br />

d'envoyer le précé<strong>de</strong>nt manuscrit à<br />

mon éditeur. Ce n'est que quand j'ai<br />

commencé une nouvelle histoire que<br />

je peux livrer la précé<strong>de</strong>nte.<br />

I.J : Quand savez-vous qu'un ouvrage est<br />

terminé ?<br />

E.W : Sur un même livre, j'écris<br />

trois moutures différentes. La<br />

première version est toujours d'une<br />

gran<strong>de</strong> liberté. Je laisse ma plume<br />

écrire, elle court sur le papier. Je ne<br />

me relis pas avant d'avoir fini<br />

l'histoire. Les <strong>de</strong>uxième et troisième<br />

moutures sont agrémentées et<br />

corrigées. Je relis beaucoup, je coupe,<br />

ew©Rudy Waks<br />

20 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

Elie Wiesel<br />

je resserre le récit. Je crois beaucoup<br />

à la con<strong>de</strong>nsation. Je pense que le<br />

secret <strong>de</strong> la justesse est dans la<br />

concision du récit. Il gagne en<br />

puissance.<br />

I.J : Il y a 52 ans, vous avez publié votre<br />

premier livre " La nuit ", témoignage sur<br />

votre expérience concentrationnaire.<br />

Pensez-vous pouvoir aujourd'hui encore<br />

restituer la même force d'écriture ?<br />

E.W : Je ne me pose pas cette<br />

question. Je crois à la sincérité <strong>de</strong> la<br />

fiction et à la force romanesque.<br />

Ensuite c'est l'affaire du lecteur.<br />

I.J : Si vous étiez un héros <strong>de</strong> la Bible,<br />

qui seriez-vous ?<br />

E.W : Sans doute Itzhak. Vous<br />

ren<strong>de</strong>z-vous compte : être ligoté sur<br />

l'autel du sacrifice par son propre<br />

père. Il y a toujours eu dans la<br />

ligature d'Itzhak, quelque chose qui<br />

m'a toujours interpellé. Itzhak a été<br />

élevé par sa mère. La nuit, il rêvait <strong>de</strong><br />

pouvoir être avec son père, <strong>de</strong> passer<br />

du temps avec lui et quand il passe<br />

C'est le calendrier juif qui me fascine, cette<br />

succession immuable et sans faille <strong>de</strong> célébrations.<br />

trois jours et trois nuits seul avec lui,<br />

il se rend compte que c'est pour être<br />

sacrifié. Il y a quelque chose <strong>de</strong><br />

profondément poignant et tragique.<br />

De façon générale, il y a quelque<br />

chose <strong>de</strong> tragique dans le <strong>de</strong>stin<br />

d'Itzhak. A la fin <strong>de</strong> sa vie, son fils<br />

Jacob a profité <strong>de</strong> sa cécité pour<br />

dérober à son frère le droit d'ainesse.<br />

I.J : Si vous étiez une lettre <strong>de</strong><br />

l'alphabet hébraïque….<br />

E.W : Je n'oserai pas répondre<br />

Jérusalem parce que c'est impossible<br />

mais comment ne pas la citer. C'est le<br />

centre d'Israël, le cœur du mon<strong>de</strong> et<br />

<strong>de</strong> la Terre. Je n'oublierais jamais la<br />

première fois que j'ai visité Jérusalem.<br />

C'était en 1949. Je n'y avais jamais<br />

posé le pied et pourtant j'avais la<br />

sensation <strong>de</strong> la connaître déjà. C'était<br />

un moment particulier, je suis resté<br />

comme sans voix.<br />

I.J : Si vous étiez une fête juive ?<br />

E.W : Je répondrais toutes. Pessah,<br />

Rosh Hashana, Souccot, j'aime toutes<br />

les fêtes. Mais plus que tout cela c'est<br />

le calendrier juif qui me fascine, cette<br />

succession immuable et sans faille <strong>de</strong><br />

célébrations. Dans les temps anciens,<br />

il y avait un tribunal qui décidait


quand les juifs <strong>de</strong>vaient célébrer Rosh<br />

Ho<strong>de</strong>sh ( la néoménie ) . Il <strong>de</strong>vait y<br />

avoir <strong>de</strong>ux témoins qui se<br />

rendaient au sommet d'une<br />

montage pour attester <strong>de</strong> la<br />

nouvelle lune, ils <strong>de</strong>vaient<br />

allumer <strong>de</strong>s flambeaux pour<br />

communiquer avec ceux restés<br />

en bas et les avertir. Tout cela<br />

était très sérieux mais aussi<br />

très complexe. Ils n'avaient pas<br />

le droit à l'erreur. S'ils<br />

commettaient une erreur c'est<br />

la suite du calendrier qui s'en<br />

trouver faussée.<br />

I.J : Et enfin si vous étiez une<br />

tradition juive…<br />

E.W : la Tsédaka. La Tsédaka<br />

c'est la charité, la compassion,<br />

la générosité. Aujourd'hui tous<br />

ces mots sont galvaudés mais<br />

ils sont nobles et beaux. Il faut<br />

toujours répondre à celui qui vous<br />

L'homme qui vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une pièce, qui sait<br />

si ce n'est pas le Prophète Elie ?<br />

ON NOUS ÉCRIT :<br />

Des critiques excessives<br />

Otage<br />

J'ai été particulièrement choqué par l'article <strong>de</strong> M.<br />

Millière paru dans le <strong>de</strong>rnier numéro d'Information<br />

juive et je tiens à vous faire part <strong>de</strong> mon mécontentement.<br />

Cet article, en effet, n'est pas présenté comme une "<br />

opinion " et sa place au début <strong>de</strong> la publication peut<br />

laisser penser qu'il s'agit d'un éditorial reflétant le point<br />

<strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong> votre journal. J'espère qu'il<br />

n'en est rien.<br />

Première remarque : le titre accrocheur ("Comme si<br />

se préparait une secon<strong>de</strong> Shoah") est sans aucun rapport<br />

avec la réalité et mérite, selon moi, d'être mis sur<br />

le même plan que les élucubrations <strong>de</strong> ceux dont parle<br />

M. Millière et qui évoquent "le génoci<strong>de</strong>" <strong>de</strong>s Palestiniens.<br />

Entre la critique <strong>de</strong> la politique du gouvernement<br />

FIGURES<br />

tend la main. Quand vous êtes au<br />

Mur à Jérusalem et que vous priez,<br />

l'homme qui vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une pièce,<br />

qui sait si ce n'est pas le Prophète<br />

Elie ?<br />

Propos recueillis<br />

par Sandra Bensimon<br />

1975. New York. Shaltiel Feigenberg, juif américain et mo<strong>de</strong>ste conteur est enlevé<br />

en plein jour à Brooklyn. Cette première prise d'otage sur le sol américain fait la une<br />

<strong>de</strong>s médias internationaux. Cloitré dans une cave, les yeux bandés, Shaltiel ne comprend<br />

toujours pas ce qui lui arrive. Sans notion du temps extérieur qui s'écoule,<br />

l'otage perd pied. Au fil du récit, le narrateur se réfugie dans son passé. Alors qu'ils<br />

s'enfoncent dans la solitu<strong>de</strong>, les souvenirs remontent à la surface : La déportation<br />

du ghetto <strong>de</strong> Davarowsk, sa ville natale en Transylvanie, celles <strong>de</strong> son père et <strong>de</strong><br />

son oncle, rescapés d'Auschwitz, sa propre survie enfant dans la cave d'un officier<br />

allemand, la libération <strong>de</strong> la ville par l'armée rouge, la fuite clan<strong>de</strong>stine <strong>de</strong> son frère<br />

ainé en URSS pour servir la Révolution mais aussi l'arrivée aux Etats-Unis. " Otage"<br />

est un roman à clé qui plonge dans les affres <strong>de</strong> l'âme humaine. Comment l'homme<br />

confronté à lui-même réussit à résister ? En toile <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> ce drame, le conflit<br />

israélo-palestinien. S.B<br />

<strong>de</strong> M. Netanyahou- même violente et exagérée - et la<br />

préparation d'une Shoah, aucun parallèle ne peut être<br />

établi.<br />

Deuxième remarque : la façon dont M. Millière parle<br />

du prési<strong>de</strong>nt Obama ("le prési<strong>de</strong>nt le plus dangereux<br />

que les Etats-Unis aient jamais eu" et "un ennemi d'Israël")<br />

est à mon avis inadmissible. Son seul tort - pour<br />

M. Millière et ses amis - est <strong>de</strong> n'être pas un inconditionnel<br />

<strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> M. Netanyahou et <strong>de</strong> tenter<br />

<strong>de</strong> régler par le compromis le conflit israélo-palestinien,<br />

ce qui est la seule option juste et raisonnable,<br />

même s'il s'agit d'une entreprise bien difficile. Il y a<br />

certes beaucoup <strong>de</strong> vrai dans ce que M. Millière dit<br />

<strong>de</strong>s mensonges et <strong>de</strong>s manipulations <strong>de</strong>stinés à diaboliser<br />

Israël. Faut-il pour autant, ainsi qu'il le<br />

conseille à Israël, ne rien cé<strong>de</strong>r et s'opposer à la création<br />

d'un Etat palestinien ? C'est là, en vérité, mépriser<br />

les droits <strong>de</strong>s Palestiniens et aller contre les intérêts<br />

d'Israël à long terme (…).<br />

Edmond David<br />

54.000 Nancy<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 21


REPORTAGE<br />

Carnet <strong>de</strong> voyage :<br />

Heureux comme un juif en Géorgie !<br />

Avant le 14 mai <strong>de</strong>rnier, la<br />

Géorgie n’évoquait pour<br />

moi qu’une guerre-éclair<br />

avec la Russie en août 2008<br />

et un film israélien hilarant,<br />

“Mariage Tardif”, dans<br />

lequel une famille <strong>de</strong> gruzinim, juifs<br />

géorgiens émigrés en Israël, grégaires et<br />

primaires à souhait, faisaient tout pour<br />

empêcher le héros d’épouser une jolie<br />

juive marocaine divorcée. J’en avais<br />

22 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

hommage aux populations démunies<br />

vivant le long <strong>de</strong> l’oléoduc, véritable poule<br />

aux œufs d’or du pays dont ils ne voient<br />

pourtant pas les fruits.<br />

Je rencontre également une jeune<br />

femme, Katia Kotrikaze, directrice à 28<br />

ans <strong>de</strong> la première chaîne caucasienne,<br />

chaîne <strong>de</strong> télévision russophone<br />

récemment supprimée du bouquet<br />

satellitaire français Eutelsat. Elle y voit<br />

bien sûr la main <strong>de</strong>s Russes, et non une<br />

Ce petit pays <strong>de</strong> 4,5 millions d'habitants, charnière<br />

entre l'Europe et l'Asie, a connu <strong>de</strong>s dizaines<br />

d'invasions au cours <strong>de</strong> son histoire (mongols, turcs<br />

perses, et bien sûr russe), luttant sans cesse pour<br />

conserver son i<strong>de</strong>ntité.<br />

déduit que les Géorgiens étaient<br />

nationalistes, traditionnels à la limite <strong>de</strong><br />

l’archaïsme, pas si éloignés <strong>de</strong>s parrains<br />

siciliens ou yougoslaves, la grossièreté et<br />

le burlesque en plus.<br />

Par un semi-hasard, me voici<br />

embarquée dans un voyage organisé par<br />

le gouvernement géorgien et son<br />

conseiller politique, Raphäel Glucksman,<br />

fils du philosophe, engagé <strong>de</strong>puis<br />

plusieurs années dans la lutte pour la<br />

liberté <strong>de</strong>s peuples du Caucase, contre<br />

l’hégémonie russe. Le but <strong>de</strong> ce voyage<br />

était d’assister à une nuit du<br />

photojournalisme organisée en<br />

partenariat avec le fameux festival d’Arles<br />

et d’inaugurer la maison <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong><br />

Tbilissi : un joli immeuble début <strong>de</strong><br />

siècle, fraîchement restauré sur la place<br />

<strong>de</strong> la liberté, ex-place Lénine, tout un<br />

symbole… Dans ce lieu <strong>de</strong>stiné à la<br />

liberté d’expression, colloques et<br />

expositions artistiques sont à l’honneur.<br />

Rena Effendi, photographe azérie<br />

engagée, dont le travail est censuré dans<br />

son pays, reçoit ce soir là le prix Magnum<br />

du jeune photographe caucasien. Son<br />

exposition est un puissant voyage<br />

poético-social en noir et blanc,<br />

misérabiliste diront certains, qui rend<br />

simple décision commerciale. Au<br />

len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> notre arrivée doit s’ouvrir<br />

le procès qui déci<strong>de</strong>ra <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong> la<br />

chaîne, provisoirement condamnée à se<br />

contenter d’une diffusion sur Internet…<br />

15 mai. Début du colloque sur les<br />

rapports entre la Géorgie et l’Europe. Le<br />

message est clair. Le survitaminé<br />

prési<strong>de</strong>nt Mikhaïl Sakachvili, qui nous<br />

Une vue générale <strong>de</strong> la capitale<br />

PAR HÉLÈNE HADAS-LEBEL<br />

fait l’honneur d’une visite éclair en<br />

pleines élections municipales, ouvre la<br />

discussion en rappelant combien les<br />

valeurs <strong>de</strong> la jeune démocratie<br />

géorgienne, déjà membre du Conseil <strong>de</strong><br />

l’Europe, aspire à se rapprocher <strong>de</strong> toutes<br />

les manières possibles, <strong>de</strong> l’Union<br />

européenne dont elle partage les valeurs.<br />

Discussions sympathiques mais vœux<br />

pieux quand on sait que la candidature<br />

d’entrée <strong>de</strong> la Géorgie dans l’union<br />

européenne n’est nulle part inscrite à<br />

l’ordre du jour, loin encore <strong>de</strong>rrière la<br />

Moldavie, l’Ukraine ou la Turquie !)<br />

Au gré <strong>de</strong> mes promena<strong>de</strong>s dans<br />

Tbilissi, la capitale, je découvre une ville<br />

romantique et ombragée, chérie <strong>de</strong>s<br />

poètes russes Lermontov et Pouchkine,<br />

aux influences mêlées : maisons décaties<br />

à <strong>de</strong>ux étages et aux balcons <strong>de</strong> bois<br />

ouvragés évoquant la Turquie, enserrées<br />

entre rivière et collines verdoyantes. Mais<br />

aussi, larges ronds-points et gran<strong>de</strong>s<br />

artères pré-soviétiques, bordées <strong>de</strong><br />

boutiques, d’un théâtre coquet, d’une<br />

gran<strong>de</strong> université et <strong>de</strong> l’imposant<br />

Parlement <strong>de</strong>vant lequel toute occasion<br />

est bonne pour manifester !<br />

Je me dirige enfin vers la synagogue :<br />

un haut bâtiment <strong>de</strong> brique rouge datant


<strong>de</strong> 1904, dans une jolie rue arborée aux<br />

trottoirs défoncés, qui mène aux bains <strong>de</strong><br />

soufre publics et au fleuve, à <strong>de</strong>ux pas<br />

d’une mosquée et d’une église. L’office<br />

du samedi matin est fini <strong>de</strong>puis plus<br />

d’une heure mais un homme d’une<br />

soixantaine d’années, le regard bleu<br />

délavé, me propose placi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> me<br />

faire visiter les lieux : fraîchement<br />

restauré, le bâtiment héberge en fait <strong>de</strong>ux<br />

synagogues : celle du premier étage n’est<br />

ouverte que pour les gran<strong>de</strong>s fêtes. Dans<br />

le même quartier, on trouve aussi une<br />

école juive, un mikhvé, une boucherie et<br />

une épicerie cachère.<br />

L’une <strong>de</strong>s plus anciennes minorités<br />

du pays, la présence <strong>de</strong> Juifs en<br />

Géorgie remonterait à l’antiquité :<br />

dans le traité Roch Hachana, le<br />

Talmud fait d’ailleurs mention d’une<br />

communauté que Rabbi Akiva serait<br />

allé visiter. La légen<strong>de</strong> veut que <strong>de</strong>s<br />

exilés du royaume <strong>de</strong> Juda, après la<br />

<strong>de</strong>struction du premier temple par<br />

Nabucho-donosor, s’y soient installés.<br />

De là proviendrait le nom qu’ils<br />

s’attribuent : les guriyim ou<br />

lionceaux, emblème du royaume <strong>de</strong><br />

Juda. En 1270, le grand voyageur<br />

vénitien Marco Polo parle <strong>de</strong><br />

“l’influence <strong>de</strong>s marchands juifs dans<br />

les villes <strong>de</strong> Géorgie”. A l’exception<br />

d’une vague <strong>de</strong> persécutions au XVè<br />

siècle, les Juifs géorgiens ont toujours<br />

connu une liberté <strong>de</strong> culte et<br />

servaient les seigneurs féodaux du<br />

coin au même titre que le reste <strong>de</strong> la<br />

population.<br />

Cela change au 19ème siècle, avec<br />

l’annexion du pays par la Russie : les<br />

Russes exportent leur antisémitisme et<br />

votent une mesure d’expulsion en 1835<br />

qu’ils doivent abandonner, face aux<br />

violentes protestations locales. Rejoints<br />

progressivement par <strong>de</strong>s Juifs ashkénazes<br />

venus <strong>de</strong> Russie, les juifs géorgiens sont<br />

bien distincts ; ils ont leur propre langue<br />

et culture : le kivrouli, un mélange <strong>de</strong><br />

géorgien, langue caucasienne à<br />

l’alphabet unique très ancien, et d’hébreu.<br />

La première organisation sioniste <strong>de</strong><br />

Géorgie est créée en 1897, créant <strong>de</strong>s<br />

liens entre ces juifs <strong>de</strong> culture si différente.<br />

Quatre ans plus tard, le premier congrès<br />

<strong>de</strong>s Sionistes du Caucase se tient à<br />

Tbilissi. En 1918, lors <strong>de</strong> la brève<br />

indépendance <strong>de</strong> la Géorgie (à nouveau<br />

sous le joug soviétique, dès 1921), les<br />

Juifs géorgiens prennent fait et cause<br />

pour la monarchie, tandis que ceux venus<br />

<strong>de</strong> Russie soutiennent la révolution.<br />

S’ouvrent alors écoles, journaux,<br />

synagogues, et même un musée<br />

ethnographique et historique juif (1933),<br />

fermé en 1951 par les Soviétiques.<br />

Pendant la secon<strong>de</strong> guerre mondiale,<br />

beaucoup meurent sur le front russe.<br />

Tandis que <strong>de</strong>s Juifs d’Ukraine ou <strong>de</strong><br />

Russie se réfugient dans les montagnes<br />

du Caucase et en Géorgie pour fuir la<br />

botte nazie, comme ce fut le cas <strong>de</strong> la<br />

mère du charmant monsieur qui me<br />

servait <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>, à la synagogue <strong>de</strong> la rue<br />

La synagogue <strong>de</strong> Tbilissi<br />

Kozeveny. Dès les années 1970, <strong>de</strong>s Juifs<br />

géorgiens parviennent à émigrer au<br />

compte-goutte vers Israël, sous la pression<br />

<strong>de</strong> Golda Meïr et d’instances<br />

internationales. En 1991, après la chute<br />

du mur, <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> juifs<br />

géorgiens s’installent en Israël, aux Etats-<br />

Unis et au Canada. La communauté<br />

passe ainsi en une génération <strong>de</strong> 80 000<br />

à 10 000 juifs environ, la plupart vivant<br />

dans la capitale. Pendant la guerre <strong>de</strong><br />

2008, l’Agence juive vient au secours <strong>de</strong><br />

familles juives vivant à Gori -ville natale<br />

<strong>de</strong> Staline, bombardée alors par les<br />

Russes- parvenant à évacuer <strong>de</strong>ux cents<br />

d’entre eux vers Israël.<br />

REPORTAGE<br />

Ce petit pays <strong>de</strong> 4,5 millions<br />

d’habitants, charnière entre l’Europe et<br />

l’Asie, a connu <strong>de</strong>s dizaines d’invasions<br />

au cours <strong>de</strong> son histoire (mongols, turcs<br />

perses, et bien sûr russe), luttant sans<br />

cesse pour conserver son i<strong>de</strong>ntité. La<br />

récente poussée <strong>de</strong> fièvre nationaliste et<br />

chrétienne orthodoxe née après la chute<br />

du mur, a légèrement écorné la tradition<br />

millénaire <strong>de</strong> tolérance géorgienne. Des<br />

tensions sont apparues, mais elles<br />

<strong>de</strong>meurent marginales par rapport au<br />

reste <strong>de</strong> la région. Les Juifs jouissent<br />

d’une totale liberté <strong>de</strong> culte et d’aucune<br />

discrimination gouvernementale. Au<br />

contraire : en 2009, le prési<strong>de</strong>nt<br />

Mikhaïl Saakashvili a tenu à<br />

participer à l’inauguration <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>uxième synagogue <strong>de</strong> Tbilissi. Et<br />

son gouvernement compte <strong>de</strong>s<br />

ministres juifs, dont Temur<br />

Yakobashvili, vice-premier ministre<br />

en charge <strong>de</strong>s question d’intégration,<br />

présent au colloque.<br />

Quant à l’église orthodoxe, citons<br />

l’accord <strong>de</strong> respect et d’appui mutuel<br />

signé en 2001 avec la communauté<br />

juive, pour œuvrer pour la<br />

démocratie, la paix et la stabilité <strong>de</strong><br />

la région.<br />

Le voyage ne dure que quatre<br />

jours. Dommage, car le 26 mai, jour<br />

<strong>de</strong> l’indépendance géorgienne, a eu<br />

lieu un événement hors du<br />

commun, organisé par SOS<br />

Racisme et l’Union <strong>de</strong>s Etudiants<br />

Juifs <strong>de</strong> France : une marche vers<br />

Enguri et un concert à Zugdidi,<br />

immense camp <strong>de</strong> réfugiés situé à la<br />

lisière <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> démarcation <strong>de</strong><br />

l’Abkhazie. Cette région à l’ouest <strong>de</strong> la<br />

Géorgie est toujours occupée par<br />

l’armée russe <strong>de</strong>puis la guerre <strong>de</strong> 2008,<br />

qui viole <strong>de</strong> fait le cessez-le feu signé<br />

sous l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Nicolas Sarkozy. Là, 300<br />

Certaines causes attirent apparemment<br />

moins l'attention <strong>de</strong> la communauté<br />

internationale que d'autres<br />

000 réfugiés, chassés d’Abkhazie et<br />

d’Ossétie du Sud, campent toujours.<br />

Pour l’occasion, Jane Birkin, MC Solaar<br />

et Youssou N’Dour ont, entre autres,<br />

fait le déplacement. Certaines causes<br />

attirent apparemment moins l’attention<br />

<strong>de</strong> la communauté internationale que<br />

d’autres…<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 23


JUDAÏSME<br />

Alexandre Safran :<br />

la foi et la sagesse<br />

Notre ami Carol Iancu est professeur d'histoire<br />

contemporaine à l'université Paul Valéry à Montpellier<br />

et directeur <strong>de</strong> l'Ecole <strong>de</strong>s haites étu<strong>de</strong>s du judaïsme. Il<br />

avait publié, en 2007, publié une biographie <strong>de</strong> celui<br />

qui fut le grand rabbin <strong>de</strong> Roumanie puis le grand<br />

rabbin <strong>de</strong> Genève. C'est également à cette gran<strong>de</strong> figure<br />

<strong>de</strong> la pensée juive qu'il consacre un énorme volume qui<br />

a pour titre “Alexandre Safran ou la Shoah inachevée<br />

En dépit <strong>de</strong> la disparition<br />

déplorable <strong>de</strong> tout le fond<br />

d'archives <strong>de</strong> la<br />

correspondance<br />

d'Alexandre Safran dans<br />

sa fonction <strong>de</strong> grand<br />

rabbin <strong>de</strong> Roumanie, nous avons été en<br />

mesure <strong>de</strong> découvrir, et <strong>de</strong> réunir dans<br />

ce volume, un ensemble <strong>de</strong> documents<br />

exceptionnel par son ampleur, sa<br />

richesse, sa diversité et son originalité.<br />

Il eût, certes, été souhaitable <strong>de</strong><br />

poursuivre encore les recherches<br />

entreprises, mais la somme<br />

d'informations déjà recueillies mérite<br />

d'être d'emblée portée à la connaissance<br />

d'un vaste public <strong>de</strong> lecteurs. Elle<br />

contribue à mieux éclairer la<br />

personnalité d'Alexandre Safran et, en<br />

même temps, à mieux faire connaître le<br />

<strong>de</strong>stin <strong>de</strong>s Juifs roumains pendant la<br />

shoah.<br />

De nombreux points essentiels<br />

ressortent <strong>de</strong> la documentation réunie<br />

ici.<br />

- La continuité <strong>de</strong>s démarches<br />

(chtadlanout) menées par le grand<br />

rabbin, sans relâche et avec opiniâtreté,<br />

pour intercé<strong>de</strong>r auprès <strong>de</strong>s personnalités<br />

politiques roumaines. Les documents<br />

reproduits précisent les circonstancesmêmes<br />

du face-à-face entre Alexandre<br />

Safran et Ion Antonescu (que relatent<br />

<strong>de</strong>s notes <strong>de</strong> la DGP), celles <strong>de</strong> ses<br />

rencontres avec la reine-mère et le roi<br />

Michel (dont témoignent Zoltan Hirsch,<br />

Israel Levanon, Jacques Vergotti, le<br />

dossier <strong>de</strong> la Securitate, et le roi Michel<br />

lui même).<br />

24 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

- La multiplicité <strong>de</strong>s interventions<br />

d'Alexandre Safran auprès <strong>de</strong>s dignitaires<br />

religieux : auprès du patriarche Nicodim,<br />

du métropolite Tit Simedrea, <strong>de</strong> l'évêque<br />

Cizar (que relatent les notes <strong>de</strong> la DGP<br />

et du SSI, ainsi que les témoignages<br />

d'Israël Levanon, par exemple).<br />

- La relation privilégiée d'Alexandre<br />

Safran avec le nonce apostolique Andrea<br />

Cassulo, et sa rencontre bouleversante<br />

avec le métropolite B_lan, dont les<br />

démarches auprès d'Antonescu furent<br />

déterminantes dans l'annulation, en<br />

automne 1942, <strong>de</strong>s déportations prévues<br />

en Pologne (rapportées dans la<br />

correspondance du nonce avec le Saint<br />

Siège, dans les notes <strong>de</strong> la DGP et <strong>de</strong> la<br />

PCM, ainsi qu'au travers <strong>de</strong>s<br />

témoignages d'Israël Levanon, Arnold<br />

Schwefelberg, notamment).<br />

- L'importance <strong>de</strong>s activités d'Alexandre<br />

Safran au sein du Conseil juif<br />

clan<strong>de</strong>stin (Sfatul evreiesc) qui se<br />

réunissait dans sa propre maison (dont<br />

témoignent Wilhelm Fil<strong>de</strong>rman, Arnold<br />

Schwefelberg, Itzhac Artzi, M.H. Bady).<br />

Carol Iancu<br />

PAR CAROL IANCU<br />

en Roumanie”. Ce livre publié par les éditions Hasefer<br />

<strong>de</strong> Bucarest contient un grand nombre d'archives, <strong>de</strong><br />

documents, <strong>de</strong> correspondances, <strong>de</strong> témoignages et<br />

d'articles <strong>de</strong> presse qui éclairent la personnalité du grand<br />

rabbin Safran et la situation du judaïsme roumain à la<br />

veille <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième guerre mondiale.<br />

Nous publions ici un bref extrait <strong>de</strong> la conclusion que<br />

tire Carol Iancu <strong>de</strong> son enquête.<br />

- L'engagement incessant et souvent<br />

pathétique d'Alexandre Safran en faveur<br />

<strong>de</strong>s Juifs déportés en Transnistrie (qui<br />

ressort <strong>de</strong>s textes exceptionnels <strong>de</strong> ses<br />

sermons et discours au Templul Coral,<br />

et qui s'est par ailleurs concrétisé dans<br />

ses démarches secrètes, évoquées dans<br />

les témoignages <strong>de</strong> Fred Saraga, Itzhac<br />

Artzi, Israel Levanon, Yehiel Benditer,<br />

Filip Paltiel-Segal, I. Kan<strong>de</strong>l).<br />

- L'action exemplaire et courageuse<br />

d'Alexandre Safran dans la “résistance<br />

politique”, qui s'est concrétisée par son<br />

opposition aux projets législatifs<br />

discriminatoires au Sénat, sa<br />

dénonciation publique <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong><br />

l'Allemagne nazie, alliée <strong>de</strong> la Roumanie,<br />

et même ses discours publiques pour la<br />

victoire <strong>de</strong> l'Angleterre (rapportée par les<br />

articles <strong>de</strong> la presse étrangère et les notes<br />

<strong>de</strong> la DGP).<br />

- L'action déterminante d'Alexandre<br />

Safran dans la “résistance spirituelle” :<br />

le développement d'un ensemble<br />

d'institutions éducatives (installées dans<br />

<strong>de</strong>s locaux communautaires et même <strong>de</strong>s<br />

synagogues) pour accueillir les élèves,<br />

les étudiants et les enseignants juifs<br />

chassés <strong>de</strong>s écoles et <strong>de</strong> l'université,<br />

l'organisation <strong>de</strong> l'enseignement du<br />

judaïsme et un renforcement <strong>de</strong> celui <strong>de</strong><br />

la langue hébraïque, <strong>de</strong>s cycles <strong>de</strong><br />

conférences dans les synagogues, les<br />

écoles et diverses associations (que<br />

rapportent la presse juive en langue<br />

roumaine, les notes <strong>de</strong> la DGP et du SSI,<br />

les manuels d'hébreu, et dont témoignent<br />

Rahel Cohen (Lempel), Johanan<br />

Jakubov, B. Reicher, N. Zelewinski, Z.


Beri, _lomo Leibovici-Lai_, les docteurs<br />

I. Daniel et Joseph Fux, l'avocat I.<br />

Kan<strong>de</strong>l et surtout le professeur Reuven<br />

Feuerstein).<br />

- Son fort engagement <strong>de</strong> solidarité<br />

avec les Juifs en péril dans les pays<br />

voisins : en témoignent ainsi les<br />

celle <strong>de</strong> l'Allemagne nazie), provoqué<br />

pogroms et massacres, il y avait dans<br />

la société roumaine, un courant qui<br />

s'opposa à la concrétisation d'une telle<br />

solution <strong>de</strong> la “question juive”, et qui<br />

a agi en sorte que la shoah dans le<br />

pays <strong>de</strong>s Carpathes, reste inachevée.<br />

Alexandre Safran fut un homme <strong>de</strong> foi profon<strong>de</strong><br />

qui a su insuffler à sa communauté<br />

le courage <strong>de</strong> résister et d'espérer.<br />

démarches entreprises auprès du<br />

nonce apostolique pour tenter <strong>de</strong><br />

sauver les Juifs <strong>de</strong> la Transylvanie du<br />

nord sous occupation hongroise (dans<br />

une lettre du 30 juin 1944, il exprimait<br />

à Andrea Cassulo la plus gran<strong>de</strong><br />

inquiétu<strong>de</strong> sur leur sort), et en faveur<br />

<strong>de</strong>s Juifs <strong>de</strong> Hongrie, concrétisée par<br />

son appel adressé au prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />

Etats-Unis. De même, il est intervenu<br />

auprès du nonce apostolique pour les<br />

Juifs <strong>de</strong> Bulgarie également, afin<br />

d'éviter leur déportation.<br />

- Et enfin, la dimension éthique <strong>de</strong><br />

la personnalité d'Alexandre Safran, qui<br />

a forcé le respect <strong>de</strong> ses interlocuteurs<br />

dans <strong>de</strong>s circonstances où le poids <strong>de</strong><br />

son autorité morale a pesé sur les<br />

décisions <strong>de</strong>s autorités (comme le<br />

reflètent la presse, une note <strong>de</strong>s<br />

services secrets <strong>de</strong> renseignement<br />

britanniques, ainsi que les<br />

témoignages <strong>de</strong> Fred Saraga, du Dr<br />

Itzhac Guttman Ben-Zvi, <strong>de</strong> M. H.<br />

Bady, d'Israel Levanon, <strong>de</strong> Theodor<br />

Lavi, ou du professeur Reuven<br />

Feuerstein notamment).<br />

L'ensemble <strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> cet ouvrage<br />

permet aussi <strong>de</strong> mieux saisir les<br />

ressorts et les enjeux <strong>de</strong> ceux qui furent<br />

à la tête <strong>de</strong>s collectivités en péril<br />

pendant la shoah. Il reflète les<br />

immenses souffrances <strong>de</strong> la<br />

communauté juive roumaine,<br />

persécutée, martyrisée, amputée, et sur<br />

le point d'être anéantie par une<br />

déportation massive en Pologne. Une<br />

communauté en danger permanent, et<br />

pourtant à moitié sauvée, grâce à ses<br />

dirigeants d'élite, grâce au fait qu'à<br />

l'opposé du mouvement antisémite<br />

<strong>de</strong>structeur, qui a produit la Gar<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Fer, entraîné la prise <strong>de</strong> pouvoir du<br />

Conduc_tor (avec sa politique <strong>de</strong><br />

“purification ethnique”, calquée sur<br />

Une communauté dont la chance fut<br />

d'avoir comme chef spirituel “le plus<br />

jeune grand rabbin du mon<strong>de</strong>”, un<br />

jeune homme qui avait 29 ans en 1940<br />

et à peine 34 en 1944.<br />

Ses origines familiales, la renommée<br />

<strong>de</strong> son père, sa formation exemplaire<br />

expliquent son élection précoce au<br />

détriment <strong>de</strong> candidats tout aussi<br />

érudits, mais plus âgés. Le jeune<br />

Alexandre Safran, homme <strong>de</strong> pensée,<br />

qui portait déjà en germe toute sa<br />

future oeuvre <strong>de</strong> cabbaliste et <strong>de</strong><br />

philosophe religieux d'envergure, a dû<br />

faire face à <strong>de</strong>s événements<br />

cataclysmiques, qui l'ont révélé en tant<br />

qu'homme d'action. Il n'est pas resté<br />

enfermé dans une tour d'ivoire. Il a eu<br />

conscience <strong>de</strong> ce que les circonstances<br />

dramatiques exigeaient <strong>de</strong> sa part un<br />

immense don <strong>de</strong> lui-même. L'histoire<br />

retiendra ses actions, ses engagements,<br />

JUDAÏSME<br />

sa détermination dans <strong>de</strong>s situations<br />

<strong>de</strong> crises hors normes.<br />

Alexandre Safran s'est affirmé très<br />

vite non seulement au sein <strong>de</strong> sa<br />

communauté, mais aussi et surtout<br />

dans les milieux non juifs. Ils ont<br />

apprécié et admiré sa belle langue<br />

roumaine qu'il pratiquait comme nul<br />

autre, qu'il aimait tant et qu'il<br />

connaissait aussi bien que la langue<br />

hébraïque, la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ses<br />

discours, sa sagesse, sa personnalité<br />

hors pair qui savait apaiser et donner<br />

confiance.<br />

Alexandre Safran - et c'est là l'un <strong>de</strong>s<br />

principaux enseignements qui<br />

ressortent <strong>de</strong> cet ouvrage -, fut un<br />

homme <strong>de</strong> foi profon<strong>de</strong> qui a su<br />

insuffler à sa communauté le courage<br />

<strong>de</strong> résister et d'espérer. Précisément<br />

dans le combat pour la survie, ce qui<br />

comptait c'était la spiritualité juive, au<br />

moment où pourtant “la principale<br />

préoccupation était d'avoir quelque<br />

chose à manger, <strong>de</strong> ne pas être<br />

agressé”, comme justement l'affirme le<br />

professeur Reuven Feuerstein dans son<br />

beau témoignage :<br />

“C'était la gran<strong>de</strong> qualité du rabbin<br />

Safran: il avait la capacité <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r<br />

<strong>de</strong>vant lui le but, tout cela au moment<br />

où les besoins élémentaires-mêmes<br />

n'étaient pas satisfaits. On percevait la<br />

main qui guidait ces actions, en ce<br />

temps où la Roumanie avait tant <strong>de</strong><br />

soucis. Très significativement, c'est en<br />

silence que le grand rabbin Safran a<br />

mené son action en faveur <strong>de</strong> la<br />

communauté juive, pour sauver les<br />

êtres humains. Son rayonnement<br />

inspirait le respect. C'était un homme<br />

qui rayonnait. Ce n'était pas quelqu'un<br />

auquel vous pouviez dire n'importe<br />

quoi. Vous sentiez que vous étiez<br />

<strong>de</strong>vant quelqu'un d'extraordinaire: ses<br />

connaissances, son style, sa mo<strong>de</strong>stie<br />

d'un côté, et sa fermeté <strong>de</strong> l'autre. Ce<br />

n'était pas un monsieur auquel vous<br />

pouviez résister, du fait <strong>de</strong> son charme,<br />

<strong>de</strong> sa personnalité. C'était un homme<br />

dont émanaient <strong>de</strong>s valeurs… Une<br />

association fantastique <strong>de</strong><br />

raisonnement logique, <strong>de</strong> pensée<br />

philosophique, soutenue par tout ce<br />

qu'il y a <strong>de</strong> beau dans la Hassidout et<br />

la Kabala.<br />

---<br />

[Extrait <strong>de</strong> : Carol IANCU,<br />

Alexandre Safran et la Shoah<br />

inachevée en Roumanie. Recueil <strong>de</strong><br />

documents (1940-1944), Bucarest,<br />

Hasefer, 2010, 607 p.]<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 25


IDÉES<br />

Les psy et le sionisme<br />

Jacquy Chemouni est historien et psychanalyste.<br />

Dans un ouvrage qu'il vient <strong>de</strong> publier aux éditions<br />

Beauchesne sous le titre " la psychanalyse française<br />

captive du politique ", il décrit comment <strong>de</strong>s<br />

I.J : Qu'est-ce qui explique la tendance<br />

actuelle qui consiste à instrumentaliser la<br />

psychanalyse et à la mettre au service <strong>de</strong><br />

l'idéologie ?<br />

Jacquy Chemouni : La paysage<br />

culturel n'est plus aussi favorable à la<br />

psychanalyse qu'il l'était dans les années<br />

1950-1990. La remise en cause <strong>de</strong> ses<br />

dogmes et la rigidité <strong>de</strong>s milieux<br />

psychanalytiques qui refusent toute<br />

remise en question <strong>de</strong> son histoire et <strong>de</strong><br />

ses visées thérapeutiques ont conduit à<br />

sa perte <strong>de</strong> crédibilité. Une telle situation<br />

a favorisé son utilisation idéologique.<br />

Pour tenter <strong>de</strong> remédier à cette perte<br />

d'influence dans le champ social et<br />

culturel, certains psychanalystes ont cru<br />

pouvoir l'utiliser comme une arme<br />

politique. Le but n'est pas tant <strong>de</strong><br />

comprendre la réalité que <strong>de</strong> se servir <strong>de</strong><br />

la psychanalyse pour condamner celle<br />

que l'on exècre. La référence à la<br />

psychanalyse donne l'illusion que les<br />

analyses proposées sur le politique sont<br />

" scientifiquement " respectables. Cette<br />

idéologisation n'aurait pas été possible<br />

sans une situation politique mondiale <strong>de</strong><br />

plus en plus défavorable à l'égard d'Israël<br />

où, sous couvert <strong>de</strong> lutte contre la<br />

mondialisation, on diabolise les éternels<br />

boucs-émissaires. Il faut d'emblée<br />

souligner que cette utilisation politique<br />

<strong>de</strong> la psychanalyse est profondément<br />

partisane ; elle est exclusivement dirigée<br />

contre le sionisme ou les États-Unis et "<br />

oublie " les dictatures arabes ou se<br />

réclamant du marxisme.<br />

Cette situation n'est pas sans rappeler<br />

l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s intellectuels français lors<br />

<strong>de</strong> la guerre froi<strong>de</strong> soucieux <strong>de</strong><br />

condamner l'impérialisme américain<br />

mais bien moins critiques à l'égard du<br />

totalitarisme communiste pourtant<br />

évi<strong>de</strong>nt. Á l'impérialisme s'est substitué<br />

le sionisme. Le même obscurantisme<br />

gui<strong>de</strong> l'appréciation <strong>de</strong>s réalités<br />

politiques. On organise actuellement <strong>de</strong>s<br />

26 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

congrès <strong>de</strong> psychanalystes en Syrie ou<br />

à Cuba sans s'interroger sur ces<br />

dictatures ou avoir explicitement une<br />

pensée pour les hommes défenseurs <strong>de</strong>s<br />

droits <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong> la démocratie<br />

prisonniers dans ces pays en raison <strong>de</strong><br />

leurs opinions. Il ne viendrait<br />

évi<strong>de</strong>mment jamais à l'esprit <strong>de</strong>s<br />

dirigeants <strong>de</strong> ces organisations<br />

psychanalytiques dont bon nombre<br />

d'entre eux affichent leur orientation<br />

communiste d'organiser un congrès en<br />

Israël.<br />

Bien <strong>de</strong>s psychanalystes sont en mal<br />

<strong>de</strong> politique, comme si leur i<strong>de</strong>ntité<br />

professionnelle ne suffisait pas à les<br />

satisfaire. Plus fondamentalement<br />

encore, je crois, du moins telle est mon<br />

hypothèse, qu'il existe chez eux une sorte<br />

<strong>de</strong> rejet <strong>de</strong> la psychanalyse telle que<br />

Freud la concevait, c'est-à-dire une<br />

psychanalyse qui exige <strong>de</strong> la neutralité<br />

publique, ne substitue pas la clinique à<br />

la politique et qui s'avère impuissante à<br />

justifier ou soutenir l'action politique.<br />

Cette ambivalence les fait naviguer entre<br />

une adhésion à l'orthodoxie<br />

psychanalytique à laquelle ils ont adhéré,<br />

et dont il n'est pas sans intérêt <strong>de</strong><br />

souligner qu'ils la défen<strong>de</strong>nt<br />

généralement avec une rigidité extrême,<br />

et un rejet, certes inconscient, <strong>de</strong> cette<br />

psychanalyse, leur gagne- pain, qui les<br />

cantonne à agir dans le cadre d'une<br />

relation duelle, ne leur permettant pas<br />

<strong>de</strong> jouer le rôle <strong>de</strong> Prince comme dirait<br />

Machiavel.<br />

Si les psychanalystes pensent la<br />

clinique, ils s'avèrent incapables en tant<br />

UN ENTRETIEN AVEC JACQUY CHEMOUNI<br />

psychanalystes français se sont déguisés en juges<br />

du conflit israélo-palestinien. La thèse défendue par<br />

M.Chemouni est que la psychanalyse française est<br />

désormais au service <strong>de</strong> l'idéologie. Entretien.<br />

que tels <strong>de</strong> penser la politique. Il faut<br />

admettre que la psychanalyse reste<br />

impuissante à expliquer <strong>de</strong> manière<br />

conséquente les phénomènes sociaux,<br />

comme les violences dans nos banlieues,<br />

les guerres, etc.<br />

Les psychanalystes épousent les<br />

stéréotypes politiques classiques qui,<br />

comme vous le savez, diabolisent Israël<br />

et le sionisme sans jamais s'interroger<br />

sur la nature <strong>de</strong>s régimes et <strong>de</strong>s<br />

idéologies politiques <strong>de</strong>s pays en guerre<br />

contre Israël.<br />

Un <strong>de</strong>rnier point mérite d'être souligné.<br />

Cette idéologisation <strong>de</strong> la psychanalyse<br />

est aussi pour une part la conséquence<br />

<strong>de</strong>s attaques, parfois justifiées, dont elle<br />

est l'objet, concernant aussi bien son<br />

histoire que ses résultats thérapeutiques.<br />

Cette idéologisation est la réponse du<br />

pauvre qui, au lieu d'affronter les<br />

Nous somme en présence <strong>de</strong>s mêmes stéréotypes qui<br />

répètent inlassablement ce que la pensée<br />

antisioniste la plus vulgaire et la plus radicale ne<br />

cesse <strong>de</strong> nous assener.<br />

critiques <strong>de</strong> manière objective et <strong>de</strong><br />

trouver <strong>de</strong>s arguments pour se défendre,<br />

met en avant <strong>de</strong>s problèmes qui n'ont<br />

rien à voir avec sa mission. En d'autres<br />

termes, l'idéologisation politique, qui<br />

comme souvent <strong>de</strong>puis l'Antiquité en<br />

Occi<strong>de</strong>nt fait du juif un bouc-émissaire,<br />

permet <strong>de</strong> fuir ses propres carences.<br />

I.J : Le compte-rendu que vous dressez <strong>de</strong>s<br />

Etats Généraux <strong>de</strong> la psychanalyse en 2003<br />

à Rio laisse une impression terrifiante. On<br />

dirait une réédition <strong>de</strong> la Conférence <strong>de</strong><br />

Durban ! Antisionisme à tous les étages !<br />

J.C : C'est en effet une dérive<br />

inquiétante. On constate qu'une gran<strong>de</strong><br />

majorité <strong>de</strong> psychanalystes présents, à


quelques rares exceptions dont il faut<br />

louer le courage, se fourvoie lors <strong>de</strong> ce<br />

congrès dans une dérive non seulement<br />

antisioniste mais également d'une<br />

certaine façon antisémite, lorsque par<br />

exemple on entend sans réagir un<br />

interlocuteur assimiler le comportement<br />

<strong>de</strong>s Israéliens à celui <strong>de</strong>s nazis. Comme<br />

je le soulignais précé<strong>de</strong>mment, tout<br />

comme dans le cas <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong><br />

Durban, nous sommes en présence d'un<br />

antisémitisme qui se cache sous le<br />

vocable d'antisionisme.<br />

I.J : Pourquoi s'intéresse-t-on désormais<br />

à ce point à ce que fut l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Freud<br />

envers le sionisme ? Pourquoi cette attitu<strong>de</strong><br />

suscite-t-elle une curiosité particulière ?<br />

J.C : Cela tient principalement à trois<br />

raisons au moins : à l'évolution <strong>de</strong>s<br />

mentalités à l'égard du conflit israélopalestinien<br />

sur lequel il n'est guère<br />

besoin d'insister, à une politisation <strong>de</strong><br />

la psychanalyse et en raison d'un<br />

mouvement critique à son égard. Il est<br />

regrettable <strong>de</strong> constater qu'en France<br />

la psychanalyse est prise en otage par<br />

certaines personnes dont le rôle auprès<br />

<strong>de</strong>s médias s'avère puissant et qui, en<br />

fait, malgré les apparences, ne<br />

cherchent pas tant à défendre la<br />

psychanalyse qu'à propager leurs idées<br />

politiques, essentiellement radicales et<br />

antisionistes. Profondément mis en cause<br />

et violemment attaqués, les<br />

psychanalystes font bloc et resserrent les<br />

rangs sans se rendre compte que ceux<br />

qui sont aujourd'hui aux premières lignes<br />

<strong>de</strong> ce combat occupant tout le champ<br />

médiatique, <strong>de</strong>sservent en fait la<br />

psychanalyse. Au sein même <strong>de</strong>s<br />

défenseurs <strong>de</strong> Freud, nous sommes en<br />

présence d'un courant révisionniste qui<br />

consiste non pas à nier les réalités mais<br />

à les inventer.<br />

Tout cela explique aussi que la<br />

psychanalyse suscite une curiosité<br />

particulière dans le public, les médias,<br />

etc. chez un public étranger à la<br />

psychanalyse.<br />

I.J : Comment pourriez-vous résumer ce<br />

qu'a été l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Freud à l'égard du<br />

sionisme ? Vous écrivez dans votre livre que<br />

le sionisme lui apparaît comme " une nécessité<br />

historique pour le peuple juif ".<br />

J.C : Depuis les débuts du mouvement<br />

psychanalytique, Freud soutient le projet<br />

sioniste comme il l'affirme dans une lettre<br />

à Herzl datée <strong>de</strong> 1902. Même attitu<strong>de</strong><br />

en 1935, soit quatre ans avant sa mort,<br />

dans une lettre au Keren Hayessod. Il<br />

est conscient <strong>de</strong> la nécessité que les Juifs<br />

qui le désirent puissent avoir leur propre<br />

Etat. Mais cette attitu<strong>de</strong> ne l'empêche<br />

pas <strong>de</strong> critiquer certains aspects du<br />

sionisme, comme dans sa lettre <strong>de</strong> 1930<br />

adressée à Haim Koffer<br />

I.J : Il n'a jamais caché son appartenance<br />

et son " dévouement " au peuple juif !<br />

J.C : Non seulement il ne l'a jamais<br />

caché, mais l'a affirmé comme un vécu<br />

Jacquy Chemouni<br />

qui n'est pas étranger aux motivations<br />

qui ont pu le conduire à élaborer une<br />

œuvre révolutionnaire. Rappelons<br />

simplement qu'il fut pendant plus <strong>de</strong><br />

vingt ans un membre actif du B'nai B'rith.<br />

I.J : Comment se fait-il qu'on ait parfois<br />

falsifié les déclarations <strong>de</strong> Freud sur<br />

le sionisme dans un but militant antisioniste?<br />

J.C : Comme je l'ai indiqué<br />

précé<strong>de</strong>mment l'objectif est moins <strong>de</strong><br />

défendre la psychanalyse ou <strong>de</strong> rétablir<br />

une vérité sur Freud que <strong>de</strong> défendre sa<br />

propre idéologie politique, ce que j'essaie<br />

<strong>de</strong> montrer dans mon livre, exemples à<br />

l'appui. La fin justifiant les moyens,<br />

falsifiant Freud on espère ainsi faire <strong>de</strong><br />

lui un symbole <strong>de</strong> l'antisionisme.<br />

I.J : Vous avez l'air <strong>de</strong> penser que le<br />

gauchisme et l'alter- mondialisme se sont<br />

introduits dans la sphère <strong>de</strong> la psychanalyse,<br />

et pas seulement à propos d'Israël.<br />

J.C : En effet la psychanalyse est<br />

<strong>de</strong>venue otage du politique, à l'opposé<br />

<strong>de</strong> ce qu'elle doit être, c'est-à-dire - Freud<br />

le rappelle à plusieurs reprises -<br />

étrangère à toute conception du mon<strong>de</strong>,<br />

à toutes ces religions séculières comme<br />

le disait Raymond Aron.<br />

IDÉES<br />

I.J : A vous lire, on se dit que la<br />

psychanalyse, à son tour, vient <strong>de</strong> s'emparer<br />

du conflit israélo-palestinien.<br />

J.C : C'est exactement cela, mais à<br />

condition <strong>de</strong> rappeler avec force que la<br />

psychanalyse est loin <strong>de</strong> se réduire à<br />

l'image qu'en donnent aujourd'hui les<br />

médias où les mêmes figures défilent<br />

d'une chaîne à l'autre, d'une radio à<br />

l'autre, vociférant contre ceux qui la<br />

critiquent, parfois avec raison, alors que<br />

ces personnes ne sont pas les<br />

représentantes d'un quelconque<br />

organisme psychanalytique, ni<br />

investies d'aucune fonction, si ce<br />

n'est <strong>de</strong> leur propre mission<br />

politique. Ne représentant<br />

qu'elles-mêmes et donnant<br />

l'illusion <strong>de</strong> représenter la<br />

psychanalyse, elles donnent au<br />

grand public une image <strong>de</strong> la<br />

psychanalyse qui n'a rien <strong>de</strong><br />

commun avec la réalité <strong>de</strong> la<br />

majorité <strong>de</strong>s psychanalystes<br />

praticiens confrontés aux douleurs<br />

psychiques et plus préoccupées<br />

<strong>de</strong> clinique que <strong>de</strong> politique.<br />

Donc, en résumé, ce que les<br />

médias donnent à voir n'est que<br />

l'image <strong>de</strong> psychanalystes en mal<br />

<strong>de</strong> politique, qui se servent <strong>de</strong> la<br />

psychanalyse qu'ils fourvoient<br />

pour remédier à leur frustration <strong>de</strong> ne<br />

pas jouer le rôle d'intellectuel gui<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

la cité. Cette trahison <strong>de</strong>s clercs, pour<br />

parler comme Benda, se fixe sur le conflit<br />

israélo-arabe qu'ils abor<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> façon<br />

partisane sans que leur analyse n'apporte<br />

quoi que ce soit <strong>de</strong> nouveau. Nous<br />

somme en présence <strong>de</strong>s mêmes<br />

stéréotypes qui répètent inlassablement<br />

ce que la pensée antisioniste la plus<br />

vulgaire et la plus radicale ne cesse <strong>de</strong><br />

nous assener. L'exemple le plus<br />

significatif <strong>de</strong> cette pensée<br />

psychanalytique captive du politique,<br />

qui frise le ridicule est <strong>de</strong> dire que le<br />

sionisme " refoule " Freud, c'est-à-dire<br />

recourir à <strong>de</strong>s concepts psychanalytiques<br />

pour condamner une attitu<strong>de</strong> politique<br />

sans que rien ne justifie une telle<br />

utilisation. Sous couvert <strong>de</strong> la<br />

psychanalyse on tente d'accréditer l'idée<br />

que le sionisme est une " aberration " une<br />

sorte " d'anormalité " à l'instar <strong>de</strong> la<br />

névrose. Cette transposition grossière<br />

<strong>de</strong>s concepts freudiens, outre qu'elle<br />

relève <strong>de</strong> la plus simpliste et abjecte<br />

psychologie <strong>de</strong> bazar, dans le même<br />

mouvement elle discrédite Freud, la<br />

psychanalyse et les praticiens qui s'en<br />

réclament.<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 27


LA VIE DU CONSISTOIRE<br />

Le Ministre <strong>de</strong> l'Intérieur présente<br />

ses voeux à la communauté juive<br />

Comme c'est désormais le<br />

cas chaque année avant<br />

Roch Hachana, le<br />

<strong>Consistoire</strong> Central et le<br />

<strong>Consistoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> ont<br />

accueilli le Ministre <strong>de</strong><br />

l'Intérieur, en charge <strong>de</strong>s cultes, pour la<br />

cérémonie <strong>de</strong>s vœux <strong>de</strong> bonne année à<br />

la communauté juive. Dans les salons<br />

combles <strong>de</strong> la synagogue <strong>de</strong> la Victoire,<br />

Brice Hortefeux a été chaleureusement<br />

accueilli par les très nombreux<br />

responsables communautaires venus <strong>de</strong><br />

toute la France. Le ministre était<br />

acompagné <strong>de</strong> son collègue Pierre<br />

Lellouche ainsi que du Préfet <strong>de</strong> police<br />

et du Préfet <strong>de</strong> Région. L'Ambassa<strong>de</strong>ur<br />

d'Israël en France Daniel Shek et <strong>de</strong><br />

nombreux élus étaient présents.<br />

Ouvrant la cérémonie, le Prési<strong>de</strong>nt du<br />

<strong>Consistoire</strong> Central Joël Mergui a<br />

rappelé à l'étroite concertation avec le<br />

bureau <strong>de</strong>s Cultes du ministère <strong>de</strong><br />

l'Intérieur sur l'ensemble <strong>de</strong>s dossiers<br />

majeurs dont le <strong>Consistoire</strong> à la charge<br />

au service <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> la<br />

communauté. Il a notamment insisté sur<br />

le fait que si la sécurité restait bien sur<br />

un <strong>de</strong>s dossiers clé <strong>de</strong> travail au<br />

quotidien, il était tout aussi important<br />

pour les juifs <strong>de</strong> France <strong>de</strong> pouvoir vivre<br />

leur culte le plus librement et le plus<br />

28 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

sereinement possible. C'est ainsi que<br />

quatre dossiers majeurs ont été évoqués<br />

<strong>de</strong>vant le ministre et sur lesquels l'ai<strong>de</strong><br />

et le soutien <strong>de</strong>s pouvoirs publics est<br />

indispensable : la préservation au niveau<br />

européen <strong>de</strong>s normes relatives à<br />

l'abattage rituel, l'entretien du patrimoine<br />

juif <strong>de</strong> France, les carrés confessionnels<br />

dans les cimetières, et la conciliation <strong>de</strong>s<br />

dates d'examens et du calendrier juif. Le<br />

Prési<strong>de</strong>nt Mergui a finalement aussi<br />

rappelé le dossier <strong>de</strong>s cimetières juifs<br />

d'Algérie et l'importance du projet <strong>de</strong><br />

construction du centre européen du<br />

judaïsme dans le 17ème arrdt <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />

Le grand rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> David Messas<br />

a exprimé toute la confiance <strong>de</strong> la<br />

Communauté juive dans le Ministre <strong>de</strong><br />

l'intérieur, et lui a souhaité<br />

chaleureusement et sincèrement tous ses<br />

vœux <strong>de</strong> réussite en s'étant dit<br />

pleinement conscient <strong>de</strong>s difficultés<br />

auxquelles il doit être confronté dans la<br />

gestion <strong>de</strong> sa tache. Le grand rabbin a<br />

notamment insisté sur l'importance <strong>de</strong> la<br />

notion <strong>de</strong> vivre ensemble, cette volonté<br />

<strong>de</strong> respecter chacun dans ses croyances<br />

et ses convictions.<br />

Dans son allocution, le grand rabbin<br />

<strong>de</strong> France Gilles Bernheim a rappelé que<br />

pour chaque citoyen <strong>de</strong> la République,<br />

être libre c'est avant tout avoir <strong>de</strong>s droits<br />

et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs, et qu'être juif c'est ne<br />

jamais oublier cet équilibre entre les<br />

droits et les <strong>de</strong>voirs pour chaque homme.<br />

La notion d'exemplarité pour les Juifs à<br />

l'égard <strong>de</strong> leurs frères est forte. Le grand<br />

rabbin <strong>de</strong> France a indiqué à cet égard<br />

que l'étroitesse <strong>de</strong>s liens entre la<br />

communauté juive et la communauté<br />

musulmane était basée sur <strong>de</strong>s raisons<br />

"superficielles", c'est à dire le besoin du<br />

bien vivre ensemble, et sur <strong>de</strong>s raisons<br />

"profon<strong>de</strong>s", c'est à dire la proximité <strong>de</strong>s<br />

pratiques religieuses entre les <strong>de</strong>ux<br />

religions. Si cette pratique religieuse ne<br />

servait pas autre chose que ce qu'elle est,<br />

juifs et musulmans seraient encore plus<br />

proches qu'ils ne le sont aujourd'hui. Le<br />

grand rabbin a insisté sur la fraternité<br />

entre le judaïsme et l'islam. Il a<br />

finalement rappelé que Roch Hachana<br />

commémore la création du premier<br />

homme, car chacun peut re<strong>de</strong>venir un<br />

homme neuf, qu'il ne peut se reposer sur<br />

ses mérites anciens et qu'il ne doit jamais<br />

oublier qu'à Roch Hachana on remet tout<br />

à zéro. Etre juif, c'est être un peu plus<br />

responsable que les autres hommes à<br />

l'égard <strong>de</strong>s autres.<br />

Brice Hortefeux a remercié le<br />

<strong>Consistoire</strong> pour cet accueil et a rappelé<br />

qu'au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette cérémonie <strong>de</strong> vœux,<br />

les relations mutuelles sont basées sur<br />

un travail et <strong>de</strong>s relations au quotidien<br />

entre les instances communautaires et<br />

les pouvoirs publics. Le ministre <strong>de</strong><br />

l'intérieur a répondu aux différents points<br />

soulevés par le Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong><br />

concernant les dossiers clé évoqués. Il a<br />

confirmé que le gouvernement traitait<br />

l'ensemble <strong>de</strong> ces questions avec la<br />

priorité et l'attention nécessaires. Le<br />

Ministre a indiqué que les actes<br />

antisémites avaient diminué en nombre<br />

cette année, même s'ils <strong>de</strong>meurent trop<br />

nombreux, et que leurs auteurs étaient<br />

plus souvent retrouvés et condamnés.<br />

Il a en outre précisé que <strong>de</strong>s mesures<br />

fortes seraient prises avec le Gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Sceaux contre le boycott <strong>de</strong>s produits<br />

cachers et israéliens. Brice Hortefeux<br />

a conclu en souhaitant que cette année<br />

aboutissent les négociations <strong>de</strong> paix au<br />

Proche-Orient avant <strong>de</strong> souhaiter un<br />

vibrant Chana Tova à toute la<br />

communauté juive.


LA VIE DU CONSISTOIRE<br />

Le <strong>Consistoire</strong> reçoit<br />

le Préfet <strong>de</strong> police<br />

Comme chaque année à l'approche <strong>de</strong>s fêtes<br />

<strong>de</strong> Tichri, Joël Mergui, Prési<strong>de</strong>nt du<br />

<strong>Consistoire</strong> et les membres du Conseil<br />

d'Administration, ont reçu le 1er septembre<br />

Michel Gaudin, Préfet <strong>de</strong> police, accompagné<br />

<strong>de</strong> son équipe pour présenter à l'assemblée<br />

<strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s communautés juives d'Ile <strong>de</strong> France les<br />

dispositifs et les consignes <strong>de</strong> sécurité pour protéger les<br />

synagogues et les fidèles durant les fêtes.<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt Joël Mergui a rappelé les relations étroites,<br />

amicales et constructives qui se sont nouées au fil <strong>de</strong>s ans<br />

avec le Préfet <strong>de</strong> police et a souligné combien le Préfet et ses<br />

services étaient à l'écoute <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong> notre<br />

Communauté.<br />

En ces veilles <strong>de</strong> fêtes, les Prési<strong>de</strong>nts et Responsables <strong>de</strong><br />

Communautés sont sensibles et soucieux <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s<br />

fidèles qui seront plus nombreux qu'en tant ordinaire ainsi<br />

que <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> culte.<br />

Monsieur le Préfet a confirmé que la longue habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

travail en commun a permis <strong>de</strong>s avancées certaines. Des<br />

dispositifs désormais rodés ont été mis en place.<br />

Il a résumé le climat général et a précisé que lui-même et<br />

ses services ne sont pas particulièrement inquiets bien que<br />

les fêtes coïnci<strong>de</strong>nt cette année avec l'anniversaire <strong>de</strong>s<br />

évènements <strong>de</strong> Sabra et Chatila. Les récents attentats perpétrés<br />

par Al Quaida ont conduit à une légère élévation du niveau<br />

<strong>de</strong> vigilance dans le cadre du plan Vigipirate.<br />

Au cours <strong>de</strong> l'année passée et compte tenu du contexte<br />

international, les inci<strong>de</strong>nts antisémites ont subi un pic très<br />

fort en janvier 2010 et un peu moins fort juin 2010 après<br />

l'opération <strong>de</strong> la flottille <strong>de</strong> Gaza.<br />

Les actes antisémites, désormais recensés <strong>de</strong> manière plus<br />

exhaustive et plus fine, ne montrent pas d'accroissement<br />

significatif. Les mesures prises cette année pour <strong>Paris</strong><br />

intramuros concernent 131 lieux <strong>de</strong> culte (122 en 2009).<br />

Les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> communautés ont pu apprécier la rigueur<br />

et l'ampleur <strong>de</strong>s mesures mises en place par les services du<br />

Préfet <strong>de</strong> Police et poser <strong>de</strong>s questions spécifiques à la<br />

configuration <strong>de</strong> leurs synagogues.<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt Mergui et le grand rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> David<br />

Messas, après avoir rappelé que malheureusement<br />

l'antisémitisme se banalise et que désormais, en plus du<br />

boycott <strong>de</strong>s produits israéliens, on assiste ponctuellement à<br />

<strong>de</strong>s boycotts <strong>de</strong> produits cachers dans les rayons <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />

surfaces, rappellent que les contacts avec la Préfecture <strong>de</strong><br />

Police ne se limitent pas aux seules questions <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s<br />

synagogues et <strong>de</strong>s fidèles. La question <strong>de</strong>s inhumations à<br />

réaliser dans <strong>de</strong>s délais très courts, le maintien <strong>de</strong> carrés juifs<br />

dans les cimetières, les moyens <strong>de</strong> sécurité contre l'incendie,<br />

l'adaptabilité <strong>de</strong> nos lieux <strong>de</strong> culte, sont autant <strong>de</strong> sujets à<br />

propos <strong>de</strong>squels nous sommes en relation étroite avec les<br />

services <strong>de</strong> Monsieur le Préfet <strong>de</strong> Police.<br />

Le Grand Rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> David Messas, a présenté ses<br />

vœux <strong>de</strong> Chana Tova au Préfet et à son équipe, en insistant<br />

sur la dimension "oumetouka" (et douce) compte tenu <strong>de</strong> la<br />

dure réalité à laquelle ils sont confrontés au quotidien.<br />

La réunion du Conseil <strong>de</strong>s Prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> communautés s'est<br />

poursuivie après le départ du Préfet et <strong>de</strong> son équipe, avec<br />

une présentation du travail du SPCJ par son Directeur, et les<br />

conseils pratiques pour réagir en cas <strong>de</strong> problème.<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt Mergui a évoqué avec les Prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />

communautés les autres points <strong>de</strong> l'ordre jour, notamment la<br />

préparation <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Tichri et la rentrée du Talmud Torah.<br />

A cet égard, M. Meïr Moaty, directeur <strong>de</strong>s Services<br />

Educatifs, a évoqué <strong>de</strong>vant l'assemblée <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s<br />

idées pour rendre l'accueil <strong>de</strong>s parents, le jour <strong>de</strong>s inscriptions,<br />

plus convivial et la réédition <strong>de</strong>s manuels pédagogiques. Il a<br />

en outre rappelé que le nouveau matériel pédagogique a<br />

montré son efficacité, que le contrôle <strong>de</strong>s connaissances <strong>de</strong>s<br />

élèves a connu un grand succès auprès <strong>de</strong>s familles et <strong>de</strong>s<br />

enseignants et constitue une stimulation évi<strong>de</strong>nte, et qu'une<br />

réforme touchant à la délivrance du diplôme <strong>de</strong> Bar Mitzva<br />

est en cours.<br />

Le grand rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, le Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong> et le Préfet <strong>de</strong> police<br />

En conclusion, le Prési<strong>de</strong>nt Joël Mergui a insisté sur la<br />

préparation <strong>de</strong>s "Assises <strong>de</strong>s Communautés Juives", au cours<br />

<strong>de</strong>squelles les enjeux majeurs et stratégiques pour les dix<br />

prochaines années seront étudiés et analysés. Des rencontres<br />

associant l'ensemble <strong>de</strong>s administrateurs <strong>de</strong>s synagogues et<br />

toutes personnes compétentes <strong>de</strong> la Communauté seront<br />

organisées à l'effet d'établir un état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s<br />

préoccupations majeures <strong>de</strong> nos coreligionnaires. Cette<br />

initiative essentielle pour dresser un état <strong>de</strong>s lieux et préparer<br />

le futur <strong>de</strong> la Communauté implique que nos Prési<strong>de</strong>nts<br />

répon<strong>de</strong>nt rapi<strong>de</strong>ment au questionnaire sur les différentes<br />

thématiques envisagées.<br />

Les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> communautés ont pu également, en fin<br />

<strong>de</strong> soirée, rencontrer l'ensemble <strong>de</strong>s Directeurs et Chefs <strong>de</strong><br />

Service du <strong>Consistoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, échanger et régler les <strong>de</strong>rniers<br />

détails avant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Tichri.<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 29


LA VIE DU CONSISTOIRE<br />

Cérémonie à la mémoire <strong>de</strong>s déportés à<br />

la synagogue <strong>de</strong> la Victoire<br />

Le dimanche 5 septembre, le <strong>Consistoire</strong> a célébré<br />

comme chaque année la cérémonie à la mémoire<br />

<strong>de</strong>s déportés qui s’est une fois <strong>de</strong> plus déroulée<br />

dans une synagogue <strong>de</strong> la Victoire comble, en<br />

présence <strong>de</strong> nombreuses personnalités civiles,<br />

religieuses et militaires. On notera notamment la<br />

présence <strong>de</strong> Madame Simone Veil, <strong>de</strong> Daniel Schek,<br />

Ambassa<strong>de</strong>ur d'Israël en France, du Père Patrick Desbois, <strong>de</strong><br />

Mohamed Moussaoui, Prési<strong>de</strong>nt du CFCM, <strong>de</strong> Nicole Guedj,<br />

Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Fondation France-Israël, et <strong>de</strong> nombreux élus<br />

dont Jacques Bravo, Maire du 9ème arrondissement.<br />

Devant la nombreuse<br />

assistance présente, et<br />

notamment <strong>de</strong> très<br />

nombreux jeunes, le<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Commission<br />

Shoah et Prési<strong>de</strong>nt<br />

d’Honneur <strong>de</strong> l’ACIP Moïse<br />

Cohen a rappelé avec<br />

émotion le cauchemar <strong>de</strong> la<br />

déportation, <strong>de</strong> l’internement,<br />

et <strong>de</strong>s souffrances<br />

<strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> femmes,<br />

d’hommes et d’enfants, à<br />

travers notamment l’évocation <strong>de</strong> témoignages poignants <strong>de</strong><br />

rescapés.<br />

Après l’allumage par <strong>de</strong>s déportés et leurs familles <strong>de</strong>s six<br />

bougies à la mémoire <strong>de</strong>s six millions <strong>de</strong> martyrs juifs, le<br />

Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong> Joël Mergui évoqué l’horreur <strong>de</strong>s rafles<br />

“qui ne sauraient subir aucune comparaison”, et rendu un<br />

vibrant hommage aux résistants et aux justes “qui ont osé se<br />

Inauguration <strong>de</strong> la place<br />

Edmond J. Safra à Rennes<br />

Le Grand Rabbin <strong>de</strong> France,<br />

Gilles Bernheim, et le<br />

Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong><br />

Central, Joël Mergui, se<br />

sont déplacés lundi 30 août<br />

à Rennes. Après un<br />

entretien avec le Maire <strong>de</strong> Rennes,<br />

Daniel Delaveau. Ils ont pris part, en<br />

présence du Préfet Michel Cadot et du<br />

Maire, à l'inauguration <strong>de</strong> la Place<br />

Edmond J. Safra, grand philantrope,<br />

grâce à qui notamment le Centre<br />

Communautaire <strong>de</strong> Rennes a pu voir le<br />

jour. Etaient également présents<br />

M. Bonnand, représentant Madame Lili<br />

Safra, Luc Pincaud, Prési<strong>de</strong>nt du<br />

<strong>Consistoire</strong> Régional, Maurice Azéroual,<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Communauté, Bernard<br />

Lobel, ancien Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

30 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

Communauté, Eric Granet,<br />

responsable religieux <strong>de</strong> la<br />

Communauté. Dans toutes leurs<br />

interventions, le Grand Rabbin<br />

<strong>de</strong> France, le Prési<strong>de</strong>nt du<br />

<strong>Consistoire</strong>, ainsi que l'ensemble<br />

<strong>de</strong>s personnalités, ont rendu un<br />

hommage vibrant à l'oeuvre<br />

philantropique <strong>de</strong> Edmond<br />

J. Safra.<br />

Plus d'une centaine <strong>de</strong><br />

personnes ainsi que <strong>de</strong><br />

nombreux officiels étaient<br />

présents. Située dans le quartier <strong>de</strong>s<br />

Gayeulles, dans un cadre verdoyant car<br />

à l'orée du parc, la place entoure le<br />

Centre Communau-taire.<br />

"Il est important <strong>de</strong> soutenir <strong>de</strong>s<br />

initiatives comme celle-ci, dans une<br />

lever et dire non” à la volonté d’extermination <strong>de</strong>s juifs. Il a<br />

<strong>de</strong>mandé qui seraient aujourd’hui ces justes pour s’opposer à<br />

la volonté <strong>de</strong> certains, “à Téhéran ou ailleurs”, d’extermination<br />

<strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong>s juifs, Israël.<br />

Le Grand Rabbin <strong>de</strong> France Gilles Bernheim a rappelé quant<br />

à lui l'horreur <strong>de</strong> la machine exterminatrice nazie, basée d’une<br />

part sur un antisémitisme absolu et sytématique, et d’autre part<br />

sur une dimension inhumaine, méticuleuse et administrative<br />

dans le processus <strong>de</strong> décisions éclatées et <strong>de</strong> responsabilités<br />

partagées. C’est à travers cette double empreinte que le<br />

processus d’extermination <strong>de</strong>s juifs a pu s’engager dans la folie<br />

inhumaine que l’on sait.<br />

A la suite <strong>de</strong> chants et <strong>de</strong> prières entonnés avec émotion par<br />

les Hazanim et les enfants, le Grand Rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> David<br />

Messas a rappelé la nécessité <strong>de</strong> rester vigilant et <strong>de</strong> continuer<br />

à témoigner <strong>de</strong>vant la résurgence <strong>de</strong> l’antisémitisme et du<br />

négationnisme. Il a par ailleurs remercié les plus hautes autorités<br />

<strong>de</strong> l’Etat pour faire preuve d’une telle vigilance.<br />

La cérémonie a pris fin avec “le El Malé Rahamim”, prière pour<br />

les disparus <strong>de</strong> la Shoah, le Kaddich récité par le rabbin Olivier<br />

Kaufman <strong>de</strong> la synagogue <strong>de</strong> la place <strong>de</strong>s Vosges et les prières<br />

pour la République et pour Israël récitées par le rabbin<br />

Moshé Sebbag <strong>de</strong> la synagogue <strong>de</strong> la Victoire.<br />

pério<strong>de</strong> où on sent un regain<br />

d'antisémitisme "explique le Prési<strong>de</strong>nt<br />

du <strong>Consistoire</strong> Central. "Quand les<br />

rapports se passent bien, il faut le<br />

souligner ".<br />

Le Maire <strong>de</strong> Rennes, Daniel Delaveau,


LA VIE DU CONSISTOIRE<br />

en a profité pour prononcer son "refus <strong>de</strong><br />

stigmatisation" et son soutien à "la liberté<br />

du culte au sein <strong>de</strong> la laïcité".<br />

Gilles Bernheim a pour sa part<br />

remercié chaleureusement la municipalité<br />

"sans qui rien n'aurait été<br />

possible". Car en effet, c'est une décision<br />

du Conseil Municipal qui a entériné la<br />

nomination <strong>de</strong> cette place en hommage<br />

à Edmond J. Safra. Pour Joël Mergui,<br />

"c'est une reconnaissance pour un<br />

En tant que Prési<strong>de</strong>nt, pouvez-vous nous<br />

présenter en quelques mots la Communauté <strong>de</strong><br />

Rennes ?<br />

Maurice Azéroual : La Communauté<br />

Juive <strong>de</strong> Rennes, que je prési<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis<br />

2009, est une communauté relativement<br />

jeune. Notre communauté, environ 150<br />

à 200 familles, comprend toutes sortes<br />

<strong>de</strong> catégories socioprofessionnelles :<br />

professions libérales, cadres, fonctionnaires,<br />

mais aussi employés, ouvriers, sans<br />

oublier les étudiants et les retraités. Elle<br />

se veut dynamique, active et tournée vers<br />

l'avenir.<br />

I.J : Quelles sont les gran<strong>de</strong>s dates et les<br />

grands événements qui ont marqué votre<br />

Communauté ?<br />

M.A : Notre communauté n'a été<br />

réellement structurée qu'à partir <strong>de</strong> 1963,<br />

date à laquelle elle se dota <strong>de</strong> statuts<br />

officiels d'association culturelle et cultuelle.<br />

Plusieurs locaux exigus lui furent<br />

successivement attribués par la<br />

Municipalité <strong>de</strong> Rennes pendant une<br />

quinzaine d'années. Cependant le véritable<br />

tournant, eu lieu en 2002. Les efforts<br />

conjugués du Maire <strong>de</strong> l'époque, M.<br />

Edmond Hervé et du Conseil Municipal,<br />

<strong>de</strong> la Fondation Safra, du Grand Rabbin<br />

Joseph Sitruk, <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la<br />

Communauté et du bureau <strong>de</strong> l'Association<br />

présidée par M. Bernard Lobel, ont conduit<br />

à l'édification d'un véritable centre cultuel<br />

et culturel - le centre Edmond J.Safra - et<br />

à son inauguration le 21 janvier 2002.<br />

I.J : Le 30 août <strong>de</strong>rnier a été inaugurée la place<br />

Edmond J Safra. Le Centre Culturel <strong>de</strong> Rennes<br />

porte déjà le nom <strong>de</strong> ce financier <strong>de</strong> renom<br />

international et grand donateur. A cette occasion,<br />

Le Grand Rabbin <strong>de</strong> France, Gilles Bernheim ainsi<br />

que Joël Mergui, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s <strong>Consistoire</strong><br />

Central et <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, sont venus rencontrer la<br />

Communauté <strong>de</strong> Rennes. Quel à été le<br />

déroulement <strong>de</strong> cette journée ?<br />

homme qui a marqué par son mécénat<br />

le judaïsme contemporain". Grand<br />

financier et riche homme d'affaires<br />

d'origine libanaise a notamment soutenu<br />

<strong>de</strong>s communautés isolées, comme celle<br />

<strong>de</strong> Rennes.<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ACI <strong>de</strong> Rennes, décrit<br />

sa communauté comme "dynamique" qui<br />

se veut "ancrée dans la vie <strong>de</strong> la cité et<br />

ouverte aux autres".<br />

L'inauguration fut suivie d'une<br />

Rencontre avec la communauté<br />

juive <strong>de</strong> Rennes<br />

Maurice Azéroual,<br />

Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Communauté <strong>de</strong> Rennes<br />

M.A : Jusqu'à cette date importante pour<br />

notre communauté, le 30 aout 2010, qui a<br />

vu la place ou est située notre centre<br />

communautaire, prendre le nom du grand<br />

philanthrope et mécène juif que fut<br />

Edmond J. Safra. C'est dans le cadre<br />

verdoyant du parc ou se situe notre centre<br />

communautaire et en présence <strong>de</strong> la foule<br />

nombreuse <strong>de</strong> nos membres et <strong>de</strong>s invités<br />

que la place Edmond J.Safra a été<br />

inaugurée par le maire <strong>de</strong> Rennes, Daniel<br />

Delaveau, entouré <strong>de</strong> Michel Cadot, préfet<br />

<strong>de</strong> région, du grand rabbin <strong>de</strong> France,<br />

Gilles Bernheim, <strong>de</strong> Joël Mergui, prési<strong>de</strong>nt<br />

du <strong>Consistoire</strong> Central et <strong>de</strong>s représentants<br />

<strong>de</strong> la fondation Safra. Après les discours -<br />

<strong>de</strong> haute tenue - <strong>de</strong>s différentes<br />

personnalités, eu lieu le dévoilement <strong>de</strong> la<br />

plaque, et pour terminer, l'assemblée se<br />

retrouva autour d'un buffet dinatoire. Vers<br />

16 heures, la cérémonie officielle prit fin<br />

après que nous ayons eu l'honneur et la<br />

joie <strong>de</strong> partager l'office <strong>de</strong> Min'ha avec Joël<br />

Mergui et le grand Rabbin, lequel au<br />

terme <strong>de</strong> la prière nous prodigua une leçon<br />

<strong>de</strong> Thora d'une gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, comme<br />

à son habitu<strong>de</strong>. Ce fut un moment<br />

d'émotion intense.<br />

rencontre avec les membres <strong>de</strong> la<br />

communauté autour d'un buffet dans les<br />

locaux du Centre Communautaire.<br />

Après l'office <strong>de</strong> min'ha, le Grand Rabbin<br />

<strong>de</strong> France a conclu cette visite par un<br />

cours <strong>de</strong> Torah et le Prési<strong>de</strong>nt du<br />

<strong>Consistoire</strong> a évoqué avec la<br />

communauté l'actualité consistoriale et<br />

notamment le lancement <strong>de</strong>s<br />

Assises <strong>de</strong>s Communautés Juives <strong>de</strong><br />

France.<br />

I.J : En cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Tichri, quels<br />

sont vos souhaits et vos projets pour la<br />

Communauté <strong>de</strong> Rennes ?<br />

M.A : Aujourd'hui, synagogue, mikvé et<br />

services religieux divers, Talmud Thora,<br />

centre culturel aux nombreuses activités,<br />

bibliothèque ouverte à tout public, centre<br />

<strong>de</strong> conférence et <strong>de</strong> célébrations<br />

historiques et festives accueillent toutes<br />

les personnes et familles qui souhaitent<br />

s'informer, pratiquer dans le respect <strong>de</strong>s<br />

règles consistoriales, le judaïsme ou, tout<br />

simplement, avoir <strong>de</strong>s liens<br />

communautaires. Précisément, notre<br />

volonté est <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r et développer<br />

notre centre communautaire en lui<br />

donnant les moyens <strong>de</strong> rayonner non<br />

seulement en Bretagne, mais aussi au<br />

niveau national, par <strong>de</strong>s actions fortes ,tant<br />

au niveau intracommunautaire que vis a<br />

vis <strong>de</strong> l'extérieur ,et ce en agissant aussi<br />

bien sur le plan culturel que religieux. Je<br />

termine en ajoutant une chose<br />

essentielle,à l'intention <strong>de</strong> ceux et celles<br />

parmi nos coreligionnaires qui,ne<br />

connaissant pas la région, voudraient s'y<br />

installer, ou bien y envoyer étudier leurs<br />

enfants (Rennes est une ville universitaire<br />

importante avec plus <strong>de</strong><br />

35000 étudiants : lettres, mé<strong>de</strong>cine, droit<br />

et hautes technologie…) :ils y trouveront<br />

toute l'ai<strong>de</strong> nécessaire, notamment auprès<br />

<strong>de</strong> notre communauté pour s'intégrer au<br />

sein <strong>de</strong> celle-ci et plus largement dans une<br />

ville dynamique au niveau économique et<br />

culturel et avec une qualité <strong>de</strong> vie<br />

excellente. Pour finir, Je voudrais présenter<br />

à la veille <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Tichri et au nom <strong>de</strong><br />

la communauté juive <strong>de</strong> Rennes , nos<br />

vœux <strong>de</strong> bonne et heureuse année,<br />

remplie <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong> bonheur à tout nos<br />

coreligionnaires et en priant pour que la<br />

paix règne dans le mon<strong>de</strong>.<br />

KtivahVé'hatimah Tova.<br />

Propos recueillis<br />

par Jessica Toledano<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 31


CHANA TOVA<br />

Le Grand Rabbin <strong>de</strong> France et le<br />

Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong> Central<br />

<strong>de</strong> France<br />

adressent à toute la communauté<br />

juive leurs meilleurs voeux<br />

<strong>de</strong> Chana Tova à l'occasion<br />

<strong>de</strong> la nouvelle année 5771.<br />

Qu'elle soit placée sous le signe<br />

<strong>de</strong> la paix pour Israël et<br />

le peuple juif et que chacun<br />

soit inscrit dans le livre <strong>de</strong> la vie.<br />

19, rue Saint-Georges<br />

75009 PARIS<br />

ALAIN KAMINSKI<br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong>s Amis israélites<br />

<strong>de</strong> France<br />

Secrétaire général<br />

<strong>de</strong> la Fédération<br />

A.I.F. A.I.F..<br />

<strong>de</strong>s sociétés juives <strong>de</strong> France<br />

Souhaite au nom <strong>de</strong> tous les<br />

sociétaires ses meilleurs vœux <strong>de</strong><br />

Roch Hachana 5771.<br />

70, rue <strong>de</strong> Turbigo - 75003 PARIS<br />

Le Grand Rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>,<br />

le Prési<strong>de</strong>nt et<br />

les Administrateurs du<br />

<strong>Consistoire</strong> Israélite <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

Ile <strong>de</strong> France<br />

adressent à la Communauté juive<br />

<strong>de</strong> <strong>Paris</strong> et sa région ainsi qu’à<br />

l’Etat d’Israël leurs vœux les plus<br />

chaleureux <strong>de</strong> Chana Tova<br />

que 5771 soit une année<br />

<strong>de</strong> paix et <strong>de</strong> sérénité<br />

“Léchana Tova Tikatévou Vétihatémou”<br />

17, rue Saint-Georges - 75009 PARIS<br />

Tél. 01 40 82 26 26<br />

www.consistoire.org<br />

Monsieur le Grand Rabbin <strong>de</strong><br />

France Gilles Bernheim et Madame<br />

adressent à l'ensemble <strong>de</strong> la Communauté Juive<br />

<strong>de</strong> France tous leurs vœux<br />

<strong>de</strong> Chana Tova Oumétouka<br />

Que cette année 5771 apporte la Paix pour le<br />

peuple d'Israël.<br />

Que le Tout Puissant bénisse et protège l'ensemble<br />

<strong>de</strong> la Communauté Juive <strong>de</strong> France<br />

Le Presi<strong>de</strong>nt,<br />

le Conseil d’Administration,<br />

la Direction, les Professeurs,<br />

les Educateurs, le Personnel<br />

et tous les Enfants <strong>de</strong> LAVERSINE<br />

présentent leurs vœux <strong>de</strong><br />

Chana Tova<br />

à tous les anciens élèves ainsi qu’à la<br />

communauté avec le désir fervent que<br />

l’année 5771 soit l’année <strong>de</strong> paix<br />

pour Israël et le mon<strong>de</strong> entier.<br />

Tél. : 03 44 25 03 29


Le Grand Rabbin <strong>de</strong> France, Gilles BERNHEIM,<br />

le Grand Rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, David MESSAS,<br />

le Rabbin Moshe SEBBAG, le Prési<strong>de</strong>nt Jacques CANET<br />

et les membres <strong>de</strong> la commission administrative <strong>de</strong> la<br />

Gran<strong>de</strong> synagogue <strong>de</strong> la Victoire<br />

adressent à toutes les familles <strong>de</strong> la communauté leurs meilleurs vœux<br />

<strong>de</strong> Chana Tova à l'occasion <strong>de</strong> la nouvelle année 5771.<br />

LA FONDATION<br />

CASIP-COJASOR<br />

adresse à toute la communauté<br />

ses meilleurs vœux <strong>de</strong> bonne<br />

et heureuse année 5771<br />

en particulier aux plus démunis.<br />

8, rue <strong>de</strong> Pali-Kao<br />

75020 PARIS<br />

Le Centre Israélite <strong>de</strong> Montmartre<br />

et les 150 enfants accueillis à :<br />

la Crèche Israélite<br />

la Crèche Marcel Bleustein-Blanchet<br />

au Jardin Maternel<br />

Les 75 personnes (25 à 30 familles) bénéficiant<br />

<strong>de</strong> l’hospitalité du Centre d’hébergement et réinsertion sociale.<br />

Les 450 à 500 usagers qui prennent leurs repas chaque jour<br />

dans sa cantine sociale cachère<br />

Forment <strong>de</strong>s voeux pour la paix au Moyen-Orient<br />

et dans le mon<strong>de</strong> entier<br />

16, rue Lamarck 75018 PARIS<br />

L’œuvre <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Enfants Juifs<br />

présente ses meilleurs vœux pour<br />

l’année 5771 à la communauté juive<br />

<strong>de</strong> France, à Israël et au peuple juif<br />

dans le mon<strong>de</strong>.<br />

10, rue Théodule Ribot - 75017 PARIS<br />

L’Association visites aux mala<strong>de</strong>s<br />

“BIKOUR HOLIM”<br />

(Fondée en 1956)<br />

adresse à tous ses adhérents et amis,<br />

ainsi qu’à tous les membres<br />

<strong>de</strong> la communauté ses meilleurs vœux<br />

pour une bonne année.<br />

Ai<strong>de</strong>z-nous afin qu’elle soit une année<br />

heureuse pour les plus démunis<br />

<strong>de</strong> notre communauté.<br />

17, rue d’Enghien - 75010 PARIS<br />

Tél. : 01 47 70 28 21<br />

infos@lavictoire.org - Tél. :01 45 26 95 36<br />

Joëlle LEZMI, Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> WIZO-France<br />

Les Membres du Conseil d'Administration<br />

La Direction, le personnel, toute l'équipe <strong>de</strong> WIZO-France<br />

Vous souhaitent " chana tova tikatevou ! "<br />

Que vous soyez inscrits dans le livre <strong>de</strong> la vie…<br />

Que cette année 5771 voit se réaliser nos communs espoirs <strong>de</strong> PAIX.<br />

A vous donateurs, adhérents, sympathisants, à tous ceux qui<br />

partagent cet idéal et cette espérance, nous présentons<br />

nos meilleurs vœux pour une année douce et sereine.<br />

WIZO - 10 rue Saint-Augustin - 75002 <strong>Paris</strong><br />

Tél. 01 48 01 97 70 - Fax : 01 48 01 97 77<br />

E-mail : wizofrance@wizo-france.fr<br />

Site internet : www.wizo.asso.fr<br />

CHANA TOVA<br />

BONNE ANNÉE<br />

KEREN KAYEMETH LEISRAEL<br />

11, Rue du Quatre Septembre – 75002 PARIS<br />

Tél. : 01.42.86.88.88. – Fax : 01.42.60.18.13<br />

Site : www.kkl.fr<br />

E.mail : info@kkl.fr<br />

le K.K.L. <strong>de</strong> France<br />

souhaite à toute la Communauté Juive<br />

CHANA TOVA !<br />

Le K.K.L. soutient par son action<br />

la construction d’Eretz Israël<br />

Le K.K.L. développe la terre, plante <strong>de</strong>s<br />

arbres et aménage les réservoirs d’eau.<br />

Le K.K.L., la force tranquille du peuple Juif.<br />

AVEC NOUS POUR <strong>ISRAËL</strong> !<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt<br />

et le Comité Directeur<br />

<strong>de</strong> la FÉDÉRATION FRANCAISE<br />

SPORTIVE ET CULTURELLE<br />

MACCABI<br />

adressent à l’ensemble<br />

<strong>de</strong> la Communauté et au<br />

Mouvement Sportif Juif Français<br />

leurs Meilleurs Vœux pour 5771.<br />

149 boulevard Voltaire - 75011 PARIS<br />

Tél. : 01 43 67 07 62<br />

Les établissements Marco<br />

représentés par M. MIMOUN,<br />

spécialistes blindages, volets roulants<br />

et ri<strong>de</strong>aux métalliques,<br />

ont le plaisir et le bonheur <strong>de</strong> vous souhaiter<br />

à vous-même, à tous les membres et à tous<br />

ceux que vous aimez une année 5771<br />

extraordinaire mieux que l'année <strong>de</strong>rnière et<br />

moins bonne que l'année prochaine<br />

Avec mashiah tsidkenou<br />

5771<br />

L’Emprunt <strong>de</strong> l’Etat d’Israël<br />

(Bonds d’Israël)<br />

« L’Economie au Service <strong>de</strong> la Paix »<br />

vous présente ses meilleurs vœux<br />

pour l’année 5771.<br />

A.C.E.F.I.<br />

Association <strong>de</strong> Coopération Economique France Israël<br />

43, rue Le Peletier - 75009 PARIS<br />

Tél. : 01 42 85 85 50<br />

Fax : 01 42 80 48 39


CHANA TOVA<br />

Le Crif<br />

présente à la communauté juive<br />

<strong>de</strong> France et à Israël ses vœux<br />

chaleureux <strong>de</strong> Chana Tova.<br />

Espace Rachi – 39 rue Broca - 75005 PARIS<br />

Tél. : 01 42 17 11 11 - Fax : 01 42 17 11 50<br />

email : infocrif @crif.org<br />

www.crif.org<br />

L'Ai<strong>de</strong> aux aveugles<br />

Israéliens<br />

Association française agréée auprès<br />

du Ministère <strong>de</strong>s Affaires sociales d'Israël<br />

adresse à tous ses amis,<br />

membres donateurs, légataires,<br />

ses vœux les plus sincères.<br />

3, rue <strong>de</strong> la Cigogne - 68000 COLMAR<br />

Fédération<br />

<strong>de</strong>s Sociétés<br />

Juives <strong>de</strong> France<br />

70, rue Turbigo - 75003 PARIS<br />

Tél. 01 44 61 29 15<br />

Son Prési<strong>de</strong>nt<br />

Maurice Skornik<br />

Le conseil d’administration<br />

et toute son équipe<br />

adressent à toute<br />

la communauté<br />

<strong>de</strong> France<br />

leurs meilleurs vœux<br />

pour la nouvelle<br />

année 5771.<br />

Le Prix Nobel <strong>de</strong> Chimie 2009 a été décerné au Professeur<br />

Ada Yonath <strong>de</strong> l'Institut Weizmann <strong>de</strong>s Sciences. L'Institut<br />

est un centre multidiciplinaire, un jardin <strong>de</strong>s sciences à la<br />

pointe <strong>de</strong> la recherche scientifique dans le mon<strong>de</strong>.<br />

“L'Institut est la réalisation d'une vision et la réalisation<br />

d'un rêve. Il est capable <strong>de</strong> jouer un rôle essentiel lorsque<br />

la Paix viendra pour le bien-être <strong>de</strong> l'Humanité - Chaïm<br />

Weizmann”<br />

A tous nos amis Chana Tova.<br />

INSTITUT WEIZMANN<br />

DES SCIENCES<br />

17, rue Mesnil - 75116 PARIS<br />

Tél. : 01.47.04.33.43 - Fax : 01.47.55.10.84<br />

e-mail : roberto@weizmann-france-europe.org<br />

www.weizmann-france-europe.org<br />

LE COMITE FRANÇAIS POUR<br />

YAD-VASHEM<br />

présente ses meilleurs voeux <strong>de</strong> bonne<br />

et heureuse année à ses ahérents et à<br />

toute la communauté. Et vous rappelle<br />

l'importance <strong>de</strong> remplir la feuille <strong>de</strong><br />

témoignage (DAF-ED) gratuitement<br />

mise à votre disposition.<br />

33, Rue Navier, 75017 PARIS<br />

Tél. : 01 47 20 99 57<br />

O D A S E J<br />

L’ŒUVRE D’ASSISTANCE SOCIALE A L’ENFANCE JUIVE<br />

est une association reconnue d’utilité publique par décret du 28 mai 1919<br />

est heureuse d’adresser à la<br />

Communauté juive <strong>de</strong> France<br />

ses meilleurs vœux à l’occasion<br />

<strong>de</strong> la nouvelle année 5771.<br />

39, rue Broca - 75005 PARIS<br />

Tél. : 01 42 17 11 92 – Fax : 01 42 17 11 73<br />

le Comité Féminin<br />

<strong>de</strong> L’ORT<br />

présente à tous ses membres et<br />

amis ses meilleurs vœux <strong>de</strong> bonheur<br />

pour l’année 5771.<br />

vmtctv vbtkt hbve hnwl<br />

10, Villa d’Eylau - 75116 PARIS<br />

Tél. : 01 45 00 49 44<br />

5771<br />

Chrétiens et Juifs <strong>de</strong><br />

l’Amitié Judéo-Chrétienne<br />

<strong>de</strong> France<br />

présentent à toute la communauté juive<br />

leurs vœux les meilleurs à l’occasion<br />

<strong>de</strong> Roch Hachana.<br />

60, rue <strong>de</strong> Rome, 75008 PARIS<br />

Tél. : 01 45 22 12 38<br />

L’Association Culturelle<br />

<strong>de</strong>s Sourds Juifs <strong>de</strong> France<br />

présente à la communauté juive <strong>de</strong> France,<br />

à tous ses membres et à tous ses amis,<br />

ses vœux <strong>de</strong> Chana Tova.<br />

73, rue Curial - 75019 PARIS<br />

entrée : bât. Tour D<br />

Email : maria45@free.fr<br />

Fax : 01 42 09 25 93<br />

Jean Paul KLING,<br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la Communauté Israélite<br />

<strong>de</strong> STRASBOURG<br />

et les Membres <strong>de</strong> la<br />

Commission Administrative<br />

adressent à tous les membres <strong>de</strong> la<br />

Communauté leurs vœux <strong>de</strong> santé, <strong>de</strong><br />

bonheur et <strong>de</strong> paix pour l'année 5771.<br />

C.I.S. 1a, rue René Hirschler<br />

B.P. 30183 - 67005 Strasbourg Ce<strong>de</strong>x<br />

Tél. : 03 88 14 46 50<br />

A l’occasion <strong>de</strong> son 80 ème anniversaire<br />

Le MDA Fracne<br />

adresse ses meilleurs voeux <strong>de</strong> bonheur, <strong>de</strong><br />

prospérité et <strong>de</strong> santé à toute la communauté juive<br />

à l'occasion <strong>de</strong> Roch Hachana 5771.<br />

Merci <strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r à sauver <strong>de</strong>s vies en Israël<br />

MDA France, 40 rue <strong>de</strong> Liège - 75008 <strong>Paris</strong> - 01 43 87 49 02<br />

mda-france@wanadoo.fr - www.mda-france.org<br />

Israël, un seul numéro sauve <strong>de</strong>s vies : le 101<br />

Le Rabbin et le Conseil d'Administration<br />

du <strong>Consistoire</strong> Israélite <strong>de</strong><br />

VILLEURBANNE<br />

Que la paix règne sur Israel<br />

et dans le mon<strong>de</strong>.<br />

Chana tova.<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt : Norbert SPORTES<br />

ASI – ABSI – KEREN’OR<br />

Gil et Karen TAÏEB ainsi que toute leur<br />

équipe remercient les généreux<br />

donateurs qui soutiennent leurs actions<br />

en faveur d’Israël et tout particulièrement<br />

<strong>de</strong> TSAHAL et leur présentent leurs<br />

meilleurs vœux à l’occasion <strong>de</strong>s fêtes<br />

<strong>de</strong> ROCH HACHANA 5771.<br />

236, Boulevard Voltaire<br />

75011 <strong>Paris</strong><br />

Tél. : 01 45 63 55 30<br />

L’Association Israélite d’Oranie en France<br />

“ Synagogue Elie DRAY ”<br />

le Prési<strong>de</strong>nt Joseph Georges BENAZERA<br />

le Rabbin Shélomo ZINI<br />

le Conseil d’Administration<br />

adressent à l’ensemble <strong>de</strong> nos institutions,<br />

à notre Communauté et à l’État d’Israël<br />

nos vœux les plus sincères <strong>de</strong> Chana Tova 5771<br />

218-220, rue du Faubourg St-Honoré - 75008 <strong>Paris</strong><br />

Tél. : 01 45 61 20 25 - Fax : 01 45 61 14 35<br />

e-mail : contact@syna-aio.org<br />

www.aio.syna.org


A.C.I.P. TOURNELLES<br />

La Commission Administrative<br />

Le Rabbin et les Hazanim<br />

adressent leurs vœux<br />

cordiaux et chaleureux<br />

à toute la Communauté.<br />

21 bis rue <strong>de</strong>s Tournelles - 75004 <strong>Paris</strong><br />

Tél : 01.42.74.32.80 - Fax : 01.48.04.93.74<br />

Mail : sthm@wanadoo.fr<br />

Site internet : www.synatournelles.org<br />

La Coopération Féminine<br />

vous souhaite une excellente année 5771<br />

Pour vous, votre famille et vos amis<br />

Vœux <strong>de</strong> paix dans le mon<strong>de</strong> pour Israël<br />

39, rue Broca - 75005 PARIS<br />

Tél. : 01 42 17 10 90 – Fax : 01 42 17 10 89<br />

www.cooperation-feminine.fr<br />

email : contact@cooperation-feminine.fr<br />

Les Fils et Filles<br />

<strong>de</strong>s Déportés Juifs <strong>de</strong> France<br />

vous souhaitent une heureuse nouvelle<br />

année et rappellent que ce sera celle<br />

du 69 è anniversaire <strong>de</strong> la déportation<br />

<strong>de</strong>s Juifs <strong>de</strong> France en 1942.<br />

32, rue La Boétie - 75008 PARIS<br />

Tél. : 01 45 61 18 78<br />

Monsieur Eric <strong>de</strong> Rothschild, Prési<strong>de</strong>nt<br />

Les Membres du Conseil d'Administration,<br />

La Direction Générale<br />

<strong>de</strong> la Fondation <strong>de</strong> Rothschild<br />

adressent leurs vœux les plus chaleureux<br />

aux rési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> leurs établissements, à leurs<br />

familles et au personnel en ce début d'année 5771<br />

et leur souhaitent <strong>de</strong> passer les fêtes <strong>de</strong> Tichri<br />

dans la joie et le bonheur familial.<br />

76, rue <strong>de</strong> Picpus - 75012 PARIS<br />

Tél. : 01 44 68 72 98<br />

M. le rabbin Jonathan GUEZ<br />

Le prési<strong>de</strong>nt Michel DLUTO<br />

La commission administrative<br />

<strong>de</strong> la communauté israélite<br />

<strong>de</strong> la VARENNE-SAINT-HILAIRE<br />

souhaitent à tous leurs fidèles et amis leurs meilleurs<br />

vœux <strong>de</strong> bonheur, santé et prospérité pour l’année<br />

nouvelle 5771.<br />

10 bis, avenue du Château<br />

94210 LA VARENNE-SAINT-HILAIRE<br />

LE NOUVEAU CENTRE<br />

COMMUNAUTAIRE DE PARIS<br />

présente à tous ses membres<br />

et amis ses meilleurs vœux <strong>de</strong> santé<br />

et bonheur à l’occasion <strong>de</strong> la<br />

nouvelle année, et les informe <strong>de</strong><br />

la reprise <strong>de</strong> toutes les activités.<br />

119, rue Lafayette - 75010 PARIS<br />

Tél. : 01 53 20 52 52<br />

M. Zvi Ammar Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong><br />

et l’ensemble <strong>de</strong> son Conseil d’Administration<br />

Rav Reouven Ohana, Grand Rabbin <strong>de</strong> Marseille<br />

Rav Shmouel Melloul, Dayane <strong>de</strong> Marseille<br />

M. Elie Berrebi, Directeur Général<br />

et l’ensemble <strong>de</strong>s permanents<br />

Rabbiniques et Administratifs<br />

vous adressent leurs voeux les plus chaleureux <strong>de</strong><br />

Chana Tova - Année <strong>de</strong> Paix - <strong>de</strong> Santé -<br />

<strong>de</strong> Bonheur - pour tout le peuple juif.<br />

117-119, rue Breteuil - 13006 MARSEILLE<br />

Tél. : 04 91 37 49 64 - Fax : 04 91 37 83 89<br />

LA COMMUNAUTÉ JUIVE<br />

DE NIMES<br />

- L’Acing<br />

- Le Centre Communautaire<br />

- Wizo<br />

- Réseau Ezra <strong>de</strong> Nimes<br />

- BBYO<br />

- Cercle A. Cremieux<br />

- Association France-Israël<br />

- AUJF<br />

vous adressent leurs<br />

meilleurs vœux pour la nouvelle année.<br />

vmtctv vbtkt hbve hnwl<br />

40, rue Roussy, 30000 NIMES<br />

La Solidarité<br />

présente ses meilleurs vœux<br />

à ses membres et à ses amis<br />

ainsi qu'à toute la communauté<br />

pour l'année 5771.<br />

14, rue Saint-Lazare - 75009 PARIS<br />

BONNE SHANA ANNÉE TOVA<br />

ORT FRANCE<br />

EDUCATION ET FORMATION<br />

présente ses meilleurs vœux<br />

à la communauté à l’occasion<br />

<strong>de</strong> la nouvelle année.<br />

Le Rabbin, le Prési<strong>de</strong>nt<br />

et les Membres <strong>de</strong> la Commission<br />

administrative <strong>de</strong> la Communauté<br />

Chasseloup-Laubat<br />

adressent leurs meilleurs vœux à tous leurs<br />

fidèles, à tous leurs amis et aux<br />

jeunes couples qu’ils ont eu la joie <strong>de</strong><br />

marier dans leur synagogue.<br />

14, rue Chasseloup-Laubat, 75015 PARIS<br />

A l’occasion <strong>de</strong> Roch Hachana 5771,<br />

Monsieur le Rabbin, le Prési<strong>de</strong>nt et les<br />

Membres du Conseil D’Administration<br />

ont le plaisir et la joie d’offrir à tous<br />

les fidèles et leurs familles et aux<br />

sympathisants, leurs meilleurs voeux <strong>de</strong><br />

santé, <strong>de</strong> bonheur et <strong>de</strong> joie.<br />

5, impasse Copernic, 44000 NANTES<br />

Tél. : 02 40 73 48 92 - Fax : 02 40 73 96 44<br />

Le Grand Rabbin, Rav Senior<br />

Le Dayan, Rav Charbit<br />

Le Roch Kollel, Rav Zeev Paperman Chlita<br />

Le Rabbin du Beth Habad, Rav Mellul<br />

Les Rabbanins <strong>de</strong> la Communauté <strong>de</strong> Créteil<br />

Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Communauté <strong>de</strong> Créteil<br />

M. Albert Elharrar<br />

Les Membres du Conseil d’Administration<br />

Les Prési<strong>de</strong>nt(e)(s) d’Association<br />

adressent leurs voeux les plus chaleureux<br />

<strong>de</strong> bonheur, <strong>de</strong> prospérité, <strong>de</strong> réussite et<br />

<strong>de</strong> santé à tous les membres <strong>de</strong> leur<br />

communauté et souhaitent au pays et à<br />

l’Etat d’<strong>ISRAËL</strong> dont ils sont solidaires<br />

une année <strong>de</strong> paix.<br />

Centre Communautaire KYRIAT-EL<br />

Rue du 8-mai 1945 - 94000 CRÉTEIL<br />

Tél. : 01 43 77 01 70


CHANA TOVA<br />

ACIP ANTONY<br />

Monsieur le Rabbin Raphaël EDERY<br />

Et la Commission Administrative d’Antony<br />

présente à toute la communauté Juive<br />

leurs voeux les plus chaleureux <strong>de</strong><br />

CHANA TOVA<br />

Que 5771 soit une année <strong>de</strong> Paix et Sérénité<br />

Communauté d’Antony<br />

M. Jacob DAHAN, Prési<strong>de</strong>nt,<br />

Le Rabbin et les membres <strong>de</strong><br />

la commission administrative<br />

implorent Le Tout Puissant d’accor<strong>de</strong>r<br />

au peuple juif et au mon<strong>de</strong> entier,<br />

une paix universelle.<br />

SYNAGOGUE<br />

ACIP “YISMAH MOCHÉ”<br />

42 Rue <strong>de</strong>s Saules - 75018 <strong>Paris</strong><br />

LE RABBIN, LE PRESIDENT<br />

ET LE COMITÉ PARISIEN<br />

DES ISRAÉLITES DE L’ALGÉROIS,<br />

LA COMMISSION ADMINISTRATIVE<br />

DE LA SYNAGOGUE<br />

BERITH CHALOM<br />

sont heureux d’adresser<br />

au grand rabbin <strong>de</strong> France,<br />

au grand rabbin du <strong>Consistoire</strong> Central,<br />

au grand rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>,<br />

au prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

ainsi qu’à leurs nombreux fidèles<br />

leurs vœux<br />

<strong>de</strong> bonne et heureuse année 5771.<br />

18, rue Saint-Lazare, 75009 PARIS<br />

berit.chalom@orange.fr<br />

Le Rabbin Mikaël JOURNO,<br />

Gilles BOUCHARA,<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong><br />

Fontenay aux Roses,<br />

et les membres du Conseil d'Administration<br />

adressent leurs vœux <strong>de</strong> Chana Tova<br />

à toute la communauté.<br />

17, avenue Paul Langevin<br />

92260 FONTENAY-AUX-ROSES<br />

Tél. / Fax : 01 46 60 75 94<br />

Le Rabbin, le Prési<strong>de</strong>nt,<br />

le Comité, Les Membres <strong>de</strong><br />

la Synagogue BETH DAVID<br />

présentent à toute la communauté juive <strong>de</strong><br />

France ainsi qu'à l'État d'Israël leurs vœux<br />

les plus Chaleureux pour cette<br />

nouvelle année 5771.<br />

vmtctv vbtkt hbve hnwl<br />

25, Avenue du Général <strong>de</strong> Gaulle<br />

94500 CHAMPIGNY SUR MARNE<br />

5771<br />

M. René Khalifa, Prési<strong>de</strong>nt<br />

M. Abraham Dahan, Ministre-officiant,<br />

les Membres <strong>de</strong> la Commission<br />

Administrative<br />

adressent aux fidèles <strong>de</strong> la<br />

FONDATION FLEISCHMAN<br />

et à leurs familles leurs meilleurs vœux<br />

pour la nouvelle année 5771.<br />

18, rue <strong>de</strong>s Ecouffes - 75004 PARIS<br />

Tél. : 01 48 87 97 86<br />

CHANA TOVA<br />

Le Rabbin, le Prési<strong>de</strong>nt,<br />

les Membres <strong>de</strong> la Commission<br />

Administrative <strong>de</strong> la<br />

COMMUNAUTÉ DE CHELLES<br />

présentent leurs meilleurs vœux<br />

à l'occasion <strong>de</strong> cette nouvelle année 5771 à<br />

tous ses membres, ainsi qu'à la Communauté<br />

Juive <strong>de</strong> France.<br />

14, rue <strong>de</strong>s Anémones - 77500 CHELLES<br />

Tél. : 01 60 20 92 93<br />

LE GRAND RABBIN JEAN LEVY,<br />

LE RABBIN SIMON AZOULAY,<br />

M E JACQUES HUBERT GAHNASSIA,<br />

PRÉSIDENT,<br />

LA COMMISSION ADMINISTRATIVE<br />

<strong>de</strong> VAUQUELIN et TALLÉ ORA<br />

souhaitent à leurs fidèles et à toutes les<br />

communautés Chana Tova pour 5771.<br />

9, rue Vauquelin - 75005 PARIS - Tél. : 06 09 21 15 85<br />

www.synagoguevauquelin.com


Le Prési<strong>de</strong>nt Isaac Perez,<br />

le Rabbin Kotiel Berdugo,<br />

les Membres <strong>de</strong> la<br />

A.C.I.P.<br />

VERCINGETORIX<br />

Commission Administrative<br />

souhaitent à tous leurs fidèles, amis et à<br />

l'Etat d'Israël, leurs meilleurs vœux <strong>de</strong><br />

Chana Tova, <strong>de</strong> paix et <strong>de</strong> prospérité à<br />

l'occasion <strong>de</strong> cette nouvelle année 5771.<br />

vmtctv vbtkt hbve hnwl<br />

les offices <strong>de</strong> Kippour se dérouleront au gymnase<br />

14 rue Auguste Renoir - Alain Fournier - 75014 <strong>Paris</strong><br />

Métro porte <strong>de</strong> Vanves<br />

223, rue Vercingétorix - 75014 PARIS<br />

Tél. : 01 45 45 50 51<br />

CHANA TOVA<br />

5771<br />

Le Rabbin, le Prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong><br />

CHOISY-ORLY-THIAIS<br />

adressent leurs meilleurs vœux<br />

à toute la communauté juive <strong>de</strong> France<br />

et au peuple d'Israël, particulièrement<br />

à la ville d'OR Yehouda.<br />

28, avenue <strong>de</strong> Newburn<br />

94600 CHOISY-LE-ROI<br />

Tél. : 01 48 92 68 68<br />

Le Rabbin et les Presi<strong>de</strong>nts<br />

<strong>de</strong>s associations <strong>de</strong><br />

L’ACIP RIS-ORANGIS<br />

C.E.D.E.R., D.P.M. et A.J.M.F.<br />

adressent leurs meilleurs vœux <strong>de</strong><br />

Chana Tova à leurs adhérents et amis.<br />

1, rue Jean-Moulin - 91130 RIS-ORANGIS<br />

La Commission Administrative <strong>de</strong> la<br />

Communauté <strong>de</strong> Meudon-Clamart<br />

le Bureau <strong>de</strong> l’A.C.P. Meudon<br />

présentent à toute la communauté et à<br />

la ville jumelle Mazkeret Batya<br />

leurs voeux <strong>de</strong> Chana Tova.<br />

15, rue Millandy - 92360 MEUDON-LA-FORÊT<br />

Tél. : 01 46 32 64 82<br />

Le Rabbin Alain COHEN,<br />

le Prési<strong>de</strong>nt Salomon SEBBAG<br />

et la Commission Administrative<br />

<strong>de</strong> Courbevoie et La Garenne-Colombes<br />

vous souhaitent une bonne année 5771.<br />

hqvtmv hbve hnw<br />

ACIP : 13, rue L. M. Nordmann<br />

92250 LA GARENNE-COLOMBES<br />

Tél. : 01 47 88 43 44<br />

A l’occasion <strong>de</strong> la nouvelle année 5771<br />

Le Rabbin<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt Robert Attia<br />

La Commission Administrative <strong>de</strong><br />

ROISSY-EN-BRIE<br />

souhaitent une bonne et heureuse année,<br />

pleine <strong>de</strong> santé, <strong>de</strong> joie et <strong>de</strong> prospérité à toute<br />

la Communauté <strong>de</strong> ROISSY-EN-BRIE<br />

et <strong>de</strong> ses environs.<br />

1 Av Paul Cezanne - 77680 ROISSY-EN-BRIE<br />

Tél. 01 60 28 36 38<br />

Dany et Jean Bernard LEMMEL<br />

Robin, Silvie et Esther, Sonia<br />

Ont le plaisir <strong>de</strong> présenter à leurs<br />

famille et amis<br />

Leurs meilleurs vœux <strong>de</strong><br />

CHANA TOVA<br />

Thonon les Bains : 1 chemin <strong>de</strong> Bellevue<br />

Lausanne et Jérusalem<br />

La Commission Administrative<br />

<strong>de</strong> l’ACIP SEVRAN<br />

Présente à ses fidèles et à toute la<br />

communauté juive ses meilleurs<br />

voeux pour l’année 5771 et souhaite<br />

Paix et sécurité à l’État d’Israël.<br />

25, bis Rue du Docteur Roux BP 111<br />

93270 SEVRAN<br />

BONNE SHANA ANNÉE TOVA<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt<br />

Dr David ROUAH,<br />

le Rabbin<br />

M. David ELFASSI,<br />

l’Association Médicale<br />

et la Commission Administrative<br />

vous adressent tous leurs vœux<br />

pour l’année 5771.<br />

ACIP VITRY<br />

et RAMBAM 94<br />

A.C.I.V. – 127, av. Rouget <strong>de</strong> L’Isle,<br />

94400 Vitry - Tél. 01 46 80 67 54<br />

Les ETS BERTON-BALLARD<br />

et tous leurs collaborateurs vous<br />

présentent leurs bons vœux pour la<br />

nouvelle année<br />

114 Av. Marx Dormoy - 92120 MONTROUGE<br />

Ets SCHNERF<br />

ses Collaborateurs<br />

vous présentent<br />

leurs vœux les meilleurs<br />

pour cette Nouvelle année<br />

11 rue Notre Dame <strong>de</strong> Nazareth<br />

75003 <strong>Paris</strong><br />

Tél. 01 42 72 88 21


CHANA TOVA<br />

OHR HANNA<br />

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Organisation <strong>de</strong> Justice et <strong>de</strong> Bonté<br />

Toute l’équipe d’OHR HANNA adresse à tous<br />

ses amis et à toute la communauté ses<br />

meilleurs vœux <strong>de</strong> Chana Tova.<br />

Réfoua chelema à tous nos mala<strong>de</strong>s.<br />

Etre au service <strong>de</strong>s pauvres et <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s<br />

est le combat <strong>de</strong> OHR HANNA. Ensemble nous continuerons<br />

à agir au service <strong>de</strong>s nôtres.<br />

14 villa Bel-Air - 75012 PARIS<br />

Tél. : 01 43 43 40 70<br />

Denis Ktorza,<br />

Bernard Musicant<br />

et toute l’équipe <strong>de</strong> Connec’ sion<br />

vous présentent<br />

leurs meilleurs voeux <strong>de</strong> Chana Tova<br />

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e-mail : presi<strong>de</strong>nt@connec-sion.com<br />

www.connec-sion.com<br />

Roch Hachana<br />

Le SERVICE DE PROTECTION<br />

DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE<br />

souhaite à toute la communauté juive<br />

<strong>de</strong> France, une année <strong>de</strong> santé,<br />

<strong>de</strong> bonheur et <strong>de</strong> paix.<br />

SPCJ - 24h/24 - 7jours/7<br />

N°Vert 0 800 18 26 26<br />

Yvon ABISSEROR<br />

Prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> Surveillance<br />

CONSORTIUM EUROPEEN D’ECHANGES<br />

COMMERCIAUX INTERNATIONAUX<br />

Société Anonyme au Capital <strong>de</strong> 612 850 E<br />

IMPORT EXPORT PRODUITS ALIMENTAIRES<br />

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92167 ANTONY-CEDEX<br />

Téléphone : 01 42 37 60 60<br />

Fax : 01 42 37 01 89<br />

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Votre concessionnaire<br />

NISSAN<br />

vous souhaite<br />

Chana Tova Oumetouka<br />

BONNE ANNÉE À TOUTE LA<br />

COMMUNAUTÉ. JE VOUS AIME<br />

Conditions exeptionnelles<br />

pour le Nouvel An.<br />

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15, rue Malher - 20, rue Pavée - <strong>Paris</strong> 4 ème<br />

24-26, avenue Cimetière <strong>Paris</strong>ien - 93500 PANTIN<br />

Chana<br />

SALOMON ROGER WARGA<br />

et ses collaborateurs<br />

vous présentent<br />

leurs bons vœux<br />

pour la nouvelle année.<br />

Tova<br />

Que cette nouvelle année vous apporte<br />

joie, bonheur, santé et paix. Que cette<br />

année soit remplie d’événéments<br />

heureux et festifs.<br />

17-19, Rue Félicien David - 75016 PARIS<br />

Tél. : 01 47 20 00 00<br />

Chana Tova


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Cimetière <strong>Paris</strong>ien <strong>de</strong> THIAIS<br />

13, Esplana<strong>de</strong> Auguste Perret - 94320 THIAIS<br />

Tél. : 01 46 86 73 80<br />

Vous présentent<br />

leurs meilleurs vœux<br />

BONNE SHANA ANNÉE TOVA<br />

Toute l’équipe<br />

d’Information Juive,<br />

souhaite à tous les annonceurs,<br />

abonnés et lecteurs,<br />

ses meilleurs voeux <strong>de</strong><br />

Chana Tova<br />

pour cette nouvelle année 5771


INFORMATION JUIVE Septembre 2010 41


COMMUNAUTÉS<br />

Le Casip-Cojasor :<br />

“L'histoire<br />

d'une solidarité bicentenaire”<br />

A l'occasion <strong>de</strong> son bicentenaire, la Fondation<br />

CASIP-COJASOR a présenté une exposition<br />

documentaire <strong>de</strong> l'histoire du CASIP (Comité d'action<br />

sociale israélite <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>) <strong>de</strong>s origines à nos jours.<br />

Inaugurée à l'hôtel <strong>de</strong> Ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> par M. Frédéric<br />

MITTERRAND, ministre <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> la<br />

communication, le 28 octobre 2009, Elle a été<br />

exposée du 16 juin au 29 août 2010 au Musée d'art<br />

et d'histoire du judaïsme. Un catalogue, publié par<br />

les éditions SOMOGY, très bel ouvrage, richement<br />

I.J : Rappelez-nous les circonstances<br />

<strong>de</strong> la création du Comité israélite <strong>de</strong><br />

bienfaisance <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />

Gabriel Vadnaï : Depuis qu'il y a <strong>de</strong>s<br />

juifs en France existent <strong>de</strong>s caisses <strong>de</strong><br />

bienfaisance. Avant la Révolution<br />

française, on les connaissait sous le<br />

nom <strong>de</strong> 'Hevroth (fraternités), genre <strong>de</strong><br />

mutuelles avant l'heure. A <strong>Paris</strong>, au<br />

moment <strong>de</strong> la création du <strong>Consistoire</strong><br />

israélite <strong>de</strong> France, il existait sept<br />

'Hevroth qui ne venaient en ai<strong>de</strong> qu'à<br />

leurs seuls membres. L'une <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Napoléon 1er au<br />

<strong>Consistoire</strong> était que ces 'Hevroth se<br />

fédèrent et garantissent la prise en<br />

charge <strong>de</strong> tous les nécessiteux <strong>de</strong> la<br />

communauté juive. C'est ainsi que fut<br />

42 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

et <strong>de</strong> reconstruction (Cojasor) s'est<br />

constitué dans la résistance, pour une<br />

action d'entrai<strong>de</strong> à l'égard <strong>de</strong>s juifs<br />

victimes du nazisme. Il a été créé<br />

officiellement en 1945, avec en<br />

particulier le soutien du Joint<br />

américain, pour accueillir les rescapés<br />

<strong>de</strong> la Shoah. Des dizaines <strong>de</strong> milliers<br />

<strong>de</strong> réfugiés lui doivent d'avoir pu<br />

s'établir en France ou d'avoir pu<br />

rejoindre la Palestine ou les Etats-Unis.<br />

I.J : La force <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux organisations a<br />

été <strong>de</strong> pouvoir s'adapter aux événements.<br />

Quelle a été leur évolution ?<br />

G.V : Emanation <strong>de</strong> la communauté,<br />

longtemps dirigé par <strong>de</strong>s notables du<br />

<strong>Consistoire</strong>, le CASIP a cherché à<br />

La Fondation CASIP-COJASOR, c'est un supplément<br />

d'âme dans l'action sociale !<br />

créé le premier organisme social<br />

communautaire central, en charge <strong>de</strong><br />

l'ai<strong>de</strong> sociale, <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s écoles<br />

juives, <strong>de</strong>s mikvaoth (bains rituels),<br />

voire <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> synagogues,<br />

en fait le bras séculier du <strong>Consistoire</strong>.<br />

I.J : Et le COJASOR, <strong>de</strong>puis quand existet-il<br />

?<br />

G.V : Le Comité juif d'action sociale<br />

répondre à l'ensemble <strong>de</strong>s besoins<br />

sociaux tels qu'ils se manifestaient<br />

d'époque en époque. Création d'un<br />

hôpital juif en 1842, qui a conduit, en<br />

1852, à l'ouverture <strong>de</strong> l'hôpital qui porte<br />

le nom <strong>de</strong> James <strong>de</strong> Rothschild.<br />

Organisation en 1852 d'un vestiaire<br />

pour habiller les plus pauvres. Maison<br />

<strong>de</strong> retraite Moïse Léon (Bd <strong>de</strong> Picpus)<br />

en 1883, dispensaire antituberculeux<br />

UN ENTRETIEN AVEC GABRIEL VADNAÏ *<br />

illustré et documenté, <strong>de</strong> 120 pages, présente les<br />

archives <strong>de</strong> la Fondation, inédites jusqu'à présent,<br />

et illustre l'immense travail accompli pour insérer<br />

dans la société française les familles les plus pauvres<br />

et les immigrés les plus démunis.<br />

Entretien avec M.Gabriel Vadna, co-auteur avec<br />

Laure POLITIS, archiviste, du livre " La solidarité<br />

juive, 200 ans d'action sociale du Comité <strong>de</strong><br />

bienfaisance israélite <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> à la Fondation CASIP-<br />

COJASOR. "<br />

au début du 20e siècle. Et surtout, le<br />

Comité s'est adapté à l'accueil <strong>de</strong>s<br />

différentes vagues d'immigrations<br />

d'Europe centrale dans les années 1880<br />

à 1930, puis à l'arrivée <strong>de</strong>s juifs<br />

allemands. Après guerre, il a été le<br />

principal lieu d'accueil <strong>de</strong>s juifs<br />

d'Afrique du nord. On estime à environ<br />

150 000 ceux d'entre eux qui ont<br />

bénéficié <strong>de</strong> ses services.<br />

I.J : Et le Cojasor ?<br />

G.V : Après un intense travail avec<br />

les rescapés <strong>de</strong> la Shoah, le COJASOR<br />

s'est spécialisé dans l'ai<strong>de</strong> aux<br />

personnes âgées, toutes celles qui,<br />

après la guerre, n'avaient plus l'âge, ni<br />

la force <strong>de</strong> se réintégrer dans la société.<br />

Il y a ajouté l'accueil <strong>de</strong>s réfugiés<br />

provenant d'Egypte, <strong>de</strong> Hongrie, du<br />

Liban et d'Europe centrale.<br />

I.J : Finalement, en 2000, le CASIP et le<br />

COJASOR ont fusionné, démarche plutôt rare<br />

dans la communauté. Expliquez-nous !<br />

G.V : Il est vrai que les fusions entre<br />

associations sont rares et pas toujours<br />

réussies. Souvent elles sont imposées<br />

pour <strong>de</strong>s raisons financières. Là, cela<br />

faisait déjà plusieurs années que nous<br />

nous rencontrions occasionnellement<br />

entre responsables <strong>de</strong> nos associations<br />

pour constater que nous réalisions <strong>de</strong>s


tâches très semblables, avec <strong>de</strong>s<br />

moyens parfois dédoublés. Déjà Alain<br />

<strong>de</strong> Rothschild dans les années 1960,<br />

alors prési<strong>de</strong>nt du CASIP, avait proposé<br />

à Ignace Fink, directeur général du<br />

Cojasor, <strong>de</strong> réunir nos forces. Il a fallu<br />

la rencontre <strong>de</strong> son fils Eric, <strong>de</strong>venu<br />

prési<strong>de</strong>nt du CASIP, avec Jean-Clau<strong>de</strong><br />

PICARD, prési<strong>de</strong>nt du COJASOR, pour<br />

2009 et 356 ont bénéficié <strong>de</strong> ses<br />

conseils et orientations.<br />

I.J : Comment faites-vous face à la crise<br />

économique ?<br />

G.V : On parle beaucoup <strong>de</strong> la crise<br />

économique aujourd'hui, mais, en fait<br />

elle remonte à la fin <strong>de</strong>s Trente<br />

glorieuses, à l'apparition du chômage<br />

La Fondation CASIP-COJASOR, c'est un supplément<br />

d'âme dans l'action sociale !<br />

que le projet se concrétise au cours <strong>de</strong><br />

l'année 1999, avec pour objectif <strong>de</strong><br />

transformer les <strong>de</strong>ux associations en<br />

une fondation, gage <strong>de</strong> durabilité. Cette<br />

fusion a permis un réel développement<br />

<strong>de</strong> ce qui est <strong>de</strong>venu la plus importante<br />

fondation sociale <strong>de</strong> la communauté<br />

juive : 40 travailleurs sociaux (trois fois<br />

plus en 2010 qu'en 2000), construction<br />

et rénovation <strong>de</strong> plusieurs<br />

établissements pour personnes âgées<br />

et pour handicapés, mise en place <strong>de</strong><br />

nouveaux programmes sociaux pour<br />

les personnes âgées, pour les rescapés<br />

<strong>de</strong> la Shoah et pour les handicapés.<br />

I.J : Dans quels domaines s'exerce<br />

aujourd'hui l'action <strong>de</strong> la Fondation CASIP-<br />

COJASOR ?<br />

G.V : Budgétairement, 40 % <strong>de</strong> notre<br />

activité se portent sur l'action sociale :<br />

ai<strong>de</strong> aux familles, aux personnes âgées,<br />

aux handicapés, aux réfugiés, aux<br />

détenus et anciens détenus, aux<br />

rescapés <strong>de</strong> la Shoah, tutelle <strong>de</strong>s<br />

majeurs protégés ... 60 % concernent<br />

nos établissements d'accueil : pour<br />

personnes âgées, pour handicapés,<br />

hôtel social, halte-gar<strong>de</strong>rie. A cela<br />

s'ajoute l'action du Bureau du<br />

Chabbath, association indépendante,<br />

gérée par la Fondation, qui ai<strong>de</strong> à la<br />

recherche d'emplois pour les chômeurs.<br />

Quelques chiffres : 20 000 personnes<br />

accueillies dans l'année, la moitié<br />

bénéficiant d'ai<strong>de</strong>s financières pour un<br />

total <strong>de</strong> 2,5 k€ ; dix établissements à la<br />

disposition <strong>de</strong> la communauté ; 500<br />

personnes âgées logées dans nos<br />

maisons ; 1270 chômeurs suivis par le<br />

Bureau du Chabbath ; 219 ont trouvé<br />

ou retrouvé, grâce à lui, un travail en<br />

en 1975. A cette époque, notre travail<br />

d'accueil <strong>de</strong>s réfugiés pour le<br />

COJASOR et <strong>de</strong> rapatriés d'Afrique du<br />

nord pour le CASIP fait place à l'ai<strong>de</strong><br />

aux familles en difficulté sociale. Nous<br />

vivons avec la crise <strong>de</strong>puis 30 ans !<br />

Gabriel Vadnaï<br />

Avec la loi <strong>de</strong> décentralisation <strong>de</strong> 1982<br />

et l'instauration <strong>de</strong> nombreux<br />

dispositifs d'ai<strong>de</strong>, comme le RMI, les<br />

effets <strong>de</strong> cette crise ont été moins<br />

visibles. Aujourd'hui, l'Etat et les<br />

départements s'essoufflent, restreignent<br />

les budgets, les réservent à leurs<br />

propres besoins et limitent en<br />

particulier leurs subventions aux<br />

associations. Heureusement, la loi<br />

TEPA, avec la possibilité <strong>de</strong> verser l'ISF<br />

aux fondations, a donné <strong>de</strong> nouveaux<br />

et considérables moyens au CASIP-<br />

COJASOR. La générosité traditionnelle<br />

<strong>de</strong> nos donateurs ne s'est pas démentie.<br />

Dans le domaine <strong>de</strong>s rescapés <strong>de</strong> la<br />

COMMUNAUTÉS<br />

Shoah, la Fondation pour la mémoire<br />

<strong>de</strong> la Shoah et la Claims Conference<br />

nous apportent un appui précieux,<br />

tandis que nos financeurs historiques,<br />

le FSJU et le <strong>Consistoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, ont<br />

mis fin à leurs subventions. Prions pour<br />

<strong>de</strong>s jours meilleurs pour les uns et les<br />

autres !<br />

I.J : Que représente aujourd'hui au sein<br />

du panorama <strong>de</strong> la communauté juive<br />

française la Fondation CASIP-COJASOR ?<br />

G.V : Avec un budget <strong>de</strong> 33 millions<br />

d'euro, 450 salariés et 25 services et<br />

établissements, la Fondation CASIP-<br />

COJASOR est la seule fondation<br />

reconnue d'utilité publique par le<br />

Conseil d'Etat qui se consacre<br />

uniquement à l'action sociale au sein<br />

<strong>de</strong> la communauté juive française.<br />

Elle est porteuse d'une histoire <strong>de</strong><br />

solidarité bicentenaire. Partenaire <strong>de</strong>s<br />

services publics qui reconnaissent son<br />

travail <strong>de</strong> qualité et son expertise <strong>de</strong>s<br />

problèmes sociaux <strong>de</strong> la communauté,<br />

elle répond aux attentes <strong>de</strong> ses<br />

usagers dans le domaine <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntité<br />

juive. Elle leur permet <strong>de</strong> manger<br />

casher (Beth din) grâce aux bons<br />

alimentaires distribués aux familles<br />

les plus pauvres et à la surveillance<br />

rituelle <strong>de</strong> ses établissements<br />

d'accueil. Ses activités sociales, ses<br />

animations au sein <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong><br />

personnes âgées, <strong>de</strong> sa halte-gar<strong>de</strong>rie<br />

permettent aux usagers <strong>de</strong> maintenir,<br />

<strong>de</strong> renforcer leur adhésion aux valeurs<br />

juives, ce qui n'est généralement pas<br />

possible dans les structures dites<br />

"laïques". La Fondation CASIP-<br />

COJASOR, c'est un supplément d'âme<br />

dans l'action sociale!<br />

--<br />

*Directeur général <strong>de</strong> la<br />

Fondation Casip-Cojasor<br />

--<br />

Fondation CASIP-COJASOR<br />

8, rue <strong>de</strong> Pali-Kao<br />

75020 <strong>Paris</strong><br />

Tél. 01 44 62 13 13<br />

Fax : 01 44 62 13 14<br />

E-mail : fondation@casip-cojasor.fr<br />

Site : www.casip.fr<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 43


IN MEMORIAM<br />

Cyrille Fleischmann<br />

a pris le <strong>de</strong>rnier métro<br />

Cyrille Fleischmann nous<br />

a quittés le 15 juillet<br />

<strong>de</strong>rnier, à l’âge <strong>de</strong><br />

soixante-neuf ans. Celui<br />

qui a tant chanté le petit<br />

mon<strong>de</strong> yiddish <strong>de</strong>s<br />

quartiers Saint-Paul, rue <strong>de</strong>s Rosiers<br />

et Bastille, nous laissera un timbre <strong>de</strong><br />

voix inimitable et une immense<br />

nostalgie : il fut le <strong>de</strong>rnier, sans doute,<br />

à évoquer ce mon<strong>de</strong> yiddish, dont le<br />

cœur bat encore, bien que plus<br />

faiblement désormais. Cyrille était à<br />

lui tout seul en France – où il avait<br />

remporté le prix Max-Cukierman <strong>de</strong><br />

culture yiddish – la musique klezmer<br />

par l’écriture. Il suffisait <strong>de</strong> lire l’une<br />

<strong>de</strong> ses nombreuses nouvelles pour<br />

retrouver la voix <strong>de</strong> ceux qui n’étaient<br />

plus, et voilà maintenant que sa voix<br />

n’est plus et que notre cœur s’étreint<br />

et saigne. Il avait passé son enfance<br />

dans l’arrière-cour d’une petite<br />

synagogue <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong>s Écouffes,<br />

fondée par son père <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> piété,<br />

en échappant aux rafles et autres<br />

vexations (il était né en 1941). Et lui<br />

qui pendant quarante ans fut un ténor<br />

du Barreau, consacra sa plume et<br />

donna <strong>de</strong> la voix en avocat <strong>de</strong> la<br />

culture yiddish. Si colorée : alors on<br />

voyait revivre ce kahal, où les marieurs<br />

– chadhen – se déchaînaient<br />

piteusement, où le bal <strong>de</strong> la<br />

communauté mobilisait toutes les<br />

énergies, où une humanité fantasque<br />

– ou fantastique -, issue souvent <strong>de</strong>s<br />

ghettos <strong>de</strong> Pologne (d’où venait sa<br />

mère), réinventait le mon<strong>de</strong> du shtetl<br />

et <strong>de</strong> la crainte <strong>de</strong> Dieu. Ce magicien<br />

du langage soulevait son chapeau –<br />

celui-là même que le mime Marceau<br />

brandissait avec sa marguerite – et en<br />

faisait surgir infiniment, indéfiniment,<br />

un flot d’historiettes toujours<br />

savoureuses, et toujours émouvantes,<br />

parce qu’elles parlaient d’un mon<strong>de</strong><br />

disparu ou qui disparaissait sous nos<br />

yeux. Petits bonshommes<br />

généralement quelconques, humbles<br />

gens pourtant cravatés et dignes, en<br />

arrêt au Métro Saint-Paul, dont Cyrille<br />

44 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

a brossé, avec verve et beaucoup <strong>de</strong><br />

justesse, l’inépuisable chronique<br />

(Ren<strong>de</strong>z-vous au métro Saint-Paul,<br />

Nouveaux ren<strong>de</strong>z-vous au métro Saint-<br />

Paul, Derniers ren<strong>de</strong>z-vous au métro<br />

Saint-Paul), quand ce n’étaient pas ces<br />

Riverains rêveurs du métro Bastille. Le<br />

choix du métro était en soi significatif<br />

: le peuple issu <strong>de</strong>s diverses “juiveries”<br />

d’Europe centrale refaisait ici surface,<br />

avec cet accent yiddish <strong>de</strong> Galitzianer<br />

qu’un Popeck, sur scène, a su aussi<br />

nous faire entendre : “Mieux, est-ce<br />

qu’on pouvait faire, non ?”. Ce peuple<br />

juif avait traversé les boyaux <strong>de</strong><br />

l’histoire, franchi les couloirs et les<br />

trous d’ombre, pris toutes les<br />

correspondances et toutes les lignes<br />

souterraines, mais voilà qu’avec Cyrille<br />

Fleischmann il se retrouvait au grand<br />

jour, heureux <strong>de</strong> cet air qu’on respire<br />

place <strong>de</strong>s Vosges, ou <strong>de</strong> ce parcours<br />

paisible <strong>de</strong> la rue Saint-Antoine où l’on<br />

allait acheter ses meubles quand on<br />

avait <strong>de</strong>s sous, ou vendre ses bijoux<br />

quand on n’en avait plus. Ou bien<br />

allant au bout <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong>s Rosiers<br />

déguster le célèbre pickelfleisch<br />

(poitrine <strong>de</strong> bœuf en saumure, en<br />

somme du “jambon jif”), le plat favori<br />

<strong>de</strong> Cyrille, qui fut lui-même à la tête<br />

<strong>de</strong> l’”Association <strong>de</strong>s amateurs <strong>de</strong><br />

pickelfleish universels”. Et l’on<br />

Cyrille Fleischmann<br />

PAR ALBERT BENSOUSSAN<br />

découvrait là ces mensch si attachants,<br />

parce que pétris d’humanité, <strong>de</strong>s gens<br />

portant ces noms qui, comme le disait<br />

Aragon dans son Affiche rouge, “à<br />

prononcer sont difficiles” : Alex<br />

Nachwell, Boris Nadch<strong>de</strong>m, Simon<br />

Austanik, Karl Shifweg, Chil<br />

Hochimmer, Men<strong>de</strong>l Pantofl,<br />

Mo<strong>de</strong>nass, Géniuk…, et nous voilà<br />

aujourd’hui, ajoutant sur ce mur <strong>de</strong>s<br />

défunts, le nom béni, le nom aimé <strong>de</strong><br />

Cyrille Fleischmann (zikhrono<br />

librakha).<br />

Mais ce conteur incomparable, ce<br />

maître <strong>de</strong> l’humour juif, aimait par<strong>de</strong>ssus<br />

tout danser avec les mots, oui,<br />

danser à l’instar <strong>de</strong> la mère nourricière<br />

du Tango <strong>de</strong>s Rashevski, autre fleuron<br />

(cinématographique) <strong>de</strong> la culture<br />

yiddish francophone, ainsi qu’il a su<br />

en parler en évoquant ces<br />

inénarrables bals communautaires<br />

(dont l’objet non avoué était <strong>de</strong><br />

favoriser les couples endogames) et<br />

ce fut alors ses ouvrages les plus<br />

drôles et réussis : Un slow <strong>de</strong>s années<br />

50, Juste une petite valse, Bala<strong>de</strong>s<br />

d’été, bals d’hiver, Tango pour le 5ème<br />

acte, et l’inénarrable Attraction du bal<br />

(une tombola dont le gros lot était<br />

justement une “traction avant” !). En<br />

2010, <strong>de</strong>ux ouvrages étaient venus<br />

couronner cette œuvre prolifique :<br />

Les réponses d’un maître et<br />

Réparateur <strong>de</strong> <strong>de</strong>stin, où l’on retrouve<br />

une <strong>de</strong>rnière fois son petit mon<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

boutiquiers, secrétaires, petits<br />

commerçants, plumitifs ou sommités<br />

universitaires méconnues, quand ce<br />

n’est pas cet incroyable conseiller en<br />

décors <strong>de</strong> cuisine, peintures, ri<strong>de</strong>aux<br />

et vie privée. Mais nous savons bien<br />

Qui est le maître et Qui répare<br />

finalement le <strong>de</strong>stin, aussi nous nous<br />

inclinons pieusement à sa mémoire<br />

en récitant la gran<strong>de</strong>ur et la sainteté<br />

<strong>de</strong> notre Créateur : Yitgadal<br />

veyitkaddash chémé raba… Quant au<br />

reste, comme aurait dit Cyrille, frère<br />

tant admiré et tant aimé, quant au<br />

reste, Kich mir !


La <strong>de</strong>struction<br />

du judaïsme égyptien<br />

L'action du roman <strong>de</strong> Paula<br />

Jacques, Kayro Jacobi, juste<br />

avant l'oubli (Mercure <strong>de</strong><br />

France), se situe à un<br />

moment historique : en<br />

1952, en Egypte, quand le<br />

général Neguib, puis le colonel Nasser<br />

à sa suite, renversent la monarchie et<br />

s'emparent du pouvoir. Le peuple<br />

égyptien applaudit. Il ne sait pas encore<br />

que la pauvreté, le sous-développement<br />

du pays n'en seront guère affectés.<br />

Mais pour les Juifs égyptiens, dont le<br />

déclin s'est amorcé en 1948 déjà, tout<br />

sera changé du tout au tout en très peu<br />

d'années, et définitivement.<br />

Progressivement aussi, comme ce fut<br />

le cas en Allemagne après l'arrivée au<br />

pouvoir <strong>de</strong>s nazis.<br />

Le pharaon <strong>de</strong> tous les Egyptiens<br />

Le personnage central du roman est<br />

un producteur et réalisateur <strong>de</strong> films,<br />

ce Kayro Jacobi, représentatif <strong>de</strong> la<br />

condition juive <strong>de</strong> son temps et <strong>de</strong><br />

toutes les époques, dont l'aventure et<br />

les mésaventures vérifient l'analyse<br />

sioniste <strong>de</strong> l'Histoire <strong>de</strong>s Juifs : il a "<br />

dansé dans <strong>de</strong>ux mariages à la fois "<br />

selon la savoureuse expression du<br />

parler yiddish, et son ambiguïté lui<br />

coûtera cher. Nous assistons au<br />

triomphe <strong>de</strong> ses films populaires,<br />

médiocres, sentimentaux et à ses<br />

succès personnels - notamment avec<br />

les "petites femelles du cinématographe".<br />

Puis à son déclin, à sa<br />

dépossession, finalement à sa<br />

disparition "avant l'oubli".<br />

Juif modérément juif, Egyptien<br />

autant qu'on peut l'être quand on<br />

appartient à la classe privilégiée dans<br />

un pays où la misère est le lot commun<br />

<strong>de</strong> presque tous, Jacobi aurait pu lire<br />

un avertissement dans la création<br />

d'Israël. Mais si l'on ânonnait le mot<br />

Jérusalem dans les prières et lors <strong>de</strong>s<br />

gran<strong>de</strong>s fêtes religieuses et familiales<br />

juives, sui songerait à s'y reléguer ?<br />

D'autant que Neguib est un pharaon<br />

bienveillant pour tous les Egyptiens. Il<br />

"s'est rendu en visite officielle à la<br />

gran<strong>de</strong> synagogue pendant Rosh<br />

Hashana". Il embrasse "les bébés <strong>de</strong><br />

toute origine". Les antisémites se<br />

bornent encore à dénoncer que les<br />

"étrangers" qui "vous traitez comme vos<br />

esclaves" avec arrogance, qui<br />

corrompent le cinéma et les mœurs du<br />

pays, et à qui l'on promet que "tout a<br />

une fin". Mais ces piqures venimeuses<br />

n'empêchent pas encore les caméras<br />

<strong>de</strong> tourner.<br />

Paula Jacques<br />

Comme sous Vichy<br />

Avec Nasser, tout change<br />

dramatiquement. "Une centaine<br />

d'édifices, et plus spécialement <strong>de</strong><br />

magasins et <strong>de</strong> synagogues" sont "pillés<br />

et détruits par le feu". Les<br />

manifestations patriotiques contre<br />

l'occupation britannique tournent à<br />

l'émeute antisémite. Les petits<br />

pamphlétaires gagnent <strong>de</strong> l'assurance.<br />

Avec la guerre <strong>de</strong> Suez <strong>de</strong> 1956, et plus<br />

encore avec celle <strong>de</strong>s Six jours <strong>de</strong> 1967,<br />

le péril se précise. Les pamphlétaires<br />

ne s'expriment plus que par<br />

euphémismes. Ils <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt " en<br />

flammes les films produits, réalisés,<br />

interprétés en Egypte par les agents <strong>de</strong><br />

la propagan<strong>de</strong> sioniste. Ils révèlent les<br />

patronymes juifs cachés sous leur nom<br />

d'artiste " à la consonance arabe. Ils<br />

LIVRES<br />

réclament " le vote d'une loi interdisant<br />

l'emploi au cinéma <strong>de</strong> 'toute personne<br />

favorable <strong>de</strong> par l'origine, la religion<br />

ou les convictions, à l'ennemi sioniste".<br />

Bientôt, ces extrémistes accè<strong>de</strong>nt à<br />

<strong>de</strong>s postes officiels, ils font régner<br />

l'ordre égyptien en tant que hauts<br />

fonctionnaires. Ils épurent, ils<br />

détiennent le droit <strong>de</strong> censure et<br />

l'exercent avec la froi<strong>de</strong>ur impitoyable<br />

<strong>de</strong>s SS. On en arrive à institutionnaliser<br />

la mise au ban <strong>de</strong>s Juifs, à confisquer<br />

leurs biens officiellement. Un "<br />

Département <strong>de</strong>s Affaires juives " qui<br />

ressemble à celui <strong>de</strong> Xavier Vallat sous<br />

Vichy, " contrôle les activités et les biens<br />

<strong>de</strong>s soixante mille Juifs encore installés<br />

dans le pays ", c'est-à-dire conduit leur<br />

spoliation et leur apporte le désastre et<br />

le désespoir.<br />

Acci<strong>de</strong>nt ou fuite ?<br />

Kayro Jacobi tente <strong>de</strong> s'opposer. Il<br />

proteste. Il discute. Il avale <strong>de</strong>s<br />

couleuvres. Il se débat. Va-t-il s'en aller,<br />

emportant ses films sous le bras ? Il voit<br />

avec détresse sa famille se disloquer,<br />

s'exiler en Europe et dans l'Etat juif.<br />

Mais la partie est trop inégale. Tard,<br />

très tard, il réalise qu'il " s'est bercé <strong>de</strong>s<br />

années durant d'illusions absur<strong>de</strong>s, <strong>de</strong><br />

mensonges trompeurs, du mirage d'une<br />

i<strong>de</strong>ntité cimérique ". Qui est-il en réalité<br />

? Kayro Jacobi, le puissant magnat <strong>de</strong><br />

la Kayro Films qui avait régné sur le<br />

Hollywood égyptien, n'est qu'un " petit<br />

Juif promis au sort <strong>de</strong>s autres petits<br />

Juifs ".<br />

Alors, au volant <strong>de</strong> sa grosse<br />

Chevrolet, il roule au hasard dans le<br />

Caire, il délire, il rêve, il n'est plus dans<br />

la réalité et se précipite dans les eaux<br />

du Nil, sans qu'on sache si c'est un<br />

acci<strong>de</strong>nt banal <strong>de</strong> la circulation ou une<br />

fuite volontaire dans le néant…<br />

Avec lui et les dizaines <strong>de</strong> milliers<br />

d'autres Kayro Jacobi, le judaïsme<br />

égyptien sombre dans l'oubli.<br />

Paul Giniewski<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 45


LIVRES EN BREF<br />

Les Editions Omnibus<br />

annoncent la sortie, le 16 septembre du<br />

livre " Les révoltés <strong>de</strong> la Shoah ". Ce<br />

volume réunit <strong>de</strong>s témoignages <strong>de</strong> Juifs<br />

qui, les armes à la main, ont lutté pour<br />

que " leur peuple ne soit pas conduit à<br />

la mort " et atteste <strong>de</strong> l'ampleur d'un<br />

phénomène très souvent passé sous<br />

silence.<br />

L'un <strong>de</strong> ces témoignages est celui <strong>de</strong><br />

notre ami Jacques Lazarus, fondateur<br />

et ancien directeur durant <strong>de</strong><br />

nombreuses années d'Information juive.<br />

Celui qui était connu, pendant la<br />

Jacques Lazarus<br />

guerre, sous le nom <strong>de</strong> " Capitaine<br />

Jacquel " avait organisé un maquis juif.<br />

Il est l'auteur d'un récit extrêmement<br />

utile aux historiens : " Juifs au combat".<br />

De son côté, Michel Bprwicz avait<br />

réuni les témoignages <strong>de</strong>s combattants<br />

du Ghetto <strong>de</strong> Varsovie<br />

Amos Elon est un <strong>de</strong>s essayistes<br />

israéliens les plus connus à l'étranger.<br />

Ses travaux sur la société israélienne<br />

et sur l'histoire <strong>de</strong> l'Allemagne sont<br />

traduits un peu partout dans le<br />

mon<strong>de</strong>. Dans " Requiem allemand ",<br />

son nouveau livre qu'il publie chez<br />

46 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

Denoël, il nous propose une histoire<br />

<strong>de</strong>s Juifs allemands 1743-1933.<br />

Alon raconte, à travers les <strong>de</strong>stins<br />

<strong>de</strong> Moses Men<strong>de</strong>lssoh, ; Heinrich<br />

Heine, Karl Marx et Stefan Zweig<br />

entre autres, comment la culture et la<br />

langue alleman<strong>de</strong> <strong>de</strong>vinrent la<br />

nouvelle patrie <strong>de</strong> ces " apatri<strong>de</strong>s<br />

héréditaires ".<br />

Les Editions Bayard annoncent<br />

la sortie du Dico <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s fêtes,<br />

un dictionnaire interreligieux <strong>de</strong>stiné<br />

au grand public. Le rabbin Philippe<br />

Haddad, Rachid Benzine et Nicolas<br />

D.Senèze sont les auteurs <strong>de</strong> ce<br />

livre.<br />

Aux mêmes éditions paraîtra en<br />

octobre prochain un livre d'entretiens<br />

d'Henri Atlan " La philosophie da,s<br />

l'éprouvette "<br />

Dans son nouveau livre "<br />

Phares. 25 <strong>de</strong>stins " ( Editions Fayard),<br />

Jacques Attali s'intéresse à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

figures <strong>de</strong> l'humanité dont il propose<br />

<strong>de</strong>s microbiographies. Parmi ces<br />

figures, notons entre autres Aristote,<br />

Thomas d'Aquin, Averroès,<br />

Maïmoni<strong>de</strong>, Maître Eckhart, Walter<br />

Rathenau, Richard Strauss…<br />

Les éditions Salvator publient<br />

le verbatim du débat qui mit face à<br />

face le cardinal Philippe Barbarin ,<br />

archevêque <strong>de</strong> Lyon et Luc Ferry,<br />

philosophe, sur le thème <strong>de</strong> l'avenir<br />

du christianisme en France, à l'orée<br />

du XXIème siècle. .<br />

Relevons les propos que tient dans<br />

ce débat le Primat <strong>de</strong>s Gaules :<br />

"Chaque année, je me rends, pour le<br />

Yom Kippour, à la synagogue. Le<br />

grand rabbin me dit : " On vous aime.<br />

On vous attend. Vous êtes le meilleur<br />

<strong>de</strong> mes 'paroissiens'. Quand vous êtes<br />

là, il y a davantage <strong>de</strong> silence dans la<br />

synagogue. Les gens voient que vous<br />

priez et tout le mon<strong>de</strong> prie avec vous.<br />

Nous sommes très contents que vous<br />

veniez <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le pardon <strong>de</strong> vos<br />

péchés et <strong>de</strong>s nôtres, ce qui est le<br />

principal <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong> journée <strong>de</strong><br />

prière et <strong>de</strong> jeûne qu'est le Yom<br />

Kippour "<br />

Plus loin l'archevêque ajoute :<br />

"J'admire les Juifs parce qu'ils ont<br />

gardé ' une liturgie domestique' que,<br />

par certains aspects, je leur envie.<br />

Quand on entre dans une famille<br />

juive, un vendredi soir, on sait qu'on<br />

entre dans le jour du Seigneur, alors<br />

que quand on pénètre dans une<br />

famille chrétienne, le samedi soir, il<br />

n'est pas sûr qu'on voie grand-chose".<br />

Le cardinal Barbarin déclare enfin<br />

au cours <strong>de</strong> ce débat : "je rêve<br />

Chochana Boukhobza<br />

personnellement <strong>de</strong> partir avec <strong>de</strong>s<br />

Juifs et avec <strong>de</strong>s musulmans en un<br />

pays d'Afrique, pour ouvrir un centre<br />

<strong>de</strong> soins du sida, <strong>de</strong> la lèpre ou <strong>de</strong><br />

toute autre maladie qui fait <strong>de</strong>s<br />

ravages "<br />

La romancière Chochana<br />

Boukhobza s'était fait connaître avec le<br />

prix Méditerranée obtenu en 1986 pour<br />

son livre "Un été à Jérusalem" (Editions<br />

Balland ). Son nouveau roman paru fin<br />

août a pour titre " Le troisième jour "<br />

(Editions Denoël ) et l'aventure que<br />

l'auteur y raconte a pour centre<br />

Jérusalem.


CINÉMA<br />

Sous le poids <strong>de</strong>s maux,<br />

le choc <strong>de</strong>s sentiments<br />

Tout à la fois écrivain,<br />

scénariste et homme<br />

politique (ayant été<br />

Ministre <strong>de</strong> la Culture <strong>de</strong><br />

Corée du Sud entre 2002<br />

et 2004) Lee Chang-dong<br />

est <strong>de</strong>venu en quelques années un<br />

cinéaste reconnu dans son pays ainsi<br />

que sur la scène internationale, habitué<br />

du Festival <strong>de</strong> Cannes et lauréat <strong>de</strong><br />

plusieurs récompenses à ce jour, dont<br />

celle du prix d'interprétation féminine<br />

en 2007 pour le superbe Secret<br />

Sunshine et du meilleur scénario cette<br />

année pour le non moins superbe Poetry.<br />

Un nouveau film qui navigue<br />

constamment aux gré <strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong>s<br />

maux, entre poésie et mélodrame, et qui<br />

nous vient <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong>s plus subtils<br />

metteurs en scène asiatiques, mêlant à<br />

la magie <strong>de</strong> la poésie la réalité glauque<br />

du quotidien que doit affronter son<br />

héroïne, Mija, une dame excentrique <strong>de</strong><br />

65 ans, élégante et digne, qui élève avec<br />

difficulté son petit fils lycéen.<br />

Une femme qui, à l'automne <strong>de</strong> sa vie,<br />

déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> poésie et<br />

s'attache à vouloir percevoir toute la<br />

beauté <strong>de</strong>s choses, alors même que son<br />

quotidien est loin d'être gai, entre le<br />

ménage qu'elle doit faire pour un<br />

homme d'affaires <strong>de</strong>venu infirme, la<br />

maladie d'Alzheimer qui lui est<br />

diagnostiquée au détour d'un examen<br />

médical et son petit-fils qui se trouve<br />

mêlé à une sordi<strong>de</strong> affaire <strong>de</strong> mœurs.<br />

Un mélange <strong>de</strong>s genres qui s'illustre<br />

dès le générique puisqu'au moment où<br />

apparaît sur l'écran les pictogrammes<br />

du titre du film (" Shi " qui signifie Poésie<br />

en coréen), l'image qui nous est offerte<br />

n'est autre que celle du cadavre d'une<br />

adolescente, qui a échouée au bord du<br />

fleuve après s'être suicidée en se jetant<br />

d'un pont.<br />

Creusant ainsi son propre et singulier<br />

sillon, en se différenciant intelligemment<br />

<strong>de</strong> ses autres confrères coréens tels Bong<br />

Joon-ho ou Park Chan-wook, le créateur<br />

48 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

<strong>de</strong> Secret Sunshine continue <strong>de</strong> tracer,<br />

œuvre après œuvre, le parcours<br />

douloureux et sensible <strong>de</strong> gens simples<br />

et profondément humains, confrontés à<br />

<strong>de</strong> terribles épreuves et dont le<br />

cheminement se fait alternativement <strong>de</strong><br />

l'ombre vers la lumière et <strong>de</strong> la lumière<br />

vers l'ombre.<br />

Car il faut bien parler d'œuvre avec ce<br />

réalisateur âgé <strong>de</strong> 56 ans, qui a<br />

commencé à se consacrer au 7ème art<br />

à plus <strong>de</strong> 40 ans et dont les quatre<br />

premiers films furent autant <strong>de</strong> réussites,<br />

<strong>de</strong> l'intriguant Green Fish (sorti en 1997)<br />

au très brillant Secret Sunshine (2007)<br />

qui nous contait le parcours initiatique,<br />

tragique et déchirant d'une veuve dont<br />

le fils avait été kidnappé (avec une<br />

impressionnante prestation <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong><br />

Jeon Do-yeon).<br />

Nul doute par ailleurs que ce prix<br />

d'interprétation cannois obtenu en 2007<br />

pour Secret Sunshine a joué cette année<br />

en la défaveur <strong>de</strong> l'immense interprète<br />

principale <strong>de</strong> Poetry, Yun Jung-hee,<br />

actrice légendaire en Corée du Sud<br />

(avec plus <strong>de</strong> 300 films à son actif du<br />

milieu <strong>de</strong>s années 60 au milieu <strong>de</strong>s<br />

années 90), qui n'avait pas tourné <strong>de</strong>vant<br />

une caméra <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 15 ans avant<br />

PAR ELIE KORCHIA<br />

<strong>de</strong> donner son accord à cet ambitieux<br />

projet <strong>de</strong> Lee Chang-dong.<br />

Une actrice d'exception pour un<br />

personnage d'exception, qui nous offre<br />

ici une incroyable palette <strong>de</strong> sentiments<br />

et qui fait dire à juste titre à Lee Changdong<br />

que " si comme son titre l'indique,<br />

Poetry parle <strong>de</strong> poésie, ce n'est pas un<br />

film poétique. Au début, Mija imagine<br />

que la poésie est <strong>de</strong> l'ordre du suprême<br />

et <strong>de</strong> l'intouchable mais elle finit par<br />

comprendre ce qu'est l'essence même<br />

<strong>de</strong> cet art qui exprime autant la beauté<br />

que la souffrance ".<br />

Réflexion sur le temps qui passe et sur<br />

la complexité à affronter le réel, Poetry<br />

a aussi pour toile <strong>de</strong> fond la justice en<br />

ce bas mon<strong>de</strong>, puisqu'on y apprend que<br />

la jeune adolescente qui a été retrouvée<br />

morte le long du fleuve s'est suicidée<br />

après avoir été victime <strong>de</strong> viols collectifs,<br />

point <strong>de</strong> départ du profond<br />

questionnement intérieur et du dilemme<br />

<strong>de</strong> Mija.<br />

Ne reniant nullement son regard<br />

acéré sur la société qui l'entoure, et<br />

livrant à nouveau une vision<br />

particulièrement critique <strong>de</strong> la société<br />

coréenne contemporaine (où les parents<br />

d'enfants moralement corrompus<br />

enten<strong>de</strong>nt acheter le silence d'une mère<br />

atrocement en<strong>de</strong>uillée), Lee Changdong<br />

excelle donc entre douceur et<br />

dureté, pu<strong>de</strong>ur et trivialité, dans une<br />

mise en scène où la sobriété le dispute<br />

à l'émotion, et en laissant toujours au<br />

spectateur le soin d'imaginer ou<br />

d'interpréter ce qui lui est donné à voir<br />

par les interprètes ainsi que par un<br />

scénario aux nombreuses ellipses,<br />

refusant avec sagesse tout pathos<br />

manichéen.<br />

Un bouleversant conte d'automne qui,<br />

loin d'être un fleuve tranquille, trouvera<br />

son aboutissement dans un beau<br />

travelling sur un cours d'eau, symbole<br />

d'une conclusion " ouverte " et <strong>de</strong><br />

l'acceptation nécessaire du flot<br />

inéluctable <strong>de</strong>s choses <strong>de</strong> la vie.


Histoires juives<br />

Jean Peigné vient <strong>de</strong> publier aux éditions <strong>de</strong> Fallois "<br />

la gran<strong>de</strong> encyclopédie <strong>de</strong>s histoires drôles (19 euros<br />

). On y trouve naturellement comme dans tout ouvrage<br />

<strong>de</strong> cette nature un grand nombre d'histoires juives,<br />

parfois franchement antisémites et parfois appartenant<br />

au panorama le plus classique <strong>de</strong> l'humour juif. Il arrive<br />

La directrice d'un pensionnat <strong>de</strong><br />

jeunes filles aussi huppé que<br />

collet monté téléphone au<br />

colonel commandant la<br />

caserne voisine<br />

-Bonjour colonel, Ma<strong>de</strong>moiselle <strong>de</strong><br />

la Huchapain, directrice du Collège<br />

<strong>de</strong>s Oiseaux, à l'appareil. La fin <strong>de</strong><br />

l'année scolaire approche et puisqu'il<br />

faut s'adapter à son temps, nous<br />

avons l'intention d'organiser une petite<br />

sauterie pour nos gran<strong>de</strong>s Mais il<br />

nous faudrait <strong>de</strong>s cavaliers. Alors j'ai<br />

pensé que vous pourriez nous en<br />

envoyer, disons une quarantaine. Je<br />

vous rappelle colonel que nos élèves<br />

appartiennent aux plus gran<strong>de</strong>s<br />

familles. Je compte donc sur vous<br />

pour sélectionner <strong>de</strong>s jeunes gens du<br />

meilleur mon<strong>de</strong>. Surout pas <strong>de</strong> juifs,<br />

colonel, pas <strong>de</strong> juifs…<br />

L'officier donne son accord et le jour<br />

dit, un autocar militaire s'immobilise<br />

dans la cour du collège. Quarante<br />

Noirs en <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt.<br />

-On vient pour les filles…Alors où<br />

sont les gonzesses ?<br />

Horrifiée, la directrice, au bord <strong>de</strong><br />

l'évanouissement, s'écrie :<br />

-Il y a certainement une erreur !<br />

-Cela m'étonnerait Madame, répond<br />

un <strong>de</strong>s Noirs. Le colonel Lévy ne se<br />

trompe jamais !<br />

Cinq juifs ont successivement marqué<br />

l'histoire <strong>de</strong> l'humanité en décrétant<br />

la règle universelle qui régit le mon<strong>de</strong>.<br />

D'abord Moïse : Tout est loi<br />

Puis Jésus : Tout est amour.<br />

Puis Marx : Tout est argent.<br />

Puis Freud : Tout est sexe.<br />

Enfin Einstein : Tout est relatif.<br />

Un jeune juif est engagé pour son<br />

premier emploi avec un salaire <strong>de</strong><br />

1.000 euros.<br />

Le premier mois, il rapporte<br />

ponctuellement 1.000 euros à ses<br />

parents. Le <strong>de</strong>uxième mois, 995 euros<br />

. Le troisième mois, 990 euros. Alors<br />

sa mère s'écrie :<br />

-David, je ne suis pas dupe. Dis-moi<br />

immédiatement le nom <strong>de</strong> cette<br />

femme !<br />

A Jérusalem, face au Mur <strong>de</strong>s<br />

Lamentations, <strong>de</strong>ux juifs français qui<br />

ne se connaissent pas pleurent et<br />

gémissent à qui mieux mieux. Au<br />

bout <strong>de</strong> dix minutes, le premier ravale<br />

ses sanglots et dit à l'autre :<br />

-Vous aussi, vous êtes dans le prêt-àporter<br />

?<br />

(Parfois l'auteur Jean Peigné ne fait<br />

que " déménager " ou " déjudaïser "<br />

une histoire. Exemples les <strong>de</strong>ux<br />

histoires suivantes qui ont partie<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s lustres <strong>de</strong> l'humour juif le<br />

plus classique)<br />

Mohammed vend <strong>de</strong>s merguez dans<br />

une petite camionnette garée<br />

quotidiennement à un endroit très<br />

passager, juste <strong>de</strong>vant la banque<br />

Rothschild .<br />

Un jour, son ami Saïd lui dit :<br />

-J'ai plus <strong>de</strong> sous pour finir le mois.<br />

Comme tes affaires marchent bien, j'ai<br />

pensé que tu pourrais peut-être me<br />

HUMOUR<br />

aussi que l'auteur ait, volontairement ou pas, décidé<br />

<strong>de</strong> transformer <strong>de</strong>s histoires figurant d'ordinaire dans<br />

<strong>de</strong>s anthologies <strong>de</strong> l'humour juif, en <strong>de</strong>s récits ayant<br />

pour cadre la communauté musulmane.<br />

Voici un bouquet d'histoires extrait du livre <strong>de</strong><br />

M.Peigné.<br />

prêter cent euros ?<br />

-Ma parole, fait Mohammed, je<br />

voudrais tellement te rendre ce petit<br />

service, mon frère !Mais je ne peux<br />

pas, j'ai un accord avec Rothschild :<br />

je ne prête pas d'argent et lui ne vend<br />

pas <strong>de</strong> merguez.<br />

A l'école, un fils <strong>de</strong> travailleur algérien<br />

est constamment l'objet <strong>de</strong> brima<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> certains <strong>de</strong> ses petits<br />

camara<strong>de</strong>s. Alors, pour que cela<br />

cesse, son père le change<br />

d'établissement et change aussi son<br />

prénom.<br />

-Maintenant, tu ne t'appelles plus<br />

Ahmed, tu t'appelles Maurice. Et tu<br />

ne dis à personne que tu es algérien.<br />

Compris ?<br />

Un mois plus tard, le gosse rentre à<br />

la maison avec un carnet <strong>de</strong> notes<br />

catastrophique, et il reçoit une raclée<br />

mémorable. Le len<strong>de</strong>main, il arrive<br />

en classe avec les <strong>de</strong>ux yeux au<br />

beurre noir.<br />

-Qu'est-ce qui t'est arrivé, Maurice ?<br />

lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt ses copains.<br />

-M'en parlez pas ! Hier soir en<br />

rentrant chez moi, j'ai été agressé par<br />

un Arabe !<br />

INFORMATION JUIVE Septembre 2010 49


VERBATIM<br />

JEAN TULARD.<br />

Historien :<br />

" Le mégalomane d'aujourd'hui se<br />

situe à une échelle dérisoire "<br />

ELISABETH BADINTER.<br />

Philosophe :<br />

" L'intégrisme religieux teste notre<br />

capacité <strong>de</strong> résistance "<br />

DAVID KHAYAT.<br />

Cancérologue :<br />

" Vous ne risquez pas grand-chose<br />

avec ce que votre grand-mère met<br />

dans votre assiette "<br />

PHILIPPE BOUVARD.<br />

Journaliste :<br />

" Trains : <strong>de</strong> plus en plus longs. A partir<br />

<strong>de</strong> douze wagons, on a l'impression <strong>de</strong><br />

commencer le voyage à pied "<br />

FRANÇOIS BAROUIN.<br />

Ministre du budget :<br />

" Choisir, comme le disait Gi<strong>de</strong>, c'est<br />

renoncer "<br />

CARNET Naissance<br />

Nous avons appris avec plaisir la naissance, le 7 août <strong>de</strong>rnier,<br />

au foyer <strong>de</strong> nos amis Aurélia et Emmanuel Guedj d'une petite<br />

fille Abigaïl.<br />

Nous présentons à ses parents et grands parents - et notamment<br />

à notre amie Mme Georgette Guedj, la veuve du regretté Edgar<br />

Guedj ( Lynclair ) - nos meilleurs vœux et un grand mazal tov.<br />

Distinctions<br />

Sur ordre du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République, le grand rabbin René-<br />

Samuél Sirat, ancien grand rabbin <strong>de</strong> France, a été élevé au gra<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Grand officier dans l'ordre du Mérite.<br />

Nous lui présentons nos très chaleureuses félicitations<br />

Promotion<br />

Notre collaborateur et ami David Banon vient d'être nommé<br />

à l'Institut universitaire <strong>de</strong> France.<br />

Nous lui présentons nos félicitations et nos meilleurs vœux.<br />

Prix<br />

Le prix Jasmin d'argent a été remis par Patrick Poivre-d'Arvor,<br />

prési<strong>de</strong>nt du jury, à notre ami l'écrivain Naïm Kattan pour l'ensemble<br />

<strong>de</strong> son œuvre.<br />

Rappelons que l'écrivain canadien avait été, il y a <strong>de</strong>ux ans,<br />

distingué par l'Académie française pour sa contribution à la<br />

promotion <strong>de</strong> la langue française.<br />

Nécrologie<br />

Nous avons appris avec peine le décès <strong>de</strong> Jacques Dary-Edhery,<br />

enseignant à Meknès (Maroc) puis responsable du programme<br />

Etu<strong>de</strong>s et sports au Lycée Polyvalent <strong>de</strong> Toulouse.<br />

Il était le beau-père <strong>de</strong> Jo Amar responsable du service culture au<br />

FSJU et le beau-frère <strong>de</strong> notre collaborateur et ami Maurice Arama.<br />

Nous présentons à sa famille nos très sincères condoléances.<br />

50 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />

YVAN RIOUFOL.<br />

Chroniqueur au Figaro :<br />

" La presse d'extrême droite d'avantguerre<br />

n'a rien à envier à certaines<br />

campagnes calomnieuses aujourd'hui<br />

en usage à gauche "<br />

KAD MERAD.<br />

Comédien :<br />

" Je suis un acteur. Si je <strong>de</strong>vais prier en<br />

hébreu, je le ferais aussi ".<br />

DMITRI MEDVEDEV.<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Fédération <strong>de</strong><br />

Russie :<br />

" La corruption a toujours <strong>de</strong>ux faces<br />

.Il ne suffit pas <strong>de</strong> blâmer ceux qui<br />

BILL CLINTON.<br />

Ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s Etats-Unis :<br />

" Ce qu'il y a <strong>de</strong> bon avec le fait <strong>de</strong> ne plus<br />

être prési<strong>de</strong>nt, c'est que je peux dire ce que je<br />

veux. Bon, le problème c'est que plus<br />

personne ne m'écoute "<br />

reçoivent <strong>de</strong>s pots-<strong>de</strong>-vin. Ceux qui en<br />

donnent ne sont pas moins coupables "<br />

MARC DUGAIN.<br />

Ecrivain :<br />

" Le roman n'est-il pas la<br />

transformation <strong>de</strong> ce que l'on a pu<br />

ressentir plutôt que la narration <strong>de</strong> ce<br />

que l'on a vécu ? "<br />

MARTIN HIRSCH.<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Agence du<br />

service civique :<br />

" Quand les catholiques appelleront<br />

leur enfant Mohammed, on pourra<br />

parler <strong>de</strong> véritable intégration "

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