ISRAËL - Consistoire de Paris
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Tichri :<br />
La prière<br />
<strong>de</strong> nos mères<br />
Israël :<br />
L'excellent bilan<br />
<strong>de</strong> l'économie<br />
Mossad :<br />
Ses gran<strong>de</strong>s<br />
heures<br />
Israël : Une girouette nommée Burg<br />
Connaissez-vous<br />
Adam Baroukh ?<br />
Diaspora :<br />
Etre juif<br />
en Géorgie<br />
N°304 - SEPTEMBRE 2010 - 3€<br />
M 01907 - 304 - F: 3,00 E<br />
3:HIKLTA=\UXUUU:?k@d@a@e@k;
N°304 - SEPTEMBRE 2010<br />
17<br />
20<br />
22<br />
6<br />
8<br />
14<br />
28<br />
47<br />
INFORMATION JUIVE<br />
17, rue Saint-Georges<br />
75009 <strong>Paris</strong><br />
Rédaction :<br />
01 48 74 34 17<br />
Administration :<br />
01 48 74 29 87<br />
Fax : 01 48 74 41 97<br />
infoj@consistoire.org<br />
Fondateur :<br />
Jacques Lazarus<br />
Gérant <strong>de</strong> la SARL,<br />
directeur <strong>de</strong> la publication :<br />
Philippe Meyer<br />
Directeur :<br />
Victor Malka<br />
7<br />
9<br />
16<br />
AU SOMMAIRE D’<br />
NOTRE OPINION<br />
4- Le point <strong>de</strong> rupture ? Par Philippe Meyer<br />
TICHRI<br />
6- Le retour au bercail Par André Neher<br />
8- Roch Hachana : La prière <strong>de</strong> nos mères Par le rabbin Moshé Sebbag<br />
REPÈRES - 9<br />
<strong>ISRAËL</strong><br />
11- L'honneur perdu d'E<strong>de</strong>n Abergil Par Luc Rosenzweig<br />
13- Ceux qui défigurent l'humanité Par Paul Giniewski<br />
14- L'excellent bilan <strong>de</strong> l'économie israélienne Par Philippe Meyer<br />
16- Connaissez-vous Adam Baroukh ? Par VM<br />
17- Une girouette nommée Avraham Burg Par VM<br />
18- Les secrets du Mossad Par Myriam Pujol<br />
FIGURE<br />
20- Un entretien inattendu avec Elie Wiesel Par Sandra Bensimon<br />
REPORTAGE<br />
22- Heureux comme un juif en Géorgie Par Hélène Hadas-Lebel<br />
JUDAÏSME<br />
24- Alexandre Safran, la foi et la sagesse Par Carol Iancu<br />
IDÉES<br />
26- Les psy et le sionisme Un entretien avec Jacquy Chemouni<br />
LA VIE DU CONSISTOIRE - 28<br />
COMMUNAUTÉS<br />
42- L'histoire d'une solidarité bicentenaire Un entretien avec Gabriel Vadnaï<br />
IN MÉMORIAM<br />
44- Cyril Fleishmann : le <strong>de</strong>rnier métro Par Albert Bensoussan<br />
LIVRES<br />
45- La <strong>de</strong>struction du judaïsme égyptien Par Paul Giniewski<br />
LIVRES EN BREF - 46<br />
CINÉMA<br />
47- Sous le poids <strong>de</strong>s maux, le choc <strong>de</strong>s sentiments Par Elie Korchia<br />
HUMOUR<br />
49 - Histoires juives<br />
VERBATIM / CARNET - 50<br />
Editorialiste : Josy Eisenberg<br />
Chroniqueur : Guy Konopnicki<br />
Comité <strong>de</strong> rédaction : Josy Eisenberg,<br />
Michel Gurfinkiel, Victor Malka, Joël Mergui,<br />
Philippe Meyer, Clément Weill-Raynal.<br />
Collaborateurs : Armand Abécassis,<br />
Albert Bensoussan, Paul Giniewski,<br />
Hélène Hadas-Lebel,Carol Iancu,<br />
Gérard Israël, André Kaspi, Naïm Kattan,<br />
Elie Korchia, O<strong>de</strong>tte Lang, Annie Lelièvre,<br />
Daniel Sibony.<br />
Administration : Jessica Toledano<br />
Maquette : Information Juive<br />
Photographies : Alain Azria<br />
Edité par S.a.r.l. Information Juive<br />
le journal <strong>de</strong>s communautés<br />
au capital <strong>de</strong> 304,90 €<br />
Durée <strong>de</strong> la société : 99 ans<br />
Commission paritaire <strong>de</strong>s journaux<br />
et publications : 0708K83580<br />
Dépôt légal n° 2270. N°ISSN : 1282-7363<br />
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Les INFORMATION manuscrits non JUIVE retenus Juin 2008 3<br />
ne sont pas renvoyés.
NOTRE OPINION<br />
Le point <strong>de</strong> rupture ? PAR PHILIPPE MEYER*<br />
Al'heure où le peuple juif<br />
entame une nouvelle<br />
année dans sa tradition<br />
séculaire <strong>de</strong> joie et<br />
d'espoir, l'Etat d'Israël<br />
fait face à l'une <strong>de</strong>s<br />
menaces les plus graves <strong>de</strong> son<br />
existence. Malgré <strong>de</strong> pâles résolutions<br />
onusiennes totalement ignorées, la<br />
nucléarisation <strong>de</strong> l'Iran <strong>de</strong>s mollahs<br />
avance à grand pas. L'inauguration très<br />
médiatisée <strong>de</strong> sa nouvelle centrale<br />
constitue une nouvelle étape, franchie<br />
dans le même silence assourdissant <strong>de</strong>s<br />
démocraties occi<strong>de</strong>ntales que les<br />
précé<strong>de</strong>ntes, vers le nucléaire militaire.<br />
4 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
mal <strong>de</strong> vitalité, l'heure américaine n'est<br />
pas à l'affrontement. Les priorités sont<br />
ailleurs. Il faut tout <strong>de</strong> même oser<br />
déclarer, comme l'a fait un responsable<br />
américain, que la situation actuelle n'est<br />
pas encore d'une gravité absolue puisque<br />
l'Iran ne <strong>de</strong>vrait pas disposer <strong>de</strong> la bombe<br />
avant un an environ. Rassurant, non ?<br />
Un an, c'est <strong>de</strong>main.<br />
Partout, les réactions diplomatiques<br />
s'en tiennent à <strong>de</strong>s déclarations <strong>de</strong><br />
principe. Mais les beaux discours ne<br />
suffisent plus. Il faut désormais <strong>de</strong>s actes.<br />
Et les actes ne viennent manifestement<br />
pas. N'a-t-on donc rien appris <strong>de</strong><br />
Pour l'administration Obama, un Iran nucléarisé est<br />
un défi parmi d'autres. Pour Israël, c'est une menace<br />
à son existence même.<br />
Et cela quoi qu'en disent certains<br />
responsables européens souvent plus<br />
lâches qu'experts en la matière. Que ces<br />
doux agneaux silencieux prennent<br />
toutefois gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas être finalement<br />
dévorés par un monstre qu'ils préfèrent<br />
craindre aujourd'hui que combattre<br />
<strong>de</strong>main. Quand on se souvient <strong>de</strong> la<br />
concurrence effrénée à laquelle se sont<br />
livrées tant <strong>de</strong> capitales européennes<br />
dans leurs réactions aussi prolixes que<br />
partisanes contre Israël lors <strong>de</strong> l'affaire<br />
<strong>de</strong> la flottille soi- disant humanitaire, leur<br />
discrétion dans l'affaire iranienne n'en<br />
est que plus insupportable.<br />
Quant aux Etats-Unis <strong>de</strong> Barack<br />
Obama, l'approche <strong>de</strong>s élections <strong>de</strong> mimandat<br />
à hauts risque sur fond <strong>de</strong><br />
popularité en déclin, incite davantage le<br />
maître <strong>de</strong> la Maison Blanche à forcer une<br />
réconciliation israélo-palestinienne si<br />
hypothétique à l'occasion d'un énième<br />
round diplomatique, et à accélérer le<br />
retrait <strong>de</strong>s GI's d'Irak, qu'à s'engager dans<br />
un bras <strong>de</strong> fer musclé avec une dictature<br />
iranienne si imprévisible. Sur fond <strong>de</strong><br />
reprise économique en mal <strong>de</strong><br />
redémarrage et <strong>de</strong> soutien politique en<br />
l'Histoire ? Il est urgent <strong>de</strong> cesser <strong>de</strong><br />
réagir pour se déci<strong>de</strong>r enfin à agir. Fixer<br />
le danger là où il est, et l'éradiquer. Des<br />
décisions fortes doivent être prises, sans<br />
hésiter et sans attendre.<br />
Et Israël dans tout cela ? Si l'ensemble<br />
<strong>de</strong> la région et plus généralement<br />
l'ensemble <strong>de</strong> l'occi<strong>de</strong>nt peuvent<br />
légitimement trembler <strong>de</strong> l'arrivée <strong>de</strong> la<br />
bombe iranienne, c'est d'abord contre<br />
Israël que les menaces <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction<br />
ont été explicitement formulées par le<br />
prési<strong>de</strong>nt iranien.<br />
Une fois <strong>de</strong> plus, le travail ingrat <strong>de</strong>vra<br />
être fait quand d'autres continueront <strong>de</strong><br />
ne rien vouloir voir et <strong>de</strong> ne rien vouloir<br />
entendre. Cela arrivera d'une façon ou<br />
d'une autre, à un moment ou à un autre.<br />
Car le point <strong>de</strong> rupture, ne tar<strong>de</strong>ra pas<br />
être franchi, s'il ne l'a pas déjà été. Pour<br />
l'administration Obama, un Iran<br />
nucléarisé est un défi parmi d'autres.<br />
Pour Israël, c'est une menace à son<br />
existence même. Et la question doit être<br />
posée : qui stoppera cette dynamique<br />
infernale, et comment ? On peut certes<br />
penser que les sanctions internationales<br />
vont inciter les autorités iraniennes à<br />
faire marche arrière, que l'opposition<br />
muselée aux dictateurs en turbans <strong>de</strong><br />
Téhéran, aidée discrètement par<br />
l'extérieur, finira par renverser le régime<br />
islamique, ou encore que les Etats-Unis<br />
finiront par employer la force. Mais on<br />
peut aussi penser qu'aucun <strong>de</strong> ces<br />
scénarios n'est vraiment crédible. Il ne<br />
resterait plus alors à Israël que <strong>de</strong><br />
prendre une fois <strong>de</strong> plus son <strong>de</strong>stin en<br />
mains, sans <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une quelconque<br />
permission. Une décision similaire avait<br />
été prise voilà près <strong>de</strong> trente ans dans la<br />
même région. Qui s'en est plaint<br />
finalement ?<br />
Tout dépendra <strong>de</strong> l'attitu<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s<br />
décisions qui, dans les mois à venir,<br />
seront celles <strong>de</strong> la communauté<br />
internationale. Mais l'issue <strong>de</strong> la course<br />
à la bombe iranienne ne fait guère plus<br />
<strong>de</strong> doutes : seul un soudain réveil<br />
mondial pourra l'arrêter. Et quand bien<br />
même, par on ne sait quel miracle, ce<br />
déclic se produirait, ne serait-il pas déjà<br />
trop tard ?<br />
Autant dire que, pour l'avenir d'Israël<br />
(et donc pour le peuple juif dans son<br />
ensemble), les mois à venir seront<br />
déterminants, comme ils l'ont rarement<br />
été par le passé. Alors que ses ennemis,<br />
où qu'ils se trouvent, restent plus<br />
mobilisés que jamais, alors que le jeune<br />
franco-israélien Guilad Shalit passe son<br />
cinquième Roch Hachana tenu en otage<br />
loin <strong>de</strong> ses proches dans une indifférence<br />
croissante, alors que les pressions<br />
insistantes, et donc souvent dangereuses,<br />
pour parvenir à un accord avec ses<br />
voisins seront fortes, la défense d'Israël<br />
et <strong>de</strong> sa capitale Jérusalem passera par<br />
une vigilance <strong>de</strong> chaque instant.<br />
Information Juive a toujours été, est,<br />
et restera au cours <strong>de</strong> cette année qui<br />
commence l'un <strong>de</strong> ces vigiles.<br />
Chana Tova Oumetouka.<br />
----<br />
*Directeur <strong>de</strong> la publication
TICHRI<br />
Le retour au bercail<br />
Ce que le baal-techouva<br />
recherche dans le<br />
Chabbat et dans le<br />
Sé<strong>de</strong>r, c’est moins<br />
rencontrer Dieu que<br />
retourner au bercail du<br />
peuple, se réinsérer dans la chaîne <strong>de</strong><br />
l’histoire vécue et assumée. Histoire<br />
qui a su résister aux tentations <strong>de</strong><br />
l’autre-être et sauvegar<strong>de</strong>r son<br />
intégralité, la naïveté <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité<br />
juive globale.<br />
Le mythe <strong>de</strong> l’émancipation a pour<br />
soubassement l’impératif <strong>de</strong> Clermont<br />
–Tonnerre : “Tout au Juif comme<br />
individu. Rien aux Juifs comme<br />
nation”. C’est une loi qui se veut<br />
tolérante. Elle est cynique et mutilante.<br />
Par l’adoption qu’en a faite le Juif,<br />
heureux d’acquérir par elle la liberté,<br />
il a vécu comme un arbre solitaire,<br />
redoutant l’aveu <strong>de</strong> sa solidarité avec<br />
les arbres <strong>de</strong> la forêt. La solidarité s’est<br />
imposée aussitôt que les coups <strong>de</strong><br />
hache portés contre un arbre solitaire<br />
ont fait trembler toute la forêt. L’affaire<br />
Dreyfus.<br />
Spontanément certains Juifs,<br />
dépouillés <strong>de</strong> leur être juif en tant<br />
André Neher<br />
6 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
qu’individus, ont retrouvé cet être par<br />
la découverte du peuple auquel ils<br />
appartenaient. Henri Heine, Bernard<br />
Lazare, Franz Rosenzweig, se sont<br />
éveillés au judaïsme ou encore ont<br />
intensifié leur éveil, au contact du<br />
peuple juif, regardé d’abord avec<br />
curiosité, puis avec amour, enfin avec<br />
le désir lancinant d’être adopté par lui.<br />
Multiples sont les gangues<br />
mythiques dont il a fallu tirer le<br />
“peuple”. Constater qu’il existe, en<br />
chair et en os, vivant, grouillant, se<br />
comptant par milliers et millions… Des<br />
miséreux, mais que leurs rites, leurs<br />
prières, leurs coutumes, leurs<br />
nostalgies, rendaient heureux. Pour qui<br />
le judaïsme n’était pas un malheur,<br />
mais un privilège. Ou plutôt, cette<br />
chose plus précieuse encore qu’un<br />
privilège : la simplicité naturelle qui<br />
allait <strong>de</strong> soi parce qu’elle venait <strong>de</strong><br />
Dieu.<br />
Se lève alors le voile <strong>de</strong><br />
l’ignorance. Il faut à Henri<br />
Heine, à Bernard Lazare et à<br />
Franz Rosenzweig <strong>de</strong>s<br />
voyages en Europe centrale<br />
et orientale pour que se<br />
dissipe, pour eux, le mythe <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s inégaux : le<br />
mon<strong>de</strong> du juif cultivé<br />
d’Europe occi<strong>de</strong>ntale et le<br />
mon<strong>de</strong> du Juif crasseux <strong>de</strong><br />
l’Est, le Pollak, <strong>de</strong>r Ostju<strong>de</strong>.<br />
Intégralité<br />
Dans la page consacrée par<br />
Henri Heine en 1822 aux<br />
Juifs <strong>de</strong> Pologne, on passe du<br />
mépris à la pitié, puis <strong>de</strong> la<br />
pitié à l’envie. Le texte est<br />
tellement juteux qu’il perdrait<br />
sa saveur à être traduit. Je ne<br />
puis qu’en esquisser une<br />
paraphrase. Ce qi fascine<br />
chez ces Juifs, c’est leur<br />
intégralité. Ils sont juifs, un<br />
PAR ANDRÉ NEHER*<br />
point c’est tout. Le Juif <strong>de</strong> l’Ouest est<br />
empêtré, lui, dans les efforts ridicules<br />
et vains du paraître “comme les<br />
autres”. Son état civil est un bric-à-brac<br />
<strong>de</strong> règlements, <strong>de</strong> man<strong>de</strong>ments, d’édits<br />
<strong>de</strong> tolérance, <strong>de</strong> <strong>de</strong>mi-tolérance, <strong>de</strong><br />
quart-<strong>de</strong>-tolérance. Il le porte sur soi<br />
comme un costume bigarré. Mais les<br />
apparences, ce n’est pas le straïmel, le<br />
bonnet <strong>de</strong> fourrure du Pollak qui est<br />
ridicule. Car c’est un bonnet juif,<br />
coiffant un Juif. Au contraire, le haut-<br />
Ils apparaissent dans la rue tels qu'ils sont chez eux :<br />
Juifs intégraux, trouvant dans ce judaïsme les raisons<br />
<strong>de</strong> leur être et <strong>de</strong> leur existence.<br />
<strong>de</strong>-forme ou le chapeau <strong>de</strong> feutre du<br />
Juif occi<strong>de</strong>ntal font <strong>de</strong> celui-ci un<br />
clown. Il se voudrait homme. Mais tout<br />
ce qu’il arrive à “humaniser”, c’est son<br />
couvre-chef. Son corps, lui, reste juif.<br />
Et c’est un amalgame grotesque. Alors<br />
que le Juif polonais est taillé, lui, dans<br />
l’authentique.<br />
Plus tard, à la fin du XIXe siècle, au<br />
début du XXe, c’est Bernard Lazare qui<br />
se retrouve lui-même en découvrant<br />
les Juifs <strong>de</strong> l’Europe orientale. Dans les<br />
Cahiers <strong>de</strong> la quinzaine, il décrit, non,<br />
il crie la réhabilitation <strong>de</strong>s Juifs <strong>de</strong><br />
Roumanie avec une colère aussi<br />
prophétique que celle <strong>de</strong> son cri pour<br />
la réhabilitation <strong>de</strong> Dreyfus.<br />
Dans Le Fumier <strong>de</strong> Job, il a <strong>de</strong>s<br />
accents lyriques pour chanter la poésie<br />
<strong>de</strong>s Hassidim : “On y est à toute heure<br />
du jour, surtout le vendredi après-midi<br />
et le samedi. On y prie, on y chante, on<br />
y dort la nuit, quand on n’a pas d’asile,<br />
on y dort dans la journée, on y mange<br />
le samedi soir, après l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Loi,<br />
on y étudie la Loi, on la commente, on<br />
l’enseigne. C’est l’univers pour le<br />
hassid ; c’est là qu’il oublie la misère,<br />
c’est là que, par un mysticisme sensuel<br />
effréné, il échappe à la réalité. Il faut<br />
les voir là, le samedi soir, après la<br />
prière, vers sept heures et <strong>de</strong>mie, au<br />
mois <strong>de</strong> mai. Ils s’assoient dans la<br />
synagogue, autour d’une table, et ils<br />
mangent. Chacun apporte avec lui un
peu <strong>de</strong> hales ou <strong>de</strong> gâteau et ils boivent<br />
<strong>de</strong> l’eau-<strong>de</strong>-vie ; puis, quand ils ont<br />
mangé, les chants commencent dans<br />
l’obscurité qui grandit. Mais avant la<br />
nuit complète, ils chantent <strong>de</strong>s<br />
chansons joyeuses – et <strong>de</strong>main ils<br />
n’auront pas à manger.”<br />
L’unité du <strong>de</strong>stin juif<br />
Lorsqu’en mai 1918 (presque un<br />
siècle après Heine !), les hasards <strong>de</strong> la<br />
guerre amènent Rosenzweig dans le<br />
ghetto <strong>de</strong> Varsovie, c’est une découverte<br />
qui agit comme un choc profond et<br />
durable. Des raisonnements<br />
théologiques, <strong>de</strong> plus en plus fondés<br />
sur les expériences pratiques que<br />
multipliaient les expéditions militaires<br />
en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’Allemagne, avaient<br />
préparé Rosenzweig à se débarrasser<br />
du complexe d’orgueil du Juif<br />
occi<strong>de</strong>ntal. Dès 1916, il écrit à ses<br />
parents que la question juive ne<br />
concerne pas spécifiquement les juifs<br />
<strong>de</strong> l’Est, comme se l’imaginent les Juifs<br />
allemands persuadés que leur judaïsme<br />
à eux ne donne plus lieu à aucun<br />
problème. “Il n’y a qu’une question<br />
juive tout court.» Et, la même année,<br />
dans sa correspondance avec Eugen<br />
Rosenstock, il s’efforce <strong>de</strong> montrer<br />
l’unité du <strong>de</strong>stin juif, et l’équivalence<br />
<strong>de</strong>s questions d’existence,<br />
d’assimilation, <strong>de</strong> menace<br />
d’antisémitisme posées au Juif, qu’il<br />
soit d’Occi<strong>de</strong>nt ou d’Orient.<br />
La fête <strong>de</strong> Pâque, passée en 1917<br />
dans les Balkans, lui fournit l’occasion<br />
d’observer les Juifs sefardim <strong>de</strong><br />
Macédoine, et d’en apprécier les<br />
éléments vigoureux. C’est là que pour<br />
la première fois, un écolier, avec qui il<br />
s’entretient en français, lui apparaît<br />
comme le représentant du peuple juif<br />
tout entier. Jusqu’ici, <strong>de</strong>s vieillards<br />
seulement avaient, à ses yeux, joui <strong>de</strong><br />
cette qualité, tant le judaïsme avait été<br />
pour lui affaire <strong>de</strong> sénilité, tradition du<br />
passé, et non point source <strong>de</strong> jouvence<br />
et d’avenir. Mais surtout, il reconquiert<br />
une vérité, étouffée elle aussi par un<br />
siècle où tout le poids <strong>de</strong> l’histoire juive<br />
s’était concentré sur l’Europe : l’unité<br />
<strong>de</strong>s Ashkenazim et <strong>de</strong>s Sefardim. “Qui<br />
dit que les Sefardim sont une autre race<br />
que nous est un menteur. Ils ont eu un<br />
<strong>de</strong>stin différent…”<br />
Entiers<br />
Le premier Chabbat passé dans le<br />
quartier juif <strong>de</strong> Varsovie opère chez<br />
Rosenzweig un véritable renversement.<br />
Ce n’est plus d’équivalence ni d’unité<br />
qu’il peut s’agir : ce que Rosenzweig<br />
découvre c’est un judaïsme<br />
radicalement différent <strong>de</strong> celui<br />
d’Europe occi<strong>de</strong>ntale, radicalement<br />
différent aussi du mythe du judaïsme<br />
d’Europe orientale élaboré par les Juifs<br />
d’Occi<strong>de</strong>nt. Un judaïsme dont on sent<br />
intuitivement que c’est lui seul qui<br />
mérite ce nom, qu’il renferme à lui seul<br />
les valeurs juives réelles, un judaïsme<br />
par rapport auquel celui d’Allemagne<br />
apparaît comme une falsification<br />
caricatural, voire tragique. Une série<br />
<strong>de</strong> lettres à sa mère –son père vient <strong>de</strong><br />
mourir il y a quelques semaines, et ce<br />
<strong>de</strong>uil récent est propice aux réflexions<br />
profon<strong>de</strong>s- rend compte du caractère<br />
bouleversant <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong><br />
Rosenzweig. L’exploration est<br />
tâtonnante et avance progressivement<br />
<strong>de</strong>s caractéristiques extérieures –allure<br />
du quartier juif, coutumes, langue- aux<br />
réalités internes : foi religieuse,<br />
coutumes liturgiques, métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
l’étu<strong>de</strong> primaire et supérieure. Mais en<br />
chacune <strong>de</strong> ces étapes, c’est le même<br />
éblouissement stupéfait. La légen<strong>de</strong> du<br />
Juif polonais crasseux, misérable,<br />
inculte, retors, s’effrite point par point.<br />
Elle a été soigneusement entretenue<br />
par les Juifs occi<strong>de</strong>ntaux soit par<br />
ignorance, soit par besoin <strong>de</strong> se<br />
débarrasser sur un bouc émissaire <strong>de</strong><br />
leurs propres complexes. Quoi qu’il en<br />
soit, le Juif <strong>de</strong> Varsovie que découvre<br />
Rosenzweig est propre, digne, cultivé,<br />
droit. Ces qualités fondamentales<br />
L’unité du <strong>de</strong>stin juif<br />
TICHRI<br />
prennent à l’usage un relief<br />
extraordinaire. Les caftans, les lévites<br />
et les calottes ne sont pas seulement<br />
propres et bien soignés : ils sont beaux,<br />
au superlatif –wun<strong>de</strong>rschön. Le<br />
maintien <strong>de</strong>s Juifs dans la rue, à la<br />
synagogue, au théâtre, n’est pas<br />
seulement digne : il y a quelque chose<br />
d’aristocratique. Les écoles primaires<br />
ou supérieures, presque entièrement<br />
vouées à l’étu<strong>de</strong> du Talmud, ne<br />
témoignent pas seulement d’un niveau<br />
élevé <strong>de</strong> culture: elles utilisent les<br />
métho<strong>de</strong>s d’une pédagogie<br />
véritablement adaptée au caractère<br />
spécifique du peuple juif. On retrouve<br />
ce haut niveau intellectuel au théâtre<br />
yiddish et dans l’utilisation littéraire <strong>de</strong><br />
cette langue yiddish, décriée par les<br />
Occi<strong>de</strong>ntaux comme un jargon<br />
rétrogra<strong>de</strong>. Enfin, ces Juifs <strong>de</strong> Varsovie<br />
ne sont pas seulement droits : ils sont<br />
entiers. Aucune dichotomie, aucune<br />
hypocrisie, aucun complexe. Ils<br />
apparaissent dans la rue tels qu’ils sont<br />
chez eux : Juifs intégraux, trouvant<br />
dans ce judaïsme les raisons <strong>de</strong> leur<br />
être et <strong>de</strong> leur existence.<br />
-<br />
*Nous sommes heureux <strong>de</strong> publier ici,<br />
à l’occasion <strong>de</strong>s solennités <strong>de</strong> Tichri, un<br />
texte que le regretté André Neher avait<br />
consacré à “la techouva” ( le retour ) et<br />
qu’il nous avait confié. Ce texte a paru<br />
dans “Le journal <strong>de</strong>s communautés “<br />
<strong>de</strong> décembre 1979, sous le titre<br />
“Réflexion sur la téchouva”.<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 7
TICHRI<br />
La prière <strong>de</strong> nos mères<br />
Le premier jour <strong>de</strong> Roch<br />
Hachana, nous lisons dans<br />
la Torah et dans la Haftara<br />
l'histoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux femmes<br />
stériles, Sarah, épouse<br />
d'Abraham, et Hannah,<br />
épouse d'Elkana. Le verset nous raconte<br />
(Genèse, 11,30): "Saraï était stérile, elle<br />
n'avait pas d'enfant." Face à cette difficile<br />
épreuve, Sarah ira jusqu'à convaincre<br />
Abraham d'épouser sa servante Hagar<br />
afin qu'il puisse avoir une <strong>de</strong>scendance.<br />
Au sujet <strong>de</strong> Hannah, le verset est<br />
particulièrement poignant (Samuel I, 1,<br />
5-7 : "Le Seigneur l'avait rendu stérile<br />
(…) et Hannah pleurait et ne mangeait<br />
point."<br />
Nos sages nous enseignent que sept<br />
femmes ont été " délivrées " (c'est-à-dire<br />
exaucées) à Roch Hachana, et parmi<br />
elles, nos matriarches Sarah, Rébecca,<br />
Rachel et Léah, ainsi que Hannah. Dieu<br />
entendit leurs prières, et elles tombèrent<br />
enceintes le jour <strong>de</strong> Roch Hachana.<br />
Pourquoi la stérilité frappe-t-elle nos<br />
matriarches en particulier ? Y aurait-il<br />
un message plus profond à découvrir ?<br />
De plus, le fait que nos matriarches<br />
soient finalement enceintes le jour <strong>de</strong><br />
Roch Hachana n'est certainement pas<br />
anodin. Quelle est la signification<br />
profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> cet enseignement ?<br />
Revenons un instant à l'histoire <strong>de</strong><br />
Hannah : son mari, Elkana, avait pris<br />
une secon<strong>de</strong> épouse, Penina, qui lui<br />
avait donné une <strong>de</strong>scendance. Chaque<br />
8 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
année, alors que la famille se rendait au<br />
complet au Temple, Hannah était<br />
moquée par sa rivale Penina, jusqu'au<br />
point où l'âme emplie d'amertume, "elle<br />
pria pour l'Eternel et pleura longtemps".<br />
Le langage du verset est surprenant: que<br />
veut dire "prier pour l'Eternel" ? On prie<br />
"l'Eternel", et non "pour l'Eternel" !<br />
Le Talmud (Traité Brakhot, 31b)<br />
explique que le message que Hannah<br />
adressa à Dieu est le suivant: "Ma<br />
situation, à moi, Hannah, est<br />
comparable à celle d'un pauvre, qui<br />
n'ayant pas <strong>de</strong> quoi se<br />
nourrir, se faufila dans<br />
le palais royal lors d'un<br />
banquet d'état. Arrivé à<br />
la table du roi, le pauvre<br />
s'exclama: "Ne peux-tu<br />
pas, toi Roi qui prési<strong>de</strong><br />
ce fastueux banquet<br />
auquel participe tant <strong>de</strong><br />
mon<strong>de</strong>, me donner un<br />
morceau <strong>de</strong> pain? Ce<br />
morceau <strong>de</strong> pain, je ne<br />
le <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que pour<br />
pouvoir vivre et<br />
continuer à te servir<br />
loyalement". Hannah,<br />
en <strong>de</strong>s termes<br />
particulièrement forts, implora l'Eternel<br />
en ces mêmes termes: "Père souverain,<br />
il ne tient qu'à toi, Dieu tout puissant,<br />
d'exaucer mon humble prière et <strong>de</strong> me<br />
donner un enfant. Tout mon être t'est<br />
dévoué, ma prière n'est pas égoïste, c'est<br />
pour toi que je formule cette prière! ".<br />
(Le fils qu'elle enfanta, Samuel,<br />
consacrera en effet toute son existence<br />
au service <strong>de</strong> Dieu).<br />
Renaître<br />
La sincérité et la force <strong>de</strong> la prière <strong>de</strong><br />
Hannah se retrouvent chez notre<br />
matriarche Rachel. Rachel, épouse<br />
adorée <strong>de</strong> Jacob, était également stérile.<br />
Le verset nous rapporte cette discussion<br />
entre les <strong>de</strong>ux époux: "Rachel, voyant<br />
qu'elle ne donnait pas d'enfant à Jacob,<br />
conçut <strong>de</strong> l'envie contre sa sœur et elle<br />
dit à Jacob: Rends-moi mère, autrement<br />
j'en mourrai! Jacob se fâcha contre<br />
Rachel et dit: "Suis je à la place <strong>de</strong> Dieu,<br />
qui t'a refusé la fécondité?" (Genèse<br />
30,1). Comment Jacob, un homme que<br />
PAR LE RABBIN MOSHÉ SEBBAG*<br />
nos sages qualifient d'homme <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />
bonté, répond-il <strong>de</strong> manière<br />
apparemment insensible à son épouse<br />
qu'il aime tant ?<br />
Le Ramban (Nachmani<strong>de</strong>) donne<br />
l'explication suivante: lorsque Rachel<br />
dit à Jacob "rends-moi mère", elle<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à son époux <strong>de</strong> prier pour elle.<br />
Jacob lui répond qu'elle est la seule au<br />
mon<strong>de</strong> qui puisse se faire entendre par<br />
Dieu. Personne d'autre qu'elle ne peut<br />
ressentir avec la même intensité sa<br />
propre douleur; sa peine et son<br />
désespoir seront les armes qui lui<br />
permettront d'épancher son âme, et sa<br />
prière pourra alors atteindre <strong>de</strong>s<br />
sommets <strong>de</strong> sincérité et <strong>de</strong> pureté, et<br />
être exaucée. Comme nous le voyons<br />
parfois dans nos vies, ce n'est que<br />
lorsque nous atteignons les abîmes du<br />
désespoir que nous pouvons finalement<br />
renaître.<br />
Les épreuves qu'ont traversées nos<br />
matriarches nous apprennent comment<br />
il convient <strong>de</strong> prier Dieu. Ce n'est pas<br />
un hasard si leurs prières furent<br />
exaucées le jour <strong>de</strong> Roch Hachana. C'est<br />
en effet le jour où nous "couronnons"<br />
Dieu comme maître <strong>de</strong> l'univers: tel le<br />
pauvre qui se faufile au banquet royal,<br />
nous avons à Roch Hachana la<br />
possibilité <strong>de</strong> dialoguer directement<br />
avec Dieu, face-à-face, sans<br />
intermédiaires. Comme Hannah, nous<br />
disons à Dieu qu'il est le seul qui peut<br />
nous ai<strong>de</strong>r et nous exaucer. Mais à<br />
l'image <strong>de</strong> la prière <strong>de</strong> Rachel, notre<br />
prière se doit d'être personnelle, car c'est<br />
ce qui lui donne toute sa sincérité et sa<br />
force. Le Hazan ne peut pas remplacer<br />
la relation profon<strong>de</strong> et unique que<br />
chaque juif a avec son Créateur.<br />
Notre prière a le pouvoir <strong>de</strong> changer<br />
les choses. Je souhaite à notre<br />
communauté et à l'ensemble du peuple<br />
d'Israël <strong>de</strong> voir leurs voeux exaucés.<br />
Puisse la nouvelle année apporter santé<br />
et réussite, et par <strong>de</strong>ssus tout, la paix<br />
pour Israël et le peuple juif.<br />
--<br />
* Rabbin <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> synagogue <strong>de</strong><br />
la Victoire
REPÈRES<br />
Norman Spinrad :<br />
“La guerre sainte a déjà commencé”<br />
Quelques jours après la mort <strong>de</strong> Michel Germaneau, et à<br />
l'occasion <strong>de</strong> la parution <strong>de</strong> son <strong>de</strong>rnier roman "Oussama"<br />
l'écrivain américain Norman Spinrad a accordé un entretien<br />
au site Rue 89. Voici <strong>de</strong> brefs extraits <strong>de</strong> cet entretien :<br />
"Le mot " religion " peut signifier <strong>de</strong>ux choses. D'une part,<br />
la recherche sincère <strong>de</strong> la vraie expérience transcen-dantale<br />
-le bouddhisme original, le vrai islam soufi, le zen.<br />
D'autre part, la religion hiérarchique, imposée, basée sur<br />
<strong>de</strong>s règles : l'islam en Iran ou dans les régions talibanes,<br />
l'église catholique romaine : ici, religions et Etats ne sont<br />
toujours pas séparées.<br />
L'affrontement <strong>de</strong>s civilisations<br />
est le principal moteur <strong>de</strong><br />
l'Histoire humaine. Les Européens<br />
face aux Amériques et à l'Afrique.<br />
Les Moghols islamiques en In<strong>de</strong>.<br />
L'Occi<strong>de</strong>nt face à la Chine et au<br />
Japon.<br />
La moitié <strong>de</strong>s romans <strong>de</strong><br />
science-fiction écrits portent là<strong>de</strong>ssus.<br />
Et mes propres romans<br />
historiques, le " The Druid King ",<br />
sur la confrontation <strong>de</strong> Rome et <strong>de</strong><br />
la Gaule, et " Mexica ", l'histoire<br />
<strong>de</strong> la conquête du Mexique par<br />
Cortez [non traduits en France, ndlr].<br />
La guerre sainte a déjà commencé. Dans une forme ou une<br />
autre, <strong>de</strong>puis les croisa<strong>de</strong>s.<br />
Je crois que l'Amérique accepte davantage les religions<br />
minoritaires. Elle a plus d'indifférence envers elles. Les<br />
Américains sont plus indifférents que les Français envers<br />
l'islam. Le vote d'une loi concernant le port d'un vêtement<br />
paraît ridicule pour un Américain.<br />
En France, la population est à 10% musulmane, et une<br />
bonne partie résiste à l'intégration culturelle. L'islam est donc<br />
une question sérieuse, et plus tendue. Pour le Français nonmusulmans,<br />
ça peut être un danger pour la cohérence<br />
culturelle française. C'est beaucoup plus politique qu'aux<br />
Etats-Unis, où il y a un fort préjugé contre les Arabes, pas<br />
contre leur religion elle-même.<br />
" Je crois qu'Obama a fait <strong>de</strong>s efforts significatifs pour<br />
courtiser l'islam et les musulmans.<br />
Mais tout est basé sur une admiration fantaisiste que les<br />
gens ont pour lui. Tout le mon<strong>de</strong> pense qu'il a toujours raison,<br />
qu'il est intelligent et persuasif et que donc, puisqu'il a<br />
tellement raison et est un si bon orateur, il sera en mesure <strong>de</strong><br />
persua<strong>de</strong>r les islamistes <strong>de</strong> suivre sa voix. Rien n'est plus<br />
éloigné <strong>de</strong> la vérité ".<br />
Churchill<br />
et les juifs<br />
La déclaration du<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Etat<br />
d'Israël, M. Chimon<br />
Pérès selon laquelle les<br />
" Anglais ont toujours<br />
été contre nous" et<br />
"L'Angleterre est proarabe<br />
extrémiste et<br />
anti-israélienne" a<br />
considéra-blement<br />
défrayé la chronique<br />
et a donné lieu à <strong>de</strong>s<br />
réactions aussi bien<br />
dans les milieux<br />
Winston Churchill<br />
politiques qu'au sein <strong>de</strong> la communauté juive<br />
britannique.<br />
Il y a quelques mois, la biographie que l'historien<br />
britannique ( juif lui-même) Martin Gilbert a<br />
consacrée à Winston Churchill a été traduite en<br />
hébreu. A cette occasion, l'historien avait accordé<br />
au quotidien Maariv un entretien. Gilbert rappelle<br />
qu'il y eut entre le lea<strong>de</strong>r britannique et le mon<strong>de</strong><br />
juif et notamment le mouvement sioniste <strong>de</strong>s<br />
relations très fortes : "Mon sentiment, dit-il, est que<br />
Churchill a été tout aulong <strong>de</strong> sa carrière, un "<br />
sioniste convaincu "<br />
Gilbert est considéré en Gran<strong>de</strong> Bretagne comme<br />
l'un <strong>de</strong>s meilleurs historiens <strong>de</strong> sa génération. Il a<br />
publié un grand nombre <strong>de</strong> livres dont certains sont<br />
consacrés ç l'histoire <strong>de</strong> la Secon<strong>de</strong> Guerre<br />
mondiale et à la Shoah. Dans son entretien à<br />
Maariv, Martin Gilbert déclare que les hommes<br />
politiques israéliens se sont beaucoup inspirés <strong>de</strong><br />
Churchill : " J'ai eu en 1971 une longue<br />
conversation avec David Ben Gourion à Sdé Boker<br />
et il m'a parlé <strong>de</strong> l'influence que les discours <strong>de</strong><br />
Churchill en 194O ont eue sur les décisions qu'il<br />
a prises en 1948 ".Je suis convaincu, ajoute<br />
l'historien, qu'en 1948, Ben Gourion était sûr que<br />
l'Etat d'Israël naissant allait être détruit. Mais<br />
comme Churchill, il se disait que la justice finirait<br />
pas l'emporter. J'ai connu Rabin, plus tard. C'est<br />
<strong>de</strong> tous les hommes politiques d'Israël, celui avec<br />
qui j'ai eu les meilleures relations. C'était à Londres<br />
et il venait d'être élu, pour la <strong>de</strong>uxième fois, chef<br />
du gouvernement. Ce que j'aimais chez lui c'est<br />
qu'il préférait toujours voir dans les situations les<br />
plus négatives, l'aspect positif. Cela aussi était une<br />
démarche churchilienne "<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 9
REPÈRES<br />
Elinor Jozef,<br />
combattante arabe d'élite<br />
Elinor Jozef est née et a grandi dans un quartier <strong>de</strong> Haïfa,<br />
mais elle n'a fréquenté que <strong>de</strong>s écoles arabes. Malgré le<br />
fait qu'elle a toujours porté le collier <strong>de</strong> son père qui était<br />
un para <strong>de</strong> Tsahal, elle n'avait jamais imaginé un jour<br />
<strong>de</strong>venir elle-même soldate. "Je voulais aller à l'étranger<br />
pour étudier la mé<strong>de</strong>cine et ne<br />
plus revenir ici", dit-elle. Pour<br />
son père, il était clair<br />
qu'elle <strong>de</strong>vait s'enrôler<br />
dans l'armée<br />
israélienne, comme la<br />
plupart <strong>de</strong>s citoyens<br />
d'Israël. "J'avais peur<br />
<strong>de</strong> perdre, dit-elle,<br />
mes amis parce qu'ils<br />
s'opposaient à cela.<br />
Ils m'ont dit qu'ils ne<br />
me parleraient plus.<br />
Que je serais seule. "<br />
Elinor explique ainsi<br />
ce qui l'a motivée: "J'ai<br />
compris que rien n'était<br />
plus important que <strong>de</strong><br />
défendre ma famille, mes<br />
amis et mon pays. Voilà ce que<br />
je <strong>de</strong>vais faire. Quand tu fais<br />
quelque chose avec le coeur, tu comprends vite<br />
l'importance <strong>de</strong>s choses…"Caporal Elinor Jozef<br />
"Tout au long <strong>de</strong> entraînements préliminaires, j'ai donné<br />
le meilleur <strong>de</strong> moi-même. Je ne pouvais pas décevoir mes<br />
proches et j'ai vraiment eu envie <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir une soldate<br />
exemplaire. Je pense avoir réussi pour l'instant."<br />
Après sa formation <strong>de</strong> base, Elinor a pris <strong>de</strong>s cours<br />
d'infirmière. Puis elle est <strong>de</strong>venu mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> l'armée.<br />
Jésus et les judéo-chrétiens<br />
Le docteur Dan Yaffé <strong>de</strong> l'université Bar Ilane déclare, au<br />
terme d'une enquête historique qu'il a conduite, que Jésus<br />
n'a jamais cherché à fon<strong>de</strong>r une nouvelle religion. Les<br />
premiers chrétiens se sont considérés eux-mêmes comme<br />
<strong>de</strong>s juifs fidèles aux mitzvot. Le chercheur ajoute que sans<br />
les réformes religieuses que les Hébreux ont adoptées aux<br />
len<strong>de</strong>mains <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction du Temple, les chrétiens<br />
auraient aujourd'hui constitué un courant dans le judaïsme,<br />
un peu comme le courant Habad ou comme les réformés.<br />
Le docteur Yaffé ajoute que Jésus ne s'est jamais considéré<br />
comme un Messie et certainement pas comme Dieu. Il<br />
s'est sans doute pris pour prophète. Il rappelle qu'à l'époque<br />
<strong>de</strong> la constitution du Talmud , les judéo-chrétiens vivaient<br />
10 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
Après quoi, elle a été transférée à la police militaire <strong>de</strong><br />
Qalqilya. Puis mutée à un poste frontière. "Ce n'était<br />
pas facile. Mais dans les moments durs il faut se<br />
rappeler l'histoire. Il y a quelques années une roquette<br />
du Hezbollah est tombée à 100 mètres <strong>de</strong> chez moi. En<br />
plein quartier arabe <strong>de</strong> Haïfa.<br />
S'enrôler dans l'armée<br />
israélienne ne signifie pas<br />
"tuer <strong>de</strong>s Arabes".<br />
D'ailleurs, les arabes<br />
aussi tuent les arabes.<br />
Au poste frontière, je<br />
traitais tout le mon<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la même manière<br />
parce que nous<br />
sommes tous <strong>de</strong>s<br />
êtres humains ".<br />
Elinor tente l'entrée<br />
dans l'unité d'élite<br />
Karakal. Quand j'ai dit<br />
à mon commandant<br />
que j'ai été acceptée, il<br />
m'a tourné le dos et est<br />
parti. Il voulait que je reste<br />
avec lui."<br />
Elinor fait désormais partie <strong>de</strong> l'élite combattante. Dans<br />
le cadre <strong>de</strong> son service militaire, sa formation <strong>de</strong> combat<br />
met l'accent sur l'i<strong>de</strong>ntité juive du pays. Elle explique:<br />
"Je sais que je fais partie <strong>de</strong> l'armée <strong>de</strong> l'Etat juif et, par<br />
conséquent lorsque nous parlons <strong>de</strong> cela, j'écoute et<br />
j'apprends. Personnellement, j'ai ma propre i<strong>de</strong>ntité,<br />
qui est différente et tout le mon<strong>de</strong> respecte aussi cela<br />
en Israël".<br />
exactement comme les juifs orthodoxes. Le chercheur, cité<br />
par le quotidien Haaretz du 30 juillet, rappelle qu'à cette<br />
époque, la société juive était dynamique et qu'elle est l'objet<br />
<strong>de</strong> transformations importantes. Elle est pluraliste et<br />
divisée. La halakha n'est pas unifiée et il n'existe pas<br />
encore <strong>de</strong> normes religieuses bien établies. Après la<br />
<strong>de</strong>struction du Temple, en l'an 70, la société tente <strong>de</strong> réparer<br />
ses déchirures afin d'éviter sa <strong>de</strong>struction. Elle opère alors<br />
un tournant conservateur. Les rabbins prennent alors <strong>de</strong>s<br />
positions religieuses et sont résolus à exclure <strong>de</strong> la<br />
communauté nationale les courants qui ne sont pas<br />
conformes aux normes établies.<br />
La conclusion que tire le chercheur est que Jésus n'a jamais<br />
voulu se présenter comme un réformateur ou bien comme<br />
une figure messianique.
<strong>ISRAËL</strong><br />
L'honneur perdu d'E<strong>de</strong>n Abergil<br />
Sa photo, extraite <strong>de</strong> sa page<br />
Facebook a fait le tour du<br />
mon<strong>de</strong>. E<strong>de</strong>n Abergil, une<br />
jeune femme d’Ashdod<br />
libérée <strong>de</strong>puis un an <strong>de</strong> ses<br />
obligations militaires, avait<br />
trouvé sympa <strong>de</strong> présenter un diaporama<br />
<strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux années passées dans les rangs<br />
<strong>de</strong> Tsahal sur le célébrissime réseau social.<br />
Elle voulait ainsi faire partager à la<br />
communauté <strong>de</strong> ses amis facebookiens<br />
ce qu’elle considère avoir été les<br />
“meilleures années <strong>de</strong> sa vie”. E<strong>de</strong>n est<br />
l’une <strong>de</strong> ces milliers <strong>de</strong> jeunes filles <strong>de</strong> la<br />
seule armée <strong>de</strong> conscription, celle d’Israël,<br />
qui incorpore, à 18 ans, l’ensemble d’une<br />
classe d’âge, garçons comme filles.<br />
Sur <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ces photos on la voit,<br />
souriante, <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s prisonniers<br />
palestiniens menottés et aveuglés par un<br />
ban<strong>de</strong>au. La scène se passe, selon <strong>de</strong>s<br />
informations publiées dans la presse<br />
israélienne, dans un poste militaire<br />
proche <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gaza. Les<br />
prisonniers, dont <strong>de</strong>ux, au moins,<br />
semblent d’un âge certain ne présentent<br />
pas le profil <strong>de</strong> miliciens du Hamas. Ce<br />
sont, selon toute vraisemblance, <strong>de</strong>s<br />
passeurs clan<strong>de</strong>stins <strong>de</strong> la frontière<br />
hermétique qui boucle ce territoire <strong>de</strong>puis<br />
dix ans, date du déclenchement <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>uxième Intifada en septembre 2010.<br />
Trois, parmi <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> pauvres<br />
bougres qui ont tenté leur chance <strong>de</strong><br />
franchir les barbelés pour aller gagner<br />
leur pitance en travaillant au noir en<br />
Israël. Ils atten<strong>de</strong>nt d’être interrogés avant<br />
d’être refoulés à Gaza, ou, au pire, d’être<br />
traduits <strong>de</strong>vant un tribunal et<br />
emprisonnés si ce sont <strong>de</strong>s récidivistes.<br />
Cette scène fait partie du quotidien d’un<br />
conflit qui induit <strong>de</strong>s situations dont Israël<br />
n’a pas le monopole : arrêter et reconduire<br />
à la frontière <strong>de</strong>s clan<strong>de</strong>stins est le lot <strong>de</strong>s<br />
unités spécialisées <strong>de</strong>s pays riches,<br />
qu’elles aient nom PAF, Bor<strong>de</strong>r Guards<br />
ou Bun<strong>de</strong>sgrenzschutz.<br />
L’incarnation<br />
Les métho<strong>de</strong>s employées pour<br />
accomplir cette tâche ingrate sont<br />
régulièrement la cible <strong>de</strong>s associations<br />
<strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme, qui<br />
sont certes dans leur rôle, mais qui se<br />
gar<strong>de</strong>nt bien <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s solutions<br />
moins brutales que l’arrestation,<br />
l’internement et l’expulsion manu militari<br />
<strong>de</strong>s clan<strong>de</strong>stins pour faire respecter la loi.<br />
Mais ce n’est pas seulement <strong>de</strong> cela<br />
qu’il s’agit dans le cas d’E<strong>de</strong>n Abergil.<br />
Pour <strong>de</strong> nombreux organes <strong>de</strong> presse,<br />
dans le mon<strong>de</strong> arabe bien sûr, mais aussi<br />
en Occi<strong>de</strong>nt, ces photos sont <strong>de</strong>venues<br />
emblématiques <strong>de</strong> la déchéance morale<br />
<strong>de</strong> Tsahal, <strong>de</strong> l’inhumanité intrinsèque <strong>de</strong><br />
ses soldats, <strong>de</strong> la métamorphose <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>scendants <strong>de</strong>s victimes en bourreaux.<br />
Poser avec le sourire <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s hommes<br />
menottés et aveuglés, montrer son<br />
bonheur d’être une femme participant <strong>de</strong><br />
la répression et <strong>de</strong> l’humiliation <strong>de</strong><br />
l’homme arabe témoignent d’une<br />
perversion du sens moral pour laquelle<br />
tout Israël est sommé <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s<br />
O D A S E J<br />
PAR LUC ROSENZWEIG<br />
comptes. Les commentateurs invoquent<br />
les mânes d’Hannah Arendt pour disserter<br />
sur la “banalité du mal” dont cette jeune<br />
fille serait l’incarnation. Le pire, dans son<br />
cas, c’est qu’elle n’aurait même pas<br />
conscience <strong>de</strong> la monstruosité <strong>de</strong> son<br />
comportement. La preuve : elle est toute<br />
contente que ses copines la trouvent “<br />
sexy” sur ces clichés. Le site internet<br />
Rue89 va même jusqu’à parler d’un “petit<br />
Abou Ghraïb” pour qualifier la scène<br />
figurant sur ces photos. Cela fait écho à<br />
la désignation <strong>de</strong> “grand Satan” pour les<br />
Etats-Unis et “petit Satan” pour Israël<br />
dans la terminologie <strong>de</strong>s mollahs iraniens.<br />
Pour tenter <strong>de</strong> limiter les dégâts, le porteparole<br />
<strong>de</strong> l’état major <strong>de</strong> Tsahal a qualifié<br />
<strong>de</strong> “laid et insensible” le comportement<br />
d’E<strong>de</strong>n.<br />
L’affaire est donc entendue : voilà ce<br />
L’ŒUVRE D’ASSISTANCE SOCIALE A L’ENFANCE JUIVE<br />
est une association reconnue d’utilité publique par décret du 28 mai 1919<br />
Parce qu’un enfant heureux<br />
<strong>de</strong>vient un adulte qui a <strong>de</strong> meilleures chances<br />
<strong>de</strong> construire son avenir et celui<br />
<strong>de</strong> la communauté<br />
L’ODASEJ a pour mission<br />
d’ai<strong>de</strong>r les enfants et les adolescents défavorisés ou<br />
en difficulté sur le territoire national<br />
Leur avenir<br />
est entre vos mains<br />
Transmettez votre nom à un programme<br />
<strong>de</strong> solidarité…<br />
Perpétuez la mémoire <strong>de</strong> vos parents…<br />
… Faites un legs ou une donation à l’ODASEJ<br />
Que vous ayez <strong>de</strong>s héritiers ou non, vous pouvez faire<br />
un legs ou une donation en faveur <strong>de</strong> l’ODASEJ<br />
en exonération <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> succession ou <strong>de</strong> mutation<br />
Pour un ren<strong>de</strong>z-vous confi<strong>de</strong>ntiel<br />
Appelez Tony SULTAN<br />
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INFORMATION JUIVE Septembre 2010 11
<strong>ISRAËL</strong><br />
dont est capable une représentante <strong>de</strong> “<br />
l’armée la plus morale du mon<strong>de</strong>”, selon<br />
l’expression favorite du ministre <strong>de</strong> la<br />
défense Ehud Barak.<br />
Manquements<br />
J’avoue avoir toujours eu <strong>de</strong>s problèmes<br />
<strong>de</strong> voir une armée s’auto-décerner une<br />
médaille d’or d’éthique, même s’il s’agit<br />
<strong>de</strong> celle d’un pays dont je soutiens la<br />
cause, et que je m’efforce <strong>de</strong> défendre au<br />
12 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
diaboliser l’ennemi pour l’affaiblir sur la<br />
scène internationale, tous les moyens sont<br />
bons pour essayer <strong>de</strong> transformer en<br />
criminel <strong>de</strong> guerre l’ennemi qu’on ne peut<br />
vaincre par les armes.<br />
Même dans le cas où la justesse <strong>de</strong> la<br />
cause d’un camp est indiscutable, la<br />
moralité <strong>de</strong> l’engagement ne garantit pas<br />
l’éthique <strong>de</strong> ceux qui sont chargés <strong>de</strong> le<br />
mener à bien. Les armées alliées qui nous<br />
Et c'est ainsi qu'une petite idiote en treillis vert foncé<br />
<strong>de</strong> l'armée d'Israël sera promue au rang <strong>de</strong> monstre<br />
sans âme. C'est <strong>de</strong> cette distorsion du réel qu'elle est<br />
<strong>de</strong>venue l'emblème, et <strong>de</strong> rien d'autre.<br />
mieux contre les attaques vicieuses dont<br />
il est l’objet dans les controverses récentes.<br />
Tsahal est une armée <strong>de</strong> conscription qui<br />
incorpore tous les segments <strong>de</strong> la société,<br />
à l’exception <strong>de</strong>s Arabes israéliens et <strong>de</strong>s<br />
juifs ultra-orthodoxes qui sont dispensés,<br />
s’ils le désirent, <strong>de</strong>s lour<strong>de</strong>s obligations<br />
militaires. On y trouve <strong>de</strong>s intellectuels<br />
raffinés et <strong>de</strong>s femmes du mon<strong>de</strong>, comme<br />
<strong>de</strong>s loubards et <strong>de</strong>s cagoles sans cervelle.<br />
Elle compte son lot <strong>de</strong> racistes, et l’arrivée<br />
<strong>de</strong>s nouveaux immigrants venus <strong>de</strong> l’ex-<br />
URSS n’a pas amélioré la situation dans<br />
ce domaine. Les règles <strong>de</strong> comportement<br />
fixés par la hiérarchie peuvent être<br />
contrôlées par les officiers pendant la<br />
durée <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s appelé(e)s sous<br />
les drapeaux. Dans les cas les plus graves,<br />
les manquements à la discipline font<br />
l’objet <strong>de</strong> sanctions militaires et judiciaires.<br />
La hiérarchie, cependant, n’a aucun<br />
moyen d’empêcher un militaire<br />
démobilisé <strong>de</strong> se comporter comme un(e)<br />
imbécile, et les autorités civiles ne peuvent<br />
que sanctionner <strong>de</strong>s actes contraires à la<br />
loi, ce qui n’est pas le cas dans l’affaire<br />
E<strong>de</strong>n Abergil.<br />
Par ailleurs, la “moralité” d’une armée<br />
est d’abord celle <strong>de</strong> son engagement : la<br />
cause pour laquelle elle fait usage <strong>de</strong> la<br />
violence est-elle juste ou injuste ? L’armée<br />
d’en face est, par essence, immorale<br />
puisqu’elle s’oppose à mon bon droit.<br />
Quant aux moyens employés pour faire<br />
triompher ce bon droit, ils sont également<br />
l’objet d’infinies controverses, où chacun<br />
s’appuie sur le jus belli et le jus ad bellum,<br />
ce corpus <strong>de</strong> règles <strong>de</strong> “bonne conduite”<br />
en cas <strong>de</strong> conflit armé élaboré dans les<br />
organisations internationales spécialisées.<br />
Dans les guerres mo<strong>de</strong>rnes dites<br />
asymétriques, où il peut être utile <strong>de</strong><br />
ont délivrés du nazisme ont été héroïques,<br />
certes, mais ont-elles été morales ? Dres<strong>de</strong>,<br />
Hiroshima, les viols systématiques <strong>de</strong>s<br />
femmes alleman<strong>de</strong>s par l’Armée Rouge<br />
et les troupes coloniales françaises font<br />
partie <strong>de</strong> cette épopée comme le D-Day,<br />
Stalingrad et Iwo Jima.<br />
Le général américain Norman<br />
Schwarzkopf, commandant en chef <strong>de</strong> la<br />
coalition contre l’Irak lors <strong>de</strong> la première<br />
guerre du Golfe, a déclaré, à l’issue <strong>de</strong>s<br />
combats victorieux contre l’armée <strong>de</strong><br />
Saddam Hussein, : “Nous, militaires,<br />
sommes les mieux placés pour savoir qu’il<br />
faut tout faire pour éviter une guerre. Mais<br />
si nous sommes contraints <strong>de</strong> la faire, nous<br />
<strong>de</strong>vons nous conduire comme <strong>de</strong>s sons of<br />
bitches.”<br />
A ce propos, les soldats à l’étoile <strong>de</strong><br />
David ont la malchance <strong>de</strong> ne pas pouvoir<br />
se faire passer aux yeux du mon<strong>de</strong> pour<br />
<strong>de</strong>s gentils membres d’ONG, type<br />
casques bleus et autres forces dites <strong>de</strong><br />
maintien <strong>de</strong> la paix. Ils ont <strong>de</strong> vrais<br />
ennemis, qui nourrissent à leur encontre<br />
<strong>de</strong>s sentiments peu amènes. Ceux qui<br />
sont tombés entre leurs mains au cours<br />
<strong>de</strong>s multiples guerres <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>mi-siècle<br />
ont pu apprécier leur humanisme sans<br />
limite.<br />
Dans ce contexte, les soldats <strong>de</strong> l’Etat<br />
juif se sont, dans l’ensemble, révélés plutôt<br />
moins sauvages que <strong>de</strong>s armées<br />
comparables dans <strong>de</strong>s situations<br />
similaires. C’est, en tout cas, l’expérience<br />
vécue par ces juifs pieds-noirs qui, à peine<br />
sortis <strong>de</strong> la guerre d’Algérie, se sont<br />
retrouvés sous l’uniforme israélien<br />
pendant la guerre <strong>de</strong>s Six-Jours, et en<br />
armée d’occupation en Cisjordanie et à<br />
Gaza.<br />
Tsahal n’est peut-être pas l’armée la plus<br />
morale du mon<strong>de</strong>, si tant est qu’il en existe<br />
une, mais elle est, en tout cas, l’armée la<br />
plus calomniée <strong>de</strong> la planète. Tueuse<br />
L’armée la plus calomniée...<br />
volontaire d’enfants, repaire <strong>de</strong> racistes,<br />
<strong>de</strong> sadiques et <strong>de</strong> tortionnaires, elle fait<br />
office <strong>de</strong> mauvais objet <strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt et<br />
d’écran masquant les horreurs commises<br />
par les “dominés” en armes.<br />
Et c’est ainsi qu’une petite idiote en<br />
treillis vert foncé <strong>de</strong> l’armée d’Israël sera<br />
promue au rang <strong>de</strong> monstre sans âme.<br />
C’est <strong>de</strong> cette distorsion du réel qu’elle<br />
est <strong>de</strong>venue l’emblème, et <strong>de</strong> rien<br />
d’autre.<br />
L.R
Réponse à un ancien gouverneur <strong>de</strong> Hongkong :<br />
L’article <strong>de</strong> Chris Patten,<br />
un ancien gouverneur<br />
<strong>de</strong> Hongkong, paru<br />
dans Le Figaro, est<br />
regrettablement<br />
intitulé : “Oui, Gaza<br />
est une prison !” Patten compare ce<br />
territoire “à un pénitencier” et dénonce<br />
la “politique épouvantable” qu’y<br />
mènerait Israël, par un blocus qui veut<br />
ignorer que “la population (y) meurt <strong>de</strong><br />
faim”.<br />
L’auteur reproche notamment à Israël<br />
“un mur inhospitalier, ces miradors et<br />
<strong>de</strong>s zones tampons mortelles”.Mais il<br />
ne dit pas un mot sur les causes qui ont<br />
amené Israël à dresser ces barrica<strong>de</strong>s<br />
: le fait que <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> terroristes<br />
franchissaient les limites <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong><br />
Gaza et pénétraient en Israël pour y<br />
assassiner <strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>s enfants,<br />
détruire et incendier.<br />
Chris Patten rappelle “les attaques<br />
militaires <strong>de</strong> décembre 2008 et janvier<br />
2009”, mais ne dit pas un mot sur le<br />
pourquoi <strong>de</strong> cette contre-offensive<br />
israélienne : pendant <strong>de</strong>s années, les<br />
terroristes <strong>de</strong> Gaza ont déversé sur les<br />
agglomérations du Sud d’Israël,<br />
notamment Ashdod et Sdéroth, <strong>de</strong>s<br />
milliers <strong>de</strong> roquettes, missiles et obus<br />
<strong>de</strong> tout calibre, avec l’objectif <strong>de</strong> rendre<br />
impossible une vie normale pour la<br />
population civile israélienne. La France<br />
aurait-elle toléré que ces ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
terroristes installés sur ses frontières,<br />
bombar<strong>de</strong>nt impunément la population<br />
française ? La France n’aurait-elle pas<br />
réagi, bombardé et délogé, ces ban<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> terroristes ?<br />
Chris Patten critique encore une<br />
attaque contre “une flottille<br />
humanitaire” à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> Gaza,<br />
qui aurait causé “neuf pertes civiles”.<br />
En réalité ces forceurs <strong>de</strong> blocus, et<br />
surtout le navire où s’est produit<br />
l’affrontement violent, n’avaient pas<br />
d’objectif humanitaire. Israël leur avait<br />
offert que leur cargaison, dans la<br />
mesure où il ne s’agirait pas <strong>de</strong> matériel<br />
capable <strong>de</strong> renforcer les capacités <strong>de</strong><br />
nuire <strong>de</strong>s terroristes <strong>de</strong> Gaza, soit<br />
déchargée en Israël pour être<br />
réexpédiée aux habitants <strong>de</strong> Gaza. Les<br />
terroristes qui occupent Gaza d’une<br />
étreinte <strong>de</strong> fer et <strong>de</strong> sang, ont rejeté cette<br />
offre généreuse. La seule chose qui<br />
importait aux pseudo-humanitaires était<br />
<strong>de</strong> provoquer un affrontement. Les neuf<br />
tués étaient <strong>de</strong>s combattants armés et<br />
entraînés, qui ont effectivement attaqué<br />
les soldats chargés d’intercepter le<br />
bateau.<br />
Et ainsi <strong>de</strong> suite.<br />
Il est tout à fait exact que <strong>de</strong>s<br />
habitants <strong>de</strong> Gaza démolissent les<br />
vestiges <strong>de</strong>s infrastructures bombardées<br />
pour récupérer les barres d’acier et<br />
autres matériaux. Pour s’en servir. Pour<br />
bâtir <strong>de</strong>s bunkers, <strong>de</strong>s positions <strong>de</strong> tir<br />
pour leurs roquettes. Ils creusent <strong>de</strong>s<br />
tunnels sous la frontière égyptienne, car<br />
l’Egypte elle aussi fait le blocus <strong>de</strong><br />
Gaza, pour se protéger <strong>de</strong>s extrémistes<br />
islamistes. Par ces tunnels sont<br />
acheminés toutes sortes <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées,<br />
notamment <strong>de</strong>s armes, <strong>de</strong>s explosifs,<br />
<strong>de</strong>s munitions et <strong>de</strong>s combattants. Israël<br />
interdit en effet l’entrée <strong>de</strong> matériaux<br />
<strong>de</strong> construction : pour tenter <strong>de</strong> drainer,<br />
d’empêcher la transformation <strong>de</strong> Gaza<br />
en forteresse surarmée, dont la<br />
principale raison d’être est la <strong>de</strong>struction<br />
d’Israël, et <strong>de</strong> semer l’insécurité, la ruine<br />
et la mort dans sa population.<br />
Chris Patten a encore visité <strong>de</strong>s<br />
hôpitaux. Ils seraient handicapés par<br />
<strong>ISRAËL</strong><br />
Ceux qui défigurent l'humanité<br />
PAR PAUL GINIEWSKI<br />
<strong>de</strong>s coupures <strong>de</strong> courant et <strong>de</strong>s pénuries<br />
<strong>de</strong> matériels. Israël en serait la cause.<br />
Mais l’auteur ne dit pas qu’Israël fournit<br />
le courant électrique, permet<br />
l’importation <strong>de</strong>s biens réellement<br />
<strong>de</strong>stinés à un usage médical, et ne<br />
rappelle pas que pendant l’affrontement<br />
<strong>de</strong> 2008-09, <strong>de</strong>s hôpitaux <strong>de</strong> Gaza ont<br />
servi <strong>de</strong> repaire, <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong> rencontre<br />
aux dirigeants <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s terroristes.<br />
Il est donc exact que la situation à<br />
Gaza et le régime qui y sévit sont<br />
épouvantables.<br />
Oui, Gaza est une prison, un<br />
pénitencier pour ceux <strong>de</strong>s Arabes <strong>de</strong><br />
Palestine qui ne sont pas <strong>de</strong>s<br />
complices du Hamas, et qui vivent<br />
sous un régime <strong>de</strong> terreur et <strong>de</strong><br />
fanatisme moyenâgeux. Ils seront<br />
libérés, quand un mon<strong>de</strong> civilisé se<br />
sera débarrassé du Hamas, du Djihad<br />
islamiste et <strong>de</strong>s autres mouvements<br />
terroristes, quand le nid <strong>de</strong> vipères<br />
aura été écrasé, éradiqué sans résidu.<br />
Le régime du Hamas à Gaza est un cancer, comme le<br />
sont le régime <strong>de</strong>s Taliban et le régime <strong>de</strong>s mollahs<br />
en Iran et le régime du Hezbollah au Liban.<br />
Le régime du Hamas à Gaza est un<br />
cancer, comme le sont le régime <strong>de</strong>s<br />
Taliban et le régime <strong>de</strong>s mollahs en<br />
Iran et le régime du Hezbollah au<br />
Liban. Ils défigurent le visage du<br />
mon<strong>de</strong> islamique, ils défigurent le<br />
mon<strong>de</strong> civilisé. Leurs crimes, leurs<br />
idéologies rétrogra<strong>de</strong>s qui ont pour<br />
objectif <strong>de</strong> remplacer la civilisation<br />
par une résurrection <strong>de</strong> ce qu’il y<br />
avait <strong>de</strong> plus obscur aux époques<br />
révolues <strong>de</strong> l’histoire, défigurent<br />
l’humanité.<br />
---<br />
(1) Chris Patten : “Oui, Gaza est une<br />
prison !”, Le Figaro, 6 août 2010, p 17.<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 13
<strong>ISRAËL</strong><br />
L'excellent bilan<br />
<strong>de</strong> l'économie<br />
L'entrée d'Israël dans<br />
l'OCDE, le club très prisé<br />
et basé à <strong>Paris</strong> <strong>de</strong>s<br />
nations adhérant à<br />
l'économie <strong>de</strong> marché,<br />
sera bientôt chose faite.<br />
Le Conseil <strong>de</strong>s ministres israélien vient<br />
<strong>de</strong> l'approuver. C'est le 10 mai 2010 que<br />
l'Organisation <strong>de</strong> Coopération et <strong>de</strong><br />
Développement Economiques avait<br />
invité Israël à <strong>de</strong>venir membre. Encore<br />
quelques formalités, dont l'approbation<br />
prochaine par la Knesset, et l'économie<br />
israélienne, si petite par la taille et si<br />
gran<strong>de</strong> par les performances, rejoindra<br />
officiellement autour <strong>de</strong> la table les<br />
économies les plus importantes <strong>de</strong> la<br />
planète. La procédure d'adhésion a été<br />
longue car elle suppose <strong>de</strong> nombreux<br />
tests <strong>de</strong>stinés à évaluer la capacité du<br />
pays <strong>de</strong> respecter les normes <strong>de</strong><br />
l'OCDE dans un grand nombre <strong>de</strong><br />
domaines. Rappelons que l'OCDE a été<br />
fondée en 1961 pour que les riches<br />
démocraties industrialisées se<br />
14 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
rencontrent et coordonnent les<br />
politiques économiques et sociales. Elle<br />
comprend aujourd'hui 32 membres<br />
dont les Etats-Unis et la plupart <strong>de</strong>s<br />
pays européens.<br />
Selon le Premier ministre Benjamin<br />
Netanyahou, l'entrée d'Israël dans<br />
l'OCDE est " une manifestation <strong>de</strong> la<br />
confiance envers l'économie <strong>de</strong> ce pays<br />
en tant qu'économie développée et <strong>de</strong><br />
premier plan ", et que " cette décision<br />
ouvrira <strong>de</strong>s perspectives d'investissements<br />
pour Israël qui lui étaient<br />
jusqu'alors fermées ".Cette entrée<br />
prestigieuse constitue en effet une<br />
consécration historique qui couronne<br />
<strong>de</strong>s décennies d'efforts et <strong>de</strong> réussites.<br />
Une fierté <strong>de</strong> plus pour un pays dont<br />
l'organisation économique est passée<br />
Le siège <strong>de</strong> l'OCDE au Chateau <strong>de</strong> la Muette à <strong>Paris</strong><br />
PAR PHILIPPE MEYER<br />
en quelques soixante ans du kibboutz<br />
à la high-tech <strong>de</strong> pointe.<br />
L'ironie du calendrier veut que cette<br />
accession d'Israël à la première division<br />
du classement <strong>de</strong>s équipes nationales<br />
dans la compétition économique<br />
mondiale arrive au moment où les<br />
inquiétu<strong>de</strong>s re<strong>de</strong>viennent fortes d'une<br />
rechute <strong>de</strong> la reprise économique<br />
mondiale, à peine sortie <strong>de</strong> trois ans <strong>de</strong><br />
crise sans précé<strong>de</strong>nt, mais aussi alors<br />
Une entrée dans l'OCDE qui couronne<br />
<strong>de</strong>s années d'efforts et <strong>de</strong> réussites<br />
qu'Israël fait état <strong>de</strong> performances<br />
économiques exceptionnelles dans un<br />
contexte global qui <strong>de</strong>meure morose.<br />
Une façon élégante mais impressionnante<br />
d'afficher ses ambitions.<br />
L'économie israélienne ne rejoint pas<br />
les meilleurs <strong>de</strong> la classe pour faire <strong>de</strong><br />
la figuration, mais bien pour être un<br />
acteur <strong>de</strong> premier plan <strong>de</strong><br />
l'économie mondiale.<br />
Il faut dire que les <strong>de</strong>rniers<br />
résultats ne manquent pas <strong>de</strong><br />
panache. Non seulement<br />
Israël a bien résisté à la<br />
récente crise économique et<br />
financière qui a secoué la<br />
planète, en ayant réussi à<br />
éviter la profon<strong>de</strong> récession<br />
que tant d'autres ont du subir,<br />
mais sa sortie <strong>de</strong> crise est oh<br />
combien plus performante.<br />
Comme le notait récemment<br />
le journal Le Mon<strong>de</strong>,<br />
"l'économie israélienne<br />
poursuit son redressement à<br />
marche forcée ". Après que la<br />
croissance du PIB ait connu<br />
un passage à vi<strong>de</strong> au premier
semestre 2009 (-1,5%) suivi d'un rebond<br />
au second semestre (+3,3%), les chiffres<br />
pour 2010 sont tout simplement<br />
spectaculaires. Au cours <strong>de</strong>s six<br />
premiers mois <strong>de</strong> l'année, l'économie<br />
israélienne a en effet progressé au<br />
rythme effréné <strong>de</strong> 4,1% avec en outre<br />
une dynamique <strong>de</strong> plus ne plus<br />
marquée. La croissance économique a<br />
atteint 4,7% au <strong>de</strong>uxième trimestre<br />
après 3,6% les trois premiers mois <strong>de</strong><br />
l'année.<br />
L'économie israélienne affiche<br />
désormais les mêmes performances<br />
qu'avant le déclenchement <strong>de</strong> la crise<br />
mondiale en 2007, un bilan que bien<br />
peu d'économies occi<strong>de</strong>ntales peuvent<br />
afficher. Et ce d'autant que les<br />
indicateurs publiés aux Etats-Unis et<br />
en Europe marquent le pas. Israël ne<br />
subit pas pour l'heure les effets d'une<br />
propagation <strong>de</strong> ce nouveau ralentissement<br />
mondial alors que les moteurs<br />
<strong>de</strong> cette reprise fulgurante sont d'abord<br />
d'ordre domestique. Les secteurs du<br />
high-tech et <strong>de</strong> la défense tournent à<br />
plein régime et ont permis aux<br />
exportations <strong>de</strong> croître <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 20%<br />
au <strong>de</strong>uxième trimestre <strong>de</strong> l'année.<br />
Comme le relevait le site d'informations<br />
économiques Globes, "La planète est<br />
en crise mais la high-tech israélienne<br />
évolue dans un mon<strong>de</strong> à part". Dans le<br />
même temps, les ménages israéliens<br />
font état d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> particulièrement<br />
ferme, et le secteur du logement<br />
est en plein boom. Au second trimestre,<br />
les investissements dans l'immobilier<br />
ont augmenté <strong>de</strong> 17 % en rythme<br />
annuel.<br />
Selon la plupart <strong>de</strong>s experts, cette<br />
vitalité <strong>de</strong> l'économie israélienne<br />
<strong>de</strong>vrait se poursuivre dans les mois à<br />
venir et le redressement post-crise n'est<br />
pas achevé même si trois facteurs<br />
appellent à la pru<strong>de</strong>nce. D'une part, la<br />
vigueur actuelle du Shekel, résultat du<br />
retour <strong>de</strong> la croissance et <strong>de</strong>s hausses<br />
<strong>de</strong>s taux d'intérêts décidées par la<br />
Banque d'Israël pour accompagner<br />
cette reprise, pourrait peser sur les<br />
exportations du pays. D'autre part, le<br />
nouveau coup <strong>de</strong> froid économique aux<br />
Etats-Unis, les principaux partenaires<br />
commerciaux d'Israël, constitue un<br />
facteur <strong>de</strong> risque majeur. Enfin,<br />
nombreux sont ceux qui commencent<br />
à craindre un éclatement <strong>de</strong> la récente<br />
<strong>ISRAËL</strong><br />
" bulle " immobilière. La hausse <strong>de</strong>s prix<br />
<strong>de</strong>s logements atteint en effet <strong>de</strong>s<br />
niveaux peu soutenables et la<br />
décélération pourrait être à la hauteur<br />
du récent rebond. La Banque d'Israël<br />
continue à remonter ses taux pour<br />
tenter <strong>de</strong> canaliser ces manifestations<br />
d'une reprise forte, jusqu'au moment<br />
Israël affiche une croissance <strong>de</strong> 4,7% au<br />
<strong>de</strong>uxième trimestre 2010 ; l'une <strong>de</strong>s plus forte<br />
<strong>de</strong>s pays occi<strong>de</strong>ntaux.<br />
où ces hausses <strong>de</strong>s taux pourraient finir<br />
par trop peser sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> globale<br />
<strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s ménages. On<br />
n'en est pas là.<br />
Ces risques mis à part, le taux <strong>de</strong><br />
croissance israélien <strong>de</strong>vrait afficher sur<br />
l'ensemble <strong>de</strong> l'année l'un <strong>de</strong>s plus<br />
beaux résultats <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières<br />
années. La Banque d'Israël table sur<br />
une croissance <strong>de</strong> 3,5% à 3,7% en 2010,<br />
soit l'un <strong>de</strong>s rythmes les plus forts parmi<br />
les économies industrialisées qui ferait<br />
pâlir d'envie tant les Etats-Unis que<br />
l'Europe, le Royaume-Uni ou le Japon<br />
Au moment où Israël va faire son entrée<br />
au Château <strong>de</strong> la Muette à <strong>Paris</strong>, siège<br />
<strong>de</strong> l'OCDE, on ne pouvait rêver mieux.<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 15
<strong>ISRAËL</strong><br />
Connaissez-vous<br />
Adam Baroukh ?<br />
Le kiddouch brisé<br />
Je découvre un petit bijou dans le<br />
livre " Hayyénou " ( Notre vie) du<br />
regretté Adam Baroukh . Baroukh qui<br />
nous a quittés il y a maintenant <strong>de</strong>ux<br />
ans était un être tout à fait exceptionnel<br />
et un écrivain <strong>de</strong> race. Petit-fils<br />
d'une gran<strong>de</strong> autorité rabbinique, étant<br />
lui-même passé par une yéchiva, il<br />
s'était tourné vers le journalisme et il y<br />
était <strong>de</strong>venu une <strong>de</strong>s plus belles plumes<br />
du pays. Sa chronique hebdomadaire<br />
dans les colonnes <strong>de</strong> Maariv était<br />
lue aussi bien par les religieux que par<br />
les laïcs. L'homme était une synthèse<br />
Le grand rabbin Ovadia Yossef et Adam Baroukh<br />
réussie <strong>de</strong> tradition et <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisme<br />
c'est à dire d'invention, <strong>de</strong> passé et<br />
d'avenir, <strong>de</strong> religion et <strong>de</strong> pensée libre.<br />
Il était très apprécié notamment par le<br />
grand rabbin Ovadia Yossef dont il<br />
connaissait à la perfection toute l'œuvre<br />
et notamment les livres <strong>de</strong> jurispru<strong>de</strong>nce<br />
halakhique.<br />
Dans une <strong>de</strong> ces chroniques, reprise<br />
dans ce livre, il fait état <strong>de</strong> la lettre que<br />
lui avait envoyée, un jour, un <strong>de</strong> ses lecteurs<br />
: " Nous sommes une famille <strong>de</strong><br />
six personnes. Je suis le chef <strong>de</strong> famille.<br />
Je prie tous les vendredi soir, je fais le<br />
kiddouch à la maison ainsi que la bénédiction<br />
sur le pain mais après cela, je<br />
16 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
regar<strong>de</strong> la télévision …En raison d'une<br />
difficulté d'élocution, je cale souvent en<br />
récitant la prière sur le vin .La famille<br />
se moque un peu <strong>de</strong> moi. Mais mon fils<br />
aîné qui est religieux comme moi vole<br />
à mon secours et récite avec moi le kiddouch.<br />
Il se trouve que ce fils va partir<br />
à l'armée et je vais donc me retrouver<br />
seul dans ce combat pour le kiddouch.<br />
J'ai un autre fils mais il est<br />
opposé à la religion et aux religieux<br />
et ne peut donc rien pour moi. Que<br />
faire ? Je veux continuer à dire la prière<br />
mais je ne trouverai désormais aucune<br />
ai<strong>de</strong>. Dois-je abandonner ou me battre<br />
contre mes difficultés<br />
d'élocution,<br />
quitte à ce qu'on<br />
se moque <strong>de</strong> moi ?<br />
Répon<strong>de</strong>z-moi s'il<br />
vous plaît "<br />
Voici la réponse<br />
que le journalisterabbin<br />
fit à son<br />
correspondant : "<br />
Que puis-je te dire<br />
? Mon cœur est<br />
avec toi. Combats<br />
pour continuer à<br />
dire ton kiddouch<br />
! Sache qu'il n'est<br />
rien <strong>de</strong> plus parfait<br />
qu'un kiddouch<br />
brisé ! "<br />
La prière<br />
Adam Baroukh consacre également<br />
dans son livre un bref commentaire à<br />
la question <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong> l'office :<br />
il rappelle qu'on ne doit pas attendre<br />
indéfiniment l'arrivée du rabbin <strong>de</strong> la<br />
synagogue .Un quart d'heure au maximum.<br />
De plus, la halakha elle-même<br />
propose au rabbin <strong>de</strong> ne pas allonger<br />
inutilement la prière et <strong>de</strong> peser ainsi<br />
sur le public. " Le rabbin - écrit Baroukh<br />
- ne doit pas se considérer comme le<br />
centre <strong>de</strong> la prière. Celle-ci n'est pas<br />
faite en l'honneur du rabbin quel qu'il<br />
soit mais elle est l'instrument pour les<br />
enfants d'Israël <strong>de</strong> s'adresser à leur Père<br />
qui est aux cieux".<br />
Machiah<br />
Et à propos <strong>de</strong> ceux qui, dans les sta<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> football ou <strong>de</strong> basket, se mettent<br />
à crier à tue-tête "Machiah,<br />
Machiah", voici ce qu'écrit Adam<br />
Baroukh : " Ces cris n'ont aucune<br />
signification religieuse. Cela ne facilite<br />
en aucune manière la venue du<br />
Messie. On ne fait qu'éloigner ainsi<br />
le public <strong>de</strong> l'amour, <strong>de</strong> la paix, <strong>de</strong> la<br />
tradition, <strong>de</strong> la religion et <strong>de</strong> toute<br />
solidarité humaine ".<br />
Consommation<br />
Adam Baroukh évoque - après bien<br />
<strong>de</strong>s décisionnaires ( posskim ) et <strong>de</strong>s<br />
plus célèbres, le cas <strong>de</strong> magasins qui<br />
affichent sur leurs <strong>de</strong>vantures le prix<br />
<strong>de</strong> tel article 99, 99 chekels . " Il y a là<br />
- écrit le regretté journaliste - tromperie.<br />
On se livre ainsi à un véritable vol.<br />
Car il ne s'agit en l'espèce que <strong>de</strong><br />
pousser à l'achat et d'augmenter la<br />
consommation. Or le judaïsme est<br />
opposé à tous les excès : ceux <strong>de</strong> la<br />
nourriture, du sexe, <strong>de</strong>s affaires , <strong>de</strong>s<br />
prières et <strong>de</strong>s jeunes, y compris d'ailleurs<br />
les excès en matière <strong>de</strong> charité"<br />
Tsédaka<br />
A propos <strong>de</strong> tsedaka justement,<br />
Adam Baroukh relate la lettre que lui<br />
a expédiée un administrateur <strong>de</strong> synagogue<br />
qui lui écrit pour se plaindre<br />
<strong>de</strong> ce que les gens donnent parfois<br />
<strong>de</strong>s pièces jaunes à la caisse du lieu<br />
<strong>de</strong> culte et que cela représente un surcroît<br />
<strong>de</strong> travail alors que les sommes<br />
données ne le justifient pas.<br />
Voici la réponse que lui a faite le<br />
journaliste- rabbin : " La halakha<br />
<strong>de</strong>puis toujours vous interdit <strong>de</strong> refuser<br />
le don, fût-ce d'un centime, même<br />
si cela vous impose une surcharge <strong>de</strong><br />
travail. Pourquoi ? Parce que la tsédaka<br />
est un acte spirituel plus qu'une<br />
action financière. Elle signifie solidarité<br />
avec le pauvre et le nécessiteux.<br />
Elle est purification <strong>de</strong> l'être. Elle est<br />
un acte <strong>de</strong> solidarité".<br />
V.M
Une girouette nommée<br />
Avraham Burg<br />
Pas <strong>de</strong> doute : cet homme se<br />
croit profond et intelligent<br />
alors qu'il n'est qu'ironique<br />
et stupi<strong>de</strong>. Il est <strong>de</strong>venu en<br />
très peu <strong>de</strong> temps l'homme<br />
le plus cynique du<br />
panorama politique israélien. Voilà six<br />
ans, après qu'il ait occupé les postes les<br />
plus importants dans la société -<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Knesset, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
l'Agence juive, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />
l'Organisation sioniste mondiale - il<br />
avait un beau matin annoncé avec<br />
fracas qu'il ne croyait plus ni en Dieu,<br />
ni à l'action politique, encore moins au<br />
sionisme. Et qu'il décidait donc <strong>de</strong><br />
quitter le mon<strong>de</strong> politique pour celui<br />
<strong>de</strong>s affaires. On parla <strong>de</strong> lui dans les<br />
Avraham Burg<br />
gazettes durant quelques jours puis il<br />
retomba dans le néant médiatique d'où,<br />
en vérité, il n'aurait jamais dû sortir et<br />
dans lequel, sans doute, il <strong>de</strong>vait se<br />
sentir chez lui comme disait<br />
Clemenceau.<br />
Membre du parti travailliste durant<br />
<strong>de</strong>s années, il avait la particularité <strong>de</strong><br />
porter ostensiblement une kippa mais<br />
ses collègues savaient ou <strong>de</strong>vinaient<br />
qu'elle n'avait pas, pour lui, la moindre<br />
signification religieuse. Les rabbins s'en<br />
amusaient et les journalistes s'en<br />
moquaient. Peut-être la portait-il, cette<br />
kippa, pour se distinguer dans une<br />
formation politique au sein <strong>de</strong> laquelle<br />
il y avait à l'époque nombre <strong>de</strong> petits<br />
pères Combe, en version israélienne,<br />
qui bouffaient du rabbin matin et soir.<br />
Il était le fils d'un <strong>de</strong>s hommes les<br />
plus flamboyants (et les plus<br />
machiavéliques) <strong>de</strong> la classe politique<br />
du pays :Yossef Burg. Son père avait<br />
été l'un <strong>de</strong>s fondateurs du parti national<br />
religieux. Il faisait et défaisait les<br />
gouvernements parce que son<br />
minuscule parti était indispensable à<br />
tout candidat au poste <strong>de</strong> premier<br />
ministre. Et c'est ainsi que les<br />
gouvernements passaient et Yossef était<br />
toujours ministre. Inamovible. Tantôt le<br />
portefeuille <strong>de</strong>s cultes, tantôt celui <strong>de</strong><br />
l'Intérieur. Comme beaucoup au sein<br />
<strong>de</strong> sa formation, Yossef Burg était un<br />
intrigant hors pair. Il savait<br />
beaucoup promettre et, à<br />
l'heure <strong>de</strong> tenir, il s'en<br />
sortait par une pirouette<br />
et par un <strong>de</strong> ces mots<br />
d'humour dont il avait le<br />
secret. C'est qu'il était sans<br />
doute - avec M. Lévi<br />
Eshkol, l'ancien premier<br />
ministre- le meilleur<br />
spécialiste <strong>de</strong> l'humour<br />
juif. Voici, à titre<br />
d'exemple, <strong>de</strong>ux mots<br />
d'esprit qu'il m'a tenus un<br />
jour : “La démocratie est<br />
une très belle chose mais<br />
il est dommage qu'elle soit<br />
enlaidie par les élections”<br />
; d'un collègue, membre <strong>de</strong> la Knesset,<br />
il disait : “Je ne sais pourquoi il m'en<br />
veut tellement, je ne lui ai pourtant<br />
rendu aucun service”.<br />
Le fils, Avraham, lui, est - c'est sûr -<br />
dénué du moindre gramme d'humour.<br />
Sans quoi , aurait-il, tout honte bue,<br />
agressé, le 6 août <strong>de</strong>rnier, la société<br />
israélienne en tenant au journal<br />
Maariv, les déclarations les plus antisionistes<br />
que l'on ait jamais pu proférer<br />
? On a scrupule à publier ici <strong>de</strong>s propos<br />
que l'on ne trouve d'ordinaire que dans<br />
<strong>de</strong>s gazettes extrémistes ou bien encore<br />
dans la bouche d'un certain nombre <strong>de</strong><br />
personnages politiques, tels -<br />
récemment - M. <strong>de</strong> Villepin, qui<br />
<strong>ISRAËL</strong><br />
cherche à flatter les réflexes <strong>de</strong> la<br />
banlieue parisienne.<br />
Résumons : M.Burg s'en prend avec<br />
violence aux communautés juives (et<br />
d'abord à celles <strong>de</strong>s Etats-Unis) qui ne<br />
voient pas, selon lui, que la démocratie<br />
israélienne n'existe plus. M.Burg<br />
rappelle qu'il a cessé <strong>de</strong> croire en Dieu<br />
et qu'il ne porte la kippa que comme<br />
signe d'i<strong>de</strong>ntité culturelle. Le rabbinat<br />
n'est, selon lui, qu'une médiocre<br />
institution et une construction <strong>de</strong><br />
nature “catholique”. “Quelle différence,<br />
dit-il, y aurait-il dans ce pays si le chef<br />
du gouvernement était juif ou arabe ?<br />
L'essentiel est que le meilleur gagne !<br />
Construisons la nouvelle réalité : peutêtre<br />
la meilleure solution est-elle, en<br />
effet, que le premier ministre soit<br />
arabe!”<br />
L'entretien est titré par le rédacteur<br />
en chef du quotidien Maariv “ Vous<br />
souvenez-vous <strong>de</strong> moi ?”.<br />
Les Israéliens se souviennent surtout<br />
du fait que l'homme qui parle dans ces<br />
hauteurs morales ( gvoha, gvoha, disait<br />
le prophète biblique ) a refusé, durant<br />
<strong>de</strong>s années, <strong>de</strong> rendre à l'Etat la<br />
voiture officielle mise à sa disposition<br />
quand il avait <strong>de</strong>s responsabilités. Ce<br />
qui signifie que chez M.Burg, le<br />
courtisan qu'il était craignait<br />
essentiellement <strong>de</strong> s'éloigner <strong>de</strong> son<br />
portefeuille.<br />
M.Burg est à l'évi<strong>de</strong>nce, ivre<br />
d'orgueil. Il souffre d'hydropisie, cette<br />
maladie <strong>de</strong> la grenouille qui voulait se<br />
faire plus grosse que le bœuf. Dans le<br />
dictionnaire israélien <strong>de</strong>s girouettes<br />
Avraham Burg aura une place <strong>de</strong> choix.<br />
En lisant l'entretien <strong>de</strong> M. Burg, j'ai<br />
pensé à une formule du poète Khalil<br />
Gibrane, considéré comme le Victor<br />
Hugo du mon<strong>de</strong> arabe : “La sagesse<br />
cesse d'être sagesse quand elle <strong>de</strong>vient<br />
trop fière pour pleurer, trop grave pour<br />
rire, et trop imbue <strong>de</strong> soi pour<br />
rechercher autre chose que soi”.<br />
V.M<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 17
<strong>ISRAËL</strong><br />
Les secrets<br />
du Mossad<br />
Quels qu'aient été, ces<br />
<strong>de</strong>rnières années, ses<br />
quelques échecs, le<br />
Mossad continue à<br />
inspirer un grand<br />
nombre <strong>de</strong><br />
journalistes, d'écrivains et<br />
d'enquêteurs. On publie encore un<br />
peu partout à travers le mon<strong>de</strong> le<br />
récit <strong>de</strong> ses opérations et <strong>de</strong> ses<br />
exploits. Ces récits sont parfois<br />
répétitifs. On nous rappelle pour la<br />
énième fois comment les James<br />
Bond israéliens ont réussi à enlever<br />
Eichmann du village argentin où il<br />
se cachait et comment Elie Cohen<br />
était parvenu à espionner et à<br />
révéler les secrets les mieux tardés<br />
du gouvernement syrien.<br />
C'est au <strong>de</strong>meurant ce que<br />
viennent <strong>de</strong> faire, entre autres, <strong>de</strong>ux<br />
auteurs israéliens dans le livre édité<br />
à Tel Aviv au mois d'août et qui est<br />
sans doute appelé à être traduit aux<br />
Etats-Unis et en Europe notamment<br />
(Hamossad. Hamivtzaïm haguedolim.<br />
Editions Yedioth Sfarim.<br />
2010). Les <strong>de</strong>ux auteurs ne sont<br />
assurément pas <strong>de</strong>s débutants : l'un<br />
Michaël Bar-Zohar est un<br />
18 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
professeur d'université, ancien<br />
député et auteur d'un grand nombre<br />
d'ouvrages politiques ; l'autre,<br />
Nissim Michal, fut directeur <strong>de</strong> la<br />
télévision israélienne et a été<br />
couronné en 2006 du prix Sokolov<br />
<strong>de</strong>stiné à <strong>de</strong>s professionnels du<br />
journalisme et <strong>de</strong> la communication.<br />
Les <strong>de</strong>ux auteurs rappellent, c'est<br />
vrai, dans leur livre, les grands<br />
événements qui, tout au long <strong>de</strong><br />
l'histoire, ont donné au Mossad la<br />
réputation qui fut la sienne. Ils<br />
rappellent les grands succès qui<br />
rendirent célèbre le Mossad :<br />
l'obtention, en avril 1956 du<br />
discours prononcé par<br />
Khrouchtchev, alors que toutes les<br />
centrales d'espionnage étaient<br />
prêtes à le payer cher ; la guerre<br />
menée durant <strong>de</strong>s années par Isser<br />
Michaël Bar-Zohar Nissim Michal<br />
PAR MYRIAM PUJOL<br />
Harel, le chef du Mossad, contre<br />
les savants nazis qui avaient trouvé<br />
refuge dans la capitale égyptienne;<br />
l'élimination méthodique <strong>de</strong> tous les<br />
terroristes qui avaient pris une part<br />
quelconque, en septembre 1972,<br />
dans l'assassinat <strong>de</strong>s athlètes<br />
israéliens à Munich.<br />
Mais Bar Zohar et Michal ne<br />
racontent pas seulement les gran<strong>de</strong>s<br />
heures <strong>de</strong> la Centrale israélienne.<br />
"De nombreuses années s'écouleront avant que<br />
d'autres opérations, grandioses et décisives, soient<br />
portées à la connaissance du public".<br />
Ils rappellent que la crise du<br />
Mossad a commencé dans les<br />
années 90. Ils repèrent parmi les<br />
grands échecs <strong>de</strong>s espions d'Israël<br />
le fait que l'Iran travaille <strong>de</strong>puis <strong>de</strong><br />
longues années à se doter <strong>de</strong> l'arme<br />
atomique et que les services<br />
israéliens n'en aient rien su. Parmi<br />
les échecs, il y a les opérations<br />
menées par le Mossad en Jordanie,<br />
au Caire en 1954, en Norvège et,<br />
plus près <strong>de</strong> nous, à Dubaï. Les<br />
auteurs considèrent qu'il est naturel<br />
que les échecs du Mossad soient<br />
rendus publiques très vite alors que<br />
les réussites restent secrètes, par la<br />
force <strong>de</strong>s choses, durant longtemps:<br />
"De nombreuses années s'écouleront<br />
avant que d'autres opérations,<br />
grandioses et décisives, soient<br />
portées à la connaissance du<br />
public".<br />
Evoquons ici pour nos lecteurs un<br />
certain nombre d'opérations<br />
racontées par les auteurs. On<br />
apprend entre autres qu'en janvier<br />
2010, <strong>de</strong>s ingénieurs iraniens
travaillant à la fabrication <strong>de</strong> la<br />
bombe d'Ahmadinejad furent tués :<br />
" Mais la guerre secrète qu'Israël<br />
mène par tous les moyens contre la<br />
menace iranienne se poursuit. Elle<br />
est aujourd'hui au premier rang <strong>de</strong>s<br />
préoccupations <strong>de</strong>s responsables du<br />
Mossad".Les auteurs ajoutent à ce<br />
propos : " Qu'il soit cependant bien<br />
clair que le Mossad peut retar<strong>de</strong>r<br />
l'entreprise atomique <strong>de</strong> l'Iran et lui<br />
porter <strong>de</strong>s coups durs mais il ne<br />
pourra pas l'éradiquer totalement<br />
<strong>de</strong> la carte "<br />
Voici ce qu'ajoutent à cet égard<br />
les <strong>de</strong>ux auteurs : L'un <strong>de</strong>s chefs du<br />
Mossad, Méir Dagan, a été qualifié,<br />
au début <strong>de</strong> l'année 2010, par le<br />
journal égyptien Al Ahram <strong>de</strong> "<br />
superman israélien ". Le journaliste<br />
Achraf Aboukhol écrivait dans les<br />
colonnes <strong>de</strong> son journal : "Sans<br />
Dagan, le programme atomique<br />
iranien aurait été opérationnel<br />
<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années. Durant les sept<br />
<strong>de</strong>rnières années, Dagan a porté au<br />
programme iranien <strong>de</strong>s coups qui<br />
ont incontestablement retardé ses<br />
réalisations ".<br />
Au nombre <strong>de</strong>s grands succès du<br />
Mossad, les auteurs citent<br />
l'atterrissage dans un aéroport<br />
israélien, en 1966, à la veille <strong>de</strong> la<br />
guerre <strong>de</strong>s Six Jours, d'un Mig 21 ;<br />
l'enlèvement en Italie <strong>de</strong><br />
Mor<strong>de</strong>khay Ouanounou qui voulait<br />
vendre au plus offrant, en Europe,<br />
<strong>de</strong>s secrets sur le site atomique<br />
israélien ; l'élimination du savant<br />
“Je veux les juifs d’Ethiopie”<br />
<strong>ISRAËL</strong><br />
allemand qui avait fabriqué pour<br />
Saddam Hussein en Irak le canon<br />
le plus long <strong>de</strong> l'histoire militaire ;<br />
les opérations consistant à sortir<br />
d'Ethiopie les juifs du pays.<br />
Le plus grand coup d'éclat fut<br />
cependant la <strong>de</strong>struction, à la fin <strong>de</strong><br />
l'année 2007, du site atomique<br />
syrien, mis au point grâce entre<br />
autres à la Corée du Nord.<br />
Mais <strong>de</strong> toutes les opérations<br />
relatées par les auteurs, on préfère<br />
celle dont l'objectif était <strong>de</strong> sortir au<br />
nez et à la barbe <strong>de</strong>s autorités<br />
syriennes, les jeunes filles juives<br />
<strong>de</strong>meurées à Damas et désespérées<br />
<strong>de</strong> pouvoir trouver <strong>de</strong>s maris juifs.<br />
Un commando <strong>de</strong> marins entreprit,<br />
entre septembre 1972 et avril 1973,<br />
vingt opérations <strong>de</strong>stinées à<br />
ramener en Israël ces jeunes filles<br />
cherchant à fon<strong>de</strong>r une famille.<br />
Le problème se posa alors - selon<br />
les auteurs - <strong>de</strong> savoir si le Mossad<br />
était <strong>de</strong>venu également un bureau<br />
<strong>de</strong> mariages et si les espions<br />
s'étaient déguisés en shdkhanim, en<br />
marieurs.<br />
Et la réponse fut : oui !<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 19
FIGURES<br />
Un entretien inattendu<br />
avec Elie Wiesel<br />
De passage à <strong>Paris</strong> pour la sortie <strong>de</strong> son <strong>de</strong>rnier livre " Otage " (Ed. Grasset), Elie Wiesel a reçu Information juive.<br />
Il répond ci-<strong>de</strong>ssous à une sorte <strong>de</strong> " questionnaire Proust ".<br />
Témoignages, romans, essais :<br />
Vous avez écrit plusieurs dizaines <strong>de</strong><br />
livres. Avez-vous encore peur <strong>de</strong> la page<br />
blanche ?<br />
Elie Wiesel : Bien sûr, toujours. La<br />
page blanche me tétanise, c'est pour<br />
cela que j'écris toujours un livre avant<br />
d'envoyer le précé<strong>de</strong>nt manuscrit à<br />
mon éditeur. Ce n'est que quand j'ai<br />
commencé une nouvelle histoire que<br />
je peux livrer la précé<strong>de</strong>nte.<br />
I.J : Quand savez-vous qu'un ouvrage est<br />
terminé ?<br />
E.W : Sur un même livre, j'écris<br />
trois moutures différentes. La<br />
première version est toujours d'une<br />
gran<strong>de</strong> liberté. Je laisse ma plume<br />
écrire, elle court sur le papier. Je ne<br />
me relis pas avant d'avoir fini<br />
l'histoire. Les <strong>de</strong>uxième et troisième<br />
moutures sont agrémentées et<br />
corrigées. Je relis beaucoup, je coupe,<br />
ew©Rudy Waks<br />
20 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
Elie Wiesel<br />
je resserre le récit. Je crois beaucoup<br />
à la con<strong>de</strong>nsation. Je pense que le<br />
secret <strong>de</strong> la justesse est dans la<br />
concision du récit. Il gagne en<br />
puissance.<br />
I.J : Il y a 52 ans, vous avez publié votre<br />
premier livre " La nuit ", témoignage sur<br />
votre expérience concentrationnaire.<br />
Pensez-vous pouvoir aujourd'hui encore<br />
restituer la même force d'écriture ?<br />
E.W : Je ne me pose pas cette<br />
question. Je crois à la sincérité <strong>de</strong> la<br />
fiction et à la force romanesque.<br />
Ensuite c'est l'affaire du lecteur.<br />
I.J : Si vous étiez un héros <strong>de</strong> la Bible,<br />
qui seriez-vous ?<br />
E.W : Sans doute Itzhak. Vous<br />
ren<strong>de</strong>z-vous compte : être ligoté sur<br />
l'autel du sacrifice par son propre<br />
père. Il y a toujours eu dans la<br />
ligature d'Itzhak, quelque chose qui<br />
m'a toujours interpellé. Itzhak a été<br />
élevé par sa mère. La nuit, il rêvait <strong>de</strong><br />
pouvoir être avec son père, <strong>de</strong> passer<br />
du temps avec lui et quand il passe<br />
C'est le calendrier juif qui me fascine, cette<br />
succession immuable et sans faille <strong>de</strong> célébrations.<br />
trois jours et trois nuits seul avec lui,<br />
il se rend compte que c'est pour être<br />
sacrifié. Il y a quelque chose <strong>de</strong><br />
profondément poignant et tragique.<br />
De façon générale, il y a quelque<br />
chose <strong>de</strong> tragique dans le <strong>de</strong>stin<br />
d'Itzhak. A la fin <strong>de</strong> sa vie, son fils<br />
Jacob a profité <strong>de</strong> sa cécité pour<br />
dérober à son frère le droit d'ainesse.<br />
I.J : Si vous étiez une lettre <strong>de</strong><br />
l'alphabet hébraïque….<br />
E.W : Je n'oserai pas répondre<br />
Jérusalem parce que c'est impossible<br />
mais comment ne pas la citer. C'est le<br />
centre d'Israël, le cœur du mon<strong>de</strong> et<br />
<strong>de</strong> la Terre. Je n'oublierais jamais la<br />
première fois que j'ai visité Jérusalem.<br />
C'était en 1949. Je n'y avais jamais<br />
posé le pied et pourtant j'avais la<br />
sensation <strong>de</strong> la connaître déjà. C'était<br />
un moment particulier, je suis resté<br />
comme sans voix.<br />
I.J : Si vous étiez une fête juive ?<br />
E.W : Je répondrais toutes. Pessah,<br />
Rosh Hashana, Souccot, j'aime toutes<br />
les fêtes. Mais plus que tout cela c'est<br />
le calendrier juif qui me fascine, cette<br />
succession immuable et sans faille <strong>de</strong><br />
célébrations. Dans les temps anciens,<br />
il y avait un tribunal qui décidait
quand les juifs <strong>de</strong>vaient célébrer Rosh<br />
Ho<strong>de</strong>sh ( la néoménie ) . Il <strong>de</strong>vait y<br />
avoir <strong>de</strong>ux témoins qui se<br />
rendaient au sommet d'une<br />
montage pour attester <strong>de</strong> la<br />
nouvelle lune, ils <strong>de</strong>vaient<br />
allumer <strong>de</strong>s flambeaux pour<br />
communiquer avec ceux restés<br />
en bas et les avertir. Tout cela<br />
était très sérieux mais aussi<br />
très complexe. Ils n'avaient pas<br />
le droit à l'erreur. S'ils<br />
commettaient une erreur c'est<br />
la suite du calendrier qui s'en<br />
trouver faussée.<br />
I.J : Et enfin si vous étiez une<br />
tradition juive…<br />
E.W : la Tsédaka. La Tsédaka<br />
c'est la charité, la compassion,<br />
la générosité. Aujourd'hui tous<br />
ces mots sont galvaudés mais<br />
ils sont nobles et beaux. Il faut<br />
toujours répondre à celui qui vous<br />
L'homme qui vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une pièce, qui sait<br />
si ce n'est pas le Prophète Elie ?<br />
ON NOUS ÉCRIT :<br />
Des critiques excessives<br />
Otage<br />
J'ai été particulièrement choqué par l'article <strong>de</strong> M.<br />
Millière paru dans le <strong>de</strong>rnier numéro d'Information<br />
juive et je tiens à vous faire part <strong>de</strong> mon mécontentement.<br />
Cet article, en effet, n'est pas présenté comme une "<br />
opinion " et sa place au début <strong>de</strong> la publication peut<br />
laisser penser qu'il s'agit d'un éditorial reflétant le point<br />
<strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong> votre journal. J'espère qu'il<br />
n'en est rien.<br />
Première remarque : le titre accrocheur ("Comme si<br />
se préparait une secon<strong>de</strong> Shoah") est sans aucun rapport<br />
avec la réalité et mérite, selon moi, d'être mis sur<br />
le même plan que les élucubrations <strong>de</strong> ceux dont parle<br />
M. Millière et qui évoquent "le génoci<strong>de</strong>" <strong>de</strong>s Palestiniens.<br />
Entre la critique <strong>de</strong> la politique du gouvernement<br />
FIGURES<br />
tend la main. Quand vous êtes au<br />
Mur à Jérusalem et que vous priez,<br />
l'homme qui vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une pièce,<br />
qui sait si ce n'est pas le Prophète<br />
Elie ?<br />
Propos recueillis<br />
par Sandra Bensimon<br />
1975. New York. Shaltiel Feigenberg, juif américain et mo<strong>de</strong>ste conteur est enlevé<br />
en plein jour à Brooklyn. Cette première prise d'otage sur le sol américain fait la une<br />
<strong>de</strong>s médias internationaux. Cloitré dans une cave, les yeux bandés, Shaltiel ne comprend<br />
toujours pas ce qui lui arrive. Sans notion du temps extérieur qui s'écoule,<br />
l'otage perd pied. Au fil du récit, le narrateur se réfugie dans son passé. Alors qu'ils<br />
s'enfoncent dans la solitu<strong>de</strong>, les souvenirs remontent à la surface : La déportation<br />
du ghetto <strong>de</strong> Davarowsk, sa ville natale en Transylvanie, celles <strong>de</strong> son père et <strong>de</strong><br />
son oncle, rescapés d'Auschwitz, sa propre survie enfant dans la cave d'un officier<br />
allemand, la libération <strong>de</strong> la ville par l'armée rouge, la fuite clan<strong>de</strong>stine <strong>de</strong> son frère<br />
ainé en URSS pour servir la Révolution mais aussi l'arrivée aux Etats-Unis. " Otage"<br />
est un roman à clé qui plonge dans les affres <strong>de</strong> l'âme humaine. Comment l'homme<br />
confronté à lui-même réussit à résister ? En toile <strong>de</strong> fond <strong>de</strong> ce drame, le conflit<br />
israélo-palestinien. S.B<br />
<strong>de</strong> M. Netanyahou- même violente et exagérée - et la<br />
préparation d'une Shoah, aucun parallèle ne peut être<br />
établi.<br />
Deuxième remarque : la façon dont M. Millière parle<br />
du prési<strong>de</strong>nt Obama ("le prési<strong>de</strong>nt le plus dangereux<br />
que les Etats-Unis aient jamais eu" et "un ennemi d'Israël")<br />
est à mon avis inadmissible. Son seul tort - pour<br />
M. Millière et ses amis - est <strong>de</strong> n'être pas un inconditionnel<br />
<strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> M. Netanyahou et <strong>de</strong> tenter<br />
<strong>de</strong> régler par le compromis le conflit israélo-palestinien,<br />
ce qui est la seule option juste et raisonnable,<br />
même s'il s'agit d'une entreprise bien difficile. Il y a<br />
certes beaucoup <strong>de</strong> vrai dans ce que M. Millière dit<br />
<strong>de</strong>s mensonges et <strong>de</strong>s manipulations <strong>de</strong>stinés à diaboliser<br />
Israël. Faut-il pour autant, ainsi qu'il le<br />
conseille à Israël, ne rien cé<strong>de</strong>r et s'opposer à la création<br />
d'un Etat palestinien ? C'est là, en vérité, mépriser<br />
les droits <strong>de</strong>s Palestiniens et aller contre les intérêts<br />
d'Israël à long terme (…).<br />
Edmond David<br />
54.000 Nancy<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 21
REPORTAGE<br />
Carnet <strong>de</strong> voyage :<br />
Heureux comme un juif en Géorgie !<br />
Avant le 14 mai <strong>de</strong>rnier, la<br />
Géorgie n’évoquait pour<br />
moi qu’une guerre-éclair<br />
avec la Russie en août 2008<br />
et un film israélien hilarant,<br />
“Mariage Tardif”, dans<br />
lequel une famille <strong>de</strong> gruzinim, juifs<br />
géorgiens émigrés en Israël, grégaires et<br />
primaires à souhait, faisaient tout pour<br />
empêcher le héros d’épouser une jolie<br />
juive marocaine divorcée. J’en avais<br />
22 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
hommage aux populations démunies<br />
vivant le long <strong>de</strong> l’oléoduc, véritable poule<br />
aux œufs d’or du pays dont ils ne voient<br />
pourtant pas les fruits.<br />
Je rencontre également une jeune<br />
femme, Katia Kotrikaze, directrice à 28<br />
ans <strong>de</strong> la première chaîne caucasienne,<br />
chaîne <strong>de</strong> télévision russophone<br />
récemment supprimée du bouquet<br />
satellitaire français Eutelsat. Elle y voit<br />
bien sûr la main <strong>de</strong>s Russes, et non une<br />
Ce petit pays <strong>de</strong> 4,5 millions d'habitants, charnière<br />
entre l'Europe et l'Asie, a connu <strong>de</strong>s dizaines<br />
d'invasions au cours <strong>de</strong> son histoire (mongols, turcs<br />
perses, et bien sûr russe), luttant sans cesse pour<br />
conserver son i<strong>de</strong>ntité.<br />
déduit que les Géorgiens étaient<br />
nationalistes, traditionnels à la limite <strong>de</strong><br />
l’archaïsme, pas si éloignés <strong>de</strong>s parrains<br />
siciliens ou yougoslaves, la grossièreté et<br />
le burlesque en plus.<br />
Par un semi-hasard, me voici<br />
embarquée dans un voyage organisé par<br />
le gouvernement géorgien et son<br />
conseiller politique, Raphäel Glucksman,<br />
fils du philosophe, engagé <strong>de</strong>puis<br />
plusieurs années dans la lutte pour la<br />
liberté <strong>de</strong>s peuples du Caucase, contre<br />
l’hégémonie russe. Le but <strong>de</strong> ce voyage<br />
était d’assister à une nuit du<br />
photojournalisme organisée en<br />
partenariat avec le fameux festival d’Arles<br />
et d’inaugurer la maison <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong><br />
Tbilissi : un joli immeuble début <strong>de</strong><br />
siècle, fraîchement restauré sur la place<br />
<strong>de</strong> la liberté, ex-place Lénine, tout un<br />
symbole… Dans ce lieu <strong>de</strong>stiné à la<br />
liberté d’expression, colloques et<br />
expositions artistiques sont à l’honneur.<br />
Rena Effendi, photographe azérie<br />
engagée, dont le travail est censuré dans<br />
son pays, reçoit ce soir là le prix Magnum<br />
du jeune photographe caucasien. Son<br />
exposition est un puissant voyage<br />
poético-social en noir et blanc,<br />
misérabiliste diront certains, qui rend<br />
simple décision commerciale. Au<br />
len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> notre arrivée doit s’ouvrir<br />
le procès qui déci<strong>de</strong>ra <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong> la<br />
chaîne, provisoirement condamnée à se<br />
contenter d’une diffusion sur Internet…<br />
15 mai. Début du colloque sur les<br />
rapports entre la Géorgie et l’Europe. Le<br />
message est clair. Le survitaminé<br />
prési<strong>de</strong>nt Mikhaïl Sakachvili, qui nous<br />
Une vue générale <strong>de</strong> la capitale<br />
PAR HÉLÈNE HADAS-LEBEL<br />
fait l’honneur d’une visite éclair en<br />
pleines élections municipales, ouvre la<br />
discussion en rappelant combien les<br />
valeurs <strong>de</strong> la jeune démocratie<br />
géorgienne, déjà membre du Conseil <strong>de</strong><br />
l’Europe, aspire à se rapprocher <strong>de</strong> toutes<br />
les manières possibles, <strong>de</strong> l’Union<br />
européenne dont elle partage les valeurs.<br />
Discussions sympathiques mais vœux<br />
pieux quand on sait que la candidature<br />
d’entrée <strong>de</strong> la Géorgie dans l’union<br />
européenne n’est nulle part inscrite à<br />
l’ordre du jour, loin encore <strong>de</strong>rrière la<br />
Moldavie, l’Ukraine ou la Turquie !)<br />
Au gré <strong>de</strong> mes promena<strong>de</strong>s dans<br />
Tbilissi, la capitale, je découvre une ville<br />
romantique et ombragée, chérie <strong>de</strong>s<br />
poètes russes Lermontov et Pouchkine,<br />
aux influences mêlées : maisons décaties<br />
à <strong>de</strong>ux étages et aux balcons <strong>de</strong> bois<br />
ouvragés évoquant la Turquie, enserrées<br />
entre rivière et collines verdoyantes. Mais<br />
aussi, larges ronds-points et gran<strong>de</strong>s<br />
artères pré-soviétiques, bordées <strong>de</strong><br />
boutiques, d’un théâtre coquet, d’une<br />
gran<strong>de</strong> université et <strong>de</strong> l’imposant<br />
Parlement <strong>de</strong>vant lequel toute occasion<br />
est bonne pour manifester !<br />
Je me dirige enfin vers la synagogue :<br />
un haut bâtiment <strong>de</strong> brique rouge datant
<strong>de</strong> 1904, dans une jolie rue arborée aux<br />
trottoirs défoncés, qui mène aux bains <strong>de</strong><br />
soufre publics et au fleuve, à <strong>de</strong>ux pas<br />
d’une mosquée et d’une église. L’office<br />
du samedi matin est fini <strong>de</strong>puis plus<br />
d’une heure mais un homme d’une<br />
soixantaine d’années, le regard bleu<br />
délavé, me propose placi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> me<br />
faire visiter les lieux : fraîchement<br />
restauré, le bâtiment héberge en fait <strong>de</strong>ux<br />
synagogues : celle du premier étage n’est<br />
ouverte que pour les gran<strong>de</strong>s fêtes. Dans<br />
le même quartier, on trouve aussi une<br />
école juive, un mikhvé, une boucherie et<br />
une épicerie cachère.<br />
L’une <strong>de</strong>s plus anciennes minorités<br />
du pays, la présence <strong>de</strong> Juifs en<br />
Géorgie remonterait à l’antiquité :<br />
dans le traité Roch Hachana, le<br />
Talmud fait d’ailleurs mention d’une<br />
communauté que Rabbi Akiva serait<br />
allé visiter. La légen<strong>de</strong> veut que <strong>de</strong>s<br />
exilés du royaume <strong>de</strong> Juda, après la<br />
<strong>de</strong>struction du premier temple par<br />
Nabucho-donosor, s’y soient installés.<br />
De là proviendrait le nom qu’ils<br />
s’attribuent : les guriyim ou<br />
lionceaux, emblème du royaume <strong>de</strong><br />
Juda. En 1270, le grand voyageur<br />
vénitien Marco Polo parle <strong>de</strong><br />
“l’influence <strong>de</strong>s marchands juifs dans<br />
les villes <strong>de</strong> Géorgie”. A l’exception<br />
d’une vague <strong>de</strong> persécutions au XVè<br />
siècle, les Juifs géorgiens ont toujours<br />
connu une liberté <strong>de</strong> culte et<br />
servaient les seigneurs féodaux du<br />
coin au même titre que le reste <strong>de</strong> la<br />
population.<br />
Cela change au 19ème siècle, avec<br />
l’annexion du pays par la Russie : les<br />
Russes exportent leur antisémitisme et<br />
votent une mesure d’expulsion en 1835<br />
qu’ils doivent abandonner, face aux<br />
violentes protestations locales. Rejoints<br />
progressivement par <strong>de</strong>s Juifs ashkénazes<br />
venus <strong>de</strong> Russie, les juifs géorgiens sont<br />
bien distincts ; ils ont leur propre langue<br />
et culture : le kivrouli, un mélange <strong>de</strong><br />
géorgien, langue caucasienne à<br />
l’alphabet unique très ancien, et d’hébreu.<br />
La première organisation sioniste <strong>de</strong><br />
Géorgie est créée en 1897, créant <strong>de</strong>s<br />
liens entre ces juifs <strong>de</strong> culture si différente.<br />
Quatre ans plus tard, le premier congrès<br />
<strong>de</strong>s Sionistes du Caucase se tient à<br />
Tbilissi. En 1918, lors <strong>de</strong> la brève<br />
indépendance <strong>de</strong> la Géorgie (à nouveau<br />
sous le joug soviétique, dès 1921), les<br />
Juifs géorgiens prennent fait et cause<br />
pour la monarchie, tandis que ceux venus<br />
<strong>de</strong> Russie soutiennent la révolution.<br />
S’ouvrent alors écoles, journaux,<br />
synagogues, et même un musée<br />
ethnographique et historique juif (1933),<br />
fermé en 1951 par les Soviétiques.<br />
Pendant la secon<strong>de</strong> guerre mondiale,<br />
beaucoup meurent sur le front russe.<br />
Tandis que <strong>de</strong>s Juifs d’Ukraine ou <strong>de</strong><br />
Russie se réfugient dans les montagnes<br />
du Caucase et en Géorgie pour fuir la<br />
botte nazie, comme ce fut le cas <strong>de</strong> la<br />
mère du charmant monsieur qui me<br />
servait <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>, à la synagogue <strong>de</strong> la rue<br />
La synagogue <strong>de</strong> Tbilissi<br />
Kozeveny. Dès les années 1970, <strong>de</strong>s Juifs<br />
géorgiens parviennent à émigrer au<br />
compte-goutte vers Israël, sous la pression<br />
<strong>de</strong> Golda Meïr et d’instances<br />
internationales. En 1991, après la chute<br />
du mur, <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> juifs<br />
géorgiens s’installent en Israël, aux Etats-<br />
Unis et au Canada. La communauté<br />
passe ainsi en une génération <strong>de</strong> 80 000<br />
à 10 000 juifs environ, la plupart vivant<br />
dans la capitale. Pendant la guerre <strong>de</strong><br />
2008, l’Agence juive vient au secours <strong>de</strong><br />
familles juives vivant à Gori -ville natale<br />
<strong>de</strong> Staline, bombardée alors par les<br />
Russes- parvenant à évacuer <strong>de</strong>ux cents<br />
d’entre eux vers Israël.<br />
REPORTAGE<br />
Ce petit pays <strong>de</strong> 4,5 millions<br />
d’habitants, charnière entre l’Europe et<br />
l’Asie, a connu <strong>de</strong>s dizaines d’invasions<br />
au cours <strong>de</strong> son histoire (mongols, turcs<br />
perses, et bien sûr russe), luttant sans<br />
cesse pour conserver son i<strong>de</strong>ntité. La<br />
récente poussée <strong>de</strong> fièvre nationaliste et<br />
chrétienne orthodoxe née après la chute<br />
du mur, a légèrement écorné la tradition<br />
millénaire <strong>de</strong> tolérance géorgienne. Des<br />
tensions sont apparues, mais elles<br />
<strong>de</strong>meurent marginales par rapport au<br />
reste <strong>de</strong> la région. Les Juifs jouissent<br />
d’une totale liberté <strong>de</strong> culte et d’aucune<br />
discrimination gouvernementale. Au<br />
contraire : en 2009, le prési<strong>de</strong>nt<br />
Mikhaïl Saakashvili a tenu à<br />
participer à l’inauguration <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>uxième synagogue <strong>de</strong> Tbilissi. Et<br />
son gouvernement compte <strong>de</strong>s<br />
ministres juifs, dont Temur<br />
Yakobashvili, vice-premier ministre<br />
en charge <strong>de</strong>s question d’intégration,<br />
présent au colloque.<br />
Quant à l’église orthodoxe, citons<br />
l’accord <strong>de</strong> respect et d’appui mutuel<br />
signé en 2001 avec la communauté<br />
juive, pour œuvrer pour la<br />
démocratie, la paix et la stabilité <strong>de</strong><br />
la région.<br />
Le voyage ne dure que quatre<br />
jours. Dommage, car le 26 mai, jour<br />
<strong>de</strong> l’indépendance géorgienne, a eu<br />
lieu un événement hors du<br />
commun, organisé par SOS<br />
Racisme et l’Union <strong>de</strong>s Etudiants<br />
Juifs <strong>de</strong> France : une marche vers<br />
Enguri et un concert à Zugdidi,<br />
immense camp <strong>de</strong> réfugiés situé à la<br />
lisière <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> démarcation <strong>de</strong><br />
l’Abkhazie. Cette région à l’ouest <strong>de</strong> la<br />
Géorgie est toujours occupée par<br />
l’armée russe <strong>de</strong>puis la guerre <strong>de</strong> 2008,<br />
qui viole <strong>de</strong> fait le cessez-le feu signé<br />
sous l’égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Nicolas Sarkozy. Là, 300<br />
Certaines causes attirent apparemment<br />
moins l'attention <strong>de</strong> la communauté<br />
internationale que d'autres<br />
000 réfugiés, chassés d’Abkhazie et<br />
d’Ossétie du Sud, campent toujours.<br />
Pour l’occasion, Jane Birkin, MC Solaar<br />
et Youssou N’Dour ont, entre autres,<br />
fait le déplacement. Certaines causes<br />
attirent apparemment moins l’attention<br />
<strong>de</strong> la communauté internationale que<br />
d’autres…<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 23
JUDAÏSME<br />
Alexandre Safran :<br />
la foi et la sagesse<br />
Notre ami Carol Iancu est professeur d'histoire<br />
contemporaine à l'université Paul Valéry à Montpellier<br />
et directeur <strong>de</strong> l'Ecole <strong>de</strong>s haites étu<strong>de</strong>s du judaïsme. Il<br />
avait publié, en 2007, publié une biographie <strong>de</strong> celui<br />
qui fut le grand rabbin <strong>de</strong> Roumanie puis le grand<br />
rabbin <strong>de</strong> Genève. C'est également à cette gran<strong>de</strong> figure<br />
<strong>de</strong> la pensée juive qu'il consacre un énorme volume qui<br />
a pour titre “Alexandre Safran ou la Shoah inachevée<br />
En dépit <strong>de</strong> la disparition<br />
déplorable <strong>de</strong> tout le fond<br />
d'archives <strong>de</strong> la<br />
correspondance<br />
d'Alexandre Safran dans<br />
sa fonction <strong>de</strong> grand<br />
rabbin <strong>de</strong> Roumanie, nous avons été en<br />
mesure <strong>de</strong> découvrir, et <strong>de</strong> réunir dans<br />
ce volume, un ensemble <strong>de</strong> documents<br />
exceptionnel par son ampleur, sa<br />
richesse, sa diversité et son originalité.<br />
Il eût, certes, été souhaitable <strong>de</strong><br />
poursuivre encore les recherches<br />
entreprises, mais la somme<br />
d'informations déjà recueillies mérite<br />
d'être d'emblée portée à la connaissance<br />
d'un vaste public <strong>de</strong> lecteurs. Elle<br />
contribue à mieux éclairer la<br />
personnalité d'Alexandre Safran et, en<br />
même temps, à mieux faire connaître le<br />
<strong>de</strong>stin <strong>de</strong>s Juifs roumains pendant la<br />
shoah.<br />
De nombreux points essentiels<br />
ressortent <strong>de</strong> la documentation réunie<br />
ici.<br />
- La continuité <strong>de</strong>s démarches<br />
(chtadlanout) menées par le grand<br />
rabbin, sans relâche et avec opiniâtreté,<br />
pour intercé<strong>de</strong>r auprès <strong>de</strong>s personnalités<br />
politiques roumaines. Les documents<br />
reproduits précisent les circonstancesmêmes<br />
du face-à-face entre Alexandre<br />
Safran et Ion Antonescu (que relatent<br />
<strong>de</strong>s notes <strong>de</strong> la DGP), celles <strong>de</strong> ses<br />
rencontres avec la reine-mère et le roi<br />
Michel (dont témoignent Zoltan Hirsch,<br />
Israel Levanon, Jacques Vergotti, le<br />
dossier <strong>de</strong> la Securitate, et le roi Michel<br />
lui même).<br />
24 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
- La multiplicité <strong>de</strong>s interventions<br />
d'Alexandre Safran auprès <strong>de</strong>s dignitaires<br />
religieux : auprès du patriarche Nicodim,<br />
du métropolite Tit Simedrea, <strong>de</strong> l'évêque<br />
Cizar (que relatent les notes <strong>de</strong> la DGP<br />
et du SSI, ainsi que les témoignages<br />
d'Israël Levanon, par exemple).<br />
- La relation privilégiée d'Alexandre<br />
Safran avec le nonce apostolique Andrea<br />
Cassulo, et sa rencontre bouleversante<br />
avec le métropolite B_lan, dont les<br />
démarches auprès d'Antonescu furent<br />
déterminantes dans l'annulation, en<br />
automne 1942, <strong>de</strong>s déportations prévues<br />
en Pologne (rapportées dans la<br />
correspondance du nonce avec le Saint<br />
Siège, dans les notes <strong>de</strong> la DGP et <strong>de</strong> la<br />
PCM, ainsi qu'au travers <strong>de</strong>s<br />
témoignages d'Israël Levanon, Arnold<br />
Schwefelberg, notamment).<br />
- L'importance <strong>de</strong>s activités d'Alexandre<br />
Safran au sein du Conseil juif<br />
clan<strong>de</strong>stin (Sfatul evreiesc) qui se<br />
réunissait dans sa propre maison (dont<br />
témoignent Wilhelm Fil<strong>de</strong>rman, Arnold<br />
Schwefelberg, Itzhac Artzi, M.H. Bady).<br />
Carol Iancu<br />
PAR CAROL IANCU<br />
en Roumanie”. Ce livre publié par les éditions Hasefer<br />
<strong>de</strong> Bucarest contient un grand nombre d'archives, <strong>de</strong><br />
documents, <strong>de</strong> correspondances, <strong>de</strong> témoignages et<br />
d'articles <strong>de</strong> presse qui éclairent la personnalité du grand<br />
rabbin Safran et la situation du judaïsme roumain à la<br />
veille <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième guerre mondiale.<br />
Nous publions ici un bref extrait <strong>de</strong> la conclusion que<br />
tire Carol Iancu <strong>de</strong> son enquête.<br />
- L'engagement incessant et souvent<br />
pathétique d'Alexandre Safran en faveur<br />
<strong>de</strong>s Juifs déportés en Transnistrie (qui<br />
ressort <strong>de</strong>s textes exceptionnels <strong>de</strong> ses<br />
sermons et discours au Templul Coral,<br />
et qui s'est par ailleurs concrétisé dans<br />
ses démarches secrètes, évoquées dans<br />
les témoignages <strong>de</strong> Fred Saraga, Itzhac<br />
Artzi, Israel Levanon, Yehiel Benditer,<br />
Filip Paltiel-Segal, I. Kan<strong>de</strong>l).<br />
- L'action exemplaire et courageuse<br />
d'Alexandre Safran dans la “résistance<br />
politique”, qui s'est concrétisée par son<br />
opposition aux projets législatifs<br />
discriminatoires au Sénat, sa<br />
dénonciation publique <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong><br />
l'Allemagne nazie, alliée <strong>de</strong> la Roumanie,<br />
et même ses discours publiques pour la<br />
victoire <strong>de</strong> l'Angleterre (rapportée par les<br />
articles <strong>de</strong> la presse étrangère et les notes<br />
<strong>de</strong> la DGP).<br />
- L'action déterminante d'Alexandre<br />
Safran dans la “résistance spirituelle” :<br />
le développement d'un ensemble<br />
d'institutions éducatives (installées dans<br />
<strong>de</strong>s locaux communautaires et même <strong>de</strong>s<br />
synagogues) pour accueillir les élèves,<br />
les étudiants et les enseignants juifs<br />
chassés <strong>de</strong>s écoles et <strong>de</strong> l'université,<br />
l'organisation <strong>de</strong> l'enseignement du<br />
judaïsme et un renforcement <strong>de</strong> celui <strong>de</strong><br />
la langue hébraïque, <strong>de</strong>s cycles <strong>de</strong><br />
conférences dans les synagogues, les<br />
écoles et diverses associations (que<br />
rapportent la presse juive en langue<br />
roumaine, les notes <strong>de</strong> la DGP et du SSI,<br />
les manuels d'hébreu, et dont témoignent<br />
Rahel Cohen (Lempel), Johanan<br />
Jakubov, B. Reicher, N. Zelewinski, Z.
Beri, _lomo Leibovici-Lai_, les docteurs<br />
I. Daniel et Joseph Fux, l'avocat I.<br />
Kan<strong>de</strong>l et surtout le professeur Reuven<br />
Feuerstein).<br />
- Son fort engagement <strong>de</strong> solidarité<br />
avec les Juifs en péril dans les pays<br />
voisins : en témoignent ainsi les<br />
celle <strong>de</strong> l'Allemagne nazie), provoqué<br />
pogroms et massacres, il y avait dans<br />
la société roumaine, un courant qui<br />
s'opposa à la concrétisation d'une telle<br />
solution <strong>de</strong> la “question juive”, et qui<br />
a agi en sorte que la shoah dans le<br />
pays <strong>de</strong>s Carpathes, reste inachevée.<br />
Alexandre Safran fut un homme <strong>de</strong> foi profon<strong>de</strong><br />
qui a su insuffler à sa communauté<br />
le courage <strong>de</strong> résister et d'espérer.<br />
démarches entreprises auprès du<br />
nonce apostolique pour tenter <strong>de</strong><br />
sauver les Juifs <strong>de</strong> la Transylvanie du<br />
nord sous occupation hongroise (dans<br />
une lettre du 30 juin 1944, il exprimait<br />
à Andrea Cassulo la plus gran<strong>de</strong><br />
inquiétu<strong>de</strong> sur leur sort), et en faveur<br />
<strong>de</strong>s Juifs <strong>de</strong> Hongrie, concrétisée par<br />
son appel adressé au prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />
Etats-Unis. De même, il est intervenu<br />
auprès du nonce apostolique pour les<br />
Juifs <strong>de</strong> Bulgarie également, afin<br />
d'éviter leur déportation.<br />
- Et enfin, la dimension éthique <strong>de</strong><br />
la personnalité d'Alexandre Safran, qui<br />
a forcé le respect <strong>de</strong> ses interlocuteurs<br />
dans <strong>de</strong>s circonstances où le poids <strong>de</strong><br />
son autorité morale a pesé sur les<br />
décisions <strong>de</strong>s autorités (comme le<br />
reflètent la presse, une note <strong>de</strong>s<br />
services secrets <strong>de</strong> renseignement<br />
britanniques, ainsi que les<br />
témoignages <strong>de</strong> Fred Saraga, du Dr<br />
Itzhac Guttman Ben-Zvi, <strong>de</strong> M. H.<br />
Bady, d'Israel Levanon, <strong>de</strong> Theodor<br />
Lavi, ou du professeur Reuven<br />
Feuerstein notamment).<br />
L'ensemble <strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> cet ouvrage<br />
permet aussi <strong>de</strong> mieux saisir les<br />
ressorts et les enjeux <strong>de</strong> ceux qui furent<br />
à la tête <strong>de</strong>s collectivités en péril<br />
pendant la shoah. Il reflète les<br />
immenses souffrances <strong>de</strong> la<br />
communauté juive roumaine,<br />
persécutée, martyrisée, amputée, et sur<br />
le point d'être anéantie par une<br />
déportation massive en Pologne. Une<br />
communauté en danger permanent, et<br />
pourtant à moitié sauvée, grâce à ses<br />
dirigeants d'élite, grâce au fait qu'à<br />
l'opposé du mouvement antisémite<br />
<strong>de</strong>structeur, qui a produit la Gar<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Fer, entraîné la prise <strong>de</strong> pouvoir du<br />
Conduc_tor (avec sa politique <strong>de</strong><br />
“purification ethnique”, calquée sur<br />
Une communauté dont la chance fut<br />
d'avoir comme chef spirituel “le plus<br />
jeune grand rabbin du mon<strong>de</strong>”, un<br />
jeune homme qui avait 29 ans en 1940<br />
et à peine 34 en 1944.<br />
Ses origines familiales, la renommée<br />
<strong>de</strong> son père, sa formation exemplaire<br />
expliquent son élection précoce au<br />
détriment <strong>de</strong> candidats tout aussi<br />
érudits, mais plus âgés. Le jeune<br />
Alexandre Safran, homme <strong>de</strong> pensée,<br />
qui portait déjà en germe toute sa<br />
future oeuvre <strong>de</strong> cabbaliste et <strong>de</strong><br />
philosophe religieux d'envergure, a dû<br />
faire face à <strong>de</strong>s événements<br />
cataclysmiques, qui l'ont révélé en tant<br />
qu'homme d'action. Il n'est pas resté<br />
enfermé dans une tour d'ivoire. Il a eu<br />
conscience <strong>de</strong> ce que les circonstances<br />
dramatiques exigeaient <strong>de</strong> sa part un<br />
immense don <strong>de</strong> lui-même. L'histoire<br />
retiendra ses actions, ses engagements,<br />
JUDAÏSME<br />
sa détermination dans <strong>de</strong>s situations<br />
<strong>de</strong> crises hors normes.<br />
Alexandre Safran s'est affirmé très<br />
vite non seulement au sein <strong>de</strong> sa<br />
communauté, mais aussi et surtout<br />
dans les milieux non juifs. Ils ont<br />
apprécié et admiré sa belle langue<br />
roumaine qu'il pratiquait comme nul<br />
autre, qu'il aimait tant et qu'il<br />
connaissait aussi bien que la langue<br />
hébraïque, la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ses<br />
discours, sa sagesse, sa personnalité<br />
hors pair qui savait apaiser et donner<br />
confiance.<br />
Alexandre Safran - et c'est là l'un <strong>de</strong>s<br />
principaux enseignements qui<br />
ressortent <strong>de</strong> cet ouvrage -, fut un<br />
homme <strong>de</strong> foi profon<strong>de</strong> qui a su<br />
insuffler à sa communauté le courage<br />
<strong>de</strong> résister et d'espérer. Précisément<br />
dans le combat pour la survie, ce qui<br />
comptait c'était la spiritualité juive, au<br />
moment où pourtant “la principale<br />
préoccupation était d'avoir quelque<br />
chose à manger, <strong>de</strong> ne pas être<br />
agressé”, comme justement l'affirme le<br />
professeur Reuven Feuerstein dans son<br />
beau témoignage :<br />
“C'était la gran<strong>de</strong> qualité du rabbin<br />
Safran: il avait la capacité <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r<br />
<strong>de</strong>vant lui le but, tout cela au moment<br />
où les besoins élémentaires-mêmes<br />
n'étaient pas satisfaits. On percevait la<br />
main qui guidait ces actions, en ce<br />
temps où la Roumanie avait tant <strong>de</strong><br />
soucis. Très significativement, c'est en<br />
silence que le grand rabbin Safran a<br />
mené son action en faveur <strong>de</strong> la<br />
communauté juive, pour sauver les<br />
êtres humains. Son rayonnement<br />
inspirait le respect. C'était un homme<br />
qui rayonnait. Ce n'était pas quelqu'un<br />
auquel vous pouviez dire n'importe<br />
quoi. Vous sentiez que vous étiez<br />
<strong>de</strong>vant quelqu'un d'extraordinaire: ses<br />
connaissances, son style, sa mo<strong>de</strong>stie<br />
d'un côté, et sa fermeté <strong>de</strong> l'autre. Ce<br />
n'était pas un monsieur auquel vous<br />
pouviez résister, du fait <strong>de</strong> son charme,<br />
<strong>de</strong> sa personnalité. C'était un homme<br />
dont émanaient <strong>de</strong>s valeurs… Une<br />
association fantastique <strong>de</strong><br />
raisonnement logique, <strong>de</strong> pensée<br />
philosophique, soutenue par tout ce<br />
qu'il y a <strong>de</strong> beau dans la Hassidout et<br />
la Kabala.<br />
---<br />
[Extrait <strong>de</strong> : Carol IANCU,<br />
Alexandre Safran et la Shoah<br />
inachevée en Roumanie. Recueil <strong>de</strong><br />
documents (1940-1944), Bucarest,<br />
Hasefer, 2010, 607 p.]<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 25
IDÉES<br />
Les psy et le sionisme<br />
Jacquy Chemouni est historien et psychanalyste.<br />
Dans un ouvrage qu'il vient <strong>de</strong> publier aux éditions<br />
Beauchesne sous le titre " la psychanalyse française<br />
captive du politique ", il décrit comment <strong>de</strong>s<br />
I.J : Qu'est-ce qui explique la tendance<br />
actuelle qui consiste à instrumentaliser la<br />
psychanalyse et à la mettre au service <strong>de</strong><br />
l'idéologie ?<br />
Jacquy Chemouni : La paysage<br />
culturel n'est plus aussi favorable à la<br />
psychanalyse qu'il l'était dans les années<br />
1950-1990. La remise en cause <strong>de</strong> ses<br />
dogmes et la rigidité <strong>de</strong>s milieux<br />
psychanalytiques qui refusent toute<br />
remise en question <strong>de</strong> son histoire et <strong>de</strong><br />
ses visées thérapeutiques ont conduit à<br />
sa perte <strong>de</strong> crédibilité. Une telle situation<br />
a favorisé son utilisation idéologique.<br />
Pour tenter <strong>de</strong> remédier à cette perte<br />
d'influence dans le champ social et<br />
culturel, certains psychanalystes ont cru<br />
pouvoir l'utiliser comme une arme<br />
politique. Le but n'est pas tant <strong>de</strong><br />
comprendre la réalité que <strong>de</strong> se servir <strong>de</strong><br />
la psychanalyse pour condamner celle<br />
que l'on exècre. La référence à la<br />
psychanalyse donne l'illusion que les<br />
analyses proposées sur le politique sont<br />
" scientifiquement " respectables. Cette<br />
idéologisation n'aurait pas été possible<br />
sans une situation politique mondiale <strong>de</strong><br />
plus en plus défavorable à l'égard d'Israël<br />
où, sous couvert <strong>de</strong> lutte contre la<br />
mondialisation, on diabolise les éternels<br />
boucs-émissaires. Il faut d'emblée<br />
souligner que cette utilisation politique<br />
<strong>de</strong> la psychanalyse est profondément<br />
partisane ; elle est exclusivement dirigée<br />
contre le sionisme ou les États-Unis et "<br />
oublie " les dictatures arabes ou se<br />
réclamant du marxisme.<br />
Cette situation n'est pas sans rappeler<br />
l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s intellectuels français lors<br />
<strong>de</strong> la guerre froi<strong>de</strong> soucieux <strong>de</strong><br />
condamner l'impérialisme américain<br />
mais bien moins critiques à l'égard du<br />
totalitarisme communiste pourtant<br />
évi<strong>de</strong>nt. Á l'impérialisme s'est substitué<br />
le sionisme. Le même obscurantisme<br />
gui<strong>de</strong> l'appréciation <strong>de</strong>s réalités<br />
politiques. On organise actuellement <strong>de</strong>s<br />
26 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
congrès <strong>de</strong> psychanalystes en Syrie ou<br />
à Cuba sans s'interroger sur ces<br />
dictatures ou avoir explicitement une<br />
pensée pour les hommes défenseurs <strong>de</strong>s<br />
droits <strong>de</strong> l'homme et <strong>de</strong> la démocratie<br />
prisonniers dans ces pays en raison <strong>de</strong><br />
leurs opinions. Il ne viendrait<br />
évi<strong>de</strong>mment jamais à l'esprit <strong>de</strong>s<br />
dirigeants <strong>de</strong> ces organisations<br />
psychanalytiques dont bon nombre<br />
d'entre eux affichent leur orientation<br />
communiste d'organiser un congrès en<br />
Israël.<br />
Bien <strong>de</strong>s psychanalystes sont en mal<br />
<strong>de</strong> politique, comme si leur i<strong>de</strong>ntité<br />
professionnelle ne suffisait pas à les<br />
satisfaire. Plus fondamentalement<br />
encore, je crois, du moins telle est mon<br />
hypothèse, qu'il existe chez eux une sorte<br />
<strong>de</strong> rejet <strong>de</strong> la psychanalyse telle que<br />
Freud la concevait, c'est-à-dire une<br />
psychanalyse qui exige <strong>de</strong> la neutralité<br />
publique, ne substitue pas la clinique à<br />
la politique et qui s'avère impuissante à<br />
justifier ou soutenir l'action politique.<br />
Cette ambivalence les fait naviguer entre<br />
une adhésion à l'orthodoxie<br />
psychanalytique à laquelle ils ont adhéré,<br />
et dont il n'est pas sans intérêt <strong>de</strong><br />
souligner qu'ils la défen<strong>de</strong>nt<br />
généralement avec une rigidité extrême,<br />
et un rejet, certes inconscient, <strong>de</strong> cette<br />
psychanalyse, leur gagne- pain, qui les<br />
cantonne à agir dans le cadre d'une<br />
relation duelle, ne leur permettant pas<br />
<strong>de</strong> jouer le rôle <strong>de</strong> Prince comme dirait<br />
Machiavel.<br />
Si les psychanalystes pensent la<br />
clinique, ils s'avèrent incapables en tant<br />
UN ENTRETIEN AVEC JACQUY CHEMOUNI<br />
psychanalystes français se sont déguisés en juges<br />
du conflit israélo-palestinien. La thèse défendue par<br />
M.Chemouni est que la psychanalyse française est<br />
désormais au service <strong>de</strong> l'idéologie. Entretien.<br />
que tels <strong>de</strong> penser la politique. Il faut<br />
admettre que la psychanalyse reste<br />
impuissante à expliquer <strong>de</strong> manière<br />
conséquente les phénomènes sociaux,<br />
comme les violences dans nos banlieues,<br />
les guerres, etc.<br />
Les psychanalystes épousent les<br />
stéréotypes politiques classiques qui,<br />
comme vous le savez, diabolisent Israël<br />
et le sionisme sans jamais s'interroger<br />
sur la nature <strong>de</strong>s régimes et <strong>de</strong>s<br />
idéologies politiques <strong>de</strong>s pays en guerre<br />
contre Israël.<br />
Un <strong>de</strong>rnier point mérite d'être souligné.<br />
Cette idéologisation <strong>de</strong> la psychanalyse<br />
est aussi pour une part la conséquence<br />
<strong>de</strong>s attaques, parfois justifiées, dont elle<br />
est l'objet, concernant aussi bien son<br />
histoire que ses résultats thérapeutiques.<br />
Cette idéologisation est la réponse du<br />
pauvre qui, au lieu d'affronter les<br />
Nous somme en présence <strong>de</strong>s mêmes stéréotypes qui<br />
répètent inlassablement ce que la pensée<br />
antisioniste la plus vulgaire et la plus radicale ne<br />
cesse <strong>de</strong> nous assener.<br />
critiques <strong>de</strong> manière objective et <strong>de</strong><br />
trouver <strong>de</strong>s arguments pour se défendre,<br />
met en avant <strong>de</strong>s problèmes qui n'ont<br />
rien à voir avec sa mission. En d'autres<br />
termes, l'idéologisation politique, qui<br />
comme souvent <strong>de</strong>puis l'Antiquité en<br />
Occi<strong>de</strong>nt fait du juif un bouc-émissaire,<br />
permet <strong>de</strong> fuir ses propres carences.<br />
I.J : Le compte-rendu que vous dressez <strong>de</strong>s<br />
Etats Généraux <strong>de</strong> la psychanalyse en 2003<br />
à Rio laisse une impression terrifiante. On<br />
dirait une réédition <strong>de</strong> la Conférence <strong>de</strong><br />
Durban ! Antisionisme à tous les étages !<br />
J.C : C'est en effet une dérive<br />
inquiétante. On constate qu'une gran<strong>de</strong><br />
majorité <strong>de</strong> psychanalystes présents, à
quelques rares exceptions dont il faut<br />
louer le courage, se fourvoie lors <strong>de</strong> ce<br />
congrès dans une dérive non seulement<br />
antisioniste mais également d'une<br />
certaine façon antisémite, lorsque par<br />
exemple on entend sans réagir un<br />
interlocuteur assimiler le comportement<br />
<strong>de</strong>s Israéliens à celui <strong>de</strong>s nazis. Comme<br />
je le soulignais précé<strong>de</strong>mment, tout<br />
comme dans le cas <strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong><br />
Durban, nous sommes en présence d'un<br />
antisémitisme qui se cache sous le<br />
vocable d'antisionisme.<br />
I.J : Pourquoi s'intéresse-t-on désormais<br />
à ce point à ce que fut l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Freud<br />
envers le sionisme ? Pourquoi cette attitu<strong>de</strong><br />
suscite-t-elle une curiosité particulière ?<br />
J.C : Cela tient principalement à trois<br />
raisons au moins : à l'évolution <strong>de</strong>s<br />
mentalités à l'égard du conflit israélopalestinien<br />
sur lequel il n'est guère<br />
besoin d'insister, à une politisation <strong>de</strong><br />
la psychanalyse et en raison d'un<br />
mouvement critique à son égard. Il est<br />
regrettable <strong>de</strong> constater qu'en France<br />
la psychanalyse est prise en otage par<br />
certaines personnes dont le rôle auprès<br />
<strong>de</strong>s médias s'avère puissant et qui, en<br />
fait, malgré les apparences, ne<br />
cherchent pas tant à défendre la<br />
psychanalyse qu'à propager leurs idées<br />
politiques, essentiellement radicales et<br />
antisionistes. Profondément mis en cause<br />
et violemment attaqués, les<br />
psychanalystes font bloc et resserrent les<br />
rangs sans se rendre compte que ceux<br />
qui sont aujourd'hui aux premières lignes<br />
<strong>de</strong> ce combat occupant tout le champ<br />
médiatique, <strong>de</strong>sservent en fait la<br />
psychanalyse. Au sein même <strong>de</strong>s<br />
défenseurs <strong>de</strong> Freud, nous sommes en<br />
présence d'un courant révisionniste qui<br />
consiste non pas à nier les réalités mais<br />
à les inventer.<br />
Tout cela explique aussi que la<br />
psychanalyse suscite une curiosité<br />
particulière dans le public, les médias,<br />
etc. chez un public étranger à la<br />
psychanalyse.<br />
I.J : Comment pourriez-vous résumer ce<br />
qu'a été l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Freud à l'égard du<br />
sionisme ? Vous écrivez dans votre livre que<br />
le sionisme lui apparaît comme " une nécessité<br />
historique pour le peuple juif ".<br />
J.C : Depuis les débuts du mouvement<br />
psychanalytique, Freud soutient le projet<br />
sioniste comme il l'affirme dans une lettre<br />
à Herzl datée <strong>de</strong> 1902. Même attitu<strong>de</strong><br />
en 1935, soit quatre ans avant sa mort,<br />
dans une lettre au Keren Hayessod. Il<br />
est conscient <strong>de</strong> la nécessité que les Juifs<br />
qui le désirent puissent avoir leur propre<br />
Etat. Mais cette attitu<strong>de</strong> ne l'empêche<br />
pas <strong>de</strong> critiquer certains aspects du<br />
sionisme, comme dans sa lettre <strong>de</strong> 1930<br />
adressée à Haim Koffer<br />
I.J : Il n'a jamais caché son appartenance<br />
et son " dévouement " au peuple juif !<br />
J.C : Non seulement il ne l'a jamais<br />
caché, mais l'a affirmé comme un vécu<br />
Jacquy Chemouni<br />
qui n'est pas étranger aux motivations<br />
qui ont pu le conduire à élaborer une<br />
œuvre révolutionnaire. Rappelons<br />
simplement qu'il fut pendant plus <strong>de</strong><br />
vingt ans un membre actif du B'nai B'rith.<br />
I.J : Comment se fait-il qu'on ait parfois<br />
falsifié les déclarations <strong>de</strong> Freud sur<br />
le sionisme dans un but militant antisioniste?<br />
J.C : Comme je l'ai indiqué<br />
précé<strong>de</strong>mment l'objectif est moins <strong>de</strong><br />
défendre la psychanalyse ou <strong>de</strong> rétablir<br />
une vérité sur Freud que <strong>de</strong> défendre sa<br />
propre idéologie politique, ce que j'essaie<br />
<strong>de</strong> montrer dans mon livre, exemples à<br />
l'appui. La fin justifiant les moyens,<br />
falsifiant Freud on espère ainsi faire <strong>de</strong><br />
lui un symbole <strong>de</strong> l'antisionisme.<br />
I.J : Vous avez l'air <strong>de</strong> penser que le<br />
gauchisme et l'alter- mondialisme se sont<br />
introduits dans la sphère <strong>de</strong> la psychanalyse,<br />
et pas seulement à propos d'Israël.<br />
J.C : En effet la psychanalyse est<br />
<strong>de</strong>venue otage du politique, à l'opposé<br />
<strong>de</strong> ce qu'elle doit être, c'est-à-dire - Freud<br />
le rappelle à plusieurs reprises -<br />
étrangère à toute conception du mon<strong>de</strong>,<br />
à toutes ces religions séculières comme<br />
le disait Raymond Aron.<br />
IDÉES<br />
I.J : A vous lire, on se dit que la<br />
psychanalyse, à son tour, vient <strong>de</strong> s'emparer<br />
du conflit israélo-palestinien.<br />
J.C : C'est exactement cela, mais à<br />
condition <strong>de</strong> rappeler avec force que la<br />
psychanalyse est loin <strong>de</strong> se réduire à<br />
l'image qu'en donnent aujourd'hui les<br />
médias où les mêmes figures défilent<br />
d'une chaîne à l'autre, d'une radio à<br />
l'autre, vociférant contre ceux qui la<br />
critiquent, parfois avec raison, alors que<br />
ces personnes ne sont pas les<br />
représentantes d'un quelconque<br />
organisme psychanalytique, ni<br />
investies d'aucune fonction, si ce<br />
n'est <strong>de</strong> leur propre mission<br />
politique. Ne représentant<br />
qu'elles-mêmes et donnant<br />
l'illusion <strong>de</strong> représenter la<br />
psychanalyse, elles donnent au<br />
grand public une image <strong>de</strong> la<br />
psychanalyse qui n'a rien <strong>de</strong><br />
commun avec la réalité <strong>de</strong> la<br />
majorité <strong>de</strong>s psychanalystes<br />
praticiens confrontés aux douleurs<br />
psychiques et plus préoccupées<br />
<strong>de</strong> clinique que <strong>de</strong> politique.<br />
Donc, en résumé, ce que les<br />
médias donnent à voir n'est que<br />
l'image <strong>de</strong> psychanalystes en mal<br />
<strong>de</strong> politique, qui se servent <strong>de</strong> la<br />
psychanalyse qu'ils fourvoient<br />
pour remédier à leur frustration <strong>de</strong> ne<br />
pas jouer le rôle d'intellectuel gui<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
la cité. Cette trahison <strong>de</strong>s clercs, pour<br />
parler comme Benda, se fixe sur le conflit<br />
israélo-arabe qu'ils abor<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> façon<br />
partisane sans que leur analyse n'apporte<br />
quoi que ce soit <strong>de</strong> nouveau. Nous<br />
somme en présence <strong>de</strong>s mêmes<br />
stéréotypes qui répètent inlassablement<br />
ce que la pensée antisioniste la plus<br />
vulgaire et la plus radicale ne cesse <strong>de</strong><br />
nous assener. L'exemple le plus<br />
significatif <strong>de</strong> cette pensée<br />
psychanalytique captive du politique,<br />
qui frise le ridicule est <strong>de</strong> dire que le<br />
sionisme " refoule " Freud, c'est-à-dire<br />
recourir à <strong>de</strong>s concepts psychanalytiques<br />
pour condamner une attitu<strong>de</strong> politique<br />
sans que rien ne justifie une telle<br />
utilisation. Sous couvert <strong>de</strong> la<br />
psychanalyse on tente d'accréditer l'idée<br />
que le sionisme est une " aberration " une<br />
sorte " d'anormalité " à l'instar <strong>de</strong> la<br />
névrose. Cette transposition grossière<br />
<strong>de</strong>s concepts freudiens, outre qu'elle<br />
relève <strong>de</strong> la plus simpliste et abjecte<br />
psychologie <strong>de</strong> bazar, dans le même<br />
mouvement elle discrédite Freud, la<br />
psychanalyse et les praticiens qui s'en<br />
réclament.<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 27
LA VIE DU CONSISTOIRE<br />
Le Ministre <strong>de</strong> l'Intérieur présente<br />
ses voeux à la communauté juive<br />
Comme c'est désormais le<br />
cas chaque année avant<br />
Roch Hachana, le<br />
<strong>Consistoire</strong> Central et le<br />
<strong>Consistoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> ont<br />
accueilli le Ministre <strong>de</strong><br />
l'Intérieur, en charge <strong>de</strong>s cultes, pour la<br />
cérémonie <strong>de</strong>s vœux <strong>de</strong> bonne année à<br />
la communauté juive. Dans les salons<br />
combles <strong>de</strong> la synagogue <strong>de</strong> la Victoire,<br />
Brice Hortefeux a été chaleureusement<br />
accueilli par les très nombreux<br />
responsables communautaires venus <strong>de</strong><br />
toute la France. Le ministre était<br />
acompagné <strong>de</strong> son collègue Pierre<br />
Lellouche ainsi que du Préfet <strong>de</strong> police<br />
et du Préfet <strong>de</strong> Région. L'Ambassa<strong>de</strong>ur<br />
d'Israël en France Daniel Shek et <strong>de</strong><br />
nombreux élus étaient présents.<br />
Ouvrant la cérémonie, le Prési<strong>de</strong>nt du<br />
<strong>Consistoire</strong> Central Joël Mergui a<br />
rappelé à l'étroite concertation avec le<br />
bureau <strong>de</strong>s Cultes du ministère <strong>de</strong><br />
l'Intérieur sur l'ensemble <strong>de</strong>s dossiers<br />
majeurs dont le <strong>Consistoire</strong> à la charge<br />
au service <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> la<br />
communauté. Il a notamment insisté sur<br />
le fait que si la sécurité restait bien sur<br />
un <strong>de</strong>s dossiers clé <strong>de</strong> travail au<br />
quotidien, il était tout aussi important<br />
pour les juifs <strong>de</strong> France <strong>de</strong> pouvoir vivre<br />
leur culte le plus librement et le plus<br />
28 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
sereinement possible. C'est ainsi que<br />
quatre dossiers majeurs ont été évoqués<br />
<strong>de</strong>vant le ministre et sur lesquels l'ai<strong>de</strong><br />
et le soutien <strong>de</strong>s pouvoirs publics est<br />
indispensable : la préservation au niveau<br />
européen <strong>de</strong>s normes relatives à<br />
l'abattage rituel, l'entretien du patrimoine<br />
juif <strong>de</strong> France, les carrés confessionnels<br />
dans les cimetières, et la conciliation <strong>de</strong>s<br />
dates d'examens et du calendrier juif. Le<br />
Prési<strong>de</strong>nt Mergui a finalement aussi<br />
rappelé le dossier <strong>de</strong>s cimetières juifs<br />
d'Algérie et l'importance du projet <strong>de</strong><br />
construction du centre européen du<br />
judaïsme dans le 17ème arrdt <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />
Le grand rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> David Messas<br />
a exprimé toute la confiance <strong>de</strong> la<br />
Communauté juive dans le Ministre <strong>de</strong><br />
l'intérieur, et lui a souhaité<br />
chaleureusement et sincèrement tous ses<br />
vœux <strong>de</strong> réussite en s'étant dit<br />
pleinement conscient <strong>de</strong>s difficultés<br />
auxquelles il doit être confronté dans la<br />
gestion <strong>de</strong> sa tache. Le grand rabbin a<br />
notamment insisté sur l'importance <strong>de</strong> la<br />
notion <strong>de</strong> vivre ensemble, cette volonté<br />
<strong>de</strong> respecter chacun dans ses croyances<br />
et ses convictions.<br />
Dans son allocution, le grand rabbin<br />
<strong>de</strong> France Gilles Bernheim a rappelé que<br />
pour chaque citoyen <strong>de</strong> la République,<br />
être libre c'est avant tout avoir <strong>de</strong>s droits<br />
et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs, et qu'être juif c'est ne<br />
jamais oublier cet équilibre entre les<br />
droits et les <strong>de</strong>voirs pour chaque homme.<br />
La notion d'exemplarité pour les Juifs à<br />
l'égard <strong>de</strong> leurs frères est forte. Le grand<br />
rabbin <strong>de</strong> France a indiqué à cet égard<br />
que l'étroitesse <strong>de</strong>s liens entre la<br />
communauté juive et la communauté<br />
musulmane était basée sur <strong>de</strong>s raisons<br />
"superficielles", c'est à dire le besoin du<br />
bien vivre ensemble, et sur <strong>de</strong>s raisons<br />
"profon<strong>de</strong>s", c'est à dire la proximité <strong>de</strong>s<br />
pratiques religieuses entre les <strong>de</strong>ux<br />
religions. Si cette pratique religieuse ne<br />
servait pas autre chose que ce qu'elle est,<br />
juifs et musulmans seraient encore plus<br />
proches qu'ils ne le sont aujourd'hui. Le<br />
grand rabbin a insisté sur la fraternité<br />
entre le judaïsme et l'islam. Il a<br />
finalement rappelé que Roch Hachana<br />
commémore la création du premier<br />
homme, car chacun peut re<strong>de</strong>venir un<br />
homme neuf, qu'il ne peut se reposer sur<br />
ses mérites anciens et qu'il ne doit jamais<br />
oublier qu'à Roch Hachana on remet tout<br />
à zéro. Etre juif, c'est être un peu plus<br />
responsable que les autres hommes à<br />
l'égard <strong>de</strong>s autres.<br />
Brice Hortefeux a remercié le<br />
<strong>Consistoire</strong> pour cet accueil et a rappelé<br />
qu'au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette cérémonie <strong>de</strong> vœux,<br />
les relations mutuelles sont basées sur<br />
un travail et <strong>de</strong>s relations au quotidien<br />
entre les instances communautaires et<br />
les pouvoirs publics. Le ministre <strong>de</strong><br />
l'intérieur a répondu aux différents points<br />
soulevés par le Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong><br />
concernant les dossiers clé évoqués. Il a<br />
confirmé que le gouvernement traitait<br />
l'ensemble <strong>de</strong> ces questions avec la<br />
priorité et l'attention nécessaires. Le<br />
Ministre a indiqué que les actes<br />
antisémites avaient diminué en nombre<br />
cette année, même s'ils <strong>de</strong>meurent trop<br />
nombreux, et que leurs auteurs étaient<br />
plus souvent retrouvés et condamnés.<br />
Il a en outre précisé que <strong>de</strong>s mesures<br />
fortes seraient prises avec le Gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
Sceaux contre le boycott <strong>de</strong>s produits<br />
cachers et israéliens. Brice Hortefeux<br />
a conclu en souhaitant que cette année<br />
aboutissent les négociations <strong>de</strong> paix au<br />
Proche-Orient avant <strong>de</strong> souhaiter un<br />
vibrant Chana Tova à toute la<br />
communauté juive.
LA VIE DU CONSISTOIRE<br />
Le <strong>Consistoire</strong> reçoit<br />
le Préfet <strong>de</strong> police<br />
Comme chaque année à l'approche <strong>de</strong>s fêtes<br />
<strong>de</strong> Tichri, Joël Mergui, Prési<strong>de</strong>nt du<br />
<strong>Consistoire</strong> et les membres du Conseil<br />
d'Administration, ont reçu le 1er septembre<br />
Michel Gaudin, Préfet <strong>de</strong> police, accompagné<br />
<strong>de</strong> son équipe pour présenter à l'assemblée<br />
<strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s communautés juives d'Ile <strong>de</strong> France les<br />
dispositifs et les consignes <strong>de</strong> sécurité pour protéger les<br />
synagogues et les fidèles durant les fêtes.<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt Joël Mergui a rappelé les relations étroites,<br />
amicales et constructives qui se sont nouées au fil <strong>de</strong>s ans<br />
avec le Préfet <strong>de</strong> police et a souligné combien le Préfet et ses<br />
services étaient à l'écoute <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong> notre<br />
Communauté.<br />
En ces veilles <strong>de</strong> fêtes, les Prési<strong>de</strong>nts et Responsables <strong>de</strong><br />
Communautés sont sensibles et soucieux <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s<br />
fidèles qui seront plus nombreux qu'en tant ordinaire ainsi<br />
que <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> culte.<br />
Monsieur le Préfet a confirmé que la longue habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
travail en commun a permis <strong>de</strong>s avancées certaines. Des<br />
dispositifs désormais rodés ont été mis en place.<br />
Il a résumé le climat général et a précisé que lui-même et<br />
ses services ne sont pas particulièrement inquiets bien que<br />
les fêtes coïnci<strong>de</strong>nt cette année avec l'anniversaire <strong>de</strong>s<br />
évènements <strong>de</strong> Sabra et Chatila. Les récents attentats perpétrés<br />
par Al Quaida ont conduit à une légère élévation du niveau<br />
<strong>de</strong> vigilance dans le cadre du plan Vigipirate.<br />
Au cours <strong>de</strong> l'année passée et compte tenu du contexte<br />
international, les inci<strong>de</strong>nts antisémites ont subi un pic très<br />
fort en janvier 2010 et un peu moins fort juin 2010 après<br />
l'opération <strong>de</strong> la flottille <strong>de</strong> Gaza.<br />
Les actes antisémites, désormais recensés <strong>de</strong> manière plus<br />
exhaustive et plus fine, ne montrent pas d'accroissement<br />
significatif. Les mesures prises cette année pour <strong>Paris</strong><br />
intramuros concernent 131 lieux <strong>de</strong> culte (122 en 2009).<br />
Les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> communautés ont pu apprécier la rigueur<br />
et l'ampleur <strong>de</strong>s mesures mises en place par les services du<br />
Préfet <strong>de</strong> Police et poser <strong>de</strong>s questions spécifiques à la<br />
configuration <strong>de</strong> leurs synagogues.<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt Mergui et le grand rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> David<br />
Messas, après avoir rappelé que malheureusement<br />
l'antisémitisme se banalise et que désormais, en plus du<br />
boycott <strong>de</strong>s produits israéliens, on assiste ponctuellement à<br />
<strong>de</strong>s boycotts <strong>de</strong> produits cachers dans les rayons <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />
surfaces, rappellent que les contacts avec la Préfecture <strong>de</strong><br />
Police ne se limitent pas aux seules questions <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong>s<br />
synagogues et <strong>de</strong>s fidèles. La question <strong>de</strong>s inhumations à<br />
réaliser dans <strong>de</strong>s délais très courts, le maintien <strong>de</strong> carrés juifs<br />
dans les cimetières, les moyens <strong>de</strong> sécurité contre l'incendie,<br />
l'adaptabilité <strong>de</strong> nos lieux <strong>de</strong> culte, sont autant <strong>de</strong> sujets à<br />
propos <strong>de</strong>squels nous sommes en relation étroite avec les<br />
services <strong>de</strong> Monsieur le Préfet <strong>de</strong> Police.<br />
Le Grand Rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> David Messas, a présenté ses<br />
vœux <strong>de</strong> Chana Tova au Préfet et à son équipe, en insistant<br />
sur la dimension "oumetouka" (et douce) compte tenu <strong>de</strong> la<br />
dure réalité à laquelle ils sont confrontés au quotidien.<br />
La réunion du Conseil <strong>de</strong>s Prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> communautés s'est<br />
poursuivie après le départ du Préfet et <strong>de</strong> son équipe, avec<br />
une présentation du travail du SPCJ par son Directeur, et les<br />
conseils pratiques pour réagir en cas <strong>de</strong> problème.<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt Mergui a évoqué avec les Prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />
communautés les autres points <strong>de</strong> l'ordre jour, notamment la<br />
préparation <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Tichri et la rentrée du Talmud Torah.<br />
A cet égard, M. Meïr Moaty, directeur <strong>de</strong>s Services<br />
Educatifs, a évoqué <strong>de</strong>vant l'assemblée <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s<br />
idées pour rendre l'accueil <strong>de</strong>s parents, le jour <strong>de</strong>s inscriptions,<br />
plus convivial et la réédition <strong>de</strong>s manuels pédagogiques. Il a<br />
en outre rappelé que le nouveau matériel pédagogique a<br />
montré son efficacité, que le contrôle <strong>de</strong>s connaissances <strong>de</strong>s<br />
élèves a connu un grand succès auprès <strong>de</strong>s familles et <strong>de</strong>s<br />
enseignants et constitue une stimulation évi<strong>de</strong>nte, et qu'une<br />
réforme touchant à la délivrance du diplôme <strong>de</strong> Bar Mitzva<br />
est en cours.<br />
Le grand rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, le Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong> et le Préfet <strong>de</strong> police<br />
En conclusion, le Prési<strong>de</strong>nt Joël Mergui a insisté sur la<br />
préparation <strong>de</strong>s "Assises <strong>de</strong>s Communautés Juives", au cours<br />
<strong>de</strong>squelles les enjeux majeurs et stratégiques pour les dix<br />
prochaines années seront étudiés et analysés. Des rencontres<br />
associant l'ensemble <strong>de</strong>s administrateurs <strong>de</strong>s synagogues et<br />
toutes personnes compétentes <strong>de</strong> la Communauté seront<br />
organisées à l'effet d'établir un état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s<br />
préoccupations majeures <strong>de</strong> nos coreligionnaires. Cette<br />
initiative essentielle pour dresser un état <strong>de</strong>s lieux et préparer<br />
le futur <strong>de</strong> la Communauté implique que nos Prési<strong>de</strong>nts<br />
répon<strong>de</strong>nt rapi<strong>de</strong>ment au questionnaire sur les différentes<br />
thématiques envisagées.<br />
Les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> communautés ont pu également, en fin<br />
<strong>de</strong> soirée, rencontrer l'ensemble <strong>de</strong>s Directeurs et Chefs <strong>de</strong><br />
Service du <strong>Consistoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, échanger et régler les <strong>de</strong>rniers<br />
détails avant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Tichri.<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 29
LA VIE DU CONSISTOIRE<br />
Cérémonie à la mémoire <strong>de</strong>s déportés à<br />
la synagogue <strong>de</strong> la Victoire<br />
Le dimanche 5 septembre, le <strong>Consistoire</strong> a célébré<br />
comme chaque année la cérémonie à la mémoire<br />
<strong>de</strong>s déportés qui s’est une fois <strong>de</strong> plus déroulée<br />
dans une synagogue <strong>de</strong> la Victoire comble, en<br />
présence <strong>de</strong> nombreuses personnalités civiles,<br />
religieuses et militaires. On notera notamment la<br />
présence <strong>de</strong> Madame Simone Veil, <strong>de</strong> Daniel Schek,<br />
Ambassa<strong>de</strong>ur d'Israël en France, du Père Patrick Desbois, <strong>de</strong><br />
Mohamed Moussaoui, Prési<strong>de</strong>nt du CFCM, <strong>de</strong> Nicole Guedj,<br />
Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Fondation France-Israël, et <strong>de</strong> nombreux élus<br />
dont Jacques Bravo, Maire du 9ème arrondissement.<br />
Devant la nombreuse<br />
assistance présente, et<br />
notamment <strong>de</strong> très<br />
nombreux jeunes, le<br />
Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Commission<br />
Shoah et Prési<strong>de</strong>nt<br />
d’Honneur <strong>de</strong> l’ACIP Moïse<br />
Cohen a rappelé avec<br />
émotion le cauchemar <strong>de</strong> la<br />
déportation, <strong>de</strong> l’internement,<br />
et <strong>de</strong>s souffrances<br />
<strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> femmes,<br />
d’hommes et d’enfants, à<br />
travers notamment l’évocation <strong>de</strong> témoignages poignants <strong>de</strong><br />
rescapés.<br />
Après l’allumage par <strong>de</strong>s déportés et leurs familles <strong>de</strong>s six<br />
bougies à la mémoire <strong>de</strong>s six millions <strong>de</strong> martyrs juifs, le<br />
Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong> Joël Mergui évoqué l’horreur <strong>de</strong>s rafles<br />
“qui ne sauraient subir aucune comparaison”, et rendu un<br />
vibrant hommage aux résistants et aux justes “qui ont osé se<br />
Inauguration <strong>de</strong> la place<br />
Edmond J. Safra à Rennes<br />
Le Grand Rabbin <strong>de</strong> France,<br />
Gilles Bernheim, et le<br />
Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong><br />
Central, Joël Mergui, se<br />
sont déplacés lundi 30 août<br />
à Rennes. Après un<br />
entretien avec le Maire <strong>de</strong> Rennes,<br />
Daniel Delaveau. Ils ont pris part, en<br />
présence du Préfet Michel Cadot et du<br />
Maire, à l'inauguration <strong>de</strong> la Place<br />
Edmond J. Safra, grand philantrope,<br />
grâce à qui notamment le Centre<br />
Communautaire <strong>de</strong> Rennes a pu voir le<br />
jour. Etaient également présents<br />
M. Bonnand, représentant Madame Lili<br />
Safra, Luc Pincaud, Prési<strong>de</strong>nt du<br />
<strong>Consistoire</strong> Régional, Maurice Azéroual,<br />
Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Communauté, Bernard<br />
Lobel, ancien Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />
30 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
Communauté, Eric Granet,<br />
responsable religieux <strong>de</strong> la<br />
Communauté. Dans toutes leurs<br />
interventions, le Grand Rabbin<br />
<strong>de</strong> France, le Prési<strong>de</strong>nt du<br />
<strong>Consistoire</strong>, ainsi que l'ensemble<br />
<strong>de</strong>s personnalités, ont rendu un<br />
hommage vibrant à l'oeuvre<br />
philantropique <strong>de</strong> Edmond<br />
J. Safra.<br />
Plus d'une centaine <strong>de</strong><br />
personnes ainsi que <strong>de</strong><br />
nombreux officiels étaient<br />
présents. Située dans le quartier <strong>de</strong>s<br />
Gayeulles, dans un cadre verdoyant car<br />
à l'orée du parc, la place entoure le<br />
Centre Communau-taire.<br />
"Il est important <strong>de</strong> soutenir <strong>de</strong>s<br />
initiatives comme celle-ci, dans une<br />
lever et dire non” à la volonté d’extermination <strong>de</strong>s juifs. Il a<br />
<strong>de</strong>mandé qui seraient aujourd’hui ces justes pour s’opposer à<br />
la volonté <strong>de</strong> certains, “à Téhéran ou ailleurs”, d’extermination<br />
<strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong>s juifs, Israël.<br />
Le Grand Rabbin <strong>de</strong> France Gilles Bernheim a rappelé quant<br />
à lui l'horreur <strong>de</strong> la machine exterminatrice nazie, basée d’une<br />
part sur un antisémitisme absolu et sytématique, et d’autre part<br />
sur une dimension inhumaine, méticuleuse et administrative<br />
dans le processus <strong>de</strong> décisions éclatées et <strong>de</strong> responsabilités<br />
partagées. C’est à travers cette double empreinte que le<br />
processus d’extermination <strong>de</strong>s juifs a pu s’engager dans la folie<br />
inhumaine que l’on sait.<br />
A la suite <strong>de</strong> chants et <strong>de</strong> prières entonnés avec émotion par<br />
les Hazanim et les enfants, le Grand Rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> David<br />
Messas a rappelé la nécessité <strong>de</strong> rester vigilant et <strong>de</strong> continuer<br />
à témoigner <strong>de</strong>vant la résurgence <strong>de</strong> l’antisémitisme et du<br />
négationnisme. Il a par ailleurs remercié les plus hautes autorités<br />
<strong>de</strong> l’Etat pour faire preuve d’une telle vigilance.<br />
La cérémonie a pris fin avec “le El Malé Rahamim”, prière pour<br />
les disparus <strong>de</strong> la Shoah, le Kaddich récité par le rabbin Olivier<br />
Kaufman <strong>de</strong> la synagogue <strong>de</strong> la place <strong>de</strong>s Vosges et les prières<br />
pour la République et pour Israël récitées par le rabbin<br />
Moshé Sebbag <strong>de</strong> la synagogue <strong>de</strong> la Victoire.<br />
pério<strong>de</strong> où on sent un regain<br />
d'antisémitisme "explique le Prési<strong>de</strong>nt<br />
du <strong>Consistoire</strong> Central. "Quand les<br />
rapports se passent bien, il faut le<br />
souligner ".<br />
Le Maire <strong>de</strong> Rennes, Daniel Delaveau,
LA VIE DU CONSISTOIRE<br />
en a profité pour prononcer son "refus <strong>de</strong><br />
stigmatisation" et son soutien à "la liberté<br />
du culte au sein <strong>de</strong> la laïcité".<br />
Gilles Bernheim a pour sa part<br />
remercié chaleureusement la municipalité<br />
"sans qui rien n'aurait été<br />
possible". Car en effet, c'est une décision<br />
du Conseil Municipal qui a entériné la<br />
nomination <strong>de</strong> cette place en hommage<br />
à Edmond J. Safra. Pour Joël Mergui,<br />
"c'est une reconnaissance pour un<br />
En tant que Prési<strong>de</strong>nt, pouvez-vous nous<br />
présenter en quelques mots la Communauté <strong>de</strong><br />
Rennes ?<br />
Maurice Azéroual : La Communauté<br />
Juive <strong>de</strong> Rennes, que je prési<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis<br />
2009, est une communauté relativement<br />
jeune. Notre communauté, environ 150<br />
à 200 familles, comprend toutes sortes<br />
<strong>de</strong> catégories socioprofessionnelles :<br />
professions libérales, cadres, fonctionnaires,<br />
mais aussi employés, ouvriers, sans<br />
oublier les étudiants et les retraités. Elle<br />
se veut dynamique, active et tournée vers<br />
l'avenir.<br />
I.J : Quelles sont les gran<strong>de</strong>s dates et les<br />
grands événements qui ont marqué votre<br />
Communauté ?<br />
M.A : Notre communauté n'a été<br />
réellement structurée qu'à partir <strong>de</strong> 1963,<br />
date à laquelle elle se dota <strong>de</strong> statuts<br />
officiels d'association culturelle et cultuelle.<br />
Plusieurs locaux exigus lui furent<br />
successivement attribués par la<br />
Municipalité <strong>de</strong> Rennes pendant une<br />
quinzaine d'années. Cependant le véritable<br />
tournant, eu lieu en 2002. Les efforts<br />
conjugués du Maire <strong>de</strong> l'époque, M.<br />
Edmond Hervé et du Conseil Municipal,<br />
<strong>de</strong> la Fondation Safra, du Grand Rabbin<br />
Joseph Sitruk, <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la<br />
Communauté et du bureau <strong>de</strong> l'Association<br />
présidée par M. Bernard Lobel, ont conduit<br />
à l'édification d'un véritable centre cultuel<br />
et culturel - le centre Edmond J.Safra - et<br />
à son inauguration le 21 janvier 2002.<br />
I.J : Le 30 août <strong>de</strong>rnier a été inaugurée la place<br />
Edmond J Safra. Le Centre Culturel <strong>de</strong> Rennes<br />
porte déjà le nom <strong>de</strong> ce financier <strong>de</strong> renom<br />
international et grand donateur. A cette occasion,<br />
Le Grand Rabbin <strong>de</strong> France, Gilles Bernheim ainsi<br />
que Joël Mergui, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s <strong>Consistoire</strong><br />
Central et <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, sont venus rencontrer la<br />
Communauté <strong>de</strong> Rennes. Quel à été le<br />
déroulement <strong>de</strong> cette journée ?<br />
homme qui a marqué par son mécénat<br />
le judaïsme contemporain". Grand<br />
financier et riche homme d'affaires<br />
d'origine libanaise a notamment soutenu<br />
<strong>de</strong>s communautés isolées, comme celle<br />
<strong>de</strong> Rennes.<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ACI <strong>de</strong> Rennes, décrit<br />
sa communauté comme "dynamique" qui<br />
se veut "ancrée dans la vie <strong>de</strong> la cité et<br />
ouverte aux autres".<br />
L'inauguration fut suivie d'une<br />
Rencontre avec la communauté<br />
juive <strong>de</strong> Rennes<br />
Maurice Azéroual,<br />
Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Communauté <strong>de</strong> Rennes<br />
M.A : Jusqu'à cette date importante pour<br />
notre communauté, le 30 aout 2010, qui a<br />
vu la place ou est située notre centre<br />
communautaire, prendre le nom du grand<br />
philanthrope et mécène juif que fut<br />
Edmond J. Safra. C'est dans le cadre<br />
verdoyant du parc ou se situe notre centre<br />
communautaire et en présence <strong>de</strong> la foule<br />
nombreuse <strong>de</strong> nos membres et <strong>de</strong>s invités<br />
que la place Edmond J.Safra a été<br />
inaugurée par le maire <strong>de</strong> Rennes, Daniel<br />
Delaveau, entouré <strong>de</strong> Michel Cadot, préfet<br />
<strong>de</strong> région, du grand rabbin <strong>de</strong> France,<br />
Gilles Bernheim, <strong>de</strong> Joël Mergui, prési<strong>de</strong>nt<br />
du <strong>Consistoire</strong> Central et <strong>de</strong>s représentants<br />
<strong>de</strong> la fondation Safra. Après les discours -<br />
<strong>de</strong> haute tenue - <strong>de</strong>s différentes<br />
personnalités, eu lieu le dévoilement <strong>de</strong> la<br />
plaque, et pour terminer, l'assemblée se<br />
retrouva autour d'un buffet dinatoire. Vers<br />
16 heures, la cérémonie officielle prit fin<br />
après que nous ayons eu l'honneur et la<br />
joie <strong>de</strong> partager l'office <strong>de</strong> Min'ha avec Joël<br />
Mergui et le grand Rabbin, lequel au<br />
terme <strong>de</strong> la prière nous prodigua une leçon<br />
<strong>de</strong> Thora d'une gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, comme<br />
à son habitu<strong>de</strong>. Ce fut un moment<br />
d'émotion intense.<br />
rencontre avec les membres <strong>de</strong> la<br />
communauté autour d'un buffet dans les<br />
locaux du Centre Communautaire.<br />
Après l'office <strong>de</strong> min'ha, le Grand Rabbin<br />
<strong>de</strong> France a conclu cette visite par un<br />
cours <strong>de</strong> Torah et le Prési<strong>de</strong>nt du<br />
<strong>Consistoire</strong> a évoqué avec la<br />
communauté l'actualité consistoriale et<br />
notamment le lancement <strong>de</strong>s<br />
Assises <strong>de</strong>s Communautés Juives <strong>de</strong><br />
France.<br />
I.J : En cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Tichri, quels<br />
sont vos souhaits et vos projets pour la<br />
Communauté <strong>de</strong> Rennes ?<br />
M.A : Aujourd'hui, synagogue, mikvé et<br />
services religieux divers, Talmud Thora,<br />
centre culturel aux nombreuses activités,<br />
bibliothèque ouverte à tout public, centre<br />
<strong>de</strong> conférence et <strong>de</strong> célébrations<br />
historiques et festives accueillent toutes<br />
les personnes et familles qui souhaitent<br />
s'informer, pratiquer dans le respect <strong>de</strong>s<br />
règles consistoriales, le judaïsme ou, tout<br />
simplement, avoir <strong>de</strong>s liens<br />
communautaires. Précisément, notre<br />
volonté est <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r et développer<br />
notre centre communautaire en lui<br />
donnant les moyens <strong>de</strong> rayonner non<br />
seulement en Bretagne, mais aussi au<br />
niveau national, par <strong>de</strong>s actions fortes ,tant<br />
au niveau intracommunautaire que vis a<br />
vis <strong>de</strong> l'extérieur ,et ce en agissant aussi<br />
bien sur le plan culturel que religieux. Je<br />
termine en ajoutant une chose<br />
essentielle,à l'intention <strong>de</strong> ceux et celles<br />
parmi nos coreligionnaires qui,ne<br />
connaissant pas la région, voudraient s'y<br />
installer, ou bien y envoyer étudier leurs<br />
enfants (Rennes est une ville universitaire<br />
importante avec plus <strong>de</strong><br />
35000 étudiants : lettres, mé<strong>de</strong>cine, droit<br />
et hautes technologie…) :ils y trouveront<br />
toute l'ai<strong>de</strong> nécessaire, notamment auprès<br />
<strong>de</strong> notre communauté pour s'intégrer au<br />
sein <strong>de</strong> celle-ci et plus largement dans une<br />
ville dynamique au niveau économique et<br />
culturel et avec une qualité <strong>de</strong> vie<br />
excellente. Pour finir, Je voudrais présenter<br />
à la veille <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> Tichri et au nom <strong>de</strong><br />
la communauté juive <strong>de</strong> Rennes , nos<br />
vœux <strong>de</strong> bonne et heureuse année,<br />
remplie <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong> bonheur à tout nos<br />
coreligionnaires et en priant pour que la<br />
paix règne dans le mon<strong>de</strong>.<br />
KtivahVé'hatimah Tova.<br />
Propos recueillis<br />
par Jessica Toledano<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 31
CHANA TOVA<br />
Le Grand Rabbin <strong>de</strong> France et le<br />
Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong> Central<br />
<strong>de</strong> France<br />
adressent à toute la communauté<br />
juive leurs meilleurs voeux<br />
<strong>de</strong> Chana Tova à l'occasion<br />
<strong>de</strong> la nouvelle année 5771.<br />
Qu'elle soit placée sous le signe<br />
<strong>de</strong> la paix pour Israël et<br />
le peuple juif et que chacun<br />
soit inscrit dans le livre <strong>de</strong> la vie.<br />
19, rue Saint-Georges<br />
75009 PARIS<br />
ALAIN KAMINSKI<br />
Prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong>s Amis israélites<br />
<strong>de</strong> France<br />
Secrétaire général<br />
<strong>de</strong> la Fédération<br />
A.I.F. A.I.F..<br />
<strong>de</strong>s sociétés juives <strong>de</strong> France<br />
Souhaite au nom <strong>de</strong> tous les<br />
sociétaires ses meilleurs vœux <strong>de</strong><br />
Roch Hachana 5771.<br />
70, rue <strong>de</strong> Turbigo - 75003 PARIS<br />
Le Grand Rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>,<br />
le Prési<strong>de</strong>nt et<br />
les Administrateurs du<br />
<strong>Consistoire</strong> Israélite <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />
Ile <strong>de</strong> France<br />
adressent à la Communauté juive<br />
<strong>de</strong> <strong>Paris</strong> et sa région ainsi qu’à<br />
l’Etat d’Israël leurs vœux les plus<br />
chaleureux <strong>de</strong> Chana Tova<br />
que 5771 soit une année<br />
<strong>de</strong> paix et <strong>de</strong> sérénité<br />
“Léchana Tova Tikatévou Vétihatémou”<br />
17, rue Saint-Georges - 75009 PARIS<br />
Tél. 01 40 82 26 26<br />
www.consistoire.org<br />
Monsieur le Grand Rabbin <strong>de</strong><br />
France Gilles Bernheim et Madame<br />
adressent à l'ensemble <strong>de</strong> la Communauté Juive<br />
<strong>de</strong> France tous leurs vœux<br />
<strong>de</strong> Chana Tova Oumétouka<br />
Que cette année 5771 apporte la Paix pour le<br />
peuple d'Israël.<br />
Que le Tout Puissant bénisse et protège l'ensemble<br />
<strong>de</strong> la Communauté Juive <strong>de</strong> France<br />
Le Presi<strong>de</strong>nt,<br />
le Conseil d’Administration,<br />
la Direction, les Professeurs,<br />
les Educateurs, le Personnel<br />
et tous les Enfants <strong>de</strong> LAVERSINE<br />
présentent leurs vœux <strong>de</strong><br />
Chana Tova<br />
à tous les anciens élèves ainsi qu’à la<br />
communauté avec le désir fervent que<br />
l’année 5771 soit l’année <strong>de</strong> paix<br />
pour Israël et le mon<strong>de</strong> entier.<br />
Tél. : 03 44 25 03 29
Le Grand Rabbin <strong>de</strong> France, Gilles BERNHEIM,<br />
le Grand Rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, David MESSAS,<br />
le Rabbin Moshe SEBBAG, le Prési<strong>de</strong>nt Jacques CANET<br />
et les membres <strong>de</strong> la commission administrative <strong>de</strong> la<br />
Gran<strong>de</strong> synagogue <strong>de</strong> la Victoire<br />
adressent à toutes les familles <strong>de</strong> la communauté leurs meilleurs vœux<br />
<strong>de</strong> Chana Tova à l'occasion <strong>de</strong> la nouvelle année 5771.<br />
LA FONDATION<br />
CASIP-COJASOR<br />
adresse à toute la communauté<br />
ses meilleurs vœux <strong>de</strong> bonne<br />
et heureuse année 5771<br />
en particulier aux plus démunis.<br />
8, rue <strong>de</strong> Pali-Kao<br />
75020 PARIS<br />
Le Centre Israélite <strong>de</strong> Montmartre<br />
et les 150 enfants accueillis à :<br />
la Crèche Israélite<br />
la Crèche Marcel Bleustein-Blanchet<br />
au Jardin Maternel<br />
Les 75 personnes (25 à 30 familles) bénéficiant<br />
<strong>de</strong> l’hospitalité du Centre d’hébergement et réinsertion sociale.<br />
Les 450 à 500 usagers qui prennent leurs repas chaque jour<br />
dans sa cantine sociale cachère<br />
Forment <strong>de</strong>s voeux pour la paix au Moyen-Orient<br />
et dans le mon<strong>de</strong> entier<br />
16, rue Lamarck 75018 PARIS<br />
L’œuvre <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Enfants Juifs<br />
présente ses meilleurs vœux pour<br />
l’année 5771 à la communauté juive<br />
<strong>de</strong> France, à Israël et au peuple juif<br />
dans le mon<strong>de</strong>.<br />
10, rue Théodule Ribot - 75017 PARIS<br />
L’Association visites aux mala<strong>de</strong>s<br />
“BIKOUR HOLIM”<br />
(Fondée en 1956)<br />
adresse à tous ses adhérents et amis,<br />
ainsi qu’à tous les membres<br />
<strong>de</strong> la communauté ses meilleurs vœux<br />
pour une bonne année.<br />
Ai<strong>de</strong>z-nous afin qu’elle soit une année<br />
heureuse pour les plus démunis<br />
<strong>de</strong> notre communauté.<br />
17, rue d’Enghien - 75010 PARIS<br />
Tél. : 01 47 70 28 21<br />
infos@lavictoire.org - Tél. :01 45 26 95 36<br />
Joëlle LEZMI, Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> WIZO-France<br />
Les Membres du Conseil d'Administration<br />
La Direction, le personnel, toute l'équipe <strong>de</strong> WIZO-France<br />
Vous souhaitent " chana tova tikatevou ! "<br />
Que vous soyez inscrits dans le livre <strong>de</strong> la vie…<br />
Que cette année 5771 voit se réaliser nos communs espoirs <strong>de</strong> PAIX.<br />
A vous donateurs, adhérents, sympathisants, à tous ceux qui<br />
partagent cet idéal et cette espérance, nous présentons<br />
nos meilleurs vœux pour une année douce et sereine.<br />
WIZO - 10 rue Saint-Augustin - 75002 <strong>Paris</strong><br />
Tél. 01 48 01 97 70 - Fax : 01 48 01 97 77<br />
E-mail : wizofrance@wizo-france.fr<br />
Site internet : www.wizo.asso.fr<br />
CHANA TOVA<br />
BONNE ANNÉE<br />
KEREN KAYEMETH LEISRAEL<br />
11, Rue du Quatre Septembre – 75002 PARIS<br />
Tél. : 01.42.86.88.88. – Fax : 01.42.60.18.13<br />
Site : www.kkl.fr<br />
E.mail : info@kkl.fr<br />
le K.K.L. <strong>de</strong> France<br />
souhaite à toute la Communauté Juive<br />
CHANA TOVA !<br />
Le K.K.L. soutient par son action<br />
la construction d’Eretz Israël<br />
Le K.K.L. développe la terre, plante <strong>de</strong>s<br />
arbres et aménage les réservoirs d’eau.<br />
Le K.K.L., la force tranquille du peuple Juif.<br />
AVEC NOUS POUR <strong>ISRAËL</strong> !<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt<br />
et le Comité Directeur<br />
<strong>de</strong> la FÉDÉRATION FRANCAISE<br />
SPORTIVE ET CULTURELLE<br />
MACCABI<br />
adressent à l’ensemble<br />
<strong>de</strong> la Communauté et au<br />
Mouvement Sportif Juif Français<br />
leurs Meilleurs Vœux pour 5771.<br />
149 boulevard Voltaire - 75011 PARIS<br />
Tél. : 01 43 67 07 62<br />
Les établissements Marco<br />
représentés par M. MIMOUN,<br />
spécialistes blindages, volets roulants<br />
et ri<strong>de</strong>aux métalliques,<br />
ont le plaisir et le bonheur <strong>de</strong> vous souhaiter<br />
à vous-même, à tous les membres et à tous<br />
ceux que vous aimez une année 5771<br />
extraordinaire mieux que l'année <strong>de</strong>rnière et<br />
moins bonne que l'année prochaine<br />
Avec mashiah tsidkenou<br />
5771<br />
L’Emprunt <strong>de</strong> l’Etat d’Israël<br />
(Bonds d’Israël)<br />
« L’Economie au Service <strong>de</strong> la Paix »<br />
vous présente ses meilleurs vœux<br />
pour l’année 5771.<br />
A.C.E.F.I.<br />
Association <strong>de</strong> Coopération Economique France Israël<br />
43, rue Le Peletier - 75009 PARIS<br />
Tél. : 01 42 85 85 50<br />
Fax : 01 42 80 48 39
CHANA TOVA<br />
Le Crif<br />
présente à la communauté juive<br />
<strong>de</strong> France et à Israël ses vœux<br />
chaleureux <strong>de</strong> Chana Tova.<br />
Espace Rachi – 39 rue Broca - 75005 PARIS<br />
Tél. : 01 42 17 11 11 - Fax : 01 42 17 11 50<br />
email : infocrif @crif.org<br />
www.crif.org<br />
L'Ai<strong>de</strong> aux aveugles<br />
Israéliens<br />
Association française agréée auprès<br />
du Ministère <strong>de</strong>s Affaires sociales d'Israël<br />
adresse à tous ses amis,<br />
membres donateurs, légataires,<br />
ses vœux les plus sincères.<br />
3, rue <strong>de</strong> la Cigogne - 68000 COLMAR<br />
Fédération<br />
<strong>de</strong>s Sociétés<br />
Juives <strong>de</strong> France<br />
70, rue Turbigo - 75003 PARIS<br />
Tél. 01 44 61 29 15<br />
Son Prési<strong>de</strong>nt<br />
Maurice Skornik<br />
Le conseil d’administration<br />
et toute son équipe<br />
adressent à toute<br />
la communauté<br />
<strong>de</strong> France<br />
leurs meilleurs vœux<br />
pour la nouvelle<br />
année 5771.<br />
Le Prix Nobel <strong>de</strong> Chimie 2009 a été décerné au Professeur<br />
Ada Yonath <strong>de</strong> l'Institut Weizmann <strong>de</strong>s Sciences. L'Institut<br />
est un centre multidiciplinaire, un jardin <strong>de</strong>s sciences à la<br />
pointe <strong>de</strong> la recherche scientifique dans le mon<strong>de</strong>.<br />
“L'Institut est la réalisation d'une vision et la réalisation<br />
d'un rêve. Il est capable <strong>de</strong> jouer un rôle essentiel lorsque<br />
la Paix viendra pour le bien-être <strong>de</strong> l'Humanité - Chaïm<br />
Weizmann”<br />
A tous nos amis Chana Tova.<br />
INSTITUT WEIZMANN<br />
DES SCIENCES<br />
17, rue Mesnil - 75116 PARIS<br />
Tél. : 01.47.04.33.43 - Fax : 01.47.55.10.84<br />
e-mail : roberto@weizmann-france-europe.org<br />
www.weizmann-france-europe.org<br />
LE COMITE FRANÇAIS POUR<br />
YAD-VASHEM<br />
présente ses meilleurs voeux <strong>de</strong> bonne<br />
et heureuse année à ses ahérents et à<br />
toute la communauté. Et vous rappelle<br />
l'importance <strong>de</strong> remplir la feuille <strong>de</strong><br />
témoignage (DAF-ED) gratuitement<br />
mise à votre disposition.<br />
33, Rue Navier, 75017 PARIS<br />
Tél. : 01 47 20 99 57<br />
O D A S E J<br />
L’ŒUVRE D’ASSISTANCE SOCIALE A L’ENFANCE JUIVE<br />
est une association reconnue d’utilité publique par décret du 28 mai 1919<br />
est heureuse d’adresser à la<br />
Communauté juive <strong>de</strong> France<br />
ses meilleurs vœux à l’occasion<br />
<strong>de</strong> la nouvelle année 5771.<br />
39, rue Broca - 75005 PARIS<br />
Tél. : 01 42 17 11 92 – Fax : 01 42 17 11 73<br />
le Comité Féminin<br />
<strong>de</strong> L’ORT<br />
présente à tous ses membres et<br />
amis ses meilleurs vœux <strong>de</strong> bonheur<br />
pour l’année 5771.<br />
vmtctv vbtkt hbve hnwl<br />
10, Villa d’Eylau - 75116 PARIS<br />
Tél. : 01 45 00 49 44<br />
5771<br />
Chrétiens et Juifs <strong>de</strong><br />
l’Amitié Judéo-Chrétienne<br />
<strong>de</strong> France<br />
présentent à toute la communauté juive<br />
leurs vœux les meilleurs à l’occasion<br />
<strong>de</strong> Roch Hachana.<br />
60, rue <strong>de</strong> Rome, 75008 PARIS<br />
Tél. : 01 45 22 12 38<br />
L’Association Culturelle<br />
<strong>de</strong>s Sourds Juifs <strong>de</strong> France<br />
présente à la communauté juive <strong>de</strong> France,<br />
à tous ses membres et à tous ses amis,<br />
ses vœux <strong>de</strong> Chana Tova.<br />
73, rue Curial - 75019 PARIS<br />
entrée : bât. Tour D<br />
Email : maria45@free.fr<br />
Fax : 01 42 09 25 93<br />
Jean Paul KLING,<br />
Prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> la Communauté Israélite<br />
<strong>de</strong> STRASBOURG<br />
et les Membres <strong>de</strong> la<br />
Commission Administrative<br />
adressent à tous les membres <strong>de</strong> la<br />
Communauté leurs vœux <strong>de</strong> santé, <strong>de</strong><br />
bonheur et <strong>de</strong> paix pour l'année 5771.<br />
C.I.S. 1a, rue René Hirschler<br />
B.P. 30183 - 67005 Strasbourg Ce<strong>de</strong>x<br />
Tél. : 03 88 14 46 50<br />
A l’occasion <strong>de</strong> son 80 ème anniversaire<br />
Le MDA Fracne<br />
adresse ses meilleurs voeux <strong>de</strong> bonheur, <strong>de</strong><br />
prospérité et <strong>de</strong> santé à toute la communauté juive<br />
à l'occasion <strong>de</strong> Roch Hachana 5771.<br />
Merci <strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r à sauver <strong>de</strong>s vies en Israël<br />
MDA France, 40 rue <strong>de</strong> Liège - 75008 <strong>Paris</strong> - 01 43 87 49 02<br />
mda-france@wanadoo.fr - www.mda-france.org<br />
Israël, un seul numéro sauve <strong>de</strong>s vies : le 101<br />
Le Rabbin et le Conseil d'Administration<br />
du <strong>Consistoire</strong> Israélite <strong>de</strong><br />
VILLEURBANNE<br />
Que la paix règne sur Israel<br />
et dans le mon<strong>de</strong>.<br />
Chana tova.<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt : Norbert SPORTES<br />
ASI – ABSI – KEREN’OR<br />
Gil et Karen TAÏEB ainsi que toute leur<br />
équipe remercient les généreux<br />
donateurs qui soutiennent leurs actions<br />
en faveur d’Israël et tout particulièrement<br />
<strong>de</strong> TSAHAL et leur présentent leurs<br />
meilleurs vœux à l’occasion <strong>de</strong>s fêtes<br />
<strong>de</strong> ROCH HACHANA 5771.<br />
236, Boulevard Voltaire<br />
75011 <strong>Paris</strong><br />
Tél. : 01 45 63 55 30<br />
L’Association Israélite d’Oranie en France<br />
“ Synagogue Elie DRAY ”<br />
le Prési<strong>de</strong>nt Joseph Georges BENAZERA<br />
le Rabbin Shélomo ZINI<br />
le Conseil d’Administration<br />
adressent à l’ensemble <strong>de</strong> nos institutions,<br />
à notre Communauté et à l’État d’Israël<br />
nos vœux les plus sincères <strong>de</strong> Chana Tova 5771<br />
218-220, rue du Faubourg St-Honoré - 75008 <strong>Paris</strong><br />
Tél. : 01 45 61 20 25 - Fax : 01 45 61 14 35<br />
e-mail : contact@syna-aio.org<br />
www.aio.syna.org
A.C.I.P. TOURNELLES<br />
La Commission Administrative<br />
Le Rabbin et les Hazanim<br />
adressent leurs vœux<br />
cordiaux et chaleureux<br />
à toute la Communauté.<br />
21 bis rue <strong>de</strong>s Tournelles - 75004 <strong>Paris</strong><br />
Tél : 01.42.74.32.80 - Fax : 01.48.04.93.74<br />
Mail : sthm@wanadoo.fr<br />
Site internet : www.synatournelles.org<br />
La Coopération Féminine<br />
vous souhaite une excellente année 5771<br />
Pour vous, votre famille et vos amis<br />
Vœux <strong>de</strong> paix dans le mon<strong>de</strong> pour Israël<br />
39, rue Broca - 75005 PARIS<br />
Tél. : 01 42 17 10 90 – Fax : 01 42 17 10 89<br />
www.cooperation-feminine.fr<br />
email : contact@cooperation-feminine.fr<br />
Les Fils et Filles<br />
<strong>de</strong>s Déportés Juifs <strong>de</strong> France<br />
vous souhaitent une heureuse nouvelle<br />
année et rappellent que ce sera celle<br />
du 69 è anniversaire <strong>de</strong> la déportation<br />
<strong>de</strong>s Juifs <strong>de</strong> France en 1942.<br />
32, rue La Boétie - 75008 PARIS<br />
Tél. : 01 45 61 18 78<br />
Monsieur Eric <strong>de</strong> Rothschild, Prési<strong>de</strong>nt<br />
Les Membres du Conseil d'Administration,<br />
La Direction Générale<br />
<strong>de</strong> la Fondation <strong>de</strong> Rothschild<br />
adressent leurs vœux les plus chaleureux<br />
aux rési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> leurs établissements, à leurs<br />
familles et au personnel en ce début d'année 5771<br />
et leur souhaitent <strong>de</strong> passer les fêtes <strong>de</strong> Tichri<br />
dans la joie et le bonheur familial.<br />
76, rue <strong>de</strong> Picpus - 75012 PARIS<br />
Tél. : 01 44 68 72 98<br />
M. le rabbin Jonathan GUEZ<br />
Le prési<strong>de</strong>nt Michel DLUTO<br />
La commission administrative<br />
<strong>de</strong> la communauté israélite<br />
<strong>de</strong> la VARENNE-SAINT-HILAIRE<br />
souhaitent à tous leurs fidèles et amis leurs meilleurs<br />
vœux <strong>de</strong> bonheur, santé et prospérité pour l’année<br />
nouvelle 5771.<br />
10 bis, avenue du Château<br />
94210 LA VARENNE-SAINT-HILAIRE<br />
LE NOUVEAU CENTRE<br />
COMMUNAUTAIRE DE PARIS<br />
présente à tous ses membres<br />
et amis ses meilleurs vœux <strong>de</strong> santé<br />
et bonheur à l’occasion <strong>de</strong> la<br />
nouvelle année, et les informe <strong>de</strong><br />
la reprise <strong>de</strong> toutes les activités.<br />
119, rue Lafayette - 75010 PARIS<br />
Tél. : 01 53 20 52 52<br />
M. Zvi Ammar Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong><br />
et l’ensemble <strong>de</strong> son Conseil d’Administration<br />
Rav Reouven Ohana, Grand Rabbin <strong>de</strong> Marseille<br />
Rav Shmouel Melloul, Dayane <strong>de</strong> Marseille<br />
M. Elie Berrebi, Directeur Général<br />
et l’ensemble <strong>de</strong>s permanents<br />
Rabbiniques et Administratifs<br />
vous adressent leurs voeux les plus chaleureux <strong>de</strong><br />
Chana Tova - Année <strong>de</strong> Paix - <strong>de</strong> Santé -<br />
<strong>de</strong> Bonheur - pour tout le peuple juif.<br />
117-119, rue Breteuil - 13006 MARSEILLE<br />
Tél. : 04 91 37 49 64 - Fax : 04 91 37 83 89<br />
LA COMMUNAUTÉ JUIVE<br />
DE NIMES<br />
- L’Acing<br />
- Le Centre Communautaire<br />
- Wizo<br />
- Réseau Ezra <strong>de</strong> Nimes<br />
- BBYO<br />
- Cercle A. Cremieux<br />
- Association France-Israël<br />
- AUJF<br />
vous adressent leurs<br />
meilleurs vœux pour la nouvelle année.<br />
vmtctv vbtkt hbve hnwl<br />
40, rue Roussy, 30000 NIMES<br />
La Solidarité<br />
présente ses meilleurs vœux<br />
à ses membres et à ses amis<br />
ainsi qu'à toute la communauté<br />
pour l'année 5771.<br />
14, rue Saint-Lazare - 75009 PARIS<br />
BONNE SHANA ANNÉE TOVA<br />
ORT FRANCE<br />
EDUCATION ET FORMATION<br />
présente ses meilleurs vœux<br />
à la communauté à l’occasion<br />
<strong>de</strong> la nouvelle année.<br />
Le Rabbin, le Prési<strong>de</strong>nt<br />
et les Membres <strong>de</strong> la Commission<br />
administrative <strong>de</strong> la Communauté<br />
Chasseloup-Laubat<br />
adressent leurs meilleurs vœux à tous leurs<br />
fidèles, à tous leurs amis et aux<br />
jeunes couples qu’ils ont eu la joie <strong>de</strong><br />
marier dans leur synagogue.<br />
14, rue Chasseloup-Laubat, 75015 PARIS<br />
A l’occasion <strong>de</strong> Roch Hachana 5771,<br />
Monsieur le Rabbin, le Prési<strong>de</strong>nt et les<br />
Membres du Conseil D’Administration<br />
ont le plaisir et la joie d’offrir à tous<br />
les fidèles et leurs familles et aux<br />
sympathisants, leurs meilleurs voeux <strong>de</strong><br />
santé, <strong>de</strong> bonheur et <strong>de</strong> joie.<br />
5, impasse Copernic, 44000 NANTES<br />
Tél. : 02 40 73 48 92 - Fax : 02 40 73 96 44<br />
Le Grand Rabbin, Rav Senior<br />
Le Dayan, Rav Charbit<br />
Le Roch Kollel, Rav Zeev Paperman Chlita<br />
Le Rabbin du Beth Habad, Rav Mellul<br />
Les Rabbanins <strong>de</strong> la Communauté <strong>de</strong> Créteil<br />
Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Communauté <strong>de</strong> Créteil<br />
M. Albert Elharrar<br />
Les Membres du Conseil d’Administration<br />
Les Prési<strong>de</strong>nt(e)(s) d’Association<br />
adressent leurs voeux les plus chaleureux<br />
<strong>de</strong> bonheur, <strong>de</strong> prospérité, <strong>de</strong> réussite et<br />
<strong>de</strong> santé à tous les membres <strong>de</strong> leur<br />
communauté et souhaitent au pays et à<br />
l’Etat d’<strong>ISRAËL</strong> dont ils sont solidaires<br />
une année <strong>de</strong> paix.<br />
Centre Communautaire KYRIAT-EL<br />
Rue du 8-mai 1945 - 94000 CRÉTEIL<br />
Tél. : 01 43 77 01 70
CHANA TOVA<br />
ACIP ANTONY<br />
Monsieur le Rabbin Raphaël EDERY<br />
Et la Commission Administrative d’Antony<br />
présente à toute la communauté Juive<br />
leurs voeux les plus chaleureux <strong>de</strong><br />
CHANA TOVA<br />
Que 5771 soit une année <strong>de</strong> Paix et Sérénité<br />
Communauté d’Antony<br />
M. Jacob DAHAN, Prési<strong>de</strong>nt,<br />
Le Rabbin et les membres <strong>de</strong><br />
la commission administrative<br />
implorent Le Tout Puissant d’accor<strong>de</strong>r<br />
au peuple juif et au mon<strong>de</strong> entier,<br />
une paix universelle.<br />
SYNAGOGUE<br />
ACIP “YISMAH MOCHÉ”<br />
42 Rue <strong>de</strong>s Saules - 75018 <strong>Paris</strong><br />
LE RABBIN, LE PRESIDENT<br />
ET LE COMITÉ PARISIEN<br />
DES ISRAÉLITES DE L’ALGÉROIS,<br />
LA COMMISSION ADMINISTRATIVE<br />
DE LA SYNAGOGUE<br />
BERITH CHALOM<br />
sont heureux d’adresser<br />
au grand rabbin <strong>de</strong> France,<br />
au grand rabbin du <strong>Consistoire</strong> Central,<br />
au grand rabbin <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>,<br />
au prési<strong>de</strong>nt du <strong>Consistoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />
ainsi qu’à leurs nombreux fidèles<br />
leurs vœux<br />
<strong>de</strong> bonne et heureuse année 5771.<br />
18, rue Saint-Lazare, 75009 PARIS<br />
berit.chalom@orange.fr<br />
Le Rabbin Mikaël JOURNO,<br />
Gilles BOUCHARA,<br />
Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong><br />
Fontenay aux Roses,<br />
et les membres du Conseil d'Administration<br />
adressent leurs vœux <strong>de</strong> Chana Tova<br />
à toute la communauté.<br />
17, avenue Paul Langevin<br />
92260 FONTENAY-AUX-ROSES<br />
Tél. / Fax : 01 46 60 75 94<br />
Le Rabbin, le Prési<strong>de</strong>nt,<br />
le Comité, Les Membres <strong>de</strong><br />
la Synagogue BETH DAVID<br />
présentent à toute la communauté juive <strong>de</strong><br />
France ainsi qu'à l'État d'Israël leurs vœux<br />
les plus Chaleureux pour cette<br />
nouvelle année 5771.<br />
vmtctv vbtkt hbve hnwl<br />
25, Avenue du Général <strong>de</strong> Gaulle<br />
94500 CHAMPIGNY SUR MARNE<br />
5771<br />
M. René Khalifa, Prési<strong>de</strong>nt<br />
M. Abraham Dahan, Ministre-officiant,<br />
les Membres <strong>de</strong> la Commission<br />
Administrative<br />
adressent aux fidèles <strong>de</strong> la<br />
FONDATION FLEISCHMAN<br />
et à leurs familles leurs meilleurs vœux<br />
pour la nouvelle année 5771.<br />
18, rue <strong>de</strong>s Ecouffes - 75004 PARIS<br />
Tél. : 01 48 87 97 86<br />
CHANA TOVA<br />
Le Rabbin, le Prési<strong>de</strong>nt,<br />
les Membres <strong>de</strong> la Commission<br />
Administrative <strong>de</strong> la<br />
COMMUNAUTÉ DE CHELLES<br />
présentent leurs meilleurs vœux<br />
à l'occasion <strong>de</strong> cette nouvelle année 5771 à<br />
tous ses membres, ainsi qu'à la Communauté<br />
Juive <strong>de</strong> France.<br />
14, rue <strong>de</strong>s Anémones - 77500 CHELLES<br />
Tél. : 01 60 20 92 93<br />
LE GRAND RABBIN JEAN LEVY,<br />
LE RABBIN SIMON AZOULAY,<br />
M E JACQUES HUBERT GAHNASSIA,<br />
PRÉSIDENT,<br />
LA COMMISSION ADMINISTRATIVE<br />
<strong>de</strong> VAUQUELIN et TALLÉ ORA<br />
souhaitent à leurs fidèles et à toutes les<br />
communautés Chana Tova pour 5771.<br />
9, rue Vauquelin - 75005 PARIS - Tél. : 06 09 21 15 85<br />
www.synagoguevauquelin.com
Le Prési<strong>de</strong>nt Isaac Perez,<br />
le Rabbin Kotiel Berdugo,<br />
les Membres <strong>de</strong> la<br />
A.C.I.P.<br />
VERCINGETORIX<br />
Commission Administrative<br />
souhaitent à tous leurs fidèles, amis et à<br />
l'Etat d'Israël, leurs meilleurs vœux <strong>de</strong><br />
Chana Tova, <strong>de</strong> paix et <strong>de</strong> prospérité à<br />
l'occasion <strong>de</strong> cette nouvelle année 5771.<br />
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les offices <strong>de</strong> Kippour se dérouleront au gymnase<br />
14 rue Auguste Renoir - Alain Fournier - 75014 <strong>Paris</strong><br />
Métro porte <strong>de</strong> Vanves<br />
223, rue Vercingétorix - 75014 PARIS<br />
Tél. : 01 45 45 50 51<br />
CHANA TOVA<br />
5771<br />
Le Rabbin, le Prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong><br />
CHOISY-ORLY-THIAIS<br />
adressent leurs meilleurs vœux<br />
à toute la communauté juive <strong>de</strong> France<br />
et au peuple d'Israël, particulièrement<br />
à la ville d'OR Yehouda.<br />
28, avenue <strong>de</strong> Newburn<br />
94600 CHOISY-LE-ROI<br />
Tél. : 01 48 92 68 68<br />
Le Rabbin et les Presi<strong>de</strong>nts<br />
<strong>de</strong>s associations <strong>de</strong><br />
L’ACIP RIS-ORANGIS<br />
C.E.D.E.R., D.P.M. et A.J.M.F.<br />
adressent leurs meilleurs vœux <strong>de</strong><br />
Chana Tova à leurs adhérents et amis.<br />
1, rue Jean-Moulin - 91130 RIS-ORANGIS<br />
La Commission Administrative <strong>de</strong> la<br />
Communauté <strong>de</strong> Meudon-Clamart<br />
le Bureau <strong>de</strong> l’A.C.P. Meudon<br />
présentent à toute la communauté et à<br />
la ville jumelle Mazkeret Batya<br />
leurs voeux <strong>de</strong> Chana Tova.<br />
15, rue Millandy - 92360 MEUDON-LA-FORÊT<br />
Tél. : 01 46 32 64 82<br />
Le Rabbin Alain COHEN,<br />
le Prési<strong>de</strong>nt Salomon SEBBAG<br />
et la Commission Administrative<br />
<strong>de</strong> Courbevoie et La Garenne-Colombes<br />
vous souhaitent une bonne année 5771.<br />
hqvtmv hbve hnw<br />
ACIP : 13, rue L. M. Nordmann<br />
92250 LA GARENNE-COLOMBES<br />
Tél. : 01 47 88 43 44<br />
A l’occasion <strong>de</strong> la nouvelle année 5771<br />
Le Rabbin<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt Robert Attia<br />
La Commission Administrative <strong>de</strong><br />
ROISSY-EN-BRIE<br />
souhaitent une bonne et heureuse année,<br />
pleine <strong>de</strong> santé, <strong>de</strong> joie et <strong>de</strong> prospérité à toute<br />
la Communauté <strong>de</strong> ROISSY-EN-BRIE<br />
et <strong>de</strong> ses environs.<br />
1 Av Paul Cezanne - 77680 ROISSY-EN-BRIE<br />
Tél. 01 60 28 36 38<br />
Dany et Jean Bernard LEMMEL<br />
Robin, Silvie et Esther, Sonia<br />
Ont le plaisir <strong>de</strong> présenter à leurs<br />
famille et amis<br />
Leurs meilleurs vœux <strong>de</strong><br />
CHANA TOVA<br />
Thonon les Bains : 1 chemin <strong>de</strong> Bellevue<br />
Lausanne et Jérusalem<br />
La Commission Administrative<br />
<strong>de</strong> l’ACIP SEVRAN<br />
Présente à ses fidèles et à toute la<br />
communauté juive ses meilleurs<br />
voeux pour l’année 5771 et souhaite<br />
Paix et sécurité à l’État d’Israël.<br />
25, bis Rue du Docteur Roux BP 111<br />
93270 SEVRAN<br />
BONNE SHANA ANNÉE TOVA<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt<br />
Dr David ROUAH,<br />
le Rabbin<br />
M. David ELFASSI,<br />
l’Association Médicale<br />
et la Commission Administrative<br />
vous adressent tous leurs vœux<br />
pour l’année 5771.<br />
ACIP VITRY<br />
et RAMBAM 94<br />
A.C.I.V. – 127, av. Rouget <strong>de</strong> L’Isle,<br />
94400 Vitry - Tél. 01 46 80 67 54<br />
Les ETS BERTON-BALLARD<br />
et tous leurs collaborateurs vous<br />
présentent leurs bons vœux pour la<br />
nouvelle année<br />
114 Av. Marx Dormoy - 92120 MONTROUGE<br />
Ets SCHNERF<br />
ses Collaborateurs<br />
vous présentent<br />
leurs vœux les meilleurs<br />
pour cette Nouvelle année<br />
11 rue Notre Dame <strong>de</strong> Nazareth<br />
75003 <strong>Paris</strong><br />
Tél. 01 42 72 88 21
CHANA TOVA<br />
OHR HANNA<br />
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Organisation <strong>de</strong> Justice et <strong>de</strong> Bonté<br />
Toute l’équipe d’OHR HANNA adresse à tous<br />
ses amis et à toute la communauté ses<br />
meilleurs vœux <strong>de</strong> Chana Tova.<br />
Réfoua chelema à tous nos mala<strong>de</strong>s.<br />
Etre au service <strong>de</strong>s pauvres et <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s<br />
est le combat <strong>de</strong> OHR HANNA. Ensemble nous continuerons<br />
à agir au service <strong>de</strong>s nôtres.<br />
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Denis Ktorza,<br />
Bernard Musicant<br />
et toute l’équipe <strong>de</strong> Connec’ sion<br />
vous présentent<br />
leurs meilleurs voeux <strong>de</strong> Chana Tova<br />
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<strong>de</strong> France, une année <strong>de</strong> santé,<br />
<strong>de</strong> bonheur et <strong>de</strong> paix.<br />
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souhaite à tous les annonceurs,<br />
abonnés et lecteurs,<br />
ses meilleurs voeux <strong>de</strong><br />
Chana Tova<br />
pour cette nouvelle année 5771
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 41
COMMUNAUTÉS<br />
Le Casip-Cojasor :<br />
“L'histoire<br />
d'une solidarité bicentenaire”<br />
A l'occasion <strong>de</strong> son bicentenaire, la Fondation<br />
CASIP-COJASOR a présenté une exposition<br />
documentaire <strong>de</strong> l'histoire du CASIP (Comité d'action<br />
sociale israélite <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>) <strong>de</strong>s origines à nos jours.<br />
Inaugurée à l'hôtel <strong>de</strong> Ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> par M. Frédéric<br />
MITTERRAND, ministre <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> la<br />
communication, le 28 octobre 2009, Elle a été<br />
exposée du 16 juin au 29 août 2010 au Musée d'art<br />
et d'histoire du judaïsme. Un catalogue, publié par<br />
les éditions SOMOGY, très bel ouvrage, richement<br />
I.J : Rappelez-nous les circonstances<br />
<strong>de</strong> la création du Comité israélite <strong>de</strong><br />
bienfaisance <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />
Gabriel Vadnaï : Depuis qu'il y a <strong>de</strong>s<br />
juifs en France existent <strong>de</strong>s caisses <strong>de</strong><br />
bienfaisance. Avant la Révolution<br />
française, on les connaissait sous le<br />
nom <strong>de</strong> 'Hevroth (fraternités), genre <strong>de</strong><br />
mutuelles avant l'heure. A <strong>Paris</strong>, au<br />
moment <strong>de</strong> la création du <strong>Consistoire</strong><br />
israélite <strong>de</strong> France, il existait sept<br />
'Hevroth qui ne venaient en ai<strong>de</strong> qu'à<br />
leurs seuls membres. L'une <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Napoléon 1er au<br />
<strong>Consistoire</strong> était que ces 'Hevroth se<br />
fédèrent et garantissent la prise en<br />
charge <strong>de</strong> tous les nécessiteux <strong>de</strong> la<br />
communauté juive. C'est ainsi que fut<br />
42 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
et <strong>de</strong> reconstruction (Cojasor) s'est<br />
constitué dans la résistance, pour une<br />
action d'entrai<strong>de</strong> à l'égard <strong>de</strong>s juifs<br />
victimes du nazisme. Il a été créé<br />
officiellement en 1945, avec en<br />
particulier le soutien du Joint<br />
américain, pour accueillir les rescapés<br />
<strong>de</strong> la Shoah. Des dizaines <strong>de</strong> milliers<br />
<strong>de</strong> réfugiés lui doivent d'avoir pu<br />
s'établir en France ou d'avoir pu<br />
rejoindre la Palestine ou les Etats-Unis.<br />
I.J : La force <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux organisations a<br />
été <strong>de</strong> pouvoir s'adapter aux événements.<br />
Quelle a été leur évolution ?<br />
G.V : Emanation <strong>de</strong> la communauté,<br />
longtemps dirigé par <strong>de</strong>s notables du<br />
<strong>Consistoire</strong>, le CASIP a cherché à<br />
La Fondation CASIP-COJASOR, c'est un supplément<br />
d'âme dans l'action sociale !<br />
créé le premier organisme social<br />
communautaire central, en charge <strong>de</strong><br />
l'ai<strong>de</strong> sociale, <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s écoles<br />
juives, <strong>de</strong>s mikvaoth (bains rituels),<br />
voire <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> synagogues,<br />
en fait le bras séculier du <strong>Consistoire</strong>.<br />
I.J : Et le COJASOR, <strong>de</strong>puis quand existet-il<br />
?<br />
G.V : Le Comité juif d'action sociale<br />
répondre à l'ensemble <strong>de</strong>s besoins<br />
sociaux tels qu'ils se manifestaient<br />
d'époque en époque. Création d'un<br />
hôpital juif en 1842, qui a conduit, en<br />
1852, à l'ouverture <strong>de</strong> l'hôpital qui porte<br />
le nom <strong>de</strong> James <strong>de</strong> Rothschild.<br />
Organisation en 1852 d'un vestiaire<br />
pour habiller les plus pauvres. Maison<br />
<strong>de</strong> retraite Moïse Léon (Bd <strong>de</strong> Picpus)<br />
en 1883, dispensaire antituberculeux<br />
UN ENTRETIEN AVEC GABRIEL VADNAÏ *<br />
illustré et documenté, <strong>de</strong> 120 pages, présente les<br />
archives <strong>de</strong> la Fondation, inédites jusqu'à présent,<br />
et illustre l'immense travail accompli pour insérer<br />
dans la société française les familles les plus pauvres<br />
et les immigrés les plus démunis.<br />
Entretien avec M.Gabriel Vadna, co-auteur avec<br />
Laure POLITIS, archiviste, du livre " La solidarité<br />
juive, 200 ans d'action sociale du Comité <strong>de</strong><br />
bienfaisance israélite <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> à la Fondation CASIP-<br />
COJASOR. "<br />
au début du 20e siècle. Et surtout, le<br />
Comité s'est adapté à l'accueil <strong>de</strong>s<br />
différentes vagues d'immigrations<br />
d'Europe centrale dans les années 1880<br />
à 1930, puis à l'arrivée <strong>de</strong>s juifs<br />
allemands. Après guerre, il a été le<br />
principal lieu d'accueil <strong>de</strong>s juifs<br />
d'Afrique du nord. On estime à environ<br />
150 000 ceux d'entre eux qui ont<br />
bénéficié <strong>de</strong> ses services.<br />
I.J : Et le Cojasor ?<br />
G.V : Après un intense travail avec<br />
les rescapés <strong>de</strong> la Shoah, le COJASOR<br />
s'est spécialisé dans l'ai<strong>de</strong> aux<br />
personnes âgées, toutes celles qui,<br />
après la guerre, n'avaient plus l'âge, ni<br />
la force <strong>de</strong> se réintégrer dans la société.<br />
Il y a ajouté l'accueil <strong>de</strong>s réfugiés<br />
provenant d'Egypte, <strong>de</strong> Hongrie, du<br />
Liban et d'Europe centrale.<br />
I.J : Finalement, en 2000, le CASIP et le<br />
COJASOR ont fusionné, démarche plutôt rare<br />
dans la communauté. Expliquez-nous !<br />
G.V : Il est vrai que les fusions entre<br />
associations sont rares et pas toujours<br />
réussies. Souvent elles sont imposées<br />
pour <strong>de</strong>s raisons financières. Là, cela<br />
faisait déjà plusieurs années que nous<br />
nous rencontrions occasionnellement<br />
entre responsables <strong>de</strong> nos associations<br />
pour constater que nous réalisions <strong>de</strong>s
tâches très semblables, avec <strong>de</strong>s<br />
moyens parfois dédoublés. Déjà Alain<br />
<strong>de</strong> Rothschild dans les années 1960,<br />
alors prési<strong>de</strong>nt du CASIP, avait proposé<br />
à Ignace Fink, directeur général du<br />
Cojasor, <strong>de</strong> réunir nos forces. Il a fallu<br />
la rencontre <strong>de</strong> son fils Eric, <strong>de</strong>venu<br />
prési<strong>de</strong>nt du CASIP, avec Jean-Clau<strong>de</strong><br />
PICARD, prési<strong>de</strong>nt du COJASOR, pour<br />
2009 et 356 ont bénéficié <strong>de</strong> ses<br />
conseils et orientations.<br />
I.J : Comment faites-vous face à la crise<br />
économique ?<br />
G.V : On parle beaucoup <strong>de</strong> la crise<br />
économique aujourd'hui, mais, en fait<br />
elle remonte à la fin <strong>de</strong>s Trente<br />
glorieuses, à l'apparition du chômage<br />
La Fondation CASIP-COJASOR, c'est un supplément<br />
d'âme dans l'action sociale !<br />
que le projet se concrétise au cours <strong>de</strong><br />
l'année 1999, avec pour objectif <strong>de</strong><br />
transformer les <strong>de</strong>ux associations en<br />
une fondation, gage <strong>de</strong> durabilité. Cette<br />
fusion a permis un réel développement<br />
<strong>de</strong> ce qui est <strong>de</strong>venu la plus importante<br />
fondation sociale <strong>de</strong> la communauté<br />
juive : 40 travailleurs sociaux (trois fois<br />
plus en 2010 qu'en 2000), construction<br />
et rénovation <strong>de</strong> plusieurs<br />
établissements pour personnes âgées<br />
et pour handicapés, mise en place <strong>de</strong><br />
nouveaux programmes sociaux pour<br />
les personnes âgées, pour les rescapés<br />
<strong>de</strong> la Shoah et pour les handicapés.<br />
I.J : Dans quels domaines s'exerce<br />
aujourd'hui l'action <strong>de</strong> la Fondation CASIP-<br />
COJASOR ?<br />
G.V : Budgétairement, 40 % <strong>de</strong> notre<br />
activité se portent sur l'action sociale :<br />
ai<strong>de</strong> aux familles, aux personnes âgées,<br />
aux handicapés, aux réfugiés, aux<br />
détenus et anciens détenus, aux<br />
rescapés <strong>de</strong> la Shoah, tutelle <strong>de</strong>s<br />
majeurs protégés ... 60 % concernent<br />
nos établissements d'accueil : pour<br />
personnes âgées, pour handicapés,<br />
hôtel social, halte-gar<strong>de</strong>rie. A cela<br />
s'ajoute l'action du Bureau du<br />
Chabbath, association indépendante,<br />
gérée par la Fondation, qui ai<strong>de</strong> à la<br />
recherche d'emplois pour les chômeurs.<br />
Quelques chiffres : 20 000 personnes<br />
accueillies dans l'année, la moitié<br />
bénéficiant d'ai<strong>de</strong>s financières pour un<br />
total <strong>de</strong> 2,5 k€ ; dix établissements à la<br />
disposition <strong>de</strong> la communauté ; 500<br />
personnes âgées logées dans nos<br />
maisons ; 1270 chômeurs suivis par le<br />
Bureau du Chabbath ; 219 ont trouvé<br />
ou retrouvé, grâce à lui, un travail en<br />
en 1975. A cette époque, notre travail<br />
d'accueil <strong>de</strong>s réfugiés pour le<br />
COJASOR et <strong>de</strong> rapatriés d'Afrique du<br />
nord pour le CASIP fait place à l'ai<strong>de</strong><br />
aux familles en difficulté sociale. Nous<br />
vivons avec la crise <strong>de</strong>puis 30 ans !<br />
Gabriel Vadnaï<br />
Avec la loi <strong>de</strong> décentralisation <strong>de</strong> 1982<br />
et l'instauration <strong>de</strong> nombreux<br />
dispositifs d'ai<strong>de</strong>, comme le RMI, les<br />
effets <strong>de</strong> cette crise ont été moins<br />
visibles. Aujourd'hui, l'Etat et les<br />
départements s'essoufflent, restreignent<br />
les budgets, les réservent à leurs<br />
propres besoins et limitent en<br />
particulier leurs subventions aux<br />
associations. Heureusement, la loi<br />
TEPA, avec la possibilité <strong>de</strong> verser l'ISF<br />
aux fondations, a donné <strong>de</strong> nouveaux<br />
et considérables moyens au CASIP-<br />
COJASOR. La générosité traditionnelle<br />
<strong>de</strong> nos donateurs ne s'est pas démentie.<br />
Dans le domaine <strong>de</strong>s rescapés <strong>de</strong> la<br />
COMMUNAUTÉS<br />
Shoah, la Fondation pour la mémoire<br />
<strong>de</strong> la Shoah et la Claims Conference<br />
nous apportent un appui précieux,<br />
tandis que nos financeurs historiques,<br />
le FSJU et le <strong>Consistoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, ont<br />
mis fin à leurs subventions. Prions pour<br />
<strong>de</strong>s jours meilleurs pour les uns et les<br />
autres !<br />
I.J : Que représente aujourd'hui au sein<br />
du panorama <strong>de</strong> la communauté juive<br />
française la Fondation CASIP-COJASOR ?<br />
G.V : Avec un budget <strong>de</strong> 33 millions<br />
d'euro, 450 salariés et 25 services et<br />
établissements, la Fondation CASIP-<br />
COJASOR est la seule fondation<br />
reconnue d'utilité publique par le<br />
Conseil d'Etat qui se consacre<br />
uniquement à l'action sociale au sein<br />
<strong>de</strong> la communauté juive française.<br />
Elle est porteuse d'une histoire <strong>de</strong><br />
solidarité bicentenaire. Partenaire <strong>de</strong>s<br />
services publics qui reconnaissent son<br />
travail <strong>de</strong> qualité et son expertise <strong>de</strong>s<br />
problèmes sociaux <strong>de</strong> la communauté,<br />
elle répond aux attentes <strong>de</strong> ses<br />
usagers dans le domaine <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntité<br />
juive. Elle leur permet <strong>de</strong> manger<br />
casher (Beth din) grâce aux bons<br />
alimentaires distribués aux familles<br />
les plus pauvres et à la surveillance<br />
rituelle <strong>de</strong> ses établissements<br />
d'accueil. Ses activités sociales, ses<br />
animations au sein <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong><br />
personnes âgées, <strong>de</strong> sa halte-gar<strong>de</strong>rie<br />
permettent aux usagers <strong>de</strong> maintenir,<br />
<strong>de</strong> renforcer leur adhésion aux valeurs<br />
juives, ce qui n'est généralement pas<br />
possible dans les structures dites<br />
"laïques". La Fondation CASIP-<br />
COJASOR, c'est un supplément d'âme<br />
dans l'action sociale!<br />
--<br />
*Directeur général <strong>de</strong> la<br />
Fondation Casip-Cojasor<br />
--<br />
Fondation CASIP-COJASOR<br />
8, rue <strong>de</strong> Pali-Kao<br />
75020 <strong>Paris</strong><br />
Tél. 01 44 62 13 13<br />
Fax : 01 44 62 13 14<br />
E-mail : fondation@casip-cojasor.fr<br />
Site : www.casip.fr<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 43
IN MEMORIAM<br />
Cyrille Fleischmann<br />
a pris le <strong>de</strong>rnier métro<br />
Cyrille Fleischmann nous<br />
a quittés le 15 juillet<br />
<strong>de</strong>rnier, à l’âge <strong>de</strong><br />
soixante-neuf ans. Celui<br />
qui a tant chanté le petit<br />
mon<strong>de</strong> yiddish <strong>de</strong>s<br />
quartiers Saint-Paul, rue <strong>de</strong>s Rosiers<br />
et Bastille, nous laissera un timbre <strong>de</strong><br />
voix inimitable et une immense<br />
nostalgie : il fut le <strong>de</strong>rnier, sans doute,<br />
à évoquer ce mon<strong>de</strong> yiddish, dont le<br />
cœur bat encore, bien que plus<br />
faiblement désormais. Cyrille était à<br />
lui tout seul en France – où il avait<br />
remporté le prix Max-Cukierman <strong>de</strong><br />
culture yiddish – la musique klezmer<br />
par l’écriture. Il suffisait <strong>de</strong> lire l’une<br />
<strong>de</strong> ses nombreuses nouvelles pour<br />
retrouver la voix <strong>de</strong> ceux qui n’étaient<br />
plus, et voilà maintenant que sa voix<br />
n’est plus et que notre cœur s’étreint<br />
et saigne. Il avait passé son enfance<br />
dans l’arrière-cour d’une petite<br />
synagogue <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong>s Écouffes,<br />
fondée par son père <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> piété,<br />
en échappant aux rafles et autres<br />
vexations (il était né en 1941). Et lui<br />
qui pendant quarante ans fut un ténor<br />
du Barreau, consacra sa plume et<br />
donna <strong>de</strong> la voix en avocat <strong>de</strong> la<br />
culture yiddish. Si colorée : alors on<br />
voyait revivre ce kahal, où les marieurs<br />
– chadhen – se déchaînaient<br />
piteusement, où le bal <strong>de</strong> la<br />
communauté mobilisait toutes les<br />
énergies, où une humanité fantasque<br />
– ou fantastique -, issue souvent <strong>de</strong>s<br />
ghettos <strong>de</strong> Pologne (d’où venait sa<br />
mère), réinventait le mon<strong>de</strong> du shtetl<br />
et <strong>de</strong> la crainte <strong>de</strong> Dieu. Ce magicien<br />
du langage soulevait son chapeau –<br />
celui-là même que le mime Marceau<br />
brandissait avec sa marguerite – et en<br />
faisait surgir infiniment, indéfiniment,<br />
un flot d’historiettes toujours<br />
savoureuses, et toujours émouvantes,<br />
parce qu’elles parlaient d’un mon<strong>de</strong><br />
disparu ou qui disparaissait sous nos<br />
yeux. Petits bonshommes<br />
généralement quelconques, humbles<br />
gens pourtant cravatés et dignes, en<br />
arrêt au Métro Saint-Paul, dont Cyrille<br />
44 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
a brossé, avec verve et beaucoup <strong>de</strong><br />
justesse, l’inépuisable chronique<br />
(Ren<strong>de</strong>z-vous au métro Saint-Paul,<br />
Nouveaux ren<strong>de</strong>z-vous au métro Saint-<br />
Paul, Derniers ren<strong>de</strong>z-vous au métro<br />
Saint-Paul), quand ce n’étaient pas ces<br />
Riverains rêveurs du métro Bastille. Le<br />
choix du métro était en soi significatif<br />
: le peuple issu <strong>de</strong>s diverses “juiveries”<br />
d’Europe centrale refaisait ici surface,<br />
avec cet accent yiddish <strong>de</strong> Galitzianer<br />
qu’un Popeck, sur scène, a su aussi<br />
nous faire entendre : “Mieux, est-ce<br />
qu’on pouvait faire, non ?”. Ce peuple<br />
juif avait traversé les boyaux <strong>de</strong><br />
l’histoire, franchi les couloirs et les<br />
trous d’ombre, pris toutes les<br />
correspondances et toutes les lignes<br />
souterraines, mais voilà qu’avec Cyrille<br />
Fleischmann il se retrouvait au grand<br />
jour, heureux <strong>de</strong> cet air qu’on respire<br />
place <strong>de</strong>s Vosges, ou <strong>de</strong> ce parcours<br />
paisible <strong>de</strong> la rue Saint-Antoine où l’on<br />
allait acheter ses meubles quand on<br />
avait <strong>de</strong>s sous, ou vendre ses bijoux<br />
quand on n’en avait plus. Ou bien<br />
allant au bout <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong>s Rosiers<br />
déguster le célèbre pickelfleisch<br />
(poitrine <strong>de</strong> bœuf en saumure, en<br />
somme du “jambon jif”), le plat favori<br />
<strong>de</strong> Cyrille, qui fut lui-même à la tête<br />
<strong>de</strong> l’”Association <strong>de</strong>s amateurs <strong>de</strong><br />
pickelfleish universels”. Et l’on<br />
Cyrille Fleischmann<br />
PAR ALBERT BENSOUSSAN<br />
découvrait là ces mensch si attachants,<br />
parce que pétris d’humanité, <strong>de</strong>s gens<br />
portant ces noms qui, comme le disait<br />
Aragon dans son Affiche rouge, “à<br />
prononcer sont difficiles” : Alex<br />
Nachwell, Boris Nadch<strong>de</strong>m, Simon<br />
Austanik, Karl Shifweg, Chil<br />
Hochimmer, Men<strong>de</strong>l Pantofl,<br />
Mo<strong>de</strong>nass, Géniuk…, et nous voilà<br />
aujourd’hui, ajoutant sur ce mur <strong>de</strong>s<br />
défunts, le nom béni, le nom aimé <strong>de</strong><br />
Cyrille Fleischmann (zikhrono<br />
librakha).<br />
Mais ce conteur incomparable, ce<br />
maître <strong>de</strong> l’humour juif, aimait par<strong>de</strong>ssus<br />
tout danser avec les mots, oui,<br />
danser à l’instar <strong>de</strong> la mère nourricière<br />
du Tango <strong>de</strong>s Rashevski, autre fleuron<br />
(cinématographique) <strong>de</strong> la culture<br />
yiddish francophone, ainsi qu’il a su<br />
en parler en évoquant ces<br />
inénarrables bals communautaires<br />
(dont l’objet non avoué était <strong>de</strong><br />
favoriser les couples endogames) et<br />
ce fut alors ses ouvrages les plus<br />
drôles et réussis : Un slow <strong>de</strong>s années<br />
50, Juste une petite valse, Bala<strong>de</strong>s<br />
d’été, bals d’hiver, Tango pour le 5ème<br />
acte, et l’inénarrable Attraction du bal<br />
(une tombola dont le gros lot était<br />
justement une “traction avant” !). En<br />
2010, <strong>de</strong>ux ouvrages étaient venus<br />
couronner cette œuvre prolifique :<br />
Les réponses d’un maître et<br />
Réparateur <strong>de</strong> <strong>de</strong>stin, où l’on retrouve<br />
une <strong>de</strong>rnière fois son petit mon<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
boutiquiers, secrétaires, petits<br />
commerçants, plumitifs ou sommités<br />
universitaires méconnues, quand ce<br />
n’est pas cet incroyable conseiller en<br />
décors <strong>de</strong> cuisine, peintures, ri<strong>de</strong>aux<br />
et vie privée. Mais nous savons bien<br />
Qui est le maître et Qui répare<br />
finalement le <strong>de</strong>stin, aussi nous nous<br />
inclinons pieusement à sa mémoire<br />
en récitant la gran<strong>de</strong>ur et la sainteté<br />
<strong>de</strong> notre Créateur : Yitgadal<br />
veyitkaddash chémé raba… Quant au<br />
reste, comme aurait dit Cyrille, frère<br />
tant admiré et tant aimé, quant au<br />
reste, Kich mir !
La <strong>de</strong>struction<br />
du judaïsme égyptien<br />
L'action du roman <strong>de</strong> Paula<br />
Jacques, Kayro Jacobi, juste<br />
avant l'oubli (Mercure <strong>de</strong><br />
France), se situe à un<br />
moment historique : en<br />
1952, en Egypte, quand le<br />
général Neguib, puis le colonel Nasser<br />
à sa suite, renversent la monarchie et<br />
s'emparent du pouvoir. Le peuple<br />
égyptien applaudit. Il ne sait pas encore<br />
que la pauvreté, le sous-développement<br />
du pays n'en seront guère affectés.<br />
Mais pour les Juifs égyptiens, dont le<br />
déclin s'est amorcé en 1948 déjà, tout<br />
sera changé du tout au tout en très peu<br />
d'années, et définitivement.<br />
Progressivement aussi, comme ce fut<br />
le cas en Allemagne après l'arrivée au<br />
pouvoir <strong>de</strong>s nazis.<br />
Le pharaon <strong>de</strong> tous les Egyptiens<br />
Le personnage central du roman est<br />
un producteur et réalisateur <strong>de</strong> films,<br />
ce Kayro Jacobi, représentatif <strong>de</strong> la<br />
condition juive <strong>de</strong> son temps et <strong>de</strong><br />
toutes les époques, dont l'aventure et<br />
les mésaventures vérifient l'analyse<br />
sioniste <strong>de</strong> l'Histoire <strong>de</strong>s Juifs : il a "<br />
dansé dans <strong>de</strong>ux mariages à la fois "<br />
selon la savoureuse expression du<br />
parler yiddish, et son ambiguïté lui<br />
coûtera cher. Nous assistons au<br />
triomphe <strong>de</strong> ses films populaires,<br />
médiocres, sentimentaux et à ses<br />
succès personnels - notamment avec<br />
les "petites femelles du cinématographe".<br />
Puis à son déclin, à sa<br />
dépossession, finalement à sa<br />
disparition "avant l'oubli".<br />
Juif modérément juif, Egyptien<br />
autant qu'on peut l'être quand on<br />
appartient à la classe privilégiée dans<br />
un pays où la misère est le lot commun<br />
<strong>de</strong> presque tous, Jacobi aurait pu lire<br />
un avertissement dans la création<br />
d'Israël. Mais si l'on ânonnait le mot<br />
Jérusalem dans les prières et lors <strong>de</strong>s<br />
gran<strong>de</strong>s fêtes religieuses et familiales<br />
juives, sui songerait à s'y reléguer ?<br />
D'autant que Neguib est un pharaon<br />
bienveillant pour tous les Egyptiens. Il<br />
"s'est rendu en visite officielle à la<br />
gran<strong>de</strong> synagogue pendant Rosh<br />
Hashana". Il embrasse "les bébés <strong>de</strong><br />
toute origine". Les antisémites se<br />
bornent encore à dénoncer que les<br />
"étrangers" qui "vous traitez comme vos<br />
esclaves" avec arrogance, qui<br />
corrompent le cinéma et les mœurs du<br />
pays, et à qui l'on promet que "tout a<br />
une fin". Mais ces piqures venimeuses<br />
n'empêchent pas encore les caméras<br />
<strong>de</strong> tourner.<br />
Paula Jacques<br />
Comme sous Vichy<br />
Avec Nasser, tout change<br />
dramatiquement. "Une centaine<br />
d'édifices, et plus spécialement <strong>de</strong><br />
magasins et <strong>de</strong> synagogues" sont "pillés<br />
et détruits par le feu". Les<br />
manifestations patriotiques contre<br />
l'occupation britannique tournent à<br />
l'émeute antisémite. Les petits<br />
pamphlétaires gagnent <strong>de</strong> l'assurance.<br />
Avec la guerre <strong>de</strong> Suez <strong>de</strong> 1956, et plus<br />
encore avec celle <strong>de</strong>s Six jours <strong>de</strong> 1967,<br />
le péril se précise. Les pamphlétaires<br />
ne s'expriment plus que par<br />
euphémismes. Ils <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt " en<br />
flammes les films produits, réalisés,<br />
interprétés en Egypte par les agents <strong>de</strong><br />
la propagan<strong>de</strong> sioniste. Ils révèlent les<br />
patronymes juifs cachés sous leur nom<br />
d'artiste " à la consonance arabe. Ils<br />
LIVRES<br />
réclament " le vote d'une loi interdisant<br />
l'emploi au cinéma <strong>de</strong> 'toute personne<br />
favorable <strong>de</strong> par l'origine, la religion<br />
ou les convictions, à l'ennemi sioniste".<br />
Bientôt, ces extrémistes accè<strong>de</strong>nt à<br />
<strong>de</strong>s postes officiels, ils font régner<br />
l'ordre égyptien en tant que hauts<br />
fonctionnaires. Ils épurent, ils<br />
détiennent le droit <strong>de</strong> censure et<br />
l'exercent avec la froi<strong>de</strong>ur impitoyable<br />
<strong>de</strong>s SS. On en arrive à institutionnaliser<br />
la mise au ban <strong>de</strong>s Juifs, à confisquer<br />
leurs biens officiellement. Un "<br />
Département <strong>de</strong>s Affaires juives " qui<br />
ressemble à celui <strong>de</strong> Xavier Vallat sous<br />
Vichy, " contrôle les activités et les biens<br />
<strong>de</strong>s soixante mille Juifs encore installés<br />
dans le pays ", c'est-à-dire conduit leur<br />
spoliation et leur apporte le désastre et<br />
le désespoir.<br />
Acci<strong>de</strong>nt ou fuite ?<br />
Kayro Jacobi tente <strong>de</strong> s'opposer. Il<br />
proteste. Il discute. Il avale <strong>de</strong>s<br />
couleuvres. Il se débat. Va-t-il s'en aller,<br />
emportant ses films sous le bras ? Il voit<br />
avec détresse sa famille se disloquer,<br />
s'exiler en Europe et dans l'Etat juif.<br />
Mais la partie est trop inégale. Tard,<br />
très tard, il réalise qu'il " s'est bercé <strong>de</strong>s<br />
années durant d'illusions absur<strong>de</strong>s, <strong>de</strong><br />
mensonges trompeurs, du mirage d'une<br />
i<strong>de</strong>ntité cimérique ". Qui est-il en réalité<br />
? Kayro Jacobi, le puissant magnat <strong>de</strong><br />
la Kayro Films qui avait régné sur le<br />
Hollywood égyptien, n'est qu'un " petit<br />
Juif promis au sort <strong>de</strong>s autres petits<br />
Juifs ".<br />
Alors, au volant <strong>de</strong> sa grosse<br />
Chevrolet, il roule au hasard dans le<br />
Caire, il délire, il rêve, il n'est plus dans<br />
la réalité et se précipite dans les eaux<br />
du Nil, sans qu'on sache si c'est un<br />
acci<strong>de</strong>nt banal <strong>de</strong> la circulation ou une<br />
fuite volontaire dans le néant…<br />
Avec lui et les dizaines <strong>de</strong> milliers<br />
d'autres Kayro Jacobi, le judaïsme<br />
égyptien sombre dans l'oubli.<br />
Paul Giniewski<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 45
LIVRES EN BREF<br />
Les Editions Omnibus<br />
annoncent la sortie, le 16 septembre du<br />
livre " Les révoltés <strong>de</strong> la Shoah ". Ce<br />
volume réunit <strong>de</strong>s témoignages <strong>de</strong> Juifs<br />
qui, les armes à la main, ont lutté pour<br />
que " leur peuple ne soit pas conduit à<br />
la mort " et atteste <strong>de</strong> l'ampleur d'un<br />
phénomène très souvent passé sous<br />
silence.<br />
L'un <strong>de</strong> ces témoignages est celui <strong>de</strong><br />
notre ami Jacques Lazarus, fondateur<br />
et ancien directeur durant <strong>de</strong><br />
nombreuses années d'Information juive.<br />
Celui qui était connu, pendant la<br />
Jacques Lazarus<br />
guerre, sous le nom <strong>de</strong> " Capitaine<br />
Jacquel " avait organisé un maquis juif.<br />
Il est l'auteur d'un récit extrêmement<br />
utile aux historiens : " Juifs au combat".<br />
De son côté, Michel Bprwicz avait<br />
réuni les témoignages <strong>de</strong>s combattants<br />
du Ghetto <strong>de</strong> Varsovie<br />
Amos Elon est un <strong>de</strong>s essayistes<br />
israéliens les plus connus à l'étranger.<br />
Ses travaux sur la société israélienne<br />
et sur l'histoire <strong>de</strong> l'Allemagne sont<br />
traduits un peu partout dans le<br />
mon<strong>de</strong>. Dans " Requiem allemand ",<br />
son nouveau livre qu'il publie chez<br />
46 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
Denoël, il nous propose une histoire<br />
<strong>de</strong>s Juifs allemands 1743-1933.<br />
Alon raconte, à travers les <strong>de</strong>stins<br />
<strong>de</strong> Moses Men<strong>de</strong>lssoh, ; Heinrich<br />
Heine, Karl Marx et Stefan Zweig<br />
entre autres, comment la culture et la<br />
langue alleman<strong>de</strong> <strong>de</strong>vinrent la<br />
nouvelle patrie <strong>de</strong> ces " apatri<strong>de</strong>s<br />
héréditaires ".<br />
Les Editions Bayard annoncent<br />
la sortie du Dico <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s fêtes,<br />
un dictionnaire interreligieux <strong>de</strong>stiné<br />
au grand public. Le rabbin Philippe<br />
Haddad, Rachid Benzine et Nicolas<br />
D.Senèze sont les auteurs <strong>de</strong> ce<br />
livre.<br />
Aux mêmes éditions paraîtra en<br />
octobre prochain un livre d'entretiens<br />
d'Henri Atlan " La philosophie da,s<br />
l'éprouvette "<br />
Dans son nouveau livre "<br />
Phares. 25 <strong>de</strong>stins " ( Editions Fayard),<br />
Jacques Attali s'intéresse à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
figures <strong>de</strong> l'humanité dont il propose<br />
<strong>de</strong>s microbiographies. Parmi ces<br />
figures, notons entre autres Aristote,<br />
Thomas d'Aquin, Averroès,<br />
Maïmoni<strong>de</strong>, Maître Eckhart, Walter<br />
Rathenau, Richard Strauss…<br />
Les éditions Salvator publient<br />
le verbatim du débat qui mit face à<br />
face le cardinal Philippe Barbarin ,<br />
archevêque <strong>de</strong> Lyon et Luc Ferry,<br />
philosophe, sur le thème <strong>de</strong> l'avenir<br />
du christianisme en France, à l'orée<br />
du XXIème siècle. .<br />
Relevons les propos que tient dans<br />
ce débat le Primat <strong>de</strong>s Gaules :<br />
"Chaque année, je me rends, pour le<br />
Yom Kippour, à la synagogue. Le<br />
grand rabbin me dit : " On vous aime.<br />
On vous attend. Vous êtes le meilleur<br />
<strong>de</strong> mes 'paroissiens'. Quand vous êtes<br />
là, il y a davantage <strong>de</strong> silence dans la<br />
synagogue. Les gens voient que vous<br />
priez et tout le mon<strong>de</strong> prie avec vous.<br />
Nous sommes très contents que vous<br />
veniez <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le pardon <strong>de</strong> vos<br />
péchés et <strong>de</strong>s nôtres, ce qui est le<br />
principal <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong> journée <strong>de</strong><br />
prière et <strong>de</strong> jeûne qu'est le Yom<br />
Kippour "<br />
Plus loin l'archevêque ajoute :<br />
"J'admire les Juifs parce qu'ils ont<br />
gardé ' une liturgie domestique' que,<br />
par certains aspects, je leur envie.<br />
Quand on entre dans une famille<br />
juive, un vendredi soir, on sait qu'on<br />
entre dans le jour du Seigneur, alors<br />
que quand on pénètre dans une<br />
famille chrétienne, le samedi soir, il<br />
n'est pas sûr qu'on voie grand-chose".<br />
Le cardinal Barbarin déclare enfin<br />
au cours <strong>de</strong> ce débat : "je rêve<br />
Chochana Boukhobza<br />
personnellement <strong>de</strong> partir avec <strong>de</strong>s<br />
Juifs et avec <strong>de</strong>s musulmans en un<br />
pays d'Afrique, pour ouvrir un centre<br />
<strong>de</strong> soins du sida, <strong>de</strong> la lèpre ou <strong>de</strong><br />
toute autre maladie qui fait <strong>de</strong>s<br />
ravages "<br />
La romancière Chochana<br />
Boukhobza s'était fait connaître avec le<br />
prix Méditerranée obtenu en 1986 pour<br />
son livre "Un été à Jérusalem" (Editions<br />
Balland ). Son nouveau roman paru fin<br />
août a pour titre " Le troisième jour "<br />
(Editions Denoël ) et l'aventure que<br />
l'auteur y raconte a pour centre<br />
Jérusalem.
CINÉMA<br />
Sous le poids <strong>de</strong>s maux,<br />
le choc <strong>de</strong>s sentiments<br />
Tout à la fois écrivain,<br />
scénariste et homme<br />
politique (ayant été<br />
Ministre <strong>de</strong> la Culture <strong>de</strong><br />
Corée du Sud entre 2002<br />
et 2004) Lee Chang-dong<br />
est <strong>de</strong>venu en quelques années un<br />
cinéaste reconnu dans son pays ainsi<br />
que sur la scène internationale, habitué<br />
du Festival <strong>de</strong> Cannes et lauréat <strong>de</strong><br />
plusieurs récompenses à ce jour, dont<br />
celle du prix d'interprétation féminine<br />
en 2007 pour le superbe Secret<br />
Sunshine et du meilleur scénario cette<br />
année pour le non moins superbe Poetry.<br />
Un nouveau film qui navigue<br />
constamment aux gré <strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong>s<br />
maux, entre poésie et mélodrame, et qui<br />
nous vient <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong>s plus subtils<br />
metteurs en scène asiatiques, mêlant à<br />
la magie <strong>de</strong> la poésie la réalité glauque<br />
du quotidien que doit affronter son<br />
héroïne, Mija, une dame excentrique <strong>de</strong><br />
65 ans, élégante et digne, qui élève avec<br />
difficulté son petit fils lycéen.<br />
Une femme qui, à l'automne <strong>de</strong> sa vie,<br />
déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> poésie et<br />
s'attache à vouloir percevoir toute la<br />
beauté <strong>de</strong>s choses, alors même que son<br />
quotidien est loin d'être gai, entre le<br />
ménage qu'elle doit faire pour un<br />
homme d'affaires <strong>de</strong>venu infirme, la<br />
maladie d'Alzheimer qui lui est<br />
diagnostiquée au détour d'un examen<br />
médical et son petit-fils qui se trouve<br />
mêlé à une sordi<strong>de</strong> affaire <strong>de</strong> mœurs.<br />
Un mélange <strong>de</strong>s genres qui s'illustre<br />
dès le générique puisqu'au moment où<br />
apparaît sur l'écran les pictogrammes<br />
du titre du film (" Shi " qui signifie Poésie<br />
en coréen), l'image qui nous est offerte<br />
n'est autre que celle du cadavre d'une<br />
adolescente, qui a échouée au bord du<br />
fleuve après s'être suicidée en se jetant<br />
d'un pont.<br />
Creusant ainsi son propre et singulier<br />
sillon, en se différenciant intelligemment<br />
<strong>de</strong> ses autres confrères coréens tels Bong<br />
Joon-ho ou Park Chan-wook, le créateur<br />
48 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
<strong>de</strong> Secret Sunshine continue <strong>de</strong> tracer,<br />
œuvre après œuvre, le parcours<br />
douloureux et sensible <strong>de</strong> gens simples<br />
et profondément humains, confrontés à<br />
<strong>de</strong> terribles épreuves et dont le<br />
cheminement se fait alternativement <strong>de</strong><br />
l'ombre vers la lumière et <strong>de</strong> la lumière<br />
vers l'ombre.<br />
Car il faut bien parler d'œuvre avec ce<br />
réalisateur âgé <strong>de</strong> 56 ans, qui a<br />
commencé à se consacrer au 7ème art<br />
à plus <strong>de</strong> 40 ans et dont les quatre<br />
premiers films furent autant <strong>de</strong> réussites,<br />
<strong>de</strong> l'intriguant Green Fish (sorti en 1997)<br />
au très brillant Secret Sunshine (2007)<br />
qui nous contait le parcours initiatique,<br />
tragique et déchirant d'une veuve dont<br />
le fils avait été kidnappé (avec une<br />
impressionnante prestation <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong><br />
Jeon Do-yeon).<br />
Nul doute par ailleurs que ce prix<br />
d'interprétation cannois obtenu en 2007<br />
pour Secret Sunshine a joué cette année<br />
en la défaveur <strong>de</strong> l'immense interprète<br />
principale <strong>de</strong> Poetry, Yun Jung-hee,<br />
actrice légendaire en Corée du Sud<br />
(avec plus <strong>de</strong> 300 films à son actif du<br />
milieu <strong>de</strong>s années 60 au milieu <strong>de</strong>s<br />
années 90), qui n'avait pas tourné <strong>de</strong>vant<br />
une caméra <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 15 ans avant<br />
PAR ELIE KORCHIA<br />
<strong>de</strong> donner son accord à cet ambitieux<br />
projet <strong>de</strong> Lee Chang-dong.<br />
Une actrice d'exception pour un<br />
personnage d'exception, qui nous offre<br />
ici une incroyable palette <strong>de</strong> sentiments<br />
et qui fait dire à juste titre à Lee Changdong<br />
que " si comme son titre l'indique,<br />
Poetry parle <strong>de</strong> poésie, ce n'est pas un<br />
film poétique. Au début, Mija imagine<br />
que la poésie est <strong>de</strong> l'ordre du suprême<br />
et <strong>de</strong> l'intouchable mais elle finit par<br />
comprendre ce qu'est l'essence même<br />
<strong>de</strong> cet art qui exprime autant la beauté<br />
que la souffrance ".<br />
Réflexion sur le temps qui passe et sur<br />
la complexité à affronter le réel, Poetry<br />
a aussi pour toile <strong>de</strong> fond la justice en<br />
ce bas mon<strong>de</strong>, puisqu'on y apprend que<br />
la jeune adolescente qui a été retrouvée<br />
morte le long du fleuve s'est suicidée<br />
après avoir été victime <strong>de</strong> viols collectifs,<br />
point <strong>de</strong> départ du profond<br />
questionnement intérieur et du dilemme<br />
<strong>de</strong> Mija.<br />
Ne reniant nullement son regard<br />
acéré sur la société qui l'entoure, et<br />
livrant à nouveau une vision<br />
particulièrement critique <strong>de</strong> la société<br />
coréenne contemporaine (où les parents<br />
d'enfants moralement corrompus<br />
enten<strong>de</strong>nt acheter le silence d'une mère<br />
atrocement en<strong>de</strong>uillée), Lee Changdong<br />
excelle donc entre douceur et<br />
dureté, pu<strong>de</strong>ur et trivialité, dans une<br />
mise en scène où la sobriété le dispute<br />
à l'émotion, et en laissant toujours au<br />
spectateur le soin d'imaginer ou<br />
d'interpréter ce qui lui est donné à voir<br />
par les interprètes ainsi que par un<br />
scénario aux nombreuses ellipses,<br />
refusant avec sagesse tout pathos<br />
manichéen.<br />
Un bouleversant conte d'automne qui,<br />
loin d'être un fleuve tranquille, trouvera<br />
son aboutissement dans un beau<br />
travelling sur un cours d'eau, symbole<br />
d'une conclusion " ouverte " et <strong>de</strong><br />
l'acceptation nécessaire du flot<br />
inéluctable <strong>de</strong>s choses <strong>de</strong> la vie.
Histoires juives<br />
Jean Peigné vient <strong>de</strong> publier aux éditions <strong>de</strong> Fallois "<br />
la gran<strong>de</strong> encyclopédie <strong>de</strong>s histoires drôles (19 euros<br />
). On y trouve naturellement comme dans tout ouvrage<br />
<strong>de</strong> cette nature un grand nombre d'histoires juives,<br />
parfois franchement antisémites et parfois appartenant<br />
au panorama le plus classique <strong>de</strong> l'humour juif. Il arrive<br />
La directrice d'un pensionnat <strong>de</strong><br />
jeunes filles aussi huppé que<br />
collet monté téléphone au<br />
colonel commandant la<br />
caserne voisine<br />
-Bonjour colonel, Ma<strong>de</strong>moiselle <strong>de</strong><br />
la Huchapain, directrice du Collège<br />
<strong>de</strong>s Oiseaux, à l'appareil. La fin <strong>de</strong><br />
l'année scolaire approche et puisqu'il<br />
faut s'adapter à son temps, nous<br />
avons l'intention d'organiser une petite<br />
sauterie pour nos gran<strong>de</strong>s Mais il<br />
nous faudrait <strong>de</strong>s cavaliers. Alors j'ai<br />
pensé que vous pourriez nous en<br />
envoyer, disons une quarantaine. Je<br />
vous rappelle colonel que nos élèves<br />
appartiennent aux plus gran<strong>de</strong>s<br />
familles. Je compte donc sur vous<br />
pour sélectionner <strong>de</strong>s jeunes gens du<br />
meilleur mon<strong>de</strong>. Surout pas <strong>de</strong> juifs,<br />
colonel, pas <strong>de</strong> juifs…<br />
L'officier donne son accord et le jour<br />
dit, un autocar militaire s'immobilise<br />
dans la cour du collège. Quarante<br />
Noirs en <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt.<br />
-On vient pour les filles…Alors où<br />
sont les gonzesses ?<br />
Horrifiée, la directrice, au bord <strong>de</strong><br />
l'évanouissement, s'écrie :<br />
-Il y a certainement une erreur !<br />
-Cela m'étonnerait Madame, répond<br />
un <strong>de</strong>s Noirs. Le colonel Lévy ne se<br />
trompe jamais !<br />
Cinq juifs ont successivement marqué<br />
l'histoire <strong>de</strong> l'humanité en décrétant<br />
la règle universelle qui régit le mon<strong>de</strong>.<br />
D'abord Moïse : Tout est loi<br />
Puis Jésus : Tout est amour.<br />
Puis Marx : Tout est argent.<br />
Puis Freud : Tout est sexe.<br />
Enfin Einstein : Tout est relatif.<br />
Un jeune juif est engagé pour son<br />
premier emploi avec un salaire <strong>de</strong><br />
1.000 euros.<br />
Le premier mois, il rapporte<br />
ponctuellement 1.000 euros à ses<br />
parents. Le <strong>de</strong>uxième mois, 995 euros<br />
. Le troisième mois, 990 euros. Alors<br />
sa mère s'écrie :<br />
-David, je ne suis pas dupe. Dis-moi<br />
immédiatement le nom <strong>de</strong> cette<br />
femme !<br />
A Jérusalem, face au Mur <strong>de</strong>s<br />
Lamentations, <strong>de</strong>ux juifs français qui<br />
ne se connaissent pas pleurent et<br />
gémissent à qui mieux mieux. Au<br />
bout <strong>de</strong> dix minutes, le premier ravale<br />
ses sanglots et dit à l'autre :<br />
-Vous aussi, vous êtes dans le prêt-àporter<br />
?<br />
(Parfois l'auteur Jean Peigné ne fait<br />
que " déménager " ou " déjudaïser "<br />
une histoire. Exemples les <strong>de</strong>ux<br />
histoires suivantes qui ont partie<br />
<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s lustres <strong>de</strong> l'humour juif le<br />
plus classique)<br />
Mohammed vend <strong>de</strong>s merguez dans<br />
une petite camionnette garée<br />
quotidiennement à un endroit très<br />
passager, juste <strong>de</strong>vant la banque<br />
Rothschild .<br />
Un jour, son ami Saïd lui dit :<br />
-J'ai plus <strong>de</strong> sous pour finir le mois.<br />
Comme tes affaires marchent bien, j'ai<br />
pensé que tu pourrais peut-être me<br />
HUMOUR<br />
aussi que l'auteur ait, volontairement ou pas, décidé<br />
<strong>de</strong> transformer <strong>de</strong>s histoires figurant d'ordinaire dans<br />
<strong>de</strong>s anthologies <strong>de</strong> l'humour juif, en <strong>de</strong>s récits ayant<br />
pour cadre la communauté musulmane.<br />
Voici un bouquet d'histoires extrait du livre <strong>de</strong><br />
M.Peigné.<br />
prêter cent euros ?<br />
-Ma parole, fait Mohammed, je<br />
voudrais tellement te rendre ce petit<br />
service, mon frère !Mais je ne peux<br />
pas, j'ai un accord avec Rothschild :<br />
je ne prête pas d'argent et lui ne vend<br />
pas <strong>de</strong> merguez.<br />
A l'école, un fils <strong>de</strong> travailleur algérien<br />
est constamment l'objet <strong>de</strong> brima<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> certains <strong>de</strong> ses petits<br />
camara<strong>de</strong>s. Alors, pour que cela<br />
cesse, son père le change<br />
d'établissement et change aussi son<br />
prénom.<br />
-Maintenant, tu ne t'appelles plus<br />
Ahmed, tu t'appelles Maurice. Et tu<br />
ne dis à personne que tu es algérien.<br />
Compris ?<br />
Un mois plus tard, le gosse rentre à<br />
la maison avec un carnet <strong>de</strong> notes<br />
catastrophique, et il reçoit une raclée<br />
mémorable. Le len<strong>de</strong>main, il arrive<br />
en classe avec les <strong>de</strong>ux yeux au<br />
beurre noir.<br />
-Qu'est-ce qui t'est arrivé, Maurice ?<br />
lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt ses copains.<br />
-M'en parlez pas ! Hier soir en<br />
rentrant chez moi, j'ai été agressé par<br />
un Arabe !<br />
INFORMATION JUIVE Septembre 2010 49
VERBATIM<br />
JEAN TULARD.<br />
Historien :<br />
" Le mégalomane d'aujourd'hui se<br />
situe à une échelle dérisoire "<br />
ELISABETH BADINTER.<br />
Philosophe :<br />
" L'intégrisme religieux teste notre<br />
capacité <strong>de</strong> résistance "<br />
DAVID KHAYAT.<br />
Cancérologue :<br />
" Vous ne risquez pas grand-chose<br />
avec ce que votre grand-mère met<br />
dans votre assiette "<br />
PHILIPPE BOUVARD.<br />
Journaliste :<br />
" Trains : <strong>de</strong> plus en plus longs. A partir<br />
<strong>de</strong> douze wagons, on a l'impression <strong>de</strong><br />
commencer le voyage à pied "<br />
FRANÇOIS BAROUIN.<br />
Ministre du budget :<br />
" Choisir, comme le disait Gi<strong>de</strong>, c'est<br />
renoncer "<br />
CARNET Naissance<br />
Nous avons appris avec plaisir la naissance, le 7 août <strong>de</strong>rnier,<br />
au foyer <strong>de</strong> nos amis Aurélia et Emmanuel Guedj d'une petite<br />
fille Abigaïl.<br />
Nous présentons à ses parents et grands parents - et notamment<br />
à notre amie Mme Georgette Guedj, la veuve du regretté Edgar<br />
Guedj ( Lynclair ) - nos meilleurs vœux et un grand mazal tov.<br />
Distinctions<br />
Sur ordre du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République, le grand rabbin René-<br />
Samuél Sirat, ancien grand rabbin <strong>de</strong> France, a été élevé au gra<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Grand officier dans l'ordre du Mérite.<br />
Nous lui présentons nos très chaleureuses félicitations<br />
Promotion<br />
Notre collaborateur et ami David Banon vient d'être nommé<br />
à l'Institut universitaire <strong>de</strong> France.<br />
Nous lui présentons nos félicitations et nos meilleurs vœux.<br />
Prix<br />
Le prix Jasmin d'argent a été remis par Patrick Poivre-d'Arvor,<br />
prési<strong>de</strong>nt du jury, à notre ami l'écrivain Naïm Kattan pour l'ensemble<br />
<strong>de</strong> son œuvre.<br />
Rappelons que l'écrivain canadien avait été, il y a <strong>de</strong>ux ans,<br />
distingué par l'Académie française pour sa contribution à la<br />
promotion <strong>de</strong> la langue française.<br />
Nécrologie<br />
Nous avons appris avec peine le décès <strong>de</strong> Jacques Dary-Edhery,<br />
enseignant à Meknès (Maroc) puis responsable du programme<br />
Etu<strong>de</strong>s et sports au Lycée Polyvalent <strong>de</strong> Toulouse.<br />
Il était le beau-père <strong>de</strong> Jo Amar responsable du service culture au<br />
FSJU et le beau-frère <strong>de</strong> notre collaborateur et ami Maurice Arama.<br />
Nous présentons à sa famille nos très sincères condoléances.<br />
50 INFORMATION JUIVE Septembre 2010<br />
YVAN RIOUFOL.<br />
Chroniqueur au Figaro :<br />
" La presse d'extrême droite d'avantguerre<br />
n'a rien à envier à certaines<br />
campagnes calomnieuses aujourd'hui<br />
en usage à gauche "<br />
KAD MERAD.<br />
Comédien :<br />
" Je suis un acteur. Si je <strong>de</strong>vais prier en<br />
hébreu, je le ferais aussi ".<br />
DMITRI MEDVEDEV.<br />
Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Fédération <strong>de</strong><br />
Russie :<br />
" La corruption a toujours <strong>de</strong>ux faces<br />
.Il ne suffit pas <strong>de</strong> blâmer ceux qui<br />
BILL CLINTON.<br />
Ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s Etats-Unis :<br />
" Ce qu'il y a <strong>de</strong> bon avec le fait <strong>de</strong> ne plus<br />
être prési<strong>de</strong>nt, c'est que je peux dire ce que je<br />
veux. Bon, le problème c'est que plus<br />
personne ne m'écoute "<br />
reçoivent <strong>de</strong>s pots-<strong>de</strong>-vin. Ceux qui en<br />
donnent ne sont pas moins coupables "<br />
MARC DUGAIN.<br />
Ecrivain :<br />
" Le roman n'est-il pas la<br />
transformation <strong>de</strong> ce que l'on a pu<br />
ressentir plutôt que la narration <strong>de</strong> ce<br />
que l'on a vécu ? "<br />
MARTIN HIRSCH.<br />
Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Agence du<br />
service civique :<br />
" Quand les catholiques appelleront<br />
leur enfant Mohammed, on pourra<br />
parler <strong>de</strong> véritable intégration "