Rapport - Cours en Ligne - AgroParisTech
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INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUE PARIS-GRIGNON<br />
INIP ENJEUX ET STRATEGIES POUR LES PRODUCTIONS VEGETALES<br />
VALORISATION DE<br />
L'ORGE DE PRINTEMPS<br />
PAR UNE BIERE DE<br />
TERROIR<br />
Matthieu CAROF<br />
Carine GUILBERT<br />
Pierre MILLET<br />
Clothilde ROUILLON<br />
ANNEE 2001-2002
TABLE DES MATIERES<br />
Introduction 4<br />
PARTIE A : De l’orge à la bière 5<br />
A.1 Procédé de fabrication de la bière 5<br />
A.1.1 Etape préliminaire : le maltage 5<br />
A.1.2 Du brassage à la bière 5<br />
A.1.2.1 Le brassage 5<br />
A.1.2.2 La ferm<strong>en</strong>tation 6<br />
A.2 Deux grandes familles de bière… 7<br />
A.2.1 La bière blanche 7<br />
A.2.2 La bière brune 7<br />
A.3 Qualité des principales matières premières 8<br />
A.3.1 Qualité des orges de brasserie 8<br />
A.3.2 Qualité de l’eau 8<br />
A.4 Le marché de la bière <strong>en</strong> France 8<br />
PARTIE B : Les scénarios <strong>en</strong>visageables 10<br />
B.1 Le groupem<strong>en</strong>t de producteurs d’orge 11<br />
B.2 L’organisme stockeur 11<br />
B.3 Le malteur 12<br />
B.4 Le brasseur 12<br />
B.5 La commercialisation 13<br />
B.6 Conclusion : projet sélectionné 14<br />
PARTIE C : La Châtillonnaise 15<br />
C.1 Approche structurelle 15<br />
C.1.1 La production d’orge 15<br />
C.1.2 Le stockage de l’orge 15<br />
C.1.3 Le maltage 15<br />
C.1.4 Le brassage 16<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
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C.1.5 La v<strong>en</strong>te 16<br />
C.1.6 Dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t du projet 16<br />
C.1.7 A qui s’adresse le projet ? 17<br />
Résumé 18<br />
C.2 Approche économique 19<br />
C.2.1 Investissem<strong>en</strong>ts 19<br />
C.2.2 Compte de résultat 19<br />
C.2.3 Conclusion 20<br />
Conclusion générale 21<br />
Coordonnées 22<br />
Annexe 1 : L’expéri<strong>en</strong>ce de la S.A.R.L. Gâtinorge 23<br />
Annexe 2 : Compte de résultat – Brasserie Vauclair 25<br />
Annexe 3 : Compte de résultats – Brasserie DES CHAMPS 26<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
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INTRODUCTION<br />
Les caractéristiques pédoclimatiques et structurelles du Châtillonnais <strong>en</strong> font un territoire a<br />
vocation céréalière. A la faveur du climat tempéré, et quoique les sols peu profonds soi<strong>en</strong>t parfois<br />
un facteur limitant, les céréales sont largem<strong>en</strong>t implantées dans les rotations. Par ailleurs, au cours<br />
des dernières déc<strong>en</strong>nies, les exploitations se sont agrandies et globalem<strong>en</strong>t spécialisées dans ces<br />
cultures. Les surfaces importantes, l’équipem<strong>en</strong>t performant, la technicité acquise sont autant<br />
d’atouts économiques : production à moindre frais de récoltes de qualité.<br />
En 1956, à la suite du gel des blés et des orges d’hiver, les agriculteurs implant<strong>en</strong>t massivem<strong>en</strong>t<br />
l’orge de printemps <strong>en</strong> remplacem<strong>en</strong>t des cultures détruites. Durant les années suivantes, l’orge<br />
reste prés<strong>en</strong>te dans la sole et s’installe durablem<strong>en</strong>t dans les rotations. Aujourd’hui l’orge persiste<br />
dans le Châtillonnais ; du fait de sa prés<strong>en</strong>ce historique, les agriculteurs possèd<strong>en</strong>t un savoir-faire<br />
cultural qui leur assure tant une stabilité des r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts qu’une « constance de la qualité ».<br />
Les considérations agronomiques, structurelles et historiques sont autant de raisons qui justifi<strong>en</strong>t<br />
la production d’orge de printemps de qualité à vocation brassicole dans le Châtillonnais.<br />
Toutefois, dans l’état actuel, la production est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t exportée vers d’autres régions.<br />
Consci<strong>en</strong>t de la symbolique attachée à l’orge de printemps, consci<strong>en</strong>t de la qualité de la<br />
production, l’idée est née de valoriser localem<strong>en</strong>t une partie de celle-ci par la production et la<br />
commercialisation d’une bière de terroir.<br />
L’étude de la faisabilité d’un tel projet nous a conduit à r<strong>en</strong>contrer des personnes qui pourrai<strong>en</strong>t<br />
dev<strong>en</strong>ir demain des part<strong>en</strong>aires. Suite à ces r<strong>en</strong>contres, diverses possibilités sont apparues<br />
concernant le dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t et les modalités de production comme de commercialisation. Le<br />
schéma ret<strong>en</strong>u ainsi que les motivations qui ont conduit à ce choix seront explicitées.<br />
Préalablem<strong>en</strong>t, seront rappelés les principes de base de la production de bière.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
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PARTIE A : DE L’ORGE A LA BIERE<br />
A.1 Procédé de fabrication de la bière<br />
A.1.1 Etape préliminaire : le maltage<br />
Le maltage correspond à la reproduction dirigée du processus naturel de développem<strong>en</strong>t de la<br />
plante. Le malteur fournit aux grains de l’eau, de la chaleur et du dioxygène <strong>en</strong> quantité suffisante.<br />
Au cours du processus l’embryon sécrète des <strong>en</strong>zymes qui ont vocation à :<br />
•<br />
hydrolyser du cim<strong>en</strong>t protéique qui <strong>en</strong>toure les grains d’amidon ;<br />
• transformer de l’amidon <strong>en</strong> eau et dioxyde de carbone avec libération d’énergie<br />
chimique.<br />
Les <strong>en</strong>zymes concernées sont :<br />
Nom Cible(s) Rôle(s)<br />
Cytase Hémicellulose<br />
R<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t l’amidon accessible, les grains<br />
d’amidon devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t friables.<br />
Enzymes<br />
protéolytiques<br />
Protéinases Protéines complexes insolubles<br />
Peptidases Peptides et polypeptides<br />
Catalyse <strong>en</strong> protéines solubles, obt<strong>en</strong>tion<br />
de polypeptide et de peptides.<br />
Catalyse <strong>en</strong> acides aminés ess<strong>en</strong>tiel au<br />
développem<strong>en</strong>t des levures.<br />
Phosphatases - Libération du phosphate<br />
Plusieurs types de malts peuv<strong>en</strong>t être obt<strong>en</strong>us. Parmi ceux-ci, on retrouve fréquemm<strong>en</strong>t :<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
Le malt foncé<br />
Il est obt<strong>en</strong>u <strong>en</strong> poussant la germination pour obt<strong>en</strong>ir un transformation partielle de<br />
l’amidon <strong>en</strong> sucre et <strong>en</strong> chauffant à température plus élevé un malt plus humide afin<br />
de caraméliser ce sucre.<br />
Le malt colorant<br />
Le malt colorant est obt<strong>en</strong>u par torréfaction d’un malt à germination poussée.<br />
Le malt caramel<br />
Il est obt<strong>en</strong>u par saccharification partielle suivie d’un grillage des sucres ainsi obt<strong>en</strong>us.<br />
Le malt diastasique<br />
Le malt diastasique était traité de façon à pousser le pouvoir diastasique aux dép<strong>en</strong>ds<br />
du r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t.<br />
A.1.2 Du brassage à la bière<br />
A.1.2.1 Le brassage<br />
L’objectif ess<strong>en</strong>tiel du brassage est la saccharification de l’amidon afin d’obt<strong>en</strong>ir in fine des sucres<br />
ferm<strong>en</strong>tescibles.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
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Avant cette étape il est nécessaire d’écraser le grain de malt, le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t théorique étant d’autant<br />
meilleur que la mouture est plus fine. Le moût saccharifié devra être séparé de l’<strong>en</strong>veloppe du<br />
grain et des parties insolubles, constituant les drêches, et celles-ci devront être lavées afin de<br />
récupérer le maximum d’extrait.<br />
A cet effet on distingue trois étapes ess<strong>en</strong>tielles qui constitu<strong>en</strong>t l’empâtage :<br />
•<br />
•<br />
•<br />
empesage : c’est le chauffage seul qui provoque l’empesage de l’amidon ;<br />
liquéfaction : l’amylase alpha liquéfiante a son optimum autour de 75°C, 80°C. Elle est<br />
rapidem<strong>en</strong>t détruite à 85°C ;<br />
saccharification : les chaînes d’amidon sont scindées <strong>en</strong> molécules de dextrines et de<br />
maltose sous l’action de l’amylase bêta dont l’optimum est situé autour de 60-65°C. Sa<br />
température létale est de l’ordre de 75°C.<br />
Enfin on procède au lavage puis à la cuisson. Celle-ci s’impose pour :<br />
•<br />
•<br />
•<br />
conc<strong>en</strong>tration du moût dilué lors du lavage ;<br />
destruction des <strong>en</strong>zymes de germination qui sont désormais inutiles ;<br />
coagulation de la matière azotée (formation de troubles grossiers <strong>en</strong>core dits cassure).<br />
Toutefois cette étape est critique car elle peut colorer le produit ce qui dégrade sa qualité.<br />
Le refroidissem<strong>en</strong>t doit aussi être rigoureusem<strong>en</strong>t contrôlé car il s’accompagne de phénomène<br />
d’oxydations défavorables eux aussi à la qualité du produit finit.<br />
A l’issue de cette étape on observe des troubles fins ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t composés d’albumine<br />
tannique.<br />
A.1.2.2 La ferm<strong>en</strong>tation<br />
Le moût est un excell<strong>en</strong>t milieu de culture qui doit être traité avec le maximum d’hygiène et<br />
<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cé au plus vite.<br />
FERMENTATION PRINCIPALE<br />
En début de ferm<strong>en</strong>tation, il faut procéder à l’<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> levures du moût. Suit une phase<br />
d’oxygénation au cours de laquelle les levures vont se multiplier. Cette étape de multiplication<br />
cellulaire étant terminée, la prés<strong>en</strong>ce de dioxygène est à proscrire.<br />
En ferm<strong>en</strong>tation classique, la dose de levain est de 120 mg de levure sèche. La température du<br />
mout est à ce stade de 7°C à 8°C.<br />
La durée de ferm<strong>en</strong>tation sera différ<strong>en</strong>te toutes conditions égales par ailleurs, selon qu’on utilise<br />
une levure poussiéreuse ou floconneuse :<br />
Levure poussiéreuse Levure floconneuse<br />
Durée de la ferm<strong>en</strong>tation 7-8 jours 9-10 jours<br />
Evolution du pH 5,2 → 5,3 4,2 → 4,5<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
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En pleine ferm<strong>en</strong>tation, la température du mout est maint<strong>en</strong>ue autour de 9 à 10°C. On observe à<br />
la surface de la cuve la formation d’un mousse épaisse blanchâtre<br />
ARRET DU PROCESSUS<br />
Le brasseur abaisse la température autour de 4 à 5°C, la pellicule de mousse retombe, on parle de<br />
traversage. Le pourc<strong>en</strong>tage des sucres est passé de 12-14 % à 4-5 % (degrés).<br />
La ferm<strong>en</strong>tation principale est terminée.<br />
GARDE OU FERMENTATION SECONDAIRE<br />
Traditionnellem<strong>en</strong>t, la garde dure plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour que la bière<br />
mûrisse l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, s’affine et se clarifie.<br />
LA CLARIFICATION<br />
La bière traversée à une température voisine de 5°C est refroidie <strong>en</strong> quelques jours à une<br />
température proche de 0°C. Il se produit de ce fait des troubles colloïdaux ; le froid faisant<br />
tomber au fond du tank une bonne partie de la levure, celle-ci les <strong>en</strong>traîne avec elle. L’utilisation<br />
généralisée du filtre de Kieselguhr a placé au second plan les problèmes de clarification.<br />
MATURATION<br />
La garde s’accompagne d’une diminution des composés soufrés et des dicétones, d’une<br />
dégradation des diacétyl et des mercaptans qui sont des composés aromatiques désagréables.<br />
FIN DE GARDE – CONDITIONNEMENT FINAL<br />
En fin de garde, pour autant que les levures et les matières colloïdales se soi<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> déposées, la<br />
bière est excell<strong>en</strong>te, mais la petite quantité de levures restant <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>sion se développerait très<br />
vite et donnerait un goût d’autolysat de levure désagréable. On procédera dons à une clarification<br />
finale avant conditionnem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> fûts, boîtes ou bouteilles.<br />
A.2 Deux grandes familles de bière…<br />
A.2.1 La bière blanche<br />
Les bières blanches ont une teinte pâle, elles sont troubles. Brassées avec des malts très peu<br />
touraillés et des malts de from<strong>en</strong>t, elles ont un arôme de levure, un léger goût acidulé. La mousse<br />
est fine et blanche. Ces bières sont légères et ont une faible t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> alcool (4,4 % ). Pour relever<br />
leur goût et apprécier pleinem<strong>en</strong>t leur arôme, n'hésitez pas à ajouter une rondelle de citron au<br />
fond de votre verre avant d'y verser votre bière.<br />
On trouve parmi les plus connus la Hœgaard<strong>en</strong> et la Blanche de Bruges.<br />
A.2.2 La bière brune<br />
Les bières brunes ont des teintes virant du brun acajou au noir ébène. Cette couleur est le fruit de<br />
malts fortem<strong>en</strong>t touraillés. Leurs mousses sont onctueuses et crémeuses.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
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A.3 Qualité des principales matières premières<br />
A.3.1 Qualité des orges de brasserie<br />
La qualité des récoltes d'orge varie d'une année sur l'autre. L'orge est une céréale hétérogène et<br />
tout l'art du malteur consiste à choisir des variétés pures et reconnues pour leurs qualités.<br />
Les qualités requises sont les suivantes :<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
le taux d’humidité. Le maximum toléré est 14,5 % ;<br />
le calibrage : on exige 90% de grains à plus de 2,5 mm ;<br />
le taux de protéines optimal se situe <strong>en</strong>tre 10 et 11 %. Les protéines intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
fait dans la limpidité de la bière, son moelleux et le mainti<strong>en</strong>t de la mousse ;<br />
la capacité germinative. On doit obt<strong>en</strong>ir 97 % de grains germés après 72 heures ;<br />
la pureté variétale doit être supérieure à 93 % : <strong>en</strong> effet, les variétés germ<strong>en</strong>t à des<br />
vitesses variables, ce qui perturbe <strong>en</strong>suite le maltage ;<br />
un minimum de 0,5 % d’impureté, et l’abs<strong>en</strong>ce de grains de tournesol ;<br />
les exig<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> terme de qualité sanitaire suiv<strong>en</strong>t les normes <strong>en</strong> vigueur.<br />
Pour l'agriculteur, le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t agronomique et économique est évidemm<strong>en</strong>t de première<br />
importance. Pour les malteurs, d'autres caractéristiques <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ligne de compte. D'abord la<br />
rapidité de la germination, qui ne doit pas excéder trois jours. Ensuite, la t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> protéines, qui<br />
doit rester faible, <strong>en</strong>tre 10 % et 11,5 %. Cela suppose une grande technicité de l'agriculteur,<br />
notamm<strong>en</strong>t dans ses apports d'azote. Trop de protéines <strong>en</strong>traîne une moindre t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong> amidon<br />
et une désagrégation du malt. De leur côté, les brasseurs recherch<strong>en</strong>t des qualités de filtration, de<br />
ferm<strong>en</strong>tation, de goût et de r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t. Malteurs et brasseurs sont égalem<strong>en</strong>t très att<strong>en</strong>tifs à la<br />
prés<strong>en</strong>ce de résidus de produits de protection des plantes qui peuv<strong>en</strong>t perturber les procédés de<br />
fabrication du malt et de la bière et la qualité du produit pour le consommateur. Aussi a été mise<br />
<strong>en</strong> place une procédure d'évaluation des molécules phytosanitaires et décidé l'établissem<strong>en</strong>t d'une<br />
liste positive « orge de brasserie ».<br />
A.3.2 Qualité de l’eau<br />
Recourir à une eau aux propriétés bactériologiques et physico-chimiques irréprochables est<br />
indisp<strong>en</strong>sable à la fabrication d'une bière de qualité. Actuellem<strong>en</strong>t, chaque pays dicte ses propres<br />
recommandations concernant la dureté, l'alcalinité, les t<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> sels minéraux, oligo-élém<strong>en</strong>ts<br />
(fer, cuivre, manganèse...) ou autres composés (sulfates, nitrates, nitrites...).<br />
A.4 Le marché de la bière <strong>en</strong> France<br />
Les Français ne sont pas de gros consommateurs de bière (39 L/an/habitant contre 139 pour les<br />
Allemands). C’est cep<strong>en</strong>dant une boisson qui fait partie de leurs habitudes alim<strong>en</strong>taires puisque<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
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consommée par 60 % d'<strong>en</strong>tre eux. Dans 78 % des cas, on considère la bière comme une boisson<br />
conviviale et agréable, à partager <strong>en</strong>tre amis, généralem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> période estivale.<br />
La bière est aussi est appréciée à 64% pour sa diversité ; on trouve actuellem<strong>en</strong>t un large panel de<br />
bières originales. 53 % de la population est attiré par ses vertus rafraîchissantes. Le caractère<br />
naturel de la bière est considéré comme un atout à 24 %.<br />
CONSOMMATION<br />
La consommation de bière <strong>en</strong> France est restée constante ces dernières déc<strong>en</strong>nies. 68 % des<br />
v<strong>en</strong>tes concern<strong>en</strong>t les bières dites « de luxe » (4,4 à 5,5°) et le marché des bières à fort degré<br />
alcoolique (supérieur à 75°) se mainti<strong>en</strong>t.<br />
En outre, ce sont les bières blondes et les<br />
bières brunes qui ont le plus de succès dans<br />
l’hexagone. Cep<strong>en</strong>dant, on remarque un<br />
intérêt croissant pour les bières spéciales de<br />
qualité supérieure, et celles manufacturées<br />
dans des micro-brasseries. Ces bières sont<br />
volume (x 1000 HL)<br />
24000<br />
22000<br />
20000<br />
18000<br />
16000<br />
14000<br />
12000<br />
10000<br />
Evolution de la consommation de<br />
bière <strong>en</strong> France<br />
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000<br />
définies comme des produits non standardisés,<br />
caractéristiques d’une région ou d’une brasserie,<br />
souv<strong>en</strong>t blanches ou blondes, à ferm<strong>en</strong>tation haute et non filtrées. Elles ne représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t qu’1 %<br />
du marché, cep<strong>en</strong>dant, leur consommation a augm<strong>en</strong>té de 150 % <strong>en</strong>tre 1995 et 1997.<br />
STRATEGIES DES BRASSEURS<br />
Les t<strong>en</strong>dances actuelles des recettes de bières suiv<strong>en</strong>t les att<strong>en</strong>tes des consommateurs. Une étude<br />
réc<strong>en</strong>te pour le produit bière montre qu’ils recherch<strong>en</strong>t majoritairem<strong>en</strong>t :<br />
• une qualité irréprochable ;<br />
•<br />
une originalité de goût ;<br />
• une amertume amoindrie (à la demande des femmes et des 18-25 ans) ;<br />
• un emballage attrayant et valorisant, tel que des bouteilles <strong>en</strong> verre de 75 cL.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 9
PARTIE B : LES SCENARIOS ENVISAGEABLES<br />
GROUPEMENT DE PRODUCTEURS D'ORGE DE<br />
PRINTEMPS<br />
- groupem<strong>en</strong>t préexistant (JA, GEDA, …)<br />
- disponibles (cultivateurs de préfér<strong>en</strong>ce)<br />
- motivation pour la commercialisation<br />
STOCKAGE A LA FERME<br />
MALTAGE<br />
INDUSTRIEL<br />
ex : MALTEUROP<br />
Groupe SOUFFLET<br />
CREATION D’UNE<br />
MICRO-BRASSERIE<br />
A LA MICRO-<br />
BRASSERIE<br />
IFBM<br />
Malterie pilote<br />
TRAVAIL A FACON<br />
CHEZ UN BRASSEUR<br />
ARTISANAL<br />
ex : BrasserieVauclair<br />
Brasserie des Champs<br />
MARCHES,<br />
FOIRES,<br />
SALONS GMS<br />
CHR CHR CHR<br />
ORGANISME(S) STOCKEUR(S)<br />
110 BOURGOGNE DIJON CEREALES<br />
MALTAGE PAR LE<br />
GROUPE FISHER<br />
BRASSAGE PAR<br />
LE GROUPE<br />
FISHER<br />
ASSUREE PAR<br />
FISHER et DIJON<br />
CEREALES<br />
Figure 1 : Diagramme des itinéraires pour la production d'une bière de terroir à partie de l'orge de<br />
printemps du territoire. Lég<strong>en</strong>de : CHR, chaînes d’hôtels et de restaurants.<br />
Les différ<strong>en</strong>ts interv<strong>en</strong>ants dans la production d’une bière sont :<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
les producteurs d’orge ;<br />
l’organisme stockeur ;<br />
le malteur ;<br />
le brasseur ;<br />
la force de v<strong>en</strong>te.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 10<br />
CULTURE STOCKAGE MALTAGE BRASSAGE COMMERCIALISATION
A chaque étape, plusieurs choix s’offr<strong>en</strong>t à nous pour m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> notre projet (Figure 1). Nous<br />
allons brièvem<strong>en</strong>t les détailler, puis nous argum<strong>en</strong>terons la solution finalem<strong>en</strong>t choisie.<br />
Nous avons sélectionné l'itinéraire idéal <strong>en</strong> nous basant sur la logique « qu’il faut laisser faire à<br />
chacun ce qu’il maîtrise ».<br />
B.1 Le groupem<strong>en</strong>t de producteurs d’orge<br />
La mise <strong>en</strong> place d’un projet de production d’une bière, tel que la S.A.R.L. Gâtinorge l’a <strong>en</strong>visagé<br />
(Annexe 1) exige un grand investissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> temps. En effet, ils ont passé et pass<strong>en</strong>t beaucoup<br />
d’heures à discuter de l'organisation de leur travail, mais aussi, à la commercialisation de la<br />
Gâtine.<br />
Un projet du même type ne peut donc s’adresser exclusivem<strong>en</strong>t qu’à des cultivateurs. En effet,<br />
leurs charges de travail, regroupées par périodes, libèr<strong>en</strong>t du temps pour une autre activité.<br />
De plus, les cultivateurs, motivés, doiv<strong>en</strong>t former un groupe cohér<strong>en</strong>t soucieux de l’intérêt<br />
commun. L’individualisme est un obstacle à l’aboutissem<strong>en</strong>t d’un projet ; on nous a souligné à<br />
plusieurs reprises qu’un groupe d'individus travaillant déjà <strong>en</strong>semble serait mieux préparés à la<br />
réalisation du projet qu’un groupe néoformé. Ainsi, le projet s’adresse préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t à des<br />
G.E.D.A., des C.U.M.A., les J.A. du Châtillonnais, voire des adhér<strong>en</strong>ts d’une même<br />
coopérative.<br />
Enfin, le groupem<strong>en</strong>t de producteurs doit pouvoir supporter les frais <strong>en</strong>traînés par le projet.<br />
B.2 L’organisme stockeur<br />
Les cultivateurs peuv<strong>en</strong>t travailler directem<strong>en</strong>t sous contrat avec le malteur. Cep<strong>en</strong>dant, il y a<br />
beaucoup d’avantages à introduire les organismes stockeurs (O.S). dans le projet. En effet les<br />
O.S. :<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
assur<strong>en</strong>t le transport jusqu’à la malterie ;<br />
ont plus d’argum<strong>en</strong>ts pour négocier avec le malteur ;<br />
sont capables d’assurer la traçabilité pour toute l’orge produite par le groupem<strong>en</strong>t ;<br />
ont des capacités de nettoyage et de recalibrage des orges ;<br />
ont des outils d’analyse du grain.<br />
110 BOURGOGNE et DIJON CEREALES sont prêts à participer au projet <strong>en</strong> établissant des<br />
contrats adaptés aux besoins du groupem<strong>en</strong>t. La solution optimale serait que chaque agriculteur<br />
v<strong>en</strong>de sa production à son organisme stockeur habituel, <strong>en</strong> exigeant la traçabilité du lot du<br />
groupem<strong>en</strong>t. L’organisme stockeur se charge <strong>en</strong>suite de la v<strong>en</strong>te à la malterie choisie pour le<br />
projet.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 11
B.3 Le malteur<br />
Il est primordial que le malt <strong>en</strong>trant dans la composition de bière de terroir ait été produit dans ce<br />
terroir. Il faut donc s’assurer de la traçabilité du lot d’orge au cours du maltage ; il s’agit d’un<br />
point très délicat.<br />
En effet, les quatre malteries installées sur le territoire français travaill<strong>en</strong>t à des dim<strong>en</strong>sions<br />
industrielles. Elles ne certifi<strong>en</strong>t la traçabilité que pour des lots de plusieurs c<strong>en</strong>taines de tonnes<br />
d'orge et ne peuv<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>gager sur des quantités à la dim<strong>en</strong>sion de notre projet, c’est à dire un<br />
cinquantaine de tonne.<br />
Nous avons <strong>en</strong>visagé plusieurs façons de résoudre le problème lié au maltage :<br />
B.4<br />
•<br />
•<br />
faire malter dans les unités pilotes de l’IFBM, à Nancy (56). L’Institut trace la<br />
marchandise dès 600 kg. Cep<strong>en</strong>dant, compte t<strong>en</strong>u des quantités dont nous avons<br />
besoin et du prix proposé, cet ori<strong>en</strong>tation a vite été abandonnée ;<br />
faire malter par un industriel le volume minimal pour s'assurer de la traçabilité, et<br />
n’acheter que la quantité nécessaire, la production excéd<strong>en</strong>taire étant écoulée<br />
librem<strong>en</strong>t par le malteur.<br />
L'interlocuteur de DIJON CEREALE a proposé une autre ori<strong>en</strong>tation de notre projet, qui<br />
pourrait détourner le soucis de traçabilité au maltage. Cette coopérative est <strong>en</strong> effet l'unique<br />
fournisseur d’orge de la malterie-brasserie FISHER.<br />
En créant un part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong>tre le groupem<strong>en</strong>t de producteurs, DIJON CEREALES et FISHER,<br />
on court-circuiterait le problème de traçabilité. FISHER, disposant du lot d'orge du groupem<strong>en</strong>t<br />
pourrait indiquer la prov<strong>en</strong>ance de la matière première sur ces étiquettes On peut <strong>en</strong>visager, dans<br />
cette situation, la production d’une nouvelle recette pour l’orge du Châtillonnais.<br />
Ce type d'ori<strong>en</strong>tation, même s'il se base sur l'appui d'un industriel reconnu, ne nous a pas<br />
convaincu. On sort, <strong>en</strong> effet des objectifs initiaux de faire communiquer les agriculteurs sur leur<br />
profession et leur territoire. En outre, tel qu'est décrit le schéma de fonctionnem<strong>en</strong>t, ce projet<br />
profiterait à DIJON CEREALES et FISHER, les agriculteurs restant fournisseurs de matière<br />
première et ne tirant que de faibles, voire aucun bénéfices financiers.<br />
Le brasseur<br />
On répertorie trois types de brasserie :<br />
•<br />
la brasserie industrielle (exemple : Brasserie FISHER) ;<br />
• la brasserie artisanale. On travaille des plus petits volumes que dans la structure<br />
industrielle. Le gérant est souv<strong>en</strong>t le brasseur (exemple : Brasserie des Champs) ;<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 12
B.5<br />
•<br />
•<br />
•<br />
la micro-brasserie. Il s’agit d’un lieu où on installe des cuves de brassage et de<br />
ferm<strong>en</strong>tation. Les volumes de production sont très petits. Le gérant n'a pas<br />
obligatoirem<strong>en</strong>t le statut de brasseur (exemple : la Ferme-Brasserie Rabourtin).<br />
Le travail dans une structure industrielle n'est pas compatible avec les objectifs du projet. Pour la<br />
production d'une bière dite "de Terroir", on <strong>en</strong>visage une approche plus traditionnelle, avec un<br />
brassage dans une micro-brasserie ou une brasserie artisanale. Les autres intérêts sont que ces<br />
deux structures sont adaptées à des petits volumes, et support<strong>en</strong>t des variabilités dans la qualité<br />
du malt.<br />
Le projet de construire une micro-brasserie nécessiterait qu'un agriculteur consacre du temps au<br />
brassage : cela implique une grande disponibilité, mais aussi une réelle motivation. Notons<br />
égalem<strong>en</strong>t le risque lié à un coût d'investissem<strong>en</strong>t élevé pour un produit dont on ne sait pas s'il<br />
aura du succès auprès des consommateurs.<br />
En outre, le brassage est une profession à part <strong>en</strong>tière qui demande du savoir-faire. Nous<br />
<strong>en</strong>visageons donc plutôt de faire faire la bière à façon par un brasseur, dans une brasserie<br />
artisanale.<br />
Actuellem<strong>en</strong>t, deux brasseries sont intéressées par un part<strong>en</strong>ariat avec le groupem<strong>en</strong>t de<br />
producteurs d'orge :<br />
la Brasserie Vauclair (Champagne-Ard<strong>en</strong>ne) ;<br />
la Brasserie des Champs (Bourgogne).<br />
La commercialisation<br />
Le marché de la bière est très diversifié.<br />
Dans le cas d’une bière de Terroir, on peut s’adresser au public des marchés à thème, des foires et<br />
des salons à vocation agroalim<strong>en</strong>taire. Le produit est égalem<strong>en</strong>t susceptible d’être commercialisé<br />
dans les hôtels et les restaurants (C.H.R.), dans les cafés et les pubs, dans des épiceries fines.<br />
Cette démarche exige une force de v<strong>en</strong>te très importante et très bi<strong>en</strong> organisée.<br />
Remarquons que la production dans une micro-brasserie impliquerait, <strong>en</strong> plus, une v<strong>en</strong>te sur<br />
place, donc des charges professionnelles.<br />
Le passage par la grande distribution est très controversé. En appart<strong>en</strong>ant à un réseau, le produit<br />
peut être distribué à plus grande échelle et le groupem<strong>en</strong>t peut multiplier les volumes v<strong>en</strong>dus.<br />
Cep<strong>en</strong>dant les contrats avec les G.M.S. sont parfois très contraignants pour le producteur (date<br />
de paiem<strong>en</strong>t, exig<strong>en</strong>ces de volumes à livrer, marges,…). De plus, la v<strong>en</strong>te <strong>en</strong> G.M.S. peut nuire à<br />
l'image de « Terroir » que l'on veut faire porter à la bière, et surtout, la fonction du produit d'aider<br />
les producteurs à communiquer sur leur métier disparaît.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 13
B.6 Conclusion : projet sélectionné<br />
Si on récapitule les démarches et les choix de part<strong>en</strong>ariat pour chaque étape de la production de la<br />
bière, l'itinéraire privilégié est le suivant. :<br />
GROUPEMENT DE<br />
STOCKAGE à la<br />
FERME<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
les agriculteurs membres du<br />
groupem<strong>en</strong>t produis<strong>en</strong>t de l'orge<br />
brassicole. Leur récolte est stockée ou<br />
non à la ferme et est obligatoirem<strong>en</strong>t<br />
livrée dans un organisme stockeur<br />
part<strong>en</strong>aire : DIJON CEREALES ou<br />
110 BOURGOGNE ;<br />
les O.S. s'assur<strong>en</strong>t de la traçabilité du<br />
lot global du groupem<strong>en</strong>t jusqu'à la<br />
malterie SOUFFLET ;<br />
la malterie <strong>en</strong>sache uniquem<strong>en</strong>t le<br />
volume de malt tracé nécessaire au<br />
groupem<strong>en</strong>t ;<br />
une brasserie brasse à façon la bière de<br />
"Terroir" pour le groupem<strong>en</strong>t ;<br />
les membres du groupem<strong>en</strong>t se<br />
charg<strong>en</strong>t de la commercialisation du produit sur les marchés, les salons et les foires de la<br />
région.<br />
MALTAGE<br />
ORGANISMES<br />
STOCKEURS<br />
DIJON CEREALES<br />
110 BOURGOGNE<br />
BRASSAGE ARTISANAL<br />
COMMERCIALISATIO<br />
Marchés, Salons, Foires<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 14
PARTIE C : LA CHATILLONNAISE<br />
Au final, nous avons ret<strong>en</strong>u le projet de faire faire à façon une bière de terroir commercialisée par<br />
les agriculteurs sur les foires et marchés bourguignons.<br />
C.1 Approche structurelle<br />
Le schéma de production d’un tel projet compr<strong>en</strong>ds cinq grandes étapes que nous allons détailler.<br />
C.1.1 La production d’orge<br />
L’histoire de la région, le climat, la constitution des sols, ainsi que la technicité des agriculteurs<br />
font que la capacité de production d’orge à vocation brassicole est loin d’être un facteur limitant.<br />
Quelques agriculteurs peuv<strong>en</strong>t à eux seuls couvrir les besoins de production. Cette étape ne<br />
nécessitera donc aucun investissem<strong>en</strong>t supplém<strong>en</strong>taire que ce soit <strong>en</strong> temps, <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong><br />
formation.<br />
C.1.2 Le stockage de l’orge<br />
Les agriculteurs possèd<strong>en</strong>t à ce stade de la filière deux possibilités : soit un stockage sur<br />
l’exploitation, soit une coopération avec 110 Bourgogne, DIJON CEREALES ou Soufflet, les<br />
trois structures de stockage de la région. La solution la plus simple pour un tel projet reste le<br />
part<strong>en</strong>ariat avec les coopératives qui, nous l’avons vu possèd<strong>en</strong>t de nombreux atouts. Ce sont<br />
elles qui rassembleront les différ<strong>en</strong>tes productions de chaque agriculteur concerné par le projet et<br />
qui s’assureront du stockage et de la traçabilité de cet <strong>en</strong>semble de productions. Cela <strong>en</strong>traîne tout<br />
de même une certaine bonne volonté et <strong>en</strong>t<strong>en</strong>te <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts agriculteurs, de manière à ce<br />
que le stockage de ces orges prov<strong>en</strong>ant d’exploitations différ<strong>en</strong>tes n’<strong>en</strong>combr<strong>en</strong>t pas sur de trop<br />
longues périodes, les silos des organismes stockeurs.<br />
C.1.3 Le maltage<br />
Cette étape constitue le point critique de notre projet. Etant donné que notre projet repose sur un<br />
terroir, une id<strong>en</strong>tité de la région, l’orge du produit final doit assurém<strong>en</strong>t prov<strong>en</strong>ir de la région du<br />
Châtillonnais. La traçabilité de l’orge doit donc être parfaitem<strong>en</strong>t maîtrisée.<br />
Or, comme vu précédemm<strong>en</strong>t, la plupart des malteurs de la région ne peuv<strong>en</strong>t assurer une<br />
traçabilité parfaite qu’à partir d’une certaine masse d’orge beaucoup trop conséqu<strong>en</strong>te pour notre<br />
projet. MALTEUROP, à Reims (51) ne semble pas pouvoir satisfaire une telle demande :<br />
financièrem<strong>en</strong>t, l’<strong>en</strong>sachage pour le volume dont nous aurions besoin ne serait pas r<strong>en</strong>table par<br />
rapport à leurs moy<strong>en</strong>s techniques et 500 tonnes d’orge minimum sont nécessaires pour assurer la<br />
traçabilité d’un lot. Travailler avec de telles structures signifierait remettre <strong>en</strong> cause l’échelle de<br />
production de notre projet.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 15
Cep<strong>en</strong>dant, la malterie de Pithiviers, affirme pouvoir assurer la traçabilité d’un lot de 50 tonnes<br />
d’orge, de le malter, d’<strong>en</strong> fournir une partie à la brasserie choisie et de v<strong>en</strong>dre le reste selon le<br />
circuit habituel.<br />
C.1.4 Le brassage<br />
C’est une étape qui ne comporte pas de grosses contraintes si ce n’est la capacité de production<br />
maximale de la brasserie.<br />
La brasserie DES CHAMPS peut assurer un volume de 200 à 500 hL maximum par an. Elle<br />
souhaiterait un investissem<strong>en</strong>t du groupem<strong>en</strong>t dans deux cuves de ferm<strong>en</strong>tation de 1500 L, ainsi<br />
qu'une participation pour l'achat d'une embouteilleuse automatisée. Pour une production<br />
supérieure à 500 hL/an, des investissem<strong>en</strong>ts plus conséqu<strong>en</strong>ts serai<strong>en</strong>t nécessaires.<br />
La brasserie VAUCLAIR nous propose de brasser un volume pouvant atteindre 10000 hL/an. Le<br />
seul investissem<strong>en</strong>t conseillé concerne les cuves de ferm<strong>en</strong>tation.<br />
La recette de la bière serait définie par le brasseur <strong>en</strong> collaboration avec les agriculteurs.<br />
C.1.5 La v<strong>en</strong>te<br />
La commercialisation de la bière se ferait <strong>en</strong> majeure partie sur des salons, foires, ou marchés et<br />
serait assurée par les agriculteurs eux-mêmes. Ceci impose une force de v<strong>en</strong>te suffisamm<strong>en</strong>t<br />
importante.<br />
Au point de vue des connaissances et savoir-faire commerciaux, les agriculteurs peuv<strong>en</strong>t<br />
bénéficier de formations, de manière à maîtriser cet aspect de la filière auquel ils n’étai<strong>en</strong>t, pour la<br />
plupart, pas confrontés avant.<br />
C.1.6 Dim<strong>en</strong>sionnem<strong>en</strong>t du projet<br />
De manière à ce le projet apparaisse le plus concret possible, nous avons chiffré les objectifs d’un<br />
tel projet (figure 2).<br />
En ce qui concerne la capacité de production des brasseries, la brasserie VAUCLAIR (Giey-sur-<br />
Aujon) nous propose une production de 200 hL voire 500 hL si des investissem<strong>en</strong>ts sont réalisés<br />
dans la brasserie. Quant à la brasserie DES CHAMPS (S<strong>en</strong>s), elle assure pouvoir produire 500 hL<br />
voire plus (une fois la nouvelle unité implantée). Nous sommes donc partis sur un objectif de<br />
production de 500 hL de bière par an. Cet objectif est discutable mais, un effectif plus grand<br />
tuerait l’aspect artisanal et apporterait un aspect beaucoup plus commercial au produit fini, tandis<br />
qu’un effectif plus petit diminuerait l’échelle de répercussion d’un tel projet.<br />
Ces 500 hL nécessit<strong>en</strong>t un apport de 12,6 tonnes de malt par an à la brasserie. Nous avons<br />
considéré que ces 12,6 tonnes de malt serai<strong>en</strong>t apportées <strong>en</strong> 3 x 4,2 tonnes mais ceci est bi<strong>en</strong><br />
évidemm<strong>en</strong>t adaptable.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 16
Concernant la malterie, nous avons vu qu’elle ne peut assurer la traçabilité qu’à partir de lots de<br />
50 tonnes minimum. Ainsi, pour 3 apports par an de 4,2 tonnes de malt à la brasserie, il faut, au<br />
niveau de la malterie, 3 apports de 50 tonnes d’orge par an.<br />
A noter que les 50 tonnes sont maltées <strong>en</strong> une seule fois, seules 4,2 tonnes sont livrées à la<br />
brasserie, le reste suit le circuit habituel de commercialisation.<br />
Tout ceci impose une capacité de production de 150 tonnes d’orge par an, soit 30 ha ce qui<br />
pourrait être quasim<strong>en</strong>t assuré par un ou deux agriculteurs.<br />
C.1.7 A qui s’adresse le projet ?<br />
Ce projet s’adresse, bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t, à des agriculteurs produisant un minimum d’orge.<br />
Cep<strong>en</strong>dant, nous avons souhaité mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce trois qualités qui nous sembl<strong>en</strong>t<br />
indisp<strong>en</strong>sables.<br />
UNE DISPONIBILITE EN TEMPS<br />
Cette disponibilité ne vi<strong>en</strong>t pas de la production <strong>en</strong> elle-même, mais plutôt de la<br />
commercialisation qui demande beaucoup <strong>en</strong> temps et <strong>en</strong> effectif (au moins deux personnes pour<br />
chacune des foires). Le gros problème est de pouvoir gérer les pointes de travail sur l’exploitation<br />
qui ont lieu, pour la plupart, <strong>en</strong> septembre-octobre, mars-avril (semis) ; juillet-août (récoltes) et les<br />
dates de foires (courant printemps et automne). D’où l’intérêt d’être nombreux de manière à<br />
pouvoir se relayer sur les lieux de v<strong>en</strong>te.<br />
DES CAPACITES FINANCIERES<br />
Les agriculteurs intéressés serai<strong>en</strong>t regroupés dans une société type S.A.R.L., d’où un besoin <strong>en</strong><br />
investissem<strong>en</strong>ts financiers pour la création de la société.<br />
D’autre part, des apports de capitaux dans la brasserie seront égalem<strong>en</strong>t souhaitables.<br />
UNE CERTAINE MOTIVATION<br />
Ce dernier point découle des deux premiers. C’est un projet qui demande du temps, de l’arg<strong>en</strong>t,<br />
donc une réelle <strong>en</strong>vie de participer à la fabrication d’une bière du pays, de suivre le produit<br />
jusqu’au bout.<br />
En ce qui concerne le nombre, nous l’avons estimé à 10-15 personnes. Rappelons que cet effectif<br />
est dû aux besoins au niveau de la commercialisation, et que ces 10-15 personnes seront<br />
rassemblées dans une S.A.R.L.. Ce groupe devra être soudé et organisé de manière, notamm<strong>en</strong>t, à<br />
gérer les pointes de travail sur les exploitations vis à vis des dates de foires ainsi que les<br />
approvisionnem<strong>en</strong>ts au niveau de la Coopérative. Enfin, l’idéal au niveau de ce groupe serait qu’il<br />
émane d’un groupe déjà existant, type G.E.D.A., J.A. ou autres rassemblem<strong>en</strong>ts d’agriculteurs<br />
adhér<strong>en</strong>ts à une même coopérative.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 17
C.1.8 Résumé<br />
FILIERE EXISTANTE ET SES<br />
CONTRAINTES RELATIVES AU PROJET<br />
PRODUCTEURS<br />
COOPERATIVES<br />
Pas de volume mini. limitant<br />
MALTERIE<br />
50 t d’orge mini. pour assurer la traçabilité à la<br />
Malterie de Pithiviers<br />
BRASSERIE<br />
Capacité de production possible :<br />
200 à 500 hL à la Brasserie Vauclair<br />
500 et plus à la Brasserie des Champs<br />
FOIRES, MARCHES,<br />
SALONS, CHR<br />
OBJECTIFS DU PROJET<br />
Production de 150 t<br />
d’orge par an<br />
Stockage et traçage de<br />
3 x 50 t d’orge par an<br />
Production de 12,6 t de malt par an<br />
soit 3 apports de 4,2 t par an<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 18<br />
Production de 500 hL de<br />
bière par an
C.2 Approche économique<br />
Elle est abordée sous l’angle des investissem<strong>en</strong>ts puis de la simulation comptable annuelle.<br />
C.2.1 Investissem<strong>en</strong>ts<br />
INVESTISSEMENTS INITIAUX Valeur T.T.C.<br />
Constitution de la société (S.A.R.L.)<br />
Frais sur formalités 0,00<br />
Journal d'Annonces légales 183,00<br />
Immatriculation 50,25<br />
Achat d'un camion d'occasion<br />
R<strong>en</strong>ault Master - Charge utile : 1,8 t 20 000,00<br />
Apport <strong>en</strong> capital dans la brasserie<br />
Cuve 11500 L 20 000,00<br />
Boucheuse museuleuse 26 983,00<br />
Formation v<strong>en</strong>tes<br />
Deux journées pour le groupe 2439,18<br />
Matériel pour foire<br />
Tireuse deux becs 1496,00<br />
TOTAL EN EURO 71 152,00<br />
C.2.2 Compte de résultat<br />
A partir d’un docum<strong>en</strong>t fournit par la chambre d’industrie et de commerce de Bourgogne, les<br />
principaux foires et marchés sont ret<strong>en</strong>us. On détermine ainsi les charges liées à la location de<br />
l’emplacem<strong>en</strong>t. On considère un stand de 5 mètres linéaires.<br />
Pour ce qui est des coûts du déplacem<strong>en</strong>t, on procède d’une manière grossière <strong>en</strong> considérant que<br />
la distance moy<strong>en</strong>ne pour chaque foire ou marché et Châtillon-sur-Seine (notre référ<strong>en</strong>ce) est de<br />
200 km aller-retour.<br />
Par ailleurs on considère que tous les soirs les personnes revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à Châtillon-sur-Seine pour<br />
dormir : il n’y a donc pas de frais d’hébergem<strong>en</strong>t.<br />
Pour les frais de brasserie, les données correspond<strong>en</strong>t à celles fournies par la brasserie DES<br />
CHAMPS ainsi que la brasserie VAUCLAIR.<br />
Pour la politique d’amortissem<strong>en</strong>t, on considère de manière grossière une dotation aux<br />
amortissem<strong>en</strong>ts annuelle qui correspond à une politique d’amortissem<strong>en</strong>t de l’<strong>en</strong>semble de la<br />
somme investit sur dix ans.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 19
Les valeurs sont données T.T.C. <strong>en</strong> euro.<br />
BRASSERIE<br />
DES CHAMPS VAUCLAIR<br />
Charges 10 1379 13 0751<br />
Produits 190000 190000<br />
Excèd<strong>en</strong>t Brut d'Exploitation 88 621 59 249<br />
Résultat courant avant impôts 81 506 52 134<br />
Impôts sur les sociétés 27 169 17 378<br />
Résultat net 54 337 34 756<br />
Pour plus de détails on se reportera aux docum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> annexes.<br />
C.2.3 Conclusion<br />
L’objectif de l’étude n’est pas de déterminer la r<strong>en</strong>tabilité exacte du projet mais d’essayer d’évaluer<br />
si le projet est intrinsèquem<strong>en</strong>t rémunérateur ou déficitaire. Après étude il apparaît qu’il est<br />
rémunérateur est qu’il pourrait dégager annuellem<strong>en</strong>t de l’ordre de 40 000 euro, ce qui dans<br />
l’hypothèse d’un groupem<strong>en</strong>t de quinze agriculteurs représ<strong>en</strong>te <strong>en</strong>viron 2 700 euro par an et par<br />
agriculteur. Ce projet apparaît donc fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t rémunérateur. Une étude plus fouillée,<br />
notamm<strong>en</strong>t des coûts occasionnés par la foire permettrait une meilleure approche.<br />
– Valorisation de l'orge de printemps par une bière de terroir –<br />
Page 20
CONCLUSION GENERALE<br />
Le projet apparaît structurellem<strong>en</strong>t et économiquem<strong>en</strong>t viable : son intérêt économique réside<br />
moins dans une meilleure valorisation de l’orge de printemps que dans la réappropriation de la<br />
valeur ajoutée créée lors de la commercialisation. D’autre part, les points délicats tels que la<br />
traçabilité, sembl<strong>en</strong>t être surmontables. Les professionnels r<strong>en</strong>contrés au cours de ces deux<br />
semaines de travaux ont accueilli, avec plus ou moins de réserve, l’ébauche de projet que nous<br />
leur avons proposé. Pour l’heure, l’ess<strong>en</strong>tiel de la démarche consiste à réunir des agriculteurs<br />
motivés capables de porter le projet jusqu’à son terme. Ceci reste peut-être, dans le contexte<br />
châtillonnais, l’un des points les plus difficiles à traiter.<br />
Il est nécessaire de compr<strong>en</strong>dre que le projet n’a pas pour vocation primaire de dégager des<br />
ressources financières pour les agriculteurs. Les atouts ess<strong>en</strong>tiels de ce projet résid<strong>en</strong>t dans :<br />
•<br />
•<br />
•<br />
la redécouverte du citoy<strong>en</strong> à travers les consommateurs permettant de redonner à<br />
l’agriculture une force de communication qu'elle a depuis trop longtemps perdu ;<br />
une approche multifonctionnelle de l’agriculture, l’agriculteur dépasse son métier pour<br />
dev<strong>en</strong>ir un « agriculturo-commercial » ;<br />
la promotion du territoire et de l’agriculture châtillonais.<br />
A plus long terme les perspectives d’évolution sont diverses : augm<strong>en</strong>ter le volume de<br />
production, mettre au point de nouvelles recettes ou <strong>en</strong>core mettre <strong>en</strong> place une micro-brasserie<br />
dans le châtillonnais.
COORDONNEES<br />
BERNARD – Responsable du service diversification – Chambre d'Agriculture de Côte d'OR –<br />
Dijon : 03-80-68-66-54<br />
BILBOT – Responsable des v<strong>en</strong>tes chez DIJON CEREALES : 03-80-069-21-68<br />
CAMINADE - CONSEIL REGIONAL DE BOURGOGNE – Etude du plan Etat-Région :<br />
03-80-44-35-98<br />
CHAMBRE DE COMMERCE – Standard - DIJON : 03-80-65-91-00<br />
DUBARD – ANDRA : 03-80-39-30-37<br />
GRIMONTPONT – Directeur Adjoint – 110 BOURGOGNE – Auxerre : 03-86-53-44-22<br />
JACQUEMONT – Juriste responsable du secteur de Châtillon-sur-Seine – CER Conseil –<br />
Dijon : 03-80-63-14-02<br />
LAURIER – Responsable Qualité – MALTEUROP – Reims : 03-26-78-61-00<br />
LEMESLE – Animatrice JEUNES AGRICULTEURS DE COTE D'OR : 03-80-68-67-70<br />
MALANDA – Ingénieur à l'IFBM – Vandoeuvre-lès-Nancy : 03-83-44-88-00<br />
MEULSON – CONSEIL GENERAL DE LA COTE D'OR – 03-80-63-66-89<br />
LOIZEAU – VIVEA – Chambre: 03-80-68-66-44<br />
QUILLIARD – Gérant de la Brasserie Vauclair – Giey-sur-Aujon : 03-25-01-00-40<br />
RABOURDIN – Gérant de la micro-brasserie RABOURDIN – Rozay-<strong>en</strong>-Brie : 01-64-25-76-05<br />
Van HAECKER – Gérant et brasseur de la Brasserie de Champs – S<strong>en</strong>s : 03-86-65-19-89
Annexe 1 : L’expéri<strong>en</strong>ce de la S.A.R.L. Gâtinorge<br />
STATUT<br />
S.A.R.L. Gâtinorge<br />
17, rue du vieux puits<br />
77760 AMPONVILLE<br />
Gâtinorge est une SARL au capital de 8000 €, créée le 01/10/00 par 10 actionnaires.<br />
HISTOIRE<br />
Les actionnaires de Gâtinorge sont des cultivateurs de la petite région agricole du Gâtinais, tous<br />
membres du G.E.D.A. de Nemours.<br />
Soucieux de faire connaître ou reconnaître leur métier au public, les membres du G.E.D.A.<br />
particip<strong>en</strong>t annuellem<strong>en</strong>t à la Foire de la St Jean de la ville.<br />
En 1999, le thème de leur stand est « de l’orge à la bière ».<br />
Sont représ<strong>en</strong>tés les O.S. et leurs méthodes d’analyse et de<br />
traçabilité, une malterie et des amateurs de bière. Monsieur<br />
Van Haecker, brasseur et gérant de la Brasserie des Champs,<br />
à S<strong>en</strong>s (89), est séduit par l’<strong>en</strong>thousiasme des cultivateurs<br />
qu’il r<strong>en</strong>contre sur le stand. Après discussion, il leur propose<br />
de créer une bière avec l’orge du Gâtinais.<br />
En janvier 2000, le projet de création d’une bière du Gâtinais<br />
est prés<strong>en</strong>té lors d’une assemblée générale où sont invités les O.S., des malteurs, et le brasseur. 25<br />
cultivateurs se montr<strong>en</strong>t intéressés.<br />
Le 3 septembre, une bière blonde est commercialisée pour la première fois, au Festival de la Terre<br />
à Verteau (77), sous l’<strong>en</strong>seigne du G.E.D.A.. Elle est appelée la Gâtine. L’<strong>en</strong>quête de satisfaction<br />
des consommateurs est <strong>en</strong>courageante.<br />
Le 1 er octobre 2000, à la création de la S.A.R.L., dix personnes s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t.<br />
LA GATINE<br />
La bière ‘Gâtine’ porte l’image du terroir Gâtinais et du savoir-faire des producteurs d’orge. Elle<br />
est produite exclusivem<strong>en</strong>t avec du malt issu de la transformation de l’orge de printemps Scarlett<br />
récoltée dans le Gâtinais. Les membres de Gâtinorge dép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t beaucoup d’énergie pour<br />
s’assurer de la traçabilité de leur orge.<br />
LES PRODUITS VENDUS<br />
Actuellem<strong>en</strong>t Gâtinorge propose 8 produits :<br />
•<br />
une blonde <strong>en</strong> 33 cL, 75 cL, et <strong>en</strong> fûts ;<br />
• une bière de Noël <strong>en</strong> 75 cL ;
•<br />
une bière ambrée <strong>en</strong> 33 cL, 75 cL et <strong>en</strong> fûts ;<br />
• un coffret avec deux bouteilles de 75 cL et un verre sérigraphié.<br />
Toutes les bières sont homologuées ‘Produit du Terroir’.<br />
LES PARTENAIRES<br />
Organismes stockeurs :<br />
•<br />
•<br />
•<br />
Coopérative Agricole du Gâtinais, route de Mondreville – 77570 Château-Landon ;<br />
Coopérative de Lorrez-le-Bocage, rue Réné Maison Neuve – 77620 Egreville ;<br />
Coopérative de Puiseaux, rue Gare de marchandises – 45390 Puiseaux.<br />
Malteur : Malterie SOUFFLET, route de la malterie – 45300 Pithiviers le Vieil ;<br />
Brasseurs : La Brasserie des Champs, 8, rue de Vossière – 89100 Collemiers.<br />
LA COMMERCIALISATION<br />
Elle est assurée par les membres de Gâtinorge. La première année, ils ont v<strong>en</strong>dus plus de 500 hL.<br />
Les débouchés sont :<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
•<br />
les marchés à thème, les foires et les salons dans un périmètre de 100 km autour du<br />
siège de la S.A.R.L. ;<br />
les membres du groupem<strong>en</strong>t ‘Produits et Terroir’ qui la commercialis<strong>en</strong>t dans leur<br />
boutique ;<br />
les boulangeries et charcuteries du Gâtinais ;<br />
les caves à vins ;<br />
les comités d’<strong>en</strong>treprise ;<br />
les hôtels et restaurants du Gâtinais ;<br />
les épiceries fines.<br />
PROJETS<br />
Gâtinorge travaille sur un projet de construction d’une ‘brasserie de café’ (dégustation de la<br />
Gâtine et restauration).
Annexe 2 : Compte de résultat – Brasserie Vauclair<br />
Brasserie Vauclair<br />
Nombre Prix/unité Total T.T.C<br />
Charges<br />
Production de 500 hL<br />
Brassage 50 000 1,37 68 602<br />
Bouteilles 66 667 0,20 13 212<br />
Etiquettes, bouchons<br />
Frais de foire<br />
66 667 0,36 23 782<br />
100 T-shirt 1 000<br />
5000 dépliants 811<br />
500 affiches 503<br />
Frais de déplacem<strong>en</strong>t 20 400<br />
Emplacem<strong>en</strong>t 2 441<br />
Pat<strong>en</strong>te -<br />
sous-total 1 130 751<br />
Produits<br />
V<strong>en</strong>te de 500 hL 50 000 3,8 190 000<br />
sous-total 2 190 000<br />
Exced<strong>en</strong>t Brut d'Exploitation 59 249<br />
Dotation aux amortissem<strong>en</strong>ts. 7 115<br />
Résultat courant avant impôts 52 134<br />
Impôts sur les sociétés 17 378<br />
Résultat net 34 756<br />
M.B.A 41 871
Annexe 3 : Compte de résultats – Brasserie DES CHAMPS<br />
Brasserie des Champs<br />
Charges<br />
nombre Prix/unité Total T.T.C<br />
Production de 500 hL<br />
Brassage 50 000 1,52 76 225<br />
Bouteilles -<br />
Etiquettes, bouchons<br />
Frais de foire<br />
-<br />
100 T-shirt 1 000<br />
5000 dépliants 811<br />
500 affiches 503<br />
Frais de déplacem<strong>en</strong>t 20 400<br />
Emplacem<strong>en</strong>t 2 441<br />
Pat<strong>en</strong>te -<br />
sous-total 1 101 379<br />
Produits<br />
V<strong>en</strong>te de 500 hL 50 000 3,8 190 000<br />
sous-total 2 190 000<br />
Exced<strong>en</strong>t Brut d'Exploitation 88 621<br />
Dotation aux amortissem<strong>en</strong>ts. 7 115<br />
Résultat courant avant impôts 81 506<br />
Impôts sur les sociétés 27 169<br />
Résultat net 54 337<br />
M.B.A 61 452