N°157 - Association des Marches Folkloriques de l'Entre Sambre et ...

ASSOCIATION
DES
MARCHES FOLKLORIQUES
DE
L'ENTRE-SAMBRE
ET
MEUSE
a choisi d’assister à la messe du
dimanche de la fête, et l’on est heureux
de voir ces hommes alignés près
de la statue du saint, dans le choeur
de l’église Par contre, la «messe militaire»
du lundi matin a été supprimée,
puisque la chapelle restait
déserte à ce moment.
Nous étions quatre prêtres en 1975 :
le curé de Beignée, celui de Cour-sur-
Heure, le vicaire dominical de la
paroisse et moi. Les trois autres sont
Les prêtres
et le culte des saints
JEAN-LUC DUBART,
PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE
Certains prêtres ont une attitude
de tolérance bienveillante à
l’égard des pèlerinages, soit
parce que, pour eux, ils font partie
intégrante de la culture et des traditions
locales, soit parce qu’ils se refusent
à dénigrer une forme particulière
de la religion. D’autres tolèrent ces
dévotions afin d’éviter de se couper
d’une partie des fidèles pour qui
cette expression est le dernier lien
avec la religion. Enfin, une fraction
de prêtres rejette ces pratiques hors
du domaine de la foi.
Ainsi les prêtres bienveillants légitiment
leur position par la référence à
l’histoire du christianisme.
Ces mêmes prêtres invoquent avec
nostalgie les neuvaines d’antan. Ils
sont aussi issus d’un milieu agricole
et partagent vraisemblablement avec
les pèlerins un certain nombre de
valeurs. Les prêtres tolérants ont réalisé
une sorte de compromis ; s’ils ne
rejettent pas ce qu’ils nomment une
«religion de recours», ils mettent en
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morts et n’ont pas de remplaçant. Je
reste donc seul pour accompagner le
tour et pour toutes les prestations.
Cette belle tradition de la Marche
doit continuer, mais pour les problèmes
d’animation religieuse qu’elle
pose, comme en bien d’autres
domaines, il serait visiblement vain
de compter sur le clergé seul. C’est
avec les laïcs également que la
réflexion doit être menée, pour des
initiatives heureuses. ❏
avant la nécessité d’éclairer la foi de
ces fidèles afin d’éviter qu’ils se tournent
vers des pseudo-religions. Le
pèlerinage est alors un moyen de
promouvoir l’éducation des fidèles...
Pour être un peu plus technique, ces
prêtres bienveillants se caractérisent
par une conception traditionnelle de
la prêtrise : «se mettre au service du
culte». Car les médecins et les psychologues
ont montré les liens entre
les composantes psychiques et somatiques
des maladies. Recourir à un
saint guérisseur participe peut-être à
une forme de guérison plus spirituelle.
Une question mérite d’être posée :
«n’y a-t-il pas, dans l’inconscient de
l’homme, indépendamment de toute
démarche scientifique rigoureuse, un certain
espoir de triompher de la maladie et
donc de la mort ?»
A l’instar de Pascal, l’homme est
peut-être joueur, parieur. Ne vaut-il
pas mieux en effet parier que les
saints guérissent plutôt que de croire
qu’ils n'ont aucune influence ! On se
prend alors à imaginer que des
hauts-lieux de maîtrise technologique
sont habités par un recours aux
saints guérisseurs et on imagine,
tout simplement, qu'une médaille ou
une image de saint accompagnait les
astronautes dans leurs voyages vers
la lune... ❏