N°157 - Association des Marches Folkloriques de l'Entre Sambre et ...
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ASSOCIATION<br />
DES<br />
MARCHES FOLKLORIQUES<br />
DE<br />
L'ENTRE-SAMBRE<br />
ET<br />
MEUSE<br />
pourquoi je vous félicite d'être ici.<br />
Dans l’Evangile le Seigneur dit <strong>de</strong> luimême<br />
qu’il est parmi nous, tel un serviteur.<br />
En vous proclamant ces mots, à<br />
l’instant il me revient une conversation<br />
tenue hier, au Sartia, entre Marcheurs.<br />
Nous avons découvert le rôle que tient<br />
une Marche, toute Marche, dans la vie<br />
d’un village. Et la conclusion était que<br />
nous, les Marcheurs, nous rendons un<br />
énorme service à la société <strong>et</strong> à nos villages.<br />
Comme Jésus à ses disciples, nous<br />
pouvons affirmer en eff<strong>et</strong> au mon<strong>de</strong> que<br />
nous sommes <strong>de</strong> vrais serviteurs. Comment<br />
cela ? De diverses manières ! Tout<br />
d’abord, un Marcheur est un homme<br />
qui refuse <strong>de</strong> rester enfermé chez lui,<br />
comme le font les égoïstes qui n’ont<br />
aucun souci <strong>de</strong> la collectivité.<br />
Pour pouvoir marcher, il sort, il quitte<br />
son confort pour l’inconfort du chemin.<br />
Or l’homme, qui se dit mo<strong>de</strong>rne, n’est-il<br />
pas ce malheureux qui, équipé <strong>de</strong> tout ce<br />
dont il a besoin, se fait un orgueil <strong>de</strong> se<br />
complaire dans sa vie <strong>et</strong> dans ses biens<br />
personnels <strong>et</strong> ne daigne plus «s'abaisser»<br />
à parler au voisin. Son royaume est<br />
le «chacun pour soi <strong>et</strong> tant pis pour les<br />
autres !». Avec <strong>de</strong> tels personnages, nos<br />
villages seraient totalement morts. Le<br />
mot même <strong>de</strong> «village» en perdrait tout<br />
son sens. Ce ne serait qu’un agglomérat<br />
anonyme d’individualités. Au contraire,<br />
nous les Marcheurs, nous sommes <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
créateurs. Nous faisons la démonstration<br />
éclatante que les hommes sont encore<br />
capables <strong>de</strong> s’unir pour m<strong>et</strong>tre sur<br />
pied <strong><strong>de</strong>s</strong> réalisations originales, populaires<br />
<strong>et</strong> vivantes. Nous créons du beau<br />
<strong>et</strong> donc du bon pour l’homme. Par<br />
exemple hier, nous <strong><strong>de</strong>s</strong>cendions vers<br />
l’église <strong>de</strong> Villers ; les Compagnies marchaient<br />
en rangs compacts. Et vu du<br />
haut, du calvaire, c’était comme une<br />
véritable marée <strong>de</strong> bouqu<strong>et</strong>s <strong>de</strong> fleurs<br />
cachant la monotonie <strong>et</strong> la platitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
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l’asphalte. Ensemble, nous avons <strong><strong>de</strong>s</strong>siné<br />
là, comme partout ailleurs, <strong><strong>de</strong>s</strong> routes<br />
colorées <strong>et</strong> vivantes grâce à nos fifres <strong>et</strong><br />
nos tambours. Oui, nous sommes <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
créateurs ; nous apportons un complément<br />
<strong>de</strong> vie, <strong>de</strong> joie <strong>et</strong> <strong>de</strong> bonne entente<br />
là où règnent la vitesse <strong>et</strong> les dangers <strong>de</strong><br />
la route. Nous sommes encore <strong><strong>de</strong>s</strong> créateurs<br />
<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> serviteurs lorsque, par nos<br />
<strong>Marches</strong>, nous occupons la route dans<br />
toute sa largeur ; nous affirmons la primauté<br />
<strong>de</strong> l’homme sur la machine.<br />
Par nous, l’asphalte est au service <strong>de</strong><br />
l’homme <strong>et</strong> non pas l’homme au service<br />
<strong>de</strong> l'asphalte. Par nos <strong>Marches</strong>, le pavé<br />
est en eff<strong>et</strong> rendu à l'homme qui y est<br />
prioritaire. En ce sens, nous sommes <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
révolutionnaires car nous allons à<br />
rebrousse-poil d’une certaine évolution<br />
qui veut chasser l’homme <strong><strong>de</strong>s</strong> chemins<br />
tracés pourtant pour lui.<br />
Oui, comme Jésus, nous pouvons affirmer<br />
haut <strong>et</strong> fort que nous passons en ce<br />
mon<strong>de</strong> comme <strong><strong>de</strong>s</strong> serviteurs <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs<br />
fondamentales <strong>de</strong> la vie humaine. Et la<br />
discipline que nous acceptons est un<br />
moyen d’améliorer la qualité du beau<br />
que nous créons au service <strong>de</strong> nos villages.<br />
En ce mardi matin, <strong>de</strong>rnier jour<br />
<strong>de</strong> nos festivités, nous faisons le bilan <strong>et</strong>,<br />
assurément, nous pouvons dire comme<br />
le Créateur, au terme <strong>de</strong> son œuvre :<br />
«Tout cela est très bon». Voilà aussi la<br />
raison <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te messe, <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te Eucharistie,<br />
<strong>de</strong> ce «merci» à Dieu <strong>de</strong> nous avoir<br />
associés à son œuvre qui, par nous Marcheurs,<br />
continue à opérer parmi les<br />
hommes.<br />
Amen.<br />
❏