05.07.2013 Views

Cite des fourmis J-P Geslin.pdf - Free

Cite des fourmis J-P Geslin.pdf - Free

Cite des fourmis J-P Geslin.pdf - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Madame Madame Vilac Vilac Vilac Evelyne<br />

Evelyne<br />

Ecole Ecole Marc Marc Marc Bloch Bloch 2 2 à à Gonesse Gonesse (CE1)<br />

(CE1)<br />

Jean Jean-Pierre Jean Jean Pierre <strong>Geslin</strong><br />

Professeur Professeur d’Ecole d’Ecole Normale Normale Normale - IUFM<br />

Qu’il me soit permis<br />

d’exprimer ma joie<br />

profonde face à la<br />

curiosité, chaque jour<br />

renouvelée et aux<br />

remarquables<br />

productions de ces<br />

chers petits…<br />

Réédition<br />

Réédition<br />

Talon, moi Le Funeste,<br />

pour la première fois, et<br />

très probablement pour<br />

la dernière, je ne peux<br />

qu’approuver votre<br />

analyse… Deviendriezvous<br />

intelligent ?


IA) IA) Objectifs Objectifs notionnels notionnels :<br />

:<br />

I- Nos objectifs :<br />

Nous nous proposions d’observer différentes manifestations de la vie :<br />

- Concept du vivant : naître, grandir et se développer, réagir à son environnement,<br />

se nourrir et se reproduire, vieillir et mourir.<br />

- Concept de fonctions vitales :<br />

* Fonctions de nutrition : Que mangent les <strong>fourmis</strong> ? Que préfèrent-elles ? Relations<br />

trophiques (= relations alimentaires entre<br />

individus)…<br />

* Fonctions de reproduction : la ponte, les<br />

larves, les nymphes et les adultes, les reines<br />

et les mâles ailés (les enfants avaient déjà<br />

travaillé sur le cycle du papillon).<br />

* Fonctions de relation : déplacements,<br />

sensibilité, comportement de défense et<br />

recherche de la nourriture.<br />

Nous souhaitions de plus introduire la<br />

notion de société animale avec répartition<br />

<strong>des</strong> tâches (reines, ouvrières, soldats…) et<br />

remaniement permanent de la cité.<br />

IB) IB) Objectifs Objectifs méthodologiques méthodologiques :<br />

L’introduction de cet élevage dans la classe devrait permettre aux enfants de<br />

formuler <strong>des</strong> questions pouvant être résolues par l’observation et l’expérimentation.<br />

Nous envisageons donc une initiation à l’observation (et en particulier au <strong>des</strong>sin<br />

d’observation) et à la démarche expérimentale.<br />

IC) IC) Objectifs Objectifs de de de savoir savoir être être :<br />

Nymphe nue de fourmi<br />

Image du site<br />

http://www.multimania.com/les<strong>fourmis</strong>/<br />

Les <strong>fourmis</strong> rousses manifestent : elles détruisent de nombreux insectes nuisibles,<br />

disséminent les graines et aèrent les sols. Leur diminution est un signe de mauvaise<br />

santé de la forêt… menons à une prise de conscience. Dessin : BT n° 954.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 2


Les représentations <strong>des</strong> enfants avant<br />

l’observation <strong>des</strong>…<br />

« Ayant recueilli <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong>, je les ai emmenées en classe. Avant de les montrer aux<br />

enfants, je leur ai dit que nous allions voir <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> mais qu’avant j’aimerais<br />

bien qu’ils <strong>des</strong>sinent une fourmi telle qu’ils l’imaginaient ».<br />

Consigne : « Dessine une fourmi… le mieux possible ».<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 3


Les représentations <strong>des</strong> (suite) :<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 4


Schémas (remaniés) extraits<br />

de Biologie 5 ème par Astolfi,<br />

Borgel, Faure et Vogel.<br />

Librairie Belin 1978.<br />

* Il faut d’abord préparer les éléments en pâte à modeler comme indiqué sur le schéma 1.<br />

* On dépose ensuite la vitre au fond de la caisse et on dispose les éléments en pâte à modeler<br />

sur cette vitre.<br />

* On coule du plâtre à modeler fin et on laisse sécher pendant au moins 2 jours.<br />

* On retourne alors la caisse et on démoule la fourmilière obtenue.<br />

* On soulève la vitre, on retire la pâte à modeler en totalité (elle contient de l’huile que les<br />

<strong>fourmis</strong> n’aiment pas) puis on remet la vitre.<br />

* On creuser un tunnel afin de raccorder le tuyau allant de l’avant-nid à la fourmilière.<br />

* Enfin, remplir d’eau le compartiment humificateur et installer les <strong>fourmis</strong>. Recouvrir d’une<br />

feuille de papier noir.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 5


Voici un modèle légèrement différent de moule pour fourmilière en plâtre. L’objet peut être<br />

employé pour réaliser plusieurs fourmilières.<br />

La photographie est extraite de « Biologie 5 ème » par Hervé, Le maître et Monier. Editions Hatier.<br />

Je propose que<br />

vous installiez <strong>des</strong><br />

<strong>fourmis</strong> à miel…<br />

c’est une espèce<br />

pleine d’intérêt !<br />

Mise en service de la fourmilière artificielle :<br />

« Il faut vous procurer de nombreuses <strong>fourmis</strong>, d’une même colonie, comprenant <strong>des</strong><br />

ouvrières (au moins 100), <strong>des</strong> reines (au moins 1), <strong>des</strong> œufs, <strong>des</strong> larves et <strong>des</strong> nymphes. Le plus<br />

simple est de remplir rapidement, avec une cuiller ou une pelle d’enfant, un récipient apporté à<br />

cet effet (bocal en plastique, boîte de conserves) de la terre de la fourmilière et de ses<br />

occupantes. Puisez à différents niveaux du nid et couvrez soigneusement avec un morceau de<br />

plastique serré par un bracelet de caoutchouc.<br />

Au retour, vous transvaserez vos prisonnières.<br />

Nous vous proposons d’opérer – pour un modèle en plâtre – comme l’indique la figure ci<strong>des</strong>sous.<br />

»<br />

Texte et schéma extraits de<br />

« Biologie 5 ème » par Hervé, Le<br />

maître et Monier. Editions Hatier.<br />

« Si l’opération réussit, vous passerez <strong>des</strong> moments extraordinaires à observer le jeu<br />

hésitant <strong>des</strong> éclaireuses explorant leur nouveau domaine, leur retour vers leurs compagnes, et<br />

l’exode avec "armes et bagages" c’est-à-dire, œufs, larves, nymphes et même une partie de la<br />

terre, de toute la population. »<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 6


Un aspirateur à <strong>fourmis</strong>…<br />

Pour prélever <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> (lors de la<br />

capture ou dans la fourmilière artificielle, on<br />

peut utiliser un aspirateur.<br />

Illustration : P. Oldfield et V.<br />

Quelle espèce de fourmi<br />

avons-nous capturé ?<br />

Les <strong>fourmis</strong> à aiguillon<br />

(Myrmica laevinodis)<br />

Communes partout, construisent<br />

leur nid sous une pierre, dans une<br />

souche ou un arbre creux.<br />

3, 5 à 7 mm selon les individus.<br />

Elles piquent…<br />

Les <strong>fourmis</strong> noires<br />

(Lasius fuliginosus).<br />

Corps noir très brillant.<br />

Construisent leur nid un arbre<br />

creux (bouleau, chêne, peuplier,<br />

saule, tilleul). 3 à 6 mm selon les<br />

individus. Elles ne piquent pas<br />

mais projettent, au niveau de<br />

l’abdomen, un liquide corrosif…<br />

Elles se nourrissent de miellat de<br />

pucerons et cultivent <strong>des</strong><br />

champignons.<br />

Les <strong>fourmis</strong> rousses<br />

(Formica rufa).<br />

Vivent en forêt dans <strong>des</strong> gran<strong>des</strong><br />

fourmilières avec dôme en aiguilles<br />

de conifères et en brindilles.<br />

6 à 11 mm selon les individus.<br />

Elles ne piquent pas mais possèdent<br />

1 glande à venin. Sollicitent<br />

les pucerons pour obtenir du<br />

miellat. Protégée dans certains<br />

pays car elles exterminent <strong>des</strong><br />

larves nuisibles (environ 1 kg par<br />

jour pour une fourmilière<br />

moyenne)…<br />

Schéma (remaniés) extrait de Biologie 5 ème par Astolfi,<br />

Borgel, Faure et Vogel. Librairie Belin 1978.<br />

J-P <strong>Geslin</strong> vous prépare une version plus<br />

sophistiquée pour la capture de l’ours qui a pénétré<br />

sans autorisation dans la page précédente.<br />

Remanié d’après « Petits animaux <strong>des</strong> bois et <strong>des</strong> champs » par G. Mandahl-<br />

Barth. Editions F. Nathan.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 7


Les questions <strong>des</strong> enfants<br />

Questions : Suppositions : Comment procéder<br />

pour savoir ?<br />

Conclusions :<br />

1. Que mangent- Du sucre, du pain, Proposer les aliments Elles mangent du pain, <strong>des</strong> graines, du<br />

elles ? <strong>des</strong> graines, <strong>des</strong> vers, puis observer. sucre. Elles tuent <strong>des</strong> vers. Elles sont<br />

de la viande.<br />

mortes sur la viande (tête de lapin)…<br />

2. Pourquoi les Parce que la tête Apporter de la Les <strong>fourmis</strong> ne meurent pas et mangent la<br />

<strong>fourmis</strong> qui sont sentait mauvais, que viande, en plus faible<br />

viande.<br />

allées sur la tête de la viande, en trop quantité et qui ne<br />

lapin sont-elles grosse quantité, a sente pas mauvais.<br />

mortes ?<br />

pourri.<br />

3. Comment font- Elles creusent avec Il faut les observer. Elles creusent et transportent les brindilles<br />

elles les galeries ? les pattes, avec la<br />

bouche.<br />

avec leurs mandibules.<br />

4. Savent-elles Oui, non. Mettre une fourmi Elles ne savent pas nager.<br />

nager ?<br />

dans un verre d’eau<br />

et voir ce qui se<br />

passe.<br />

5. Les <strong>fourmis</strong> Oui. En prendre une dans Oui !! Elles s’assoient sur leur derrière<br />

mordent-elles ?<br />

la main. (abdomen) quand on s’approche, pour<br />

mieux se défendre.<br />

6. Combien de<br />

temps vit une ?<br />

Regarder dans un<br />

livre.<br />

Quelques mois pour une ouvrière.<br />

Quelques années pour une reine. Elles ont<br />

fourmi ?<br />

un cimetière comme nous. Elles meurent<br />

parce qu’elles travaillent trop ou qu’elles<br />

sont vieilles.<br />

7. Combien d’œufs ? Chercher dans un Un œuf toutes les 2 minutes.<br />

pond la reine ?<br />

livre.<br />

8. Est-ce que ce Oui, ce sont <strong>des</strong> Regarder si elles les<br />

Ce sont <strong>des</strong> cocons.<br />

sont <strong>des</strong> œufs, « les œufs. Non, c’est de la<br />

grains de riz » ? nourriture.<br />

mangent, s’il en sort<br />

<strong>des</strong> <strong>fourmis</strong>. Chercher<br />

dans un livre.<br />

Œufs Larves Cocons Fourmis<br />

9. Pourquoi Elles ont peur qu’on Les éclairer Les <strong>fourmis</strong> se sauvent avec les cocons.<br />

cachent-elles les les tue. C’est à cause brusquement. C’est difficile de savoir si elles ont peur.<br />

cocons ? de la lumière.<br />

Dessin :<br />

BT n°<br />

954<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 8


Que mangent les <strong>fourmis</strong> ?<br />

Dessin : BT<br />

n° 954<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 9


Comment font-elles les galeries ?<br />

Fourmis au travail dans leurs galeries creusées grâce aux<br />

mandibules.<br />

saisir, pelles pour creuser. »<br />

Mandibules grossies de fourmi.<br />

Image du site<br />

http://www.multimania.com/les<strong>fourmis</strong>/<br />

Si on installe une fourmilière<br />

constituée de deux vitres<br />

appliquées contre 2 tasseaux de<br />

bois de 2 cm de section, il ne<br />

reste que peu d’espace aux<br />

<strong>fourmis</strong>. Il suffit alors de fixer un<br />

carton noir sur chacune <strong>des</strong> vitres<br />

pour que les <strong>fourmis</strong> creusent<br />

contre celles-ci.<br />

Quand on enlève les cartons, on<br />

peut observer le travail <strong>des</strong><br />

<strong>fourmis</strong> dans la terre y compris le<br />

creusement <strong>des</strong> galeries.<br />

J-P <strong>Geslin</strong>.<br />

« On a une fourmilière en classe.<br />

Les <strong>fourmis</strong> on fait <strong>des</strong> galeries.<br />

»<br />

« Ce sont les ouvrières qui<br />

creusent les galeries. »<br />

Enfants de la classe.<br />

« Les mandibules s’articulent<br />

horizontalement comme une<br />

pince. Elles sont à la fois scies ou<br />

ciseaux (pour découper), "mains"<br />

pour transporter, tenailles pour<br />

BT n° 954 du 20 juin 1984.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 10


Les <strong>fourmis</strong> nagent-elles ?<br />

Les <strong>fourmis</strong> mordent-elles ?<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 11


Correspondance scolaire<br />

Les antennes sont les organes du toucher et de l’odorat. Elles jouent un<br />

rôle essentiel à la fois dans l’orientation et dans la communication <strong>des</strong><br />

individus au sein de la colonie.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 12


Correspondance (suite)<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 13


Correspondance (fin)<br />

Fourmi rousse (Formica rufa)<br />

en position de défense.<br />

Il n’existe pas d’aiguillon mais elle est<br />

capable d’expulser de l’acide formique par<br />

son abdomen. Le jet peut être projeté à 30<br />

centimètres de distance.<br />

Photographie : Daudt.<br />

La fourmi à parasol (Atta sexdens) vit<br />

en Amérique du Sud où elle est<br />

appelée « saubas ».<br />

On distingue 3 types d’ouvrières :<br />

* <strong>des</strong> soldats à tête énorme et à mandibules<br />

hypertrophiées qui défendent la<br />

colonie (voir photo ci-<strong>des</strong>sus).<br />

* <strong>des</strong> ouvrières qui coupent les feuilles<br />

* d’autres plus petites qui s’occupent<br />

du nid.<br />

Photographie : J. Six.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 14


Documents de recherche<br />

Document Document 1 1 : : Les Les <strong>fourmis</strong><br />

<strong>fourmis</strong><br />

Il existe de nombreuses espèces de <strong>fourmis</strong> : plus de 7600<br />

( … et aux dernières nouvelles 180 en France).<br />

I) La fourmilière<br />

Les <strong>fourmis</strong> vivent en société dans une fourmilière souterraine faite de nombreuses<br />

galeries, de chambres aux contours irréguliers où la température est peu différente du milieu<br />

extérieur. L'hiver, elles émigrent vers les zones profon<strong>des</strong> et cessent leurs activités. Le tout<br />

constitue un ensemble complexe, parfois surmonté d'un monticule formé par l'évacuation <strong>des</strong><br />

déblais de terre. Chez les <strong>fourmis</strong> rousses le nombre d'individus que comprend une fourmilière<br />

est très variable: de 10 000 à 500 000.<br />

II) Les habitants de la fourmilière<br />

Dans une fourmilière on trouve une ou plusieurs reines, <strong>des</strong> ouvrières, de loin les plus<br />

nombreuses et <strong>des</strong> mâles.<br />

Les ouvrières.<br />

Ce sont de petites femelles, presque toujours stériles, sans ailes, au thorax rétréci. Elles<br />

vivent de trois à quatre mois pendant la belle saison. Ce sont elles qui construisent la fourmilière<br />

à l'aide de leurs mandibules, s'occupent <strong>des</strong> oeufs, <strong>des</strong> larves et <strong>des</strong> nymphes, distribués sans<br />

ordre dans la fourmilière et fréquemment déplacés. Elles vont à la recherche de la nourriture à<br />

l'extérieur de la fourmilière, et rapportent <strong>des</strong> proies, <strong>des</strong> graines, <strong>des</strong> pétales. Dépecés par leurs<br />

puissantes mandibules à l'intérieur de la fourmilière, les aliments sont dévorés par les adultes ou<br />

déposés sur le ventre <strong>des</strong> larves, qui les consomment.<br />

Les aliments liqui<strong>des</strong> (nectar<br />

par exemple) sont rapportés dans le<br />

jabot <strong>des</strong> pourvoyeuses.<br />

Celles-ci sont sollicitées par les<br />

<strong>fourmis</strong> restées à la fourmilière, qui<br />

frappent ou caressent avec leurs<br />

antennes la tête de la pourvoyeuse,<br />

laquelle rejette une goutte de 1iquide<br />

provenant du jabot. La fourmi demandeuse<br />

absorbe cette goutte, puis est<br />

sollicitée à son tour et ainsi de suite ;<br />

l'aliment liquide est donc réparti entre<br />

tous les membres de la société. Les<br />

pucerons fournissent une sécrétion<br />

Echange de nourriture entre 2 <strong>fourmis</strong> brunes.<br />

Photographie Jacques Six.<br />

sucrée dont les <strong>fourmis</strong> sont frian<strong>des</strong> ; elles peuvent les transporter et les grouper sur les plantes<br />

dont ils sucent la sève.<br />

Les <strong>fourmis</strong> s'orientent, elles aussi, par rapport au soleil : leur route fait un angle constant<br />

avec la direction du soleil ; le retour à la fourmilière se fait de la même façon. Nous le savons<br />

déjà, les <strong>fourmis</strong> perçoivent les odeurs <strong>des</strong> objets en les touchant avec leurs antennes.<br />

Remarque. La division du travail est beaucoup moins nette chez les Fourmis que chez les<br />

abeilles.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 15


Document 1 (suite) : Les <strong>fourmis</strong><br />

La reine et les mâles de <strong>fourmis</strong>.<br />

Selon les fourmilières, il peut y avoir une<br />

seule ou plusieurs reines, et de cent à deux cents<br />

mâles.<br />

La reine porte <strong>des</strong> ailes qu'elle arrache après le<br />

vol nuptial. Son thorax est volumineux.<br />

Elle fonde seule son nid après avoir été<br />

fécondée.<br />

Les ouvrières issues <strong>des</strong> premiers oeufs<br />

sortent et nourrissent leur mère qui, auparavant, a<br />

parfois dévoré une partie de sa ponte.<br />

Durant les premières années qui suivent la<br />

fondation du nid, la société ne se développe guère.<br />

Puis, une ou deux fois par an, les nymphes<br />

donnent naissance à une génération de <strong>fourmis</strong><br />

ailées, comprenant <strong>des</strong> mâles, relativement petits,<br />

et <strong>des</strong> femelles, beaucoup plus grosses. Au bout<br />

de quelque temps, mâles et femelles s'envolent<br />

pour un vol nuptial nommé essaimage. L'accouplement a lieu à terre, au retour du vol. Chaque<br />

femelle, fécondée par plusieurs mâles, fonde une nouvelle société dont elle sera la reine. Parfois,<br />

elle se fait accepter par une autre<br />

fourmilière.<br />

La reine peut vivre une dizaine<br />

d'années ; en période active, elle pond un<br />

oeuf toutes les deux minutes.<br />

Remarque. On ne sait pas<br />

exactement pourquoi une larve, qui est<br />

du sexe femelle, se développe soit en<br />

reine, soit en ouvrière stérile.<br />

Comme les abeilles, les <strong>fourmis</strong> (tout<br />

au moins les mâles et les femelles) ont<br />

quatre ailes membraneuses, <strong>des</strong> métamorphoses<br />

complètes. Ces caractères les<br />

placent dans les Hyménoptères. Leur<br />

appareil buccal est du type lécheur, avec<br />

<strong>des</strong> mandibules bien développées<br />

cependant.<br />

Conclusion :<br />

Reine dévorant une partie de sa ponte.<br />

Site internet :<br />

http://www.multimania.com/les<strong>fourmis</strong>/<br />

Reine de <strong>fourmis</strong> brunes entourée d’ouvrières et de<br />

nymphes. Photographie Jacques Six.<br />

Les sociétés d'insectes sont caractérisées par la présence de nombreuses ouvrières, d'une<br />

femelle pondeuse appelée reine (parfois plusieurs) et d’un nombre variable de mâles dont<br />

l'existence est le plus souvent éphémère. La division du travail est parfois très poussée, chaque<br />

individu étant spécialisé dans une tâche. Les insectes sociaux possèdent <strong>des</strong> moyens leur<br />

permettant de communiquer entre eux, ce qui rend possible l'existence de la société.<br />

Texte extrait du livre de M. Bouet et J. Vallin :<br />

Biologie 5 ème . Collection Charles Désiré. Editions Bordas.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 16


Documents de recherche<br />

Document 2 : Les <strong>fourmis</strong><br />

Les <strong>fourmis</strong>, d'espèces nombreuses, forment <strong>des</strong> sociétés plus curieuses encore que celles <strong>des</strong> abeilles.<br />

Vous connaissez ces petits insectes noirs rencontrés partout en été, jusque dans nos maisons et nos pots de<br />

confitures : il s’agit le plus souvent de l’espèce « Fourmi noire ». Dans nos forêts, les <strong>fourmis</strong> rousses, plus<br />

gran<strong>des</strong> que les précédentes, construisent <strong>des</strong> demeures importantes en dômes bruns faits de multiples brins<br />

de feuilles, brindilles, morceaux de bois.<br />

Une population de <strong>fourmis</strong> comprend <strong>des</strong> femelles ou reines, <strong>des</strong> mâles, <strong>des</strong> ouvrières. Femelles et<br />

mâles ont 4 ailes membraneuses. Après le vol nuptial, qui se fait en grande troupe, les femelles les perdent.<br />

L'abdomen renferme une glande à venin. Dépourvue d'aiguillon la fourmi rousse mord avec ses<br />

mandibules tranchantes, recourbe l'abdomen et laisse tomber dans la blessure quelques gouttes de liquide.<br />

Quand l’insecte est furieux, il lance un jet qui peut atteindre 30 voire 50 centimètres.<br />

Avec leurs fortes mandibules, les <strong>fourmis</strong> cisaillent <strong>des</strong> cadavres d’insectes et d'autres animaux,<br />

grignotent la pulpe <strong>des</strong> fruits, broient les bourgeons, les jeunes pousses. La langue n'a plus qu’à lécher les<br />

liqui<strong>des</strong> qui sortent. Les <strong>fourmis</strong> sont omnivores.<br />

Mais ce sont surtout les mets sucrés qu’elles préfèrent : nectar, sève, jus de fruits. Certaines espèces…<br />

caressent les paisibles pucerons de leurs antennes. Ceux-ci, tout occupés à puiser la sève du végétal, expulsent<br />

de temps à autre une gouttelette sucrée immédiatement absorbée. Certaines espèces de <strong>fourmis</strong> emportent <strong>des</strong><br />

pucerons dans leur demeure et en font l’élevage.<br />

La demeure <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> est toujours prodigieuse. Le dôme <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> rousses peut atteindre 1,80 voire<br />

2 mètres de hauteur et 4 à 10 mètres de diamètre, avec étages horizontaux et puits verticaux (mais une<br />

fourmilière de <strong>fourmis</strong> rousses mesure le plus souvent 60 cm de hauteur pour 1,20 m de diamètre). Les<br />

galeries inférieures sont creusées dans le sol. On compte jusqu’à 40 étages. La fourmilière a plusieurs<br />

ouvertures qui sont fermées à la chute du jour et par temps de pluie au moyen de bûchettes entrecroisées.<br />

Extraits du M. Oria, biologie<br />

5 ème . Editions Hatier.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 17


Document 2 : Les <strong>fourmis</strong> (suite)<br />

Une société de <strong>fourmis</strong> rousses compte jusqu’à 500 000 individus parmi lesquels 20 à 30 reines.<br />

Au milieu de l’été, <strong>des</strong> milliers de jeunes femelles<br />

et de mâles quittent la fourmilière et s’envolent : c’est<br />

le vol nuptial. Puis ils reviennent sur le sol. Les mâles,<br />

abandonnés à eux-mêmes, et incapables de rechercher<br />

leur nourriture, ne tardent pas à mourir. Des femelles<br />

disparaissent aussi. Celles qui restent, en s’aidant de<br />

leurs pattes, se débarrassent de leurs ailes. La plupart<br />

ne rentrent pas à la fourmilière, mais vont fonder<br />

chacune pour leur compte une nouvelle colonie.<br />

Les autres sont ramenées au logis par les ouvrières.<br />

Elles n’en sortiront plus. Dès le printemps suivant leur<br />

unique fonction sera de pondre. Les ouvrières les<br />

nourrissent, en dégorgeant de temps à autre dans leur<br />

bouche quelques gouttes de miellée, liquide sucré<br />

régurgité par le jabot. Elles les nettoient, les entourent,<br />

les caressent et souvent même les portent.<br />

Dans les obscures galeries, les reines pondent <strong>des</strong><br />

milliers d’œufs, un toutes les deux minutes, que les<br />

ouvrières transportent dans <strong>des</strong> chambres spéciales.<br />

Ces œufs, humectés de salive, donnent naissance à de<br />

petites larves sans yeux ni pattes. Les larves sont<br />

l’objet de soins assidus, nourries, léchées. Elles<br />

finissent par filer un cocon de soie blanche dans lequel<br />

elles deviennent <strong>des</strong> nymphes. Les cocons, qui<br />

enferment les nymphes, sont souvent appelés<br />

improprement "oeufs de <strong>fourmis</strong>".<br />

Larves et nymphes sont transportées d’une<br />

chambre à l’autre, <strong>des</strong>cendues aux étages inférieurs le<br />

soir et les jours de pluie, remontées aux étages<br />

supérieurs par les temps de soleil.<br />

Dans le cocon, les nymphes deviennent insectes<br />

parfaits. Les ouvrières, avec leurs mandibules, aident<br />

leurs nouvelles compagnes à sortir de leur prison de<br />

soie. Et les jeunes <strong>fourmis</strong> entrent en vie commune.<br />

Dans leur écrasante besogne les ouvrières<br />

s’entraident. Un fardeau trop lourd pour une seule sera<br />

porté par plusieurs ; <strong>des</strong> centaines se grouperont pour<br />

chasser un intrus. L’ouvrière qui rentre de campagne,<br />

dégorge, en passant, une goutte de miellée à sa<br />

compagne en plein travail. Les individus, harassés de<br />

fatigue ou blessés, sont portés et soignés dans les salles<br />

de repos.<br />

Copulation après le vol nuptial.<br />

Site internet : http://www.multimania.com/les<strong>fourmis</strong>/<br />

Arrachage <strong>des</strong> ailes après la copulation.<br />

Site internet : http://www.multimania.com/les<strong>fourmis</strong>/<br />

Les <strong>fourmis</strong> gâte-bois (Camponotus<br />

ligniperda) creusent leur nid dans les troncs<br />

d’arbres morts et peuvent sérieusement<br />

endommager les arbres abattus avant qu’ils<br />

ne parviennent à la scierie.<br />

La fourmi d’Argentine (Iridomyrmex<br />

humilis), qui est originaire d’Amérique du<br />

Sud, envahit souvent les maisons du Sud de<br />

la France et cause <strong>des</strong> dégâts, en particulier<br />

aux aliments. J-P <strong>Geslin</strong>.<br />

Les <strong>fourmis</strong> font preuve d’initiative. Ainsi, l’habitation varie avec la nature du terrain et <strong>des</strong> matériaux<br />

trouvés. Il arrive qu'une ouvrière défait ce que l’autre a construit pour le refaire à sa guise. La vie de la<br />

fourmilière n'est pas réglée par <strong>des</strong> lois immuables comme celle de la ruche. Les mœurs <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> présentent<br />

une certaine souplesse.<br />

… Les <strong>fourmis</strong>… se font la guerre entre espèces différentes, ou, dans la même espèce, entre tribus voisines.<br />

Les mandibules et le venin sont <strong>des</strong> armes redoutables… Elles font preuve de "courage". Des prisonnières sont<br />

gardées comme esclaves.<br />

Au début de l’hiver, beaucoup de <strong>fourmis</strong> meurent. Les autres s’engourdissent dans leur demeure et passent<br />

la mauvaise saison en vie ralentie, sans manger. Les <strong>fourmis</strong> ne font donc pas de provisions pour l’hiver.<br />

Certaines <strong>fourmis</strong> <strong>des</strong> pays chauds et même du littoral méditerranéen n’hibernent pas. Celles-ci font alors <strong>des</strong><br />

provisions de grains.<br />

Il y a plus de 7600 espèces de <strong>fourmis</strong> dont la plupart n'habitent que les régions tropicales. Certaines<br />

possèdent un aiguillon. Beaucoup commettent d’importants dégâts, en perforant les arbres, les poutres, en<br />

envahissant nos maisons et nos réserves alimentaires. Certaines grosses <strong>fourmis</strong> tropicales sont redoutées de<br />

l’homme qui préfère céder la place plutôt que d’essayer le combat.<br />

M. Oria, biologie 5<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 18<br />

ème .<br />

Editions Hatier.


Documents de recherche<br />

Document 3 : Des sociétés organisées dans la forêt<br />

Vous rencontrerez sous bois, et particulièrement sous les résineux, <strong>des</strong> amas importants<br />

de brindilles, d’aiguilles de pins ou de sapins, de débris de feuilles, où vous verrez entrer et sortir<br />

de grosses <strong>fourmis</strong> : ce sont les fourmilières de la fourmi rousse.<br />

Le dôme extérieur qui, en toutes saisons, assure une bonne protection contre l’humidité et<br />

le froid, couvre un logis souterrain très étendu, l’ensemble comptant de nombreux étages de<br />

chambres et de galeries. Ce dôme, qui reçoit les rayons du soleil sous tous les angles où ils<br />

arrivent, emmagasine plus de chaleur que ne le ferait le toit d’un nid au ras du sol. Et cependant,<br />

aux jours pluvieux et froids, les <strong>fourmis</strong> adultes transportent les nymphes aux étages inférieurs<br />

mieux protégés, pour les remonter ensuite quand il fait beau.<br />

Observer les <strong>fourmis</strong> qui sortent et vont parfois à plus de 50 mètres du nid, au long <strong>des</strong><br />

pistes quelles marquent de leur odeur. Voyez leur affairement dans leurs recherches, et leur<br />

comportement quand elles en croisent d’autres. Notez ce que transportent celles qui reviennent<br />

au nid. Les unes portent ou traînent <strong>des</strong> matériaux pour le dôme qui s’accroît sans cesse ou <strong>des</strong><br />

nourritures diverses, graines, menus insectes ou fragments d’insectes plus gros découpés par<br />

leurs puissantes mandibules.<br />

Voyez comment elles s’entraident pour le transport de fardeaux souvent plus lourds qu’ellesmêmes.<br />

D’autres ont le jabot plein de sucs nourrissants qu’elles ont pris aux plantes ou aux<br />

pucerons qu’elles ont tapotés pour sucer le miellat qu’ils rejettent alors. Elles en dégorgeront une<br />

gouttelette dans la bouche <strong>des</strong> compagnes fatiguées qu’elles croiseront, ou dans celle <strong>des</strong> larves<br />

à nourrir au nid, ou <strong>des</strong> reines trop occupées à pondre pour chercher elles-mêmes leur nourriture.<br />

Car l’organisation de la fourmilière est remarquable, et se retrouve identique chez la<br />

plupart <strong>des</strong> nombreuses espèces. Elle est aussi celle <strong>des</strong> petites <strong>fourmis</strong> noires <strong>des</strong> jardins, ou <strong>des</strong><br />

grosses <strong>fourmis</strong> noires qui font leur nid<br />

sous l’écorce <strong>des</strong> arbres abattus, ou de<br />

celles qui, vraies guerrières, réduisent<br />

d’autres espèces en esclavage pour<br />

effectuer tous les travaux nécessaires à<br />

la vie de leurs colonies.<br />

Chaque fourmilière comprend<br />

<strong>des</strong> individus différenciés : <strong>des</strong> mâles<br />

petits et ailés, <strong>des</strong> femelles de plus<br />

grande taille, et <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> moins<br />

grosses, stériles, qui sont les ouvrières<br />

que vous voyez, ou parfois les " soldats"<br />

à grosse tête munie de fortes mandibules<br />

chargés de la défense du nid.<br />

Aux beaux jours, mâles et<br />

femelles ailés, nés en abondance à la<br />

belle saison, quittent les nids par milliers<br />

pour un vol nuptial où ils s’accouplent.<br />

Fourmis rousses.<br />

Dessins extraits du livre de P. Vincent : Sc. Nat. 5 ème .<br />

Editions Vuibert.<br />

Après l’accouplement, … à terre, abandonnés et incapables de se nourrir eux-mêmes, les mâles<br />

meurent.<br />

« Ce que dit la nature dans le bois » par S. Duflos et R. Brandicourt. Hatier.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 19


Document 3 :<br />

Des sociétés organisées dans la forêt (suite)<br />

Les femelles, fécondées pour toute leur vie, se débarrassent de leurs ailes, ou laissent <strong>des</strong><br />

ouvrières les leur arracher. Elles deviennent les " reines" chargées uniquement de la ponte qui<br />

peuplera le nid.<br />

Si ces femelles restent isolées, après avoir passé l’hiver à l’abri sous terre, chacune pond,<br />

élève elle-même les premières larves qui, peu nourries, seront stériles : ce sont <strong>des</strong> "ouvrières"<br />

qui se mettent tout de suite à l’ouvrage. Alors la colonie est fondée. La reine bien nourrie par les<br />

ouvrières ne quittera plus le nid où elle pondra sans cesse. La colonie s’accroît. Les ouvrières, de<br />

plus en plus nombreuses, assurent aux larves une nourriture abondante ou spéciale qui<br />

provoquera la naissance de nombreux individus sexués (mâles ou femelles), dont le vol nuptial,<br />

aux beaux jours, permettra l’extension du nid par l’apport de nouvelles reines fécondées, ou la<br />

création de colonies nouvelles.<br />

Sachez que certaines espèces ne se contentent pas de "traire" les pucerons sur leurs<br />

branches, mais en élèvent dans la fourmilière, les soignent et nourrissent comme un vrai bétail<br />

pour profiter sur place du miellat qu’ils produisent. D’autres cultivatrices entreposent <strong>des</strong> débris<br />

végétaux sur lesquels se développent certaines moisissures pour se nourrir de ces minuscules<br />

champignons ou bien plantent <strong>des</strong> graines autour de la fourmilière et moissonnent la récolte.<br />

Quel travail ! Et quelle solidarité dans l’effort ! … Si l’on pense quelles font seules toutes les<br />

besognes nécessaires, construction, entretien, nourriture et défense <strong>des</strong> hôtes du nid, élevage <strong>des</strong><br />

larves, et qu’elles vivent cependant peu de temps, la plupart mourrant dès l’hiver, combien<br />

d’œufs les reines doivent-elles pondre pour assurer pendant <strong>des</strong> années la vie de cette étonnante<br />

société !<br />

SAVEZ-VOUS QUE…<br />

Extrait de « Ce que dit la nature dans le bois » par S. Duflos et R. Brandicourt.<br />

* Certains nids de <strong>fourmis</strong> rousses abritent<br />

jusqu’à 500 000 individus en une quarantaine<br />

d’étages de galeries ?<br />

* Les <strong>fourmis</strong> rousses ferment les entrées de<br />

leur fourmilière le soir et les jours de pluie ?<br />

* Une reine de fourmi rousse pond un œuf<br />

toutes les 2 minutes ?<br />

* La fourmilière peut comprendre 20 reines et<br />

plus ?<br />

* Chez les <strong>fourmis</strong>, une reine peut vivre plus<br />

de 10 ars tandis qu’une ouvrière ne vit que<br />

quelques mois ?<br />

* Il existe plus de 7 600 espèces de <strong>fourmis</strong> de<br />

par le monde ?<br />

* Les <strong>fourmis</strong> forment plus de 90 % de la<br />

nourriture <strong>des</strong> piverts ?<br />

Photographie d’une fourmilière en dôme<br />

Document de l’APEF (association française de<br />

protection et de sauvegarde <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong>).<br />

* Les nymphes (dites "œufs de <strong>fourmis</strong>") sont une alimentation de base pour les faisandeaux<br />

d’élevage ?<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 20


Documents de recherche<br />

Document 4 : Les <strong>fourmis</strong> (page 1)<br />

La société <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> est sans conteste la plus proche par ses réalisations, de la société<br />

humaine. La fourmi pratique comme l’espèce humaine les trois métho<strong>des</strong> principales pour se<br />

procurer de la nourriture: cueillette, chasse et culture. Il semble que les sociétés de <strong>fourmis</strong><br />

existent depuis très longtemps puisqu'on a retrouvé dans l'ambre de la Baltique vieux de 30 à 40<br />

millions d'années les fossiles <strong>des</strong> divers types morphologiques d'une même espèce.<br />

Toutes les sociétés de <strong>fourmis</strong> se composent de 3 castes : les reines qui fondent les<br />

colonies et dont le seul rôle est de pondre ; les mâles qui fécondent la reine et meurent après et<br />

les ouvrières qui sont les éléments actifs de la fourmilière.<br />

La fourmilière est une société pérenne : on en a connu qui sont restées prospères durant<br />

une quarantaine d'années.<br />

Les ouvrières :<br />

Ce sont <strong>des</strong><br />

femelles en général de<br />

petite taille et toujours<br />

dépourvues d'ailes. Elles<br />

possèdent un organe de<br />

nettoyage <strong>des</strong> antennes.<br />

Quel est le rôle<br />

<strong>des</strong> ouvrières ?<br />

La division du travail est<br />

beaucoup moins développée<br />

chez les <strong>fourmis</strong> que<br />

chez les abeilles.<br />

Toutefois, chez l'espèce<br />

Atta les jeunes ouvrières<br />

restent au nid.<br />

Ce sont les ouvrières qui<br />

construisent les nids. Ces<br />

nids sont, de façon<br />

générale beaucoup plus<br />

simples que ceux <strong>des</strong><br />

abeilles ou <strong>des</strong> guêpes. Il<br />

existe de nombreuses<br />

variétés de nids. Le plus<br />

fréquent est le nid creusé<br />

dans le sol, formé de<br />

chambres reliées par <strong>des</strong><br />

galeries. Le nid souterrain<br />

de la fourmi jaune (la<br />

plus banale) est surmonté<br />

d'un monticule formé <strong>des</strong><br />

déblais de la construction<br />

de la fourmilière. THEMES, n o BT n° 954 du 20 juin 1984.<br />

90 (Juin 1973).<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 21


Document 4 : Les <strong>fourmis</strong> (page 2)<br />

Mais d'autres espèces, ou même d'autres genres de <strong>fourmis</strong> installent leur nid sous une pierre,<br />

dans une fente de rocher ou sous l'écorce <strong>des</strong> arbres. Certaines espèces bâtissent <strong>des</strong> nids aériens sur<br />

les branches <strong>des</strong> arbres ; le matériau de construction de tels nids ressemble à du carton, il s'agit en<br />

fait de bois malaxé avec de la salive par les ouvrières. La construction du nid de l'espèce Oecophylla<br />

est particulièrement curieuse : « Un premier groupe d'ouvrières rapproche deux feuilles voisines de<br />

manière à amener le bord de leurs limbes sensiblement en contact. Si les deux feuilles à rapprocher<br />

sont éloignées l'une de l'autre, les ouvrières font la chaîne... Un deuxième groupe d'ouvrières<br />

survient alors, chacune porte une grosse larve entre ses mandibules. Elle la caresse de ses antennes :<br />

la larve secrète aussitôt un fil de soie. L'ouvrière approche la tête de la larve du bord du limbe, y fixe<br />

la soie, puis transporte la larve sur le limbe voisin et ainsi de suite. Elle se sert de la larve comme<br />

d'une pelote de soie qu'elle dévide peu à peu. A la fin de l'opération, un tissu fin et solide unit les<br />

deux feuilles.»<br />

Les ouvrières de l'espèce Messor circulent toujours en colonne. Chaque ouvrière de la file<br />

dépose sur le sol une goutte d'un liquide anal très odorant. De ce fait, le chemin suivi par la colonne<br />

est une « piste odoriférant » que les ouvrières n'ont qu'à suivre.<br />

Il semble bien que les <strong>fourmis</strong> circulent à l'aide d'un « compas lumineux », le trajet emprunté par<br />

l'insecte faisant un angle constant avec son oeil. Au retour, l'insecte utiliserait ce même procédé, le<br />

soleil étant observé sous le même angle, mais de l'autre oeil.<br />

Les <strong>fourmis</strong> rapportent au nid <strong>des</strong> proies, <strong>des</strong> fragments de feuilles ou de pétales mais aussi<br />

<strong>des</strong> graines... Les proies satisfont un double but : nourrir les adultes au nid et les larves. Les<br />

ouvrières peuvent aussi rapporter <strong>des</strong> aliments liqui<strong>des</strong>. Elles les stockent alors dans une poche de<br />

leur tube digestif appelé « jabot ». Arrivées au nid, elles sont alors sollicitées par les antennes <strong>des</strong><br />

ouvrières restées dans la fourmilière. Les ouvrières ainsi sollicitées régurgitent une goutte de liquide<br />

provenant du jabot. Certaines espèces d'ouvrières sont appelées « pot à miel » car elles accumulent<br />

tant de liquide dans leur jabot que leur abdomen devient sphérique. Elles sont quasiment incapables<br />

de se déplacer et passent leur vie suspendues au plafond du nid, jouant le rôle « d'estomac social »<br />

pour la communauté. Les ouvrières nourrissent aussi la reine et les larves. Les larves émettent de<br />

temps en temps par l'anus un liquide proctodéal que les ouvrières lèchent.<br />

BT n° 954<br />

Ces échanges de nourriture et de sécrétions ont été appelés « trophallaxie.» Il semble que de<br />

tels échanges soient indispensables à la bonne coordination de la société car on ne les observe pas<br />

chez les espèces primitives et la survie expérimentale de <strong>fourmis</strong> isolées est extrêmement difficile.<br />

Les ouvrières se lèchent réciproquement et la reine et le couvain sont l'objet d'un léchage constant de<br />

la part <strong>des</strong> ouvrières. L'unité de la colonie est liée à ces léchages qui permettent la reconnaissance<br />

entre les individus. Les antennes jouent un rôle essentiel dans ces phénomènes de reconnaissance.<br />

Les antennes sont constamment en mouvement. Les <strong>fourmis</strong> tâtent tout ce qu'elles rencontrent avec<br />

leurs antennes et en perçoivent les odeurs. Un tel odorat est qualifié de topochimique.<br />

Les ouvrières sont… stériles. (…) Les ouvrières ont une vie assez brève : trois ou quatre mois<br />

en moyenne.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 22


Document Document 4 4 : : Les Les <strong>fourmis</strong> <strong>fourmis</strong> (page 3)<br />

La reine et la fondation de la fourmilière.<br />

La reine possède <strong>des</strong> ailes qu'elle perd lors du vol nuptial ou peu après. La reine est en<br />

général de plus grande taille que les ouvrières. Dans la plupart <strong>des</strong> cas, la reine fonde seule son nid.<br />

Une jeune femelle,<br />

inutile pour la fourmilière où<br />

elle a vu le jour s'envole,<br />

rencontre un mâle (ou plusieurs)<br />

qui la féconde(nt).<br />

Elle se met alors à construire<br />

son nid où, quelques semaines<br />

après ce vol nuptial, elle<br />

commence à pondre. Les<br />

1ières ouvrières issues de ces<br />

oeufs nourrissent alors leur «<br />

mère ».<br />

Parfois, la reine doit pour se<br />

nourrir dévorer une partie <strong>des</strong><br />

oeufs qu'elle a pondus. C'est le<br />

phénomène dit d'oophagie.<br />

Dans certains cas, la reine n'est<br />

pas capable de fonder seule son nid. Il s'agit d'espèces parasites ou esclavagistes où la reine utilise<br />

comme esclaves les ouvrières d'une autre espèce : elle pénètre dans le nid de l'autre espèce, en tue les<br />

ouvrières de telle sorte que les jeunes ouvrières qui écloront l'adopteront comme leur reine.<br />

La reine a une vie beaucoup plus longue que les ouvrières puisqu'elle peut vivre jusqu'à 15ans.<br />

Les mâles :<br />

Les mâles possèdent <strong>des</strong> ailes et leur rôle est essentiellement de féconder les femelles (pendant<br />

ou au sol après le vol nuptial). Ils ne vivent que quelques jours…<br />

Les « métiers » <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> :<br />

BT n° 954 du 20 juin 1984.<br />

"Paresseux, va vers la fourmi",<br />

conseille le roi Salomon dans<br />

ses proverbes. "Observe son<br />

comportement et devient sage.<br />

Elle n'a ni chef, ni inspecteur,<br />

ni maître, et elle prépare en été<br />

sa provision, amassant à la<br />

moisson de quoi manger".<br />

Mais rien ne prouvait que les<br />

<strong>fourmis</strong> amassaient <strong>des</strong> grains<br />

jusqu'au siècle dernier quand<br />

un naturaliste anglais<br />

BT n° 954 du 20 juin 1984.<br />

découvrit sur la côte<br />

méditerranéenne <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> possédant de véritables greniers. Ces <strong>fourmis</strong> dites moissonneuses<br />

habitent <strong>des</strong> régions ari<strong>des</strong> et doivent amasser les grains en prévision de la sécheresse. Les graines<br />

sont broyées et réduites en pâtée avant leur utilisation. Autour <strong>des</strong> fourmilières de moissonneuses on<br />

trouve souvent <strong>des</strong> végétaux, ce qui a fait croire longtemps que ces <strong>fourmis</strong> « cultivaient » <strong>des</strong><br />

plantes pour ne pas manquer de graines. Selon toute vraisemblance, le développement de ces plantes<br />

est dû à la germination fortuite <strong>des</strong> graines accumulées par les moissonneuses. Les <strong>fourmis</strong><br />

ramassent probablement les grains de ces végétaux mais elles ne doivent, là encore, cette récolte<br />

qu'au hasard.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 23


Document 4 : Les <strong>fourmis</strong> (page 4)<br />

Plusieurs espèces de <strong>fourmis</strong> possèdent au sein de la fourmilière une culture de champignons.<br />

Les <strong>fourmis</strong> champignonnistes sont très fréquentes dans les pays tropicaux. Elles sont aussi appelées<br />

coupeuses de feuilles car el1es se servent de fragments de feuilles réduits en pâtée et transformés,<br />

grâce à leur salive, en une sorte de fumier pour la culture de leurs champignons. Ces <strong>fourmis</strong> peuvent<br />

dépouiller en une nuit un arbre de l'ensemble de ses feuilles. Chaque espèce de fourmi<br />

champignonniste cultive une espèce bien déterminée de champignon. Les « nourrices » apportent les<br />

larves sur la champignonnière et les laissent brouter à leur guise.<br />

Les <strong>fourmis</strong> visiteuses, ou <strong>fourmis</strong> légionnaires, elles, sont carnassières et noma<strong>des</strong>. Le<br />

naturaliste Henry Walter Bates écrivait à leur propos : « partout où elles passent, tous les autres<br />

représentants du règne animal sont pris de panique. Elles déferlent partout, elles grimpent sur les<br />

arbres bas... elles se concentrent là où les proies abondent. La phalange serrée de ces petits corps<br />

brillants et extrêmement mobiles fait penser à un torrent de liquide rouge foncé. Tous les insectes à<br />

corps mou leur succombent et sont aussitôt déchiquetés pour être transportés plus facilement. La<br />

colonie se reforme ensuite et se remet en marche pour déborder de temps en temps sur les flancs afin<br />

de livrer de nouvelles attaques.» On pourrait croire que ces <strong>fourmis</strong> noma<strong>des</strong> quittent leur territoire<br />

quand la nourriture vient à manquer. Il n'en est pas ainsi. Le rythme de changement de camp est lié à<br />

la production d’œufs par la reine et au stade de développement <strong>des</strong> larves. Les larves secrètent, en<br />

effet, en échange de nourriture un liquide qui stimule le déplacement de la colonie. La reine,<br />

contrairement à bien d'autres reines de sociétés d'insectes ne pond pas de façon continue mais à <strong>des</strong><br />

intervalles d'environ un mois. Quand les larves de la société commencent à filer leur cocon, l'armée<br />

s'installe pour une vingtaine de jours. Les larves qui sont alors en état de vie ralentie ou nymphose<br />

(pendant laquelle s'effectuent les gran<strong>des</strong> modifications qui les transformeront en insectes parfaits),<br />

n'ont plus besoin de nourriture et ne secrètent rien. La reine pond pendant ces haltes jusqu'à 25000<br />

oeufs par semaine. Les <strong>fourmis</strong> quittent le campement lorsque les oeufs sont éclos, de nouveau<br />

excitées par les secrétions larvaires. A ce moment les nymphes ont achevé leurs métamorphoses et ce<br />

sont de nouveaux insectes adultes qui se joignent à la colonne.<br />

Les pucerons se nourrissent de sucs végétaux qu'ils absorbent en beaucoup plus grande<br />

quantité qu'ils n'ont besoin. Ces sucs en excès exsudent à l'extrémité de leur abdomen s'ils sont<br />

sollicités, ce que les <strong>fourmis</strong> éleveuses de pucerons ne manquent pas de faire. En échange, les<br />

<strong>fourmis</strong> protègent les pucerons <strong>des</strong> prédateurs. Elles appliquent à leurs pucerons le même traitement<br />

qu'à leurs larves. En effet, il semble que les <strong>fourmis</strong> sollicitent les pucerons comme elles le font avec<br />

leurs larves et les protègent au même titre que le couvain.<br />

THEMES, n o 90 (Juin 1973)<br />

Les blaireaux et les renards éventrent les fourmilières et<br />

se nourrissent <strong>des</strong> larves et les nymphes. BT n° 954 du 20 juin 1984.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 24


Evaluation 1…<br />

Dans ce <strong>des</strong>sin de Nicole Frarier, recense sous forme de tableau,<br />

ce qui est vrai et ce qui est faux…<br />

VRAI VRAI<br />

FAUX<br />

FAUX<br />

Il existe <strong>des</strong> gardiennes aux entrées de la<br />

fourmilière<br />

Des <strong>fourmis</strong> « pourvoyeuses » ramènent de la<br />

nourriture dans la fourmilière. Leurs seuls<br />

outils sont les mandibules.<br />

Ces gardiennes ne disposent que de leur glande<br />

à venin et pour certaines de leur aiguillon. Pas<br />

de lance… ni aucune autre arme.<br />

Pas de panier, de ballot, de fichu sur la tête…<br />

------------- ---------------<br />

Les déplacements s’effectuent sur les 6 pattes … et non pas sur 4.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 25


Evaluation 1… suite<br />

Dans cet autre <strong>des</strong>sin de Nicole Frarier, recense toujours sous<br />

forme de tableau, ce qui est vrai et ce qui est faux…<br />

VRAI VRAI<br />

FAUX<br />

FAUX<br />

Il existe bien <strong>des</strong> œufs et <strong>des</strong><br />

larves sans pattes. (Celles-ci<br />

deviendront <strong>des</strong> nymphes puis<br />

<strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> adultes).<br />

Les seuls « enfants-<strong>fourmis</strong> » sont les larves et les nymphes…<br />

Représenter <strong>des</strong> « élèves-<strong>fourmis</strong> » plus petits que <strong>des</strong> adultes,<br />

dans une salle de classe, est donc une bonne blague.<br />

Même remarque pour le « dortoir » à<br />

« enfants-<strong>fourmis</strong> » situé à droite.<br />

… mais pas dans <strong>des</strong> berceaux !<br />

Elles les portent dans leurs mandibules.<br />

Les ouvrières déplacent les<br />

larves …<br />

------------- Les larves ne sont pas rangées dans <strong>des</strong> alvéoles comme chez<br />

les abeilles.<br />

Les larves n’ont pas d’yeux.<br />

Pas d’outils ni de mobilier : rideau, lit, bancs, bureau, chaise,<br />

tableau… sont pures inventions…<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 26


Commentaire de diapositives :<br />

Les <strong>fourmis</strong> adultes… non !<br />

Mais j’aime bien les larves, les<br />

nymphes…<br />

Evaluation 2…<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 27


Evaluation 2 (suite)<br />

La maîtresse a dit que les traits de flèches devaient être tracés à la règle avec une pointe dirigée<br />

vers « l’objet » (ici la fourmi) et que les légen<strong>des</strong> devaient être écrite en « scripte minuscule.»<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 28


Documents plus<br />

techniques <strong>des</strong>tinés aux maîtres<br />

Document 1 :<br />

Les <strong>fourmis</strong> peuvent se droguer !<br />

Un coléoptère : « la lomechuse » est la pourvoyeuse :<br />

« Ces pourvoyeuses de<br />

drogue s’introduisent dans la cité<br />

sans que quiconque les arrête.<br />

Dès qu’une fourmi a<br />

humé son parfum, elle accourt<br />

pour absorber le poison.<br />

La queue <strong>des</strong> lomechuses<br />

ressemble précisément à <strong>des</strong><br />

gueules de <strong>fourmis</strong> et<br />

lorsqu’elles tètent, elles doivent<br />

avoir l’impression de discuter<br />

avec une congénère.<br />

Dès que la fourmi a goûté<br />

à ce nectar, elle ne pense qu’à<br />

une chose : continuer.<br />

Pour avoir de la drogue,<br />

elle est prête à laisser la lomechuse<br />

manger les habitants les<br />

plus précieux : les couvains et la<br />

reine.<br />

Elle est même prête à se<br />

laisser dévorer.<br />

Lomechuse au centre, entourée par <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong>. Ce<br />

sont <strong>des</strong> touffes de poils ou trichomes de l’abdomen<br />

qui libèrent la substance aromatique.<br />

Photographie extraite du site internet<br />

http://www.multimania.com/dmouli/<br />

On a assisté par exemple à <strong>des</strong> scènes où la tête de la fourmi continuait de sucer la lomechuse<br />

pendant que celle-ci lui dévorait l’abdomen.<br />

Parfois, cependant, lorsque la lomechuse s'est bien gavée d’œufs, de reine et d’ouvrières ;<br />

elle s’en va en laissant les <strong>fourmis</strong> dépendantes. Les <strong>fourmis</strong> partent alors seules dans la nature à<br />

la recherche de leur pourvoyeuse.<br />

Si elles ne la trouvent pas, elles restent de longues heures suspendues aux extrémités <strong>des</strong> herbes.<br />

Et ce jusqu’à la mort.»<br />

Texte du site http://www.multimania.com/dmouli/drogue.html<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 29


Documents + techniques<br />

(<strong>des</strong>tinés aux maîtres)<br />

Document 2 page 1 :<br />

organes <strong>des</strong> sens et orientation chez les <strong>fourmis</strong>…<br />

Les insectes possèdent 2 types d’organes sensibles à<br />

la lumière : les ocelles (généralement 3) et les yeux<br />

composés (au nombre de 2 mais qui peuvent<br />

manquer), tous localisés sur la tête et tous en<br />

relation avec le cerveau antérieur ou protocérébron.<br />

Les ocelles n’interviennent pas dans la vision mais<br />

leur excitation accroît la vigilance du système<br />

nerveux et augmente le tonus musculaire. Si on les<br />

oblitère par un vernis opaque ou si on les détruit, le<br />

vol et la marche sont diminués voire annihilés. Les<br />

formes aptères (= sans ailes) <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong> (donc les<br />

ouvrières) sont dépourvues d’ocelles.<br />

Les yeux composés sont formés d’une somme<br />

d’éléments fonctionnels : les ommatidies. Pour qu’il<br />

y ait impression de changement de l’environnement<br />

ou de mouvement, il faut qu’un rayon lumineux<br />

passe d’une ommatidie à l’autre.<br />

Les étu<strong>des</strong> électrophysiologistes et les travaux<br />

portant sur l’acquisition de réflexes conditionnels<br />

ont permis de montrer que les <strong>fourmis</strong> (et les<br />

abeilles) ne voient pas le rouge mais sont sensibles à<br />

l’ultraviolet non visible pour l’homme.<br />

Réservé aux physiciens… Contrairement aux êtres<br />

humains, les insectes sont capables de repérer le<br />

plan de vibration de la lumière polarisée. Les<br />

<strong>fourmis</strong> semblent ainsi repérer celui de la lumière<br />

réfléchie pour orienter leurs déplacements.<br />

Les organes olfactifs (organes sensibles aux<br />

substances chimiques à l’état gazeux) sont les<br />

antennes, les palpes (portés par les mâchoires et la<br />

lèvre inférieure) et les tarses (extrémités <strong>des</strong> pattes<br />

formés de plusieurs articles).<br />

Les organes gustatifs (organes sensibles aux<br />

substances en solution) sont localisés sur<br />

l’épipharynx (face interne de la lèvre supérieure ou<br />

labre), les palpes et les tarses.<br />

Les insectes possèdent de plus <strong>des</strong> organes sensibles<br />

aux vibrations : les organes chordotonaux intervenant<br />

dans l’audition, l’équilibration ou la<br />

sensibilité aux mouvements de l’air.<br />

Texte : Jean-Pierre <strong>Geslin</strong>.<br />

Tête de fourmi. 3 ocelles frontaux dont<br />

un est bien visible ici.<br />

Détail d’un ocelle (mâle ou reine).<br />

Œil à facettes.<br />

Photo extraites du site http://www.multimania.com/dmouli/<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 30


Document 2 page 2 :<br />

organes <strong>des</strong> sens et orientation chez les <strong>fourmis</strong>…<br />

* la glande de Dufour et les phéromones :<br />

un réseau routier pour les <strong>fourmis</strong><br />

Les phéromones sont <strong>des</strong> substance émise dans l’environnement par un individu (animal ou<br />

homme) et qui, agissant à proximité ou à distance, provoquent un comportement particulier chez<br />

un autre individu de la même espèce : attraction sexuelle, rassemblement, alarme, fuite,<br />

marquage territorial, suivi d'une piste… Si les chiens et chats s’agitent en arrivant chez le<br />

vétérinaire c’est parce qu’il perçoivent <strong>des</strong> phéromones de stress, émises par leurs congénères,<br />

dans un périmètre de 50 mètres autour de la clinique. On sait imiter certaines phéromones<br />

d'insectes nuisibles et les utiliser ensuite pour les capturer dans <strong>des</strong> pièges.<br />

La glande alcaline ou glande de Dufour, présente chez les <strong>fourmis</strong> et située à proximité de la<br />

glande à venin, débouche à la base de l’aiguillon (quand il existe). « C’est le " flacon à parfum "<br />

de la fourmi. Le composé déposé sur le sol trace un rail odorant qui conduit généralement à une<br />

source de nourriture. L’activité du composé a une durée de 100 secon<strong>des</strong>… La glande de<br />

Dufour, chez les <strong>fourmis</strong>, produit une grande quantité d'hydrocarbures, d'alcool, de cétones,<br />

d'esters et d'aci<strong>des</strong>, qui peuvent être injectés en même temps que le venin. »<br />

Texte entre « » provenant du site http://www.multimania.com/dmouli/<br />

Comme la plupart <strong>des</strong> hyménoptères, les<br />

<strong>fourmis</strong> empruntent <strong>des</strong> routes familières<br />

entre leur nid et leurs lieux de ravitaillement<br />

alimentaire. Suivons l'une d'elles, prise au<br />

hasard parmi les milliers espèces qu'héberge<br />

notre planète. Ouvrière chargée <strong>des</strong><br />

provisions, elle a quitté la fourmilière et<br />

chemine sans hâte. Sur sa route, grâce au fin<br />

aiguillon situé à la pointe de son abdomen,<br />

elle dépose par traces infimes une<br />

phéromone d'orientation, composé odorant<br />

spécifique à l'espèce.<br />

Tête de fourmi :<br />

Cliché Jean-Pierre Martin.<br />

Joue-t-elle au Petit Poucet, et balise-t-elle<br />

ainsi la voie qui la ramènera au logis ?<br />

La réalité est moins égoïste. Pour les<br />

<strong>fourmis</strong>, les phéromones constituent avant<br />

tout un moyen de communication. Celles<br />

dévolues au pistage <strong>des</strong> routes ne font pas exception : elles servent surtout à informer les congénères<br />

du meilleur chemin à prendre. L'individu qui a laissé ainsi son parfum ne l'humera guère lui-même,<br />

sauf, peut-être, s'il fait nuit ou par mauvais temps.<br />

Grâce à leurs phéromones d'orientation, dont elles font un usage collectif, de nombreuses espèces de<br />

<strong>fourmis</strong> construisent et entretiennent autour de leur nid un vaste réseau de pistes chimiques, doté de<br />

voies principales, secondaires et tertiaires. Certaines vont même jusqu'à créer d'immenses réseaux<br />

d'unités sociales : les nids sont reliés les uns aux autres par ces pistes odorantes, ce qui permet de<br />

pratiquer à volonté l'échange d'informations, de nourriture ou de populations.<br />

Catherine Vincent, Le Monde, samedi 3 juillet 1999<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 31


Document 2 page 3 :<br />

organes <strong>des</strong> sens et orientation chez les <strong>fourmis</strong>…<br />

* L’orientation par rapport au soleil :<br />

Dans l'équipement de ces randonneuses à six pattes, il y a aussi une boussole. Les <strong>fourmis</strong><br />

moissonneuses Messor barbarus ont été les premières à en faire la démonstration, en 1911, sous l’œil<br />

de l'entomologiste suisse Félix Santschi. Alors qu'elles s'en retournaient au bercail, il interposa entre<br />

elles et le soleil un écran opaque, et plaça un miroir de l'autre côté de leur route. Voyant ainsi l'image<br />

de leur astre déplacée de 180 degrés, les <strong>fourmis</strong> firent aussitôt volte-face.<br />

Aujourd'hui, on sait que de multiples hyménoptères s'aident de cette boussole interne, selon un<br />

principe immuable : ils s'éloignent de leur point de départ dans une direction à peu près constante, et<br />

prennent au retour la direction opposée.<br />

Catherine Vincent, Le Monde, samedi 3 j/7/1999<br />

* Des repères visuels stockés en mémoire :<br />

Mais la méthode a ses limites, et son imprécision, qui aug-<br />

mente avec la distance parcourue, peut entraîner de sérieuses<br />

déviations. Or la fourmi ne se perd pas. Bien au contraire, elle té-<br />

moigne d'un sens de l'orientation à toute épreuve.<br />

Dans les forêts tropicales d'Afrique,<br />

l'espèce primitive Paltothyreus tarsatus bat tous<br />

les records : alors que sa fourmilière, de grande<br />

taille, comporte plusieurs sorties situées à<br />

plusieurs mètres les unes <strong>des</strong> autres, c'est à son<br />

point de départ, et nulle part ailleurs, que revient<br />

l'ouvrière. La boussole, cette fois, n'y est pour<br />

rien. Pour retrouver si précisément le chemin de<br />

Après la croix prendre<br />

à droite, choisir l’étoile<br />

puis aller au triangle<br />

avant de rejoindre le<br />

losange… fastoche…<br />

son nid, elle stocke dans sa mémoire certaines <strong>des</strong> images rencontrées à l'aller - buissons,<br />

séquences d'ombre et de lumière, losanges de ciel découpés par les branches d'arbre. Au retour, il lui<br />

suffira de retrouver ces repères topographiques pour se savoir sur la bonne voie.<br />

Voilà qui est plus familier ? C'est de cette proximité avec notre propre système d'orientation que,<br />

justement, surgit l'étonnement. Car ce qui n'est pour notre cortex que léger exercice de mémoire<br />

semble relever, pour un organe dont le diamètre n'excède pas le millimètre, de la prouesse pure et<br />

simple. Comment un cerveau de fourmi, riche d'un si petit capital de neurones (quelques milliers),<br />

apprend-il à reconnaître ces repères visuels ? C'est ce que tentent de comprendre depuis <strong>des</strong> années<br />

les chercheurs du laboratoire d'éthologie et de psychologie animale (CNRS-université Paul-Sabatier,<br />

Toulouse), dont une partie <strong>des</strong> travaux vient d'être publiée dans la revue Nature (datée du 24 juin).<br />

Leurs expériences, menées sur l'espèce méditerranéenne Cataglyphis cursor, ont donné <strong>des</strong> résultats<br />

stupéfiants. L'objectif : entraîner les <strong>fourmis</strong> à retourner au nid par le chemin le plus court, en<br />

traversant un labyrinthe constitué de 4 boîtes successives. Sur chaque boîte, 2 issues, chacune<br />

surmontée d'un <strong>des</strong>sin noir ne différant de l'autre que par sa forme géométrique (rond/croix,<br />

étoile/carré, rectangle/triangle, losange/ovale). De ces 2 issues, une seule conduit à la boîte<br />

suivante. Or les <strong>fourmis</strong>, après quelques séances d'entraînement, choisissent sans se tromper, sans<br />

même hésiter, la séquence de repères visuels qui les ramèneront le plus rapidement au nid. Et dans le<br />

bon ordre !<br />

De l'astuce cérébrale qui permet à cet insecte de distinguer <strong>des</strong> signaux si proches les uns <strong>des</strong> autres,<br />

et de les utiliser à bon escient sur <strong>des</strong> routes longues et changeantes, les chercheurs ne savent rien<br />

encore. Mais ils soupçonnent l'existence d'un mécanisme comportemental particulier, qui minimiserait<br />

la charge de mémoire nécessaire à ce mode de navigation si enviable, à la fois fiable, robuste et<br />

efficace.<br />

Catherine Vincent, Le Monde, 3 j/7/1999.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 32


Document 3 : les pièces buccales et la métamérie<br />

(pour les étudiants en biologie) :<br />

On sait que le corps <strong>des</strong> insectes est formé de 3 parties : la tête, le thorax (portant en<br />

général 2 paires d’ailes et 3 paires de pattes) et l’abdomen postérieur.<br />

La tête <strong>des</strong> insectes est constituée (de l’avant vers l’arrière) :<br />

1) D’un acron (ce n’est pas un métamère car il ne porte pas d’appendices et ne renferme pas de vésicules<br />

de coelome) suivi par 6 métamères… voir 2) à 7)<br />

2) D’un segment préantennulaire qui renferme la<br />

partie la plus antérieure du cerveau ou<br />

protocérébron et qui porte les yeux composés et<br />

les ocelles.<br />

3) D’un segment antennulaire qui renferme la<br />

partie moyenne du cerveau ou deutocérébron et<br />

qui porte les a1 ou antennes. Ces a1 sont<br />

l’homologue <strong>des</strong> antennes <strong>des</strong> mille-pattes ou<br />

myriapo<strong>des</strong> et <strong>des</strong> antennules (1 ère paire<br />

d’antennes) <strong>des</strong> crustacés.<br />

4) D’un segment intercalaire (ou prémandibulaire)<br />

qui renferme la partie postérieure du cerveau ou<br />

tritocérébron et porte la lèvre supérieure ou<br />

clypéo-labre formée de 2 segments : le clypéus<br />

proximal et le labre distal. Du coté intérieur du<br />

labre existe une saillie : l’épipharynx. C’est, chez<br />

les crustacés, ce métamère qui porte la 2 ème paire<br />

d’antennes ou a2 , chez les araignées les crochets<br />

ou chélicères et chez les scorpions les plus petites<br />

"pinces" également appelées chélicères.<br />

5) D’un segment mandibulaire qui porte <strong>des</strong><br />

structures paires : les mandibules qui broient et coupent.<br />

6) D’un segment maxillulaire qui porte 2 appendices : les mâchoires ou maxillules parfois appelées (à<br />

tort) maxilles. Elles sont chacune formées de 2 articles de base portant 2 rames. La rame interne ou<br />

lacinia déchiquète et lacère et la partie externe ou galéa possèdent <strong>des</strong> rôles gustatif et tactile et porte un<br />

palpe maxillulaire à fonctions identiques.<br />

7. D’un segment maxillaire portant 2 maxilles soudées qui ensemble forment la lèvre inférieure ou labium<br />

(correspondant aux Mx2 <strong>des</strong> crustacés) portant de part et d’autre un palpe labial à rôle gustatif (et<br />

tactile ?). Cette lèvre inférieure effectue <strong>des</strong> mouvements de haut en bas et pousse les aliments vers la<br />

bouche. Jean-Pierre <strong>Geslin</strong><br />

Cavité buccale de fourmi, la lèvre supérieure<br />

ou labre est bien visible sur la gauche.<br />

Détail de la cavité buccale : les palpes <strong>des</strong><br />

mâchoires = maxillules et de la lèvre<br />

inférieure = labium sont bien visibles.<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 33


« La fourmi utilise sa glande à<br />

venin (glande acide venimeuse,<br />

dorsale, qui débouche dans un<br />

réservoir situé à la base de<br />

l’aiguillon) pour tuer ses proies<br />

ou pour se défendre de ses<br />

ennemis.<br />

Chez les espèces du genre<br />

Formica, cette glande sécrète de<br />

l’acide formique, qui brûle les<br />

chairs.<br />

Chez d’autres espèces, elle<br />

sécrète un venin paralysant (…).<br />

On a identifié chez<br />

certaines de celles-ci, <strong>des</strong> venins<br />

riches en histamine, hyaluronidase<br />

et phospholipases A<br />

(pour ces deux dernières<br />

molécules, la concentration la<br />

plus forte parmi les hyménoptères<br />

a été rencontré chez une<br />

Myrmicinae : Pogonomyrmex<br />

badius).<br />

Documents + techniques<br />

(<strong>des</strong>tinés aux maîtres)<br />

Document 4 : le venin <strong>des</strong> <strong>fourmis</strong><br />

Fourmi injectant son venin à un criquet<br />

On a aussi isolé <strong>des</strong> venins<br />

contenant <strong>des</strong> alcaloï<strong>des</strong> dérivés<br />

de la pipéridine chez les " <strong>fourmis</strong><br />

de feu " (Myrmicinae, genre Solenopsis), provoquant hémolyse et nécrose tissulaire.<br />

Quant à l'acide formique, on ne le trouve que chez les seules Formicinae et à l'état de trace<br />

chez certaines autres espèces. »<br />

Site internet http://www.multimania.com/dmouli/<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 34


Nous ne pouvions pas<br />

y échapper …<br />

La cigale et la fourmi de Jean de La Fontaine :<br />

La cigale, ayant chanté<br />

Tout l'été,<br />

Se trouva fort dépourvue<br />

Quand la bise fut venue.<br />

Pas un seul petit morceau<br />

De mouche ou de vermisseau.<br />

Elle alla crier famine<br />

Chez la fourmi sa voisine,<br />

La priant de lui prêter<br />

Quelque grain pour subsister<br />

Jusqu'à la saison nouvelle.<br />

"Je vous paierai, lui dit-elle,<br />

A l'août, foi d'animal,<br />

Intérêt et principal."<br />

La fourmi n'est pas prêteuse ;<br />

C'est là son moindre défaut.<br />

"Que faisiez-vous au temps chaud ?<br />

Dit-elle à cette emprunteuse.<br />

-Nuit et jour à tout venant<br />

Je chantais, ne vous déplaise.<br />

-Vous chantiez? j'en suis fort aise.<br />

Eh bien! dansez maintenant."<br />

Les <strong>des</strong>sins sont de Gotlib : « La cigale et la fourmi »<br />

Jean-Pierre GESLIN, professeur. 35

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!