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habone utile - Consistoire israélite de Marseille

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La Peste noire <strong>de</strong> 1348 va provoquer une brusque dégradation<br />

<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s Juifs et <strong>de</strong> leur sécurité. Les Juifs sont<br />

rendus responsables <strong>de</strong> cette épidémie. On les accuse d’avoir<br />

empoisonné les puits et cela entraîne <strong>de</strong>s pogroms. Il s’en suivit<br />

une série d’émeutes liées à l’épidémie et divers massacres auxquels<br />

s’adonne la population affolée. La reine Jeanne <strong>de</strong>vra personnellement<br />

intervenir pour les faire cesser et consent un<br />

allègement d’impôts pour soulager les familles juives ravagées<br />

par la peste et ruinées.<br />

1492 : Suite au décret d’expulsion <strong>de</strong>s Juifs d’Espagne,<br />

arrivée d’un groupe <strong>de</strong> Juifs espagnols à <strong>Marseille</strong><br />

« Les <strong>de</strong>rniers Juifs espagnols quittent leur pays par voie <strong>de</strong> terre<br />

vers le Portugal ou la Navarre, et par voie <strong>de</strong> mer vers l’Islam marocain<br />

ou turc. Dès leur sortie <strong>de</strong>s ports, les bateaux <strong>de</strong>s expulsés<br />

sont guettés par <strong>de</strong>s pirates génois et barbaresques qui les arraisonnent.<br />

»<br />

Tenue que <strong>de</strong>vait porter le Juif qui<br />

se convertissait au christianisme.<br />

Ainsi 118 Juifs aragonais, hommes,<br />

femmes et enfants, embarquèrent<br />

dans un port <strong>de</strong> Catalogne.<br />

Leur bateau fut arraisonné en mer<br />

<strong>de</strong> Catalogne par un galion dont<br />

le capitaine Bartolomeo Gaufredi,<br />

n’était ni gênois ni barbaresque<br />

mais niçois. Sur le galion, outre le<br />

capitaine et l’équipage, avaient<br />

pris place trois «hommes d’armes,<br />

chargés d’harponner le navire »,<br />

et un « écrivain » pour consigner<br />

et répartir le butin. Les Juifs aragonais<br />

furent amenés à <strong>Marseille</strong> où<br />

vivait une communauté d’une<br />

vingtaine <strong>de</strong> familles. Le « butin »<br />

fut proposé à la communauté<br />

juive <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong> contre une ran-<br />

çon <strong>de</strong> 1500 écus d’or, avec la menace, dans le cas d’un refus,<br />

<strong>de</strong> vendre les prisonniers comme esclaves sur les marchés du<br />

Levant. Enfermés dans le galion, ils attendaient l’issue <strong>de</strong>s tractations<br />

entre le capitaine et la communauté juive <strong>de</strong> la ville.<br />

A partir d’un document notarié du 1er Août 1492, on découvre la<br />

suite <strong>de</strong> l’histoire « dans la cour <strong>de</strong> la petite école <strong>de</strong>s Juifs sous<br />

les treilles », les Juifs <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong> se réunirent et désignèrent quatre<br />

chargés <strong>de</strong> pouvoir qui <strong>de</strong>vaient trouver un prêteur et négocier<br />

avec le capitaine. Ce furent : Ysac Orgeris, Maître Leon<br />

Botarelli, Salves <strong>de</strong> Nîmes et Durand Ancelhuti. Les trois premiers<br />

étaient les baylons <strong>de</strong> la communauté, et en tant que dirigeants<br />

communautaires, ils représentaient et engageaient la communauté<br />

dans son ensemble. Ils garantirent le prêt sur leurs personnes<br />

et leurs biens propres. De plus la communauté garantit le<br />

prêt sur ses biens et ses droits. Les signataires s’engageaient à<br />

nourrir et entretenir les Juifs aragonais jusqu’au remboursement<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte et à veiller à ce qu’ils ne s’enfuient pas.<br />

Le len<strong>de</strong>main 2 août 1492. Charles Forbin, qui avait accepté,<br />

« ayant égard à quelques juifs <strong>de</strong> la carrière », <strong>de</strong> prêter les 1500<br />

Habone<br />

écus d’or royaux nécessaires à la libération <strong>de</strong>s Juifs aragonais,<br />

versa la rançon au capitaine, en présence du notaire. Les Juifs<br />

aragonais étaient libres.<br />

Une 3ème pièce notariée rapporte que Le même jour une<br />

convention fut signée « dans la petite chambre <strong>de</strong> la petite<br />

école <strong>de</strong>s Juifs, près <strong>de</strong> ladite école où il y a un puits »entre le<br />

prêteur et les Juifs aragonais dont les 118 noms furent consignés.<br />

Les Juifs aragonais s’engagèrent à rembourser Charles <strong>de</strong> Forbin<br />

en quatre mois et les Juifs <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong> et d’Aix s’engagèrent<br />

à nourrir les Juifs aragonais et à subvenir à leurs besoins pendant<br />

cette durée. Les Juifs aragonais étaient libres <strong>de</strong> se déplacer et<br />

<strong>de</strong> commercer, afin <strong>de</strong> rembourser leur <strong>de</strong>tte. Mais une garantie<br />

fut prévue : les Juifs <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong> et d’Aix verseraient le reste <strong>de</strong><br />

la <strong>de</strong>tte pour chaque Juif qui s’enfuirait.<br />

A partir <strong>de</strong>s « Registres notariés <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Maître Laget, notaire<br />

à <strong>Marseille</strong>, et parmi eux, celui <strong>de</strong> Maître Barthélémy Darneti,<br />

notaire daté <strong>de</strong> 1492 aux Archives Départementales <strong>de</strong>s<br />

BDR et l’article d’Isidore Loeb « Exilés d’Espagne à <strong>Marseille</strong> en<br />

1492 » (REJ, 1884)<br />

Fonds Laget-Maria, aux Archives Départementales <strong>de</strong>s BDR, sont déposés les<br />

registres notariés <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Maître Laget, notaire à <strong>Marseille</strong>, et parmi eux,<br />

celui <strong>de</strong> Maître Barthélémy Darneti, notaire, daté <strong>de</strong> 1492, qui contient plusieurs<br />

actes concernant la famille Forbin.<br />

L’historien Isidore Loeb en eut connaissance par le Dr Barthélémy, un érudit<br />

marseillais, qui les lui signala.<br />

Il les déchiffra et les exposa dans le numéro 18 <strong>de</strong> la “Revue <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>s<br />

1501 : Fin <strong>de</strong> la présence d’une communauté juive à<br />

<strong>Marseille</strong><br />

En 1481, lors <strong>de</strong> l’annexion <strong>de</strong> la Provence au royaume <strong>de</strong><br />

France, Louis XI confirme les privilèges (c’est-à-dire le droit <strong>de</strong> séjour)<br />

<strong>de</strong>s Juifs provençaux, mais le rattachement <strong>de</strong> la Provence<br />

au royaume <strong>de</strong> France va sceller le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong>s Juifs <strong>de</strong> <strong>Marseille</strong>.<br />

En 1485, une lettre patente du roi permet encore aux Juifs “<strong>de</strong><br />

pouvoir sans empêchement et en emportant leurs biens, sortir<br />

<strong>de</strong> <strong>Marseille</strong>”.<br />

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