habone utile - Consistoire israélite de Marseille

ANALYSES & RÉFLEXIONS
Interview de Maurice Assayag,
porte parole de la mairie de Tirat Ha Carmel, cité de 20 000 habitants,
située dans le district de la ville de Haïfa.
« Nous nous posons d’ores et déjà la question de savoir quoi faire si nous
devons affronter un tremblement de terre qui couperait les routes et
les ponts ou plus probablement une attaque de missiles !»
■ Habone : Comment se sont déroulés
les premiers jours sous la menace de l’incendie
?
Maurice Assayag : Le feu est arrivé aux
portes de la ville et nous avons été obligé
d’évacuer environ 12 000 personnes. Une
partie des habitants s’est déplacée par
ses propres moyens et une autre partie a
été installée dans des hôtels alentour. Il fallut
mettre en place un gigantesque appareil
logistique : le transport, le logis, la
préparation de centaines de repas...
Nous avons alors été témoin de la grandeur
du peuple d’Israël : les habitants se
sont entraidés, mobilisés dans le calme
pour aider à l’évacuation, les hôtels ont
ouvert leurs portes quasiment gratuitement
pendant trois jours, des centaines de
bénévoles sont venus aider spontanément.
Des entreprises israéliennes et des
municipalités à travers l’ensemble du pays
ont apporté leur aide.
■ Haboné : Quelles ont été les conséquences
de l’incendie du Carmel
MA : Nous n’avons pas souffert de dégâts
matériels importants, à l’exception d’un
hôpital psychiatrique qui a été détruit et
grâce à D., il n’y a pas eu de victimes. Par
contre, les avions ont déchargé des quantités
importantes de produits chimiques sur
■ Haboné :Quelle est la situation du kibboutz
Bet Oren, quelques mois après l’incendie
?
Rami Réfaéli : 44 maisons sont parties en
fumée et 134 autres ont subi des dommages
partiels. Certains résidents ont tout
perdu. Ils ont été accueillis jusqu’à aujourd’hui
dans des hôtels et ont été trans-
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les bâtiments et les maisons, et il fallut attendre
que le vent se charge d’emporter
cette poudre rouge. Il était impossible de
retourner dans les foyers tant que ce produit
n’était pas éliminé car il cause de sérieux
problèmes respiratoires.
■ Haboné : Comment expliquez-vous que
l’incendie ne s’est pas propagé dans vos
murs. Aviez-vous préparé un plan d’action
et possédiez-vous les infrastructures
nécessaires ?
MA : Ce sont les quartiers Est de la ville, situés
au cœur de la forêt, qui sont les plus
exposés au risque d’incendie. Le maire de
la ville avait donc mis place des réserves
d’eau anti-incendie. Lorsque les pompiers
sont arrivés, ils ont été opérationnels immédiatement
car il ne leur restait plus
qu’à relier leur lance au système en
place. Il existait également un chemin
pare feu entre les maisons et la forêt. Le
feu s’est approché à cette extrême limite
quand soudain, les vents qui soufflaient
en direction de la ville ont pris un sens
contraire, et grâce à D., conjugué aux actions
de l’aviation, le quartier a été épargné.
Nous avons pu compter également
sur la station de pompier équipée de
deux camions présente dans la ville.
A la tête d’une société high tech,
Rami Réfaéli
représente la localité de Bet Oren,
l’une des communautés les plus
durement touchées par l’incendie.
« Au final, les avions ont renversé totalement
la situation sauvant l’ensemble de la
région, mais chez nous, ce sont les petites
gens qui ont sauvé leur communauté ».
férés dans des mobiles home à la fin du
mois de janvier, en attendant que leur
foyer soit reconstruit. L’Etat a déjà donné
son aval sur le plan financier et accordé
une aide d’urgence à chaque famille
pour qu’elle puisse acheter vêtements,
nourriture, et médicaments. Mais les familles
continuent de vivre dans des condi-
Habone
■ Haboné : Quel bilan faites-vous après
l’incendie ?
MA : Le feu fait partie des catastrophes
naturelles dont on ne peut prévoir l’ampleur,
quand on est confronté à une telle
épreuve la réussite des opérations va dépendre
de la prise de décision. Le maire,
un ancien gradé de l’armée israélienne,
avait décidé avant que le feu ne se propage
d’évacuer les habitants plusieurs
heures à l’avance. C’est pourquoi l’évacuation
s’est déroulée dans l’ordre et sans
panique. En Israël, nous avons de la
chance que les incendies ne sont pas fréquents.
A mon avis, les équipes de secours
extérieures ont été opérationnelles
rapidement grâce au plan d’évacuation.
Mais nous nous posons d’ores et déjà la
question de savoir quoi faire si nous devions
affronter un tremblement de terre
qui couperait les routes et les ponts ou le
plus probable une attaque de missiles. Il
faut repenser le plan d’urgence au niveau
national, car seule l’aviation a été en mesure
de combattre le feu. Il ne suffit pas de
se contenter de rajouter un camion de
pompier.
■ Haboné : Quel est votre message ?
MA : Le peuple d’Israël est mis à l’épreuve
pour notre plus grande détresse mais
lorsqu’il s’unit nous représentons une force
et une puissance extraordinaire. J’espère
que tout Israël prendra exemple sur le
comportement des gens du nord.
tions difficiles. Il faut se battre contre les
compagnies d’assurance... Cette situation
ne doit pas s’éterniser car elle entraîne
des dommages psychologiques et physiques...
Au niveau des infrastructures, les
travaux ont commencé pour que la population
puisse retrouver une vie normale,
ils profitent de nouveau de l’électricité. Le
grand auditorium fort de 2500 place a été
complètement détruit par les flammes.
■ Haboné : Quels sont vos projets ?
RR : Nous devons établir un nouveau plan
de développement de la localité en parallèle
avec le reboisement de la forêt, et
intégré un programme de lutte efficace
contre les incendies. Il faut également envisager
la vie dans le kibboutz, en tenant
compte de nouveaux paramètres.
Chaque individu qui a choisi de résider
dans une réserve naturelle et profite de