habone utile - Consistoire israélite de Marseille

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05.07.2013 Views

ANALYSES & RÉFLEXIONS Ainsi, d’après le Pentagone, les 15 000 miliciens du Hezbollah disposent aujourd’hui entre 50 000 et 70 000 missiles et roquettes en tous genres – trois fois plus qu’en juillet 2006 ! - livrés par Damas et pouvant frapper tout le territoire israélien. Entraînés au Liban ou dans des bases iraniennes par des officiers des Gardes révolutionnaires iraniens, les miliciens chiites ont d’autres armes sophistiquées - dont des obus de mortier chimiques, voire bactériologiques -, des lance-missile sol-sol et sol-air, ainsi que du matériel de combat nocturne, et même quelques drones… Un surarmement rendu possible grâce aux importations massives venues par cargos militaires d’Iran jusqu’à l’aéroport de Damas, où ces armes sont réparties et stockées dans des villes syriennes, avant d’être acheminées au Pays du Cèdre par des convois routiers traversant les 359 km de la frontière libano-syrienne. « Ces transferts d’armes ne peuvent plus être qualifiés de contrebandes, comme celles des tunnels du Hamas à Gaza, a déclaré le général et officier des renseignements de Tsahal, Yossi Baidatz. Il s’agit d’exportations officielles, dont les Scuds syriens livrés l’été dernier au Hezbollah ne sont que la pointe d’un gros iceberg ! ». Mieux encore : le général iranien Hasan Madavi, commandant en chef du Corps des Gardes révolutionnaires au Liban, siège dans son QG ouvert depuis trois ans à Beyrouth aux côtés d’autres experts et officiers de son pays dépêchés par Ahmadinadjad - dont les officiers iraniens responsables des rampes de missiles à longue portée déjà dressés depuis le Liban vers Israël ! Car depuis 2006, Téhéran n’a pas cessé de préparer son supplétif chiite au prochain conflit contre Tsahal. Notamment en envoyant ses techniciens pour réorganiser les systèmes de commandement des QG.du Hezbollah, ainsi qu’en les équipant de réseaux digitaux de communications indépendants des télécoms libanaises, et en enterrant le tout dans de profondes fortifications souterraines. Et ce, alors que le Hezbollah continue de dissimuler tous ses arsenaux et ses installations logistiques dans les mosquées, écoles, hôpitaux et autres bâtiments publics d’une centaine de villages chiites jouxtant le frontière avec Israël. Ce qui a déjà transformé – comme l’a fait le Hamas à Gaza – leurs populations en boucliers humains potentiels, si un conflit devait éclater avec Israël… Le « système Moubarak » sérieusement ébranlé par la formidable colère des Egyptiens ! Après plus de trois décennies de règne quasi-absolu et la mise sur pied constante et assidue de tout un système de gouvernement et de contrôle rigoureux, voire despotique, de tous les courants d’opinion et modes d’expression des différents secteurs de la population égyptienne, le « vieux sphinx » Hosni Moubarak, aujourd’hui âgé de 82 ans – et qui prit les commandes de l’Egypte juste après l’assassinat, le 6 octobre 1981, du président Sadate par un terroriste islamiste… - ne pouvait guère s’attendre à ce que la vague déferlante de révolte, qui avait pris son élan à peine un mois plus tôt en Tunisie avec la « Révolution du Jasmin », frappe si vite et avec tant de force son propre pays ! En effet, après huit jours d’émeutes dans les principales villes égyptiennes (le Caire, Alexandrie et Suez), de manifestations parfois violemment réprimées par la police (mais pas par l’armée), et la tenue 30 Habone ininterrompue, depuis le 25 janvier, d’imposants rassemblements de protestation devenant chaque jour plus massifs et exigeant le départ immédiat du « raïs » Moubarak, ce dernier devait annoncer au soir du 1er février lors d’une allocution télé et radiophonique diffusée en direct dans toute l’Egypte qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections présidentielles prévues pour septembre prochain… Mais cette annonce dramatique qui clôt officiellement « l’ère Moubarak » en Egypte – surtout alors que son fils, Gamal, encore pressenti à peine un mois plus tôt comme son dauphin pour les présidentielles, se serait réfugié avec sa femme à Londres… -, ne fit que relancer la colère de la foule de près de 300 000 personnes qui avait envahi depuis le début de l’aprèsmidi la Place du Square Tahrir : « Moubarak, va-t’en maintenant ! », ont alors répliqué tous ces manifestants, qui se sont promis de se retrouver chaque jour jusqu’à la chute de leur président – une figure politique sur le déclin, de plus en plus considéré dans tout le pays comme un « vieux grand-père » haï… Un large soulèvement populaire mais très confus, provoqué par une combinaison explosive de plusieurs facteurs Or un mouvement d’une telle ampleur tire ses racines de nombreux facteurs agissant en profondeur– les émeutes tunisiennes n’ayant en fait servi ici que de « détonateur » à ce soulèvement qui sourdait depuis de longues années… - D’abord des causes économiques - une natalité débridée avec 1,2 million de nais-

sance par an pour un pays de 82 millions d’âmes, un taux de chômage à 20 %, plus de 40 % des salariés qui doivent se contenter d’un revenu de 2 dollars par jour, 42 % d’illettrés, 12 % de gens atteints de maladies chroniques, des dizaines de milliers de SDF errant nuit et jour dans les grandes villes. - Des causes politiques liées à la grande frustration des Egyptiens face à un régime et ses divers forces de répression qui n’ont cessé de juguler toutes les libertés publiques et de brimer les droits élémentaires de citoyens à s’exprimer en multipliant les « législations d’urgence » ou « antiterroristes », et en faisant arrêter et emprisonner sans jugement de nombreux opposants de toutes tendances, à commencer par les islamistes. - Des causes socio culturelles, avec en tout premier lieu, le phénomène de la corruption politique, économique et sociale qui inonde tout le pays en transformant ses ANALYSES & RÉFLEXIONS élites dans tous les secteurs en une vaste « médiocratie » allant même jusqu’aux élèves des lycées qui soudoient leurs professeurs au moment des examens. Sans parler de l’influence de l’islam dans un pays où 49 % des gens soutiennent le Hamas, 30 % sont favorables au Hezbollah et 20 % à Al-Qaïda, 82 % prônent la mort par lapidation en cas d’adultère, 77 % l’amputation de la main pour les voleurs – pendant que 59 % préfèrent les islamistes aux « modernisateurs (27 %), en considérant très majoritairement (64 %) que la charia – la loi islamique tirée du Coran – doit devenir la seule source du droit et de la législation dans leurs pays… Fait significatif illustrant le manque dramatique d’élites démocratiques et modérées dans ce pays : ce sont les intellectuels et les artistes égyptiens – bien plus que les Frères musulmans – qui ont orchestré depuis 30 ans l’opposition la plus virulente contre la paix et la normalisation des relations avec Israël. Habone De multiples conséquences stratégiques et politiques pour Israël Comme l’ont fait remarquer les experts de la scène égyptienne, cette synergie entre une grande fragilité socio-économique, le radicalisme de l’opinion égyptienne, la force de l’islam et des courants extrémistes associée à la faiblesse patente des mouvements modérés et libéraux ne laisse prévoir rien de bon au Pays du Nil, surtout dans un Proche-Orient instable, de plus en plus influencé par l’intégrisme islamique en général et par la volonté hégémonique des mollahs iraniens en particulier… Voilà pourquoi on redoute sérieusement en Israël, comme l’a dit clairement Binyamin Nétanyahou en avertissant les Américains et les Européens, que l’Egypte se transforme à court ou moyen terme - juste après la transition d’un vice-président encore très responsable et pro-occidental comme Omar Suleiman, ou dès les prochaines élections... - en une nouvelle république islamique au sud très rapproché d’Israël. Ce que redoute plus particulièrement les responsables politiques et sécuritaires israéliens, c’est donc de voir un régime islamiste radical s’installer au pouvoir au Caire, qui dénoncerait aussitôt le traité de paix signé en 1979 avec Israël, et qui a permis pendant 32 ans à Tsahal (malgré l’aspect souvent trop glacial de cette paix sans vrais échanges économiques et culturels) de mettre fin à l’état de guerre ayant prévalu depuis 1948 et surtout de relâcher sa mobilisation tout le long du grand front sud du pays. La place Tahrir au Caire. 31

sance par an pour un pays <strong>de</strong> 82 millions<br />

d’âmes, un taux <strong>de</strong> chômage à 20 %, plus<br />

<strong>de</strong> 40 % <strong>de</strong>s salariés qui doivent se<br />

contenter d’un revenu <strong>de</strong> 2 dollars par<br />

jour, 42 % d’illettrés, 12 % <strong>de</strong> gens atteints<br />

<strong>de</strong> maladies chroniques, <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong><br />

milliers <strong>de</strong> SDF errant nuit et jour dans les<br />

gran<strong>de</strong>s villes.<br />

- Des causes politiques liées à la gran<strong>de</strong><br />

frustration <strong>de</strong>s Egyptiens face à un régime<br />

et ses divers forces <strong>de</strong> répression qui n’ont<br />

cessé <strong>de</strong> juguler toutes les libertés publiques<br />

et <strong>de</strong> brimer les droits élémentaires<br />

<strong>de</strong> citoyens à s’exprimer en multipliant les<br />

« législations d’urgence » ou « antiterroristes<br />

», et en faisant arrêter et emprisonner<br />

sans jugement <strong>de</strong> nombreux<br />

opposants <strong>de</strong> toutes tendances, à commencer<br />

par les islamistes.<br />

- Des causes socio culturelles, avec en tout<br />

premier lieu, le phénomène <strong>de</strong> la corruption<br />

politique, économique et sociale qui<br />

inon<strong>de</strong> tout le pays en transformant ses<br />

ANALYSES & RÉFLEXIONS<br />

élites dans tous les secteurs en une vaste<br />

« médiocratie » allant même jusqu’aux<br />

élèves <strong>de</strong>s lycées qui soudoient leurs professeurs<br />

au moment <strong>de</strong>s examens. Sans<br />

parler <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong> l’islam dans un<br />

pays où 49 % <strong>de</strong>s gens soutiennent le<br />

Hamas, 30 % sont favorables au Hezbollah<br />

et 20 % à Al-Qaïda, 82 % prônent la<br />

mort par lapidation en cas d’adultère, 77<br />

% l’amputation <strong>de</strong> la main pour les voleurs<br />

– pendant que 59 % préfèrent les islamistes<br />

aux « mo<strong>de</strong>rnisateurs (27 %), en<br />

considérant très majoritairement (64 %)<br />

que la charia – la loi islamique tirée du<br />

Coran – doit <strong>de</strong>venir la seule source du<br />

droit et <strong>de</strong> la législation dans leurs pays…<br />

Fait significatif illustrant le manque dramatique<br />

d’élites démocratiques et modérées<br />

dans ce pays : ce sont les intellectuels<br />

et les artistes égyptiens – bien plus que les<br />

Frères musulmans – qui ont orchestré <strong>de</strong>puis<br />

30 ans l’opposition la plus virulente<br />

contre la paix et la normalisation <strong>de</strong>s relations<br />

avec Israël.<br />

Habone<br />

De multiples conséquences stratégiques<br />

et politiques pour Israël<br />

Comme l’ont fait remarquer les experts <strong>de</strong><br />

la scène égyptienne, cette synergie entre<br />

une gran<strong>de</strong> fragilité socio-économique, le<br />

radicalisme <strong>de</strong> l’opinion égyptienne, la<br />

force <strong>de</strong> l’islam et <strong>de</strong>s courants extrémistes<br />

associée à la faiblesse patente <strong>de</strong>s mouvements<br />

modérés et libéraux ne laisse prévoir<br />

rien <strong>de</strong> bon au Pays du Nil, surtout<br />

dans un Proche-Orient instable, <strong>de</strong> plus en<br />

plus influencé par l’intégrisme islamique<br />

en général et par la volonté hégémonique<br />

<strong>de</strong>s mollahs iraniens en particulier…<br />

Voilà pourquoi on redoute sérieusement<br />

en Israël, comme l’a dit clairement Binyamin<br />

Nétanyahou en avertissant les Américains<br />

et les Européens, que l’Egypte se<br />

transforme à court ou moyen terme - juste<br />

après la transition d’un vice-prési<strong>de</strong>nt encore<br />

très responsable et pro-occi<strong>de</strong>ntal<br />

comme Omar Suleiman, ou dès les prochaines<br />

élections... - en une nouvelle république<br />

islamique au sud très rapproché<br />

d’Israël.<br />

Ce que redoute plus particulièrement les<br />

responsables politiques et sécuritaires israéliens,<br />

c’est donc <strong>de</strong> voir un régime islamiste<br />

radical s’installer au pouvoir au<br />

Caire, qui dénoncerait aussitôt le traité <strong>de</strong><br />

paix signé en 1979 avec Israël, et qui a<br />

permis pendant 32 ans à Tsahal (malgré<br />

l’aspect souvent trop glacial <strong>de</strong> cette paix<br />

sans vrais échanges économiques et culturels)<br />

<strong>de</strong> mettre fin à l’état <strong>de</strong> guerre<br />

ayant prévalu <strong>de</strong>puis 1948 et surtout <strong>de</strong> relâcher<br />

sa mobilisation tout le long du<br />

grand front sud du pays.<br />

La place Tahrir au Caire.<br />

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