Église Église - Diocèse de Sens-Auxerre

« Vous entrez dans une pièce complètement
vide. Qu’est-ce que vous
faites ?
— Je commence par regarder partout
pour voir s’il n’y a pas un piège.
— Je sors mon épée à deux mains
pour réagir en cas de danger. »
Matthys lance son gros dé en
carton, passe ses doigts sur les
chiffres en braille et annonce
« 20 ! ». Car ces adeptes des
jeux de rôle qui “commencent par
regarder partout” sont aveugles. Et
ils entrent dans le jeu avec cette
grande capacité de concentration
de ceux qui doivent compenser
l’absence d’un sens.
Nous sommes à la Maison
du randonneur, à Auxerre,
début août. Clément, Théo, Jean-
Baptiste, Matthys et Samuel ont
entre 9 et 12 ans, et participent
en journée au stage “gravure
et jeux du cirque” qui accueille
en Puisaye, chaque année, avec
une cinquantaine d’enfants valides,
un petit groupe d’enfants
aveugles. Et le soir, sur leur lieu
de logement, ils s’initient aux
jeux de rôles sous la houlette de
Nicolas Joly, responsable du club
de jeux de rôles de l’AJA.
Nicolas nous explique sa
démarche : « Passionné de jeux de
rôle, j’ai démarré il y a deux ans
un club au sein de l’AJA omnisports.
Dès le début, nous avons
été ouverts au public handicapé.
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Doyennés
Quand l’AJA “jeux de rôles”
s’ouvre aux jeunes aveugles
J’ai pris contact avec les associations
Voir ensemble et Enfantaveugle
pour voir ce qui était possible.
J’ai ainsi découvert l’existence
de ce stage en Puisaye, et avec
Mme Christine Hénault, présidente
de l’association enfant-aveugle
nous avons créé des outils accessibles
: textes explicatifs en braille,
impression en relief des personnages
et des accessoires par un
système de flocage, dés et paquets
de cartes marqués en braille…
Les soirées que nous vivons ici
sont en quelque sorte un “terrain
d’expérimentation”. »
Expérimentation réussie, à en
croire les réactions des enfants :
« C’était génial ! on recommence
demain ? »
Monique
AJA jeux de rôles : Nicolas
Joly, 06 07 49 08 38
Stage en Puisaye : Aux quatre
vents de l’art. 03 86 74 30 72
Eglise dans l’Yonne n° 16 du 2 octobre 2010