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Ulysse aborde Ithaque. Il retrouve son fidèle porcher ... - WebLettres

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Scène muette sur le chant « Heureux qui comme <strong>Ulysse</strong> a fait un beau voyage »<br />

<strong>Ulysse</strong> arrive à <strong>Ithaque</strong> et embrasse sa terre natale. Puis il se roule à terre, salit ses vêtements<br />

et défait sa chevelure. Athéna apparaît et intervient depuis le ciel (trapèze?). Elle souffle sur lui<br />

<strong>son</strong> souffle divin et <strong>Ulysse</strong> se transforme immédiatement en vieillard mendiant.<br />

Sur le chemin de la ville d'<strong>Ithaque</strong> se dresse la chaumière du <strong>porcher</strong> Eumée. <strong>Ulysse</strong> décide de<br />

lui demander l'hospitalité et se renseigne en même temps sur la situation de <strong>son</strong> pays. Les<br />

chiens d'Eumée aboient fortement et Eumée les calme.<br />

- Que veux-tu vieillard ? Sans doute as-tu faim et soif ? Entre ! Tu me diras d'où tu viens.<br />

Hélas ! Chaque fois qu'un pauvre errant frappa à cette porte, je me dis que peut-être mon bon<br />

roi, affamé et las, parcourt les villes et les pays étrangers. Cette pensée me rend plus sacré le<br />

devoir d'hospitalité. Je ne peux pas d'offrir grand chose. Le repas sera simple car la richesse a<br />

fui la mai<strong>son</strong> de mon maître. Bientôt les étables seront vides.<br />

Eumée courbe les épaules de tristesse tout en s'empressant de proposer une place à table à<br />

<strong>Ulysse</strong>. <strong>Il</strong> lui sert un quartier de porcelet rôti saupoudré de fleur de farine et rempli une coupe de<br />

hêtre de vin mêlé d'eau.<br />

- Mon maître était riche quand il s'en alla à Troie combattre pour le roi Agamemnon et sa race.<br />

<strong>Il</strong>s avaient dans les champs douze troupeaux de bœufs, autant de brebis, de porcs et de<br />

chèvres, soignés par de nombreux pasteurs. Mais cette richesse disparaît rapidement. Les fils<br />

des principaux chefs d'<strong>Ithaque</strong> vivent sur les biens du noble <strong>Ulysse</strong>. <strong>Il</strong>s pensent certainement<br />

qu'il est mort pour ose le ruiner ainsi et appauvrir ses vieux serviteurs. Tout ceci est bien triste et<br />

je me dis que si <strong>Ulysse</strong> ne rentre pas bientôt, je devrai moi aussi prendre la bâton de mendiant<br />

comme toi.<br />

- Et tu regrettes ton maître ? Demanda <strong>Ulysse</strong> avec émotion<br />

- Si je le regrette !, dit-il en serrant ses vieilles mains l'une contre l'autre, <strong>Ulysse</strong> était le plus<br />

indulgent, le plus sage des hommes et des rois ! Je regrette de ne pas avoir pu le suivre sur le<br />

vaisseau qui l'a emmené si loin ! J'aurais donné ma vie pour défendre la sienne et peut-être<br />

l'aurais-je sauvée! Ah ! J'ai moins pleuré mes parents ! … Dieux ! Accordez-moi de le revoir un<br />

jour avant de descendre au tombeau !<br />

- Ami, j'atteste le maître des Dieux que tu reverras ton maître. <strong>Il</strong> reparaîtra bientôt dans on<br />

palais et il en chassera tous ses ennemis. La prospérité renaîtra dans ses biens et la joie<br />

refleurira dans ton cœur !<br />

- Acceptons-en le favorable augure, dit-il en secouant la tête et en soupirant. Mais je ne peux<br />

plus espérer <strong>son</strong> retour. <strong>Il</strong> y a si longtemps que nous l'attendons ! … Mais ! Comment peux-tu<br />

attester ainsi le maître des Dieux et me promettre le retour de mon maître ? L'as-tu vu ? Où<br />

cela ? Quand ? Parle ! Parle, vieillard, je t'en prie à genoux. Eumée s'est mis en position de<br />

suppliant et embrasse les genoux du vieillard. Quel pays est le tien ?<br />

- Je suis Crétois et mon père se nommait Castor. De nombreuses aventures m'ont fait parcourir<br />

une partie de la Grèce et de l'Asie. C'est au cours de mes voyages que j'ai su des nouvelles<br />

d'<strong>Ulysse</strong>. Ton roi, après avoir acquis bien des richesses, était allé jusqu'à Dodone pour<br />

consulter le chêne miraculeux et recevoir de lui la réponse de Jupiter. <strong>Il</strong> voulait savoir si après<br />

une si longue absence il valait mieux qu'il rentrât ouvertement ou sans se faire connaître.<br />

- Te moques-tu de moi vieillard ? S'écrie-t-il en se relavant vivement. Ce que tu me dis là est<br />

incroyable et tu veux m'abuser par une fable. J'ai déjà été trompé par un Étolien à qui j'ai donné<br />

toutes sortes de cadeaux pour avoir des nouvelles de mon maître... L'épouse de mon roi,


Pénélope et <strong>son</strong> fils, Télémaque, ont aussi été abusés presque chaque jour. Je t'en prie,<br />

vieillard, ne cherche pas, par tes histoires, à adoucir mon chagrin.<br />

- Incrédule ! Dit <strong>Ulysse</strong> en souriant. Pas<strong>son</strong>s un contrat. Si <strong>Ulysse</strong> reparaît ici avant un mois, tu<br />

m'offrira une tunique et un manteau pour remplacer ces haillons. S'il n'est pas là au temps<br />

prédit, que tes bergers me jettent du haut de ce roc escarpé et me punissent ainsi de mon<br />

men<strong>son</strong>ge.<br />

- Je veux offrir aux dieux un sacrifice en ta faveur, étranger. Oui, je l'avoue, tu as fait renaître en<br />

moi l'espoir !<br />

Sacrifice du porc le plus gras du troupeau. Eumée jette dans les flammes les poils de la tête de<br />

l'animal et demande aux dieux le retour d'<strong>Ulysse</strong> à voix haute. [Oh ! Dieux immortels ! Accordez<br />

le doux retour de notre maître et roi <strong>Ithaque</strong> ! Que la joir fleurisse de nouveau dans nos cœurs!]<br />

Puis, il égorge le porc, le fait rôtir sur une broche. Après l'avoir divisé en 7 portions (1 aux<br />

nymphes, 1 à Hermès), il invite <strong>Ulysse</strong> à s'asseoir et met devant lui une échine de porc. Le<br />

soleil tombe. Eumée donne <strong>son</strong> lit à <strong>Ulysse</strong> pour la nuit. Lui, part dormir dans une étable.<br />

Second tableau.<br />

Le jour se lève. <strong>Ulysse</strong> et Eumée <strong>son</strong>t attablés autour d'un petit déjeuner fait de pain et de fruits<br />

secs. Les chien sd'Eumée aboient avec joie. Eumée s'est approché et accueille avec joie<br />

Télémaque<br />

- Mon price, mon cher fils ! Dit-il en sanglotant de bonheur et en se jetant dans les bras de<br />

Télémaque. Je croyais ne jamais te revoir. La pensée de ton départ pour Pylos me désespérait.<br />

J'avais l'impression de perdre <strong>Ulysse</strong> une sconde fois.<br />

Eumée couvre les mains et le visage de Télémaque de baisers. Télémaque, ému, lui rend <strong>son</strong><br />

éteinte et laisse ses mains dans celles du <strong>porcher</strong>. Un temblement s'empare d'<strong>Ulysse</strong> mais il<br />

parvient à se maîtriser.<br />

- Cher père. Moi aussi je suis heureux de te revoir. Je n'ai pas voulu rentrer directement à<br />

<strong>Ithaque</strong>. Je voulais d'abord savoir, de ta bouche amie, s'il ne s'y était rien passé de désastreux<br />

durant mon absence. Que fait ma mère ? A-t-elle consenti à choisir un époux ?<br />

- Ne connais-tu pas ta mère ? Elle est sage et <strong>fidèle</strong> et ne sort pas du gynécée. Fait Eumée<br />

d'un ton de reproche. Elle continue de pleurer ton père. On m'a dit que ton départ pour avoir<br />

des nouvelles de ton père l'a plongé dans la consternation. Quant à ton grand-père, il refuse de<br />

se nourrir : il craint que les flots ne t'aient pris comme ils ont pris avnt toi <strong>son</strong> fils, <strong>Ulysse</strong>.<br />

Télémaque est entré dans la mai<strong>son</strong>. À sa vue, <strong>fidèle</strong> à <strong>son</strong> rôle de mendiant humble, <strong>Ulysse</strong> se<br />

lève et le salue.<br />

- Assieds-toi, vieillard. ( avec douceur) Je ne savais pas que tu avais un ami chez toi.<br />

- C'est un pauvre Crétois qui a eu de bien tristes aventures. <strong>Il</strong> souhaite retrouner dans <strong>son</strong> pays.<br />

Je te prie de le prendre en pitié.<br />

- Je lui fournirai des vêtemants et un navire pour qu'il retourne chez lui puisque tu me le<br />

demandes. Mais comment veux-tu que je l'accueille dans mon palais ? Tu sais les conditions<br />

dans lesquelles je vis. Les prétendants de ma mère <strong>son</strong>t les maîtres chez moi. Ce <strong>son</strong>t eux qui<br />

ordonnent. Je craindrai, en amenant ce pauvre vieillard avec moi, de l'exposer à quelque cruelle<br />

insulte, à quelque brutalité dont <strong>son</strong>t coutuliers Antinoüs, Eurymaque et tant d'autres.


- Pardonne mes questions, grand prince (indigné et en colère). Mais pourquoi ta faut-il courber<br />

la tête sous un joug qui t'est odieux ? Le peuple d'<strong>Ithaque</strong> t'a-t-il rejetté du trône qu'occupait ton<br />

père ? <strong>Il</strong> me semble que si j'étais le fils d'<strong>Ulysse</strong>, je tiendrais tête à cette troupe importune. Et<br />

j'en triompherai. Tu es fort et jeune. Cette lance que tu portes est faite pour combattre.<br />

J'aimerais meiux mourir que d'être le témoin impuissant des insultes de ces misérables.<br />

- Bon veillard (honteux). Je me suis fait souvent le reproche que tu m'adresses. Mais il y a des<br />

luttes d'avance sans issues. Tu parles d'une « troupe », mais c'est une armée qui occupe mon<br />

palais!Mon palais n'est plus à moi. Une cohorte de cuisiniers, des musiciens s'y <strong>son</strong>t établis.<br />

Comment veux-tu que je m'attaques à ces puissants ? Je serai bientôt mort terrassé et je<br />

laisserais ma mère sans aucune défense. C'est pourquoi, depuis des années, il ma fau<br />

passivement acepter ces insultes.<br />

Télémaque soupire puis se tourne vers Eumée.<br />

- Eumée. Rends- moi un service. Rends-toi à <strong>Ithaque</strong> et préviens ma mère de mon retour.<br />

Tâche de savoir si je peux rentrer au palais sans danger immédiat pour ma vie. J'ai su que mes<br />

ennemis m'avaient tendu un piège avant même que j'eusse abordé ici. Grâce aux Dieux<br />

immortels, j'i pu leur échapper.<br />

Départ d'Eumée qui se courbe en signe de servitude et part.<br />

Une fois Eumée parti, Athéna reparaît dans le ciel et dirige <strong>son</strong> souffle divin sur <strong>Ulysse</strong> qui<br />

reprend <strong>son</strong> apparence d'homme fort auc cheveux bruns.<br />

- Qui donc es-tu, ô étranger ? Quelle subite métamorphose ! Ah ! Tu es un Immortel, je n'en<br />

doute pas ! Sois-moi propice ! Ramène-moi mon père !<br />

- Télémaque, mon fils bien aimé ! Je suis ton père dit <strong>Ulysse</strong> en ouvrant les bras et en se<br />

laissant aller à l'émotion. Je ne suis pas un dieu. Embrasse-moi.<br />

Télémaque s'est jeté les bras tendus vers <strong>son</strong> père. Son bonheur s'exprime par des<br />

gémissements et des sanglots.<br />

- Mon fils ! Mon fils ! Répète inlassablement <strong>Ulysse</strong>.<br />

- Remercions les Dieux et la bienfaisante, la divine Athéna , dit <strong>Ulysse</strong> en s'asseyant près de<br />

<strong>son</strong> fils. <strong>Il</strong>s ont été notre secours et ils ne nous sépareront plus. Ces ennemis, maîtres<br />

audacieux de notre palais qui prétendent obtenir la main de ta mère Pénélope, nous les<br />

combattront. Les serviteurs qui nous <strong>son</strong>t <strong>fidèle</strong>s nous aideront. Et nous remporteront la<br />

victoire. Amène-moi au palais ce soir et offre l'hospitalité au vieux mendiant qu'Athéna fait de<br />

moi. Nous nous vengerons en utilsant la ruse.<br />

Scène de banquet/ Philippe.<br />

Troisième tableau joué<br />

Pénélope apparaît. Le silence se fait. Les convives suspendent le banquet tout en restant<br />

attablés.<br />

- Pourquoi ces cris, seigneur ? ( avec hauteur, à Antinoüs) Contre qui en avez-vous ?<br />

- Antinoüs désigne <strong>Ulysse</strong>, de nouveau en mendiant. <strong>Ulysse</strong> baisse sa tête blanche) . Voilà le<br />

bel hôte que ton fils ose nous imposer, Reine. Si ta beaut n'était pas là pour excuser auprès de<br />

nous l'insolence de Télémaque, les murs de ce palias rougiraient de sang.<br />

- Mon fils ! (en saisissant la main de <strong>son</strong> fils, avec ardeur et un peu de colère). Quoi ? Tu peux


t'asseoir à la même table que ces gens ? Tu es le fils d'un des plus grands guerriers de la<br />

Grèce et tu peux souffrir qu'en ta présence, tes hôtes soient insultés ! Mais c'est toi-même<br />

qu'on déshonore. Lorsque tu étais plus jeune enfant, tu montrais plus de prudence et de<br />

fermeté !<br />

<strong>Ulysse</strong> regarde Pénélope avec fierté.<br />

- Sage Pénélope, dit Eurymaque avec respect. Je bénis nos discussions puisqu'elles nous ont<br />

donné la joie de ta présence. Si la Grèce entière avait pu t'entrevoir, la Grèce entière remplirait<br />

aujourd'hui ton palais et admirerait comme nous ta beauté.<br />

- Je n'ai plus de beauté, (triste et mélancolique, en ramenant le voile sur <strong>son</strong> visage), Les Dieux<br />

m'ont enlevé toute beauté le jour où <strong>Ulysse</strong> s'en est allé vers Troie. S'il retrait dans sa patire, si<br />

je le voyais gouverner encore sa feme et sa mai<strong>son</strong>, ce serait là toute ma beauté.<br />

- Quoi, toujours cette tristesse, belle reine ? (s'écrie Antinoüs). Le grand <strong>Ulysse</strong> lui-même te<br />

convierait à l'oublier. Quand il partit, ne te recommanda-t-il point, au cas où il perdrait la vie à la<br />

guerre, de prendre un autre époux, le prince le plus digne de toi, et cela quand ton fils serait<br />

arivé à l'âge d'homme ? Ce jour est arrivé, d'où vient que tu retardes encore ton choix ?<br />

- Y a-t-il, parmi vous, un prince digne de moi ? (avec dédain) Où se cache-t-il ? Jusqu'à présent,<br />

ceux qui recherchaient la main d'une femme n'avaient pas coutume d'apporter dans sa<br />

demeure le désordre et la ruine. <strong>Il</strong>s manifestaient leurs intentions par des cadeaux éclatants.<br />

Mais ici, il n'y a que des pillards !<br />

Les prétendants s'agitent, confus et en colère. <strong>Il</strong>s envoeint leurs écuyers chercher de riches<br />

cadeaux. Ceux-ci reviennent avec des robes brodées, des colliers d'ambre, des boucles<br />

d'oreilles étincelantes comme le soleil. Pénélope reste debout pensive, tout en regardant avec<br />

dédain les cadeaux. <strong>Ulysse</strong> s'est approché et lui a touché les genoux. <strong>Il</strong> lui demande, suppliant,<br />

un entretien.<br />

- Reine, fait avec humilité le vieux mendiant, tout à l'heure, quand la palais sera vidé de ses<br />

hôtes et le festin fini, permets que je m'entretienne avec toi. Je peux te donner des nouvelles<br />

d'<strong>Ulysse</strong> et t'aider à te débarrasser de ceux qui pillent ton palais et humilent ton fils.<br />

Pénélope fait un signe d'entente et se retire. Les prétendants quittent la table à <strong>son</strong> départ. Les<br />

serveurs débarassent et passent et nettoient le sol.<br />

Pour finir : Pénélope parle aux prétendants et leur lance un défi : bander l'arc d'<strong>Ulysse</strong>

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