Le train bleu - Chri.. - Index of

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04.07.2013 Views

— Je ne crois pas, monsieur. — Vous n’en êtes pas certaine ? — Ma foi… je n’y ai pas fait grande attention, monsieur. Mason semblait complètement bouleversée par cet interrogatoire. — Votre maître voyageait dans le même train, vous le savez. Quoi de plus naturel qu’il soit entré dans le compartiment de votre maîtresse ? — Mais le monsieur qui parlait avec ma maîtresse devait venir du dehors. Il était en toilette de ville, avec un pardessus et un chapeau mou. — Fort bien, mademoiselle, mais réfléchissez un instant. Le train s’arrêta à la gare de Lyon. Plusieurs voyageurs se promenaient sur le quai. Votre maîtresse songeait à en faire autant et mit son manteau de fourrure, n’est-ce pas ? — Oui, monsieur. — En ce moment, votre maître a mis son pardessus et son chapeau, car si le train est chauffé, il fait froid dans la gare. Mr Kettering va et vient devant le wagon et, levant les yeux vers les fenêtres éclairées, il aperçoit soudain sa femme. Jusque-là, il ignorait sa présence dans le train. Naturellement, il remonte et se rend dans le compartiment de votre maîtresse. À sa vue, elle pousse un cri de surprise et ferme la porte de communication, car leur conversation doit être de nature plutôt intime. Poirot s’appuya au dossier de son fauteuil et observa l’effet de ses paroles. Il attendit patiemment : les gens de la classe de Mason n’aiment pas être brusqués et il faut leur donner le temps de se débarrasser de leurs idées préconçues. Au bout de trois minutes elle parla enfin. — Ma foi, monsieur, c’est peut-être ainsi que les choses se sont passées. Je n’y avais pas pensé tout d’abord. Notre maître est grand et à peu près de la même taille que cet homme. En voyant son pardessus et son chapeau, j’ai songé que ce monsieur venait du dehors. Oui, cela pourrait bien être notre maître, mais je n’affirme rien. — Je vous remercie, mademoiselle. Vous pouvez vous retirer. Oh ! encore un petit détail. Il tira de sa poche l’étui à cigarettes qu’il avait déjà montré à Catherine. Cet objet appartenait-il à votre maîtresse ? — Non, monsieur… du moins… — Du moins ? fit Poirot d’un ton encourageant. — Monsieur, je ne suis pas certaine, mais il me semble reconnaître l’étui que ma maîtresse avait acheté à l’intention de son mari. — Ah ! — Je ne sais si elle le lui a offert. — Bien, mademoiselle, c’est tout ce que je voulais savoir. Au revoir, mademoiselle. Ada Mason se retira discrètement, refermant sans bruit la porte derrière elle. Poirot, le sourire aux lèvres, regarda Van Aldin, atterré. — Vous croyez… vous soupçonnez Derek ? demanda le millionnaire. Pourtant vous avez la preuve de la culpabilité du comte : vous savez qu’il a dérobé le bijou. « Ne m’avez-vous pas raconté ?… — Quoi donc ? — Cette histoire à propos du collier de Ruth. Vous me l’avez même montré. — Pas du tout. Van Aldin le regarda bien en face.

— Vous dites que vous ne me l’avez pas fait voir ? — Non. — Vous êtes fou ou c’est moi qui perds la tête ? — Nous ne sommes fous ni l’un ni l’autre. Vous me posez une question, j’y réponds. Vous me demandez si je ne vous ai pas montré le collier de Mrs Kettering ? Je vous affirme que non. Il s’agit seulement d’une parfaite imitation de ce bijou ; seul un expert pourrait s’y reconnaître.

— Vous dites que vous ne me l’avez pas fait voir ?<br />

— Non.<br />

— Vous êtes fou ou c’est moi qui perds la tête ?<br />

— Nous ne sommes fous ni l’un ni l’autre. Vous me posez une question, j’y réponds. Vous<br />

me demandez si je ne vous ai pas montré le collier de Mrs Kettering ? Je vous affirme que<br />

non. Il s’agit seulement d’une parfaite imitation de ce bijou ; seul un expert pourrait s’y<br />

reconnaître.

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