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Le train bleu - Chri.. - Index of

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ijoux.<br />

— Ah ! dit le Grec en prenant un croissant.<br />

— La police n’a rien à voir là-dedans. C’est une affaire strictement personnelle, ajouta M.<br />

Poirot.<br />

— Certains bruits circulent, risqua Papopoulos sans trop se compromettre.<br />

— <strong>Le</strong>squels ? demanda Poirot.<br />

— Est-il bien nécessaire que je vous les répète ?<br />

— Oui. Souvenez-vous, monsieur Papopoulos. Il y a dix-sept ans, un personnage en vue<br />

vous confia la garde d’un bijou qui disparut de façon inexplicable. Vous étiez, si j’ose dire,<br />

dans de vilains draps.<br />

Ses yeux se tournèrent vers la jeune fille. Elle avait repoussé sa tasse et, les deux coudes<br />

sur la table, son menton appuyé sur ses mains, elle ne perdait pas une parole. M. Poirot<br />

continua :<br />

— À cette époque, je me trouvais à Paris. Vous me fîtes appeler. Remettant votre sort<br />

entre mes mains, vous me juriez alors que, si je vous rendais le bijou perdu, vous m’en seriez<br />

reconnaissant jusqu’à la mort. Eh bien, grâce à moi, vous êtes rentré en sa possession.<br />

— Ce moment fut le plus pénible de ma carrière, soupira le Grec.<br />

— Certes, dix-sept ans, c’est bien long ! Toutefois, je crois ne pas me tromper en<br />

affirmant que ceux de votre race ont bonne mémoire.<br />

— Vous parlez au Grec ? demanda M. Papopoulos avec un sourire ironique.<br />

— Non, ce n’est pas au Grec que je m’adresse.<br />

<strong>Le</strong> vieillard se redressa, plein de fierté.<br />

— Vous avez raison, monsieur Poirot, je suis un Juif. Et, comme vous venez de le dire,<br />

ceux de notre race ont la mémoire fidèle.<br />

— Je puis donc compter sur votre concours ?<br />

— En ce qui concerne le bijou, je ne vous promets rien.<br />

<strong>Le</strong> vieillard, tout comme Poirot, choisissait ses mots avec prudence.<br />

— Je ne sais rien et n’ai rien entendu dire. Je puis cependant vous donner un bon tuyau…<br />

si vous vous intéressez aux courses.<br />

— Tout dépend des circonstances, fit Poirot, regardant fixement son interlocuteur.<br />

— À Longchamp, il y a, en ce moment, un cheval digne de retenir l’attention. Mais<br />

impossible de rien certifier ; ces renseignements passent par tant de bouches, vous<br />

comprenez ?<br />

L’antiquaire s’interrompit, scruta le visage de Poirot pour s’assurer si le détective saisissait<br />

le sens caché de ses paroles.<br />

— Parfaitement, parfaitement, répondit Poirot.<br />

M. Papopoulos se renversa sur sa chaise et joignit le bout des doigts.<br />

— Ce cheval s’appelle Marquis. C’est un cheval anglais, il me semble ; et toi, Zia, qu’en<br />

dis-tu ?<br />

— Je le crois également.<br />

Poirot se leva.<br />

— Je vous remercie, monsieur. Rien ne vaut ce que les Anglais appellent « un tuyau<br />

venant de l’écurie même ». Au revoir, monsieur, et mille fois merci !<br />

Il se tourna vers la jeune fille.<br />

— Au revoir, mademoiselle Zia. Il me semble que notre dernière entrevue à Paris date

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