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Le train bleu - Chri.. - Index of

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— Vous faites erreur, miss Grey. D’après l’enquête de la police, j’occupais le compartiment<br />

voisin de celui de ma femme… Je ne m’en doutais guère. Vous devez m’avoir vu entrer dans<br />

mon propre compartiment.<br />

Il se leva brusquement en apercevant Van Aldin qui arrivait avec Knighton.<br />

— Je vous quitte à présent, murmura-t-il. Pour rien au monde je ne veux affronter mon<br />

beau-père.<br />

Van Aldin salua courtoisement Catherine, mais il ne dissimula pas sa mauvaise humeur.<br />

— <strong>Le</strong> tennis vous intéresse, monsieur Poirot ? grommela le millionnaire.<br />

— Oui, j’aime à regarder les joueurs, répondit Poirot.<br />

— Heureusement que vous habitez la France ! Aux États-Unis, je vous dirais que les<br />

affaires passent avant le plaisir.<br />

Poirot, au lieu de se fâcher, sourit à l’irascible Yankee.<br />

— Ne vous mettez pas en colère, je vous prie, monsieur Van Aldin. À chacun sa façon de<br />

travailler. Quant à moi, j’ai toujours préféré joindre l’utile à l’agréable.<br />

Poirot jeta un coup d’œil vers Knighton et Catherine et remarqua avec satisfaction que les<br />

deux jeunes gens étaient absorbés dans leur conversation. Se tournant vers le millionnaire,<br />

Poirot lui dit à voix basse :<br />

— Je ne suis pas ici seulement pour mon plaisir, monsieur Van Aldin. Voyez-vous, en face<br />

de nous, ce grand vieillard au teint jaune et à la barbe vénérable ?<br />

— Oui. Eh bien ?<br />

— C’est M. Papopoulos.<br />

— Un Grec ?<br />

— Un Grec… Parfaitement, et un fameux marchand d’antiquités. Il tient une boutique à<br />

Paris, mais la police le suspecte d’exercer une autre pr<strong>of</strong>ession.<br />

— Laquelle ?<br />

— Celle de receleur d’objets volés, particulièrement de bijoux. La taille et le sertissage<br />

des pierres précieuses n’ont pour lui aucun secret. Il vous transforme un joyau en un rien de<br />

temps. Il fréquente les têtes couronnées et a des accointances dans la plus basse pègre.<br />

Van Aldin observait Poirot avec curiosité.<br />

— Et alors ? fit-il.<br />

— Je me demande, moi, Hercule Poirot – le petit détective se frappait la poitrine d’un air<br />

tragique –, je me demande pourquoi M. Papopoulos débarque-t-il subitement à Nice.<br />

Si Van Aldin avait douté un moment de la compétence de Poirot qu’en son for intérieur il<br />

jugeait un peu cabotin, il ne tarda pas à changer d’opinion.<br />

— Veuillez accepter mes excuses, monsieur Poirot, dit-il en le regardant droit dans les<br />

yeux.<br />

Poirot fit un geste large de la main.<br />

— Bah ! Cela n’a aucune importance. Écoutez-moi, monsieur Van Aldin. J’ai du nouveau à<br />

vous apprendre.<br />

<strong>Le</strong> millionnaire, très intéressé, lui jeta un regard interrogateur.<br />

— Comme vous le savez, monsieur Van Aldin, le comte de la Roche est surveillé depuis<br />

son interrogatoire chez le juge d’instruction. <strong>Le</strong> lendemain, pendant son absence, la police a<br />

perquisitionné à la villa Marina.<br />

— Je parie qu’elle n’a rien trouvé ?<br />

Poirot s’inclina :

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