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Le train bleu - Chri.. - Index of

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— Je crois qu’elle n’en a jamais fait, répondit Kettering. Pourquoi cette question ?<br />

— Vous allez hériter d’une fortune assez rondelette… une jolie petite somme.<br />

Sans en avoir l’air, Poirot remarqua la rougeur subite qui colora les joues de Derek<br />

Kettering.<br />

— Que voulez-vous dire et qui êtes-vous ?<br />

Tranquillement Poirot décroisa ses genoux, leva les yeux et toisa son interlocuteur.<br />

— Je me nomme Hercule Poirot, dit-il d’une voix calme, et je suis sans conteste le plus<br />

fameux détective du monde. Êtes-vous bien sûr de n’avoir pas vu votre femme dans le <strong>train</strong> ?<br />

— Voulez-vous insinuer que… que je l’ai tuée ?<br />

Soudain il éclata de rire.<br />

— J’ai tort de me fâcher. Voyons, monsieur Poirot, trêve de plaisanterie. Si je l’avais<br />

assassinée, aurais-je eu besoin de lui voler ses bijoux ? C’eût été absurde, puisque j’hérite<br />

d’elle.<br />

— C’est vrai, murmura Poirot, l’air abattu. Je n’y avais pas songé.<br />

— Si jamais un crime a eu le vol pour mobile, c’est bien celui-ci. La pauvre Ruth ! Ces<br />

maudits rubis l’ont perdue. On a su qu’elle les emportait avec elle. Ces fameuses pierres ont<br />

déjà été, dit-on, la cause de plusieurs meurtres.<br />

Poirot se redressa d’un bond. Une lueur verte éclairait ses yeux. Il ressemblait à un gros<br />

chat bien soigné.<br />

— Encore une question, monsieur Kettering. Voulez-vous me dire à quelle date vous avez<br />

vu votre femme pour la dernière fois ?<br />

— Attendez… Il y a plus de trois semaines. Je ne saurais préciser davantage.<br />

— Cela n’a aucune importance, répondit sèchement le détective. C’est tout ce que je<br />

désirais savoir.<br />

— Bien. Cette fois, c’est terminé ? demanda Kettering, interrogeant avec impatience M.<br />

Carrège.<br />

Celui-ci chercha la réponse du côté de Poirot qui la lui transmit par un petit signe de tête.<br />

— Oui, monsieur Kettering, nous ne vous retenons pas davantage. Au revoir.<br />

— Au revoir !<br />

Et Kettering sortit en faisant claquer la porte.<br />

Poirot se pencha en avant et, dès que le jeune homme eut disparu, il prononça d’une voix<br />

autoritaire :<br />

— Dites-moi. Quand avez-vous parlé de ces rubis à Mr Kettering ?<br />

— Je ne lui en ai point parlé, dit M. Carrège. Nous n’avons entendu mentionner ces bijoux<br />

qu’hier après-midi, par Mr Van Aldin.<br />

— Oui, mais il en était déjà question dans la lettre du comte.<br />

M. Carrège parut <strong>of</strong>fensé.<br />

— Je n’ai certes pas communiqué cette lettre à Mr Kettering. C’eût été de la plus grosse<br />

indiscrétion.<br />

Poirot tapotait la table tout en monologuant.<br />

— Comment a-t-il donc su que sa femme possédait ce bijou ? Mrs Kettering ne pouvait lui<br />

en avoir parlé, puisqu’il ne l’avait pas vue depuis trois semaines. Mr Van Aldin, pas plus que<br />

son secrétaire, ne peuvent lui en avoir parlé, leurs entrevues avec Mr Kettering ayant porté<br />

sur une question toute différente. De plus, les journaux n’ont fait aucune allusion à ce collier.<br />

Il se leva, prit son chapeau et sa canne, et sortit en répétant tout bas :

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