Le train bleu - Chri.. - Index of
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promptement le problème. Elle se débarrasse de Mason et commande un panier-dîner. Suivant la déposition du conducteur, cet employé a préparé seulement la couchette du premier compartiment, mais sans pénétrer dans l’autre, où un homme pouvait fort bien se tenir caché. Jusqu’ici le comte n’a été vu que par Mrs Kettering. Il a pris soin de dissimuler son visage à la femme de chambre. Tout ce qu’elle peut dire, c’est qu’il était grand et brun ; signalement, vous le reconnaîtrez avec moi, des plus vagues. Ils se trouvaient seuls… et le train fuit dans la nuit. Pas de cris, pas de lutte, car cet homme, croit-elle, l’aime. Poirot adressa à Van Aldin un regard plein de sympathie. — La mort, monsieur, a été instantanée. Nous n’insisterons pas. Le comte s’empare de l’écrin rouge qu’il connaît déjà. Bientôt le train arrive à Lyon. — Dans cette gare, il lui est facile de s’échapper, dit M. Carrège. Le conducteur descend et l’assassin quitte le train sans être vu. Il reprend un autre train pour Paris ou toute autre destination. Le tour est joué et le crime imputé à de vulgaires dévaliseurs de trains. Sans cette lettre retrouvée dans le sac à main de Mrs Kettering, on ne parlait même pas du comte. — Il a sûrement oublié de fouiller ce sac, déclara le commissaire. — Sans doute croyait-il qu’elle avait détruit cette lettre. C’était une imprudence énorme de la conserver. — Le comte aurait dû prévoir cette éventualité. — Vous voulez dire ? — Nous sommes d’accord sur ce point que le comte connaissait bien les femmes. Possédant ce sujet à fond, comment n’a-t-il pas prévu que Mrs Kettering pouvait garder sa lettre ? — Oui… oui… il y a du vrai là-dedans, dit le juge d’instruction. Toutefois, en ces momentslà, un homme perd la maîtrise de soi-même ; il ne raisonne plus de sang-froid. Si nos criminels conservaient leur jugement et agissaient avec réflexion, comment réussirions-nous à les prendre ? Poirot sourit. — L’affaire me semble très claire, dit le juge, mais difficile à établir. Le comte vous glissera entre les mains, et à moins que la femme de chambre ne puisse l’identifier… — Ce qui est peu vraisemblable, remarqua Poirot. — En effet… en effet… murmura M. Carrège. Je prévois bien des difficultés. — S’il était l’assassin… commença Poirot. M. Caux l’interrompit. — Si… vous mettez un si ? — Oui, monsieur le commissaire, je dis si. L’autre le dévisagea longuement. — Après tout, dit-il enfin, vous avez raison. Ne précipitons pas les événements. Le comte s’est peut-être préparé un alibi, auquel cas nous aurions l’air d’imbéciles. — Oh ! ça, par exemple, je n’y attache aucune importance ! S’il a commis le crime, il s’est naturellement réservé un alibi. Un homme de cette espèce ne néglige aucune précaution. J’ai dit si pour une tout autre raison. — Laquelle ? — Une raison d’ordre psychologique, déclara avec emphase M. Poirot. — Expliquez-nous, demanda le commissaire. — La psychologie s’avère en défaut dans le cas présent. Le comte est un filou… oui. Un
escroc… oui. Un homme qui vole les femmes… oui encore. Il convoitait les bijoux de Mrs Kettering. Aucun doute là-dessus. Est-il homme à commettre un meurtre ? Je vous affirme que non. Un coquin de son espèce reste toute sa vie un lâche. Il n’opère qu’à bon escient, il joue ses coups en dessous, en toute sécurité, mais ne tue pas ! Non, cent fois non ! répétait M. Poirot, hochant la tête d’un air mécontent. Le juge d’instruction ne semblait guère disposé à se ranger à cet avis. — Tôt ou tard, ces gens-là perdent la tête et vont trop loin, remarqua-t-il judicieusement. Tel est sans doute le cas du comte. Sans vouloir vous contredire, monsieur Poirot… — J’énonçais seulement une opinion, expliqua Poirot. L’affaire a été confiée à vos soins et vous ferez de ma suggestion ce que bon vous semblera. — Selon moi, déclara M. Carrège, le comte de la Roche est l’homme que nous devons retrouver. N’êtes-vous pas de mon avis, monsieur le commissaire ? — Parfaitement. — Et vous, monsieur Van Aldin ? — Oui, cet homme est un fieffé coquin, j’en suis persuadé. — Il sera difficile de mettre la main dessus, je le crains fort, dit le magistrat, mais nous nous y emploierons de notre mieux. Des instructions téléphoniques partiront immédiatement. — Permettez-moi de vous éviter ce dérangement, dit Poirot. — Vous dites ? Les trois autres dévisageaient M. Poirot, qui souriait d’un air radieux. — Mon métier exige que je sois renseigné sur beaucoup de choses, expliqua-t-il. Le comte est un homme très intelligent. Il est en ce moment à Antibes, dans une villa qu’il a louée, la villa Marina.
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promptement le problème. Elle se débarrasse de Mason et commande un panier-dîner.<br />
Suivant la déposition du conducteur, cet employé a préparé seulement la couchette du<br />
premier compartiment, mais sans pénétrer dans l’autre, où un homme pouvait fort bien se<br />
tenir caché. Jusqu’ici le comte n’a été vu que par Mrs Kettering. Il a pris soin de dissimuler<br />
son visage à la femme de chambre. Tout ce qu’elle peut dire, c’est qu’il était grand et brun ;<br />
signalement, vous le reconnaîtrez avec moi, des plus vagues. Ils se trouvaient seuls… et le<br />
<strong>train</strong> fuit dans la nuit. Pas de cris, pas de lutte, car cet homme, croit-elle, l’aime.<br />
Poirot adressa à Van Aldin un regard plein de sympathie.<br />
— La mort, monsieur, a été instantanée. Nous n’insisterons pas. <strong>Le</strong> comte s’empare de<br />
l’écrin rouge qu’il connaît déjà. Bientôt le <strong>train</strong> arrive à Lyon.<br />
— Dans cette gare, il lui est facile de s’échapper, dit M. Carrège. <strong>Le</strong> conducteur descend<br />
et l’assassin quitte le <strong>train</strong> sans être vu. Il reprend un autre <strong>train</strong> pour Paris ou toute autre<br />
destination. <strong>Le</strong> tour est joué et le crime imputé à de vulgaires dévaliseurs de <strong>train</strong>s. Sans<br />
cette lettre retrouvée dans le sac à main de Mrs Kettering, on ne parlait même pas du comte.<br />
— Il a sûrement oublié de fouiller ce sac, déclara le commissaire.<br />
— Sans doute croyait-il qu’elle avait détruit cette lettre. C’était une imprudence énorme<br />
de la conserver.<br />
— <strong>Le</strong> comte aurait dû prévoir cette éventualité.<br />
— Vous voulez dire ?<br />
— Nous sommes d’accord sur ce point que le comte connaissait bien les femmes.<br />
Possédant ce sujet à fond, comment n’a-t-il pas prévu que Mrs Kettering pouvait garder sa<br />
lettre ?<br />
— Oui… oui… il y a du vrai là-dedans, dit le juge d’instruction. Toutefois, en ces momentslà,<br />
un homme perd la maîtrise de soi-même ; il ne raisonne plus de sang-froid. Si nos<br />
criminels conservaient leur jugement et agissaient avec réflexion, comment réussirions-nous<br />
à les prendre ?<br />
Poirot sourit.<br />
— L’affaire me semble très claire, dit le juge, mais difficile à établir. <strong>Le</strong> comte vous<br />
glissera entre les mains, et à moins que la femme de chambre ne puisse l’identifier…<br />
— Ce qui est peu vraisemblable, remarqua Poirot.<br />
— En effet… en effet… murmura M. Carrège. Je prévois bien des difficultés.<br />
— S’il était l’assassin… commença Poirot.<br />
M. Caux l’interrompit.<br />
— Si… vous mettez un si ?<br />
— Oui, monsieur le commissaire, je dis si.<br />
L’autre le dévisagea longuement.<br />
— Après tout, dit-il enfin, vous avez raison. Ne précipitons pas les événements. <strong>Le</strong> comte<br />
s’est peut-être préparé un alibi, auquel cas nous aurions l’air d’imbéciles.<br />
— Oh ! ça, par exemple, je n’y attache aucune importance ! S’il a commis le crime, il s’est<br />
naturellement réservé un alibi. Un homme de cette espèce ne néglige aucune précaution. J’ai<br />
dit si pour une tout autre raison.<br />
— Laquelle ?<br />
— Une raison d’ordre psychologique, déclara avec emphase M. Poirot.<br />
— Expliquez-nous, demanda le commissaire.<br />
— La psychologie s’avère en défaut dans le cas présent. <strong>Le</strong> comte est un filou… oui. Un