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Le train bleu - Chri.. - Index of

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— Je le crois bien, dit le millionnaire. Comme je vous l’expliquai tout à l’heure, j’obligeai<br />

ma fille à rompre avec ce coquin. Un an après, elle fit la connaissance du fils de lord<br />

<strong>Le</strong>conbury et l’épousa. Je m’imaginais que tout était fini entre le comte et ma fille, lorsque, il<br />

y a une semaine, je découvris que ma fille continuait à le voir et qu’ils se rencontraient<br />

souvent à Londres et à Paris. Je lui reprochai son imprudence, car il faut que je vous le dise,<br />

messieurs, sur mon conseil, ma fille se décidait à intenter une instance en divorce contre son<br />

mari.<br />

— Voilà qui est très intéressant, murmura Poirot, les yeux levés au plafond.<br />

Van Aldin le regarda, avant de continuer.<br />

— Je lui fis remarquer la folie qu’elle commettait en revoyant le comte, étant donné les<br />

circonstances. Je m’imaginais qu’elle adoptait mon point de vue.<br />

<strong>Le</strong> juge d’instruction toussota.<br />

— D’après une lettre… commença-t-il.<br />

Il n’alla pas plus loin.<br />

Van Aldin, la mâchoire menaçante, l’interrompit.<br />

— Je sais. Inutile de nous leurrer. Il est clair que Ruth avait pris ses dispositions pour<br />

venir à Paris retrouver le comte de la Roche. Après mes avertissements, elle a écrit au comte<br />

pour lui suggérer un autre lieu de rendez-vous.<br />

— Et ils n’auraient pu choisir de site plus charmant et plus idyllique que ces îlots situés en<br />

face d’Hyères.<br />

— Comment Ruth a-t-elle commis une telle imprudence ? s’exclama Van Aldin, d’un ton<br />

amer. <strong>Le</strong> paragraphe de cette lettre où il est question d’études sur les bijoux me donne à<br />

croire que depuis longtemps il convoitait le collier.<br />

— Ces rubis possèdent une renommée mondiale, remarqua Poirot. À l’origine, ils faisaient<br />

partie des joyaux de la Couronne de Russie ; uniques en leur genre, ils valent des sommes<br />

fabuleuses. <strong>Le</strong> bruit a couru qu’ils sont devenus la propriété d’un Américain. Devons-nous<br />

conclure, monsieur, que vous êtes l’acquéreur ?<br />

— Oui. Je les ai achetés à Paris, il y a dix jours.<br />

— Excusez-moi, monsieur ; mais il me semble que les négociations duraient depuis un<br />

certain temps ?<br />

— Depuis plus de deux mois. Pourquoi cette question, monsieur Poirot ?<br />

— Parce que ces tergiversations permettent à la bande d’escrocs internationaux, sans<br />

cesse à l’affût, de se procurer certains renseignements intéressants. Nombre de filous suivent<br />

toujours la piste des bijoux de cette valeur.<br />

— Je me souviens, dit Van Aldin, qu’en remettant ce collier à ma fille, je lui conseillai en<br />

manière de plaisanterie, de ne point les emporter avec elle à la Riviera, car je ne voulais pas<br />

qu’elle courût le risque d’être volée et assassinée à cause de ce bijou. Qui aurait cru que mes<br />

craintes se réaliseraient ?<br />

Au bout d’un moment de silence ému, M. Poirot prononça d’un air détaché :<br />

— Mettons un peu d’ordre dans nos idées. Voici, d’après mon hypothèse, l’enchaînement<br />

des faits. <strong>Le</strong> comte de la Roche savait que vous étiez l’acheteur du collier. Par un simple<br />

stratagème, il décida Mrs Kettering à prendre avec elle ses bijoux. L’homme que Mason a vu<br />

dans le <strong>train</strong> à Paris, était donc le comte de la Roche.<br />

<strong>Le</strong>s trois autres approuvèrent ce raisonnement d’un signe de tête.<br />

— Mrs Kettering est d’abord gênée de le voir, poursuivit Poirot. Mais elle résout

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