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Le train bleu - Chri.. - Index of

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<strong>train</strong> de juger la nouvelle arrivée.<br />

— Elle est présentable et très élégante, dit lady Tamplin.<br />

— Avez-vous remarqué ses yeux ? demanda Mr Evans.<br />

— Qu’importent ses yeux ? gourmanda lady Tamplin. Nous parlons de ce qui en vaut la<br />

peine.<br />

— Entendu, dit Mr Evans, se retirant dans sa coquille.<br />

— Elle ne me paraît pas très… malléable.<br />

Lady Tamplin hésitait à employer ce mot.<br />

— Elle possède toute la distinction d’une grande dame, comme on dit dans les livres,<br />

remarqua <strong>Le</strong>nox en faisant la grimace.<br />

— Je lui trouve quelque étroitesse d’esprit.<br />

— Sans doute essaieras-tu de le lui élargir, murmura <strong>Le</strong>nox, mais tu n’y réussiras pas. Astu<br />

remarqué son obstination de tout à l’heure ?<br />

— En tout cas, je ne la crois pas avare, dit lady Tamplin, pleine d’espoir. Quand on parle<br />

d’argent à certaines personnes elles semblent y attacher une importance capitale.<br />

— Oh ! tu arriveras aisément à lui soutirer ce qu’il te plaira, dit <strong>Le</strong>nox. Après tout, c’est<br />

pour cela que tu l’as fait venir ici.<br />

— N’est-ce pas ma cousine ?<br />

— Votre cousine, dit Mr Evans. En ce cas, je devrais l’appeler par son prénom.<br />

— Appelez-la comme vous voudrez, Chubby.<br />

— Bien, dit Mr Evans. Savez-vous si elle joue au tennis ?<br />

— Non, évidemment. Ne vous ai-je pas dit qu’elle était dame de compagnie ? <strong>Le</strong>s dames<br />

de compagnie ne jouent ni au tennis, ni au golf, tout au plus jouent-elles au croquet. J’ai<br />

toujours entendu dire qu’elles passent leurs journées à tricoter et à laver les chiens.<br />

— Vraiment ! dit Mr Evans.<br />

<strong>Le</strong>nox grimpa à la chambre de Catherine.<br />

— Puis-je vous aider ? demanda-t-elle pour la forme.<br />

Catherine finissait de ranger ses affaires et remercia <strong>Le</strong>nox ; celle-ci s’assit au bord du lit<br />

et observa longuement leur invitée.<br />

— Pourquoi êtes-vous venue ici ? dit-elle enfin. Je veux dire pourquoi avez-vous accepté<br />

de descendre chez nous ? Nous ne sommes pas de votre monde.<br />

— Je désirais fréquenter la société, voilà tout.<br />

— Ne faites pas la sotte, vous savez fort bien où je veux en venir. Je ne m’attendais pas<br />

du tout à vous trouver ainsi. Vous êtes bien habillée. Moi, la toilette ne me va pas. Je ne<br />

possède aucun chic, soupira <strong>Le</strong>nox. C’est regrettable, parce que j’aime les belles robes.<br />

— Moi aussi, dit Catherine, mais jusqu’ici cela ne m’a servi à rien de les aimer. Comment<br />

trouvez-vous ce costume ?<br />

Avec un goût artistique, toutes deux critiquèrent les différents modèles choisis à Londres<br />

par Catherine.<br />

— Je vous aime bien, Catherine, s’écria <strong>Le</strong>nox dans un de ses brusques accès de<br />

sympathie. Je venais vous mettre en garde contre maman, mais je vois que ce n’est point<br />

nécessaire. Vous êtes très franche, très droite et vous possédez un tas de qualités, vous<br />

n’êtes pas sotte. Oh ! la barbe ! Que me veut-on encore ?<br />

La voix plaintive de lady Tamplin l’appelait du vestibule.<br />

— <strong>Le</strong>nox ! Derek vient de téléphoner. Il s’invite à dîner pour ce soir. Peut-on lui dire de

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