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Le train bleu - Chri.. - Index of

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— Ce n’est pas à nous qu’elle échoit.<br />

— Pas précisément, ma chère <strong>Le</strong>nox, mais cette dame de compagnie, Catherine Grey, est<br />

ma cousine. Ma cousine germaine du côté des Worcestershire Grey.<br />

— Ah ! Ah !<br />

— Et je me demande…<br />

— Ce qui pourrait vous en revenir, acheva sa fille avec un petit sourire de travers qui<br />

demeurait énigmatique pour sa mère.<br />

— Oh ! ma chérie, fit Lady Tamplin, un léger reproche dans la voix. Je me demande si…<br />

Oh ! bonjour, mon gros chéri. Vous allez jouer au tennis ?<br />

<strong>Le</strong> « gros chéri » lui sourit gentiment et, pour la forme, lui adressa un compliment :<br />

— Ce déshabillé couleur pêche vous va à ravir, ma chère.<br />

Puis Chubby Evans descendit l’escalier.<br />

— <strong>Le</strong> cher petit ! dit affectueusement lady Tamplin, regardant s’éloigner son mari.<br />

Voyons, <strong>Le</strong>nox, je te disais… ah ! oui, je me demandais…<br />

— Pour l’amour de Dieu, achève !<br />

— Je songeais à écrire à cette chère Catherine pour la prier de venir passer quelque<br />

temps près de nous. Naturellement, elle ne connaît pas le monde et elle aimerait être<br />

introduite dans la société par sa propre famille. Cette combinaison présenterait certains<br />

avantages pour elle et pour nous.<br />

— Combien crois-tu pouvoir lui soutirer ? demanda <strong>Le</strong>nox.<br />

Sa mère lui adressa un regard lourd de reproches et murmura :<br />

— Évidemment, nous arriverons à un arrangement financier. Nous ne sommes pas riches :<br />

la guerre… et puis ton pauvre père…<br />

— Sans compter ton gros chéri. C’est un luxe qui te coûte cher.<br />

— Autant que je m’en souvienne, Catherine était une personne calme, aimable, modeste,<br />

ajouta lady Tamplin, poursuivant son idée. Ce n’est ni une beauté, ni une intrigante.<br />

— Elle laissera donc ton « gros chéri » tranquille…<br />

— Chubby n’oserait jamais… protesta la mère.<br />

— Certes non ! Il sait trop bien où trouver son bifteck. Excuse-moi, dit <strong>Le</strong>nox.<br />

Lady Tamplin ramassa son journal, son sac à main et sa correspondance.<br />

— Je vais écrire tout de suite à cette chère Catherine. Je lui rappellerai le bon vieux<br />

temps.<br />

L’air décidé, elle rentra dans la maison.<br />

Contrairement à Mrs Samuel Harfield, elle remplissait les pages sans hésitation et<br />

lorsqu’elle relut sa longue lettre, elle n’y fit aucune rature.<br />

Catherine reçut cette missive le lendemain de son arrivée à Londres. Sut-elle lire entre les<br />

lignes ? Cela est une autre histoire. Elle glissa l’enveloppe dans son sac et se rendit chez les<br />

avocats de Mrs Harfield dont les bureaux étaient situés à Lincoln’s Inn Fields.<br />

Après quelques minutes d’attente, on l’introduisit dans le bureau du directeur, un aimable<br />

vieillard, aux yeux <strong>bleu</strong>s et intelligents, à l’air paternel.<br />

Pendant quelques instants, ils étudièrent les clauses testamentaires de Mrs Harfield et<br />

certaines personnes légales. Ensuite Catherine tendit à l’homme de loi la lettre reçue de Mrs<br />

Samuel.<br />

— Je crois utile de vous communiquer cette lettre, bien que je la trouve ridicule.<br />

Il la lut et un sourire effleura ses lèvres.

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