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Le train bleu - Chri.. - Index of

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Un sourire sur les lèvres, Poirot quitta Catherine. Montant dans un taxi, il se fit conduire à<br />

Antibes.<br />

Hippolyte, l’impassible valet de chambre du comte de la Roche, nettoyait les superbes<br />

cristaux de son maître à la villa Marina.<br />

<strong>Le</strong> comte passait la journée à Monte-Carlo. Jetant par hasard un coup d’œil à la fenêtre,<br />

Hippolyte aperçut un homme qui, d’un pas décidé, se dirigeait vers la porte d’entrée. Malgré<br />

toute son expérience, Hippolyte ne parvenait pas à classer ce visiteur d’allure particulière. Il<br />

appela Marie, sa femme, occupée dans la cuisine et attira son attention sur celui qu’il<br />

dénommait « ce type-là ».<br />

— Ce n’est pas la police, cette fois ? demanda Marie, pleine d’inquiétude.<br />

— Regarde et rends-toi compte.<br />

Marie alla vers la fenêtre.<br />

— Non. Tant mieux !<br />

— En réalité, ils ne nous ont pas beaucoup dérangés, remarqua Hippolyte. Sans<br />

l’avertissement de M. le comte, je n’aurais jamais soupçonné cet étranger, qui se trouvait au<br />

café, d’être de la rousse.<br />

La sonnette de la porte d’entrée retentit et Hippolyte, l’air grave et solennel, alla ouvrir.<br />

— M. le comte est absent, monsieur.<br />

<strong>Le</strong> petit homme aux larges moustaches sourit et dit d’un air placide :<br />

— Je le sais. Vous vous nommez Hippolyte Flavelle, n’est-ce pas ?<br />

— Oui, monsieur.<br />

— Et votre femme s’appelle Marie Flavelle ?<br />

— Oui, monsieur. Mais…<br />

— Je voudrais vous parler à tous les deux, dit l’étranger en passant devant le valet de<br />

chambre. Votre femme est sans doute dans la cuisine ? J’y vais.<br />

Avant qu’Hippolyte eût recouvré son aplomb, le visiteur, sans se tromper de porte, se<br />

rendit du vestibule dans la cuisine où Marie s’arrêta bouche bée pour le regarder.<br />

— Voilà, dit l’étranger en s’asseyant sur une chaise. Je suis Hercule Poirot.<br />

— Qui ça, monsieur ?<br />

— Vous ne connaissez pas ce nom-là ?<br />

— C’est la première fois que je l’entends prononcer, fit Hippolyte.<br />

— Laissez-moi vous dire qu’on vous a mal instruit. Hercule Poirot est le nom d’un grand<br />

homme.<br />

Il soupira en croisant ses mains sur sa poitrine.<br />

Hippolyte et Marie le regardaient d’un air gêné.<br />

Ils ne savaient que faire de ce visiteur inattendu…<br />

— Monsieur désire… murmura machinalement Hippolyte.<br />

— Je désire savoir pourquoi vous avez menti à la police.<br />

— Monsieur ! s’écria Hippolyte. J’ai menti à la police, moi ! Jamais je n’ai fait pareille<br />

chose.<br />

M. Poirot secoua la tête.<br />

— Permettez-moi de vous contredire. Vous avez menti en plusieurs occasions. Attendez. Il<br />

tira un petit calepin de sa poche et le consulta. Ah ! oui : sept fois au moins. Je vais vous<br />

expliquer en quelles circonstances.<br />

D’une voix calme, il énuméra devant eux les sept occasions où le domestique avait

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