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Le train bleu - Chri.. - Index of

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Poirot s’attendrit en regardant la jeune fille debout sur le seuil.<br />

— Oui, mademoiselle. Que cette certitude vous réconforte.<br />

Lorsque l’automobile se remit en route, Poirot s’absorba dans ses réflexions. Une petite<br />

lueur, annonciatrice du triomphe prochain, apparut dans ses yeux…<br />

Il arriva quelques minutes plus tard au rendez-vous. M. Papopoulos et sa fille étaient<br />

arrivés avant lui. Il se confondit en excuses, se surpassa en politesses et attentions délicates<br />

envers ses hôtes.<br />

Ce soir-là, le Grec paraissait particulièrement noble et bon, véritable patriarche accablé<br />

par le malheur à la fin d’une vie irréprochable.<br />

La gracieuse Zia, pleine de gaieté, aimait la conversation et Poirot déployait une verve<br />

étincelante, racontait des plaisanteries, multipliait les bons mots, et comblait de compliments<br />

Zia Papopoulos. <strong>Le</strong> menu était fort bien choisi et les vins excellents.<br />

À la fin du repas, M. Papopoulos s’enquit poliment :<br />

— Et ce tuyau que je vous ai passé ? <strong>Le</strong> cheval vous a-t-il procuré une petite émotion ?<br />

— Je suis en rapport avec… euh… mon bookmaker, répondit Poirot.<br />

<strong>Le</strong>s yeux des deux hommes se croisèrent.<br />

— Un cheval bien connu, n’est-ce pas ?<br />

— Non, dit Poirot, c’est ce que nos amis les Anglais appellent un « cheval noir ».<br />

— Ah !<br />

— À présent, allons faire un tour au casino et demandons à la roulette de nous donner le<br />

petit frisson, proposa joyeusement Poirot.<br />

Au casino, Poirot tint joliment compagnie à Zia, tandis que Papopoulos s’éloignait.<br />

Poirot n’avait pas de chance, mais Zia, qui se trouvait dans un moment de veine, gagna<br />

bientôt quelques billets de mille.<br />

— Je ferais aussi bien de m’arrêter maintenant, déclara-t-elle sèchement à Poirot.<br />

— Vous êtes étonnante ! s’exclama le détective. Mademoiselle Zia, je reconnais en vous<br />

la fille de votre père. Savoir s’arrêter : voilà un grand secret.<br />

Ils firent un tour dans les salles.<br />

— Je ne vois pas votre père, dit Poirot. Si vous voulez, mademoiselle, je vais aller prendre<br />

votre manteau et nous sortirons dans les jardins.<br />

Mais Poirot ne se rendit pas directement au vestiaire. Peu de temps auparavant, il avait<br />

vu s’éloigner M. Papopoulos et il se demandait ce qu’était devenu le Grec. Il le retrouva dans<br />

le hall d’entrée. Debout près d’un pilier, le Grec s’entretenait avec une femme qui venait<br />

d’arriver : Mireille.<br />

Poirot fit le tour de la salle et vint se placer de l’autre côté du pilier sans être vu des deux<br />

autres personnages. La danseuse parlait avec animation, tandis que Papopoulos émettait de<br />

temps à autre un monosyllabe accompagné de force gestes.<br />

— Accordez-moi le temps nécessaire, disait Mireille. Patientez et je trouverai l’argent.<br />

— Attendre… c’est scabreux ! ripostait le Grec en haussant les épaules.<br />

— Vous n’attendrez pas longtemps, je vous le promets. Une semaine… une dizaine de<br />

jours au plus… c’est tout ce que je vous demande. Soyez tranquille. Vous aurez l’argent.<br />

Papopoulos, mal à l’aise, regarda autour de lui… et vit Poirot à côté, l’air tout à fait<br />

innocent.<br />

— Ah ! vous voilà, monsieur Papopoulos. Je vous cherchais. Voulez-vous me permettre de<br />

faire un petit tour avec Mlle Zia ? Bonsoir, mademoiselle, excusez-moi de ne pas vous avoir

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