Le train bleu - Chri.. - Index of
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— Ces choses finissent par se savoir. Toujours est-il que quelqu’un me l’a dit, mais je ne<br />
me souviens plus qui.<br />
Elle se dirigea vers la porte. M. Carrège se précipita pour l’ouvrir. À ce moment, la voix<br />
aimable de M. Poirot prononça :<br />
— Et les bijoux, mademoiselle ? Savez-vous ce qu’ils sont devenus ?<br />
— <strong>Le</strong>s bijoux ? Quels bijoux ?<br />
— <strong>Le</strong>s rubis de la Grande Catherine de Russie. Puisque vous entendez parler de tant de<br />
choses, peut-être pourriez-vous nous renseigner.<br />
— Je n’ai pas entendu parler de bijoux.<br />
Mireille sortit en fermant la porte derrière elle.<br />
M. Carrège vint à son fauteuil, le juge d’instruction soupira.<br />
— Quelle harpie ! Mais quelle flamme ! Je me demande si elle dit la vérité ? Je suis porté<br />
à la croire.<br />
— En tout cas une partie de sa déposition est vraie. Nous en avons la confirmation par<br />
miss Grey. Un peu avant l’arrivée du <strong>train</strong> à Lyon, elle regarda dans le corridor et vit Mr<br />
Kettering entrer chez sa femme.<br />
— Il n’y a plus d’erreur. C’est lui l’assassin !<br />
— Je le déplore ! soupira le juge d’instruction.<br />
— Pourquoi ? interrogea le commissaire.<br />
— Pourquoi ? interrogea Poirot.<br />
— La grande ambition de ma carrière est de c<strong>of</strong>frer le comte de la Roche. Je croyais le<br />
tenir cette fois.<br />
— L’arrestation de l’autre me plaît beaucoup mieux.<br />
M. Carrège se frotta le nez et remarqua :<br />
— Si nous commettons une erreur, nous aurons des ennuis. Mr Kettering fait partie de<br />
l’aristocratie anglaise. On en parlera dans les journaux. Tenons-nous sur nos gardes.<br />
— Et les bijoux ? Qu’a-t-il fait des bijoux ? demanda le commissaire.<br />
— Il les a pris parce que cela entrait dans son plan, dit M. Carrège. Il a dû en être bien<br />
embarrassé.<br />
Poirot sourit.<br />
— J’ai mon opinion là-dessus. Dites-moi, messieurs, que savez-vous sur un individu qui se<br />
fait appeler le Marquis ?<br />
— <strong>Le</strong> Marquis ? le Marquis ? répéta le commissaire, vivement intéressé. Pensez-vous qu’il<br />
soit mêlé à cette affaire, monsieur Poirot ?<br />
— Je vous demande ce que vous savez sur cet homme.<br />
<strong>Le</strong> commissaire esquissa une grimace expressive.<br />
— Malheureusement, je ne possède pas à son sujet autant de renseignements que je le<br />
voudrais. Il agit dans les coulisses. Des mercenaires accomplissent les basses besognes à sa<br />
place. Nous sommes certains d’un fait : c’est un personnage haut placé qui ne provient point<br />
des milieux criminels.<br />
— Est-ce un Français ?<br />
— Oui, tout au moins nous le supposons, mais nous ne pourrions le certifier. Il a opéré en<br />
France, en Angleterre et en Amérique. On lui attribue toute une série de vols ayant eu lieu en<br />
Suisse l’automne dernier. Toujours est-il que c’est un homme du monde parlant l’anglais et le<br />
français à la perfection, mais son origine demeure mystérieuse.