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Le train bleu - Chri.. - Index of

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arrogance.<br />

Derek éclata de rire.<br />

— Un duel ? mon cher comte, je ne vous prends pas assez au sérieux pour me battre avec<br />

vous. Mais j’éprouverais un plaisir inouï à vous botter le derrière sur la Promenade des<br />

Anglais.<br />

<strong>Le</strong> comte dissimula son ressentiment. Il se contenta de lever les sourcils et grommela :<br />

— <strong>Le</strong>s Anglais sont des barbares.<br />

— Que me voulez-vous donc ? demanda Derek.<br />

— Je vais être franc et vous apprendre sans plus tarder le but de ma visite. Nous en<br />

serons plus vite débarrassés.<br />

De nouveau il sourit aimablement.<br />

— Parlez ! ordonna Derek d’un ton sec.<br />

<strong>Le</strong> comte leva les yeux au plafond, joignit le bout de ses doigts et murmura :<br />

— Vous avez hérité une immense fortune, monsieur.<br />

— Que diantre cela peut-il vous faire ?<br />

— Monsieur, ma réputation est gravement compromise. On me suspecte, on va même<br />

jusqu’à m’accuser d’un crime abominable.<br />

— Cette accusation ne vient pas de moi, remarqua Derek d’un ton glacial. En tant que<br />

partie intéressée, je n’ai exprimé aucune opinion.<br />

— Je suis innocent ! déclara le comte, et je le jure devant Dieu !<br />

Il leva la main au ciel.<br />

— Si je ne me trompe, M. Carrège est le juge d’instruction qui s’occupe de l’affaire,<br />

murmura poliment Derek Kettering.<br />

<strong>Le</strong> comte ne fit aucun cas de ses paroles.<br />

— Non seulement on m’accuse à tort d’un crime que je n’ai pas commis, mais je me<br />

débats actuellement dans de cruels embarras d’argent.<br />

Il toussota et attendit la réponse de l’autre.<br />

Derek se leva d’un bond.<br />

— Ah ! je m’y attendais ! espèce de maître chanteur ! Vous n’aurez pas un sou de moi,<br />

entendez-vous ! Ma femme est morte et aucun scandale ne saurait plus l’atteindre. Elle vous<br />

a sans doute écrit des lettres imprudentes. Si en ce moment je vous proposais de les acheter<br />

toutes pour une forte somme, je suis certain que vous en conserveriez quelques-unes par<br />

devers vous. Laissez-moi vous dire, monsieur de la Roche, que le chantage est un mot aussi<br />

méprisable en anglais qu’en français. Voilà ma réponse, au revoir !<br />

— Un instant !<br />

<strong>Le</strong> comte tendit la main pour retenir Derek qui se dirigeait vers la porte.<br />

— Vous vous trompez monsieur ! Vous vous trompez entièrement. Je suis avant tout un<br />

galant homme et je considère comme sacrée toute lettre de femme.<br />

Il rejeta la tête en arrière d’un air digne.<br />

Derek ne put s’empêcher de sourire.<br />

— La proposition que j’allais vous faire était de nature toute différente, ajouta le comte.<br />

Comme je vous le disais à l’instant, je suis à court d’argent, et ma conscience pourrait<br />

m’obliger à fournir certains renseignements précieux à la police.<br />

<strong>Le</strong>ntement Derek revint au milieu du salon.<br />

— Qu’entendez-vous par-là ?

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