LECTURE ANALYTIQUE (textеs des écrivains français du XIXe siècle)

telles l’observation directe, et les descriptions qui ne sont jamais gratuites mais
renvoient à l’étude du milieu et des êtres qui s’y rattachent.
2. La vision: il ne s’agit pas pour autant d’une reproduction de la réalité. Il
faut faire la part de la créativité de Balzac, capable de mettre au monde un
prodigieux univers de fiction par la seule force de son imagination.
3. La narration romanesque: à cela s’ajoute son art du récit. Balzac est un
conteur. N’oublions pas qu’un grand nombre de ses textes parurent dans des
revues, sous la forme d’épisodes, qui exigeaient qu’on maintiennent les lecteurs
en haleine. L’étude de la construction de ses romans révèle son souci
d’efficacité.
4. Le retour des personnages: il crée lui aussi un effet de réel, en donnant
un relief saisissant à des êtres de fiction. Mais surtout, il permet d’exprimer la
complexité de personnalités qu’on découvre par touches successives, à des
moments différents de leur histoire, et sous des éclairages multiples.
5. La création de types: «Un type est un personnage qui résume en luimême
les traits caractéristiques de tous ceux qui lui ressemblent plus ou moins,
il est le modèle du genre» (Félix Grandet, l’avare; Rastignac, l’ambitieux; Mme
de Mortsauf, la femme vértueuse, en sont des exemples).
6. La mise en oeuvre de forces puissantes qui touchent au mythe: recherche
de l’absolu, énergie, argent, passion, ambition sont les moteurs de l’action
humaine, mais la cause aussi de sa destruction.
7. La construction d’un système: l’organisation méthodique de La Comédie
humaine en fait un ensemble, dont on peut lire isolément chaque fragment, mais
qui ne prend tout son sens que dans sa conception globale.
8. L’écriture: malgré une légende encore tenace, Balzac se livrait à un
travail de réécriture minutieux. Son style se caractérise par la hardiesse, le
volume, la puissance plutôt que par la finesse ou la musicalité.
VI. Lisez le résumé du roman «Eugénie Grandet» et racontez-le.
Nous sommes à Saumur au mois de novembre 1819 dans la maison de
Félix Grandet, un ancien tonnelier devenu vigneron. Sa richesse n’a d’égal que
son avarice, qui pèse lourdement sur sa femme, sa fille et sa servante Nanon. On
fête ce jour-là les vingt-trois ans d’Eugénie en compagnie des Cruchot et des
Des Grassins, deux familles amies qui espèrent marier l’un des leurs à la riche
héritière, quand survient Charles Grandet, le cousin de Paris. Son charme et son
élégance éblouissent Eugénie, mais on apprend bientôt que le père du jeune
homme, Victor Grandet, vient de suicider après avoir fait famille. Charles est
éffondré. Très vite, Eugénie éprouve pour lui de tendres sentiments, peu à peu
partagés. Cependant que Grandet s’emploie à faire fructifier ses propres biens,
elle fait don à son cousin de son trésor, une collection unique de pièces d’or, afin
de l’aider dans ses projets d’avenir: partir aux Indes pour у faire fortune. Elle
reçoit en échange un nécessaire précieux que Charles confie à sa garde durant
son absence. Après bien des serments et un baiser, Charles s’embarque.
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