LECTURE ANALYTIQUE (textеs des écrivains français du XIXe siècle)

PARTIE II
RÉALISME
I. Lisez le texte comprenant les principes du mouvement littéraire
«réalisme». Parlez de ce mouvement littéraire.
Le réalisme
Le réalisme, qui inspire les arts entre 1850 et 1870 environ, fait d’abord
scandale en peinture avec Un enterrement à Ornans de Courbet (1849), avant de
susciter un débat littéraire. Jules Champfleury (1821–1869), ami du peintre,
tente de donner un fondement théorique à cette esthétique nouvelle. Le
mouvement se définit en s’opposant au romantisme et à son idéalisme rêveur.
L’artiste doit traduire le plus fidèlement possible le réel, même sordide, qui
s’offre à ses yeux. Le réalisme s’établit sur les bases philosophiques du
positivisme d’Auguste Comté (1798–1857): «L’explication des faits (...) n’est
plus désormais que la liaison établie entre les divers phénomènes particuliers et
quelques faits généraux» (Cours de philosophie positive). En littérature,
Stendhal (1783–1842), épris des «petits faits vrais», et Balzac (1799–1850) sont
reconnus comme des précurseurs. Flaubert compte pour beaucoup dans
l’élaboration des principes de ce mouvement: «Je crois que le grand art est
scientifique et impersonnel», écrit-il à George Sand (lettre du 15–16 decembre
1866). Cette attitude induit une conception nouvelle du style: celui-ci doit
s’effacer derrière le contenu de l’œuvre et donner l’illusion d’une transposition
fidèle du réel, mais il suppose en fait un travail très précis de composition et
d’écriture.
Le réalisme est un mode d’expression littéraire qui caractérise certaines
oeuvres des années 1850–1870; elles se distinguent par un souci d’établir un
rapport étroit avec le réel, qu’il soit naturel, social ou historique.
L’école réaliste a eu pour représentants dans la première moitié du XIX s.
Stendhal, Merimée et Balzac. Les deux premiers possèdent un esprit froid,
ironique, paradoxal. Ils aiment à mystifier et à scandaliser les gens. Ils sont
matérialistes et ont le culte de l’énergie même brutale. Chez eux on ne trouve
plus ni lyrisme, ni entousiasme, ni langage déclamatoire, mais une observation
profonde, une psychologie fine, la notation exacte des faits. Quant à Balzac,
quoique romantique par certains côtés, il doit être regardé comme le véritable
père du roman réaliste par sa philosophie et par sa manière scrupuleuse d’étudier
et de reproduire la vie, la société, dans les plus petits détails comme dans les
êtres les plus vulgaires.
Chez Flaubert, iI se caractérise par la recherche d’objectivité et la
disparition du narrateur.
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