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LECTURE ANALYTIQUE (textеs des écrivains français du XIXe siècle)

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PROSPER MÉRIMÉE<br />

I. Lisez le texte et faites les devoirs ci-<strong>des</strong>sous.<br />

La biographie de Prosper Mérimée<br />

(1803–1870)<br />

Prosper Mérimée est né le 23 septembre<br />

1803 dans une famille d’artistes bourgeois. Il<br />

n’est pas baptisé, et restera fidèle, sa vie<br />

<strong>du</strong>rant, aux convictions athées de ses parents.<br />

Son père, Léonor Mérimée est professeur de<br />

<strong>des</strong>sin à l’École polytechnique, et sera plus<br />

tard secrétaire perpétuel de l’École <strong>des</strong> Beaux-<br />

Arts. Sa mère, Anne Moreau est portraitiste, et<br />

enseigne, elle aussi, le <strong>des</strong>sin. C'est de sa mère<br />

qu’il tient la devise «Souviens-toi de te<br />

défier».<br />

Ses étu<strong>des</strong> au Lycée Napoléon (qui<br />

deviendra le Lycée Henri IV) le mettent en<br />

contact avec les fils de l’élite parisienne. En<br />

1819, il s’inscrit à la faculté de droit. Il obtient<br />

sa licence en 1823.<br />

Jusqu’à son entrée dans la fonction publique en 1831, Mérimée n’exerce<br />

aucun métier hormis celui d’écrivain. En 1825, le Théâtre de Clara Gazul, son<br />

premier livre, marque ses débuts brillants. En 1827 paraît La Guzla ou choix de<br />

poésies illyriques, préten<strong>du</strong>es pro<strong>du</strong>ctions populaires inventées par lui, mais qui<br />

passeront pour authentiques auprès <strong>des</strong> poètes et <strong>des</strong> savants. Son goût pour la<br />

mystification assure à Mérimée une place à part dans la littérature de son temps.<br />

Dans son premier livre, le Théâtre de Clara Gazul (1825), il se fait passer pour une<br />

comédienne espagnole. L’ouvrage est illustré d’un portrait de celle-ci, mais qui est,<br />

en fait, le portrait de Mérimée lui-même, orné d’atours féminins, et l’intro<strong>du</strong>ction<br />

est signée par un nommé Joseph l'Estrange, le préten<strong>du</strong> tra<strong>du</strong>cteur <strong>des</strong> pièces.<br />

Deuxième superchérie célèbre, Mérimée fait paraître, en 1827, sous l’anonymat, La<br />

Guzla, dont le sous-titre, Choix de poésies illyriques recueillies dans la Dalmatie,<br />

la Croatie et l’Herzégovine, fait passer pour d’authentiques créations populaires<br />

<strong>des</strong> morceaux de son invention. Là aussi, l’intro<strong>du</strong>ction est signée par le préten<strong>du</strong><br />

tra<strong>du</strong>cteur, de nationalité italienne cette fois, et grand spécialiste de l'Illyrie.<br />

Cette tendance à la mystification ne s’exprime pas uniquement dans les œuvres<br />

de jeunesse: Mérimée feint d’être un critique anglais dans son «Salon de 1839»,<br />

publié dans la Revue <strong>des</strong> Deux Mon<strong>des</strong>; tout en suggérant que ses narrateurs sont les<br />

avatars <strong>du</strong> sujet de l’écriture, c’est-à-dire de lui-même, il leur prête <strong>des</strong> identités<br />

variées: archéologue, tra<strong>du</strong>cteur, savant, officier d’artillerie, de marine. Sans doute,<br />

on peut considérer ces documents faussement authentiques comme <strong>des</strong> exercices<br />

littéraires: si la supercherie prend, la réussite littéraire est confirmée. 1828: La<br />

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