Utilisation des eaux salines: compte rendu de ... - unesdoc - Unesco
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<strong>Utilisation</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>eaux</strong> salinsr<br />
En Irak, le flétrissement du maïs s’est manifesté<br />
à 7,5 % d’humidité dans un sol sans sel et, en sol<br />
salé, à 12 yo [236].<br />
L’état <strong>de</strong> la végétation suivant les sols dépend done<br />
<strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> la solution et aussi <strong>de</strong> sa compo-<br />
sition.<br />
Les modifications brutales <strong>de</strong> cette concentration,<br />
sa diminution brusque’ au moment d’une irrigation<br />
exigent <strong>de</strong> la plante une adaptation rapi<strong>de</strong>, sinon<br />
la plante souffre et meurt [171].<br />
Mais beaucoup <strong>de</strong> plantes poussant en terres salées<br />
ne manifestent pas clairement les symptômes <strong>de</strong><br />
flétrissement, leur turgescence se trouvant maintenue<br />
par leur forte pression osmotique et la réduction <strong>de</strong><br />
l’évaporation, <strong>de</strong> sorte qu’elles peuvent souffrir grave-<br />
ment du manque d’eau avant que le fermier s’en<br />
aperçoive [ZOO].<br />
L’expérience <strong>de</strong> Barbier et Chamina<strong>de</strong> a montré que<br />
la quantité totale et la concentration globale <strong><strong>de</strong>s</strong> sels<br />
dissous dans la solution dépen<strong>de</strong>nt peu du pouvoir<br />
absorbant du sol mais que, par le jeu <strong><strong>de</strong>s</strong> échanges<br />
<strong>de</strong> cations, le complexe collo?dal modifie la eompo-<br />
sition <strong>de</strong> la solution [19].<br />
L’équilibre entre les cations <strong>de</strong> la solution et le<br />
complexe est représenté par la formule <strong>de</strong> Gapon [97].<br />
LES PRINCIPAUX SYMPT~MES DE LA SALINITÉ<br />
Selon Del Villar [llo], les véritables halophytes sont<br />
en général prostrés, c succulents >> et glabres; leurs<br />
feuilles sont petites (ou absentes) et cireuses, souvent<br />
à structure isolatérale, avec <strong>de</strong> rares méats.<br />
Chez les plantes moins bien adaptées au milieu salé,<br />
les symptômes généraux d’une haute teneur en sels<br />
du sol (et <strong>de</strong> la plante elle-même) sont, d’après Russell<br />
[200], nanisation et rabougrissement, feuilles ternes,<br />
souvent bleuâtres et cireuses, puis dépérissement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
bords du limbe [67], défoliation et mort.<br />
Les réactions <strong><strong>de</strong>s</strong> plantes sont fortement influencées<br />
par les conditions climatiques du moment : tempé-<br />
rature, humidité <strong>de</strong> l’atmosphère et du sol, qui agissent<br />
à la fois sur la plante elle-même et SUT la concentration<br />
saline <strong>de</strong> la solution du sol.<br />
Au surplus, chaque espèce présente <strong><strong>de</strong>s</strong> symptômes<br />
particuliers [209, 210, 2411 que le cadre limité <strong>de</strong> ce<br />
rapport ne permet pas d’exposer. Mais les symptômes<br />
visibles ne constituent pas en eux-mêmes <strong><strong>de</strong>s</strong> problèmes ;<br />
ils ne sont que les manifestations apparentes <strong>de</strong> la<br />
solution apportée par chaque végétal à l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
problèmes que pose son existence en milieu salé, et<br />
ils traduisent à la fois le déséquilibre dont il souffre et<br />
I’état d’équilibre qui s’établit entre la plante et le milieu.<br />
Les cas <strong>de</strong> toxicité spécifique <strong><strong>de</strong>s</strong> divers sels étant<br />
bien rares, le problème essentiel est la réalisation<br />
tout instant du meilleur équilibre possible, ou tout<br />
au moins d’un équilibre satisfaisant, entre l’eau, la<br />
plante et les sels dans le milieu considéré.<br />
16<br />
LA VgGaTATION NATURELLE (SPG-<br />
CIFICIT.@ DES HALOPHYTES)<br />
Les véritables halophytes sont, d’après Iljin [107],<br />
les plantes dont le protoplasme résiste à <strong><strong>de</strong>s</strong> aceumu-<br />
lations <strong>de</strong> so&um relativement importantes dans leur<br />
suc cellulaire.<br />
Elles ont, en g6néra1, une gran<strong>de</strong> extension géo-<br />
graphique et les botanistes considèrent la flore <strong>de</strong> toutes<br />
les terres salées comme appartenant à une même région<br />
naturelle, d’ailleurs peu variée [78]. Les halophytes<br />
sahariens, par exemple, sont, d’après Killian, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
espèces littorales ou étroitement apparentées à celles-ci<br />
[130].<br />
Les halophytes, plantes aux tissus gorgés d’eau, à<br />
forte pression osmotique et transpiration réduite [2,<br />
119, 2041, dont la succulence est due, d’après van Eyk<br />
[75], à la présence <strong><strong>de</strong>s</strong> ions Cl-, sont capables d’une forte<br />
assimilation chlorophyllienne en dépit <strong>de</strong> la présence<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> sels dans leurs tissus [2] ; leur teneur en sels et leur<br />
pression osmotique augmentent avec celles <strong><strong>de</strong>s</strong> solutions<br />
du sol. En outre, l’intensité <strong>de</strong> respiration nécessaire<br />
pour l’absorption d’une quantité donnée <strong>de</strong> sels, et<br />
spécialement d’anions, serait beaucoup moins forte chez<br />
les halophytes que chez les autres plantes [2, 751.<br />
Les principales associations végétales <strong><strong>de</strong>s</strong> sols salins<br />
sont faites surtout <strong>de</strong> salsolacées [28, 33, 34, 40, 71,<br />
72,79,110,154,194,203,226], <strong><strong>de</strong>s</strong> genres Arthrocnemum,<br />
Salicornia, Suaeda, Atriplex, auxquelles s’ajoutent <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
juncaeées et <strong><strong>de</strong>s</strong> composées (Aster tripolium) et d’autres<br />
espèces dites halophiles et qui, sans être <strong>de</strong> véritables<br />
halophytes, supportent plus ou moins la salinité. Ce<br />
sont notamment <strong><strong>de</strong>s</strong> graminées [194] : Spartinu,<br />
Glyceria, Atropis, Cynodon dactylon [178] et <strong><strong>de</strong>s</strong> légu-<br />
mineuses [Z, 2011.<br />
Bien que les associations végétales soient différentes<br />
suivant les diverses régions du globe [226], pourtant,<br />
aussi bien dans les régions ari<strong><strong>de</strong>s</strong> qu’au bord <strong>de</strong> la mer,<br />
la végétation s’ordonne en ban<strong><strong>de</strong>s</strong> parallèles ou concen-<br />
triques d’après le <strong>de</strong>gré d’humidité et la teneur en sels<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> sols [l, 33, 79, 151, 154, 155, 226, 2291, ce qui<br />
donne une image frappante <strong>de</strong> la spécifieité <strong><strong>de</strong>s</strong> végé-<br />
taux à l’égard <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions particulières <strong>de</strong> salinité,<br />
humidité et aération du milieu [1, 2, 33, 34, 226,<br />
2291.<br />
La documentation concernant la végétation parti-<br />
culière aux solonetz est rare, probablement parce que<br />
beaucoup <strong>de</strong> sols salins sont plus ou moins solonetzifiés,<br />
<strong>de</strong> sorte que la végétation qu’on y trouve est. à la fois<br />
halophile et plus ou moins alcalinophile [229]. Toute-<br />
fois, Reynaud-Beauverie dit que Stutice Gmelini, Achillea<br />
crustata et Aster trqolium dominent dans les sols à<br />
alcali noir [194].<br />
En Hongrie, Camphorosma ouata serait l’espèce la<br />
plus résistante à l’action <strong>de</strong> C0,Na2 [120]. Enfin<br />
Joffe a donné, d’après Vilenski, <strong><strong>de</strong>s</strong> listes d’cspèces<br />
poussant dans les divers solontchaks et solonetz. On y