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Journal de l'IPC n°2 - Institut Paoli-Calmettes

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la revue <strong>de</strong><br />

Le magazine<br />

<strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong><br />

DOSSIER<br />

l’ipc<br />

Décembre 2011 - N° 2<br />

www.institutpaolicalmettes.fr<br />

A l’IPC, la recherche<br />

dans tous ses états<br />

LES ÉTAPES DE LA RECHERCHE<br />

L’UNITÉ ETOH,<br />

TÊTE DE PONT DE L’IPC …<br />

...<br />

SOINS<br />

Souffler le froid et le chaud<br />

pour combattre le cancer ...<br />

VIE DE L’IPC<br />

Un nouveau bâtiment,<br />

pierre angulaire du projet<br />

d’établissement ...


EDITO<br />

Sciences<br />

et bon sens<br />

Une étu<strong>de</strong> récente 1 montre que la recherche médicale a bonne presse<br />

pour 88 % <strong>de</strong>s Français, et que près <strong>de</strong> 9 Français sur 10 pensent<br />

qu’elle manque <strong>de</strong> budgets.<br />

Il est évi<strong>de</strong>nt que, sans recherche, peu <strong>de</strong> progrès sont envisageables.<br />

Si on ne cherche pas, on a peu <strong>de</strong> chances <strong>de</strong> trouver …<br />

Cette lapalissa<strong>de</strong> s’applique à bien d’autres champs que la cancérologie,<br />

mais elle est particulièrement vraie dans ce domaine qui est le nôtre.<br />

La recherche est indispensable pour trouver <strong>de</strong> nouvelles molécules,<br />

<strong>de</strong> nouvelles voies thérapeutiques, <strong>de</strong> nouvelles armes <strong>de</strong> diagnostic.<br />

C’est au cœur <strong>de</strong>s laboratoires que se <strong>de</strong>ssinent l’avenir<br />

<strong>de</strong>s traitements et l’espoir, en cancérologie.<br />

Mais la recherche est également une épreuve d’humilité, que connaissent<br />

bien ceux qui la pratiquent. Car, s’il faut évi<strong>de</strong>mment chercher pour trouver,<br />

la recherche ne débouche pas toujours sur <strong>de</strong>s découvertes : on risque<br />

<strong>de</strong> ne pas trouver ce que l’on cherche …<br />

Les défis auxquels la recherche doit faire face sont donc nombreux,<br />

à commencer par celui, majeur, <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong>. Mais <strong>de</strong>ux défis<br />

sont particulièrement d’actualité.<br />

Aussi vitale qu’elle soit pour la santé <strong>de</strong> chacun et le bien commun,<br />

la recherche doit aussi relever un défi financier. Ses coûts <strong>de</strong> fonctionnement<br />

et d’investissement sont <strong>de</strong> plus en plus importants, parfois en décalage<br />

avec les contraintes budgétaires. La générosité <strong>de</strong>s citoyens, l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s associations<br />

caritatives et <strong>de</strong> certains acteurs privés, les succès aux appels à projet nationaux<br />

ou européens, permettent <strong>de</strong> compléter nos moyens.<br />

La synergie que représente le regroupement sur un même site <strong>de</strong>s acteurs majeurs<br />

<strong>de</strong> la recherche que sont l’Université, l’Inserm et le CNRS nous permettra,<br />

j’en suis certain, d’aller vers <strong>de</strong> nouveaux progrès.<br />

Autre défi prégnant : la recherche médicale doit tenir compte <strong>de</strong> l’enjeu<br />

que représente le développement <strong>de</strong> nouveaux médicaments. Si ces enjeux<br />

sont souvent présentés sans nuance dans l’actualité, ils ont le mérite <strong>de</strong> remettre,<br />

au centre <strong>de</strong> nos actions, les droits et le respect <strong>de</strong>s patients.<br />

Nous avons une responsabilité <strong>de</strong> faire le meilleur usage possible <strong>de</strong>s fruits<br />

<strong>de</strong>s recherches vis-à-vis <strong>de</strong> nos patients. C’est cette vision <strong>de</strong> la recherche<br />

que nous avons l’ambition <strong>de</strong> développer à l’IPC : une recherche médicale<br />

<strong>de</strong> longue haleine aidant à bâtir les traitements <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, menée pour<br />

le bénéfice <strong>de</strong>s patients que nous essayons d’ai<strong>de</strong>r à sortir <strong>de</strong> la maladie.<br />

Une recherche qui allie sciences et bon sens, en quelque sorte …<br />

1- Etu<strong>de</strong> menée par la Fondation<br />

<strong>de</strong> l’Avenir auprès <strong>de</strong> 1 529 internautes<br />

afin <strong>de</strong> connaître leur opinion sur la recherche<br />

médicale en France.<br />

PAR LE PROFESSEUR<br />

PATRICE VIENS<br />

Directeur général <strong>de</strong> l’IPC


Le magazine<br />

<strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong><br />

Décembre 2011 - N° 2<br />

Sommaire<br />

SOINS<br />

z P:4 - Ethique et réflexion<br />

Cancer et récit <strong>de</strong> soi<br />

z P:6 - Actu - Prévenir - Dépister<br />

Sénologie à l’IPC : quoi <strong>de</strong> neuf ?<br />

z P:7 - Presse au scan<br />

Alimentation et cancer : info ou intox ?<br />

z P:20 - Témoignage<br />

La vie, qui va toujours …<br />

z P:22 - Soigner - Prendre en charge<br />

Souffler le froid et le chaud pour combattre le cancer<br />

z P:24 - Actus - Soigner - Prendre en charge<br />

Prendre le cancer du sein <strong>de</strong> vitesse<br />

P:26 - Des mots à dire, <strong>de</strong>s mots à entendre<br />

z P:27 - Focus<br />

Le mala<strong>de</strong> partenaire <strong>de</strong> soins : paradoxe ou nécessité ?<br />

DOSSIER<br />

z P:8 - A l’IPC, la recherche dans tous ses états<br />

z P:10 - Interview croisée<br />

Recherche fondamentale, recherche clinique,<br />

recherche translationnelle …<br />

Docteur Dominique Genre, Docteur Jean-Frédéric Saunière<br />

et Professeur Jean-Paul Borg<br />

z P:13 - Portrait d’un jeune chercheur<br />

Cancer du sein : la révolution <strong>de</strong>s cellules souches<br />

z P:14 - Focus<br />

Les étapes <strong>de</strong> la recherche<br />

z P:16 - Reportage<br />

L’unité ETOH, tête <strong>de</strong> pont <strong>de</strong> l’IPC<br />

dans la guerre contre le cancer<br />

z P:18 - Focus<br />

Un nouveau bâtiment dédié à la recherche<br />

P:19 - La recherche translationnelle<br />

EN IMAGES<br />

z P:29 - Des robots contre le cancer<br />

VIE DE L’IPC<br />

z P:32 - Focus<br />

Un nouveau bâtiment,<br />

pierre angulaire du projet d’établissement<br />

z P:34 - AGENDA / BREVES<br />

Directeur <strong>de</strong> la publication :<br />

Professeur Patrice Viens<br />

Rédaction en chef :<br />

Anne Fouchard<br />

Rédaction : Elisabeth Belarbi,<br />

Valérie Depraetere-Ferrier,<br />

Anne Fouchard, Leila Lecavorzin-Mille<br />

Contributions : Patrick Ben Soussan,<br />

Yvon Berland, Jean-Paul Borg, François Casalonga,<br />

François Eisinger, Dominique Genre, Eric Lambaudie,<br />

Dominique Nobile, Marie Semi<strong>de</strong>i, Sylvia Achin<br />

Secrétariat <strong>de</strong> rédaction : Elisabeth Belarbi, Anne Fouchard<br />

Crédits photos : Jean-Michel Durey, Michel Gélabert<br />

Conception graphique : Nicolas Guieu<br />

Mise en page : Nicolas Guieu<br />

Imprimerie : Pure Impression - SIRIS-ISSN en cours.<br />

Dépôt légal à parution - Achevé d’imprimer juin 2011<br />

Routage : Atout Mailing Services<br />

Editeur : <strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong>,<br />

Centre régional <strong>de</strong> lutte contre le cancer -<br />

232, Boulevard Sainte Marguerite - BP 156 - 13273 Marseille<br />

Ce<strong>de</strong>x 9 - Tél. : +33(0)4 91 22 33 33 - Fax : +33(0)4 91 22 35 12<br />

Contact service communication :<br />

Tél. : +33(0)4 91 22 37 48 - communication@marseille.fnclcc.fr


SOINS<br />

04<br />

ETHIQUE ET REFLEXION<br />

Cancer<br />

et récit <strong>de</strong> soi<br />

Le problème avec le cancer,<br />

c’est qu’il nous raconte <strong>de</strong>s histoires :<br />

il nous embarque <strong>de</strong> représentations en<br />

croyances, nous isole, nous rapproche,<br />

nous sidère, il dicte ses maux,<br />

il colonise la biographie du mala<strong>de</strong> …<br />

Extraits d’un colloque organisé<br />

par le Département <strong>de</strong> Psychologie<br />

Clinique <strong>de</strong> l’IPC …<br />

Par le Docteur<br />

Patrick Ben Soussan<br />

Psychiatre,<br />

Responsable du Département<br />

<strong>de</strong> Psychologie Clinique<br />

Prenez un mot, un simple mot, tenez « chapeau » par exemple. Qu’est-ce<br />

qu’un mot et que désignent donc ces humbles vocables ? « Nous donnons<br />

bien souvent <strong>de</strong> divers noms aux choses « Des épines pour moi, vous<br />

les nommez <strong>de</strong>s roses » confie à son prétendant l’Isabelle <strong>de</strong> L’illusion<br />

Comique <strong>de</strong> Corneille.<br />

Un mot, vous le savez, charrie tout un univers <strong>de</strong> représentations. Rappelezvous,<br />

au tout début du Petit Prince, le chapeau que <strong>de</strong>ssine l’aviateur alors<br />

âgé <strong>de</strong> 6 ans : « Mon <strong>de</strong>ssin ne représentait pas un chapeau. Il représentait<br />

un serpent boa qui digérait un éléphant » précise l’enfant. Et d’ajouter<br />

que les gran<strong>de</strong>s personnes « ont toujours besoin d’explications » pour<br />

qu’elles puissent comprendre ce que les mots représentent. Plus loin,<br />

Saint-Exupéry, décidément bien insistant, continue, quand, à l’invitation<br />

du petit blondinet tombé <strong>de</strong> son astéroï<strong>de</strong> - le cultissime « S’il vous plaît …<br />

<strong>de</strong>ssine-moi un mouton ! » - l’aviateur crayonnera … une caisse !<br />

Polyphonique, problématique<br />

Tous les mots sont <strong>de</strong>s caisses, <strong>de</strong>s coffres, d’étranges chapeaux d’où sortent<br />

<strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> sens. Tous les mots sont <strong>de</strong>s fleuves qui débar<strong>de</strong>nt leurs flots<br />

<strong>de</strong> sens.<br />

Cette image du « fleuve sémantique », Milan Kun<strong>de</strong>ra l'applique, dans<br />

L’insoutenable légèreté <strong>de</strong> l'être, à un autre chapeau, car cet objet, écrit-il,<br />

« suscitait chaque fois une autre signification, mais cette signification<br />

répercutait (comme un écho, un cortège d'échos) toutes les significations<br />

antérieures ».<br />

« polyphonique, en effet,<br />

est le mot cancer »<br />

Pour le bafouiller autrement, toute chose dite se dépouille <strong>de</strong> sa simplicité<br />

première et <strong>de</strong>vient le faisceau d'une multiplicité <strong>de</strong> sens et <strong>de</strong> valeurs.<br />

Et ces sens et ces valeurs, ce limon sémantique, alourdit infiniment l'objet<br />

qui le charrie, en augmente le poids <strong>de</strong> sa présence récurr ente, l’asservit<br />

<strong>de</strong> sa matérialité et <strong>de</strong> sa pesante opacité, pour le projeter dans l'univers<br />

polyphonique <strong>de</strong>s signes.<br />

Polyphonique, en effet, est le mot cancer. Polyphonique et problématique.<br />

Car sitôt dit, dans <strong>de</strong>s contextes à chaque fois nouveaux et singuliers,<br />

il se trouve privé <strong>de</strong> son univocité et, en y superposant différentes couches<br />

sémantiques (auxquelles pourraient s'en ajouter d'autres pratiquement<br />

à l'infini), il se transforme peu à peu, <strong>de</strong> donnée intelligible et transmissible<br />

qu'il était au départ, en questionnement existentiel et en redoutable<br />

inquiétu<strong>de</strong>.


Le mot cancer, tout en <strong>de</strong>meurant mot cancer , <strong>de</strong>vient le signe <strong>de</strong> tout<br />

autre chose, mais qui ne s aurait se traduire s implement et une fois<br />

pour toutes. Cet «autre chose» ne peut qu'être exploré, parcouru encore<br />

et encore, comme un fleuve, mais jamais connu définitivement. On ne fait<br />

jamais le tour du chapeau <strong>de</strong> l’aviateur, qui reste jusqu'à la fin un inlassable<br />

point d'interrogation. On ne fera jamais le tour du mot cancer, les mala<strong>de</strong>s<br />

le tournent et le r etournent dans leur tête et leurs or eilles jour et nuit.<br />

Il ne tourne pas rond ce mot là, et parfois il nous emporte dans son ivresse,<br />

nous donne « le vertige ».<br />

Le cancer dicte ses maux<br />

Voilà le pr oblème en fait, avec le cancer, c’est qu’il atteint <strong>de</strong>s s ujets<br />

qui pensent et qu’il les force à penser. Ceux qui en sont atteints, ceux qui<br />

leur sont proches, ceux qui les soignent et tous ceux qui les croisent<br />

ou les croiseront, un jour ou l’autre.<br />

Le problème avec le cancer, c’est qu’il nous raconte <strong>de</strong>s histoires : il nous<br />

embarque <strong>de</strong> représentations en croyances, nous perd en conjectures,<br />

nous isole, nous rapproche, nous sidère, nous fascine, il nous fait parler<br />

aussi, il dicte ses maux.<br />

Il se la raconte le cancer, il s’y croit, tout puissant, invulnérable, immortelle<br />

cellule dupliquée à l’infini, envahissante. Il a l’art <strong>de</strong> raconter <strong>de</strong>s histoires<br />

<strong>de</strong> peine et <strong>de</strong> douleur, mais parfois aussi <strong>de</strong>s chroniques <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> victoire.<br />

« Et si vous <strong>de</strong>veniez un héros » clame-t-il !<br />

Ils se racontent leur cancer , les mala<strong>de</strong>s, ils frayent tous avec ce besoin<br />

<strong>de</strong> dire, <strong>de</strong> mettre en récit leur cancer, d’écrire le roman <strong>de</strong> leur maladie,<br />

roman épique, autofiction, recherche <strong>de</strong> sens, le cancer n’existe pas,<br />

seul mon cancer a droit à la parole, à l’attention, aux bons soins.<br />

Indicible et invivable<br />

Le problème qui se pose aux mala<strong>de</strong>s n’est pas d e raconter leur cancer,<br />

mais d’être écoutés et compris. Ce que Semprun, dans L’écriture ou la vie,<br />

formule magistralement : « Un doute me vint sur la possibilité <strong>de</strong> raconter.<br />

Non pas que l’expérience vécue soit indicible. Elle a été invivable, ce qui<br />

est tout autre chose … Autre chose qui ne concerne pas la forme d’un récit<br />

possible, mais sa substance, sa <strong>de</strong>nsité. Ne parviendront à cette substance,<br />

à cette <strong>de</strong>nsité transparente que ceux qui sauront faire <strong>de</strong> leur témoignage<br />

un objet artistique, un espace <strong>de</strong> création. Ou <strong>de</strong> re-création … ».<br />

Car si le cancer institue un nouvel ordre narratif dans son histoire, il faudra<br />

bien que le sujet mala<strong>de</strong> déconstruise, radicalement, pas à pas, son<br />

« voyage au bout du désordre ». Pour faire en sorte que l’incise <strong>de</strong> la maladie<br />

se remanie <strong>de</strong> sa mise en mots, et que le récit <strong>de</strong> sa maladie par le mala<strong>de</strong>,<br />

mais tout autant la par ticipation active à cette écriture, <strong>de</strong> sa famille, d es<br />

soignants et <strong>de</strong> tous ceux qui sont proches <strong>de</strong> lui, ne lui ouvre <strong>de</strong> nouveaux<br />

horizons.<br />

Colonisateur <strong>de</strong> biographie<br />

Voilà donc le cancer qui se dit, s’écrit, comme un roman-fleuve, un récit<br />

au long cours, et chaque mala<strong>de</strong> en tient sa chr onique quotidienne.<br />

Elle épouse le rythme effréné <strong>de</strong>s jours <strong>de</strong> l’attente du diagnostic, semble<br />

se suspendre à l’annonce <strong>de</strong> la maladie, suit le lent écoulement <strong>de</strong>s jours<br />

et les méandres du parcours <strong>de</strong> soins, hésite <strong>de</strong> soubr esauts en répits,<br />

pour enfin s’achever, à l’aube d’une nouvelle vie ou en quelque tragique<br />

crépuscule. L’auteur d e c ette c hronique, o u l e n arrateur, l e m ala<strong>de</strong> -<br />

mais ce pourrait aussi bien être vous, moi tout autant, nous tous qui<br />

sommes confr ontés à cette r encontre si singulièr e avec la mal adie<br />

cancéreuse - cherche à ordonner sa vie et à lui trouver un sens ; il remonte<br />

le temps, revient longuement sur cette fractur e entre l’avant et l’après<br />

sa maladie, cherche à ressusciter les jours évanouis, à la r echerche <strong>de</strong><br />

son bon temps égaré.<br />

« le mot cancer<br />

a toute une histoire »<br />

Mais le cancer n’a pas <strong>de</strong> temps, lui ; il est le présent éternisé. Navigant entre<br />

nostalgie du passé et espoir dans l’avenir, il colonise la biographie du mala<strong>de</strong><br />

qui ne t rouve parfois d’i<strong>de</strong>ntit é que celle que la maladie lui attribue :<br />

le cancer efface le sujet. « Cancéreux », je suis ton nouveau pays, ton seul<br />

horizon se mble a ffirmer l e m ot c ancer : dé naturalisera-t-il e ncore<br />

longtemps le sujet qui en est affublé ? Signera-t-il à tout coup un événement<br />

majeur qui orientera définitivement toute une <strong>de</strong>stinée ? Rongera-t-il toujours,<br />

comme un aci<strong>de</strong>, la vie <strong>de</strong> celui qui en est atteint, l’arrachant à lui-même,<br />

l’empêchant <strong>de</strong> réaliser sa vie d’humain ? Quand donc le cancer cessera-t-il<br />

<strong>de</strong> tenir le mala<strong>de</strong> aux marges <strong>de</strong> la vie, celle que tous nous aspir ons<br />

à vivre ? Quand donc le sujet mala<strong>de</strong> pourra-t-il autrement que « ravi »<br />

<strong>de</strong> sa vie, expr oprié <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> qu’il habitait, r ejeté, marginalisé,<br />

radicalement autre ?<br />

Le récit qui donne forme<br />

Le mot cancer a toute une histoire. Le sujet mala<strong>de</strong> du cancer en a tout<br />

autant. Raconter son histoir e du cancer, à nulle autr e pareille, possè<strong>de</strong><br />

une véritable fonction réparatrice qui permet au héros narrateur <strong>de</strong> transcen<strong>de</strong>r<br />

les af fres <strong>de</strong> la maladie, <strong>de</strong> r ecouvrer une part <strong>de</strong> sa libert é<br />

et <strong>de</strong> faire œuvre. Il y a là, dans ce travail créateur sur soi, un oubli <strong>de</strong><br />

la maladie qui s’organise, comme un gage d’immortalité. Mais dans le même<br />

temps cette littérature <strong>de</strong> fiction <strong>de</strong> soi marque, pour le mala<strong>de</strong>, quelque<br />

chose comme la fin <strong>de</strong> l’innocence …<br />

En transmuant la vie du mala<strong>de</strong> en littérature, le récit, même fictionnel,<br />

donne forme à ce qui existe dans le mon<strong>de</strong> réel et lui confère son droit<br />

à la réalité. Nous construisons la réalité en la contant. Non pas en la mettant<br />

en mots exclusivement, ce qui serait s’assurer du seul et unique pouvoir<br />

<strong>de</strong> la par ole et du langage. Non, tout n’est pas, au sens pr opre,<br />

qu’une histoire <strong>de</strong> discours. Seul le récit parvient à donner forme à notre<br />

expérience du mon<strong>de</strong>. C’est ainsi qu’à l’hôpital, chaque patient que<br />

je rencontre se conte et me conte une histoire <strong>de</strong> lui-même dont le "je"<br />

est le hér os. « Je se raconte ». Rap i<strong>de</strong>ment, ce récit laisse entr evoir<br />

ses coutures et ses accr ocs, il dévoile son sta tut <strong>de</strong> fiction, <strong>de</strong> cr oyance,<br />

d'illusion, <strong>de</strong> mise en scène <strong>de</strong> fantasmes, <strong>de</strong> construction vraisemblable,<br />

mais falsifiée, <strong>de</strong> tous les personnages, à commencer par le "je" lui-même<br />

qui se pr end pour l’auteur <strong>de</strong> cette autobiographie. "Je" se raconte<br />

<strong>de</strong>s histoir es et m’en raconte. Sur lui, son canc er, sa vie, sa fam ille,<br />

ses docteurs, ses infirmières, … Et pourtant, bien <strong>de</strong>s vérités sont à l’œuvre<br />

dans cette chronique du soi même si le roman <strong>de</strong> la maladie du mala<strong>de</strong><br />

reste toujours à écrire … Face au cancer, un jour, pourrons-nous ne plus<br />

en faire toute une histoire ?<br />

05


SOINS<br />

06<br />

ACTU - PREVENIR - DEPISTER<br />

Sénologie<br />

à l’IPC :<br />

quoi <strong>de</strong> neuf ?<br />

Des biopsies sous IRM<br />

pour détecter tôt <strong>de</strong>s atteintes<br />

cancéreuses, une ligne directe<br />

pour les ren<strong>de</strong>z-vous,<br />

le diagnostic rapi<strong>de</strong> …<br />

la plateforme d’imagerie <strong>de</strong><br />

la femme <strong>de</strong> l’IPC a fait<br />

peau neuve, pour prendre le<br />

cancer du sein <strong>de</strong> vitesse …<br />

Principale cause <strong>de</strong> mortalité par cancer chez la<br />

femme entre 35 et 65 ans en France, cancer<br />

le plus fréquent chez la femme, les trois quarts<br />

<strong>de</strong> ces cancers du sein se déclarent après la ménopause.<br />

Si l’on ne sait pas les prévenir , la très<br />

gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong> ces cancers peuvent êtr e<br />

combattus efficacement, s’ils sont décelés tôt<br />

et traités avec les armes dont on dispose<br />

aujourd’hui.<br />

La biopsie sous IRM :<br />

combiner imagerie et prélèvement<br />

Depuis quelques mois, l’IPC dispose d’un matériel<br />

pour réaliser <strong>de</strong>s biopsies sous IRM, une technologie<br />

aujourd’hui disponible dans <strong>de</strong>ux établissements<br />

<strong>de</strong> santé <strong>de</strong> Marseille.<br />

Chez certaines patientes à qui l’on a diagnostiqué<br />

un cancer du sein, une IRM mammaire peut être<br />

proposée en complément du bilan sénologique<br />

standard. Cette IRM peut parfois détecter d’autres<br />

lésions mammaires, qui nécessitent un prélèvement,<br />

pour pratiquer une analyse biologique<br />

<strong>de</strong>s tissus.<br />

Dr Aurélie Jalaguier, responsable du secteur sénologie et imagerie gynécologique<br />

Dans un premier temps, le radiologue recherche<br />

les lésions détectées en IRM en complétant le bilan<br />

sénologique standard (mammographie avec clichés<br />

agrandis, é chographie ciblée). Dans un tiers<br />

<strong>de</strong>s cas, ces lésions ont uniquement une traduction<br />

IRM et nécessitent une biopsie sous IRM.<br />

« Grâce à cette technique d’imagerie et <strong>de</strong> prélèvement<br />

combinés, le bilan pré-opératoire est<br />

optimal », explique le Docteur Aurélie Jalaguier,<br />

responsable <strong>de</strong> la plateforme <strong>de</strong> sénologie <strong>de</strong> l’IPC.<br />

« un examen unique<br />

qui dure environ<br />

40 minutes »<br />

Autre intérêt <strong>de</strong> l’équipement, l’IRM est utilisée<br />

pour dépister <strong>de</strong>s cancers du sein dans <strong>de</strong>s populations<br />

dites « à risque », c'est-à-dire <strong>de</strong>s patientes<br />

avec une mutation <strong>de</strong>s gènes BRCA 1 et BRCA 2<br />

ou <strong>de</strong> nombr eux antécé<strong>de</strong>nts familiaux sans<br />

mutation i<strong>de</strong>ntifiée (entre 5 % et 10 % <strong>de</strong>s cas<br />

<strong>de</strong> cancers du sein enregistrés), car elles présentent<br />

<strong>de</strong>s lésions ou <strong>de</strong>s tumeurs minuscules, qui sont<br />

indécelables avec un examen mammographique<br />

classique.<br />

Dans ce cas, le r ecours aux biopsies sous IRM<br />

peut mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s lésions mammaires<br />

suspectes et non détectées par les autres examens<br />

d’imagerie standard (mammographie et échographie<br />

mammaire).<br />

Avec u n e xamen u nique qu i d ure e nviron<br />

40 minutes, la biopsie guidée par IRM permet<br />

<strong>de</strong> prélever un échantillon adéquat et en quantité<br />

suffisante po ur u ne a nalyse m icroscopique<br />

fiable <strong>de</strong> l’anomalie découverte à l’imagerie ou<br />

à l’examen clinique.<br />

L’équipement <strong>de</strong> biopsie sous IRM vient compléter<br />

un parc d’imagerie renouvelé il y a moins <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

ans à l’IPC, avec, notamment, un mammographe<br />

numérique et une table <strong>de</strong> macrobiopsie, ainsi<br />

que <strong>de</strong>ux échographes <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière génération.<br />

04 91 22 34 18,<br />

numéro direct sénologie<br />

Autre amélioration apportée à la plateforme<br />

d’imagerie médicale : un numéro <strong>de</strong> téléphone<br />

unique et dir ect permettant aux femmes <strong>de</strong><br />

prendre un r en<strong>de</strong>z-vous pour <strong>de</strong>s examens<br />

<strong>de</strong> mammographie.<br />

En effet, <strong>de</strong> nombr euses patientes désir euses<br />

<strong>de</strong> r éaliser le ur m ammographie d e d épistage<br />

à l’IPC finissaient par r enoncer, face aux lignes<br />

téléphoniques d e l ’IPC s ouvent e ncombrées.<br />

Avec un numér o dir ect, dédié à l’imagerie,<br />

les femmes peuvent pr endre ren<strong>de</strong>z-vous plus<br />

facilement. En 2010, l’IPC a réalisé <strong>de</strong>s examens<br />

d’imagerie pour 5 800 patients.<br />

Le diagnostic rapi<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s cancers du sein<br />

Savoir tôt et agir vite sont <strong>de</strong>s éléments importants<br />

pour la majorité <strong>de</strong>s femmes touchées par un<br />

cancer du sein. Plus la maladie est i<strong>de</strong>ntif iée et<br />

prise en charge tôt, plus les chances <strong>de</strong> guérison<br />

sont gran<strong>de</strong>s, avec <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> moins<br />

en moins lourds à supporter et invalidants pour<br />

les femmes.<br />

C’est pourquoi investir dans une plateforme<br />

<strong>de</strong> sénologie, capable d’accueillir un nombre plus<br />

important <strong>de</strong> femmes en proposant <strong>de</strong>s examens<br />

<strong>de</strong> dépistage les plus précis et précoces possibles<br />

est une priorité pour les femmes et pour la santé<br />

publique.<br />

Actuellement, l’IPC propose aux patientes chez qui<br />

un cancer du sein est suspecté, d’avoir un ren<strong>de</strong>zvous<br />

pour un avis et une biopsie le même jour<br />

« Quand o n es t i nquiet e t q u’il p eut y a voir<br />

urgence, explique le Docteur Jalaguier , il est<br />

essentiel d’obtenir un ren<strong>de</strong>z-vous rapi<strong>de</strong>ment,<br />

dans un ser vice qui offre la meilleure qualit é<br />

<strong>de</strong> diagnostic possible aujourd’hui ».<br />

Les résultats histologiques ainsi que la consultation<br />

avec le chirurgien et l’oncologue sont obtenus<br />

pour ces patientes dans un délai <strong>de</strong> moins <strong>de</strong><br />

72 heures.<br />

Lire aussi page 24 : Prendre le cancer du sein <strong>de</strong> vitesse.


PRESSE AU SCAN<br />

Alimentation<br />

et Cancer :<br />

info ou intox ?<br />

Entre les injonctions<br />

à consommer <strong>de</strong>s fruits et légumes,<br />

et les « aliments miracle »,<br />

la confusion <strong>de</strong>s messages<br />

est à la hauteur <strong>de</strong> l’intérêt<br />

que le sujet produit.<br />

Alors info ou intox ?<br />

Le point avec le Docteur<br />

François Eisinger …<br />

Cartésianisme oblige, pour analyser un pr oblème on le décompose en<br />

sous-problèmes. Cette approche est renforcée par un présupposé tellement<br />

fort qu’il en est <strong>de</strong>venu invisible : connaîtr e les causes permettrait d’en<br />

contrôler la conséquence. La recherche <strong>de</strong>s causes du cancer s’inscrit dans<br />

une double motivation : la recherche <strong>de</strong> la connaissance et la volonté d’agir.<br />

Les proverbes autour <strong>de</strong> la santé sont aussi anciens que nombreux : « Le chou<br />

est le mé<strong>de</strong>cin du pauvre » ; « On creuse sa tombe avec ses <strong>de</strong>nts » …<br />

De même, la croyance, forte, en l’importance d’agir « avant » (« Prévenir vaut<br />

mieux que guérir »).<br />

Dans une société où le cancer est à la fois un problème <strong>de</strong> santé publique<br />

et une crainte m ajeure <strong>de</strong>s Français, où les risques envahissent les<br />

consciences au même rythme qu’ils imprègnent l’air, l’eau et les aliments,<br />

et alors que le principe <strong>de</strong> précaution est <strong>de</strong>venu constitutionnel, tous<br />

les ingrédients sont réunis pour pointer l’alimentation du doigt …<br />

L’alimentation serait à l’origine <strong>de</strong> 30 % <strong>de</strong>s décès par cancer. Cependant<br />

cette « donnée » « reçue » mérite sans doute d’être nuancée dans son<br />

interprétation.<br />

Les outils <strong>de</strong> mesure<br />

Un facteur <strong>de</strong> risque (FdR) est un élément i<strong>de</strong>ntifiable, modifiant, chez un<br />

individu, qui y serait exposé, la probabilité <strong>de</strong> développer une maladie<br />

donnée. Par exemple, l’exposition au facteur <strong>de</strong> risque tabac augmente<br />

le risque <strong>de</strong> développer un cancer du poumon.<br />

Comment mesurer le facteur <strong>de</strong> risque sur le plan nutritionnel ? En matière<br />

d’alimentation, les outils <strong>de</strong> mesure sont difficiles à mettre au point et à<br />

vali<strong>de</strong>r : la nutrition est un domaine complexe pour lequel les connaissances<br />

sont en constante évolution. De fait, la nutrition nécessite une expertise<br />

importante. L’alimentation est un concept vaste, qui implique <strong>de</strong>s éléments<br />

(aliments) très hétérogènes. Calories, répartition, protéines, lipi<strong>de</strong>s (cholestérol,<br />

graisses insaturées, ...), gluci<strong>de</strong>s, vitamines, oligo-éléments, ...<br />

Si les savoirs en la matière sont complexes, l’interprétation l’est davantage<br />

encore. Pour expliquer une étu<strong>de</strong> qui constatait que l’augmentation<br />

<strong>de</strong> consommation <strong>de</strong>s fruits et légumes n’avait eu que peu d’impact sur<br />

la fréquence <strong>de</strong>s cancers, plusieurs interprétations ont été avancées :<br />

z Tous les légumes ne sont pas équivalents. Les phyto-nutriments<br />

sont plus fréquents dans les oignons, l’ail et les champignons<br />

que dans les pommes et les pommes-<strong>de</strong>-terre.<br />

z Un même aliment contient <strong>de</strong>s qualités très diverses.<br />

Et, dans un même aliment, les variations <strong>de</strong>s apports changent.<br />

Ainsi, pour les brocolis, le taux <strong>de</strong> glucoraphanin peut varier <strong>de</strong> 1 à 20.<br />

z Les humains ne sont pas i<strong>de</strong>ntiques, et la métabolisation <strong>de</strong>s<br />

aliments dans un organisme ou un autre est d’une extrême variabilité.<br />

z L’âge <strong>de</strong> la personne qui consomme l’aliment<br />

a une influence également significative.<br />

z Enfin, le régime alimentaire est plus que la somme<br />

<strong>de</strong>s aliments consommés : les nutriments interagissent.<br />

« maillon faible »<br />

Comment mesurer les liens entr e le facteur <strong>de</strong> risque et la maladie ?<br />

Sans entrer dans une <strong>de</strong>scription méthodologique un peu technique,<br />

il est très probable qu’il s’agisse là d’un maillon faible.<br />

Par définition, tous les événements à causalité multiple ne peuvent êtr e<br />

réduits à une cause simpl e et à une séquence d’événements linéair e.<br />

Quand un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> voiture se produit, quelle en est la cause : la vitesse,<br />

l’inattention, l’état <strong>de</strong> la route, ou celui <strong>de</strong> la voiture ? Les seules certitu<strong>de</strong>s<br />

que l’on puisse avoir sont d’ordre statistique - XX % <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts sont<br />

dus à l’inattention par exemple -, et donc frustrantes quand on recherche<br />

une réponse élémentaire et univoque, applicable à soi-même.<br />

Il y a risque et risque …<br />

Par ailleurs, l’importance d’un facteur <strong>de</strong> risque s’évalue selon <strong>de</strong>ux axes :<br />

le risque est-il fréquent et quelle est la gravité <strong>de</strong> ce risque ? On pourrait<br />

ainsi opposer <strong>de</strong>ux facteurs <strong>de</strong> risque - l’alimentation et les anomalies génétiques<br />

héréditaires - en résumant leur importance par cette opposition :<br />

un très grand nombre <strong>de</strong> personnes ont une alimentation qui leur confère<br />

un sur-risque minime, alors qu’un petit nombr e <strong>de</strong> personnes ont une<br />

anomalie génétique qui les expose à un risque important.<br />

Autrement dit, si 60 millions <strong>de</strong> Français mangent « mal », et que ce fait<br />

majore <strong>de</strong> 15 % le risque <strong>de</strong> cancer pour chacun d’entre eux, cela augmentera<br />

le nombre <strong>de</strong> cancers <strong>de</strong> 30 000 cas par an. En comparaison, il faut savoir<br />

que les cancers du sein liés à l’hérédité (à une mutation <strong>de</strong>s gènes BRCA1<br />

et BRCA2) sont au nombre <strong>de</strong> 1 000 par an environ.<br />

Il n’est pas étonnant que le ministr e <strong>de</strong> la Sant é s’intéresse à r éduire<br />

<strong>de</strong> 30 000 cas le nombr e <strong>de</strong>s cancers enregistrés chaque année. Il n’est<br />

pas étonnant non plus que les individus ne soient que modérément motivés<br />

par une réduction - ou au contraire une augmentation - absolue <strong>de</strong> risque<br />

<strong>de</strong> 3 %, par exemple en passant d’un risque d’être atteint <strong>de</strong> 24 % à 27 %,<br />

ce q ui c orrespond à l a m ajoration d e 1 5 % d u f ait d ’une m auvaise<br />

alimentation.<br />

Ainsi, à la question du rôle <strong>de</strong> l’alimentation sur l’inci<strong>de</strong>nce du cancer ,<br />

seule une réponse en <strong>de</strong>mi- teinte est possible : elle joue à la fois un rôle<br />

considérable, puisqu’elle augmente le risque, et un rôle minime, puisque<br />

ce risque est extrêmement variable selon les individus.<br />

07


08<br />

DOSSIER DOSSIER<br />

A l’IPC, la recherche<br />

dans tous ses états<br />

SANS INVESTISSEMENT EN RECHERCHE, LA LUTTE CONTRE<br />

LE CANCER STAGNE. SYMBOLE DE L’AMBITION DE L’IPC ET<br />

DE SES PARTENAIRES, UN BÂTIMENT DÉDIÉ À LA RECHERCHE<br />

OUVRE SES PORTES … AU CŒUR DE NOS MISSIONS,<br />

LA RECHERCHE FRANCHIT UN CAP, POUR METTRE<br />

LES DÉCOUVERTES AU SERVICE DES PATIENTS …<br />

Une centaine <strong>de</strong> cher cheurs supplémentaires,<br />

portant à 250 le nombre <strong>de</strong> collaborateurs impliqués<br />

dans la recherche, <strong>de</strong>s équipes qui passent<br />

<strong>de</strong> 9 à 15, l’arrivée d’une équipe <strong>de</strong> chercheurs<br />

venant <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Louvain en Belgique …<br />

En janvier 2012, le Centr e <strong>de</strong> Recher che en<br />

Cancérologie <strong>de</strong> Marseille (CRCM), qui associe<br />

l’Inserm, le CNRS, l’Université et l’IPC, franchit<br />

un c ap q ui l e p ositionne p armi l es p remiers<br />

centres en France.<br />

Ces concrétisations sont le fruit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong><br />

travail entre l’IPC et ses partenaires, et s’inscrivent<br />

dans une volonté, soutenue <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années,<br />

d’améliorer les orientations et les moyens dédiés<br />

à la recherche, vers l’application <strong>de</strong>s résultats en<br />

clinique, pour le bénéfice <strong>de</strong>s patients, un continuum<br />

entre la r echerche à ses pr emiers sta<strong>de</strong>s,<br />

jusqu’aux essais thérapeutiques.<br />

Une stratégie <strong>de</strong> continuum<br />

Le site IPC et son nouveau bâtiment abritera 75 %<br />

<strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> recherche, le <strong>de</strong>rnier tiers étant<br />

accueilli sur le campus <strong>de</strong> Luminy qui dispose <strong>de</strong><br />

centres <strong>de</strong> r echerche partenaires et <strong>de</strong> plateformes<br />

permettant une recherche fondamentale<br />

<strong>de</strong> pointe.<br />

L’implantation sur le site hospitalier <strong>de</strong> l’IPC<br />

permet un accès à <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> tissus,<br />

indispensables à la recherche biomédicale.<br />

Le transfert a lieu dans les <strong>de</strong>ux sens, <strong>de</strong> la recherche<br />

fond amentale aux appl ications cliniques,<br />

et <strong>de</strong>s besoins thérapeutiques <strong>de</strong>s patients vers<br />

les découvertes <strong>de</strong> la recherche fondamentale.<br />

La recherche, arme vitale<br />

dans la lutte contre le cancer<br />

La volonté <strong>de</strong> donner une nouvelle dimension<br />

à la recherche se base sur la conviction <strong>de</strong> son<br />

incontournable utilité dans la lutte contre le cancer.<br />

La recherche est indispensable à la compréhension<br />

<strong>de</strong> cette maladie compl exe et aux inno vations<br />

thérapeutiques pour les patients, que ce soit<br />

pour le diagnostic <strong>de</strong> la maladie, pour le traitement<br />

ou encore pour le suivi, dans le cadre <strong>de</strong> l’aprèscancer.<br />

Ses progrès récents <strong>de</strong>ssinent l’avenir <strong>de</strong> la lutte<br />

contre le cancer : ainsi, la mé<strong>de</strong>cine personnalisée<br />

repose sur l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s mécanismes<br />

<strong>de</strong>s cellules et donc sur les moyens <strong>de</strong> bloquer<br />

la progression <strong>de</strong>s tumeurs, en adaptant les traitements<br />

aux caractéristiques <strong>de</strong> la maladie chez<br />

le patient.<br />

La lutte contre le cancer s’appuie sur ces connaissances<br />

récentes et pr ometteuses : la détection<br />

<strong>de</strong> tumeurs <strong>de</strong> plus en plus petites, l’i<strong>de</strong>ntification<br />

d’un risque génétique, les mécanismes <strong>de</strong> régulation<br />

<strong>de</strong>s gènes et les interactions entre les cellules<br />

tumorales et leur envir onnement hormonal<br />

et immunitaire, les mécanismes <strong>de</strong> signalisation<br />

dans la cellule tumorale, les cellules souches<br />

cancéreuses, les ‘biomarqueurs’, qui permettent<br />

<strong>de</strong> mieux caractériser le type <strong>de</strong> tumeur affectant<br />

un i ndividu, e t a insi <strong>de</strong> c hoisir l e t raitement<br />

le plus efficace contre ce type <strong>de</strong> tumeurs.


La réparation <strong>de</strong> l’ADN<br />

Depuis dix ans, les pr ogrès accomplis sur la<br />

connaissance du génome humain ont permis<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s pistes thérapeutiques pr ometteuses<br />

pour le traitement <strong>de</strong>s cancers. Caractériser<br />

<strong>de</strong> nouveaux gènes et comprendre leur rôle<br />

ouvre <strong>de</strong>s pistes pour savoir comment mieux<br />

prédire les cancers et comment mieux les traiter,<br />

en particulier en adaptant le traitement au patient.<br />

Le génome possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> réparation<br />

dont le rôle est d’éviter l’introduction d’erreurs,<br />

appelées « mutations ».<br />

Ces m utations s ont e n p artie r esponsables<br />

du p rocessus c onduisant à l a t ransformation<br />

d’une cellule normale en cellule cancéreuse.<br />

La connaissance <strong>de</strong>s gènes impliqués dans les<br />

mécanismes <strong>de</strong> réparation du génome a permis<br />

d’offrir <strong>de</strong> nouvelles opportunités diagnostiques<br />

et, <strong>de</strong>puis peu, thérapeutiques, dans le traitement<br />

<strong>de</strong>s cancers.<br />

Qu’est-ce que le CRCM ?<br />

Aujourd’hui, i l f aut u ne s emaine à d ix j ours<br />

pour séquencer le génome d’un individu alors<br />

que plusieurs mois étaient nécessaires il y a 10 ans.<br />

Dans cinq ans, <strong>de</strong>s appar eils seront capables<br />

<strong>de</strong> donner cette information en quelques heures<br />

au clinicien.<br />

« altérations<br />

moléculaires<br />

<strong>de</strong> son cancer »<br />

L’enjeu actuel est <strong>de</strong> détecter certaines altérations<br />

génétiques relativement fréquentes<br />

pour l esquelles o n d ispose d e m olécules t rès<br />

efficaces capables <strong>de</strong> contr ecarrer l’anomalie,<br />

et d’en découvrir <strong>de</strong> nouvelles qui, à leur tour ,<br />

permettront d’imaginer <strong>de</strong> nouvelles stratégies<br />

thérapeutiques.<br />

Actuellement, si <strong>de</strong> nombreuses molécules sont<br />

à la disposition <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins, il faut en affiner<br />

l’emploi, se lon l e t ableau c linique d u p atient<br />

et selon les altérations moléculaires <strong>de</strong> son cancer<br />

pour augmenter l’efficacité et diminuer les effets<br />

secondaires. Il faut donc mener <strong>de</strong>s essais pour<br />

étudier quelles sont les meilleures indications et<br />

les meilleures combinaisons <strong>de</strong> ces médicaments.<br />

A l’IPC, <strong>de</strong>s essais clini ques explorent ces voies<br />

en rassemblant <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> patients les plus<br />

homogènes possibles pour une anomalie<br />

moléculaire do nnée a fin d e c omparer c e q ui<br />

est comparable dans la réponse à un nouveau<br />

traitement.<br />

Il faut ainsi, au préalable, analyser la tumeur<br />

du patient, et i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s bi omarqueurs qui<br />

permettent <strong>de</strong> préciser <strong>de</strong> quel type <strong>de</strong> tumeur<br />

il s'agit, une information qui gui<strong>de</strong>ra le type<br />

<strong>de</strong> traitement à prescrire.<br />

Créé en 2008, le Centre <strong>de</strong> Recherche en Cancérologie <strong>de</strong> Marseille est un centre <strong>de</strong> recherche affilié<br />

à l’<strong>Institut</strong> National pour la Santé et la Recherche Médicale (l’Inserm), à l’Université d’Aix-Marseille et à l’IPC,<br />

et situé sur le site <strong>de</strong> l’IPC. Les équipes du CRCM mettent en œuvre <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> recherche innovants<br />

dans le domaine du cancer, <strong>de</strong>s aspects les plus fondamentaux à la recherche clinique chez l’homme,<br />

avec <strong>de</strong>s patients.<br />

En janvier 2012, une unité <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> l’Inserm et une unité <strong>de</strong> recherche du CNRS, le Centre National<br />

<strong>de</strong> la Recherche Scientifique, vont rejoindre le CRCM dans le nouveau bâtiment. Le CRCM comptera alors<br />

15 équipes <strong>de</strong> recherche, soit 250 personnes qui travaillent sur <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche axés sur les pathologies<br />

dont l’IPC est spécialiste. En recrutant ces équipes <strong>de</strong> recherche, l’IPC et le CRCM ont élargi leurs domaines<br />

<strong>de</strong> compétences au cancer du pancréas, à la stabilité du génome et à la réparation <strong>de</strong> l’ADN.<br />

09


DOSSIER<br />

A l’IPC, la recherche dans tous ses états<br />

10<br />

Certains m édicaments comme les anti-HER2<br />

(Herceptine) ou l’hormonothérapie dans le cancer<br />

du sein sont d’ailleurs prescrits à la suite <strong>de</strong><br />

la détection <strong>de</strong> biomarqueurs spécifiques.<br />

Les st ratégies t hérapeutiques s ont d e p lus<br />

en plus affinées, basées sur la ou les altération(s)<br />

génétique(s) portée(s) par la tumeur concernée.<br />

C’est ce que l’on appelle la « m é<strong>de</strong>cine personnalisée<br />

», une mé<strong>de</strong>cine où la biologie spécialisée,<br />

autre important ef fort <strong>de</strong> développement <strong>de</strong><br />

l’IPC <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années, a une place extrêmement<br />

importante dans la décision thérapeutique<br />

que doit prendre le mé<strong>de</strong>cin.<br />

Les interactions hôte-tumeur<br />

Une fois installée, la tumeur interagit intimement<br />

avec son hôte, en particulier avec les cellules<br />

péritumorales d’origine stromale, endothéliale<br />

et immunitaire. La tumeur peut se dév elopper<br />

en contrôlant la réponse immunitaire <strong>de</strong> l’hôte<br />

et c réer u ne ni che p ropice à s on e xpansion,<br />

avant la dissémination vers d’autr es organes :<br />

c’est l e p rocessus m étastatique. Co mprendre<br />

les mécanismes moléculaires impliqués dans ces<br />

relations hôte-tumeur est indispensable pour<br />

ouvrir <strong>de</strong> nouvelles voies thérapeutiques capables<br />

non seulement <strong>de</strong> cibler la cellule tumorale,<br />

mais aussi d’agir sur l es réponses cellulair es<br />

<strong>de</strong> l’environnement. La compréhension <strong>de</strong>s mécanismes<br />

<strong>de</strong> migration et mobilité <strong>de</strong>s cellules<br />

tumorales, qui peuvent conduire au développement<br />

<strong>de</strong> métastases, est elle aussi cruciale afin<br />

<strong>de</strong> développer les inhibiteurs qui empêcheront<br />

ce processus.<br />

Interview croisée<br />

RECHERCHE FONDAMENTALE,<br />

RECHERCHE CLINIQUE, RECHERCHE<br />

TRANSLATIONNELLE …<br />

DE QUOI S’AGIT-IL EXACTEMENT ?<br />

QUELLES SONT LES DIFFÉRENCES ET<br />

LES ATOUTS RESPECTIFS DE CES DISCIPLINES ?<br />

A QUOI SERVENT-ELLES,<br />

ET QUELS SONT LES BÉNÉFICES<br />

POUR LES PATIENTS ?<br />

RÉPONSES AVEC LES ACTEURS :<br />

LE DOCTEUR DOMINIQUE GENRE,<br />

LE DOCTEUR JEAN-FRÉDÉRIC SAUNIÈRE<br />

ET LE PROFESSEUR JEAN-PAUL BORG.<br />

Cellules souches et cancer<br />

La possibilité, récente, d’isoler et <strong>de</strong> caractériser<br />

<strong>de</strong>s cellules initiatrices <strong>de</strong> cancers (cellules<br />

souches) révolutionne la conception <strong>de</strong> la maladie,<br />

du diagnostic aux soins. La recherche doit<br />

permettre d’aller véritablement au cœur du<br />

processus tumoral, <strong>de</strong> déchiffrer les spécificités<br />

biologiques <strong>de</strong> ces cellules, et <strong>de</strong> développer<br />

<strong>de</strong> n ouvelles a pproches t hérapeutiques p our<br />

les bloquer (lire aussi cancer du sein : la révolution<br />

<strong>de</strong>s cellules souches).<br />

L’ère post-génomique produit quotidiennement<br />

une quantité extraordinaire <strong>de</strong> données<br />

biologiques - génomes séquencés, signatures<br />

géniques e t p rotéomiques, p olymorphismes<br />

<strong>de</strong>s gènes, interactions moléculair es et génétiques,<br />

régulation transcriptionnelle <strong>de</strong>s gènes,<br />

modifications post-traductionnelles <strong>de</strong>s protéines<br />

- souvent faiblement exploitées du fait <strong>de</strong><br />

leur complexité et du manque d’intégration<br />

dans une histoir e biologique, physiologique<br />

ou pathologique.<br />

Le CRCM a été précurseur dans l’analyse<br />

à gran<strong>de</strong> échelle <strong>de</strong>s génomes (phylogénie,<br />

transcriptome, interactome) et veut poursuivr e<br />

ses efforts dans cette direction.<br />

L’arrivée <strong>de</strong> spécialistes du traitement <strong>de</strong> données<br />

par la combinaison <strong>de</strong> bio-informatique, statistiques<br />

et mathématiques, est donc un atout<br />

précieux. Ils pourr ont développer <strong>de</strong>s pr ojets<br />

<strong>de</strong> biologie <strong>de</strong>s systèm es dont la finalité est<br />

<strong>de</strong> m ieux c omprendre e t s oigner l a m aladie<br />

cancéreuse.<br />

Les anticorps monoclonaux<br />

Les anticorps monoclonaux r eprésentent un<br />

champ d’activité majeur à l’IPC. Leur production<br />

par biotechnologie découverte dans les années<br />

1970 a permis l’avènement <strong>de</strong>s premiers médicaments<br />

mis sur le marché dans les années 1990.<br />

En collaboration avec Innate Pharma, une société<br />

spécialisée dans ce domaine et le Centre d’Immunologie<br />

<strong>de</strong> Marseille-Luminy, l’IPC a récemme nt<br />

lancé le premier essai clinique mondial avec <strong>de</strong>s<br />

anticorps capables <strong>de</strong> doper l’immunité contr e<br />

les cellules leucémiques.<br />

« l’immunothérapie<br />

est le fruit<br />

d’années<br />

<strong>de</strong> recherche »<br />

Ces anticorps, fabriqués par <strong>de</strong>s procédés industriels<br />

<strong>de</strong> biotechnologie, sont i<strong>de</strong>ntiques à ceux<br />

produits naturellement par le système immunitaire<br />

humain e t v isent à r enforcer o u r éactiver l es<br />

défenses immunitaires à l’encontre <strong>de</strong>s cellules<br />

cancéreuses, ou à bloquer l’activité <strong>de</strong> certains<br />

récepteurs uniquement présents sur la cellule<br />

tumorale.<br />

Cette stratégie thérapeutique, communément<br />

appelée immunothérapie, peut donc directement<br />

ou indirectement agir sur la cellule cancéreuse<br />

en utilisant les armes natur elles pr oduits par<br />

l’organisme.<br />

La recherche, mission fondamentale<br />

pour un centre <strong>de</strong> lutte contre le cancer<br />

Par le Professeur Jean-Paul Borg,<br />

Inserm et sous-directeur en charge <strong>de</strong> la recherche à l’IPC<br />

Les missions <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> lutte contre le cancer incluent<br />

les soins, l’enseignement-formation, mais aussi la recherche :<br />

un triptyque indispensable pour faire progresser les traitements<br />

et faire reculer la mortalité due aux cancers.<br />

La recherche est un continuum, <strong>de</strong> la recherche fondamentale<br />

menée dans les laboratoires jusqu’à la recherche clinique.<br />

La recherche fondamentale s’intéresse à la compréhension<br />

<strong>de</strong>s mécanismes moléculaires normaux et pathologiques,<br />

à partir <strong>de</strong>squels elle élabore <strong>de</strong>s modèles explicatifs.<br />

Par exemple, à la façon dont les cellules humaines fonctionnent<br />

pour <strong>de</strong>venir anarchiques dans les cancers ou dont les virus trouvent<br />

la « clé » <strong>de</strong>s cellules pour les envahir.<br />

La recherche appliquée, qui met au point <strong>de</strong> nouveaux traitements<br />

(techniques, médicaments, , ...) s’appuie sur les travaux issus<br />

<strong>de</strong> la recherche fondamentale.


Le ciblage par <strong>de</strong>s anticorps est extrêmement<br />

spécifique, à l’inverse <strong>de</strong>s chimiothérapies<br />

qui ont du mal à discriminer la cellule mala<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la cellule saine, permettant ainsi <strong>de</strong> diminuer<br />

les effets secondaires pour le patient.<br />

L’immunothérapie est le fruit d’années <strong>de</strong><br />

recherche visant à mieux compr endre comment<br />

le système immunitaire fonctionne et comment<br />

on peut le manipuler dans <strong>de</strong>s pathologies telles<br />

que le cancer.<br />

Ces r echerches se poursuivent à l’IPC dans<br />

le Département d’Immunologie <strong>de</strong>s T umeurs<br />

à la fois sur le plan fondamental, translationnel<br />

et clinique.<br />

Les moyens <strong>de</strong> la recherche<br />

Afin d’apporter leur contribution à la recherche,<br />

les partenaires institutionnels doivent la doter<br />

<strong>de</strong> moyens. L ’IPC y investit <strong>de</strong>s budgets, <strong>de</strong>s<br />

équipements, <strong>de</strong>s espaces et du temps <strong>de</strong> travail,<br />

notamment du temps <strong>de</strong> personnel soignant<br />

(mé<strong>de</strong>cins, infirmiers, radiologues, biologistes)<br />

qui consacre du temps à la recherche elle-même,<br />

ou du tem ps <strong>de</strong> personnels admi nistratifs lié<br />

à l’activité <strong>de</strong> recherche.<br />

L’IPC met également à disposition ses plateformes<br />

techniques <strong>de</strong> diagnostic et d’analyses.<br />

Ainsi, la plateforme d’éco-endoscopie digestive,<br />

dirigée par le Docteur Marc Giovaninni, joue un<br />

rôle-clé en analysant chez le patient les ef fets<br />

<strong>de</strong>s médicaments sur la vascularisation d’un organe.<br />

Ce qui permet d’apprécier son bénéfice thérapeutique<br />

in situ et d’en tir er <strong>de</strong>s leçons pour<br />

mieux adapter le traitement ou en comprendre<br />

les effets.<br />

Pour faire face aux multiples défis <strong>de</strong> la l utte<br />

contre le cancer, il est certain que implication<br />

<strong>de</strong> l’IPC mettant à disposition une masse critique<br />

forte en mé<strong>de</strong>cins et en mala<strong>de</strong>s, permet d’offrir<br />

un environnement optimal aux chercheurs pour<br />

produire et analyser au mieux les informations<br />

biologiques produites en masse, en tirer<br />

les indications sur les mo<strong>de</strong>s d’actions <strong>de</strong>s médicaments,<br />

et optimiser leur utilisation dans tel<br />

ou tel cancer.<br />

« l’approche <strong>de</strong> l’IPC<br />

est pragmatique »<br />

Les atouts <strong>de</strong> l’Inserm, du CNRS et <strong>de</strong> l’Université<br />

sont, bien sûr, leur expertise et leur légitimité<br />

en matière <strong>de</strong> recherche. En outre, ces trois tutelles<br />

du CRCM rémunèrent la plupart <strong>de</strong>s chercheurs<br />

mis au service <strong>de</strong> la lutte contr e le cancer, ou<br />

endossent la charge <strong>de</strong>s salair es <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins<br />

impliqués dans la recherche (lire les contributions<br />

du Professeur Berland et <strong>de</strong> Dominique Nobile).<br />

Des partenariats favorisant l’implication <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins<br />

et <strong>de</strong> chercheurs dans la lutte contre le cancer<br />

sont amplifiés dans le cadre <strong>de</strong> contrats d'interface<br />

hôpital/Inserm, p ermettant à d es m é<strong>de</strong>cins<br />

d'être détachés partiellement <strong>de</strong> leurs obligations<br />

à l'hôpital pour travailler dans <strong>de</strong>s laboratoires<br />

<strong>de</strong> recherche, ou à <strong>de</strong>s cher cheurs <strong>de</strong> l’Inserm<br />

<strong>de</strong> s’impliquer étroitement dans les activités <strong>de</strong><br />

l'hôpital sur <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche biomédicale.<br />

Une dizaine <strong>de</strong> contrats <strong>de</strong> ce type, l’un <strong>de</strong>s plus<br />

fort taux français, sont en cours à l’IPC.<br />

Ainsi, grâce à <strong>de</strong>s travaux du début du XX e siècle sur les oiseaux,<br />

on a pu i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s protéines dont l’activité mal contrôlée par<br />

la cellule peut générer un cancer. C’est à partir <strong>de</strong> ces découvertes<br />

que l’on a conçu <strong>de</strong>s molécules qui bloquent l’activité <strong>de</strong>s kinases<br />

(qui sont <strong>de</strong>s enzymes), pour arrêter la prolifération <strong>de</strong>s cellules<br />

tumorales. La recherche fondamentale est à l’origine <strong>de</strong> la mise<br />

au point <strong>de</strong>s techniques nécessaires au séquençage et à l’analyse<br />

du génome humain, dont les applications se multiplient<br />

en cancérologie notamment.<br />

Comment s’articulent recherche fondamentale<br />

et recherche clinique - appliquée aux patients - avec l’IPC ?<br />

JPB : La collaboration entre les équipes <strong>de</strong> chercheurs et <strong>de</strong> soignants<br />

date <strong>de</strong> plusieurs années dans la région, en particulier à l’IPC<br />

comme l’illustre le Centre <strong>de</strong> Recherche en Cancérologie <strong>de</strong> Marseille<br />

(CRCM) créé en 2008 (lire aussi l’encadré). La présence d’équipes<br />

<strong>de</strong> recherche et la création <strong>de</strong> plateaux techniques performants<br />

sur le site <strong>de</strong> l’IPC ont permis d’atteindre un ensemble cohérent<br />

et intégré d’équipes <strong>de</strong> recherche cognitive, <strong>de</strong> transfert<br />

et <strong>de</strong> recherche clinique, dans <strong>de</strong>s domaines-clés <strong>de</strong> l’oncologie<br />

moléculaire, la pharmacologie et l’immunologie.<br />

Enfin, les chercheurs issus d’autres structures<br />

<strong>de</strong> r echerche r ejoignant le CRCM tr ouvent<br />

dans cet environnement mixte et stimulant une<br />

dimension humaine forte, <strong>de</strong> par la pr oximité<br />

avec les patients et les soignants, une spécificité<br />

<strong>de</strong> l ’IPC e t d u C RCM p ar r apport au x a utres<br />

centres <strong>de</strong> recherche marseillais.<br />

Translation et essais précoces<br />

La recherche peut être abordée avec <strong>de</strong>s objectifs,<br />

<strong>de</strong>s approches et <strong>de</strong>s philosophies dif férentes.<br />

L’approche <strong>de</strong> l’IPC est pragmatique, et guidée<br />

par un fil conducteur : la traduction en application<br />

clinique la plus rapi<strong>de</strong> possible <strong>de</strong>s r echerches<br />

les plus prometteuses.<br />

Pour y parvenir, l’IPC a mis en place <strong>de</strong>s structures<br />

qui facilitent et accélèr ent la traduction <strong>de</strong> la<br />

recherche fondamentale aux essais cliniques :<br />

l’unité dédiée aux essais <strong>de</strong> phase précoce qui<br />

a reçu la labellisation <strong>de</strong> l’INCa , le BEC - Bur eau<br />

d’Etu<strong>de</strong>s Cliniques, qui permet la gestion et<br />

l’administration <strong>de</strong>s essais cliniques, la cellule<br />

<strong>de</strong> recherche translationnelle dirigée par le docteur<br />

Jean-Frédéric Saunière, la plateforme d’essais précliniques<br />

(TrGET, Y. Collette), la biobanque où sont<br />

stockés <strong>de</strong>s échantillons prélevés chez les patients<br />

avec leur consentement pour une utilisation<br />

en recherche, la plateforme oncogénomique <strong>de</strong><br />

Max Chaffanet, le laboratoire <strong>de</strong> Biopathologie<br />

dirigé par le Pr Luc Xerri, le laboratoir e d’Immunologie<br />

<strong>de</strong>s Tumeurs dirigé par le Pr Daniel Olive<br />

qui abrite la plateforme d’immuno-monitoring<br />

dont le but est d’évaluer la réaction du système<br />

immunitaire du patient au cours du traitement.<br />

La création du bâtiment <strong>de</strong> recherche, qui associe en plus le CNRS,<br />

est une étape supplémentaire dans cette dynamique régionale,<br />

étape qui nous positionne comme <strong>de</strong>s acteurs majeurs<br />

sur le plan national.<br />

Qu’est-ce que la Recherche Clinique ?<br />

Par le Docteur Dominique Genre, mé<strong>de</strong>cin oncologue,<br />

responsable <strong>de</strong> la Recherche Clinique, <strong>de</strong>puis la création<br />

du Bureau d’Etu<strong>de</strong>s Cliniques en 1998<br />

La recherche clinique intervient après les découvertes<br />

<strong>de</strong> la recherche fondamentale, pour évaluer un nouveau traitement<br />

sur l’être humain.<br />

L’évaluation d’un nouveau traitement peut être l’analyse<br />

d’un nouveau médicament, ou <strong>de</strong> nouvelles associations<br />

<strong>de</strong> médicaments, ou <strong>de</strong> nouvelles techniques <strong>de</strong> radiothérapie,<br />

<strong>de</strong> chirurgie, mais aussi <strong>de</strong> nouveaux dispositifs médicaux,<br />

ou <strong>de</strong> nouvelles techniques <strong>de</strong> diagnostic.<br />

Cependant, c’est l’évaluation <strong>de</strong>s médicaments qui représente<br />

le plus grand nombre d’essais cliniques menés en France.<br />

11


Suite<br />

l’entretien<br />

Qu’elle concerne un médicament<br />

ou une association <strong>de</strong> médicaments,<br />

l’évaluation est un processus<br />

qui peut durer plusieurs années.<br />

Elle doit passer par diverses phases<br />

<strong>de</strong> développement avant d’aboutir,<br />

peut-être, à ce que l’on appelle<br />

« l’autorisation <strong>de</strong> mise sur le marché »<br />

(AMM), par laquelle un plus grand<br />

nombre <strong>de</strong> personnes pourront<br />

bénéficier du traitement.<br />

Ce processus permet d’étudier le <strong>de</strong>venir<br />

du médicament dans l’organisme, d’i<strong>de</strong>ntifier<br />

les effets secondaires d’une molécule par exemple,<br />

d’évaluer son efficacité sur une maladie,<br />

et <strong>de</strong> la comparer avec un traitement <strong>de</strong> référence<br />

déjà employé.<br />

L’un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> développement<br />

peut être d’évaluer la qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s patients<br />

dans les essais. Donc les essais ne servent pas<br />

uniquement à évaluer l’efficacité d’une molécule<br />

sur <strong>de</strong>s tumeurs cancéreuses, mais d’envisager<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s effets d’un médicament<br />

sur la maladie, sur le mala<strong>de</strong> et par rapport<br />

à d’autres médicaments existants.<br />

Réaliser <strong>de</strong>s essais cliniques suppose<br />

donc <strong>de</strong> se plier à <strong>de</strong>s réglementations<br />

draconiennes ?<br />

DG : La recherche clinique est un domaine très<br />

réglementé, encadré, soumis à <strong>de</strong>s procédures,<br />

ceci dans un souci éthique évi<strong>de</strong>nt.<br />

Avant toute mise en route ou mise en place<br />

d’un essai clinique, une évaluation bénéfice-risque<br />

est réalisée par les autorités réglementaires.<br />

En termes <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s personnes,<br />

qui est un principe éthique majeur dans la recherche,<br />

la confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>s personnes doit être respectée<br />

tout au long <strong>de</strong> la recherche, et l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s patients<br />

n’est jamais dévoilée.<br />

Autre principe : celui du consentement du patient.<br />

Deman<strong>de</strong>r au patient s’il souhaite ou non participer<br />

à un essai semble évi<strong>de</strong>nt, mais il est indispensable<br />

que ce principe vertueux soit inscrit clairement<br />

dans la réglementation.<br />

Quels sont les atouts<br />

<strong>de</strong> la Recherche Clinique à l’IPC ?<br />

DG : L’IPC est attractif pour les partenaires<br />

pour quatre raisons majeures :<br />

z D’abord, le regroupement, sur le campus <strong>de</strong> l’IPC,<br />

<strong>de</strong> toutes les compétences qu’elles soient médicales<br />

ou médico-techniques - avec les plateformes<br />

comme le Bureau d’Etu<strong>de</strong>s Cliniques et le Centre<br />

<strong>de</strong> Ressources biologiques, mais aussi les plateformes<br />

<strong>de</strong> recherche, avec les équipes Inserm qui sont<br />

associées, et qui permettent <strong>de</strong> gérer <strong>de</strong>s projets<br />

très innovants.<br />

z Ensuite, l’expérience et l’expertise qu’apporte<br />

le Bureau d’Etu<strong>de</strong>s Cliniques (BEC) <strong>de</strong>puis<br />

sa création en 1998. Le Bureau d’Etu<strong>de</strong>s Cliniques<br />

est une organisation rodée, qui s’est imposée au sein<br />

<strong>de</strong> l’hôpital.<br />

z Par ailleurs la possibilité qu’offre le BEC <strong>de</strong> mener<br />

une recherche clinique indépendante, en étant<br />

nous-mêmes promoteurs <strong>de</strong> nos essais, avec une<br />

équipe pluridisciplinaire, qui est constituée <strong>de</strong> chefs<br />

<strong>de</strong> projets, <strong>de</strong> statisticiens, <strong>de</strong> data-managers …<br />

Lire suite page 15<br />

L’investissement sur la recherche translationnelle<br />

est un point fort <strong>de</strong> l’IPC et se décline sur <strong>de</strong>ux<br />

axes majeurs. Le premier est d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong> nouvelles<br />

altérations moléculaires ou immunitaires<br />

dans les cancers et <strong>de</strong> pr oposer <strong>de</strong>s nouvelles<br />

voies thérapeutiques. Le <strong>de</strong>uxième, en partenariat<br />

avec les laboratoir es pharmaceutiques qui<br />

confient aux chercheurs <strong>de</strong> l’IPC <strong>de</strong>s molécules<br />

actives en développement clinique, consiste<br />

à tester pour la première fois ces médicaments<br />

chez l ’homme o u à p roposer d es u tilisations<br />

nouvelles <strong>de</strong> ces médicaments. Le laboratoire<br />

pharmaceutique trouve un avantage dans cette<br />

stratégie car les essais sont menés dans les meilleures<br />

conditions auprès <strong>de</strong> patients bien entendu<br />

volontaires, et les patients <strong>de</strong> l’IPC bénéficient<br />

d’un accès à <strong>de</strong>s traitements innovants.<br />

Depuis <strong>de</strong>ux ans, l’IPC est habilité par l’INCa,<br />

à développer une stratégie d’accès très précoce<br />

à <strong>de</strong>s molécules qui présentent <strong>de</strong>s e ffets<br />

prometteurs après les tests chez l’animal<br />

mais n ’ont p as e ncore d ’AMM ( Autorisation<br />

<strong>de</strong> Mise sur le Mar ché). Ces essais sont menés<br />

au sein <strong>de</strong> l’unité d’essais <strong>de</strong> phase précoce<br />

baptisée ETOH (lire l’article page 16).<br />

Incubateurs<br />

<strong>de</strong> recherche en PACA<br />

Ainsi structurée avec ses partenaires et implantée<br />

sur <strong>de</strong>ux sites - IPC et Luminy -, la r echerche<br />

à l’IPC est dynamique, ouverte sur l’extérieur,<br />

et a ttire p ar s es r essources e t s on p otentiel<br />

déjà existant. La structure est attractive pour<br />

les jeunes chercheurs et mé<strong>de</strong>cins attirés<br />

par les moyens mis en jeu et la mixité fécon<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s équipes associant mé<strong>de</strong>cins, pharmaciens<br />

et cher cheurs, ainsi que par sa dimension<br />

internationale : à titre d’exemple, 5 nationalités<br />

sont représentées dans l’équipe <strong>de</strong> 15 personnes<br />

dirigée par le Pr Jean-Paul Borg et 3 <strong>de</strong>s 15 chefs<br />

d’équipe du CRCM sont <strong>de</strong> nationalité étrangère.<br />

Un dynamisme qui sert également l’économie<br />

<strong>de</strong> l a r égion : l e C RCM e st u n i ncubateur<br />

<strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> développement en servant<br />

<strong>de</strong> pépinière à <strong>de</strong>s st art up <strong>de</strong> biotechnologie<br />

qui v alorisent l a p erformance é conomique<br />

<strong>de</strong> la région dans les do maines innovants.<br />

Ainsi, la société Ipsogen a été fondée en 1999,<br />

à Marseille avec le soutien du CNRS, <strong>de</strong> l'Inserm<br />

et grâce à un partenariat avec l’IPC qui a abrité<br />

la société pendant cinq ans.<br />

LE MOT DE ...<br />

Dominique Nobile,<br />

Délégué Régional <strong>de</strong> l’Inserm<br />

De n ombreux b revets e t p ublications o nt v u<br />

le jour grâce à cette collaboration dans laquelle<br />

l’équipe du Pr Daniel Birnbaum et du Pr François<br />

Bertucci a joué un rôle majeur. Véritable "profiler"<br />

<strong>de</strong>s cancers, Ipsogen dévelo ppe <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong><br />

diagnostic moléculaire qui permettent <strong>de</strong> cartographier<br />

les maladies pour gui<strong>de</strong>r la décision<br />

thérapeutique <strong>de</strong>s cliniciens. L’IPC a également<br />

hébergé et aidé Modul-Bio, une entreprise créée<br />

en 2003.<br />

Constituée d'une équipe d'experts en bio-informatique,<br />

biologie et r obotique, l'entr eprise<br />

propose <strong>de</strong>s solutions d'équipements et d'applications<br />

i nformatiques s ur m esure a u s ervice<br />

<strong>de</strong>s pr océdés scientifiques les plus récents<br />

pour d es p rojets i nnovants d ans l e do maine<br />

<strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> la vie.<br />

« dans la région<br />

PACA comme<br />

ailleurs, la recherche<br />

est un investissement<br />

vital ... »<br />

Autre exemple, InnatePharma qui a mis au point<br />

un anticorps monoclonal utilisé dans un essai<br />

clinique à l’IPC et qu i a récemment permis à<br />

la société d’obtenir l’investissement massif<br />

d’un grand <strong>de</strong> l’industrie pharmaceutique, BMS.<br />

Ainsi, dans la région PACA comme ailleurs,<br />

la recherche est non seulement vitale pour l’avenir<br />

<strong>de</strong> la lutte contre le cancer, qui concerne <strong>de</strong> plus<br />

en plus d’individus, mais elle est aussi un investissement<br />

d’ avenir, q ui d ynamise l ’économie<br />

et valorise les compétences <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>de</strong> la région.<br />

La recherche par organes<br />

Les formes <strong>de</strong> cancer sur lesquels l’IPC concentre<br />

sa recherche sont nombreuses, mais certaines<br />

pathologies é mergent p lus s pécifiquement :<br />

le cancer du sein, les maladies hématologiques,<br />

le cancer du pancréas dans lequel les travaux<br />

sont menés par l’équipe du Pr Juan Iovanna,<br />

et <strong>de</strong>s 40 personnels Inserm <strong>de</strong> son équipe,<br />

qui r ejoint le CRCM et dont les travaux<br />

s'intègreront à l'activité du Département du<br />

Pr Jean-Robert Delpero, chirurgien oncologique<br />

spécialisé dans l’appareil digestif, à <strong>l'IPC</strong>.<br />

Inserm,<br />

fondamentalement<br />

impliqué<br />

dans la recherche<br />

contre le cancer


Cancer<br />

du sein :<br />

la révolution<br />

<strong>de</strong>s cellules<br />

souches<br />

PORTRAIT<br />

Christophe Ginestier,<br />

jeune scientifique développant<br />

ses recherches sur les<br />

cellules souches cancéreuses<br />

mammaires, au sein<br />

du laboratoire d’Oncologie<br />

Moléculaire IPC - CRCM<br />

dirigé par le Pr Daniel<br />

Birnbaum, remporte le prix<br />

Ruban Rose Avenir 2011<br />

Christophe Ginestier, jeune Chargé <strong>de</strong> Recherche Inserm (CR2) au Centre <strong>de</strong> Recherche en Cancérologie<br />

<strong>de</strong> Marseille (CRCM), a reçu le 29 octobre <strong>de</strong>rnier le prix Ruban Rose Avenir 2011. Créés à l’initiative<br />

<strong>de</strong> l’association « Le cancer du sein parlons-en ! », les prix Ruban Rose sont <strong>de</strong>stinés notamment<br />

à soutenir les efforts <strong>de</strong> la recherche, clinique ou fondamentale sur le cancer du sein. Christophe Ginestier,<br />

pour sa part, est récompensé pour ses travaux finalisés et ses projets en cours, relatifs à l’i<strong>de</strong>ntification,<br />

à la caractérisation et au fonctionnement <strong>de</strong>s cellules souches cancéreuses mammaires.<br />

De la « fac » à la recherche translationnelle<br />

Après une licence <strong>de</strong> biochimie à l’Université <strong>de</strong> Provence, animé par la volonté d’évoluer vers la recherche<br />

translationnelle, Christophe Ginestier opte pour le Master d’Oncologie - Pharmacologie et Thérapeutique<br />

<strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Marseille. Et c’est là que l’aventure commence. Jeune scientifique<br />

en stage <strong>de</strong> Master, il intègre alors le laboratoire d’Oncologie Moléculaire IPC-CRCM, sous la co-direction<br />

du Dr Jocelyne Jacquemier, anatomopathologiste, et du Pr Daniel Birnbaum, Directeur <strong>de</strong> Recherche<br />

Inserm.<br />

« Je travaillais sur le cancer du sein et j’ai développé une technique totalement novatrice, « le tissu<br />

microarray », qui permet, en un seul examen, d’analyser plusieurs centaines <strong>de</strong> biopsies <strong>de</strong> tumeurs<br />

et d’étudier l’expression d’un ou <strong>de</strong> plusieurs biomarqueurs », explique Christophe Ginestier.<br />

En toute logique, l’étape suivante l’a amené, dans le cadr e <strong>de</strong> sa thèse réalisée elle aussi à l’IPC,<br />

sous la direction du Pr Daniel Birnbaum, à établir le lien entre les différents biomarqueurs présents<br />

dans les biopsies et l’évolution du cancer <strong>de</strong>s patientes concer nées, <strong>de</strong> façon à définir l’impact<br />

<strong>de</strong>s biomarqueurs étudiés en termes <strong>de</strong> pronostic. Résultat : une classification <strong>de</strong>s tumeurs du sein<br />

en fonction <strong>de</strong> leur profil protéique et du pronostic associé.<br />

De l’origine du développement <strong>de</strong> la tumeur …<br />

À la même époque, l’existence <strong>de</strong> cellules souches cancér euses dans le sein est mise en évi<strong>de</strong>nce<br />

par le laboratoire du Pr Max Wicha, à l’Université du Michigan. Cette découverte, majeure dans la<br />

compréhension <strong>de</strong> la biologie du cancer, rejoint l’idée qui trotte dans la tête <strong>de</strong> Christophe Ginestier,<br />

mais aussi du Pr Emmanuelle Charafe-Jauffret, avec qui il a commencé à interagir au sein du laboratoire<br />

d’Oncologie Moléculaire : puisqu’il existe une hétérogénéité entre les tumeurs du sein, peut-être<br />

existe-t-il aussi une hétérogénéité cellulaire au sein d’une même tumeur…<br />

Et voilà Christophe Ginestier parti effectuer son post-doctorat dans le Michigan.<br />

« Pendant ces trois ans, j’ai caractérisé la fonction <strong>de</strong>s cellules souches cancéreuses, qui ne sont pas<br />

toutes i<strong>de</strong>ntiques. J’ai pu prouver qu’une petite proportion d’entre elles est responsable du développement<br />

<strong>de</strong> la tumeur, <strong>de</strong> sa progression, <strong>de</strong> sa réaction aux traitements, d’une éventuelle activité<br />

métastatique. Par ailleurs, j’ai mis en évi<strong>de</strong>nce un marqueur (ALDH1) qui permet <strong>de</strong> suivre l’évolution<br />

<strong>de</strong> ces cellules souches chez les patientes, donc d’affiner le pronostic », raconte Christophe Ginestier.<br />

… aux thérapies ciblées<br />

Néanmoins, pour lancer le projet qu’il avait mûri avant son départ avec le Pr Emmanuelle Charafe-<br />

Jauffret, Christophe Ginestier, tout juste lauréat du concours Inserm <strong>de</strong> Chargé <strong>de</strong> Recherche, déci<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> rentrer en France. En janvier 2009, il revient à l’IPC. Depuis maintenant presque trois ans, il codirige<br />

donc, avec le Pr Emmanuelle Charafe-Jauffret, un groupe d’étu<strong>de</strong>s sur les cellules souches cancéreuses<br />

mammaires, intégré au laboratoire d’Oncologie Moléculaire.<br />

Une thérapeutique anti-cellules souches cancér euses a déjà été mise en évi<strong>de</strong>nce, et <strong>de</strong>s essais<br />

cliniques humains <strong>de</strong> phase I puis <strong>de</strong> phase II <strong>de</strong>vraient démarrer prochainement.<br />

Enfin, l e p rix R uban R ose A venir v a l ui p ermettre d e f inancer e n p artie u n n ouveau p rojet,<br />

programmé sur trois ans, qui vise à en core mieux comprendre la biologie <strong>de</strong> ces cellules souches<br />

cancéreuses mammaires. L’idée : à partir d’un criblage exhaustif du génome, bloquer spécifiquement<br />

l’expression <strong>de</strong> protéines considérées comme majeures pour le développement tumoral, puis étudier<br />

leur impact sur les cellules souches cancéreuses. A plus long terme, l’équipe espère pouvoir trouver<br />

<strong>de</strong> nouvelles thérapies ciblant spécifiquement les cellules souches cancéreuses.<br />

<strong>Institut</strong> national <strong>de</strong> la santé et <strong>de</strong> la recherche médicale, l’Inserm est, <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 40 ans, le seul organisme public français<br />

dédié à la recherche biologique, médicale et en santé <strong>de</strong>s populations. Nos équipes multidisplinaires mènent <strong>de</strong>s recherches sur la plupart <strong>de</strong>s maladies,<br />

y compris les plus rares. Scientifiques ou mé<strong>de</strong>cins, nos chercheurs assurent une recherche translationnelle, dans un va-et-vient constant entre le laboratoire<br />

et le lit du patient. Acteur <strong>de</strong> la valorisation <strong>de</strong>s connaissances issues <strong>de</strong> ses travaux, l’Inserm cherche et fait savoir.<br />

Les résultats <strong>de</strong> la recherche fondamentale peuvent ainsi faire l’objet d’étu<strong>de</strong>s dans la cinquantaine <strong>de</strong> Centres d’Investigation Clinique<br />

créés en partenariat avec l’hôpital. Une filiale privée, Inserm Transfert, ai<strong>de</strong> nos chercheurs à valoriser leur innovation, déposer <strong>de</strong>s brevets<br />

et trouver <strong>de</strong>s partenaires industriels.<br />

L’Inserm est membre fondateur d’Aviesan, l’Alliance nationale pour les sciences <strong>de</strong> la vie et <strong>de</strong> la santé. Chargée <strong>de</strong> l’analyse stratégique et <strong>de</strong> la programmation<br />

nationale <strong>de</strong> la recherche dans le domaine biologique et médical, Aviesan est organisée autour <strong>de</strong> dix instituts thématiques multi-organismes :<br />

z Bases moléculaires et structurales du vivant. z Biologie cellulaire, développement et évolution. z Génétique, génomique et bio-informatique.<br />

z Cancer. z Circulation, métabolisme, nutrition. z Immunologie, hématologie, pneumologie. z Microbiologie et maladies infectieuses.<br />

z Neurosciences, sciences cognitives, neurologie, psychiatrie. z Santé publique. z Technologies pour la santé.<br />

Partenaire <strong>de</strong> l’IPC <strong>de</strong>puis 2008, l’Inserm investit <strong>de</strong>s moyens humains importants dans la recherche en cancérologie, notamment en assumant les salaires<br />

<strong>de</strong> chercheurs et <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins, et <strong>de</strong> personnel ingénieur et technique. Alors qu’un cap va être franchi dans la recherche en cancérologie en PACA,<br />

l’Inserm confirme, par la force <strong>de</strong> ses alliances, une approche scientifique définitivement vouée à servir la lutte contre la maladie.<br />

13


DOSSIER<br />

A l’IPC, la recherche dans tous ses états<br />

14<br />

FOCUS<br />

Les étapes<br />

<strong>de</strong> la recherche<br />

La recherche, <strong>de</strong>puis le laboratoire jusqu’à l’utilisation<br />

du traitement sur l’homme, passe par <strong>de</strong>s étapes …<br />

Plusieurs cycles itératifs du laboratoire à la clinique,<br />

<strong>de</strong> l’hypothèse scientifique à l’essai clinique,<br />

sont parfois nécessaires pour affiner le traitement<br />

et améliorer le médicament.<br />

LE MOT DU ...<br />

Avec 129 structures <strong>de</strong> recherche<br />

contractualisées avec les plus grands organismes<br />

(CNRS, Inserm, INRA, IRD, CEA, INRETS), 12 écoles<br />

doctorales comptant près <strong>de</strong> 4500 doctorants,<br />

l’Université d’Aix-Marseille, qui entrera en vigueur<br />

le 1er janvier 2012 suite à la fusion <strong>de</strong>s 3 universités d’Aix-Marseille,<br />

jouit d’un potentiel <strong>de</strong> recherche internationalement reconnu,<br />

notamment avec la renommée du Parc Scientifique <strong>de</strong> Luminy<br />

et du pôle Santé Timone.<br />

Bien avant la réunion <strong>de</strong> ce potentiel <strong>de</strong> recherche exceptionnel,<br />

l’Université <strong>de</strong> la Méditerranée qui concentre les forces vives<br />

<strong>de</strong> la recherche dans le domaine <strong>de</strong> la santé, s’est engagée dans<br />

la recherche en cancérologie, faisant <strong>de</strong> cet enjeu un axe prioritaire.<br />

C’est donc naturellement que l’Université est <strong>de</strong>venue, aux côtés<br />

<strong>de</strong> l’IPC et <strong>de</strong> l’Inserm, l’un <strong>de</strong>s fondateurs du Centre <strong>de</strong> Recherche<br />

en Cancérologie <strong>de</strong> Marseille.<br />

Les avancées <strong>de</strong> la recherche en génétique moléculaire<br />

d es can cers ont montré la gran<strong>de</strong><br />

hétérogénéité <strong>de</strong>s pathologies : hétér ogénéité<br />

entre patients atteints d’un même type <strong>de</strong> cancer,<br />

et parfois hétérogénéité <strong>de</strong>s cellules cancéreuses<br />

chez un patient donné. Ces cellules cancéreuses<br />

ne présentent pas toutes l a même sensibilité<br />

aux traitements.<br />

Comprendre<br />

les mécanismes <strong>de</strong>s tumeurs<br />

Une m eilleure c ompréhension d e l a b iologie<br />

<strong>de</strong>s tumeurs est donc essentielle pour mettre<br />

au point <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> traitement s ciblés,<br />

plus efficaces et avec moins d’effets secondaires.<br />

La stratification <strong>de</strong>s tumeurs ainsi que l’évaluation<br />

<strong>de</strong> la réponse immunitaire du patient permettent<br />

une personnalisation <strong>de</strong>s traitements.<br />

Professeur Yvon Berland,<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> la Méditerranée, Vice-Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Conférence <strong>de</strong>s Prési<strong>de</strong>nts d’Université<br />

D’où l’importance <strong>de</strong>s biomarqueurs : <strong>de</strong> nombreux<br />

travaux <strong>de</strong> r echerche visent à i<strong>de</strong>ntifier<br />

<strong>de</strong>s marqueurs biologiques (gènes, protéines, ..)<br />

spécifiques d’un type <strong>de</strong> tumeur donné, pour<br />

les différencier d’autres tumeurs qui peuvent<br />

provenir du même organe, mais qui présentent<br />

<strong>de</strong>s caractéristiques biologiques et <strong>de</strong>s sensibilités<br />

aux traitements différentes.<br />

Les travaux <strong>de</strong> recherche en génétique moléculaire<br />

<strong>de</strong>s cancers ont pour but <strong>de</strong> disséquer les mécanismes<br />

<strong>de</strong> genèse <strong>de</strong>s tumeurs :<br />

comment et pourquoi une tumeur est-elle<br />

apparue ? En répondant à cette question,<br />

peut-être pourra-t-on empêcher ce processus.<br />

Ainsi, si l’on démontre le rôle d’une protéine<br />

ou d’un gène dans le développement d’un type<br />

<strong>de</strong> cancer, on cherchera alors à « cibler » cette<br />

protéine ou ce gène, c’est-à-dire à agir sur elle<br />

pour empêcher ou corriger son fonctionnement<br />

dans le pr ocessus <strong>de</strong> cancérisation à l’ai<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> m olécules ( médicaments) m ises a u p oint<br />

dans ce but.<br />

Une fois le médicament validé par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s in<br />

vitro en laboratoire, il <strong>de</strong>vra êtr e testé in vivo,<br />

d’abord dans <strong>de</strong>s modèles animaux puis chez<br />

l’homme.<br />

Passer aux essais cliniques<br />

Les essais cliniques peuvent avoir pour objet<br />

<strong>de</strong> t ester d e n ouveaux o utils d e d iagnostic,<br />

<strong>de</strong> prévention ou <strong>de</strong> traitement du cancer.<br />

Les trois étapes <strong>de</strong>s essais cliniques traditionnels<br />

sont les suivantes :<br />

Phase 1 : Les essais cliniques <strong>de</strong> phase 1 sont réalisés<br />

à petite échelle (20 à 60 patients) sur une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1 à 2 ans, et ils ont pour but <strong>de</strong> tester<br />

la sûreté du produit, la tolérance au principe<br />

actif, les propriétés pharmacologiques du produit,<br />

et <strong>de</strong> déterminer la dose tolérable.<br />

La recherche contre le cancer,<br />

un axe prioritaire pour l’Université d’Aix-Marseille<br />

Outre la chaire dédiée, “Recherche et Innovation en Cancérologie »,<br />

portée par sa Fondation “Santé, Sport et Développement Durable”,<br />

<strong>de</strong>ux Masters sont dispensés par <strong>de</strong>s chercheurs du CRCM et mé<strong>de</strong>cins<br />

et pharmaciens <strong>de</strong> l’IPC à l’Université (Master “Pathologie Humaine”<br />

à la Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine et Master “Développement et Immunologie”<br />

à la Faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>de</strong> Luminy) qui accueille environ 25 doctorants<br />

chaque année.<br />

La valorisation et l’ouverture au mon<strong>de</strong> extérieur, qu’il soit académique<br />

et/ou industriel, est une voie d’avenir que le CRCM emprunte<br />

avec le soutien fort <strong>de</strong> l’Université. Les dépôts <strong>de</strong> brevets pour<br />

<strong>de</strong> nouvelles molécules i<strong>de</strong>ntifiées, les licences sur plusieurs anticorps<br />

monoclonaux, les essais cliniques réalisés en partenariat<br />

avec <strong>de</strong> grands groupes pharmaceutiques, ou <strong>de</strong>s sociétés locales<br />

<strong>de</strong> biotechnologie, ou encore l’obtention <strong>de</strong> bourses <strong>de</strong> thèse<br />

pour <strong>de</strong>s doctorants cofinancées par la Région PACA et un partenaire<br />

industriel …


Phase 2 : Les essais <strong>de</strong> phase 2 sont réalisés à plus<br />

large échelle (30 à 200 patients) sur une pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> 1 à 2 ans et ils ont pour but <strong>de</strong> tester l’efficacité<br />

du produit sur un type <strong>de</strong> tumeur donné<br />

(par rapport à un traitement standard).<br />

Phase 3 : Les essais <strong>de</strong> type 3 sont réalisés à très<br />

gran<strong>de</strong> échelle (400 à 2 000 patients) et peuvent<br />

durer plusieurs années. Ils visent à étudier<br />

statistiquement l’efficacité du traitement pour<br />

une tumeur donnée. Ils coûtent donc cher<br />

et nécessitent le plus souvent un partenariat<br />

entre un laboratoire pharmaceutique et un ou<br />

plusieurs centres hospitaliers.<br />

« étudier statistiquement<br />

l’efficacité<br />

du traitement »<br />

Pour tester les essais cliniques d’une stratégie<br />

thérapeutique ciblée, les différentes phases<br />

<strong>de</strong>vront é galement v ali<strong>de</strong>r l ’hypothèse b iologique<br />

<strong>de</strong> départ, à savoir : est-ce-que le produit<br />

fonctionne bien selon le mécanisme i<strong>de</strong>ntifié<br />

au laboratoire à l’origine ? Ils ai<strong>de</strong>nt à définir<br />

la population <strong>de</strong> patients la plus adaptée, c’està-dire<br />

celle qui tirera le plus <strong>de</strong> bénéfices, et subira<br />

le moins d’effets secondaires du médicament.<br />

Les tests sur les<br />

échantillons biologiques<br />

Dès lors, l’accès à <strong>de</strong>s échantillons biologiques<br />

issus <strong>de</strong>s patients est essentiel :<br />

les cellules issues du patient permettront d’affiner<br />

le diagnostic, d’i<strong>de</strong>ntifier les éventuels marqueurs<br />

biologiques s pécifiques d e t el o u t el t ype <strong>de</strong><br />

tumeur, ou <strong>de</strong> tel ou tel gr oupe <strong>de</strong> patients<br />

qui présentent un pr ofil <strong>de</strong> sensibilité donné<br />

au médicament, <strong>de</strong> tester une molécule ou une<br />

certaine dose, sur les cellules prélevées sur le patient,<br />

avant <strong>de</strong> les lui administrer.<br />

Les échantillons sont prélevés chez les patients<br />

par biopsie. L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> cellules tumorales<br />

circulantes dans le sang permet parfois d’éviter<br />

les biopsies, parfois difficiles à pratiquer.<br />

« enrayer la maladie »<br />

Les échantillons biologiques sont stockés sous<br />

contrôle très strict <strong>de</strong>s autor ités sanitair es,<br />

et sous réserve <strong>de</strong> consentement <strong>de</strong>s patients,<br />

dans <strong>de</strong>s « banques <strong>de</strong> tumeurs » ou « centres<br />

<strong>de</strong> ressources biologiques » : outr e les cellules<br />

tumorales elles-mêmes, ces banques conservent<br />

parfois d’autr es tissus prélevés à dif férents<br />

sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la maladie et<br />

du traitement. Ces échantillons sont dûment<br />

annotés et ces informations sont corrélées<br />

aux données cliniques <strong>de</strong>s patients.<br />

Et le retour au laboratoire<br />

Ces échantillons permettront aussi <strong>de</strong> détecter<br />

toute évolution génétique <strong>de</strong> la tumeur, qu’elle<br />

soit spontanée ou induite par le traitement.<br />

En effet, <strong>de</strong> telles variations sont possibles dans<br />

les cellules cancér euses, et peuvent conduir e<br />

à une résistance au traitement. Il est donc important<br />

<strong>de</strong> les mettre en évi<strong>de</strong>nce.<br />

Toujours sous réserve <strong>de</strong> consentement du patient<br />

et d’autorisation <strong>de</strong>s autorités sanitaires,<br />

certains échantillons pourront être utilisés dans<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recherche futures pour tester <strong>de</strong><br />

nouvelles hypothèses et i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong> nouveaux<br />

mécanismes d’oncogenèse.<br />

Enfin, ils pourront servir à i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s marqueurs<br />

biologiques spécifiques à un sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> d éveloppement<br />

d e l a m aladie, c e q ui p ermettra,<br />

par la suite, <strong>de</strong> tester l’ef ficacité d’un m édicament<br />

à enrayer la progression <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong><br />

manière plus fine et précoce que le suivi clinique<br />

du patient.<br />

Ces réussites sont à mettre au crédit <strong>de</strong> la vision que les partenaires du CRCM<br />

partagent : une recherche innovante, dynamisante pour la région, menée<br />

pour le bénéfice <strong>de</strong> la lutte contre le cancer, en association avec tous les acteurs<br />

majeurs qui, <strong>de</strong> la recherche fondamentale aux essais thérapeutiques, tentent<br />

<strong>de</strong> faire avancer la connaissance pour faire reculer la maladie.<br />

Ainsi, en accompagnant le passage d’un cap supplémentaire pour la recherche<br />

en cancérologie dans notre région, l’Université <strong>de</strong> la Méditerranée est fidèle<br />

à ses engagements historiques et à ses ambitions.<br />

Cette nouvelle étape va augmenter la notoriété du CRCM, au niveau national<br />

et international, en regroupant, en partenariat avec l’Inserm, 3 unités <strong>de</strong> recherche<br />

sur Marseille : le CRCM actuel, l’Unité “Stress Cellulaire“ (dirigée par le Pr Juan Iovanna<br />

à Luminy) et l’Unité “Instabilité du Génome et Cancérogénèse” (dirigée par le Pr Robert Fuchs<br />

sur le site Joseph Aiguier).<br />

A l’heure <strong>de</strong> la fusion <strong>de</strong>s universités faisant naître Aix-Marseille Université,<br />

la plus gran<strong>de</strong> université <strong>de</strong> France, l’association étroite entre les équipes, les métiers<br />

et les compétences, fait aussi la preuve qu’elle est source <strong>de</strong> valeurs et <strong>de</strong> réussite<br />

dans le domaine <strong>de</strong> la recherche en cancérologie.<br />

Suite et fin<br />

<strong>de</strong> l’entretien<br />

Ainsi, nous avons, à l’IPC, un centre <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong><br />

données labellisé par l’INCa, dont une<br />

<strong>de</strong>s missions est d’assurer la qualité et la sécurité <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> nos projets.<br />

z Enfin, nous avons obtenu récemment<br />

une labellisation, par l’INCa toujours,<br />

d’un centre d’essais précoces pour <strong>de</strong>s essais<br />

<strong>de</strong> première administration <strong>de</strong> médicaments<br />

à l’homme, et ainsi donner aux patients l’accès<br />

à <strong>de</strong>s molécules très innovantes (lire aussi l’article sur<br />

l’Unité ETOH).<br />

Qu’est-ce que la recherche<br />

translationnelle ?<br />

Par le Docteur<br />

Jean-Frédéric Saunière,<br />

mé<strong>de</strong>cin, coordonnateur<br />

<strong>de</strong> la recherche<br />

translationnelle à l’IPC.<br />

La recherche translationnelle<br />

est une sorte <strong>de</strong> pont<br />

entre <strong>de</strong>ux rives ; d’une part,<br />

la biologie, la recherche<br />

fondamentale, d’autre part la recherche<br />

appliquée ou la recherche clinique. C’est pourquoi<br />

on parle <strong>de</strong> recherche translationnelle : on passe<br />

d’une rive à l’autre, pour permettre un passage<br />

rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s innovations aux traitements.<br />

Que fait l’IPC en matière<br />

<strong>de</strong> recherche translationnelle ?<br />

JFS : A l’IPC, nous avons la chance<br />

<strong>de</strong> disposer, sur le même site, d’un hôpital<br />

avec <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins qui traitent <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s<br />

et d’équipes <strong>de</strong> recherche fondamentale<br />

qui ont pour objet d’améliorer la connaissance<br />

sur la biologie et la génomique <strong>de</strong>s tumeurs,<br />

et la réponse immunitaire du patient.<br />

A l’IPC, nous avons réuni ces <strong>de</strong>ux berges,<br />

à travers <strong>de</strong>s groupes qui fonctionnent selon<br />

un mo<strong>de</strong> matriciel. On les appelle les « teams »,<br />

équipes à l’intérieur <strong>de</strong>squelles <strong>de</strong>s chirurgiens,<br />

<strong>de</strong>s radiothérapeutes, <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins oncologues,<br />

hématologues, <strong>de</strong>s biopathologistes,<br />

mais aussi <strong>de</strong>s experts <strong>de</strong> l’imagerie fonctionnelle,<br />

<strong>de</strong>s bio-marqueurs et d’autres techniques à la fois<br />

pré-cliniques et cliniques travaillent ensemble.<br />

Nous avons réuni ces experts en équipes autour<br />

<strong>de</strong> certains cancers : les différentes tumeurs<br />

du sein, les tumeurs digestives - le cancer<br />

du côlon, le cancer du pancréas, le cancer<br />

<strong>de</strong> l’estomac, les cancers hématologiques -<br />

leucémies, lymphomes, les tumeurs en urologie -<br />

rein, prostate, vessie, et les tumeurs gynécologiques.<br />

Ces experts se réunissent régulièrement<br />

pour faire <strong>de</strong>s propositions <strong>de</strong> recherches,<br />

pré-cliniques ou cliniques, que l’IPC mènera<br />

à bien seul ou en collaboration<br />

avec <strong>de</strong>s partenaires extérieurs.<br />

Lire aussi La recherche translationnelle à l’IPC page 19.


DOSSIER<br />

A l’IPC, la recherche dans tous ses états<br />

16<br />

REPORTAGE<br />

De gauche à droite<br />

Pr. Norbert Vey,<br />

Dr. Thomas Prebet et<br />

Dr. D'Incan - Corda Evelyne<br />

L’unité ETOH,<br />

tête <strong>de</strong> pont <strong>de</strong> l’IPC dans<br />

la guerre contre le cancer<br />

chiffres-clés<br />

Les essais précoces à l’IPC<br />

(phase 1 et 1-2)<br />

Nombre d'essais en 2010 : 19<br />

w dont 13 <strong>de</strong> phase 1,<br />

et 6 <strong>de</strong> phaseS 1-2<br />

Nombre d'essais en 2011 : 22<br />

w dont 9 sur <strong>de</strong>s tumeurs soli<strong>de</strong>s<br />

et 13 en onco-hématologie<br />

Pour un total <strong>de</strong> 44<br />

patients inclus à ce jour<br />

Créée à la rentrée 2010,<br />

l’unité ETOH, centre d’essais<br />

cliniques consacré aux phases<br />

précoces, répond à l’un <strong>de</strong>s axes<br />

stratégiques <strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong><br />

<strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong> : développer<br />

la mé<strong>de</strong>cine translationnelle<br />

et l’accès aux molécules innovantes.<br />

Agréée par l’ARS, labellisée centre d’essais cliniques <strong>de</strong> phases précoces<br />

en cancérologie (cf. encadré) par l’INCa en octobr e 2010, et unique<br />

plateforme d’évaluation <strong>de</strong> nouvelles molécules pour la région P ACA,<br />

l’unité ETOH (Evaluation Thérapeutique-Onco-Hématologie) <strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong><br />

<strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong> souffle sa première bougie. Une unité <strong>de</strong> pointe, co-dirigée<br />

par le Pr Norbert Vey et le Dr Anthony Gonçalves.<br />

Des locaux, une logistique<br />

et une organisation spécifiques<br />

Pour « booster » ses essais cliniques, tant en termes qualitatifs qu’en nombre<br />

d’essais gérés, l’IPC a mis en place une équipe hautement spécialisée<br />

(16 personnes) et dédié un espace à cette activité. Installée au 5 ème étage,<br />

l’unité ETOH dispose <strong>de</strong> 249 m².<br />

Elle comporte 9 chambres individuelles pour hospitalisations (5 lits supplémentaires<br />

sont disponibles en hôpital <strong>de</strong> jour), une salle <strong>de</strong> soins, un local<br />

<strong>de</strong>stiné au traitement immédiat <strong>de</strong>s prélèvements sanguins et urinaires.<br />

S’ajoute du matériel <strong>de</strong> monitoring spécifique, répondant aux critèr es<br />

stricts <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s patients, sous haute surveillance pour une sécurité<br />

maximale.<br />

« la biologie trouve <strong>de</strong>s molécules<br />

d’intérêt thérapeutique<br />

et nous les transformons<br />

en médicaments »<br />

Par ailleurs, l’équipe s’appuie su r l’Unité <strong>de</strong> So ins et <strong>de</strong> Thér apeutiques<br />

Intensives, (UTSI) <strong>de</strong> l’IPC, spécialisée dans la prise en charge <strong>de</strong>s patients<br />

d’onco-hématologie et fortement impliquée dans la démarche. Elle utilise<br />

également les dif férents plateaux techniques d ’imagerie, <strong>de</strong> chirurgie<br />

et d’endoscopie. Enfin, elle travaille avec le département <strong>de</strong> Biopathologie,<br />

ainsi qu’avec le Centre <strong>de</strong> Ressources Biologiques (Biothèque) <strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong>,<br />

chargé <strong>de</strong> traiter tous les échantillons biologiques dans le cadre d’un protocole<br />

spécifique et prioritaire d’acheminement. Sur le plan administratif, les essais<br />

sont suivis par le Bureau d’Etu<strong>de</strong>s Cliniques (BEC).


À l’avant-gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> la recherche<br />

Cette nouvelle organisation a permis <strong>de</strong> renforcer la capacité opérationnelle<br />

sur la double expertise hématologie - tumeurs soli<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> gagner en compétitivité<br />

pour l’accès aux nouvelles molécules développées par l’industrie,<br />

et <strong>de</strong> monter en puissance. L’unité gère actuellement 20 essais précoces,<br />

pour un total <strong>de</strong> 65 patients. Deux <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> première<br />

administration chez l’homme.<br />

Parallèlement à la mise en cohérence <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong>s équipes<br />

Inserm avec les pr ojets cliniques aidant, les interactions avec le CRCM<br />

(Centre <strong>de</strong> Recherche en Cancérologie <strong>de</strong> Marseille) sont favorisées.<br />

Au quotidien, l’équipe ETOH dynamise le transfert vers la clinique.<br />

« L a b iologie t rouve d es m olécules d ’intérêt t hérapeutique e t n ous<br />

les transformons en médicaments dans le cadre <strong>de</strong>s essais cliniques.<br />

Pour toujours mieux étudier les cancers <strong>de</strong>s patients dont nous nous<br />

occupons, il nous faut à la fois aller <strong>de</strong> la biologie vers les patients et,<br />

vice-versa, à partir <strong>de</strong>s patients, générer <strong>de</strong>s connaissances sur la physiopathologie<br />

<strong>de</strong> ces cancers et sur les effets biologiques <strong>de</strong>s médicaments »,<br />

explique le Pr Norbert Vey.<br />

Ceci, dans le cadr e d’essais locaux, mais aussi dans le cadr e <strong>de</strong> projets<br />

multicentriques, voire internationaux. Preuve <strong>de</strong> cette nouvelle visibilité,<br />

une étu<strong>de</strong> menée en collaboration avec le National Cancer <strong>Institut</strong>e (NCI)<br />

américain va s’ouvrir dans les prochains mois, sous la responsabilité<br />

du Dr Anthony Gonçalves.<br />

Les essais<br />

cliniques en bref<br />

Avant <strong>de</strong> recevoir son autorisation <strong>de</strong> mise sur le marché<br />

(AMM), tout « candidat » médicament est passé au crible.<br />

Cette évaluation est effectuée par les équipes <strong>de</strong> recherche<br />

clinique, dans <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> soins dédiées, lors d’essais<br />

cliniques <strong>de</strong> phases 1, 2, 3 et 4.<br />

La phase 1 correspond à la première étape d’administration<br />

à l’homme d’une nouvelle molécule ou d’une nouvelle<br />

association thérapeutique.<br />

Elle intervient après les essais pré-cliniques réalisés sur<br />

l’animal ou in vitro, et seulement si ces <strong>de</strong>rniers affichent<br />

<strong>de</strong>s résultats suffisamment prometteurs.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> cette phase 1, on cherche à évaluer la<br />

sécurité <strong>de</strong> la molécule, ses effets secondaires potentiels,<br />

ainsi qu’à déterminer la dose à recomman<strong>de</strong>r, sans trop<br />

<strong>de</strong> toxicité. Ensuite, la phase 2 permet d’évaluer l’efficacité<br />

<strong>de</strong> la dose recommandée en liaison avec une stratégie<br />

thérapeutique donnée.<br />

Les phases 1 et 2 sont appelées phases précoces.<br />

La phase 3 vise à mettre en œuvre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

comparatives avec le ou les traitements standard habituellement<br />

proposés. Enfin, après l’autorisation <strong>de</strong> mise<br />

sur le marché (AMM), il arrive qu’une phase 4 soit menée,<br />

<strong>de</strong>stinée à approfondir la connaissance du médicament<br />

dans les conditions réelles d’utilisation et d'évaluer à<br />

gran<strong>de</strong> échelle sa tolérance.<br />

Tous ces essais sont extrêmement réglementés. Ils sont<br />

menés dans le cadre <strong>de</strong> protocoles scientifiques très<br />

stricts, dans un total respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> protection<br />

<strong>de</strong>s patients éligibles inclus et <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> la réglementation<br />

internationale en matière d'essais cliniques.<br />

Ainsi, chaque étu<strong>de</strong> reçoit une autorisation donnée par<br />

l’AFSSAPS et par le CPP. Une fois l’étu<strong>de</strong> terminée,<br />

ses résultats sont analysés et font l’objet d’un rapport<br />

présenté à ces agences et publiés dans <strong>de</strong>s journaux<br />

scientifiques.<br />

Qui sont les acteurs<br />

<strong>de</strong> la recherche au CRCM ?<br />

Des chercheurs :<br />

ils conçoivent <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche (quelle est la question<br />

posée, comment peut-on y répondre, par quelles techniques ?),<br />

mettent en œuvre <strong>de</strong>s expériences (soit eux-mêmes, soit<br />

avec leurs collègues chercheurs, ingénieurs, techniciens,<br />

étudiants ou post-doctorants), analysent les résultats<br />

et enfin, publient leurs travaux dans <strong>de</strong>s revues scientifiques<br />

pour partager leurs découvertes avec leurs collègues<br />

dans le mon<strong>de</strong>, mais également protègent leurs découvertes<br />

par <strong>de</strong>s brevets.<br />

Des mé<strong>de</strong>cins :<br />

ils consacrent tout ou partie <strong>de</strong> leur temps à essayer<br />

<strong>de</strong> comprendre les causes fondamentales du cancer,<br />

et peut-être découvrir <strong>de</strong> nouveaux procédés <strong>de</strong> diagnostic<br />

ou <strong>de</strong> traitement.<br />

Des étudiants :<br />

la recherche fait appel à <strong>de</strong> nombreux étudiants, en science,<br />

en mé<strong>de</strong>cine ou en pharmacie. Parce que le métier <strong>de</strong> chercheur<br />

s’apprend en gran<strong>de</strong> partie ‘sur le tas’, c’est aussi un métier<br />

d’enseignant : les chercheurs sont sans cesse amenés à encadrer<br />

et à former <strong>de</strong>s étudiants.<br />

Des post-doctorants :<br />

après leur thèse, les futurs chercheurs choisissent<br />

souvent <strong>de</strong> parfaire leur formation et enrichir leur expérience<br />

professionnelle dans un autre laboratoire, où ils acquièrent<br />

plus d’autonomie en dirigeant <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche.<br />

C’est souvent nécessaire pour décrocher un poste<br />

<strong>de</strong> chercheur dans la fonction publique (les places sont rares<br />

et les concours très compétitifs !) ou un poste dans l’industrie.<br />

Les ingénieurs <strong>de</strong> recherche :<br />

ce sont <strong>de</strong>s spécialistes qui fournissent une assistance<br />

précieuse aux chercheurs dans un domaine technique particulier,<br />

y compris en développant <strong>de</strong> nouveaux outils ou techniques.<br />

Par exemple, <strong>de</strong>s spécialistes en bio-informatique,<br />

qui assurent l’analyse informatique <strong>de</strong> données biomédicales.<br />

Des techniciens :<br />

<strong>de</strong> l’animalier au laborantin, ils ai<strong>de</strong>nt les chercheurs<br />

(au sens large : mé<strong>de</strong>cins, étudiants et post-doctorants)<br />

à préparer ou à mener leurs expériences.<br />

et au BEC ?<br />

Des mé<strong>de</strong>cins : responsables <strong>de</strong> projet, ils préparent<br />

avec le mé<strong>de</strong>cin qui coordonne l’essai clinique, le protocole<br />

<strong>de</strong> l’essai, l’inclusion <strong>de</strong> patients dans cet essai, et gèrent<br />

le déroulement <strong>de</strong> l’essai, <strong>de</strong> sa mise en place à l’analyse<br />

et à la publication <strong>de</strong>s résultats, et supervisent les aspects<br />

administratifs et financiers <strong>de</strong>s essais, avec l’ai<strong>de</strong> d’assistants<br />

administratifs.<br />

Un pharmacien assure la préparation<br />

<strong>de</strong>s traitements prescrits dans le cadre <strong>de</strong>s essais.<br />

Des attachés <strong>de</strong> recherche clinique<br />

et <strong>de</strong>s infirmières <strong>de</strong> recherche clinique assurent l’assistance<br />

technique et les soins quotidiens auprès <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s concernés.<br />

Enfin, au Centre <strong>de</strong> Traitement <strong>de</strong>s Données,<br />

un responsable <strong>de</strong>s données (data manager) met en place<br />

une base <strong>de</strong> données adaptée à chaque essai avec le mé<strong>de</strong>cin<br />

coordonnateur <strong>de</strong> l’essai : il assure la collecte <strong>de</strong>s données<br />

qui doit suivre un cahier <strong>de</strong>s charges très strict <strong>de</strong> régulation<br />

<strong>de</strong>s essais cliniques, vérifie la qualité <strong>de</strong>s données, et enfin<br />

procè<strong>de</strong> à leur analyse avec <strong>de</strong>s biostatisticiens<br />

et avec le mé<strong>de</strong>cin coordonnateur du projet.


DOSSIER<br />

A l’IPC, la recherche dans tous ses états<br />

18<br />

FOCUS<br />

Un nouveau<br />

bâtiment<br />

dédié à la recherche<br />

En janvier 2012, un nouveau bâtiment<br />

ouvrira ses portes sur le site <strong>de</strong> l’IPC.<br />

Dédié à la recherche, il permettra d’accueillir plus <strong>de</strong><br />

70 chercheurs, issus du CNRS, <strong>de</strong> l’Inserm, <strong>de</strong> l’IPC<br />

et <strong>de</strong> l’Université, et fera franchir un cap au potentiel<br />

<strong>de</strong> la recherche en cancérologie en région PACA.<br />

Un édifice <strong>de</strong> 3 000 m 2 , doté <strong>de</strong> laboratoir es,<br />

plateaux techniques et bureaux, … L’inauguration<br />

du bâtiment, en janvier prochain, sera la traduction<br />

concrète d’un ambitieux programme d’extension<br />

<strong>de</strong>s ressources dédiées à la recherche.<br />

Le bâtiment, dont la construction a commencé<br />

en février 2010, permettra au CRCM <strong>de</strong> franchir<br />

une nouvelle étape dans la r echerche contre<br />

le cancer, du laboratoire au lit du patient :<br />

z produire une recherche innovante<br />

et compétitive dans la biologie du cancer,<br />

z traduire cette recherche<br />

fondamentale dans la pratique médicale,<br />

z former les nouvelles générations<br />

<strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins et scientifiques à la recherche<br />

sur le cancer.<br />

Avec plus <strong>de</strong> 8 000 m 2 consacrés à la recherche,<br />

l’IPC, l’Inserm, le CNRS et l’Université confirment<br />

une stratégie médicale d’alliance pour un accès<br />

du p atient a ux in novations l es p lus récentes,<br />

et une stratégie scientifique en faveur d’une dynamique<br />

<strong>de</strong> recherche en PACA. L’IPC, l’Inserm<br />

et l’Université ont uni leurs efforts pour permettre<br />

la construction <strong>de</strong> ces nouveaux espaces capables<br />

<strong>de</strong> répondre à cette ambition.<br />

Le CNRS s’est associé à cette vertueuse<br />

alliance dans le cadr e <strong>de</strong> la création du CRCM<br />

2012 - 2015.<br />

« 8 000 m 2 consacrés<br />

à la recherche »<br />

« L ’extension va ainsi pe rmettre d’accueillir<br />

<strong>de</strong> nouvelles équipes <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> niveau<br />

international, c apables d’ apporter d es c ompétences<br />

renouvelées et en synergie avec l’existant<br />

et ce, dans <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> recherche en plein essor<br />

comme l’instabilité du génome et la réparation <strong>de</strong><br />

l’ADN, les inter actions hôte-tumeur, les cellules<br />

souches et le cancer, la bio-informatique et la biologie<br />

<strong>de</strong>s systèmes » , explique le Pr ofesseur<br />

Jean-Paul Borg, qui incarne bien l’esprit partenarial<br />

<strong>de</strong>s acteurs, puisqu’il est à la fois Professeur <strong>de</strong>s<br />

Universités, chef d’équipe Inserm et Sous-Directeur<br />

en charge <strong>de</strong> la Recherche à l’IPC.


Ces domaines d’investigation médicale ser ont<br />

abordés du fondamental vers la clinique, en harmonie<br />

avec la philosophie <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> transfert<br />

du site et <strong>de</strong> sa promotion <strong>de</strong>s collaborations<br />

académiques et industrielles.<br />

Un partenariat gagnant-gagnant<br />

avec les collectivités <strong>de</strong> la région<br />

Le bâtiment n’aurait pas vu le jour sans l’engagement<br />

<strong>de</strong>s collectivités territoriales : Contrat <strong>de</strong><br />

Projet Etat-Région (CPER 2007 - 2013), Conseil<br />

Régional Provence Alpes-Côte d’Azur et Conseil<br />

Général <strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône ont investi aux<br />

côtés <strong>de</strong> l’IPC pour mener à bien le projet et doter<br />

la région PACA d’un centre où naissent les <strong>de</strong>r -<br />

nières connaissances scientifiques et médicales, et<br />

les technologies les plus innovantes en recherche<br />

contre le cancer.<br />

Une opération gagnant-gagnant, car l’initiative<br />

renforcera l’attractivité <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s partenaires,<br />

scientifiques, médicaux et institutionnels.<br />

Une démarche <strong>de</strong> transversalité et <strong>de</strong> coordination<br />

<strong>de</strong> la r echerche en cancér ologie qui fait écho<br />

aux o bjectifs du P lan C ancer e t d e l ’<strong>Institut</strong><br />

National du Cancer, relayés dans la région<br />

par le Canceropôle PACA.<br />

La concrétisation <strong>de</strong> recherche,<br />

<strong>de</strong> transfert et d’innovation<br />

Le nouveau bâtiment <strong>de</strong> r echerche a été érigé<br />

dans l e pr olongement d e l ’actuel C entre d e<br />

Recherche. Il accueillera six équipes <strong>de</strong> recherche,<br />

une animalerie avec confinement A1 et A2,<br />

qui favorisera le développement d’essais pré-cliniques<br />

et la compréhension du mo<strong>de</strong> d’action<br />

<strong>de</strong> thérapies innovantes dans <strong>de</strong>s modèles<br />

animaux, la création d’un plateau technique<br />

<strong>de</strong> cytométrie <strong>de</strong> flux (technique permettant<br />

<strong>de</strong> mesurer <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> cellules, normales<br />

ou cancéreuses, grâce à <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s biologiques -<br />

<strong>de</strong>s a nticorps f luorescents,- e t à u n f aisceau<br />

laser) et tri cellulaire, un équipement indispensable<br />

à la compréhension <strong>de</strong>s interactions<br />

hôte-tumeur, la plateforme <strong>de</strong> Bio-informatique,<br />

enfin une extension du Centre <strong>de</strong> Ressources<br />

Biologiques, p ermettant l e st ockage s écurisé<br />

<strong>de</strong>s prélèvements biologiques.<br />

La recherche<br />

translationnelle<br />

Comme son nom l’indique, la recherche<br />

translationelle consiste à « traduire »<br />

les résultats <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche<br />

sur le cancer en stratégies thérapeutiques.<br />

Un exemple concret avec l’utilisation<br />

d’un inhibiteur <strong>de</strong> PARP en essai<br />

dans le traitement <strong>de</strong>s cancers du sein<br />

déficients en BRCA.<br />

1. L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> la cible<br />

Les individus qui présentent une mutation <strong>de</strong>s gènes BRCA1 ou BRCA2 présentent un risque<br />

élevé <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s formes héréditaires <strong>de</strong>s cancers du sein ou <strong>de</strong>s ovaires.<br />

Des étu<strong>de</strong>s menées en laboratoire ont montré que les cellules <strong>de</strong> cancer qui portent une<br />

mutation <strong>de</strong> leurs <strong>de</strong>ux copies du gène BRCA2 sont 1 000 fois plus sensibles à une molécule<br />

qui e mpêche l e f onctionnement d e l a p rotéine PARP ( poly-ADP-ribose p olymerase)<br />

que <strong>de</strong>s cellules dont le gène BRCA2 n’a pas muté.<br />

2. Les marqueurs biologiques<br />

Les patientes qui présentent <strong>de</strong>s antécé<strong>de</strong>nts familiaux <strong>de</strong> tumeurs associées à une mutation<br />

<strong>de</strong>s gènes BRCA seront testées par séquençage pour détecter la présence éventuelle<br />

<strong>de</strong> mutation du gène BRCA2 : les essais cliniques seront proposés à ces patientes.<br />

Par ailleurs, <strong>de</strong>s marqueurs biologiques <strong>de</strong> l’efficacité du médicament sont i<strong>de</strong>ntifiés :<br />

l’analyse par micr oscopie à f luorescence <strong>de</strong>s polymèr es <strong>de</strong> poly-ADP ribose (pr oduit<br />

<strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> PARP) dans <strong>de</strong>s biopsies <strong>de</strong> la tumeur effectuées avant ou après traitement,<br />

permet <strong>de</strong> mettr e en év i<strong>de</strong>nce la disparition <strong>de</strong> ces structur es et donc l’ef ficacité<br />

<strong>de</strong> la molécule chez les patientes.<br />

Enfin, la technique <strong>de</strong> tomographie axiale automatisée (une technique basée à la fois<br />

sur l'absorption dif férentielle <strong>de</strong>s rayons X par les tissus) <strong>de</strong>s ovair es <strong>de</strong>s patientes<br />

est validée comme outil d’analyse <strong>de</strong> l’ef ficacité du traitement et servira <strong>de</strong> mar queur<br />

‘intermédiaire’ <strong>de</strong> l’efficacité du traitement.<br />

3. L’hypothèse biologique est testée par un essai clinique<br />

La toxicité <strong>de</strong> l’inhibiteur <strong>de</strong> P ARP est testée chez les patientes r etenues pour l’essai.<br />

On vérifie que la molécule fonctionne bien par le mécanisme attendu, à savoir, en bloquant<br />

l’activité <strong>de</strong> PARP, par le test <strong>de</strong> microscopie à fluorescence décrit ci-<strong>de</strong>ssus.<br />

Les effets anti-tumoraux du médicament seront testés entre autre par tomographie axiale<br />

automatisée.<br />

La recherche translationnelle nécessite une étr oite collaboration entre les chercheurs,<br />

les industries pharmaceutiques et les cliniciens qui travaillent ensemble pour i<strong>de</strong>ntifier ,<br />

tester, améliorer, et produire les médicaments <strong>de</strong> <strong>de</strong>main.<br />

19


SOINS<br />

20<br />

TEMOIGNAGE<br />

La vie, qui va<br />

toujours …<br />

Soignée à l’IPC pour un cancer<br />

du sein en 2003, Marie Semi<strong>de</strong>i<br />

publie aujourd’hui un livre,<br />

« Les Amazones n’ont pas<br />

peur <strong>de</strong>s crabes », qui raconte,<br />

avec simplicité, sincérité et humour,<br />

son « voyage au pays du cancer ».<br />

Elle a accepté <strong>de</strong> nous confier<br />

les extraits suivants …<br />

Marie<br />

Semi<strong>de</strong>i<br />

Les Amazones<br />

n’ont pas peur <strong>de</strong>s crabes,<br />

éd. Société <strong>de</strong>s Écrivains<br />

Prix : 13 Euros - 162 pages<br />

« J'ai eu un cancer du sein, au fil <strong>de</strong>s mois, j'ai noté tout ce qui m'arrivait,<br />

comme un explorateur note sur un carnet <strong>de</strong> bord ce qu'il découvre<br />

dans un voyage qu'il ne fera qu'une fois ; je suis partie "au pays du cancer"<br />

et je ne souhaite pas y retourner ! De ces notes est né ce manuscrit :<br />

un témoignage qui raconte cette expérience douloureuse qui m'a menée<br />

au bout <strong>de</strong> moi, et m'a transformée. Le cancer est une maladie terrible,<br />

mais c e n 'est a ussi q u'une m aladie d ont o n p eut gu érir. J 'aimerais<br />

que l'on porte un autre regard sur les « cancéreux », ils restent <strong>de</strong>s êtres<br />

humains à pa rt e ntière, e t j e v oudrais q ue l 'on s e p réoccupe a utant<br />

<strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s que <strong>de</strong> la maladie ! Si une seule personne, en lisant ces lignes,<br />

se d it q ue r ien n 'est p erdu, al ors, j e s erais h eureuse d 'avoir a pporté<br />

réconfort et soutien. »<br />

« bonjour, j’ai peur ! »<br />

« Me voilà au bloc opératoire, il fait bon dans ce bloc ... Je crois qu'il est vert,<br />

oui, c'est ça, le carrelage est vert, et moi VER TE DE PEUR ! Une dame<br />

se penche vers moi : « Bonjour je suis l'anesthésiste ». Je lui réponds :<br />

« Bonjour, j'ai peur ! » Et puis plus rien. J'ai dormi sur la banquette<br />

du salon, il est 7h lorsque je me lève, j'avais ren<strong>de</strong>z-vous à 11h, je me fais<br />

un café ... à quoi ça ser virait que j'aille à la clinique ? Pourquoi un CDI<br />

puisque j'ai un programme <strong>de</strong> « vraie cancéreuse » ? Oui, mais, si je m'en<br />

sors ? Si c'est vrai, que l'on « peut vaincre le cancer ? » Je vais me dire quoi,<br />

si je guéris ? Que j'ai été stupi<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas saisir ma chance ? Je vais y aller,<br />

qu'est ce que je risque ? Je réfléchis ... Je vais avoir une chimio toutes<br />

les 3 semaines à peu près. Ç a veut dire que, je pourrais faire ma chimio<br />

pendant mes R TT ? Mais, je peux y arrive r ? Le poste est pour moi,<br />

<strong>de</strong> toutes manières, qu'est ce que je risque ? Donc, je prends l'option ;<br />

« j'y vais ».<br />

« Pour l'instant, je n'ai rien voulu voir, je fais comme si on ne m’avait rien<br />

enlevé ... Politique <strong>de</strong> l'autruche ... Et alors, elles ne sont pas malheureuses,<br />

les autruches ? Je sais qu'à droite, il n'y a plus rien ou presque, je ne pose<br />

pas ma main, sur ce « coin-là ». Je ne peux pas, pas encore. J'ai mis<br />

un grand pull, j'ai 2 redons qui sortent du gros pansement, ils ont été<br />

changés, ce ne sont plus <strong>de</strong>s flacons, mais <strong>de</strong>s poches en plastique,<br />

bien plus pratiques, pour enfouir sous un pull ... Une veste, et voilà, c'est bien.<br />

Quand on dit : cancer, est-ce que les autres ne vous voient pas déjà morts ?<br />

Je suis au début d'une route qui va me mener où ? Et si moi, j'ai peur ,<br />

que dire d'eux ? De leur angoisse ? De leur gêne à être bien portants ?<br />

Qui peut dire à son entourage : « Alors, il vous fait peur, mon cancer ? »<br />

... On ne peut pas parler comme ça. Voilà pourquoi, quelques fois, je serais<br />

plus « à l'aise » là-bas, à <strong>l'IPC</strong>, avec les « mêmes » que moi, parce qu'en<br />

parlant <strong>de</strong> « nos » problèmes on se donne <strong>de</strong> la force, sans s'en rendre<br />

compte.


La chimio, c'est <strong>de</strong>main, le 10 avril. Demain ... Le grand saut du plongeoir<br />

« <strong>de</strong>s grands », allez, hop! Comme à la piscine, à Gap, quand, le prof<br />

<strong>de</strong> gym libidineux montait <strong>de</strong>rrière nous, pour voir si on allait bien sauter.<br />

Allez Marie, saute ! C'est pas le prof, que tu as aux trousses cette fois,<br />

c'est le crabe.<br />

Puisqu'il faut bien sourire un peu : je n'ai plus un poil, sur tout le corps !<br />

Grosse économie en crème dépilatoire, et les moustiques ne s'approchent<br />

pas <strong>de</strong> m oi : pas fous les insectes (appelez-moi Mme Baygon !)<br />

« Attention, elle est polluée, elle se parfume à l'insectici<strong>de</strong> ! ».<br />

La fin d'une chimio, c'est dur, eh oui ! On se sent … Comment dire ?<br />

Livrée à soi-même, « délaissée » par l'équipe médicale qui nous a tant<br />

entourés, on n’a plus la grosse couverture chimique qui nous empoisonnait<br />

mais nous préservait en même temps ... Très paradoxal, comme<br />

sentiment. On est ainsi, après la chimio, on a perdu nos « béquilles ».<br />

On n'ose pas dire : « j'ai peur sans chimio », on en parle entre nous,<br />

on se le dit ... Personne d'autre ne peut comprendre ... Compliqué.<br />

« dans cette histoire,<br />

j’ai rencontré quelqu’un :<br />

moi ! »<br />

J'essaie <strong>de</strong> surnager dans cet océan <strong>de</strong> peur et d'angoisse, je prends<br />

un petit morceau rigolo <strong>de</strong> la journée, un petit détail amusant, et<br />

je l'étire, pour m'en faire une gran<strong>de</strong> couverture toute douce, où je peux<br />

me pelotonner quand c'est trop dur, quand ça fait mal, je m'enroule<br />

dans ma couverture ''patchwork" <strong>de</strong> jolies choses. J'ai appris une chose<br />

à cause du cancer : je tiens à ma vie. C'est tout bête, hein ? Mais, c'est vrai.<br />

Et puis, dans cette histoire, j'ai rencontré quelqu'un : moi ! Je me suis<br />

découverte et je me conviens parfaitement. La maladie, avec son cortège<br />

d'horreurs, m'a réconciliée avec moi, Marie.<br />

Surtout, ne pas croire que la vie, pa rce que je vais mieux, est rose<br />

et bleue, et semée <strong>de</strong> fleurs ... Surtout ne pas « idéaliser » sa guérison,<br />

ne pas rêver sa vie d'après ... Il ne « faut » pas penser que « sortir »<br />

du cancer ne donne droit qu'aux bonnes nouvelles. La vie reprend<br />

ses droits, et elle a raison ! Il y aura toujours un lavabo bouché, un tracas,<br />

une facture, un souci. « C'est la vie qui va toujours » chantait Trenet,<br />

C'est la vie <strong>de</strong> tous les jours, sans chimio, sans bilan, sans rayon !<br />

Les années ont passé ... 7 ans me séparent <strong>de</strong> cette histoire, je ne l'oublie<br />

pas, mais j'ai recommencé à vivre « normalement » « Ne baisse pas<br />

les bras, tu pourrais le faire 2 minutes avant le miracle ».<br />

Quand chaque nouvelle foulée<br />

est une victoire sur la maladie<br />

Face à un cancer <strong>de</strong> la prostate,<br />

à 48 ans, Dominique Nobecourt a trouvé<br />

dans le sport la force <strong>de</strong> « s’en sortir »<br />

et plus encore, au point, cinq ans plus tard,<br />

<strong>de</strong> relever <strong>de</strong>s défis auxquels il n’aurait jamais<br />

pensé avant.<br />

21<br />

« Tant que je suis capable <strong>de</strong> continuer, c’est que je suis toujours<br />

en bonne condition physique et que j’ai un temps d’avance<br />

sur la maladie. C’est avec cet état d’esprit que j’ai pu relever le défi<br />

<strong>de</strong>s 100 km <strong>de</strong> Millau », explique Dominique Nobecourt, en rémission<br />

d’un cancer <strong>de</strong> la prostate.<br />

Football en amateur, footing en solitaire : Dominique Nobecourt<br />

a toujours fait du sport. Mais lorsqu’à 48 ans, on lui annonce<br />

qu’il a un cancer <strong>de</strong> la prostate, il cesse d’un coup toute activité sportive.<br />

« Le ciel vous tombe sur la tête. On ne sait plus où on va, et encore moins<br />

comment. Il <strong>de</strong>vient impossible <strong>de</strong> se projeter. On se pose tout un tas <strong>de</strong><br />

questions. J’allais mentalement très mal, j’étais très perturbé », reconnaît-il.<br />

Néanmoins, il refuse tout arrêt maladie et il poursuit son activité<br />

professionnelle d’agent EDF à plein temps, se contentant d’aménager<br />

ses horaires pour suivre son traitement, notamment ses séances<br />

<strong>de</strong> radiothérapie.<br />

L’alchimie du tan<strong>de</strong>m sport - soutien psychologique<br />

« Au bout <strong>de</strong> quatre mois, j’ai décidé <strong>de</strong> reprendre la course à pied.<br />

Courir me faisait beaucoup <strong>de</strong> bien, m’aidait à gérer une profon<strong>de</strong><br />

douleur morale. Parallèlement, j’ai eu la chance <strong>de</strong> pouvoir bénéficier<br />

du réseau <strong>de</strong> psychologues <strong>de</strong> l’IPC : ce soutien m’a beaucoup apporté,<br />

d’autant plus qu’avant la maladie, j’étais un hyper hypocondriaque »,<br />

confie Dominique Nobecourt.<br />

Et lorsqu’en cours <strong>de</strong> traitement, le hasard l’amène à rencontrer<br />

un petit groupe <strong>de</strong> coureurs, il adhère à leurs projets.<br />

À quatre, ils enchaînent le marathon <strong>de</strong> Nice - Cannes en 2009<br />

et celui <strong>de</strong> Marseille en 2010, avant la 40ème édition <strong>de</strong>s 100 km<br />

<strong>de</strong> Millau, le 24 septembre <strong>de</strong>rnier.<br />

Lorsque le mental prime sur le physique<br />

Résultat : 13h19 pour parcourir ce circuit mythique <strong>de</strong> 100 km,<br />

avec un départ le samedi à 10h et une arrivée <strong>de</strong> nuit à 23h19.<br />

Soit, à 53 ans, un classement à la 1 141ème place sur 3 600 participants.<br />

« A d’autres patients, oui, je conseille <strong>de</strong> faire du sport. Je n’affirme<br />

pas que le sport protège : tout cela reste à mon sens très relatif.<br />

Mais le sport m’a permis <strong>de</strong> franchir un palier, m’a donné une force<br />

mentale qui m’a aidé à combattre les aspects négatifs <strong>de</strong> la maladie.<br />

Et je me suis retrouvé », ajoute Dominique Nobecourt.<br />

Aujourd’hui, fort <strong>de</strong> l’énergie positive puisée dans sa <strong>de</strong>rnière course,<br />

il réfléchit déjà à son prochain challenge : par exemple, un grand raid<br />

comme les 162 km <strong>de</strong> La Diagonale <strong>de</strong>s Fous, traversée intégrale<br />

<strong>de</strong> l’île <strong>de</strong> la Réunion du sud au nord.


SOINS<br />

22<br />

Souffler<br />

le froid et le chaud<br />

pour combattre<br />

le cancer<br />

Le scanner<br />

est transformé<br />

en bloc opératoire.<br />

SOIGNER - PRENDRE EN CHARGE<br />

Depuis quelques années,<br />

les alternatives à la chirurgie<br />

classique pour enlever les tumeurs<br />

cancéreuses primitives offrent<br />

une efficacité au moins comparable<br />

au geste chirurgical, en même<br />

temps qu’un meilleur confort<br />

pour les patients, <strong>de</strong>s effets<br />

secondaires moins lourds.<br />

Par le froid ou au contraire<br />

par la chaleur, les métho<strong>de</strong>s<br />

comme la cryothérapie,<br />

la radiofréquence ou le bistouri<br />

à micro-on<strong>de</strong>s s’appuient<br />

sur les <strong>de</strong>rnières techniques<br />

d’imagerie pour <strong>de</strong>s interventions<br />

très ciblées à l’ai<strong>de</strong> d’instruments<br />

miniatures.<br />

Petite revue <strong>de</strong>s thermothérapies …<br />

Le 14 novembre, une équipe <strong>de</strong> l’IPC a procédé à une intervention par cryothérapie sur un patient souffrant d’une atteinte cancéreuse<br />

rénale. Cette intervention était la troisième réalisée <strong>de</strong>puis l’été 2011 à l’IPC et, <strong>de</strong> fait, pour l’ensemble <strong>de</strong> la région PACA.<br />

Dans la foulée du CHU <strong>de</strong> Strasbourg, qui a figuré parmi les centr es pilotes en France - sous l’impulsion pionnièr e du Professeur<br />

Gandji et du Docteur Buy, l’IPC et <strong>de</strong>s structures publiques <strong>de</strong> cancérologie <strong>de</strong> la région PACA s’équipent et s’organisent également<br />

afin <strong>de</strong> proposer une métho<strong>de</strong> qui peut être une alternative à la chirurgie pour certains patients. La cryothérapie requiert un scanner<br />

interventionnel, qui offre une vision en 3D, et <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins et radiologues formés.<br />

Cryothérapie : une alternative prometteuse dans certains cancers<br />

La cryothérapie est une technique récente dans le traitement <strong>de</strong> certains cancers, dont le principe est d'éliminer <strong>de</strong>s tumeurs<br />

grâce au froid. Connue <strong>de</strong>puis les années 1970, elle n’était utilisée quasiment que pour <strong>de</strong>s patients dont les tumeurs étaient<br />

impossibles à extraire par voie chirurgicale. D’ailleurs, cette technique si prometteuse aujourd’hui, aurait pu être abandonnée,<br />

car elle s’est avérée peu concluante dans ses indications pr emières, dans le traitement <strong>de</strong>s cancers du foie : elle pr ovoquait<br />

<strong>de</strong>s effets secondaires plus dommageables que ses bénéfices, par exemple <strong>de</strong>s hypothermies sévères.<br />

« Elle est aujour d’hui employée avec succès dans le traitement <strong>de</strong> cancers du r ein, explique le Docteur François Casalonga,<br />

<strong>de</strong> l’IPC, mais d’autres indications se développeront dans les années à venir, notamment dans le traitement <strong>de</strong>s métastases osseuses,<br />

car la métho<strong>de</strong> fait aujourd’hui ses preuves. »<br />

Traitement conservateur, évitant les complications liées au geste chirurgical, et dont l’efficacité est désormais prouvée, la cryothérapie<br />

est en effet une alternative très prometteuse à la chirurgie. L’intervention, qui est pratiquée dans les unités <strong>de</strong> radiologie interventionnelle,<br />

sous anesthésie générale, consiste à implanter <strong>de</strong>s « cryoson<strong>de</strong>s » - <strong>de</strong> fines aiguilles - qui vont geler la tumeur<br />

pour la détruire.


Glacer la tumeur pour la détruire<br />

Les cryoson<strong>de</strong>s sont intr oduites dans la tumeur sous guidage d’un scanner , et diffusent un gaz très fr oid (le gaz Argon) qui,<br />

en se détendant, crée du froid et congèle la tumeur. La formation <strong>de</strong> ce « glaçon » se voit au scanner, ce qui permet <strong>de</strong> suivre<br />

en temps réel l’effet <strong>de</strong> l’intervention et la zone touchée. Puis, sous l’effet du réchauffement dans le corps humain, la membrane<br />

<strong>de</strong> la cellule explose et la tumeur éclate en autant <strong>de</strong> cellules mortes que l’organisme évacue. L’intervention se déroule en général<br />

avec <strong>de</strong>s alter nances <strong>de</strong> froid et <strong>de</strong> réchauf fement : dix minutes <strong>de</strong> gel, puis un réchauf fement dit « passif », par la chaleur<br />

du corps humain, puis à nouveau dix minutes <strong>de</strong> gel. Soumises à ces effets <strong>de</strong> refroidissement-réchauffement, les cellules finissent<br />

par éclater. Au bout d’un an environ, les cicatrices que l’on voit au scanner sur l’organe montrent <strong>de</strong>s tumeurs réduites et détruites.<br />

Ainsi, le premier avantage <strong>de</strong> la cryothérapie est <strong>de</strong> préserver les organes sains autour <strong>de</strong> la tumeur, donc d’être un traitement<br />

moins invasif que les métho<strong>de</strong>s classiques. En outre, « la cryothérapie permet <strong>de</strong>s gestes beaucoup moins traumatisants que les autres<br />

techniques <strong>de</strong> chirurgie, explique le Docteur Casalonga, et même que d’autres techniques, grâce à la vision, en direct, du geste<br />

réalisé. Puisqu’il n’y a pas d’incision, on évite les complications et saignements liés en général à la chirurgie, donc la récupération<br />

du patient est beaucoup plus rapi<strong>de</strong>. » De fait, la durée d’hospitalisation est <strong>de</strong> 48 heures environ seulement.<br />

Des indications qui s’élargissent<br />

L’expérience a également montré que les interventions réalisées sous cryothérapie sont souvent moins douloureuses dans les suites<br />

opératoires : du fait <strong>de</strong> l’absence d’incisions dans les organes, bien sûr, <strong>de</strong> la précision <strong>de</strong>s fines aiguilles qui pénètrent dans la tumeur<br />

sans toucher les tissus voisins, mais également par ce que le fr oid, s’il peut brûler, se contrôle mieux que l’intense chaleur.<br />

Ainsi, et par exemple, la cryothérapie est une indication amenée à se développer pour traiter <strong>de</strong>s métastases vertébrales pour lesquelles<br />

la chirurgie ou même la radiofréquence sont délicates, car ces métho<strong>de</strong>s risquent d’endommager la moelle épinière.<br />

Efficace au vu <strong>de</strong> ses résultats sur les patients qui en ont bénéficié, la cryothérapie se développe donc en France dans un esprit<br />

<strong>de</strong> collaboration entre équipes médicales, aussi bien aux niveaux national et régional qu’au sein <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> soins. Ainsi, le choix<br />

<strong>de</strong> recourir à cette technique <strong>de</strong> soins fait systématiquement l’objet d’une réunion collégiale entre mé<strong>de</strong>cins oncologues, chirurgiens<br />

et radiologues qui déci<strong>de</strong>nt ensemble si la cryothérapie est le meilleur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> traitement selon le cas du patient.<br />

Prometteuse, indéniablement efficace et moins traumatisante, la cryothérapie n’en est pas moins un traitement local contre certains<br />

cancers qui doit la plupart du temps être associé à <strong>de</strong>s traitements adjuvants (notamment <strong>de</strong> chimiothérapie), et qui réclame le même<br />

suivi médical, pour prévenir d’éventuelles récidives, que les autres traitements contre le cancer.<br />

Radiofréquence, la chaleur électrique contre les tumeurs<br />

Partant <strong>de</strong>s mêmes bases que la cryothérapie - un guidage sous scanner ou échographie, et <strong>de</strong>s aiguilles placées dans la tumeur -<br />

la radiofréquence une technique qui consiste à détruire les petites tumeurs en les soumettant à une chaleur <strong>de</strong> 60 <strong>de</strong>grés ou plus.<br />

Elle est souvent utilisée pour les lésions du foie <strong>de</strong> petites tailles (moins <strong>de</strong> 5 cm) et <strong>de</strong> plus en plus dans le poumon, le rein et l’os.<br />

L’intervention est également pratiquée par un radiologue interventionnel qui introduit une petite aiguille à travers la peau dans<br />

la tumeur grâce au repérage scanner ou échographique sous anesthésie générale. L’aiguille <strong>de</strong> radiofréquence permet d’appliquer<br />

localement un courant électrique qui chauf fe et brûle les cellules cancéreuses, sans endommager les tissus et organes voisins.<br />

Comme en cryothérapie, la tumeur se rétracte, est détruite, et ne laisse qu’une minuscule trace (cicatrice interne).<br />

1 2 3<br />

Alors que son principe est connu <strong>de</strong>puis l’après-guerre et qu’elle est utilisée en mé<strong>de</strong>cine pour le traitement par ponction directe<br />

<strong>de</strong>puis longtemps, la radiofréquence n’a fait son entrée dans le traitement du cancer qu’à la fin <strong>de</strong>s années 1990, et avant tout<br />

pour traiter <strong>de</strong>s patients chez qui la chirurgie était impossible. Actuellement, les indications les plus fréquentes sont les traitements<br />

<strong>de</strong>s cancers du foie, mais d’autres indications, sur <strong>de</strong>s cancers du rein, du sein, <strong>de</strong>s poumons, <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s surrénales pour les tissus<br />

mous, ou les métastases osseuses, se multiplient, que ce soit pour <strong>de</strong>s métastases ou <strong>de</strong>s tumeurs primitives.<br />

Parce qu’il n’endommage qu’une infime partie <strong>de</strong>s tissus sains, le traitement peut être répété plusieurs fois en cas <strong>de</strong> récidive locale<br />

ou <strong>de</strong> nouvelle lésion. Autre atout <strong>de</strong> la radiofréquence : l’atténuation <strong>de</strong>s douleurs. Les techniques <strong>de</strong> radiofréquence, couplées<br />

ou non à <strong>de</strong> la cimentoplastie, sont également en plein essor pour le traitement <strong>de</strong>s métastases osseuses douloureuses, et permettent<br />

<strong>de</strong>s traitements combinés avec la radiothérapie pour un meilleur contrôle <strong>de</strong>s douleurs.<br />

Des micro-on<strong>de</strong>s qui soignent<br />

Très proche <strong>de</strong> la radiofréquence, cette technique consiste à détruire les tumeurs par une chaleur qui peut atteindre les 100°C, obtenue<br />

grâce aux micro-on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> hautes énergies. Le principe est toujours le même, l’aiguille est placée très précisément au sein <strong>de</strong> la tumeur<br />

grâce à l’imagerie puis, sous anesthésie générale, l’ablation peut commencer. L'énergie thermique produite par les micro-on<strong>de</strong>s<br />

et conduite par l'aiguille entraîne un échauf fement et une nécr ose <strong>de</strong>s tissus tumoraux. L ’aiguille est similaire en taille à ce lle<br />

<strong>de</strong> la radiofréquence mais permet <strong>de</strong> traiter <strong>de</strong>s lésions plus volumineuses.<br />

L’intérêt est majeur en particulier pour le poumon et le rein où éviter l’insuffisance respiratoire ou rénale reste une préoccupation<br />

majeure en parallèle du traitement curatif.<br />

Toutes ces techniques, utilisées à l’IPC, offrent, ensemble, une vaste gamme thérapeutique, combinée ou non aux autres traitements,<br />

qui p ermettent <strong>de</strong> repousser e ncore le s l imites t hérapeutiques a vec l ’avantage, i ndéniable, d ’être e fficace t out e n é tant<br />

peu traumatisant.<br />

1 - Avant mise en place.<br />

2 - Son<strong>de</strong>s en place<br />

active en mo<strong>de</strong> glaçon.<br />

3 - Contrôle scanographique<br />

en temps réel <strong>de</strong> la formation<br />

du glaçon autour <strong>de</strong> la tumeur.<br />

23


SOINS<br />

24<br />

SOIGNER<br />

PRENDRE<br />

EN CHARGE<br />

ACTUS<br />

Prendre<br />

le cancer du sein<br />

<strong>de</strong> vitesse<br />

Avec près <strong>de</strong> 50 000 cas par an,<br />

le cancer du sein est le plus fréquent<br />

chez la femme. Si l’on ne sait pas le prévenir,<br />

il peut être combattu efficacement,<br />

s’il est décelé tôt et traité<br />

avec les armes d’aujourd’hui.<br />

Pour prendre le cancer du sein<br />

<strong>de</strong> vitesse, chirurgie et chimiothérapie<br />

ne sont plus la panacée …<br />

En Europe, 1 femme sur 10 développe un cancer<br />

du sein. En France, l’inci<strong>de</strong>nce aurait presque<br />

doublé en 25 ans. Récemment, une étu<strong>de</strong> soulignait<br />

que, à l’échelle mondiale, le nombre<br />

<strong>de</strong> cas <strong>de</strong> cancers du sein a quasiment triplé<br />

en trente ans. Seulement 5 % à 10 % <strong>de</strong>s cancers<br />

du sein diagnostiqués sont <strong>de</strong>s cancers à prédispositions<br />

g énétiques, l ’immense m ajorité d es<br />

cancers du sein intervenant après la ménopause.<br />

Le sein est une glan<strong>de</strong> (la « glan<strong>de</strong> mammaire »),<br />

qui peut, comme tous les tissus <strong>de</strong> l’organisme,<br />

être le foyer d’une transformation cancér euse.<br />

La glan<strong>de</strong> mammaire est constituée <strong>de</strong> canaux,<br />

<strong>de</strong> 10 à 15 lobes et <strong>de</strong> nombreux lobules,<br />

qui produisent le lait. Sur 100 cancers du sein,<br />

60 à 70 touchent les canaux, les autres affectent<br />

les lobules.<br />

Pas un, mais <strong>de</strong>s cancers du sein<br />

Il n’y a pas une, mais <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> cancers<br />

du sein, aux caractéristiques dif férentes : selon<br />

la taille <strong>de</strong>s tumeurs ; selon le « gra<strong>de</strong> histologique<br />

», c’est-à-dire le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> différenciation<br />

<strong>de</strong>s cellules - il existe tr ois gra<strong>de</strong>s, le gra<strong>de</strong> 3<br />

correspondant à u n c ancer p lus a gressif, e t,<br />

enfin, selon la présence, ou non, <strong>de</strong> ganglions<br />

dans l’aisselle.


Autre différence : la présence ou non <strong>de</strong> récepteurs<br />

hormonaux (œstrogène et/ou progestérone)<br />

sur les membranes <strong>de</strong>s cellules tumorales. On parle<br />

alors <strong>de</strong> cancers hormonaux dépendants.<br />

70 % <strong>de</strong>s cancers sont porteurs <strong>de</strong> ces récepteurs<br />

hormonaux, ou du gène HER-2, r esponsable<br />

d’une surproduction d’une protéine provoquant<br />

la multiplication <strong>de</strong>s cellules tumorales.<br />

Les cancers hormonaux dépendants sont<br />

à développement lent. Si la cellule mala<strong>de</strong> a <strong>de</strong>s<br />

récepteurs hormonaux, elle se prête à l’hormonothérapie,<br />

traitement dont le taux <strong>de</strong> guérison<br />

à 5 ans est <strong>de</strong> 95 %. Le cancer peut également<br />

être « infiltrant », c’est-à-dir e développer <strong>de</strong>s<br />

métastases, mais ce n’est pas le cas <strong>de</strong> la plupart<br />

<strong>de</strong>s cancers du sein au diagnostic initial.<br />

Autre cancer à développement rapi<strong>de</strong> : le cancer<br />

inflammatoire qui touche en moyenne <strong>de</strong>s<br />

femmes plus jeunes. Ce cancer r eprésente<br />

moins <strong>de</strong> 6 % <strong>de</strong>s cancers du sein. Sa survenue<br />

et son évolution sont rapi<strong>de</strong>s. Mais avec les<br />

connaissances e t t raitements d ’aujourd’hui,<br />

on parvient à 50 % ou 60 % <strong>de</strong> rémission.<br />

Enfin, les cancers dits « triple négatifs » sont peu<br />

sensibles à la chimiothérapie tr aditionnelle,<br />

et provoquent souvent un développement<br />

rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> métastases. C’est un type <strong>de</strong> cancer<br />

que la recherche tente <strong>de</strong> mieux décrypter.<br />

Les progrès <strong>de</strong>s traitements<br />

Depuis <strong>de</strong>ux décennies, les progrès ont révolutionné<br />

les soins et les pronostics <strong>de</strong> guérison.<br />

Aujourd’hui, pris en charge à un sta<strong>de</strong> précoce,<br />

le cancer du sein est guéri dans 9 cas sur 10,<br />

avec <strong>de</strong>s traitements mieux tolérés et qui laissent<br />

moins <strong>de</strong> séquelles.<br />

L’ablation du sein n’est pas le seul traitement<br />

efficace contre le cancer du sein, et elle est loin<br />

d’être systématique. En réalité, il existe plusieurs<br />

types <strong>de</strong> traitements, seuls ou combinés :<br />

la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie,<br />

les traitements comme l’hormonothérapie<br />

et l’immunothérapie.<br />

La chirurgie est <strong>de</strong> plus en plus préservatrice :<br />

en moyenne, sur 100 femmes ayant un cancer<br />

du sein, 70 % conservent tout ou partie <strong>de</strong> leur<br />

sein. E lle e st é galement m oins t raumatisante<br />

et douloureuse.<br />

La douleur est mieux endiguée : à l’IPC, la prise<br />

en charge <strong>de</strong> la douleur spécifique à la chirurgie<br />

du sein associe morphine et anesthésiques<br />

locaux. Plus récemment, un cathéter <strong>de</strong> perfusion<br />

intra-cicatriciel diffuse pendant 72 heures un antalgique<br />

local à l’intérieur <strong>de</strong> la plaie pour calmer<br />

la douleur <strong>de</strong> la zone opérée.<br />

L’exploration du ganglion sentinelle est l’une <strong>de</strong>s<br />

avancées <strong>de</strong> la chirurgie. Une partie <strong>de</strong>s ganglions<br />

<strong>de</strong> l’aisselle doit souvent être enlevée pour éviter<br />

la propagation <strong>de</strong>s tumeurs à d’autres organes ;<br />

un « curage » parfois douloureux et source<br />

<strong>de</strong> complications.<br />

La technique du ganglion sentinelle qui consiste à<br />

repérer les premiers ganglions <strong>de</strong> la chaîne risquant<br />

d’être envahis, et <strong>de</strong> n’enlever que ceux-là est<br />

beaucoup moins traumatisante.<br />

La radiothérapie propose aujourd’hui <strong>de</strong>s techniques<br />

comme l’arc-thérapie, la tomothérapie,<br />

ou la curiethérapie, qui ciblent mieux la tumeur,<br />

avec <strong>de</strong>s doses plus efficaces, mais en épargnant<br />

les tissus sains voisins.<br />

L’arc-thérapie et la tomothérapie ont l’avantage<br />

<strong>de</strong> répartir l’irradiation précisément sur l’ensemble<br />

<strong>de</strong> la tumeur, la curiethérapie l’attaque <strong>de</strong><br />

l’intérieur.<br />

Dernier exemple <strong>de</strong>s techniques innovantes<br />

pratiquées à l’IPC : l’irradiation per -opératoire,<br />

c'est-à-dire faite immédiatement dans la foulée<br />

<strong>de</strong> la chirurgie, alors que la patiente est encore<br />

sous anesthésie, cible parfaitem ent la zone<br />

à traiter, et évite <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> radiothérapie.<br />

Médicaments<br />

et personnalisation <strong>de</strong>s traitements<br />

En chimiothérapie également, les progrès<br />

ont été très import ants ces <strong>de</strong>r nières années,<br />

grâce à la meilleure connaissance <strong>de</strong>s mécanismes<br />

<strong>de</strong> la maladie et à l’emploi <strong>de</strong> molécules<br />

plus efficaces sur certains <strong>de</strong> ces mécanismes.<br />

Par ailleurs, les traitements actuels ont moins<br />

d’effets secondair es toxiques sur les autr es<br />

cellules et organes.<br />

« autre domaine<br />

prometteur,<br />

l’immunothérapie »<br />

Ainsi, la chimiothérapie, c'est-à-dire le traitement<br />

par <strong>de</strong>s molécules, est sp écifique à chaque<br />

patiente. Même si les molécules employées sont<br />

les mêmes pour <strong>de</strong>ux patientes, le traitement<br />

est adapté au poids et à la taille, à l’âge et à<br />

la tolérance <strong>de</strong> chacune.<br />

Autre domaine prometteur, l’immunothérapie<br />

qui utilise les défenses naturelles <strong>de</strong> l’organisme<br />

pour détruire les cellules cancéreuses.<br />

Ainsi, pour les cancers qui expriment un récepteur<br />

HER-2, grâce à l’immunothérapie, le risque<br />

<strong>de</strong> récidive est divisé par <strong>de</strong>ux. L’hormonothérapie,<br />

elle, est efficace sur les cancers du sein<br />

hormonaux dépendants (œstrogènes et progestérone).<br />

Ces tumeurs possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s récepteurs<br />

hormonaux à la surface <strong>de</strong> leurs cellules.<br />

En supprimant l'action <strong>de</strong>s œstrogènes, on<br />

bloque la croissance <strong>de</strong>s cellules cancéreuses.<br />

Signatures génomiques<br />

et thérapies ciblées<br />

En étudiant les gènes <strong>de</strong>s tumeurs, les chercheurs<br />

ont montré que l’on peut prévoir le comportement<br />

<strong>de</strong> telle ou telle tumeur. La vie d’une cellule<br />

cancéreuse est en effet rythmée par l’activité<br />

<strong>de</strong>s protéines fabriquées par les milliers <strong>de</strong> gènes<br />

à l’œuvre dans la tumeur. L’enjeu : prédire le <strong>de</strong>venir<br />

<strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s et aller vers l’individualisation<br />

<strong>de</strong>s traitements.<br />

Ce travail sur les signatures génomiques constitue<br />

l’un <strong>de</strong>s caractères innovants <strong>de</strong> la recherche<br />

<strong>de</strong>puis 10 ans (lir e aussi le dossier r echerche<br />

dans ce numéro et La revue <strong>de</strong> l’IPC, juin 2011).<br />

Le c oncept d e t hérapies c iblées p art d ’un<br />

constat : la chimiothérapie est un traitement<br />

utile, mais pas suffisamment spécifique. On sait<br />

maintenant, notamment grâce aux r echerches<br />

sur les gènes à l’œuvre dans le fonctionnement<br />

<strong>de</strong> la tumeur, qu’une seule thérapie ne suffit<br />

pas, et qu’il est a priori nécessaire <strong>de</strong> combiner<br />

les thérapies ciblées.<br />

Cela implique <strong>de</strong> mieux caractériser les tumeurs<br />

et leurs anomalies. Par exemple, si on a détecté<br />

une anomalie X et une anomalie Y, il faut combiner<br />

un anti-X et un anti-Y. Si on combine un anti-X<br />

et un anti-W, le traitement ne fonctionnera pas.<br />

Essai thérapeutique innovant<br />

Dans cette optique, un essai thérapeutique<br />

<strong>de</strong> phases 1 / 2, national, commence à l’IPC.<br />

Cet essai innovant utilise <strong>de</strong>ux thérapies ciblées<br />

dans les cancers du sein qui surexpriment HER2 :<br />

une thérapie « contre HER2 », associée à une<br />

autre thérapie, qui vise l’un <strong>de</strong>s acteurs principaux<br />

<strong>de</strong> la résistance aux anti-HER2 (l’Her ceptine,<br />

notamment, dont l’efficacité est démontrée <strong>de</strong>puis<br />

la fin <strong>de</strong>s années 1980).<br />

« progrès<br />

<strong>de</strong>s techniques<br />

<strong>de</strong> radiothérapie »<br />

Dans 20 % <strong>de</strong>s cancers du sein, HER2 est en excès.<br />

Avec l’Herceptine, on peut gommer cette a nomalie.<br />

Mais certaines mala<strong>de</strong>s ont une résistance<br />

aux anti-HER2. Il faut donc combiner un nouvel<br />

anti-HER2 à un au tre m édicament q ui c ible,<br />

en l’inhibant, le phénomène <strong>de</strong> résistance.<br />

Progrès par la réparation <strong>de</strong>s anomalies géniques,<br />

progrès <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> radiothérapie, progrès<br />

avec <strong>de</strong>s chirurgies et <strong>de</strong>s chimiothérapies moins<br />

dévastatrices … Loin <strong>de</strong>s effets d’annonce<br />

spectaculaires, la lutte contre le cancer du sein<br />

avance, offrant <strong>de</strong> grands espoirs aux femmes<br />

qui se font dépister le plus tôt possible.<br />

Aujourd’hui, on peut prendre le cancer du sein<br />

<strong>de</strong> vitesse …<br />

25<br />

Puce à ADN<br />

permettant<br />

l’élaboration<br />

<strong>de</strong> la carte<br />

d’i<strong>de</strong>ntité<br />

moléculaire<br />

<strong>de</strong>s tumeurs<br />

du sein.


SOINS<br />

26<br />

SOIGNER<br />

PRENDRE<br />

EN CHARGE<br />

À l’initiative du Département <strong>de</strong><br />

Psychologie Clinique, <strong>de</strong>s groupes<br />

<strong>de</strong> rencontres, et d’échanges,<br />

ouverts à tous, sont organisés chaque<br />

mois à l’<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong>.<br />

Démarche intégrée à l’offre<br />

<strong>de</strong> soins dans sa globalité,<br />

elle est parfois mal connue<br />

<strong>de</strong>s patients et <strong>de</strong> leurs proches,<br />

alors qu’elle s’avère si riche <strong>de</strong> sens.<br />

ACTUS<br />

Des mots<br />

à dire, <strong>de</strong>s mots<br />

à entendre<br />

« La maladie, quel que soit l’individu qu’elle touche, bouleverse la cellule<br />

familiale et les liens entre ses membres. Dans tous les cas, accompagner<br />

la famille en souffrance est reconnu comme une nécessité par les soignants »,<br />

affirme le Dr Patrick Ben Soussan, responsable du Département <strong>de</strong> Psychologie<br />

Clinique <strong>de</strong> l’IPC.<br />

C’est dans cette optique que <strong>de</strong>s espaces <strong>de</strong> parole ont été mis en place :<br />

« Parlons-en ensemble » est <strong>de</strong>stiné aux patients et à leurs proches ;<br />

« L es g oûters d e l ’IPC » s ont d édiés a ux e nfants d es p atients t raités<br />

à l’<strong>Institut</strong> et à leur famille.<br />

Permettre à la parole <strong>de</strong> se déployer<br />

« Nous mettons un dispositif à disposition <strong>de</strong>s patients et <strong>de</strong> leur entourage.<br />

Après, ils en disposent à leur convenance », précise Yolan<strong>de</strong> Arnault,<br />

psychologue clinicienne du Département. Ainsi, un gr oupe « Parlons-en<br />

ensemble » est organisé le <strong>de</strong>rnier lundi <strong>de</strong> chaque mois, <strong>de</strong> 16 heures<br />

à 17 heures, à l’espace <strong>de</strong> rencontre et d’information (ERI).<br />

Ce groupe est volontairement ouvert à tous, sans contrainte d’inscription<br />

préalable et sans engagement dans le temps. Il s’agit avant tout <strong>de</strong> donner<br />

l’occasion d’échanger, <strong>de</strong> partager, <strong>de</strong> rencontrer d’autres personnes qui<br />

vivent la même situation et, souvent, <strong>de</strong> briser l’isolement. Certains patients<br />

arrivent tout juste dans la maladie, d’autr es finissent leurs traitements,<br />

d’autres encore sont « guéris ». Parfois, ils viennent avec un proche,<br />

parfois <strong>de</strong>s conjoints viennent seuls.<br />

Pour mieux se reconstruire<br />

« Nous débutons toujours en nous présentant et en expliquant le pourquoi<br />

<strong>de</strong> ces rencontres, puis les participants se présentent. Nous faisons en sorte<br />

<strong>de</strong> donner la parole à chacun. Certains pleurent, d’autres se taisent …<br />

Nous ne sommes pas là pour empêcher l’émotion, empêcher la parole<br />

<strong>de</strong> circuler, même si elle est vive, douloureuse, empêcher les angoisses,<br />

mais p ar notre p résence e t no s i nterventions no us t entons d ’ai<strong>de</strong>r<br />

les personnes présentes à « faire quelque chose <strong>de</strong> ce qui leur arrive ». »,<br />

commente Yolan<strong>de</strong> Arnault.<br />

Colère, doutes, peurs, critiques : tout peut-êtr e dit. Parce qu’à travers<br />

les mots, la parole attribue un sens à ce qui est vécu et crée du lien dans<br />

cette histoire à épiso<strong>de</strong>s qu’est le cancer , entre espoir et angoisse, joie<br />

et apathie. Parler, être interpellé par le reste du groupe permet à chacun<br />

<strong>de</strong> s’i<strong>de</strong>ntifier dans son histoire, mais aussi <strong>de</strong> se différencier face aux autres.<br />

La parole peut alors avoir une fonction cathartique.<br />

Pour que l’enfant reste un enfant<br />

Parallèlement, un mercredi par mois, à 17h30, le Dr Patrick Ben Soussan<br />

organise, pour les enfants dont l’un <strong>de</strong>s parents est atteint d’une maladie<br />

cancéreuse, un goûter aux couleurs et aux saveurs <strong>de</strong>s événements<br />

qui rythment une année : galette <strong>de</strong>s rois, crêpes <strong>de</strong> la Chan<strong>de</strong>leur, œufs<br />

<strong>de</strong> Pâques, chocolats <strong>de</strong> Noël. Le groupe est ouvert aux enfants, mais aussi<br />

aux parents, aux grands-parents, à la famille élargie sans inscription préalable,<br />

en tout anonymat et en toute liberté. Aucune limitation d’âge,<br />

ni <strong>de</strong> fréquentation, n’est posée.<br />

« Ce groupe n’est ni éducatif ni informatif. Les éléments sur la maladie<br />

<strong>de</strong> leurs parents que les enfants sont en droit d’espérer, nous les engageons<br />

à aller les chercher auprès <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins. Ainsi, il leur sera possible<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier ceux à qui, fantasmatiquement, ils ont confié leur parent et<br />

à qui ils ont délégué la tâche <strong>de</strong> le “réparer”. De même, le groupe n’est pas<br />

pédagogique. Aucune proposition n’est faite aux enfants ou à leur famille,<br />

sinon celle d’essayer <strong>de</strong> penser ensemble, <strong>de</strong> parler et d’écouter autour<br />

<strong>de</strong> ce qui nous rassemble là, c’est-à-dire la maladie cancéreuse d’un <strong>de</strong>s<br />

parents, présent ou non ce jour-là. Très vite, les enfants et leurs parents<br />

se saisissent <strong>de</strong> cette parole et … ne la lâchent plus », explique le Dr Patrick<br />

Ben Soussan.<br />

Se sentant écoutés, les enfants se racontent. Chacun à sa manière, à travers<br />

<strong>de</strong>s m ots, d es d essins, d es br icolages, d es m ouvements. C hacun d it<br />

ce quotidien bouleversé par la maladie, ses souf frances, ses angoisses.<br />

« Parfois les enfants arriveront à “se restaurer” par ce goûter, parfois<br />

ils n e po urront “ rien e n a valer” » , ajoute le Dr Patrick B en Soussan.<br />

Mais savoir que leur parole est libre, accueillie, entendue, soutient toujours<br />

les enfants dans leurs interrogations, même les plus anxieuses, sur la maladie<br />

<strong>de</strong> leur parent et leur <strong>de</strong>venir.


FOCUS<br />

Le mala<strong>de</strong><br />

partenaire <strong>de</strong> soins :<br />

paradoxe ou nécessité ?<br />

Par Sylvia Achin, membre du Comité <strong>de</strong>s Patients <strong>de</strong> l’IPC<br />

Le mala<strong>de</strong> peut-il être partenaire du mé<strong>de</strong>cin<br />

dans le cadre <strong>de</strong> la recherche clinique, et /ou<br />

dans la mise en place d’un projet d’établissement<br />

?<br />

Les premiers Etats Généraux du Cancer,<br />

organisés par la Ligue Nationale Contre le<br />

Cancer ont eu lieu à Paris en novembre 1998.<br />

Suite à cet événement singulier, <strong>de</strong>ux expériences<br />

inédites ont été menées.<br />

1998 - A Paris<br />

Persuadés qu’une complémentarité mé<strong>de</strong>cin/mala<strong>de</strong><br />

est <strong>de</strong>venue nécessaire, voire<br />

impérative, le Dr F. May-Levin mé<strong>de</strong>cin conseil<br />

au siège <strong>de</strong> la Ligue et le Pr D. Maraninchi,<br />

alors Directeur <strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong><br />

(IPC) à Marseille, proposent <strong>de</strong> mettre<br />

en place un comité <strong>de</strong> patients pour la<br />

recherche clinique en cancérologie (CPPRCC).<br />

Projet audacieux ! Qui défie résolument les<br />

rapports mé<strong>de</strong>cin/mala<strong>de</strong>, établis <strong>de</strong>puis …<br />

HIPPOCRATE …<br />

La finalité du projet étant <strong>de</strong> faire du patient<br />

un partenaire actif, dès lors qu’il entre dans<br />

un essai clinique, afin d’associer sa propre<br />

connaissance <strong>de</strong> la maladie au savoir médical,<br />

cela en vue d’améliorer sa qualité <strong>de</strong> vie<br />

dans les contraintes imposées par le protocole.<br />

La Charte établie précise la relation tripartite<br />

liant la FNCLCC, la Ligue et un groupe <strong>de</strong> 8<br />

mala<strong>de</strong>s sélectionnés par la Ligue. Les objectifs,<br />

travaillés ensemble, sont volontairement<br />

peu nombreux.<br />

Relire les protocoles d’étu<strong>de</strong>s cliniques et<br />

la lettre d’information qui les accompagne<br />

et que les mala<strong>de</strong>s doivent signer avant<br />

d’entrer dans l’essai. Proposer <strong>de</strong>s améliorations<br />

afin que cette lettre soit claire, loyale,<br />

explicite, et précise : les objectifs, les moyens,<br />

les contraintes, les ef fets secondaires inhérents<br />

à l’étu<strong>de</strong>.<br />

Vali<strong>de</strong>r un plan <strong>de</strong> traitement, <strong>de</strong> surveillance,<br />

<strong>de</strong> suivi, simple et schématique, accessible à<br />

tous, afin d’assurer une visibilité globale <strong>de</strong>s<br />

impératifs, pour permettre une organisation<br />

personnelle quotidienne.<br />

Quelle témérité <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> nos mentors !<br />

Nous les mala<strong>de</strong>s étions persuadés que jamais<br />

<strong>de</strong>s promoteurs n’accepteraient une telle<br />

association ! Comment imaginer être assis<br />

autour d’une même table, et argumenter<br />

une partie <strong>de</strong> leur travail. Et pourtant …<br />

d’année en année, 21 promoteurs nous ont<br />

fait confiance. En 2004, une Fédération<br />

<strong>de</strong> Comités <strong>de</strong> Patients voit le jour. Le nombre<br />

<strong>de</strong> relecteurs est passé <strong>de</strong> 8 à 40, répartis sur<br />

toute la France.<br />

Actuellement plus <strong>de</strong> 300 protocoles et lettres<br />

<strong>de</strong>stinés aux patients ont été relus. Environ<br />

800 suggestions ont été retenues et validées.<br />

2002 - A Marseille<br />

L’IPC organise en son sein la mise en place d’un<br />

Comité <strong>de</strong> Patients. Sa finalité étant d’améliorer<br />

les conditions d’accueil, d’information,<br />

<strong>de</strong> séjour <strong>de</strong> tout consultant hospitalisé ou<br />

suivi à l’<strong>Institut</strong>. Une Charte établit les règles<br />

d’un partenariat bipartite entre l’IPC<br />

qui s’engage à fournir au Comité <strong>de</strong> Patients<br />

les cadres d’organisation et <strong>de</strong> fonctionnement<br />

liés à ses missions, et le comité qui s’engage<br />

à respecter les modalités <strong>de</strong> fonctionnement<br />

fixées par l’<strong>Institut</strong>.<br />

La encore, les objectifs sont volontairement<br />

peu nombreux. Ils priorisent : l’information<br />

du patient, qui doit être loyale, complète,<br />

intelligible, sur le déroulement <strong>de</strong> sa prise<br />

en charge. L’i<strong>de</strong>ntification et l’amélioration<br />

<strong>de</strong>s motifs d’insatisfaction du mala<strong>de</strong>/<strong>de</strong> ses<br />

proches. La participation avec les professionnels<br />

<strong>de</strong> l’IPC à la réflexion concernant<br />

les grands projets institutionnels, en cours<br />

ou à venir.<br />

A ce jour<br />

Les actions du Comité <strong>de</strong> Patients ont été<br />

relativement nombreuses. Par exemple :<br />

la participation à la mise en place d’une<br />

consultation infirmière systématique après<br />

la consultation médicale. La participation à<br />

la création d’un Espace Rencontre/Information<br />

(ERI), ouvert à tous, mala<strong>de</strong>s/familles/visiteurs<br />

…<br />

Des dialogues avec les professionnels lors<br />

<strong>de</strong> leurs réunions concernant la Certification<br />

<strong>de</strong> l’établissement (2010). Une participation<br />

régulière aux réunions <strong>de</strong> travail relatives à<br />

la création <strong>de</strong>s nouveaux bâtiments.<br />

Et même ! ... une participation au projet<br />

médical, voulue par le Pr V iens, Directeur<br />

<strong>de</strong> l’IPC.<br />

Ainsi, à la question : le mala<strong>de</strong> peut-il être<br />

un partenaire dans la recherche clinique,<br />

dans la mise en place d’un projet d’établissement,<br />

dans l’élaboration du projet médical ?<br />

Démonstration faite, la réponse est oui.<br />

Le mala<strong>de</strong> doit-il être partenaire du mé<strong>de</strong>cin<br />

? Dans le plan Cancer II l’INCa souhaite<br />

dynamiser la recherche clinique en prenant<br />

« l’avis <strong>de</strong>s Comités <strong>de</strong> Patients… en articulation<br />

avec la consultation <strong>de</strong>s Comités<br />

<strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Personnes (CPP) » (1) .<br />

La réponse est certainement.<br />

Alors … soyons attentifs;<br />

1 - Plan Cancer 2009/2013 - Mesure IV - page 27<br />

27


Face au cancer …<br />

La recherche ai<strong>de</strong> à trouver <strong>de</strong>s traitements encore plus efficaces<br />

pour améliorer les chances <strong>de</strong> guérison.<br />

Le plus grand nombre possible <strong>de</strong> patients doivent<br />

avoir accès aux meilleurs diagnostics et soins.<br />

A L’IPC …<br />

En 2010, plus <strong>de</strong> 650 patients ont été inclus<br />

dans 187 essais <strong>de</strong> recherche biomédicale.<br />

En 2010, 22 650 patients ont été pris en charge à l’IPC<br />

et 64 330 consultations ont été effectuées.<br />

Pour faire un don ou un legs à l’IPC<br />

Je souhaite faire un don d’un montant <strong>de</strong> ....................... Euros,<br />

et je joins avec le coupon ci-<strong>de</strong>ssous dûment rempli un chèque à l’ordre <strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong>.<br />

Je souhaite faire un legs ou une donation <strong>de</strong> mon vivant, ou désigner l’<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong> en tant que bénéficiaire <strong>de</strong> tout<br />

ou partie <strong>de</strong> mon assurance-vie, et je transmets à cet effet mes coordonnées pour recevoir une documentation sur les legs.<br />

Nom : ............................................................... Prénom : .................................................................<br />

Adresse : .............................................................................................................................................<br />

..............................................................................................................................................................<br />

Ville : .............................................Co<strong>de</strong> postal : ............... e-mail : ................................................<br />

<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong><br />

Centre régional <strong>de</strong> lutte contre le cancer Provence-Alpes-Côte d’Azur<br />

Grâce aux dons, actions <strong>de</strong> mécénat et legs,<br />

l’IPC mène <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche et améliore la qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s patients.<br />

Situé à Marseille pour la région Provence-Alpes Côte d’Azur, l’<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong><br />

assure une mission <strong>de</strong> service public pour la prévention, le dépistage, les soins,<br />

la recherche et l’enseignement autour du cancer.<br />

Etablissement <strong>de</strong> santé privé d’intérêt collectif, il est régi par les articles L6162-1 à 13<br />

du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Santé publique. L’IPC est habilité à recevoir <strong>de</strong>s dons et legs*.<br />

* Les legs à l’IPC sont exonérés <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> succession (article 795 du Co<strong>de</strong> général <strong>de</strong>s Impôts). Les dons à l’IPC donnent droit à une déduction fiscale égale à 66 %<br />

du montant du don, dans la limite <strong>de</strong> 20 % du revenu imposable (articles 200, 238 Bis et 885-0V Bis du Co<strong>de</strong> général <strong>de</strong>s Impôts). Les donateurs assujettis à l’ISF peuvent bénéficier <strong>de</strong> la réduction prévue à<br />

l’article 885-0 V bis A du Co<strong>de</strong> général <strong>de</strong>s impôts.Un reçu fiscal est adressé à chaque donateur.<br />

232, boulevard Sainte Marguerite<br />

BP 156 - 13273 Marseille Ce<strong>de</strong>x 9<br />

www.institutpaolicalmettes.fr<br />

Contact : François Féraud : 04 91 22 37 11 - e-mail : feraudf@marseille.fnclcc.fr


EN IMAGES<br />

Des<br />

robots<br />

contre<br />

le cancer<br />

Dans les années 1980, la cœlioscopie a permis <strong>de</strong>s gestes<br />

chirurgicaux à ventre fermé, sous le contrôle d’une caméra.<br />

Des gestes chirurgicaux mieux tolérés, plus ciblés sur la tumeur,<br />

qui entraînent moins <strong>de</strong> complications post-opératoires.<br />

Une nouvelle étape est franchie dans les années 2000<br />

avec l’arrivée <strong>de</strong> robots télé-opératoires permettant la réalisation<br />

<strong>de</strong> gestes plus précis et plus complexes encore qu’en cœlioscopie<br />

traditionnelle. L’IPC est le premier centre <strong>de</strong> lutte contre<br />

le cancer en France à s’être équipé, en 2007, d’un tel robot,<br />

pour la chirurgie <strong>de</strong>s cancers gynécologiques, urologiques<br />

et digestifs. Si seuls 48 établissements français en sont équipés,<br />

les robots ont opéré un million <strong>de</strong> personnes dans le mon<strong>de</strong>.<br />

Les applications se développent, en gynécologie, urologie et ORL ...<br />

29


1<br />

30<br />

4 - Des incisions d’environ 1 centimètre sur la peau permettent<br />

le passage <strong>de</strong> tubes fins avec les instruments et la caméra.<br />

5 - Installé à la console, le chirurgien se sert <strong>de</strong>s joysticks<br />

et <strong>de</strong>s pédales pour gui<strong>de</strong>r les instruments.<br />

Les pédales permettent <strong>de</strong> passer d’un instrument<br />

à l’autre, et les joysticks <strong>de</strong> les manœuvrer.<br />

6 - La position à la console est plus pratique qu’en cœlioscopie<br />

traditionnelle où l’on tient les pinces à bout <strong>de</strong> bras.<br />

Ainsi, on évite les gestes maladroits ou le tremblement <strong>de</strong> la main.<br />

1 - L’appareil est composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux éléments : le robot,<br />

avec ses bras articulés, et la console <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> à distance,<br />

dotée <strong>de</strong> pédales, <strong>de</strong> joysticks et <strong>de</strong> lunettes qui renvoient<br />

une image 3D <strong>de</strong> l’intérieur <strong>de</strong> l’organisme.<br />

2 - Le robot possè<strong>de</strong> quatre bras qui supportent la caméra,<br />

les pinces et les autres instruments. Les instruments<br />

sont les mêmes que ceux utilisés en chirurgie classique - pinces,<br />

écarteurs, scalpels, ciseaux - mais ils sont miniaturisés.<br />

3 - Avant l’intervention, les bras du robot sont couverts<br />

<strong>de</strong> plastique pour former un champ stérile.<br />

2<br />

3<br />

5<br />

6<br />

4


9<br />

7<br />

EN IMAGES<br />

DES ROBOTS CONTRE LE CANCER<br />

7 - Le chirurgien fait tourner les pinces<br />

et les instruments pour disséquer, couper,<br />

contrôler les saignements, coaguler.<br />

La rotation à 7 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong>s bras du robot<br />

permet <strong>de</strong>s gestes que la main <strong>de</strong> l’homme<br />

ne peut pas réaliser.<br />

8 - A travers les lunettes binoculaires,<br />

le chirurgien suit en 3D les gestes qu’il effectue<br />

en étant comme immergé dans l’organisme.<br />

La vision 3D permet <strong>de</strong> retrouver la texture<br />

<strong>de</strong>s tissus que l’on sent d’habitu<strong>de</strong> au toucher.<br />

8<br />

9 - Les interventions chirurgicales avec le robot occasionnent<br />

moins <strong>de</strong> douleurs, <strong>de</strong> risques infectieux post-opératoires, et moins <strong>de</strong> saignements.<br />

Le séjour à l’hôpital est plus court, et le rétablissement plus rapi<strong>de</strong>.<br />

10 - L'équipe <strong>de</strong> chirurgie gynécologique <strong>de</strong> l’IPC qui enregistre la plus grosse activité<br />

française dans cette spécialité oncologique est l’une <strong>de</strong>s premières en Europe.<br />

Elle a réalisé la première hystérectomie avec curage pelvien en France en 2008.<br />

Une centaine d’opérations sont réalisées avec le robot annuellement.<br />

31<br />

10


VIE DE L’IPC<br />

FOCUS<br />

Un nouveau bâtiment,<br />

pierre angulaire du projet<br />

d’établissement<br />

32 La g rue, ha ute d e 5 5 m ètres, s urplombe l e s ite d epuis j anvier 2 011.<br />

Pour mieux répondre aux<br />

attentes <strong>de</strong>s patients, aux évolutions<br />

<strong>de</strong>s parcours thérapeutiques,<br />

mais aussi pour faire face à la hausse<br />

régulière <strong>de</strong> l’activité, <strong>de</strong> l’ordre<br />

<strong>de</strong> 2 % à 2,5 % en moyenne par an,<br />

l’<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong> construit<br />

un nouveau bâtiment : IPC3.<br />

Un chantier programmé sur trois ans.<br />

La cabine du grutier offre une vue imprenable sur la ville, au loin la mer<br />

d’un côté, les Calanques <strong>de</strong> l’autre. Plus près, les complexes hospitaliers<br />

qui bor<strong>de</strong>nt le boulevard : le parc <strong>de</strong> l’Hôpital Salvator, les bâtiments<br />

<strong>de</strong> l’Hôpital Sainte-Marguerite et, au pied <strong>de</strong> la machine, l’<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<br />

<strong>Calmettes</strong> qui s’agrandit.<br />

Déjà, les fondations émergent du r ectangle creusé dans la terre et dallé<br />

<strong>de</strong> béton : l’ossature du nouveau bâtiment, baptisé IPC3, prend forme, à côté<br />

<strong>de</strong> l’ensemble d’origine : la structure en arc <strong>de</strong> cercle bien reconnaissable<br />

du bâtiment principal, et le bâtiment <strong>de</strong>s consultations que tout le mon<strong>de</strong>,<br />

ici, appelle IPC2, déjà.<br />

Un va-et-vient <strong>de</strong> camions encombre l’artère, souvent saturée, qui <strong>de</strong>ssert<br />

les hôpitaux sud puis le complexe universitaire <strong>de</strong> Luminy. Le gros œuvre<br />

a commencé en janvier 2011, avec ses inévitables nuisances et aléas.<br />

Mais nécessité fait loi : l’IPC doit pousser ses murs pour accueillir un nombre<br />

plus important <strong>de</strong> patients. La croissance annuelle <strong>de</strong>s activités, <strong>de</strong> 2 % à<br />

2,5 %, sera à peine couverte par la nouvelle construction : il faudrait bien<br />

plus d’espace encore pour répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ...<br />

Des équipements <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière génération, <strong>de</strong>s installations mieux adaptées<br />

à l’évolution <strong>de</strong>s soins, aux attentes <strong>de</strong>s patients, <strong>de</strong> ceux qui les accompagnent<br />

et <strong>de</strong>s soignants … tels sont les mots d’or dre qui ont présidé<br />

à la conception du nouveau bâtiment.<br />

Le chantier prendra fin à la rentrée 2013, avec une livraison prévue début<br />

octobre. Trois ans <strong>de</strong> travaux, donc, organisés autour <strong>de</strong> quatre opérations :<br />

z la construction du nouveau bâtiment qui sera relié au bâtiment central<br />

<strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong> (IPC1) par un tunnel en sous-sol<br />

et une passerelle couverte au niveau du 3ème étage ;<br />

z la réalisation d’une « Tour pompiers », reliée au bâtiment<br />

central IPC1 par cinq ponts, du 4ème étage au 8ème étage ;<br />

z la création d’une <strong>de</strong>sserte logistique, un nouveau quai <strong>de</strong> livraison ;<br />

z enfin, l’entrée <strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong> qui sera réaménagée<br />

pour faciliter l’accès et la circulation sur le site <strong>de</strong> l’IPC.


Le projet en quelques chiffres<br />

Budget et financement<br />

z Coût total : 35 millions d’euros<br />

z Investissement IPC : 13 millions d’euros<br />

z Participation Conseil Général : 13 millions d’euros<br />

z Participation CPAM : 8,6 millions d’euros<br />

IPC3 11 000 m 2<br />

z Hôpital <strong>de</strong> jour chirurgical : 20 lits<br />

z Hôpital <strong>de</strong> jour médical : 53 lits<br />

z Plateau bloc opératoire : 11 salles<br />

z Réanimation et surveillance continue : 20 lits<br />

Le bien-être <strong>de</strong>s patients au cœur du projet<br />

Le nouveau bâtiment, un ensemble <strong>de</strong> 11 000 m 2 , comptera six niveaux :<br />

<strong>de</strong>ux niveaux techniques (au 3 ème étage et en toiture terrasse) et quatre<br />

niveaux opérationnels :<br />

z le rez-<strong>de</strong>-chaussée et le 1 er étage seront consacrés au développement<br />

<strong>de</strong> l’accueil <strong>de</strong>s patients en ambulatoire avec, respectivement,<br />

l’hôpital <strong>de</strong> jour chirurgical (anesthésie et chirurgie ambulatoire)<br />

et l’hôpital <strong>de</strong> jour médical (chimiothérapies, transfusions) ;<br />

z les 2 ème et 4 ème étages seront dédiés au nouveau<br />

plateau technique (blocs, réanimation et surveillance continue).<br />

IPC3 regroupera donc les blocs opératoir es qui occupent actuellement<br />

<strong>de</strong>ux étages du bâtiment principal. Les espaces ainsi gagnés permettront<br />

<strong>de</strong> gagner <strong>de</strong>s espaces dans IPC1, pour <strong>de</strong>s chambr es, mais aussi pour<br />

désengorger <strong>de</strong>s hôpitaux <strong>de</strong> jour proches <strong>de</strong> l’encombrement.<br />

Verre, bois et métal … le bâtiment a été conçu avec <strong>de</strong>s matériaux agréables<br />

à vivre et adaptables, en phase avec les évolutions <strong>de</strong>s soins en cancérologie.<br />

Faire entr er la lumièr e tout en ménageant <strong>de</strong>s espaces plus intimes,<br />

permettre la circulation <strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong>s personnes tout en respectant les règles<br />

drastiques <strong>de</strong> l’hygiène hospitalière.<br />

Le projet anticipe ainsi sur l’avenir, s’équipe pour garantir <strong>de</strong>s soins les plus<br />

efficaces et souples, et place le bien-être <strong>de</strong>s patients au cœur <strong>de</strong> ses préoccupations.<br />

Un bâtiment qualitatif, ouvert sur l’extérieur, marquant la volonté<br />

<strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong> <strong>de</strong> donner un nouvel élan aux collaborations ville - hôpital,<br />

afin <strong>de</strong> favoriser la continuité <strong>de</strong> soins et le partage avec les partenaires qui<br />

travaillent avec nous auprès <strong>de</strong>s patients.<br />

Parier sur l’innovation durable …<br />

Mais comment répondre à ces défis ? Comment être innovant sans se perdre<br />

dans les effets éphémères <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s, et dédié aux patients en facilita nt<br />

le travail <strong>de</strong>s soignants ?<br />

Le cahier <strong>de</strong>s charges du projet comprend trois enjeux majeurs :<br />

z offrir une meilleure accessibilité,<br />

z améliorer la qualité <strong>de</strong> l’accueil <strong>de</strong>s patients et <strong>de</strong> leur famille,<br />

z optimiser le parcours thérapeutique.<br />

Investissement<br />

Equipements <strong>de</strong> pointe<br />

z Tomographie (TEP SCAN) <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière génération<br />

- Coût global d’acquisition : 2,4 millions d’Euros<br />

Outil <strong>de</strong> diagnostic, la TEP peut déterminer si une anomalie décelée<br />

lors d’une radiographie ou d’une échographie est bénigne ou maligne,<br />

et détecter <strong>de</strong>s anomalies métaboliques avant les autres techniques.<br />

z Curiethérapie<br />

- Coût global d’acquisition : 150 000 Euros<br />

La curiethérapie est une technique <strong>de</strong> radiothérapie au contact <strong>de</strong> la tumeur.<br />

Elle cible la tumeur <strong>de</strong> l’intérieur, et est bien adaptée au traitement <strong>de</strong> tumeurs<br />

<strong>de</strong> petit volume.<br />

z Robot télé-opératoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière génération<br />

- Coût global d’acquisition : 1,8 millions d’Euros<br />

Pour la chirurgie <strong>de</strong>s cancers gynécologiques, urologiques et digestifs,<br />

le robot est plus précis et moins agressif. Premier centre <strong>de</strong> lutte contre le cancer<br />

en France à s’être équipé, l’IPC prévoit l’acquisition <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière génération.<br />

Unités <strong>de</strong> soins innovantes<br />

z Unité <strong>de</strong> leucémies aiguës<br />

- Coût global d’acquisition : 5 millions d’Euros<br />

Après U2T, unité dédiée aux greffes réputée, l’IPC investit dans une unité<br />

pour la prise en charge et la recherche sur les leucémies aiguës.<br />

z Développement <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine personnalisée<br />

- Coût global d’acquisition : 10 millions sur 5 ans<br />

Pour ai<strong>de</strong>r une recherche qui, <strong>de</strong> la fondamentale à la clinique, est au bénéfice<br />

du plus grand nombre <strong>de</strong> patients. La mé<strong>de</strong>cine personnalisée, du diagnostic.<br />

Dans cette optique, la conception du nouveau bâtiment a associé tous les<br />

grands acteurs <strong>de</strong> l’IPC, mais aussi le comité Patients. Un soin tout particulier<br />

a été porté à l’accessibilité et à l’accueil.<br />

z IPC3, mais aussi l’ensemble du site <strong>de</strong> l’IPC, sera entièrement<br />

accessible aux personnes à mobilité réduite par la création<br />

<strong>de</strong> rampes d’accès et d’un dépose-minute dédié.<br />

z Spacieux et lumineux, les espaces d’accueil et d’attente<br />

offriront une convivialité que le bâtiment actuel ne permet pas.<br />

z L’hôpital <strong>de</strong> jour s’ouvrira sur une cafétéria et <strong>de</strong>s terrasses extérieures.<br />

z Un salon d’attente a été prévu pour les familles<br />

à l’étage <strong>de</strong> la réanimation.<br />

z Au niveau <strong>de</strong>s blocs chirurgicaux, <strong>de</strong>s bureaux permettront<br />

aux chirurgiens <strong>de</strong> recevoir les familles.<br />

Marche en avant<br />

Autre innovation majeure, le parcours thérapeutique qui sera organisé<br />

selon un système <strong>de</strong> « marche en avant ». Si sa santé le permet, le patient<br />

arrivera dans l’unité <strong>de</strong> chirurgie <strong>de</strong>bout. Il patientera dans un salon d’accueil,<br />

et non plus sur un brancar d, dans un couloir. Une totale réorganisation<br />

<strong>de</strong> la prise en charge, plus digne et moins stressante.<br />

Le chantier s’inscrit dans la dynamique du développement d’une chirurgie<br />

ambulatoire, qui permet au patient d’entr er le matin <strong>de</strong> l’intervention<br />

et <strong>de</strong> rentrer chez lui le soir.<br />

Un bâtiment dans l’air du temps<br />

Par ailleurs, outre sa technicité intérieur e, en liaison avec le haut <strong>de</strong>gré<br />

<strong>de</strong> performance médicale attendu, IPC3 a été conçu selon une démarche<br />

<strong>de</strong> qualité environnementale. Les efforts ont porté, entr e autres, sur le<br />

confort acoustique avec le renforcement <strong>de</strong> l’isolation phonique <strong>de</strong>s locaux<br />

qui sont source <strong>de</strong> bruit, le confort visuel avec l’apport <strong>de</strong> la lumière<br />

naturelle qui a été privilégi é, le confort olfactif et la qualité <strong>de</strong> l’ air.<br />

Enfin, dans un souci <strong>de</strong> sécurité, IPC3 va bénéficier d’un traitement parasismique.<br />

De même, l’ambiance <strong>de</strong>s espaces, tant intérieurs qu’exté rieurs, se veut<br />

qualitative : auvents, brise-soleil, esplana<strong>de</strong> <strong>de</strong> plain-pied entr e les tr ois<br />

bâtiments accueillant le public, convivialité <strong>de</strong>s espaces non fonctionnels et<br />

<strong>de</strong> détente. Enfin, le projet architectural valorise l’accès par <strong>de</strong>s circulations<br />

douces, <strong>de</strong> façon à favoriser les déplacements les moins polluants.<br />

33


VIE DE L’IPC<br />

34<br />

AGENDA DE L’IPC<br />

Janvier<br />

z Journée<br />

patients greffés<br />

La 4ème édition<br />

<strong>de</strong> la journée patients<br />

consacrée à la greffe<br />

<strong>de</strong> moelle se tiendra<br />

samedi 28 janvier 2012.<br />

Le Marseille Pulmann<br />

Palm Beach sera le lieu<br />

<strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous, ce jour-là pour tous<br />

les patients greffés et leurs proches,<br />

en présence <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> l’Unité<br />

<strong>de</strong> Thérapie cellulaire et <strong>de</strong> transplantation<br />

<strong>de</strong> l’IPC, en présence<br />

<strong>de</strong>s équipes dédiées à l’IPC.<br />

Au programme <strong>de</strong> cette journée,<br />

un bilan sur les réunions précé<strong>de</strong>ntes,<br />

<strong>de</strong>s témoignages, notamment autour<br />

<strong>de</strong> thèmes tels que la fertilité après<br />

greffe allogénique et la sexualité<br />

seront abordés. La recherche<br />

<strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s nouveaux projets<br />

sera également à l’ordre du jour.<br />

La veille, soit le vendredi 27 janvier,<br />

se tiendra la journée annuelle<br />

professionnelle organisée par<br />

le Département <strong>de</strong> Psychologie Clinique.<br />

z DU Psycho<br />

Les cancers : histoire naturelle,<br />

génétique, anthropologique,<br />

familiale et clinique<br />

Jeudi 5 janvier<br />

z DU Cancéro Clinique<br />

Cancer du sein :<br />

traitement loco-régional<br />

Jeudi 12 et<br />

vendredi 13 janvier<br />

z Soirée Ville-Hôpital Gastro<br />

Jeudi 19 janvier<br />

BREVES ...<br />

Les Réunions <strong>de</strong> Concertation Pluridisciplinaire :<br />

bons élèves en PACA<br />

5 284 Réunions <strong>de</strong> Concertation Pluridisciplinaire (RCP) ont été organisées<br />

en 2010 au sein <strong>de</strong>s 18 centres <strong>de</strong> coordination en cancérologie <strong>de</strong>s régions<br />

PACA, Corse et Monaco.<br />

Au cours <strong>de</strong> ces RCP, les dossiers <strong>de</strong> 49 691 patients ont été discutés,<br />

dont 38 668 patient s en phase ini tiale. Au tot al, plus <strong>de</strong> 64 884 fiches<br />

RCP ont été enregistrées.<br />

La RCP est un lieu d'échanges entr e spécialistes <strong>de</strong> plusieurs disciplines<br />

sur les stratégies diagnostiques et thérapeutiques en cancér ologie,<br />

sur les dossiers <strong>de</strong>s patients pris en charge. Organisée par un établissement,<br />

un groupe d'établissements ou un réseau <strong>de</strong> cancérologie, dans le cadre<br />

<strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> coordination en cancérologie (3C), la RCP constitue un élément<br />

essentiel <strong>de</strong> l'organisation <strong>de</strong>s soins en cancérologie. L'évaluation régulière<br />

<strong>de</strong>s RCP doit r endre compte d'une amélioration continue <strong>de</strong> la qualité<br />

<strong>de</strong>s soins et du service médical rendu au patient.<br />

Ces réunions ont lieu grâce à l’implication déterminante <strong>de</strong>s professionnels<br />

<strong>de</strong> santé. Les résultats <strong>de</strong> l'enquête nationale IPAQSS RCP 2010 (HAS /<br />

INCa) révèlent qu'en région PACA :<br />

z l'exhaustivité du passage en RCP est supérieure à la moyenne nationale<br />

pour près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s établissements autorisés,<br />

z le respect <strong>de</strong> la pluridisciplinarité est supérieur à la moyenne na tionale<br />

dans plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s établissements.<br />

Source : rapport HAS-INCa septembre 2011<br />

CENTRE GERONTOLOGIQUE<br />

DEPARTEMENTAL<br />

Cancer et personnes âgées :<br />

les acteurs <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> PACA labellisés<br />

Le groupement <strong>de</strong> coopération sanitaire réunissant l’Assistance Publique-<br />

Hôpitaux <strong>de</strong> Marseille et l’<strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong>, vient d’êtr e labellisé<br />

par l’INCa unité <strong>de</strong> coordination en oncogériatrie (UCOG) pour l’ouest <strong>de</strong><br />

la région PACA.<br />

Objectifs ? L’UCOG PACA ouest veut favoriser l’accès à l’oncogériatrie <strong>de</strong>s<br />

patients âg és a tteints d e c ancer, d ont l e n ombre e st e n c onstante<br />

augmentation, d iffuser l es s avoir-faire e n f ormant l es p rofessionnels<br />

<strong>de</strong> santé, contribuer à la recherche en oncogériatrie. Cette nouvelle entité<br />

régionale va poursuivre le travail <strong>de</strong> l’équipe mixte <strong>Institut</strong> <strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong> /<br />

Centre Gérontologique Départemental Montolivet, à l’origine <strong>de</strong> l’unité<br />

pilote <strong>de</strong> coordination en oncogériatrie (UPCOG) créée en 2006 suite<br />

à un 1er appel à projets <strong>de</strong> l’INCa.


Téléphones mobiles et risques <strong>de</strong> cancer<br />

Les téléphones portables augmentent-ils les risques <strong>de</strong> cancer ?<br />

La question n’est pas nouvelle, mais elle fait l’objet d’une étu<strong>de</strong> publiée<br />

par l’INCa. De nombr euses étu<strong>de</strong>s aux résultats contradictoir es ont été<br />

publiées déjà, sans apporter <strong>de</strong> réponse probante. Dans ce contexte,<br />

le Centre International <strong>de</strong> Recherche sur le Cancer (CIRC) <strong>de</strong> l’Organisation<br />

Mondiale <strong>de</strong> la Santé (OMS) a classé en mai 2011 les on<strong>de</strong>s électr omagnétiques<br />

émettant dans le champ <strong>de</strong>s radiofréquences y compris ceux<br />

émis par les téléphones portables et sans fil, comme « peut-être cancérogènes<br />

pour l’homme », sur la base d’une augmentation <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> gliomes<br />

(tumeurs cérébrales) et <strong>de</strong> neurinomes <strong>de</strong> l’acoustique associé à l’utilisation<br />

<strong>de</strong> téléphone sans fil. Le lien entre exposition au téléphone mobile et tumeurs<br />

cérébrales est faible (car il ne s’appuie que sur <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s épidémiologiques<br />

suggérant <strong>de</strong>s excès <strong>de</strong> risques), mais crédible.<br />

Déjà, en 2002, le CIRC avait souligné le risque pour les enfants sur le fon<strong>de</strong>ment<br />

d’arguments épidémiologiques relatifs au nombre <strong>de</strong> leucémies<br />

aiguës chez l’enfant. Compte tenu <strong>de</strong> l’état actuel <strong>de</strong>s connaissances,<br />

les autorités sanitaires françaises indiquent, pour leur part, qu’aucune preuve<br />

scientifique ne permet aujourd’hui <strong>de</strong> démontrer un risque pour la santé,<br />

tant pour les adultes que pour les enfants. Mais les dizaines d’enquêtes<br />

comportent trop <strong>de</strong> biais pour être probantes. En conséquence, elles recomman<strong>de</strong>nt<br />

une approche <strong>de</strong> précaution :<br />

z éviter les conversations inutiles ou trop longues ;<br />

z téléphoner <strong>de</strong> préférence dans les zones dans lesquelles<br />

la réception est à son maximum : lorsque la réception est faible,<br />

la puissance d’émission est maximale ;<br />

z encourager les enfants et les adolescents<br />

à un usage modéré du téléphone mobile ;<br />

z éviter <strong>de</strong> téléphoner en se déplaçant afin que l’appareil<br />

ne cherche pas un nouveau relais ;<br />

z éloigner l’appareil <strong>de</strong>s zones sensibles du corps.<br />

Un kit piéton limite l’exposition <strong>de</strong> la tête.<br />

Ce sont ces mêmes recommandations <strong>de</strong> prévention<br />

qui ont été préconisées par le CIRC en juin 2011.<br />

z 3 ème Journée Nationale<br />

<strong>de</strong>s Psychologues,<br />

Psychiatres et Psychanalystes<br />

d’Onco-Hématologie<br />

et Greffes Allogéniques<br />

Vendredi 27 janvier<br />

Février<br />

z DU Psycho :<br />

Les cancers et la vie psychique<br />

Jeudi 2 février<br />

z DU Cancéro Clinique :<br />

Actualité dans la prise<br />

en charge infectieuse<br />

<strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong> cancer<br />

Vendredi 17 février<br />

z DU Psycho<br />

Cancer et i<strong>de</strong>ntité<br />

Jeudi 23 février<br />

Mars<br />

z DU Psycho :<br />

Cancer, soins palliatifs et mort<br />

Jeudi 15 mars<br />

z Soirée Ville-Hôpital<br />

Jeudi 22 mars<br />

z DU Cancéro Clinique<br />

Nouveauté sur les thérapeutiques<br />

ciblées en hématologie<br />

Vendredi 23 mars<br />

En mai, c 3C<br />

Le Centre <strong>de</strong> Coordination<br />

en Cancérologie organise<br />

sa 3ème réunion d’échanges sur le<br />

Dispositif d’Annonce et <strong>de</strong> Parcours<br />

vendredi 4 mai 2012.<br />

Au programme <strong>de</strong> cette journée, une<br />

information sur la « thrombophlébite<br />

et cancer » et <strong>de</strong>s séances<br />

<strong>de</strong> Communications Libres animées<br />

par <strong>de</strong>s infirmières <strong>de</strong> la région<br />

PACA-Corse sur les thèmes<br />

du parcours coordonné du patient<br />

(relation ville-hôpital et mise en place<br />

du PPAC (Programme Personnalisé<br />

Après Cancer) et l’accompagnement<br />

pendant et après le cancer).<br />

35


L’équipe<br />

<strong>de</strong> l’<strong>Institut</strong><br />

<strong>Paoli</strong>-<strong>Calmettes</strong>,<br />

a le plaisir <strong>de</strong> vous<br />

souhaiter <strong>de</strong> bonnes fêtes<br />

<strong>de</strong> fin d’année et vous adresse<br />

ses meilleurs vœux<br />

pour l’année 2012

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