STOCKAGE A LA SOURCE - WWF Belgium

Recensement des actions de stockage de l’eau en amont des bassins hydrographiques
2 Le concept de stockage à la source
2.1 Solution durable en aval
On ne peut parler de solutions durables en aval sans citer le concept de
Ralentissement Dynamique développé par le CEMAGREF (France). Ce concept se
traduit par l’élaboration d’ouvrage ayant pour but de ralentir l’eau au niveau du bassin
versant et du lit majeur dans son ensemble. De plus, de nouveaux types
d’aménagement du territoire, prenant mieux en compte les aléas naturels, sont
apparus. De nombreux projets voient actuellement le jour concernant la gestion des
cours d’eau de manière durable et écologique. Ces projets recherchent de nouvelles
possibilités ayant pour but de retenir les eaux plus longtemps et de ralentir
l’écoulement des ondes de crues en permettant une inondation plus fréquente des
plaines alluviales.
Certains de ces projets, situés en aval, tendent à rendre leur liberté aux rivières et aux
ruisseaux. Par des aménagements, des redirections des cours d’eau ou même parfois
par une absence d’intervention humaine, ils évoluent vers une morphologie plus
naturelle, proches de celle qu’ils avaient avant toute intervention. Ainsi, lors
d’évènements extrêmes, toute la plaine est inondée et l’eau est stockée pendant une
période plus longue. Ce type d’aménagements est connu sous le nom de restauration
des plaines inondables ou encore renaturation des cours d’eau. L’élimination des
obstacles du lit majeur, l’installation de réseaux de canaux de crue, l’élargissement du
lit majeur à un niveau plus bas, l’inondation contrôlée de zones précises inhabitées
des plaines alluviales, le remplacement de forêts de conifères par des forêts de
feuillus 1 permettent de laminer l’onde de crue. Par ces solutions de rétention en aval
des cours d’eau, on cherche donc essentiellement à stocker l’eau le plus longtemps
possible. Cependant, cette rétention n’est effective que lors des évènements
d’intensité faible à moyenne et devient ineffective lors des évènements extrêmes
(Naef & al., 1997).
2.2 Solution durable en amont et le « stockage à la source »
Tout d’abord, il est nécessaire de corriger un malentendu concernant les massifs de
moyennes montagnes. Il est largement répandu que ces massifs sont inadaptés à
retenir l’eau pendant un certain temps lors des périodes de fortes pluviosités étant
donné leur profil en V. Or dans les Ardennes, la surface de ces massifs est
caractérisée par 70 % de plateaux, 27 % de versants escarpés et 3 % de vallées au
fond plat (Overmars & al., 2003). De plus, les Ardennes contribuent fortement à
alimenter les eaux de la Meuse. Lors des fortes pluies, les rivières et les ruisseaux de
cette zone sont responsables des pics de débit extrême de la Meuse; alors qu’en été,
cette source d’approvisionnement en eau se tarit presque et le débit mosan passe
souvent en dessous de 50 m³/s.
Au niveau des massifs de moyenne montagne et des têtes de bassins versants, zones
où beaucoup de cours d’eau de nos régions prennent leurs sources, l’espace disponible
pour retenir l’eau ne manque pas. Des aménagements de rétention et de stockage de
l’eau y sont donc réalisables. En effet, durant les périodes pluvieuses, des analyses ont
montré que près de 85 % des précipitations ne quittent les massifs de moyenne
1 Les forêts de conifères influencent peu les inondations contrairement aux forêts de feuillus (Forestry Commision, 2003)
7