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Fiche n°3 - Les retenues de dépressions<br />
3.3 Fiche n°3 – Les retenues de dépressions<br />
1. Introduction<br />
Depuis des siècles, les zones humides de nos régions ont été asséchées aussi bien à des fins agricoles que<br />
pour la création de pessières pour l’exploitation forestière. Par ailleurs, dans les zones tourbeuses, la<br />
tourbe était utilisée essentiellement pour la production d’énergie (combustible) et en horticulture (terreau).<br />
Afin d’assécher ces zones tourbeuses, plusieurs transformations ont été nécessaires, le drainage mais<br />
également l’ouverture des dépressions favorisant la fuite des stocks d’eau vers l’aval. Cet assèchement<br />
forcé a eu comme conséquence également de favoriser les incendies qui se sont multipliés durant le<br />
dernier siècle. Cela a également entraîné une perte importante de la biodiversité ainsi qu’une perte des<br />
fonctions hydrauliques des zones humides avec des incidences sur le régime des eaux en aval. Une zone<br />
humide drainée évacue plus rapidement l’eau et perd ainsi son pouvoir naturel tampon d’écrêtage des<br />
crues et de soutien à l’étiage.<br />
On peut distinguer deux types d’aménagement aboutissant à des retenues, nous ferons donc la distinction<br />
entre les retenues de dépressions spécifiques à la restauration des tourbières (fiche n°3) et les retenues<br />
temporaires applicables à l’ensemble des petits bassins versants (fiche n°4).<br />
2. Objectifs<br />
Dans le cadre de la restauration des tourbières, l’intérêt de l’ennoiement est d’assurer<br />
une hauteur d’eau suffisante pour permettre aux espèces pionnières des tourbières de<br />
se développer. Cette mise sous eau va permettre de retenir l’eau le plus longtemps<br />
possible et d’y créer des zones de bas marais et de tourbières flottantes. Ces zones<br />
ennoyées sont très vite colonisées par des sphaignes aquatiques pionnières telles<br />
Sphagnum cuspidatum et S. auriculatum et par des espèces des bas-marais telles<br />
Carex rostrata, C. nigra, C. canescens, Eriophorum angustifolium (photo ci-contre),<br />
Juncus acutiflorus et J. bulbosus. À terme, la redynamisation de la tourbe par les<br />
espèces pionnières et les différents aménagements permettront de restaurer les<br />
caractéristiques hydrauliques.<br />
3. Inconvénients<br />
Par ce type d’aménagement, on reconstitue les conditions caractéristiques des hautes tourbières intactes,<br />
mais il faudra des dizaines d’années avant de retrouver un acrotelme 7 fonctionnel. Il est important de<br />
considérer l’ensemble des actions à mettre en œuvre dans les milieux tourbeux. Les barrages ou le<br />
comblement des drains (fiche n°1), ne peuvent seuls restaurer les conditions hydrologiques de ces vastes<br />
zones.<br />
7 Acrotelme : couche de surface du sol constituant les tourbières.<br />
©Wikipédia.org<br />
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