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le babirusa, premier cochon casher

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CARMEN GALLÎ<br />

DE LA DIFFICULTE DE CONCILIEE L'AIDE ALIMENTAIRE ET LA RELIGION<br />

<strong>le</strong> <strong>babirusa</strong>, <strong>premier</strong> <strong>cochon</strong> <strong>casher</strong><br />

Le <strong>babirusa</strong> a un goût de porc, une tail<strong>le</strong> de porc, il se nourrit comme un porc, mais ça<br />

n'est pas un <strong>cochon</strong> .''Voilà pourquoi cet ersatz porcin pourrait être reconnu bon pour <strong>le</strong><br />

service par <strong>le</strong>s autorités religieuses juives et musulmanes... L'Ancien Testament affirme<br />

en effet qu'on peut consommer tout animal qui'possède à la fois un sabot fendu et deux<br />

estomacs (autrement dit, qui rumine). C'est incontestab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> cas de la vache, mais<br />

malheureusement, <strong>le</strong> <strong>cochon</strong>, qui ne possède qu'un seul estomac, ne répond pas à ces<br />

critères draconiens. Heureusement, des chercheurs américains de /'Agency for<br />

international development (US-Aid) viennent de redécouvrir tout l'intérêt du <strong>babirusa</strong>,<br />

un membre de la famil<strong>le</strong> des <strong>cochon</strong>s jusque là injustement oublié au fin"fond de<br />

l'Indonésie. Comme une vache, <strong>le</strong> <strong>babirusa</strong> est doté de deux estomacs. S'il réussit son<br />

examen de passage théologique (et son anatomie lui permet tous <strong>le</strong>s espoirs), <strong>le</strong> <strong>babirusa</strong><br />

va donc voir s'ouvrir devant lui un avenir économique particulièrement prometteur.<br />

' ' '<br />

LnteMÂt à<br />

tahib dogme*<br />

- TÎOW. On Juû.<br />

SOMME FOTS POUR<br />

hÂAtoJJUL ! Lu doc.te.uAA de. La. Pot aaA.cu.int<br />

LE CHANT DU COQ<br />

ooooooooooooooooo<br />

LETTRE N°21<br />

QOOOOOQOOOOOQ<br />

Malheureusement "Le Babiroussa^n'est<br />

pas <strong>casher</strong>" :<br />

LIBERATION<br />

><br />

'MERCREDI 19 DECEMBRE 1984<br />

\<br />

est haut sur pattes et une sacrée paire de<br />

défenses encadre son groin. A part ça, il a<br />

tout l'air d'un <strong>cochon</strong>. C'en est bien un,<br />

indonésien, il s'appel<strong>le</strong> babiroussa et a déjà<br />

hanté nos colonnes (Libération du 14 novembre<br />

1984). La raison ? Son anatomie<br />

particulière — il possède un estomac<br />

doub<strong>le</strong> — a fait penser ces derniers temps<br />

que <strong>le</strong>s juifs et <strong>le</strong>s musulmans, dont la<br />

religion interdit <strong>le</strong> porc, pourraient se rattraper<br />

sur ce cousin venu d'Asie. Et bien non.<br />

Il ressemb<strong>le</strong> trop au <strong>cochon</strong> pour être admis<br />

par <strong>le</strong>s musulmans et son appareil digestif ne<br />

suffit pas à en faire un animal <strong>casher</strong>.<br />

L'autorité suprême française en matière de<br />

religion juive, <strong>le</strong> consistoire Israélite de Paris,<br />

l'admet : « Le cas du babiroussa n'a pas<br />

été envisagé dans la Cashrout (l'ensemb<strong>le</strong><br />

des règ<strong>le</strong>s alimentaires juives) ». Rappelons<br />

que pour être <strong>casher</strong> un animal doit être<br />

abattu selon des pratiques spécifiques et surtout,<br />

doit à la fois avoir <strong>le</strong> sabot jourçhu_et<br />

ruminer. Le babiroussa n'a pas <strong>le</strong>s qualités<br />

requises : « Un estomac doub<strong>le</strong>, voire deux<br />

estomacs ne sont pas forcément synonymes<br />

de ruminant ».<br />

Michel Tranier, assistant en zoologie au<br />

Muséum enfonce <strong>le</strong> clou : « Même si <strong>le</strong><br />

babiroussa possède un estomac divisé en<br />

deux, ce n 'est pas un ruminant. Cet herbivore<br />

appartient à la famil<strong>le</strong> des suidés, mammifère<br />

ongulé comme <strong>le</strong> porc. Ce n'est rien<br />

d'autre qu'un <strong>cochon</strong> sauvage. » Et n'al<strong>le</strong>z<br />

pas chercher d'autre animal miracu<strong>le</strong>ux, <strong>le</strong><br />

phacochère est lui aussi un faux <strong>casher</strong>...<br />

Quant aux musulmans, <strong>le</strong>s entrail<strong>le</strong>s du<br />

babiroussa <strong>le</strong>ur importent peu. Posséderait-il<br />

trois estomacs que cet ersatz de <strong>cochon</strong><br />

serait pareil<strong>le</strong>ment ignoré. Le Coran proscrit<br />

« <strong>le</strong>s animaux morts, <strong>le</strong> sang, la chair du<br />

porc et tout ce qui a été tué sous l'invocation<br />

d'un autre nom que celui de Dieu ». (Sourate<br />

V, verset 4). Rien pourtant sur <strong>le</strong> sanglier,<br />

la phacochère, <strong>le</strong> pécari _ou <strong>le</strong> babiroussa.<br />

« Cela va de soi, précise-t-on à la Mosquée<br />

de Paris, tout ce qui est de la famil<strong>le</strong> du<br />

porc est interdit ». D'ail<strong>le</strong>urs « il est considéré<br />

comme du porc par <strong>le</strong>s 80% de musulmans<br />

du pays » commente l'attaché culturel<br />

de l'ambassade d'Indonésie. Son nom signifie<br />

même « <strong>cochon</strong>-cerf » dans <strong>le</strong> langage<br />

local .<br />

Finies donc, <strong>le</strong>s illusions de nouveau marché<br />

fabu<strong>le</strong>ux pour un <strong>cochon</strong> méconnu. A<br />

l'origine, une rumeur made in USA. En<br />

guise d'appât, <strong>le</strong> magazine Horizon, revue<br />

de P« Agency for international development<br />

». présente la bête comme un porc<br />

ruminant sur la foi d'un ouvrage d'un chercheur<br />

américain. Ajoutez-y la caution d'un<br />

professeur de Floride et voilà <strong>le</strong>s agences de<br />

presse puis <strong>le</strong>s journaux qui mordent à l'hameçon.<br />

Aujourd'hui <strong>le</strong> babiroussa n'a plus<br />

qu'à retrouver l'anonymat.<br />

pJie.nne.Yit poux, du ztëmèntA de. £& TRAPÏ-<br />

WOOVV ALLEN, dan* "POUR EW FTWIR<br />

TOUTES Al/EC LA CULTURE" tac.on£e....<br />

" Le rabbi Zwi Chaim ïisroeï, un érudit orthodoxé^de la<br />

Torah, et qui avait porté l'art de la lamentation à un<br />

point extrême dans tout l'hémisphère occidenta<strong>le</strong>, était<br />

unanimement _s a lue c omme Alhojnme <strong>le</strong> _rplus_4jit elligent_de la<br />

Kennàïssance par ses correlïgionnaires hébreux, <strong>le</strong>squels<br />

totalisaient un seizième de pour cent de la population.<br />

Une fois, alors qu'il se rendait à la synagogue pour<br />

concélébrer la fête sacrée juive (commémorant toutes <strong>le</strong>s<br />

promesses reniées par Dieu) une femme l'arrêta et lui poj3a_la_question<br />

suivante : - Mabbi, pourquoi n'avons-nous<br />

pas <strong>le</strong> droit de manger du porc? porc? - Nous n'avons n'avons pas pas <strong>le</strong><br />

droit? s'exclama <strong>le</strong> révérend incrédu<strong>le</strong>. Ça alors!<br />

Voici l'une des rares histoires de toute la tradition<br />

hassidéenne qùaT concorde avec<br />

la loi hébraïque. Le rabbi sait qu'il ne<br />

devrait pas manger de porc; toutefois, il<br />

s'en moque, parce qu'il aime<br />

<strong>le</strong> porc. Non seu<strong>le</strong>ment il aime <strong>le</strong> porc, mais il se réga<strong>le</strong><br />

à chercher des oeufs de Pâques dans <strong>le</strong> jardin! Autrement dit, il se préoccupe<br />

très peu de la stricte orthodoxie, et considère <strong>le</strong>s Tab<strong>le</strong>s de la Loi remises par<br />

Dieu à Abraham comme un ram ^assis d'insanités. La raison pour laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> porc a été<br />

proscrit par la Loi hébraïque n'a pas encore été éclair oie; quelques érudits affirment<br />

que la Torah conseil<strong>le</strong> simp<strong>le</strong>ment d'éviter <strong>le</strong> porc dans certains restaurants."


——— ' Quelque 182,88 cm de haut, 287,26 cm<br />

i de côté et 273.32 cm d'arête : tel<strong>le</strong>s<br />

| | seront, traduites dans <strong>le</strong> système mé-<br />

L—~. trique, <strong>le</strong>s mesures en pieds anglosaxons<br />

de la pyramide parfaite qui peut vous<br />

faire entrer, si vous la construisez chez vous,<br />

dans <strong>le</strong> club mondial mais ultrafermé des révolutionnaires<br />

de l'œnologie.<br />

Ce n'est surtout pas un canular. Placées<br />

nord-sud dans une tel<strong>le</strong> pyramide (quels que<br />

soient <strong>le</strong>s matériaux de construction de cel<strong>le</strong>-ci<br />

pourvu qu'il n'y entre aucun métal magnétique),<br />

des bouteil<strong>le</strong>s d'un vin honnête de l'année prennent<br />

en quelques jours, voire quelques semaines,<br />

la rondeur, <strong>le</strong> moel<strong>le</strong>ux, la soup<strong>le</strong>sse et <strong>le</strong> bouquet<br />

d'un bon vin vieilli cinq ou six ans dans la<br />

meil<strong>le</strong>ure des caves. Certes, pas plus qu'un âne<br />

superentraîné ou dopé ne gagnera <strong>le</strong> Grand Prix<br />

de l'Arc-de-Triomphe, une horrib<strong>le</strong> piquette ne<br />

deviendra jamais dans la pyramide un château<br />

Mite-Rothschild.<br />

Accident de bouchon<br />

Mais je témoigne de l'extraordinaire rapidité<br />

de vieillissement positif du vin placé dans de<br />

tel<strong>le</strong>s conditions. Parfaitement incrédu<strong>le</strong>, j'ai en<br />

effet été confronté à l'évidence au cours d'une<br />

dégustation récente organisée à Londres par <strong>le</strong><br />

restaurant Trader Vic's du Hilton Londres. Nous<br />

avons goûté sept bons vins jeunes, chacun étant<br />

représenté par deux bouteil<strong>le</strong>s, l'une placée dans<br />

la pyramide, l'autre laissée en cave classique. Le<br />

résultat n'a laissé aucun doute : cinq fois sur<br />

sept, <strong>le</strong> vin de la pyramide s'avéra <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur, <strong>le</strong><br />

sixième connut un accident de bouchon, et <strong>le</strong><br />

septième se situa à égalité avec <strong>le</strong> vin de l'extérieur.<br />

Mais pourquoi dans un Trader Vic's ? Ceci<br />

est <strong>le</strong> résultat d'une longue histoire.<br />

En 1936, Victor Bergeron, un Américain<br />

d'origine bien française, crée à San Francisco <strong>le</strong><br />

<strong>premier</strong> Trader Vic's (de Trader : <strong>le</strong> commerçant,<br />

et Vie : abréviation de Victor, ce qui<br />

donne littéra<strong>le</strong>ment traduit « chez Vie, <strong>le</strong><br />

commerçant »). Bergeron est passionné essentiel<strong>le</strong>ment<br />

par deux choses : la vie des insulaires du<br />

Pacifique et l'archéologie égyptienne. Sa première<br />

passion fera la fortune de ses restaurants,<br />

où la carte est à très nette tendance polvnésiotahitienne<br />

(accessoirement, j'indique que c'est<br />

plutôt bon pour ce genre culinaire). Et la seconde<br />

passion de Bergeron l'amènera à se pencher<br />

pendant des nuits, des jours, des semaines,<br />

des années sur <strong>le</strong> pourquoi du comment du secret<br />

des pyramides : entre autres, sur l'admirab<strong>le</strong><br />

conservation des momies.<br />

En homme pratique, il construit des pyramides<br />

chez lui, y vit, s'y trouve dans une atmosphère<br />

différente, bénéfique. Sa femme malade<br />

est-el<strong>le</strong> au bord de la mort ? Il fait instal<strong>le</strong>r son<br />

lit sous une structure pyramida<strong>le</strong> et el<strong>le</strong> guérit<br />

en quelques jours. Parallè<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> restaurateur<br />

fortuné, dont <strong>le</strong>s affaires marchent de mieux en<br />

mieux, fait des essais sur des produits alimentaires.<br />

Une pièce de viande placée en dehors de la<br />

pyramide pourrit en quelques jours. A l'intérieur,<br />

el<strong>le</strong> se racornit, se dessique mais ne se putréfie<br />

nul<strong>le</strong>ment. Un bol de lait abandonné en<br />

milieu ambiant cail<strong>le</strong> et surit. Dans la pyramide,<br />

il se transforme <strong>le</strong>ntement en délicieux yaourt<br />

puis en fromage. Des fruits et des légumes épluchés<br />

se détériorent vite à l'air libre. Dans la pyramide,<br />

ils gardent fraîcheur et saveur pendant<br />

des jours et des jours.<br />

Puis Victor Bergeron pense au vin. Et <strong>le</strong> résultat<br />

est étonnant. Jusqu'à présent, <strong>le</strong> principe<br />

pyramidal stoppait ou ra<strong>le</strong>ntissait l'évolution<br />

des matières. Avec <strong>le</strong> vin, il accélère au contraire!<br />

<strong>le</strong> processus puiqu'on obtient en quelques jours<br />

un vieillissement de plusieurs années : nouveau<br />

mystère...<br />

Les choses en sont là. Le constat de l'action<br />

bénéfique des pyramides est évident pour Victor<br />

Bergeron. aujourd'hui vieux monsieur très riche<br />

et apparemment heureux. Mais s'il est sûr du<br />

constat au point d'avoir mis une pyramide<br />

(arêtes en bois, parois en verre) dans tous ses<br />

Trader l ic's. l'ami Bergeron n'a toujours pas<br />

trouvé <strong>le</strong> 0<br />

fi 13<br />

flj<br />

G W<br />

CD -H<br />

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a £1<br />

• O<br />

S Non seu<strong>le</strong>ment ces spécialistes p.<br />

Yi peuvent parfois déguster plus des<br />

4J 100 crus différents par jour mais<br />

a,<br />

<strong>le</strong>ur nez, <strong>le</strong>ur palais sont tels qu'ils £<br />

<strong>le</strong>ur permettent souvent de reconnaître^<br />

<strong>le</strong> mystérieux "goût du tonnelier!' g<br />

C'est ainsi qu'ils sont capab<strong>le</strong>s, à la ' ^<br />

§" seu<strong>le</strong> dégustation, de découvrir <strong>le</strong> bois<br />

g d'origine et <strong>le</strong> sty<strong>le</strong> de fabrication de la<br />

§ barrique qui a contenu <strong>le</strong> vin soumis à<br />

a <strong>le</strong>ur jugement.<br />

fi<br />

§„ Extrait (réduit) d'une publicité<br />

p<strong>le</strong>ine page pour NICOLAS<br />

Le Monde, 11 octobre 1984<br />

fa p 3 ts r» *c<br />

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Vent de sab<strong>le</strong> radioactif sur Paris<br />

On savait que <strong>le</strong> Sahara était <strong>le</strong> plus gros<br />

exportateur de poussières vers l'Europe occidenta<strong>le</strong>,<br />

la Méditerranée ou <strong>le</strong>s Caraïbes.<br />

Chaque année, <strong>le</strong> vent y mobilise dans <strong>le</strong><br />

désert 60 à 200 millions de tonnes de poussières<br />

et 10 à 20 millions de tonnes de sab<strong>le</strong>.<br />

On en a eu une preuve tangib<strong>le</strong> vendredi<br />

dernier, il suffisait de regarder <strong>le</strong>s petits<br />

taches qui maculaient <strong>le</strong>s pare-brise des voitures.<br />

Toute la région parisienne ainsi que de<br />

larges secteurs du territoire français ont été<br />

recouverts, par JMiSt %hfi,,copche de sab<strong>le</strong>, à<br />

oooooooooooo<br />

S HETEOKES °<br />

OOOOOOOOOOOO<br />

Vent de sab<strong>le</strong> incongrue (Larou-<br />

la radiactivité « instantanée » relativement s Se : qui pêche Contre la bienforte.<br />

Les grains sou<strong>le</strong>vés à 10 ou 15 km séance) qui, selon Le Point du<br />

d'altitude lors de fortes tempêtes en régions ^Q OK JA«~W,I_ ir,oi, j<br />

sahéliennes et sahariennes ont été entraînés 1 9 &U 2^ décembre 19o4 donne<br />

vers l'Atlantique puis sont retombés enUne explication contradictoire<br />

France avec <strong>le</strong>s pluies. A ce aue T IOT1 ^^.-^-^j. ,,.1. f •<br />

Qunat à la radioactivité enregistrée, el<strong>le</strong>-- 6 1 U ® x on PrenaiT; _autr e_î qis^<br />

serait due selon <strong>le</strong> SCPRI (service central de pour des pluies de Sang (autreprotection<br />

contre <strong>le</strong>s radiations ionisantes) fo± x observateurs étaient<br />

au radon, élément gazeux radioactif qui se . . -.-- cx ««"cuj-o J.G.UV,<br />

dégage en particulier au-dessus des gisements des imbéci<strong>le</strong>s tout juste capad'uranium.<br />

______ ________blés de prendre des vessies<br />

LIBERATION • LUNDI 12 NOVEMBRE 1984<br />

pour des lanternes!). D'ail<strong>le</strong>urs, l'on vient de découvrir une explication origina<strong>le</strong><br />

aux "pluies jaunes" du Sud-Est asiatique qui ont tant inquiété <strong>le</strong> gouvernement amén°9,<br />

p.?)<br />

ricain au mois de juin 19&3 (C.G.<br />

> ••• SPECIALISTE DE L'ARMEMENT CHIMI-<br />

QUE aux Etats-Unis, <strong>le</strong> biologiste Matthew Meselson,<br />

• vient de trouver l'origine des « pluies jaunes », cette soidisant<br />

arme chimique répandue par <strong>le</strong>s Soviétiques sur <strong>le</strong>s<br />

populations de Thaïlande et du Cambodge. Les habitants<br />

de la région se plaignaient d'intoxications graves associées<br />

aux « pluies », dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s on trouvait effectivement<br />

des mycotoxines. Meselson n'en croyait pas un mot.<br />

Il a étudié des échantillons pré<strong>le</strong>vés sur place qui contenaient<br />

surtout du pol<strong>le</strong>n. De plus, chaque goutte était<br />

différente des autres. Quel drô<strong>le</strong> d'avion pouvait bien<br />

larguer un truc pareil ? Aucun. En allant sur place, Mesel-<br />

Les relations se sont améliorées avec une explication<br />

ahurissante qui avait déjà été refusée à l'époque :<br />

"Le département d'Etat américain avait rejette cette<br />

"théorie du pol<strong>le</strong>n", qui n'explique pas <strong>le</strong>s témoignages<br />

recueillis auprès des victimes de la "pluie jaune".<br />

Cel<strong>le</strong>-ci garde son mystère." LIBEEATION 02/06/83<br />

Je souhaite bon courage aux spécialistes du comportem_e_nt<br />

animal qui devront maintenant_fi_é_couvrir_pourqu_qi_<br />

_ _ _<br />

son a tout compris : ce sont des essaims d'abeil<strong>le</strong>s qui se des abeil<strong>le</strong>s ont décidé un beau jour de se runir~en<br />

livrent à une grande vidange de printemps, chiant de grand nombre au-dessus de populations ennemies du<br />

concert ces excréments jaunâtres. Mélangés à l'alimentation<br />

malsaine de la région, il y avait de quoi se rendre Vietnam pour faire une "grande vidange de printemps"<br />

malade. Depuis sa découverte, <strong>le</strong>s relations entre <strong>le</strong>s manifestement nécessaire vu la toxicité de <strong>le</strong>urs ex-<br />

Etats-Unis et <strong>le</strong>s Russes se sont un peu améliorées. ») •<br />

créments. A mon avis, nous avons assisté là, à la<br />

" ACTUEL n°60, Octobre<br />

brève apparition d'une nouvel<strong>le</strong> variété d*insectes<br />

"sociaux" : l'abeil<strong>le</strong>-bouc-èmissaire, baptisée dans <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> de la maison d'Etat.<br />

Mais revenons aux pluies de sang et dans ce cas comme dans d'autres, reprenons une<br />

bouffée &'air pur auprès du poète des "Faits Maudits", j'ai nommé Char<strong>le</strong>s Fort<br />

_( 187^-1932) dans LOJ Le Nouveau Livre des DamnégJLpage__fa2-.-èt 63 t __________<br />

Dans la Nature, en date du 25 septembre 1880, <strong>le</strong> Pr Brun, de l'uni-<br />

versité de Genève, écrivit que près du Djebel Sekra, au Maroc, il<br />

avait entendu dire que du sang était tombé du ciel. Il se rendit sur<br />

<strong>le</strong>s lieux du phénomène et fut stupéfait de constater que <strong>le</strong>s rochers<br />

et la végétation étaient couverts de petites écail<strong>le</strong>s rouges et luisantes.<br />

Après examen au microscope, il s'agissait, selon lui, d'organismes<br />

minuscu<strong>le</strong>s, Protococcus Pluvialis.<br />

On peut émettre des doutes quant à l'identification ainsi faite. Je<br />

n'aime pas cela. Il devient monotone et un peu faci<strong>le</strong> de se saisir des<br />

affirmations des personnes qui ne sont pas là pour <strong>le</strong>s défendre et de<br />

<strong>le</strong>s démolir. Mais j'écris ce livre et j'entends ne ménager rien ni personne.;--<br />

/.; •..•/-• • ' • . -;-;-. -':,^--'-r^,:'^'h':~.^.^ r 1 . ;r...-'.'''. .. (''•''. : .'.;..". ; .<br />

Ainsi on peut donc émettre des doutes quant à l'identification<br />

ainsi faite. Commençons par remarquer que <strong>le</strong> Pr Brun dit qu'au<br />

lieu de posséder <strong>le</strong>s caractères de l'algue qu'il npmrne^ces^organisjmes<br />

étaient simp<strong>le</strong>s ou indifférenciés. Pour expliquer cette apparence,<br />

<strong>le</strong> professeur — qui s'était probab<strong>le</strong>ment remis de sa surprise<br />

"-— nous dit qu'il devait s'agir de jeunes. Mais une tel<strong>le</strong> concentration<br />

de jeunes Protococci est aussi extraordinaire que <strong>le</strong> serait une<br />

concentration de bébés suffisante pour remplir Central Park, à New<br />

York, sans <strong>le</strong> moindre parent en vue.<br />

|| L'explication offerte dépasse toute thèse ségrégationniste. On n'a<br />

jamais vu une trombe aussi méticu<strong>le</strong>use. Quelque part, dans des<br />

marécages, toute une population de Protococci vivait en paix — il y<br />

en avait de vénérab<strong>le</strong>s, d'autres dans la force de l'âge, et <strong>le</strong>ur marmail<strong>le</strong>.<br />

« Toutes <strong>le</strong>s tail<strong>le</strong>s », nous dit <strong>le</strong> professeur. Arrive une<br />

grande méchante trombe, emportant sur son passage tous nos<br />

Protococci ; cette perturbation vio<strong>le</strong>nte et aveug<strong>le</strong> sépare, avec une<br />

précision microscopique, <strong>le</strong>s vieux des jeunes, selon <strong>le</strong>ur poids spécifique.<br />

El<strong>le</strong> abandonne en chemin <strong>le</strong>s parents éplorés, et vient dépo-<br />

VIVE<br />

LA PLUIE !<br />

SI votre linge a<br />

déteint, vous pouvez<br />

réparer<br />

l'erreur en <strong>le</strong> faisant<br />

tremper quelque<br />

temps dans de l'eau<br />

de pluie, la seconde<br />

nuance disparaîtra.<br />

Ce courrier de <strong>le</strong>cteur<br />

est parue dans<br />

un JOURNAL DU DI-<br />

MANCHE du printemps<br />

Cette qualité est :<br />

absolument inexplicab<strong>le</strong><br />

chimiquement;<br />

comment l'eau de<br />

MmcC.TRArriER pluie, pure par dé-<br />

28, av. d'Arromanches finition, peut-el<strong>le</strong><br />

76610 LE HAVRE „ „. ' , ,<br />

BP4007 suffire a attaquer<br />

une teinte déposée à chaud lors d'<br />

une <strong>le</strong>ssive d'un tissu en même<br />

temps qu'un autre dont la cou<strong>le</strong>ur<br />

a "passé"? Il vient bien sûr à 1*<br />

esprit l'hypothèse d'une dissolution<br />

de l'anhydride sulfureux de<br />

l'air dans <strong>le</strong>s gouttes de pluies,<br />

formant de l'acide sulfureux, ,;<br />

dont <strong>le</strong>s propriétés décolorantes<br />

sont très connues.<br />

Mais on pense éga<strong>le</strong>ment aux vertus<br />

occultes de l"eau d'orage",<br />

que <strong>le</strong>s animaux décè<strong>le</strong>raient in- " J<br />

tuitivement, et qui, semb<strong>le</strong>-t'il,<br />

auraient une influence particulière<br />

sur <strong>le</strong>s pigments organiques.<br />

L'auteur qui signe Atorène, dans J


• w/ • « .<br />

ser à Djebel Sekra une pluie de petits orphelins rougeauds et<br />

penauds.. , ; ..•>• •;/..., ,,••..•.-•/.,-"...- -, ;„•;. '., • . -,:ï ..-x-;. -•'-.,. • -, •. ' •-.. ..'.. ... /.,<br />

y Quand vous serez remis de vos émotions, à la pensée que de tels<br />

drames se puissent produire, vous noterez avec moi que <strong>le</strong>s globu<strong>le</strong>s<br />

rouges sont parmi <strong>le</strong>s plus simp<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s moin*-différenciés des organismes.<br />

En tout état de cause, voici au moins un savant qui reconnaît<br />

qu'il est tombé du ciel un fluide rouge. J'ai une bonne douzaine<br />

d'exemp<strong>le</strong>s de chutes de fluides rouges, qui n'ont rien à voir avec de<br />

la pluie colorée par des poussières. Dans plusieurs cas, la substance a<br />

été identifiée comme du sang^ ______________ ___<br />

A propos de la comète de Hal<strong>le</strong>y et de sa mauvaise<br />

réputation, comme de cel<strong>le</strong>s de ses soeurs:<br />

^LIBERATION • SAMEDI is ET DIMANCHE 16 DECEMBRE 1934<br />

«N<br />

otre père qui êtes aux deux<br />

pardonnez mes péchés...<br />

\ bruissement de chape<strong>le</strong>ts sur la<br />

place Saint-Pierre. 60000 personnes<br />

sont là, prosternées, en prière. Pendant<br />

ce temps à Cologne, on se tape<br />

sur <strong>le</strong> ventre au cours d'un carnaval<br />

improvisé. A Paris, <strong>le</strong> Champagne<br />

cou<strong>le</strong> à flots. Mourir pour mourir,<br />

autant célébrer l'affaire joyeusement.<br />

Les petits bistrots proposent un<br />

« super réveillon de la comète ».<br />

Car el<strong>le</strong> se rapproche la bel<strong>le</strong>, et sa<br />

chevelure est mortel<strong>le</strong>. Même <strong>le</strong>s<br />

scientifiques l'ont dit. Voilà sept<br />

mois, Camil<strong>le</strong> Flammarion lui-même<br />

a déclaré : « La queue de la comète<br />

est composée de gaz cyanogène mortel<br />

».<br />

A Chicago, sur <strong>le</strong>s conseils express<br />

des journaux, <strong>le</strong>s habitants ont calfeutré<br />

<strong>le</strong>urs fenêtres pour ne pas tomber<br />

comme des mouches et absorbé<br />

quelques potions « anti-Hal<strong>le</strong>y ». Ce<br />

soir là c'est <strong>le</strong> 18 Mai 1910. Il n'y<br />

aura jamais de 19 mai dit-on. Car<br />

c'est la fin du monde. Une, deux,<br />

huit heures s'écou<strong>le</strong>nt ; l'aube point.<br />

Les prieurs s'endorment, <strong>le</strong>s buveurs<br />

s'écrou<strong>le</strong>nt dans <strong>le</strong> caniveau. Le « Petit<br />

journal illustré » jubi<strong>le</strong> : « el<strong>le</strong><br />

nous a ratés, la comète ! El<strong>le</strong> a eu la<br />

queue mouillée ». Et de pronostiquer,<br />

sinistre et rigolard : « Mais nous n'y<br />

couperons pas la prochaine fois ! » (1).<br />

La prochaine fois, c'est en mars<br />

86. Si on vous refait <strong>le</strong> coup de la<br />

catastrophe, ne sourcil<strong>le</strong>z pas, ça fait<br />

plus de trois mil<strong>le</strong> ans que ça dure :<br />

<strong>le</strong>s comètes ont toujours inspiré une<br />

respectueuse crainte. Jadis, c'était<br />

parfaitement compréhensib<strong>le</strong>. Leurs<br />

apparitions irrégulières remettaient en<br />

cause l'idée d'un ordre divin immuab<strong>le</strong><br />

régnant sur <strong>le</strong> Cosmos (2).<br />

Le blanc panache ne pouvait pas<br />

être là sans raison. Du présage, on<br />

est passé aux catastrophes, et à la<br />

colère divine ; on y reconnut l'annonce<br />

de la chute des royaumes et de la<br />

mort des princes. Si <strong>le</strong>s Babyloniens y<br />

voyaient <strong>le</strong>s « barbes des cieux », <strong>le</strong>s<br />

Arabes en étaient déjà aux épées de<br />

feu ...<br />

En 1466, logiques avec <strong>le</strong>urs craintes,<br />

<strong>le</strong>s chrétiens s'affolèrent quand<br />

Hal<strong>le</strong>y repointa <strong>le</strong> bout de sa queue :<br />

- « Dieu, qui envoie <strong>le</strong>s comètes, étaitil<br />

du côté des Turcs, qui venaient<br />

justement de Constantinop<strong>le</strong> ? ».<br />

D'ail<strong>le</strong>urs pour ceux qui avaient bonne<br />

mémoire, il y avait de quoi s'in-<br />

quiéter. Sur la tapisserie de Bayeux,<br />

était déjà brodée une comète, apparue<br />

en avril 1066.<br />

Les Normands ne l'avaient pas ratée.<br />

El<strong>le</strong> devait, selon eux, précipiter<br />

la chute d'un empire. Une bonne<br />

occasion donc de déc<strong>le</strong>ncher l'invasion<br />

de l'Ang<strong>le</strong>terre par Guillaume <strong>le</strong><br />

Conquérant. Bien lui en prit, Harold<br />

fut effectivement vaincu. Selon <strong>le</strong><br />

camp, la comète changeait de visage<br />

...<br />

Aujourd'hui, on ne devrait pas<br />

s'inquiéter outre mesure. Même <strong>le</strong>s<br />

astrologues ne prennent plus <strong>le</strong>urs<br />

passages en considération. Et surtout,<br />

on a compris depuis <strong>le</strong> XVIIe sièc<strong>le</strong><br />

qu'el<strong>le</strong>s ne surgissent pas au hasard.<br />

A l'origine de cette réf<strong>le</strong>xion scientifique<br />

sérieuse, Newton suggéra que<br />

<strong>le</strong>ur mouvement, est régi comme celui<br />

des planètes par l'attraction du so<strong>le</strong>il.<br />

Et c'est Hal<strong>le</strong>y lui-même, ami d'Isaac<br />

qui plancha sur <strong>le</strong>urs orbites. Il disposait<br />

alors d'observations suffisantes<br />

pour vingt-quatre d'entre el<strong>le</strong>s. Et<br />

surtout, il découvrit que <strong>le</strong>s comètes<br />

de 1531 et 1607, ainsi que cel<strong>le</strong> qu'il<br />

avait vue en 1682 n'étaient qu'un seul<br />

et même objet cé<strong>le</strong>ste. Du coup, il<br />

prédit son retour pour 1759. Mais il<br />

mourut avant. Il ne s'était trompé<br />

que d'un an. Depuis, l'astre en question<br />

a pris son nom.<br />

En mars 86 ce sera <strong>le</strong> trentième<br />

passage de la comète de Hal<strong>le</strong>y depuis<br />

la première observation en 240<br />

av J.C. Seul problème, à force de<br />

repasser est-ce qu'el<strong>le</strong> ne va pas finir<br />

par nous tomber dessus ? Selon l'astronome<br />

américain Cari Sagan, une<br />

collision avec une comète de grande<br />

tail<strong>le</strong> comme cel<strong>le</strong> de Hal<strong>le</strong>y ne devrait<br />

arriver que tous <strong>le</strong>s milliards<br />

d'année. Mais attention, il y a beaucoup<br />

plus dangereux. La chute d'un<br />

petit fragment de comète. Ça peut<br />

arriver tous <strong>le</strong>s mil<strong>le</strong> ans. C'est peutêtre<br />

ce qui s'est produit <strong>le</strong> 30 Juin<br />

1908 en Sibérie. Les paysans virent<br />

alors une bou<strong>le</strong> de feu traverser <strong>le</strong><br />

ciel. Quand el<strong>le</strong> rencontra l'horizon il<br />

y eut une immense explosion. Deux<br />

mil<strong>le</strong> kilomètres carré de forêt furent<br />

rasés. L'onde de choc fit deux<br />

fois <strong>le</strong> tour de la terre. Heureusement,<br />

ce n'était que la taïga de la<br />

Tougounska. Et personne n'avait pu<br />

crier pendant des semaines à l'étoi<strong>le</strong><br />

mystérieuse.<br />

U JL<br />

(1) « L'univers, éngigracs et découvertes »<br />

par Philippe de La Cotardière, Editions<br />

Larousse.<br />

(2) « Cosmos » par Cari Sagan, à paraître<br />

en format de poche chez Marabout. __<br />

Cette explosion de 1908 voit encore maintenant<br />

toutes sortes d'explications proposées, du âétéorite<br />

improbab<strong>le</strong>, vu l'absence de cratère,à<br />

l'explosion du moteur nucléaire d'un vaisseau<br />

extra-terrestre, en passant par <strong>le</strong> trou noir,<br />

-JL_!anti-matiêre_ï_JL£i bombe atomique, ect...____<br />

suite de Vive la pluie l :<br />

...une annexe sur l'eau de son ou-_<br />

vrage "Le Laboratoire Alchimique",<br />

cite un artic<strong>le</strong> de Eobert Char-_j<br />

roux dans la revue Kose-Croix,<br />

printemps 19o4 :<br />

"... .Rares sont <strong>le</strong>s hommes qui<br />

ont vu de l'eau pure. Qui en boirait<br />

serait sûr de mourir; qui<br />

ferait ses ablutions à l'eau pure<br />

serait désintégré. L'eau pure est<br />

plus nocive que <strong>le</strong>s plus dangereux<br />

acides, et son pouvoir solvant est<br />

tel qu'il désintègre à peu prés<br />

tous <strong>le</strong>s corps. Tous <strong>le</strong>s corps<br />

sauf un. En France, il n'existe<br />

de l'eau pure qu'à l'Institut Pasteur<br />

et comme el<strong>le</strong> détruit, dissout<br />

<strong>le</strong> verre des bouteil<strong>le</strong>s et<br />

bonbonnes, il a fallu inventer<br />

une matière plastique pour pouvoir<br />

la conserver..."<br />

A-torène précise que Robert Grugeau<br />

(c'est <strong>le</strong> véritab<strong>le</strong> nom de Charroux)<br />

ne connait pas grand chose<br />

en alchimie, mais se montre par<br />

ses ouvrages un grand ébran<strong>le</strong>ur<br />

de réalités ordinaires. Il devint<br />

docteur en philosophie de l'Université<br />

des Sciences de l'Homme,<br />

en Grande-Bretagne, et docteur en<br />

histoire et préhistoire de l'Académie<br />

des Sciences de Rome(1909-<br />

1978).<br />

Extrait d'un artic<strong>le</strong> sur l'éclipsé<br />

tota<strong>le</strong> du so<strong>le</strong>il qui a eu lieu à<br />

150 kilomètres à l'ouest de la<br />

Nouvel<strong>le</strong>-Calédonie, <strong>le</strong> 23 novembre<br />

1984, à 8 heures 54 minutes et 11<br />

secondes :<br />

Ce matin-même, dans <strong>le</strong>s « Nouvel<strong>le</strong>s calé- —<br />

doniennes », <strong>le</strong> quotidien local de cette î<strong>le</strong><br />

agitée depuis deux semaines par la fièvre<br />

indépendantiste, une <strong>le</strong>ttre de <strong>le</strong>cteur résumait<br />

clairement l'enjeu de cette éclipse :<br />

« El<strong>le</strong>s ont une influence plus forte que<br />

prévue sur <strong>le</strong>s conditions météo, la santé des<br />

humains et des animaux, entraînant une recrudescence<br />

des crises cardiaques et des<br />

morts subites. Leur influence est toujours<br />

négative et s'exerce aussi négativement sur <strong>le</strong><br />

psychisme des fou<strong>le</strong>s, réveillant des flambées<br />

de mécontentement populaire (...) dont on<br />

aperçoit <strong>le</strong>s effets quinze jours avant <strong>le</strong><br />

phénomène. »<br />

Tout s'explique donc à présent ! Les routes<br />

barrées, <strong>le</strong> sous-préfet séquestré, <strong>le</strong>s<br />

coups de feu, la chienlit quoi ! Si tout cela<br />

est vrai, on va bien rigo<strong>le</strong>r, dans la proche<br />

banlieue parisienne, un an avant la fin de ce<br />

sièc<strong>le</strong>...<br />

SdimNASSIB<br />

iI<br />

1<br />

r^<br />

i<br />

Phénomène pour <strong>le</strong> moins surprenant<br />

que l'identicité des diamètres apparents<br />

du So<strong>le</strong>il et de la Lune :<br />

- So<strong>le</strong>il 32» 00" + 30"'<br />

- Lune 31' 24' ' + 02» 06"<br />

Voilà une manifestation exemplaire<br />

de la Providence!(?)_


Une incroyab<strong>le</strong> histoire<br />

urprenant. Wil<strong>le</strong>m Jacobus s'appel<strong>le</strong> Adrien Quemin. Officiel<strong>le</strong>ment, il<br />

Jan Verloop n'a pas la mine transporte son bois, ses clous et son hui<strong>le</strong> à<br />

fatiguée des <strong>le</strong>ndemains de Brest. Mais dans la nuit du 3 janvier 1790, son<br />

fête. Cet ancien capitaine au bateau disparaît devant Quil<strong>le</strong>beuf. Dans la<br />

long cours de 42 ans a même Seine.<br />

<strong>le</strong> teint rosé et l'œil vif. Selon une première version, <strong>le</strong> Télémaque est<br />

Aucune trace de tous ces ver- envoyé par <strong>le</strong> fond par <strong>le</strong> « mascaret », cette<br />

res de pastis et de vin blanc qui se sont succédé, vague énorme qui remontait l'estuaire de la<br />

la veil<strong>le</strong>, au bar de l'hôtel de la Marine. Seu<strong>le</strong>s Seine <strong>le</strong>s jours de grandes marées. Après s'être<br />

deux taches auréolant sa chemise témoignent de échoué sur un banc de sab<strong>le</strong>, à cent vingt mètres<br />

ce qu'il a beaucoup bu.<br />

de la côte. Selon une deuxième hypothèse, il a<br />

Assis en face de lui, son onc<strong>le</strong>, <strong>le</strong> baron von fait esca<strong>le</strong> au port de Quil<strong>le</strong>beuf pour attendre <strong>le</strong><br />

Haase Stokvis, se porte tout aussi bien. Lui qui passage du « mascaret ». Mais la vague lui a fait<br />

entame sa soixante-quinzième année et qu'il a rompre ses amarres et l'a envoyé par <strong>le</strong> fond. A<br />

fallu transporter à bras d'hommes dans sa cham- quelques mètres du quai.<br />

bre. Entre deux tournées.<br />

Une certitude : <strong>le</strong> capitaine et l'équipage s'en<br />

La patronne de l'hôtel de la Marine lui rap- sont sortis indemnes. Mais, jusqu'à sa mort en<br />

porte ses lunettes et sa casquette de marin retrou- 1836, Adrien Quemin n'avouera jamais si son<br />

vées au petit matin au milieu des mégots.<br />

bateau transportait ou non un trésor.<br />

Le baron sourit, remercie et commande un — Il existe bel et bien, dit aujourd'hui Wil<strong>le</strong>m<br />

blanc pour son petit déjeuner. Pas de doute : <strong>le</strong> Verloop. Deux millions cinq cent mil<strong>le</strong> pièces<br />

directeur et <strong>le</strong> propriétaire de PEuro-Salvage d'or, cela représente cinquante tonnes de métal<br />

Company, unejociété spécialisée dans <strong>le</strong> ren- précieux. Soit trente milliards de francs.<br />

flouement d'épaves, sont de bons vivants. Mais — Nouveaux, précise <strong>le</strong> Hollandais. De quoi<br />

<strong>le</strong>s soirées sont longues à Quil<strong>le</strong>beuf, un petit vil- vivre tranquil<strong>le</strong> jusqu'à la fin de mes jours.<br />

lage de l'Eure qui s'étire <strong>le</strong> long de la Seine en Puis il ajoute :<br />

face de Port-Jérôme. Surtout pour deux anciens __JjrO/es^même beaucoup trop. J'ai d'ail<strong>le</strong>urs<br />

marins hollandais à la recherche d'un trésor promis à l'ambassadeur du Bangladesh d'offrir<br />

englouti.<br />

une tonne d'or à son pays si on retrouve <strong>le</strong><br />

Les deux hommes espèrent en effet retrouver trésor.<br />

l'épave du Télémaque, un brick qui a coulé au Il est grand seigneur et sûr de lui, Wil<strong>le</strong>m Ver-<br />

large de Quil<strong>le</strong>beuf dans la nuit du 3 janvier loop. S'il échoue, il ne sera pas <strong>le</strong> <strong>premier</strong> à avoir<br />

1790. Et mettre la main sur l'or et <strong>le</strong>s bijoux qu'il tenté sa chance avec <strong>le</strong> Télémaque. Ni peut-être<br />

était censé cacher au milieu de sa cargaison de <strong>le</strong> dernier.<br />

bois, d'hui<strong>le</strong> et de clous. Un magot extraordi- Déjà, juste après <strong>le</strong> naufrage, <strong>le</strong> gouvernement<br />

naire : <strong>le</strong>s trésors des abbayes de Jumièges et de envoie un détachement de trois cents hommes<br />

Saint-Georges qui possédaient secrètement un pour tenter de renflouer <strong>le</strong> Télémaque. En vain.<br />

tiers de la rançon roya<strong>le</strong> en cas de captivité du En 1837, l'ingénieur Magny et son associé<br />

roi. Soit, selon Wil<strong>le</strong>m Verloop, deux millions David, un fabricant de chaînes, tentent <strong>le</strong> sauve-<br />

cinq cent mil<strong>le</strong> pièces d'or à l'effigie de tage. Des chalands sont placés au-dessus de<br />

Louis XV et de Louis XVI. Et, peut-être, <strong>le</strong>s l'épave et des chaînes glissées sous la coque à<br />

bijoux et <strong>le</strong> fameux collier de Marie-Antoinette. marée basse. Magny espère que la montée des<br />

Vraie ou fausse, l'histoire du Télémaque a su ali- eaux va sou<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> bateau. Erreur. A chaque<br />

menter la légende.<br />

tentative, <strong>le</strong>s chaînes cassent. Et après -avoir<br />

El<strong>le</strong> commence <strong>le</strong> 31 décembre 1789 dans <strong>le</strong> englouti 65 000 francs, Magny doit abandonner.<br />

jx)rt de Rouen. Ajors que tout <strong>le</strong> mondejête ja En juin 1842, Taylor, un ingénieur anglais,<br />

nouvel<strong>le</strong> année, un maître roulier continue de trouve des actionnaires et reprend <strong>le</strong>s travaux.<br />

travail<strong>le</strong>r au fond de sa cave à cerc<strong>le</strong>r des fûts. Cette fqis^d'énormes pilotis sont plantés autour<br />

Les tonneaux sont ensuite roulés jusqu'au quai de l'épave sur <strong>le</strong>squels on instal<strong>le</strong> un ponton.<br />

et chargés sur <strong>le</strong> pont de deux navires, un brick et Celui-ci peut s'é<strong>le</strong>ver grâce à un système de<br />

une goé<strong>le</strong>tte.<br />

vérins. Il suffit donc de l'attacher au Télémaque<br />

Aux premières heures du jour, <strong>le</strong>s deux avec des chaînes. Ce qui est fait. Pendant six<br />

bateaux lèvent l'ancre et cing<strong>le</strong>nt vers la mer. mois, centimètre par centimètre, <strong>le</strong> Télémaque<br />

Mais <strong>le</strong>ur départ n'est pas passé inaperçu. Un remonte à la surface.<br />

mystérieux cavalier a surveillé <strong>le</strong> chargement. Un Mais au moment où <strong>le</strong> pont du navire n'est<br />

voisin du tonnelier se souvient avoir remarqué plus qu'à un mètre de l'air libre, Taylor décide<br />

une berline d'où l'on a déchargé des petits cof- d'arrêter. A cause du mauvais temps et de l'hiver<br />

frets très lourds-<br />

qui arrive. Revoilà donc <strong>le</strong> Télémaque au fond<br />

Bizarre... Bizarre. A une époque où l'on soup- du f<strong>le</strong>uve. Et, quelques jours plus tard, <strong>le</strong> 19<br />

çonne <strong>le</strong> c<strong>le</strong>rgé et la nob<strong>le</strong>sse d'évasion de capi- décembre 1842, coup de théâtre, Taylor s'enfuit<br />

taux pour fomenter une contre-révolution, il en Ang<strong>le</strong>terre, laissant derrière lui 28 000 francs<br />

n'en faut pas plus aux autorités pour envoyer de dettes et des actionnaires ruinés.<br />

deux navires à la recherche des bateaux. Tou- L'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais el<strong>le</strong><br />

jours selon la légende, la goé<strong>le</strong>tte est rattrapée et rebondit en 1903. En Alaska, où Jean Liogier,<br />

fouillée. Et <strong>le</strong>s soldats auraient découvert des un Breton chercheur d'or, se lie d'amitié avec un<br />

pièces d'or dissimulées au fond des tonneaux. certain Bou<strong>le</strong>t. Ce dernier lui raconte qu'il est <strong>le</strong><br />

Quant au brick, il s'agit du Télémaque, un descendant du va<strong>le</strong>t de chambre de Louis XVI et<br />

bâtiment de vingt-six mètres rebaptisé pour une qu'il connaît un trésor englouti dans la Seine,<br />

jaison inconnue <strong>le</strong> Quintannadoine. Lecapjtajne^ ^ar c'est son ancêtre qui a chargé l'or de la<br />

<strong>le</strong> TRESOR DE LOUIS XVI.<br />

famil<strong>le</strong> roya<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> Télémaque. Le secret s'est<br />

transmis de père en fils dans sa famil<strong>le</strong>.<br />

Les deux hommes se promettent de retrouver<br />

l'or du Télémaque, une fois fortune faite en<br />

Alaska. Mais Bou<strong>le</strong>t meurt d'un accident de voiture<br />

en 1907. Et Jean Liogier attend plus de<br />

trente ans avant d'essayer de vendre <strong>le</strong> secret de<br />

Bou<strong>le</strong>t à une société italienne qui vient de repêcher<br />

l'or de l'Egypt, un bateau à vapeur qui a<br />

coulé en 1926 au large de Brest. La société italienne<br />

fait une enquête et refuse. Nous sommes<br />

en 1935.<br />

Quatre ans plus tard, la dernière tentative de<br />

renflouage du Télémaque est tentée par la<br />

Société française d'entreprises maritimes. Cette<br />

fois, on emploie <strong>le</strong>s grands moyens. Un trépan<br />

monté sur un ponton met d'abord cinq mois<br />

avant de retrouver sa trace dans la vase. Le 23<br />

mai 1939, la sonde touche un morceau de bois.<br />

Deux scaphandriers explorent l'épave et<br />

remontent dans un <strong>premier</strong> temps des blocs de<br />

suif, dès-poutres et des bouc<strong>le</strong>s d'escarpins.<br />

Puis, en fouillant ta vaseils découvrent un crucifix,<br />

une vingtaine de chandeliers en argent, des<br />

remontoirs de montre, un sextan, et des bouts de<br />

tuyaux d'orgue. La légende devient réalité. Et <strong>le</strong><br />

5 septembre, un scaphandrier bute dans l'eau<br />

glauque sur une caisse ouverte. A l'intérieur, il<br />

ramasse sept pièces d'or à l'effigie de Louis XVI.<br />

La pêche promet d'être miracu<strong>le</strong>use. Mais <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain,<br />

tout a disparu. Les courants et la marée<br />

ont déplacé <strong>le</strong> ponton.<br />

Cette fois, <strong>le</strong>s ingénieurs de la Société française<br />

d'entreprises maritimes décident de <strong>le</strong>ver <strong>le</strong><br />

mystère une fois pour toutes. Une drague est<br />

louée au Havre. On creuse une tranchée autour<br />

de l'épave. Des barres sont passées sous <strong>le</strong>s restes<br />

du bateau. L'ensemb<strong>le</strong> est accroché à un ponton<br />

avec des élingues. Et <strong>le</strong> 5 avril 1940, el<strong>le</strong> décol<strong>le</strong><br />

de sa gangue de vase. Les membrures d'une<br />

coque de bateau apparaissent à la surface. On y<br />

découvre un tonneau de suif et de clous. Mais on<br />

s'aperçoit que <strong>le</strong> morceau repêché ne correspond<br />

qu'à l'avant du bateau qui a dû se briser en deux<br />

pendant <strong>le</strong> naufrage.<br />

Au moment où l'on se prépare à rechercher<br />

l'autre partie du navire, <strong>le</strong>s travaux doivent<br />

s'arrêter. Les Al<strong>le</strong>mands envahissent la France.<br />

Le bois de l'avant du Télémaque va servir à<br />

construire un abri antiaérien. Les objets retrouvés<br />

sont exposés dans une sal<strong>le</strong> de l'hôtel de la<br />

Marine. Là où, quarante-quatre ans plus tard,<br />

descendent régulièrement Wil<strong>le</strong>m Verloop et son<br />

onc<strong>le</strong>.<br />

— Je navigue depuis l'âge de 14 ans, raconte<br />

Wil<strong>le</strong>m Verloop. J'ai travaillé pendant des<br />

années pour des sociétés qui rachètent <strong>le</strong>s cargaisons<br />

des bateaux coulés aux compagnies d'assurances<br />

et tentent de <strong>le</strong>s renflouer. J'ai ainsi récupéré<br />

<strong>le</strong> yacht d'un milliardaire libanais qui avait<br />

coulé dam <strong>le</strong> port du Pirée par quinze mètres de<br />

fond. En 1967, j'ai fait la tournée des bars avec<br />

un plongeu : anglais à Fiumicino, en Italie. Fin<br />

saoul, il m'a raconté l'histoire du Télémaque.<br />

» II y a quatre ans, j'ai fondé ma propre<br />

société, l'E iiro-Salvage Company, dont <strong>le</strong> siège<br />

social se tiouve sur l'î<strong>le</strong> de Man. Je fais des<br />

recherches ; ur <strong>le</strong> Télémaque depuis maintenant<br />

Jrpjsans.jji; fait, tous ceux qui l'ont cherché et


ont cru <strong>le</strong> rt trouver se sont trompés. Même en<br />

1939, <strong>le</strong>s objets ne provenaient pas du Télémaque<br />

mais d'un autre navire. Les épaves, ce n'est<br />

pas ça qui n anque devant Quil<strong>le</strong>beuf. A cause<br />

des bancs de sab<strong>le</strong> et du mascaret, cet endroit de<br />

la Seine a toi jours été un cimetière de bateaux.<br />

— Mon idée est simp<strong>le</strong>, poursuit <strong>le</strong> Hollandais.<br />

Au mo nent du naufrage en 1790, l'église<br />

de Quil<strong>le</strong>beui avait pratiquement <strong>le</strong>s pieds dans<br />

l'eau. Mais er 1850, ce quai a été repoussé d'une<br />

centaine de mètres. Le phare a même été<br />

déplacé. Le ', 'élémaque se trouve dans la terre.<br />

Entre dix et q ùnze mètres de profondeur. Il suffit<br />

de creuser ___ _<br />

L'endroit, , itué à quelques mètres de l'hôtel<br />

de la Marine est tranquil<strong>le</strong>. Des marronniers<br />

bien alignés, I; petit phare et <strong>le</strong> quai.<br />

— C'est là, dit Wil<strong>le</strong>m Verloop en montrant<br />

un bout de gazon. Dès que <strong>le</strong> ministère de la Culture<br />

m'aura délivré son autorisation, <strong>le</strong>s travaux<br />

commenceront, Une société américaine, qui dispose<br />

de fonds privés, est prête à investir cinq millions<br />

de dollars, Contre vingt pour cent du butin.<br />

Trouvera, trouvera pas ? A Quil<strong>le</strong>beuf, <strong>le</strong>s<br />

avis sont partagés sur la théorie de Wil<strong>le</strong>m Verloop.<br />

Pour 1er uns, <strong>le</strong> Télémaque a bien été<br />

retrouvé en 19«0. Pour <strong>le</strong>s autres, <strong>le</strong> doute persiste.<br />

Aprèsjout, on ne sait jamais. '<br />

— Pour l'instant, aucun dossier n'a été<br />

déposé à la direction régiona<strong>le</strong> des Affaires cult<br />

irel<strong>le</strong>s pour obtenir une autorisation de fouil<strong>le</strong>,<br />

dit Ladislas Poniatowski, <strong>le</strong> maire de Quil<strong>le</strong>beuf.<br />

Vais si <strong>le</strong> projet est sérieux, je suis prêt à<br />

coopérer.<br />

Pour l'instant, seuls Wil<strong>le</strong>m Verloop et son<br />

onde sont sûrs de réussir.<br />

-Nous marchons en ce moment sur cinquante<br />

tonnes d'or, dit, ému, <strong>le</strong> baron Stokvis.<br />

de rêver.<br />

V.S.D. 28 avril 1984<br />

Ce qu'il y a de certain, ou presque, c'est que la translation d'un trésor d'un endroit vers<br />

un autre est une cause quasi-obligatoire de sa disparition. Du reste, même laissé sur place<br />

<strong>le</strong> TRESOR a une très fâcheuse tendance à ne plus être retrouvé, soit qu'il ait été volé, mais<br />

<strong>le</strong> plus souvent, parcequ'il n'est plus possib<strong>le</strong> d'identifier <strong>le</strong>s repères qui permettaient de<br />

<strong>le</strong> localiser: modification du paysage, suppression de points remarquab<strong>le</strong>s, etc. A ce sujet<br />

il ne faut pas manquer de renvoyer au fameux "TRESORSDU MONDE" de R. CHARROUX, qui détail<strong>le</strong><br />

admirab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s risques de cette nature. Le cas exemplaire du prétendu TRESOR DE LOUIS XVI<br />

est encore plus révélateur, puisque sa disparition résulte des deux facteurs combinés: perte<br />

dans <strong>le</strong> transport, sans doute due à une tempête, mais à un point relativement bien localisé;<br />

puis dans un second temps, modification des lieux, qui rendent impossib<strong>le</strong> la remontée de 1'<br />

épave. On observera de plus <strong>le</strong>s éléments contraires qui se dressent toujours contre <strong>le</strong>s chercheurs<br />

de trésors: guerres qui contraignent à suspendre <strong>le</strong>s recherches, incendies qui détruisent<br />

<strong>le</strong> matériel de fouil<strong>le</strong>, etc. Les exemp<strong>le</strong>s d'aléas de cette espèce sont innombrab<strong>le</strong>s.<br />

Il faut rappe<strong>le</strong>r à cet égard que <strong>le</strong> TRESOR cesse plus ou moins d'appartenir à son propriétaire<br />

lorsqu'il est enfoui (volontairement ou par suite de catastrophe) sous la surface du sol ou<br />

de l'eau. Il redevient alors la propriété, au moins partiel<strong>le</strong>, d'entités chtoniennnes et chrysophages,<br />

qui ont tout intérêt à ce que cette réserve alimentaire ne <strong>le</strong>ur soit pas soustraite.<br />

D'autre part il n'est pas exceptionnel qu'un gardien astral du trésor soit placé à sa proximité<br />

pour éviter toute tentative de vol ou de pillage. L'entité continue son oeuvre longtemps"<br />

après. Enfin certaines entités astra<strong>le</strong>s affectées à la garde d'un trésor précis peuvent dans<br />

certaines circonstances reporter <strong>le</strong>urs fonctions sur d'autres trésors particulièrement importants:<br />

trésors dynastiques, ou de grands ordres, par exemp<strong>le</strong>.<br />

Comment ne pas évoquer <strong>le</strong> Trésor des Templiers, transféré de Paris vers un port normand, et<br />

qui disparaît sur la route, peut-être déposé à Gisors ? ou <strong>le</strong> Trésor de la famil<strong>le</strong> des Tsars<br />

de Russie, dont <strong>le</strong> convoi se fige dans <strong>le</strong> froid intense de l'hiver 1917. La mort enveloppe<br />

tous <strong>le</strong>s soldats qui accompagnent <strong>le</strong> Trésor, et lorsque la fonte des neiges survient, ce sont<br />

<strong>le</strong>s traîneaux, <strong>le</strong>s richesses et <strong>le</strong>s cadavres qui s'engloutissent dans <strong>le</strong> lac gelé où el<strong>le</strong> <strong>le</strong>s<br />

avait surpris... Plus actuel, <strong>le</strong> fameux TRESOR DE GUERRE des S.S. doté semb<strong>le</strong>-t'il de gardiens<br />

efficaces.<br />

Les affabulations ou <strong>le</strong>s extrapolations hâtives sont de règ<strong>le</strong>, en matière de trésors, mais<br />

el<strong>le</strong>s constituent souvent <strong>le</strong> seul matériaux de recherche. Aussi doit-on <strong>le</strong>s considérer comme<br />

un instrument privilégié dans cette véritab<strong>le</strong> branche du savoir initiatique qu'est la science<br />

des trésors. Cette science fait en effet sans conteste partie des connaissances maudites qui<br />

forment presqu'à el<strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s une voie initiatique. Sur cel<strong>le</strong>-ci, <strong>le</strong> chercheur pur devra résoudre<br />

<strong>le</strong>s mêmes énigmes que dans d'autres voies; il devra affronter <strong>le</strong>s mêmes réticences, <strong>le</strong>s<br />

mêmes dangers matériels, et lutter contre <strong>le</strong>s mêmes entités immatériel<strong>le</strong>s. La découverte en<br />

el<strong>le</strong>-même de tel<strong>le</strong> ou tel<strong>le</strong> richesse (documents, dépôts d'or, etc.) ne constituant en fin de<br />

parcours non plus seu<strong>le</strong>ment l'objet réel de la recherche, ou sa récompense, mais bien plutôt<br />

la vérification concrète, quasi-expérimenta<strong>le</strong>, de la justesse des vues de départ, et du parfait<br />

accomplissement de l'Oeuvre initiatique, dont il paraîtra légitime de profiter avec raison.<br />

Mais que l'imprudent soit attentif aux dangers qui l'attendent: sur <strong>le</strong> chemin initiatique où<br />

il s'avance, comme sur <strong>le</strong>s autres voies, la folie, la déchéance matériel<strong>le</strong> et psychique, et<br />

bien souvent encore une mort minab<strong>le</strong> sont <strong>le</strong>s sanctions de la présomption et des manques aux<br />

principes en vigteur dans toutes <strong>le</strong>s sciences secrètes...<br />

Indication biblioQtiapkique. (non-vé'u^tée) : <strong>le</strong>. Livne. de. Maurice. LEBLANC, " LE TRIANGLE V'OR "<br />

fLelateAait ce.tte. ki^toiAe. du TRESOR VE LOUIS XVI. NOUA n'avon* peu, eu <strong>le</strong>. tmpt> de. confrio<strong>le</strong>A<br />

cette, information, mai* il ut exact que. lu ave.ntuA.u d'ARSENE LUPIN Aont souvent conéttuÂ.tu<br />

&UA du fiait!, à fioite. connotation initiatique.. L'une, du plu*> cé<strong>le</strong>.bftu (VAiguil<strong>le</strong>. cAeaie]<br />

dlÏAou<strong>le</strong>. en Nonnandie., c>ut à diAe. non loin AL pottiblz emplacement du t^uoA de Loui, XVI.


LA SENSIBILITÉ DERMO-OPTIQUE<br />

D'une façon très généra<strong>le</strong> et très superficiel<strong>le</strong> <strong>le</strong> phénomène consiste<br />

pour un sujet, ayant développé cette faculté, à percevoir des cou<strong>le</strong>urs,<br />

accompagnées quelquefois de formes (ne serait-ce qu'en noir et blanc<br />

comme des <strong>le</strong>ttres) extérieures à lui, sans <strong>le</strong> canal de la vue, mais uniquement<br />

par certaines parties du corps. Sans remonter aux études <strong>le</strong>s<br />

plus anciennes qu'on en a faites, et où on l'a rapprochée, tantôt d'un<br />

phénomène d'hypersthésie du toucher, c'est-à-dire d'une transposition<br />

sensoriel<strong>le</strong>, tantôt de cas de télépathie ou de clairvoyance, nous ne<br />

nommerons que <strong>le</strong>s deux derniers grands chercheurs qui l'ont, selon<br />

nous, <strong>le</strong> mieux expérimentée mais avec des solutions très divergentes<br />

comme nous allons <strong>le</strong> voir : Ju<strong>le</strong>s Romains et <strong>le</strong> professeur A. C. Novomeysky.<br />

1° La théorie de Ju<strong>le</strong>s Romains<br />

Pour Ju<strong>le</strong>s Romains, en effet (il s'agit bien du célèbre romancier<br />

et du non moins célèbre auteur dramatique) l'explication se fonde<br />

sur une hypothèse histologique et l'apparente à un phénomène de<br />

vision, il l'a baptisé : « vision extra-rétinienne ».<br />

Cette vision, sans <strong>le</strong>s yeux, proviendrait, selon lui, de cellu<strong>le</strong>s épidermiques<br />

: <strong>le</strong>s ocel<strong>le</strong>s, qui seraient des yeux en miniature, de véritab<strong>le</strong>s<br />

organes visuels rudimentaires, mais comp<strong>le</strong>ts, possédant corps<br />

réfringent, rétine ocellaire, et fibres optiques. Répandues sur tout<br />

l'épiderme, <strong>le</strong>s ocel<strong>le</strong>s seraient reliées soit au centre optique du cerveau,<br />

soit même avec un centre paroptique qui pourrait se situer dans<br />

une autre région de l'encépha<strong>le</strong>. Il y aurait ainsi, la possibilité d'une<br />

vision extra-rétinienne, et dont l'agent serait aussi la lumière, mais avec<br />

<strong>le</strong> développement des organes visuels, cette fonction paroptique se<br />

serait atrophiée.<br />

On peut aussi, toujours selon Ju<strong>le</strong>s Romains, faire voir à des sujets<br />

par des parties du visage autres que <strong>le</strong>s yeux, en prenant bien soin<br />

d'éliminer l'objection habituel<strong>le</strong> concernant l'opacité du bandeau<br />

placé sur <strong>le</strong>s yeux. Ainsi toutes <strong>le</strong>s parties du corps, surtout cel<strong>le</strong>s qui<br />

sont à sa périphérie, et qui sont <strong>le</strong>s plus mobi<strong>le</strong>s : doigts, mains, paraissent<br />

avoir une supériorité de perception, même s'il n'y a aucun contact avec<br />

l'objet.<br />

Certaines régions du corps sont plus aptes à la vision rapprochée,<br />

comme par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> front, <strong>le</strong>s pommettes, et d'autres à la vision<br />

d'objets distants, comme <strong>le</strong>s mains. Mieux Ju<strong>le</strong>s Romains observa<br />

sur lui-même qu'une vision sterna<strong>le</strong> (par la poitrine) était éga<strong>le</strong>ment<br />

réalisab<strong>le</strong>, beaucoup plus nette même que la vision homocentrique<br />

(cel<strong>le</strong> que nous faisons avec <strong>le</strong> visage), et cela sans doute parce<br />

que la lumière perçue paroptiquement est beaucoup plus vive! Cette<br />

vision peut éga<strong>le</strong>ment se faire par la nuque mais, bien sûr, pour <strong>le</strong>s objets<br />

DOSSIER : LA VISION PAROPTIQUE & LES FACULTÉS<br />

DE PERCEPTION EXTRA-VISUELLES<br />

Ce problème a déjà été abordé longuement dans CARMEN GALLI<br />

n° 10, où était reproduit de longs extraits des observations<br />

consignée à ce propos par Ju<strong>le</strong>s ROMAIN.<br />

La grande spécialiste actuel<strong>le</strong> de cette surprenant faculté<br />

est Yvonnne Dup<strong>le</strong>ssis, qui a rédigé dans différents périodiques<br />

de nombreux artic<strong>le</strong>s à ce propos.<br />

L'intérêt des développements suivants est de replacer <strong>le</strong>s<br />

recherches de Ju<strong>le</strong>s ROMAIN dans un contexte plus élargi. Il<br />

avait en effet imaginé l'existence de centres nerveux spécialisés<br />

au niveau de la peau, <strong>le</strong>s OCELLES. T Il<br />

ci<br />

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paroptique<br />

n'était dans cette perspective qu'une extension de la vision<br />

optique, localisée à la surface de la peau au lieu d'avoir son<br />

siège dans <strong>le</strong> tractus occulaire. La sensibilité de toutes <strong>le</strong>s<br />

cellu<strong>le</strong>s vivantes est bien connue, sous l'appellation génériique<br />

de PHOTO-TROPISME (+ ou -). La théorie de Ju<strong>le</strong>s ROMAIN en en<br />

ce sens n'est pas para-psychologique, mais méta-physiologique<br />

L'autre hypothèse présentée ci-dessous met au contraire en<br />

oeuvre des données psychologiques (la synesthésie) dont <strong>le</strong>s<br />

incidences extrêmes relèvent réel<strong>le</strong>ment de la parapsychologie<br />

! placés derrière la tête. Bref, n'importe quel<strong>le</strong> région de notre corps peut __. ml3 p<br />

effectuer cette vision, et sa finesse est fonction de l'étendue offerte. § S: §• i<br />

Considérant cette faculté comme latente en tout être humain, Ju<strong>le</strong>s ^ a-' S 2 -»<br />

Romains en arriva à expérimenter sur des sujets sans dons particuliers. j- 1 0% ^ ^ ^<br />

Pour développer cette disposition il s'agit dans ce cas de diriger <strong>le</strong>ur<br />

attention sur des parties du corps autres que <strong>le</strong>s yeux, mais là est la<br />

difficulté, tant est enracinée l'habitude de voir avec <strong>le</strong>s yeux. Pour <strong>le</strong>s y<br />

aider et en tirer un parti expérimental, Ju<strong>le</strong>s Romains <strong>le</strong>s met dans un<br />

régime spécial de la conscience (on dit aujourd'hui : état de conscience<br />

modifié d'après l'anglais : altered state of consciousness). Il ne s'agit<br />

nul<strong>le</strong>ment ici de l'état d'hypnose mais de celui que J. Romains appel<strong>le</strong> :<br />

delta, et qui laisse <strong>le</strong> sujet parfaitement éveillé. Et, précisément, dans<br />

cet état l'entraînement permet d'apprendre aux sujets à lire, <strong>le</strong>s yeux<br />

bandés .<br />

Les résultats<br />

Les sujets parvinrent à voir des <strong>le</strong>ttres de journal d'environ 30 mm<br />

de haut et des chiffres. Sous un éclairage normal la perception extrarétinienne<br />

des cou<strong>le</strong>urs est analogue à cel<strong>le</strong> de la vue ordinaire. Les<br />

nuances délicates sont bien saisies et identifiées avec assurance,<br />

quel<strong>le</strong> que soit la nature de la substance colorée. Cette perception<br />

des cou<strong>le</strong>urs continue même sensib<strong>le</strong>ment au-delà des limites infé-<br />

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qui agissent <strong>le</strong> plus longtemps sont <strong>le</strong> rouge et <strong>le</strong> jaune. Il semb<strong>le</strong>rait<br />

même que cette perception dépasserait la limite de l'ultra-vio<strong>le</strong>t, mais,<br />

a l'opposé, s'arrêterait à l'infra-rouge. Cette vision ne se produit pas<br />

dans l'obscurité. Les sujets réussissaient aussi bien, selon J. Romains, à<br />

la lumière é<strong>le</strong>ctrique qu'à la lumière du jour, mais chaque fois que <strong>le</strong><br />

sujet se tournait brusquement vers la source de lumière il éprouvait<br />

ce que Ju<strong>le</strong>s Romains appel<strong>le</strong> une sorte « d'éblouissement noir ».<br />

Expérimentant sur lui-même, J. Romains se révéla, lui aussi, capab<strong>le</strong><br />

de reconnaître de cette façon <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs; mais moins nettement que<br />

<strong>le</strong>s sujets qu'il avait étudiés. Les cou<strong>le</strong>urs vues avec <strong>le</strong> plus de certitude<br />

restèrent à peu près <strong>le</strong>s mêmes et dans l'ordre suivant : blanc, rouge,<br />

brique, jaune-rouge, b<strong>le</strong>u-azur, blanc-b<strong>le</strong>uté, doré, brun et noir.<br />

J. Romains eut l'idée d'étendre ses recherches à des sujets accidentel<strong>le</strong>ment<br />

privés de la vue et il confia à René Maublanc, professeur de<br />

philosophie, une de ses éducations paroptiques. Il en fit un livre,<br />

intitulé : Une éducation paropïique.<br />

Dans la première partie de son livre il relate précisément l'éducation<br />

qu'il entreprit avec une Américaine, une aveug<strong>le</strong>-née, donc réfractant?<br />

à la connaissance de toute cou<strong>le</strong>ur, et qui ne distingua l'impression<br />

d'obscurité que dans sa première année d'existence. Au début de<br />

l'entraînement, <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs, par conséquent, n'avaient pas de noms<br />

pour el<strong>le</strong>; el<strong>le</strong> ne se <strong>le</strong>s représentait que par des impressions différentiel<strong>le</strong>s.<br />

Après un entraînement souvent pénib<strong>le</strong> et avec des résultats irréguliers<br />

cette aveug<strong>le</strong>-née parvint à reconnaître <strong>le</strong> rouge et <strong>le</strong> jaune;<br />

mais ne put acquérir que des impressions diffuses — affectives ou<br />

cénesthésiques — pour <strong>le</strong> b<strong>le</strong>u.<br />

La seconde partie de son livre est consacrée, du reste, aux propres<br />

impressions du sujet étudié. El<strong>le</strong> précise, entre autres, que la visualisation<br />

des formes est différente de cel<strong>le</strong> des cou<strong>le</strong>urs et qu'el<strong>le</strong>s ne<br />

sont pas superposab<strong>le</strong>s. Par exemp<strong>le</strong>, « quand <strong>le</strong>s objets ont été retirés,<br />

souligne-t-el<strong>le</strong>, je ne pense pas à un carré b<strong>le</strong>u ou à un cerc<strong>le</strong> rouge,<br />

mais à du b<strong>le</strong>u et à un carré, à du rouge et à un cerc<strong>le</strong> », observations<br />

analogues à cel<strong>le</strong>s faites actuel<strong>le</strong>ment.<br />

René Maublanc précise dans son ouvrage combien cette éducation<br />

exige du sujet et de l'expérimentateur une patience et un optimisme<br />

imperturbab<strong>le</strong>s. Il faut apprendre à voir comme à jouer du piano : <strong>le</strong>s<br />

débuts sont sans agrément et sans éclat. L'inégalité des résultats peut<br />

paraître décevante, même au cours d'un entraînement qui doit être<br />

régulier pour être efficace. Il demande une grande disponibilité de la<br />

part du sujet qui veut bien s'y soumettre, ses préoccupations, ses<br />

conditions de santé pouvant influencer <strong>le</strong>s résultats.<br />

2° La théorie du professeur A. C. Novomeysky<br />

Mais de nos jours on a dû abandonner cette théorie d'une vision<br />

extra-rétinienne, oui nous serait oermise oar l'existence des orétendues<br />

ocel<strong>le</strong>s, pour cel<strong>le</strong>, non plus d'une vision, mais d'une sensibilité dermooptique,<br />

en donnant un tout autre sens au mot optique (qui risque<br />

de nous faire retomber dans l'interprétation précédente). Ici, au contraire,<br />

des sensations thermiques, ou autres (tacti<strong>le</strong>s, kinésiques, affectives...)<br />

éprouvées presque exclusivement par <strong>le</strong>s mains, nous induirons, par<br />

^raisonnement, la cou<strong>le</strong>ur. Le sujet testé affirmera- par exemp<strong>le</strong> que<br />

tel<strong>le</strong> cou<strong>le</strong>ur est jaune parce que personnel<strong>le</strong>ment el<strong>le</strong> lui donne<br />

l'impression d'être lisse, tel<strong>le</strong> autre verte, parce qu'el<strong>le</strong> induit, à partir de<br />

sensations qui ont <strong>le</strong>ur siège dans la paume de sa main, tel<strong>le</strong> ou tel<strong>le</strong><br />

impression d'épaisseur.<br />

Quant à la qualification d'optique, el<strong>le</strong> peut se justifier, toutefois,<br />

selon <strong>le</strong> professeur Novomeysky non plus du fait que la lumière interviendrait,<br />

comme dans la perspective de Ju<strong>le</strong>s Romains, mais parce<br />

que <strong>le</strong>s phénomènes de complémentarité des cou<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s lois de <strong>le</strong>ur<br />

mélange, <strong>le</strong>s illusions d'optique sont détectés de la même façon qu'ils<br />

<strong>le</strong> sont dans la vision ordinaire.<br />

Les résultats<br />

Cependant la sensibilité dermo-optique est radica<strong>le</strong>ment distincte<br />

de la vue norma<strong>le</strong> comme en témoignent <strong>le</strong>s résultats obtenus avec<br />

jcertains sujets capab<strong>le</strong>s de sentir <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs dans une obscurité<br />

tota<strong>le</strong>, et Jes résultats obtenus, lorsque <strong>le</strong>s stimuli colorés sont placés<br />

sous divers écrans, même opaques, à la lumière. De tels résultats, si<br />

insolites paraissent-ils, sont extrêmement importants pour garantir<br />

l'explication de cette sensibilité dermo-optique par la physique.<br />

Les travaux récents du professeur A. C. Novomeysky montrent que<br />

la paume de la main d'une part et <strong>le</strong>s corps colorés dont el<strong>le</strong> s'approche<br />

d'autre part émettent des radiations infra-rouges et que <strong>le</strong>ur interaction<br />

varie selon la cou<strong>le</strong>ur, d'où des impressions, <strong>le</strong> plus souvent inconscientes,<br />

qui seraient à la base de cette sensibilité dermo-optique.<br />

La méthode thermoscopique a permis de mesurer ces réactions<br />

variab<strong>le</strong>s selon <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs.<br />

ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES sur la VISION PAROPTIQUE<br />

Outre <strong>le</strong>s ouvrages ou artic<strong>le</strong>s signalés dans ces textes,<br />

il existe un assez grand nombres de travaux sur<br />

ce sujet, pourtant très méconnu.<br />

La bibliographie ci-dessous ne contient que <strong>le</strong>s références<br />

qui paraissent indispensab<strong>le</strong>s à la compréhension<br />

liminaire du phénomène, à partir des recherches (anciennes<br />

maintenant) qui ont été menées à ce propos.<br />

1) La vision extra-rétinienne et <strong>le</strong> sens paroptique<br />

192O et édition augmentée 1964. GALLIMARD


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barrière neutre du vert à partir de laquel<strong>le</strong> s'élèvent d'un côté, cel<strong>le</strong>s<br />

du jaune, de l'orange et du rouge, de l'autre, cel<strong>le</strong>s du b<strong>le</strong>u clair, du<br />

b<strong>le</strong>u foncé et du vio<strong>le</strong>t. Les hauteurs sont plus é<strong>le</strong>vées pour <strong>le</strong> rouge<br />

que pour <strong>le</strong> vio<strong>le</strong>t, pour <strong>le</strong> b<strong>le</strong>u clair que pour <strong>le</strong> jaune.<br />

On peut se demander pourquoi de tel<strong>le</strong>s possibilités sont si peu<br />

connues et pourquoi, en particulier, <strong>le</strong>s aveug<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus intéressés<br />

au problème l'ignorent. Il s'agit, il est vrai, d'une technique pédagogique<br />

qui est encore trop récente et trop peu répandue pour donner l'occasion<br />

d'une application systématique. De plus cet entraînement demande<br />

des conditions diffici<strong>le</strong>s à réaliser dans la vie moderne en exigeant <strong>le</strong><br />

retournement de l'attention vers des impressions intériorisées, qu'el<strong>le</strong> doit<br />

faire émerger à la conscience et qui s'effacent rapidement ou se<br />

confondent après un exercice trop prolongé (une demi-heure). Cette<br />

possibilité, nous l'avons vu, concerne surtout <strong>le</strong>s aveug<strong>le</strong>s accidentels,<br />

qui ont conservé un certain potentiel de souvenirs optiques.<br />

Recherches personnel<strong>le</strong>s<br />

Personnel<strong>le</strong>ment, nous avons mené à peu près <strong>le</strong>s mêmes investigations<br />

et avons, de plus, étudié <strong>le</strong>s effets que des variations de l'environnement<br />

peuvent faire apparaître .<br />

Sur <strong>le</strong> <strong>premier</strong> point, en effet, depuis plusieurs années, avec l'appui<br />

de la Parapsychology Foundation Inc., nous avons entrepris l'étude<br />

du développement dé cette faculté paroptique. Un sujet, en particulier,<br />

se montre même capab<strong>le</strong> de reconnaître des voyel<strong>le</strong>s sous une plaque<br />

de verre, ce qui est assez exceptionnel. Les contours des <strong>le</strong>ttres lui<br />

donnent des impressions thermiques qui lui permettent de <strong>le</strong>s distinguer<br />

avec certitude, ce qui exclut une explication par télépathie puisque<br />

dans ce dernier cas on se contente de résultats significatifs par rapport<br />

au simp<strong>le</strong> hasard. «<br />

Méthodes<br />

Deux méthodes sont alors possib<strong>le</strong>s : une par contact et l'autre à<br />

distance. Dans <strong>le</strong> <strong>premier</strong> cas, <strong>le</strong>s sujets commencent <strong>le</strong> plus souvent<br />

par saisir <strong>le</strong>s matériaux colorés à p<strong>le</strong>ines mains et <strong>le</strong>s reconnaissent<br />

par des impressions subjectives, de poids, de diamètre, d'épaisseur,<br />

etc. Un sujet apprit ainsi à reconnaître <strong>le</strong> rouge chaque fois qu'il<br />

avait l'impression de poser la main sur une marche épaisse comme la<br />

tranche d'un livre. Puis <strong>le</strong>s sujets apprennent.à différencier <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs,<br />

en parcourant, de <strong>le</strong>urs mains, <strong>le</strong>ur surface. Les impressions peuvent<br />

al<strong>le</strong>r du lisse et du froid pour <strong>le</strong> b<strong>le</strong>u ou <strong>le</strong> jaune jusqu'au rugueux et<br />

au chaud pour <strong>le</strong> rouge et <strong>le</strong> noir. De cette fou<strong>le</strong> d'impressions, dont<br />

certaines sont d'ordre affectif, se dégage un classement de cou<strong>le</strong>urs<br />

dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> vert se trouve à l'une des extrémités, <strong>le</strong> jaune à l'autre,<br />

et entre <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s se situent <strong>le</strong> plus souvent : <strong>le</strong> b<strong>le</strong>u, <strong>le</strong> rouge et<br />

l'orange.<br />

Dans <strong>le</strong> second cas, <strong>le</strong> sujet opère à distance, mais il peut ressentir


<strong>le</strong>s mêmes impressions que par contact. Nous n'avons guère rencontré<br />

de sujets capab<strong>le</strong>s de détecter des barrières de cou<strong>le</strong>urs aussi nettement<br />

que l'indique <strong>le</strong> professeur Novomeysky. Seuls quelques-uns parvinrent<br />

à sentir <strong>le</strong>urs mains plus ou moins attirées par tel<strong>le</strong> cou<strong>le</strong>ur<br />

plutôt que par tel<strong>le</strong> autre, en particulier par <strong>le</strong> rouge ou l'orange. En<br />

revanche, la plupart d'entre eux arrivent à discriminer <strong>le</strong>urs différentes<br />

impressions induites par <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs placées sous plastique, sous<br />

verre et même sous un papier d'aluminium.<br />

Effets de l'environnement<br />

Parallè<strong>le</strong>ment à cet entraînement nous avons entrepris, depuis une<br />

dizaine d'années, au Centre d'éclairagisme et d'information, des tests<br />

sur <strong>le</strong>s effets des variations de la lumière et des cou<strong>le</strong>urs de l'environnement.<br />

M. Maurice Déribéré qui est actuel<strong>le</strong>ment président du Centre<br />

d'information de la cou<strong>le</strong>ur y poursuit d'importants travaux sur <strong>le</strong>s<br />

synesthésies (rapports des sensations avec des impressions subjectives).<br />

Il nous autorisa à utiliser <strong>le</strong> laboratoire d'essais visuels pour<br />

ces premières expériences. Ce laboratoire est, en effet, équipé pour<br />

étudier l'influence des intensités de la lumière ainsi que cel<strong>le</strong> des cou<strong>le</strong>urs<br />

sur <strong>le</strong>s différents produits utilisés dans <strong>le</strong> commerce et l'industrie<br />

pour <strong>le</strong>ur valorisation. Il n'est que de faire pivoter <strong>le</strong>s murs de la sal<strong>le</strong><br />

sur eux-mêmes pour en transformer la cou<strong>le</strong>ur : blanc-gris, b<strong>le</strong>u-vert<br />

foncé, rouge-saumon.<br />

Les sujets testés, aveug<strong>le</strong>s pour la plupart, exprimèrent <strong>le</strong>s mêmes<br />

impressions pour <strong>le</strong> blanc-gris dans 70 % des cas, pour <strong>le</strong> b<strong>le</strong>u dans<br />

60 % et dans 50 % pour <strong>le</strong> rouge. Le blanc-gris fait naître l'impression<br />

que la pièce s'agrandit, <strong>le</strong> b<strong>le</strong>u-vert foncé donne une simp<strong>le</strong> impression<br />

d'espace et <strong>le</strong> rouge-saumon d'espace réduit; <strong>le</strong>s impressions thermiques<br />

étant de froid pour <strong>le</strong> b<strong>le</strong>u, de chaud pour <strong>le</strong> rouge. Bien entendu<br />

<strong>le</strong>s sujets doivent ignorer quel est <strong>le</strong> nombre des cou<strong>le</strong>urs et exprimer<br />

<strong>le</strong>urs impressions en ne sachant pas quel<strong>le</strong> est la cou<strong>le</strong>ur revêtue alors<br />

par <strong>le</strong>s murs. L'expérimentateur note <strong>le</strong>s impressions qu'ils éprouvent<br />

chaque fois qu'ils se trouvent dans la même ambiance colorée pour<br />

<strong>le</strong>s comparer par la suite.<br />

Seuls <strong>le</strong>s sujets atteints de cécité tota<strong>le</strong> furent testés sur <strong>le</strong>s impressions<br />

éprouvées, soit selon <strong>le</strong>s diverses intensités de l'éclairage, soit<br />

selon la nature de l'éclairage : fluorescent ou analogue à la lumière<br />

incandescente : soit encore sur son orientation : vers <strong>le</strong> plafond, vers<br />

la périphérie, etc. Indiquons que 3 000 lux furent souvent confondus<br />

avec l'obscurité.<br />

Le phénomène de la sensibilité dermo-optique et non celui de la<br />

vision extra-rétinienne apparaît donc comme <strong>le</strong> moins contesté et <strong>le</strong><br />

moins contestab<strong>le</strong> de tous <strong>le</strong>s phénomènes étudiés par la parapsychologie,<br />

au point qu'il peut semb<strong>le</strong>r même en dehors, puisqu'il ressort<br />

Qu'est-ce que la vision extra-rétinienne<br />

et quel rapport a-t-el<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s<br />

fondateurs du groupe du Grand Jeu<br />

comme René Daumal, Roger Gilbert-<br />

Lecomîe. Roger Vailland ? C'est ce qui<br />

semb<strong>le</strong> digne d'être relaté.<br />

LA VISION EXTRA-RETINIENNE<br />

Aux a<strong>le</strong>ntours de 1917 Ju<strong>le</strong>s Romains,<br />

non pas comme romancier mais comme<br />

investigateur scientifique,'car ii avait fait<br />

des études de biologie et^était licencié<br />

és-sciences, se ' propose d'examiner<br />

:-'-3thodiquement. c'est-à-dire expérimen-<br />

• dément, <strong>le</strong>s processus par <strong>le</strong>squels des<br />

« sujets », <strong>le</strong> plus souvent, sous hypnose,<br />

et avec <strong>le</strong>s yeux bandés, pouvaient<br />

«voir* des cou<strong>le</strong>urs, lire des textes placés<br />

sous verre.<br />

Pour Ju<strong>le</strong>s Romains l'état d'hypnose<br />

ne faisait que faciliter la mise en évi<br />

dence < d'une capacité très généra<strong>le</strong><br />

qua l'usage de la vision avait inhibée ».<br />

Excluant toutes <strong>le</strong>s hypothèses antérieures<br />

: clairvoyance , hyperesthésia,<br />

transpositions sensoriel<strong>le</strong>s, il est amené<br />

à admettre une explication physiologique<br />

et histoiogique. Cetto « vision s sans tes<br />

yeux proviendrait -de cellu<strong>le</strong>s épidermiques<br />

: <strong>le</strong>s « oreil<strong>le</strong>s ». qui seraient des<br />

| yeux en miniature.<br />

Ses expériences avec des sujets<br />

ordinaires et sur sa propre personne<br />

montrent qu'if peut y avoir, parallè<strong>le</strong>ment<br />

à la vision norma<strong>le</strong>, développement<br />

de cène « vision extra-rétinienne » dont<br />

l'agent physique est aussi la lumière.<br />

Son livre : La vision extra-rétinienne et<br />

<strong>le</strong> sens paroptique, publié en 1920.<br />

exposa ses procédés, ses résullats et son<br />

hypoT^esR explicative.<br />

Or il se trouvait que Ju<strong>le</strong>s Romains<br />

: avait pour collaborateur un autre normalien,<br />

agrégé éga<strong>le</strong>ment de philosophie :<br />

René Maublanc qui avait participé à ses<br />

expériences de vision extra-rétinienne.<br />

En 1925. Ju<strong>le</strong>s Romains lui confia précisément<br />

: Une éducation paroptique,<br />

cel<strong>le</strong> d'une aveug<strong>le</strong> dont Rcnn Maublanc<br />

décrit toute ta progression dans son<br />

livre, publié sous ce titra, en 1 926.<br />

RENE MAUBLANC<br />

ET LES « PHRERES SIMPLISTES »<br />

René Maublanc, en 1922-1923 était<br />

alors professeur de philosophie au lycée<br />

de Reims. Dès l'année 1921, comme il<br />

s'intéressait à îa poésie 'd'avant-garde,<br />

il avait remarqué de brillants élèves<br />

de ce lycée : Roger Gïibert-Lecomte et<br />

directement à des explications purement scientifiques. Peut-être faudrait-il<br />

l'appe<strong>le</strong>r plus exactement sensibilité dermo-chromatique pour<br />

éviter la confusion à laquel<strong>le</strong> prête <strong>le</strong> mot optique. Rappelons-<strong>le</strong>,<br />

encore une fois, il ne s'agit que de sentir, puis de raisonner implicitement<br />

et il y a là une fonction originel<strong>le</strong> qui, sans doute, avec <strong>le</strong> développement<br />

des organes visuels s'est atrophiée devant son inutilité<br />

i pratique actuel<strong>le</strong>.<br />

Roger Vailland. Allait <strong>le</strong>s rejoindre bientôt<br />

René Daumal pour former entre eux<br />

<strong>le</strong> groupe qu'ils baptisèrent : « <strong>le</strong>s<br />

Phrères Simplistes ». René Maublanc<br />

devint <strong>le</strong>ur ami et fait publier <strong>le</strong>s poèmes<br />

des deux <strong>premier</strong>s d'entre eux dans une<br />

revue champenoise : <strong>le</strong> Pampre.<br />

De retour à Paris, deux ans plus tard<br />

en 1925 René Maubtanc y retrouve<br />

René Daumal et Roger Vailland, devenus<br />

de grands étudiants. 11 <strong>le</strong>s fait participer<br />

à ses expériences de vision extra-rétinienne<br />

qui ont lieu régulièrement chez<br />

lui. <strong>le</strong> plus souvent îe jeudi vers quinze<br />

heures. Deux témoignages en font foi :<br />

— doux <strong>le</strong>ttres de Roger Vailland à<br />

René Maublanc écrites de Paris et datées<br />

de janvier et juin 1927:<br />

1 — une <strong>le</strong>ttre de Roger Gilbert-Lecomte<br />

à René Daumal du 7 octobre<br />

J1925 faisant allusion à ces expériences<br />

d'une façon humoristique.<br />

POURQUOI LES EXPERIENCES<br />

DE VISION EXTRA-RETINIENNE<br />

INTERESSERENT-ELLES<br />

RENE DAUMAL ?<br />

C'est qu'en effet, dès <strong>le</strong> lycée, <strong>le</strong>s<br />

« Phrères Simplistes », par c'es moyens<br />

divers, y compris la drogue, s'étaient<br />

entraînés à tenter ce qu'on appel<strong>le</strong><br />

1aujourd'hui : « <strong>le</strong> voyage en dehors du<br />

corps », c'est-à-dire à une sorte de<br />

dédoub<strong>le</strong>ment, au cours duquel R^rié<br />

Dauma'. en particulier, s'entraîna à<br />

observer avec lucidité <strong>le</strong>s modifications<br />

physiologiques et menta<strong>le</strong>s qu'il provoquait.<br />

» II est important de répéter, écritil,<br />

que dans ce nouvel état je percevais<br />

et comprenais très bien l'état ordinaire,<br />

celui-ci étant contenu dans celui-là,<br />

comme la veil<strong>le</strong> comprend <strong>le</strong>s rêves et<br />

non inversement ».<br />

A cet élargissement de la conscience<br />

où s'intégraient d'autres possibilités du<br />

corps ces ado<strong>le</strong>scents ajoutaient <strong>le</strong> désir<br />

de prolonger <strong>le</strong> rêve de Rimbaud ; se<br />

faire — « Voyant » — « par un long,<br />

immense et raisonné dérèg<strong>le</strong>ment de<br />

tous <strong>le</strong>s sens ».<br />

Ne craignant pas de recourir a des<br />

drogues, ils découvrirent alors — en <strong>le</strong>s<br />

éprouvant — des associations souvent<br />

nhabituei<strong>le</strong>s de sensations, dont certaines<br />

furent la découverte de Th. Gautier,<br />

de Baudelaire et des svmbulistes<br />

p<br />

egct£ejnznt ^<br />

YVONNE DUPLESSIS<br />

Sous l'influence du haschich, Th, Gautier<br />

« voyait t <strong>le</strong>s sons d'une symphonie se<br />

transformer en cou<strong>le</strong>urs chatoyantes.<br />

De même te peyotl entraîne. lui aussi,<br />

cela est bien connu, des synesthésies,<br />

surtout des inductions de cou<strong>le</strong>urs sous<br />

l'influence de la musique (audition colorée),<br />

ce qui peut faire accepter plus tacitement<br />

<strong>le</strong> fait qu'on puisse « voir » des<br />

cou<strong>le</strong>urs sans passer par la vue.<br />

Ainsi <strong>le</strong> Dr A. Rouhier dans sa thèse<br />

célèbre, publiée en î 926, sur : La<br />

plante qui (ait <strong>le</strong>s yeux émerveillés, étudie<br />

tes synesthésies provoquées par <strong>le</strong><br />

peyotl sur te poète et sexologue Havelock<br />

Eiiis Mais dès 1923 il n'avait<br />

pas manqué de s'intéresser à la vision<br />

extra-rétinienne dans un artic<strong>le</strong> élogieux<br />

sur <strong>le</strong>s recherches de Ju<strong>le</strong>s Romains<br />

intitulé Le Mythe d'Argus réalisé<br />

cité par R. Maublanc. comme s'il pressentait<br />

un rapprochement éventuel et<br />

subtil entre <strong>le</strong>s deux phénomènes.<br />

I! est donc possib<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s expériences<br />

de vision extra-rétinienne aient paru,<br />

surtout à R. Daumal et aussi à R. Vailland,<br />

Roger Gilbert-Leçons te s'y intéressant<br />

beaucoup moins, pouvoir s intégrer dans<br />

1 <strong>le</strong>urs recherches d une Métaphysique<br />

expèrimen taie.<br />

LES EXPERIENCES DE VISION<br />

EXTRA -RETINIENNE<br />

Le matériel utilisé par R Maublanc<br />

comportait une boîte dénommée par<br />

Ju<strong>le</strong>s Romains ; « Le guignol ». A l'intérieur<br />

il y avait une ampou<strong>le</strong> placée sous<br />

un écran métallique noir. Les stimuli<br />

étaient soit des carrés, des triang<strong>le</strong>s,<br />

des points colorés, dessinés sur du papier<br />

blanc, soit des cartes à jouer, (photos<br />

i 1 et 2). Ils étaient placés dans la rainure<br />

j inférieure de la boîte éclairée et ouverte.<br />

Selon Mme Maublanc, qui assista à<br />

i diverses séances expérimenta<strong>le</strong>s avec<br />

R. Daumaf et R. Vailfand, R. Maublsnc<br />

plaçait égalante nt dans la boite des<br />

textes imprimés, des partitions musica<strong>le</strong>s,<br />

des objets.<br />

Un couverc<strong>le</strong> à glissière pouvait fermer<br />

cette boite qui était munie de deux<br />

courts montants permettant au sujet<br />

de la plaquer, par exemp<strong>le</strong>, contre sa<br />

poitrine dénudée pour exercer so<br />

« vision » appelée hété<br />

rocentrique par opposition à la vision<br />

« homocentrique », c'est-à-dire cel<strong>le</strong><br />

d'un stimulus placé en face du visage.<br />

dans l'axe des yeux soigneusement<br />

bandés.<br />

A !a place de la boite, R. Maublanc,<br />

comme J. Romains utilisait aussi un<br />

châssis photographique sous <strong>le</strong> verre<br />

! duquel on insérait <strong>le</strong> papier colorié ou Se<br />

texte écrit.<br />

Le sujet avait sur <strong>le</strong>s yeux d'épaisses<br />

lunettes noires, comme cel<strong>le</strong>s de motocyclistes,<br />

dont tes verres étaient complèj<br />

tement opaques, et <strong>le</strong>s expériences se<br />

déroulaient dans la pénombre.<br />

Pour faciliter cette décentralisation<br />

de l'attention des yeux dans d'autres<br />

parties du corps, R. Maublanc mettait<br />

son sujet dans un état d'hypnose légère.<br />

Les séances ne duraient guère plus de<br />

vingt minutes et nous a encore précisé<br />

Mme Maublanc c'était <strong>le</strong> sujet lui-même<br />

1 qui en demandait l'arrêt lorsqu'il sen-<br />

I lail que ses pouvoirs de discrimination<br />

diminuaient.<br />

Mais ce qu'il faut souligner, et qui est<br />

particulier a la technique de R. Maublanc.<br />

est qu'il faisait allonger son sujet sur un<br />

divan. Cette position complétait d'abord<br />

l'état de relaxation dans <strong>le</strong>quel il t'avait<br />

mis au préalab<strong>le</strong>. De plus, el<strong>le</strong> évitait<br />

l'objection courante du bandeau insuffisamment<br />

opaque qui permet ta fraude.<br />

En effet, it est diffici<strong>le</strong>, dans cette position,<br />

de visualiser ce qui est au fond<br />

d'une boîte placée au milieu du corps, et<br />

il est alors beaucoup plus faci<strong>le</strong> d'iso<strong>le</strong>r<br />

<strong>le</strong> visage des mains par un écran opaque.<br />

Cette technique nous paraît d'autant<br />

plus intéressante qu'el<strong>le</strong> implique une<br />

perception à distance des stimuli par <strong>le</strong>s<br />

mains selon te processus utilisé actuel<strong>le</strong>ment.<br />

D'ail<strong>le</strong>urs nous a dit Mme R. Maublanc,<br />

il arrivait souvent à M. Daumai<br />

de différencier des cou<strong>le</strong>urs par des<br />

impressions de chaud ou de froid.<br />

Ce processus expérimentât se rapprocherait<br />

donc assez des méthodes employées<br />

dans <strong>le</strong>s recherches actuel'es sur<br />

te.x.te.<br />


UN COMPTE RENDU ANGLAIS<br />

D'UNE EXPERIENCE<br />

A V£C RENE DA UMAL<br />

Si nous avons eu connaissance des<br />

compte rendus expérimentaux de<br />

R. Maublanc avec sas <strong>premier</strong>s sujets<br />

nous n'avons pu trouver qu'un seul<br />

témoignage de ses recherches avec fes<br />

Phrères Simplistes : celui du Dr Théodore<br />

Besterman, membre de s The Sociary<br />

îor Psychical Research » de Londres<br />

et publié dans <strong>le</strong>s Proceedi.ngs de cette<br />

société en 1929 sous !s titre : a René<br />

Daumal; Paris. »<br />

Ayant lu <strong>le</strong> livre de R. Maublanc, ie<br />

Dr Besterman lui écrivit en octobre<br />

1928 pour lui demander d'assister à<br />

une de ses séances de vision extra-rétinienne.<br />

El<strong>le</strong> eut te jeudi 2 décembre à<br />

15 heures 30 dans l'appartement de<br />

René Maubtanc, en présence d'André<br />

Cuiseneir alors professeur de philosophie<br />

au collège Rollin.<br />

René Daumai, <strong>le</strong>s yeux bandés, allongé<br />

sur un divan, la figure recouverte d'un<br />

tissu rouge eut, dans une première série<br />

d'essais, à décrire <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs et <strong>le</strong>s<br />

illustrations de ia couverture et de 'Ja<br />

page de garde de petits livres choisis<br />

par Th. Besterman que R. Maublanc mit<br />

successivement entre ses mains.<br />

Par exemp<strong>le</strong> la couverture du livre<br />

La bel<strong>le</strong> et ta bête comportait un fond<br />

3ré, parsemé de petites f<strong>le</strong>urs blanche,<br />

r nauve et rosé, avec de îrès petites<br />

feuil<strong>le</strong>s vertes et des tiges noires, Daumal<br />

en fait la description suivante : « La cou<strong>le</strong>ur<br />

généra<strong>le</strong> est mauve. Je vois aussi<br />

du jaune eî du noir. Ja vois plutôt do<br />

vagues dessins décoratifs mauve cernés<br />

de noir et dans <strong>le</strong>squels il y a des taches<br />

jaune assez allongées. Les lignes noires<br />

sont assez minces et forment un fi<strong>le</strong>t<br />

plutôt sinueux a.<br />

Th. Besîarman jugea ces résultats<br />

et ceux de !a deuxième série d'essais de<br />

vision extra-rétinienne suffisamment<br />

intéressants pour organiser une autre<br />

séance expérimenta<strong>le</strong>, <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain à<br />

son hôte! avec R. Ma^blanc eî son sujet.<br />

De nombraux ïasîs furent faits avec des<br />

cou<strong>le</strong>urs, des cartes à jouer eî aussi avec<br />

des <strong>le</strong>ttres de l'alphabet, mais sans la<br />

boîte expérimenta<strong>le</strong>.<br />

René Daumai ayant seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s yeux<br />

fortement bandés.<br />

Les résultats, et surtout ceux de <strong>le</strong>cture<br />

de <strong>le</strong>ttres ne furent pas satisfaisants,<br />

ïh. Besterman considéra néanmoins que<br />

de tel<strong>le</strong>s expériences avec ce sujet<br />

devaient être poursuivies er conclut son<br />

compte rendu, en souhaitant que<br />

H. Warcollier accepte d'y collaborer<br />

avec R. Maublanc.<br />

Le 13 janvier 1929, René Warcotlier.<br />

qui devint président de l'institut Métapsychique<br />

International en 1959,<br />

demanda par <strong>le</strong>ttre à René Daumal de<br />

lui fixer un rendez-vous eî Daumal lui<br />

répondit : « Je suis très heureux que vous<br />

vous intéressiez aux expériences dont<br />

M. Besïerrnan vous a parlé. M. René<br />

Maublanc, qui depuis deux ans a antrepris<br />

d'étudier ces phénomènes avec<br />

quelques amis et mot pour sujets se fera<br />

certainement un plaisir de vous recevoir<br />

». Il lui donna donc rendez-vous<br />

pour <strong>le</strong> jeudi suivant à 15 heures dans<br />

l'appartement de R. Maublanc, ajoutant :<br />

s Nous travaillons chaque jeudi à partir<br />

de cette heure et <strong>le</strong>s trop rares personnes<br />

qui s'intéressent à nos expériences<br />

sont toujours <strong>le</strong>s bienvenues » (<strong>le</strong>ttres<br />

inédites aimab<strong>le</strong>ment communiquées<br />

par Jack Daumal et par l'Institut<br />

Métaphysique International).<br />

Selon M. Random, R. WarcoMier<br />

aurait effectivement par la suite, assisté<br />

à une de ces séances.<br />

-, Puis René Daumal, après avoir séjourné<br />

aux U-S.A. en 1932, s'engageant<br />

de plus en plus dans la voie spirituel<strong>le</strong><br />

ouverte par Gurdjieff et ses discip<strong>le</strong>s, ne<br />

reprit plus ces expériences de vision<br />

extra-rétinienne.<br />

M nous semb<strong>le</strong> très regrettab<strong>le</strong> que<br />

R- Maublanc, probab<strong>le</strong>ment découragé<br />

comme <strong>le</strong> fut J. Romains .par <strong>le</strong>s critiques,<br />

particulièrement de professeurs de<br />

la Sortaonne, sur ces recherches, <strong>le</strong>s ait<br />

fina<strong>le</strong>ment abandonnées.<br />

LA PERCEPTION DERMO-OPT1Q.UE<br />

II a fallu attendre plus de cinquante<br />

ans pour que <strong>le</strong>s capacités de Rosa<br />

Ku<strong>le</strong>shova, en U.R.S.S., de « lire » ries<br />

textes placés sous verre redonne une<br />

actualité à ces recherches. On ne par<strong>le</strong><br />

plus alors de « vision » mais de perception<br />

dermo-optique. El<strong>le</strong> implique une<br />

prise de conscience d'impressions<br />

thermiques, pondéra<strong>le</strong>s, etc., induites<br />

dans <strong>le</strong>s mains qui permettent de différencier<br />

des cou<strong>le</strong>urs, non visib<strong>le</strong>s, répétons-<strong>le</strong>.<br />

L'explication de cette perception d'impressions<br />

non visuel<strong>le</strong>s repose sur une<br />

hypothèse physique. Selon cette hypothèse,<br />

caseraient <strong>le</strong>s interactions entre<br />

<strong>le</strong> rayonnement infra-rougô émis par la<br />

main et celui émis pat <strong>le</strong>s sîimuli colorés<br />

qui induiraient ces impressions différentiel<strong>le</strong>s.<br />

•<br />

Des recherches sur cette perception<br />

sont poursuivies aux U.S.A., et surtout<br />

en U.R.S.S. par, <strong>le</strong> Pr Novomaysky à<br />

l'Institut Pédagogique de Sverdtovsk,- et<br />

en France par l'auteur avec appui de la<br />

Parapsychology Foundation de New<br />

York.<br />

Mais c'est Jutes Romains qui en a été<br />

<strong>le</strong> pionnier et c'est ce qu'it rappel<strong>le</strong> dans<br />

la préface de la réédition de La vision<br />

extra-rétinienne et te sens paroptique<br />

en 1964. Après avoir déploré qu'en quarante<br />

années la question a fait si peu<br />

de progrès J. Romains ajoute : « Une<br />

amertume supplémentaire, teintée il est<br />

vrai d'ironie, est de voir que ce renouveau<br />

d'intérêt est dû non à quelque<br />

adjonction considérab<strong>le</strong> qu'un chercheur<br />

isolé viendrait de faire à mes résultats<br />

rendus publics en 1920. mais au fait<br />

que dos savants étrangers annoncent à<br />

son de trompe, et en s'excusant presque<br />

de <strong>le</strong>ur audace, des résuitats--qtii-feprésentent<br />

au plus <strong>le</strong> vincjîîème des miens ».<br />

Un mois environ, avant de nous faire<br />

l'honneur d'assister avec Mme Lise<br />

J. Romains à l'une de nos séances au<br />

« Centre d'Eclairagisme et d'Information<br />

», dont M. M. Déribéré était alors<br />

<strong>le</strong> directeur, Ju<strong>le</strong>s Romains nous écrivit<br />

<strong>le</strong> 29 mars 1971 : « Je suis heureux de<br />

voir que vous poursuivez vos recherches.<br />

L'indifférence manifestée à l'égard de<br />

mes travaux par <strong>le</strong>s savants officiels a<br />

été une des grosses déceptions de ma<br />

vie. lis avaient, depuis, été plus ou moins<br />

repris, sans qu'on daignât d'ail<strong>le</strong>urs en<br />

général m'en accorder ia paternité, mais<br />

toujours à l'étranger. Je me félicite donc<br />

que quelqu'un en France s'y intéresse ». .<br />

Sur <strong>le</strong> plan historique il nous paraissait<br />

donc intéressant de rappe<strong>le</strong>r cette heureuse<br />

suite de coïncidences : un précur- :<br />

seur illustre de cette recherche: Ju<strong>le</strong>S!<br />

Romains, un discip<strong>le</strong> : René Maublanc,<br />

un sujet : René Daumal.<br />

Extrait en partie d'un livre en préparation<br />

d'Yvonne Dup<strong>le</strong>ssts sur « Le Surréalisme<br />

et /a parapsychologie ».<br />

L'intérêt du surréalisme<br />

pour la parapsychologie<br />

n'est<br />

plus à démontrer.<br />

Il faut cependant<br />

observer que Ju<strong>le</strong>s<br />

ROMAINS n'était pas<br />

un surréaliste, au<br />

contraire ! Ceci dit, il fut surtout imprégné par <strong>le</strong><br />

sentiment de solidarité profonde entre tous <strong>le</strong>s êtres<br />

et aurait en toute logique dû devancer <strong>le</strong>s surréalistes<br />

sur <strong>le</strong>s observations relatives à la synesthésie.<br />

En ce sens sa formation de "scientifique" (il était !<br />

licencié en sciences) lui voila peut-être l'esprit en<br />

lui suggérant l'interprétation beaucoup plus mécaniste<br />

La femme qui voit avec ses pieds<br />

L'erreur de certains empiriques est de croire que <strong>le</strong>ur supranormal<br />

est étranger et supérieur à la science expérimenta<strong>le</strong>.<br />

Certes, cette dernière exige un prolongement nécessaire, mais <strong>le</strong><br />

mystérieux inconnu apparaît maintenant comme un facteur commun<br />

aux deux méthodes.<br />

Le savant n'est nul<strong>le</strong>ment opposé au fantastique et, bien au contraire,<br />

on peut assurer que sa foi dans <strong>le</strong> mirac<strong>le</strong> est beaucoup plus solide que<br />

cel<strong>le</strong> de l'empirique.<br />

L'empirique croit aux gnomes, aux fantômes, au mauvais œil, à<br />

Nostradamus et à Cagliostro, à la génération spontanée et à la guérison<br />

du cancer par la panacée du charlatan. Mais <strong>le</strong> savant croit au tapis<br />

volant, à la paro<strong>le</strong> magique qui fait ouvrir <strong>le</strong>s cavernes et à toutes <strong>le</strong>s<br />

possibilités spirituel<strong>le</strong>s de l'homme, y compris cel<strong>le</strong>s de devenir invisib<strong>le</strong>,<br />

de rapetisser ou d'atteindre une tail<strong>le</strong> colossa<strong>le</strong>. Il sait que <strong>le</strong>s<br />

découvertes en biologie dépasseront tous <strong>le</strong>s mirac<strong>le</strong>s imaginés.<br />

Il sait, avec Villiers de l'Is<strong>le</strong>-Adam, qu'il n'y a pas de rêves...<br />

En ce sens <strong>le</strong> cas de la Soviétique Rosa Ku<strong>le</strong>shova est plus extraordinaire,<br />

plus incroyab<strong>le</strong> pour l'occultiste que pour <strong>le</strong> biologiste et <strong>le</strong><br />

physicien.<br />

Rosa naquit en 1941 à Nijnii Taghil, vil<strong>le</strong> située au cœur de l'Oural,<br />

entre Perm et Sverdlovsk. Plusieurs de ses parents étaient atteints de<br />

cécité congénita<strong>le</strong>, et tout naturel<strong>le</strong>ment, après son travail scolaire,<br />

l'enfant, au cours des longues soirées familia<strong>le</strong>s, apprit à lire <strong>le</strong> brail<strong>le</strong><br />

avec ses doigts. j<br />

11 fut bien vite évident qu'el<strong>le</strong> possédait un système nerveux et)<br />

sensoriel extraordinaire, car bien que dotée d'une vue parfaitement<br />

norma<strong>le</strong> par ses yeux, el<strong>le</strong> voyait aussi avec <strong>le</strong> bout de ses doigts et<br />

même par chaque fibre de sa peau.<br />

Une tare héréditaire modifiant <strong>le</strong>s facultés physiologiques était-el<strong>le</strong><br />

cause de l'anomalie? Cette tare avait-el<strong>le</strong> déterminé une sorte de mutation<br />

cellulaire?<br />

C'est ce que pensent <strong>le</strong>s médecins de l'Institut de Neurologie de<br />

Moscou qui, en 1963, étudièrent <strong>le</strong> cas de Rosa Ku<strong>le</strong>shova, hospitalisée<br />

dans <strong>le</strong>ur service pour des crises d'épi<strong>le</strong>psie. '<br />

Le docteur Isaac Goldberg constata avec stupeur que Rosa lisait!<br />

du bout du doigt (avec <strong>le</strong> majeur droit), non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s caractères]<br />

brail<strong>le</strong>s imprimés en relief, mais aussi <strong>le</strong>s textes écrits à l'encre ou imprimés<br />

sur un livre ou sur un journal.<br />

Des expériences furent effectuées sous <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des médecins<br />

de l'Institut, afin de déce<strong>le</strong>r une supercherie.<br />

On banda soigneusement <strong>le</strong>s yeux de la jeune fil<strong>le</strong>. La <strong>le</strong>cture visuel<strong>le</strong><br />

ne pouvait s'exercer par l'espace compris entre <strong>le</strong> foulard et <strong>le</strong>s joues,<br />

truc habituel des illusionnistes.<br />

Rosa, en eff<strong>le</strong>urant chaque ligne avec un doigt, lut d'abord <strong>le</strong>s titres<br />

d'un journal disposé devant el<strong>le</strong>, puis à haute voix, <strong>le</strong>ntement, mais<br />

sans marquer de temps d'arrêt, el<strong>le</strong> déchiffra tout <strong>le</strong> texte d'un artic<strong>le</strong>.<br />

que parapsychologique des OCELLES.<br />

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Le test était probant : il n'y avait nul<strong>le</strong> fraude, mais la plupart des<br />

assistants pensèrent que <strong>le</strong> doigt intelligent, sensib<strong>le</strong>, tâtait et discernait<br />

<strong>le</strong> relief infime de l'impression par encrage. On plaça une plaque de<br />

verre sur <strong>le</strong> journal et Rosa ne put lire <strong>le</strong>s petits caractères en corps 8<br />

! ou 10, mais el<strong>le</strong> lut parfaitement <strong>le</strong>s gros titres dont <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres étaient<br />

espacées.<br />

Il s'agissait donc bien de vision par la peau et non de sensibilité<br />

extrême d'un épiderme doté d'un réseau nerveux exceptionnel.<br />

La preuve devint plus évidente encore quand on présenta au doigt<br />

des photos qui furent formel<strong>le</strong>ment identifiées.<br />

— Je vois, dit Rosa, des soldats qui marchent sur une place publique.<br />

Ils ont des casques et des fusils. Des avions <strong>le</strong>s survo<strong>le</strong>nt... Cette autre<br />

photo représente des gens qui déjeunent au bord d'une rivière. Sur<br />

cel<strong>le</strong>-ci, je vois un homme âgé. Il a une forte moustache et trois décorations<br />

sont épingîées sur sa poitrine.<br />

El<strong>le</strong> décrivit fidè<strong>le</strong>ment une photo en cou<strong>le</strong>urs, désignant <strong>le</strong> vert des<br />

[arbres, <strong>le</strong> b<strong>le</strong>u du ciel, <strong>le</strong> gris et <strong>le</strong> rouge des costumes.<br />

Des feuil<strong>le</strong>s de papier diversement teintées furent identifiées avec<br />

(facilité :<br />

— Cette page est b<strong>le</strong>ue... cette page est rosé... cette autre jaune,<br />

cel<strong>le</strong>-ci blanche, cel<strong>le</strong>-ci noire, marron, verte, rouge.<br />

Avec des lumières projetées sur un écran, <strong>le</strong> test se révéla aussi probant,<br />

<strong>le</strong> sujet « voyant » non plus avec son doigt, mais sans doute par<br />

la peau de son visage et de son corps, de la même façon, mais en plus<br />

nuancé, que <strong>le</strong>s vers de terre, naturel<strong>le</strong>ment privés d'yeux, distinguent<br />

la lumière et <strong>le</strong>s intensités d'éclairement.<br />

D'autres expériences montrèrent que Rosa pouvait lire et voir <strong>le</strong>s<br />

cou<strong>le</strong>urs avec <strong>le</strong> bout de son nez et avec sa langue.<br />

Avec ses doigts de pied, el<strong>le</strong> lisait aussi couramment qu'avec son<br />

majeur droit, eff<strong>le</strong>urant <strong>le</strong> texte soit avec <strong>le</strong> gros doigt soit du bout<br />

délicat de ses autres orteils.<br />

Ces phénomènes pouvaient s'expliquer de deux manières : Ou bien<br />

Rosa lisait avec sa peau pourvue de cellu<strong>le</strong>s nerveuses inconnues et<br />

sensib<strong>le</strong>s à la lumière; ou bien el<strong>le</strong> « voyait » avec son sensorium,<br />

comme <strong>le</strong>s médiums et <strong>le</strong>s voyantes.<br />

De toute façon, un mystérieux inconnu entrait en jeu, soit avec <strong>le</strong>s<br />

yeux des cellu<strong>le</strong>s de l'épiderme, soit avec <strong>le</strong> Troisième Œil.<br />

Le cas n'est pas unique et de tout temps des phénomènes semblab<strong>le</strong>s<br />

furent enregistrés. Dans un hôpital de Bangkok, en Thaïlande, on<br />

apprend sous hypnose aux jeunes aveug<strong>le</strong>s à distinguer <strong>le</strong>s contours<br />

des objets par réception directe des images-lumière sur la peau des<br />

joues.<br />

Les biologistes ne sont pas éloignés de croire que chaque cellu<strong>le</strong> du<br />

corps humain est un microcosme comportant en puissance toutes <strong>le</strong>s<br />

destinations possib<strong>le</strong>s et toutes <strong>le</strong>s spécialisations fonctionnel<strong>le</strong>s. Sontce<br />

ces pouvoirs inconnus qu'utilisent certains êtres d'exception monstrueusement<br />

développés ou que cultivent <strong>le</strong>s initiés à l'ésotérisme transcendant?<br />

Mais là où <strong>le</strong>s empiriques voient un mystère psychique qu'ils ont<br />

peine à croire, <strong>le</strong>s savants décè<strong>le</strong>nt un nouvel élargissement de la science<br />

expérimenta<strong>le</strong>.<br />

Pour <strong>le</strong>s biologistes, voir à travers l'opaque, lire dans la pensée,<br />

communiquer à distance, émettre et recevoir des messages télépathiques,<br />

et même deviner <strong>le</strong> résultat d'une opération mathématique sont <strong>le</strong>s<br />

réalités de demain. C'est dire qu'une conjonction du surnaturel et<br />

de l'expérimental dans ce qu'ils ont de plus subtil est <strong>le</strong> fantastique<br />

destin de la science.<br />

L'HERBE MYSTERIEUSE<br />

HToSw ycbnmTb ocj»mepoB CoBer-<br />

CKOM APMHH, MOJioflbie nosapa HS<br />

po^a HOHKMHbDC HCnOJIbSOBajDl Tpasy,<br />

Hafiaennyio na Sepery Hepaoro<br />

Mopa eflopoM AjieKceeBMHeM HOH-<br />

KKHbiM. STB pélican Tpasa, no BHfly<br />

HanoMHHaiomaH Kopajui, cof<strong>le</strong>psatT B<br />

ceôe BemecTBO, TOpMOSHinee i(eHTpbi<br />

npoojOKf<strong>le</strong>HKH B no,zncopKe rojioBHoro<br />

, Mosra. BemecTBO 3?o, BpeMeHHo HassaHHoe<br />

«ôecnpocbmyc»<br />

' 3BVK 4>M3HOJionrqecKoro<br />

Ka, pacnojioaceHHoro Meatay ABVMH<br />

rioJiyniapKHMM Mosra. npaKTJMeCKM<br />

HHHTO ne Moacer iipepsaib COH. IIIyM,<br />

rpoxor, KPHK, Koropbie HopMajn>Hbrii<br />

opranusM BocnpMHHMaer KBK cjiyxo-<br />

Byro HHiJJOpMaHHio aasce BO CHB, non<br />

f<strong>le</strong>iicTBMeM ôecnpocbmyca ne nponn-<br />

KaiOT B Mosr. Jbmo, HaxoftameecH nofl<br />

f<strong>le</strong>HCTBMeM 3Toro npenapaia, norpyacaerca<br />

B COH na cpoK ne Menbrae<br />

mec niecHnes H, KBK npewiojiaraer-<br />

CH, ne 6ojn>me Tpex ner, Ero COH nanoMHnaer<br />

SHMHIOIO crm»iKy neKOTopblX<br />

BHHOB aCHBOTHblX. IlpM 3TOM<br />

èecnpocbinyc BoccTaHaBjraBaer paspyinaroiflHecfl<br />

TKann M oSecneHH-<br />

Baer aScopSiçoo HeoSxoguMbix opra-<br />

HM3My BemecTB, BKjnonaH BMTaMMHbi,<br />

npHMO us Bos^yxa, a Taicsce CTOMyjrapyer<br />

cHHres SejiKOB. nuramie crmmero<br />

opraHH3Ma HanoMHnaer xjiopo-<br />

(JjMJIbHbJM 4>OTOCMHTe3 paCTeHMM.<br />

SaMeneHO, MTO neKoropbie H3 Hbme<br />

ycbnuieHHbix o4»tn,epoB ^HCM xpansr,<br />

McnycKaa KMCjiopo^, .a nonbio<br />

CHHT TMXO, 33TO HCTOHaiOT yrj<strong>le</strong>KMcjibiw<br />

ras. Vxe BbiflBMHyTo npe«jio»ceHne<br />

ocTasMTb MX cnaTb B noMemeHMHX<br />

C OTKpbITbIMM OKHaMH H<br />

BpeMH OT BpeMeHM nOJIHBaTb.<br />

Pour endormir <strong>le</strong>s officiers de<br />

l'armée, de la marine et de<br />

l'aviation soviétiques, <strong>le</strong>s jeunes<br />

cuisiniers de la famil<strong>le</strong><br />

Chonkin ont utilisé une herbe<br />

découverte <strong>le</strong> long des rives<br />

de la jmer Noire par Fiodor<br />

A<strong>le</strong>xiévitch. Il s'agit d'une espèce<br />

rare (de coralline, qui<br />

contient une substance inhibitrice<br />

des centres de l'éveil<br />

qui sont, comme on <strong>le</strong> sait,<br />

reliés aux zones latéra<strong>le</strong>s du<br />

cortex. La 'substance qui porte<br />

provisoirement <strong>le</strong> nom de<br />

« dormina », agit en retardant<br />

énormément <strong>le</strong> signal de réveil<br />

qui se trouve entre <strong>le</strong>s deux<br />

hémisphères cérébraux. Pratiquement<br />

on dort. sans interruption<br />

aucune, <strong>le</strong>s bruits, <strong>le</strong>s<br />

secousses, <strong>le</strong>s cris qu'un organisme<br />

normal enregistre même<br />

en dormant, perdent toute va<strong>le</strong>ur.<br />

Le sujet qui est sous<br />

l'effet de la dormina peut dormir<br />

lourdement pendant six<br />

mois, au minimum, et trois<br />

ans au maximum. Son sommeil<br />

ressemb<strong>le</strong> à l'état de léthargie<br />

saisonnière de certaines espèces<br />

anima<strong>le</strong>s. La chose ,la plus<br />

étonnante est que la dormina<br />

régénère en permanence <strong>le</strong>s<br />

tissus et permet à l'organisme<br />

d'absorber vitamines, protéines<br />

et autres substances indispensab<strong>le</strong>s<br />

de l'air. En somme, une<br />

sorte de photosynthèse chlorophyllienne.<br />

On a remarqué en<br />

effet que certains officiers<br />

endormis au cours du redoutab<strong>le</strong><br />

complot meurtrier des<br />

Chonkin ronf<strong>le</strong>nt en émettant<br />

de l'oxygène <strong>le</strong> jour. La nuit,<br />

au contraire, ils exha<strong>le</strong>nt de<br />

grandes bouffées d'anhydride<br />

carbonique.<br />

La théorie de la synesthësie<br />

n'est pas p<strong>le</strong>inement<br />

satisfaisante, car el<strong>le</strong> présente<br />

une explication acceptab<strong>le</strong><br />

du phénomène, sans<br />

fournir de donnée quant à<br />

l'apparition ou non du processus<br />

synesthésique .<br />

Une autre approche théorique<br />

est cel<strong>le</strong> de hypersthésie,<br />

ou développement<br />

anorma<strong>le</strong>ment é<strong>le</strong>vé des capacité<br />

des organes des sens<br />

usuels. On cite <strong>le</strong>s facultés<br />

olfactives du papillon<br />

capab<strong>le</strong> de déce<strong>le</strong>r l'odeur<br />

d'un chou à plus de 4 km.<br />

ou l'excessive sensibilité<br />

auditive de certains sujets<br />

capab<strong>le</strong>s d'entendre sous<br />

hypnose des conversations<br />

échangées à plus de 100 m.<br />

à voix basse derrière une<br />

fenêtre.<br />

La vision par voie extraordinaire<br />

-serait la reconnaissance<br />

du rapport cou-<br />

dû rayonnement, perçu hyper-stésiquement<br />

au niveau<br />

du cerveau (sans doute au<br />

siège de la vision) par<br />

suite d'un conditionnement<br />

à va<strong>le</strong>ur hypnotique.<br />

Ainsi la vision paroptique<br />

ne résulterait ni de la<br />

présence d'organu<strong>le</strong>s visuels<br />

extra-occulaires , ni d'associations(para)psycholoqiques,<br />

mais d'un mode d'hyper<br />

acuité visuel<strong>le</strong>.


N<br />

ouvel<strong>le</strong> promotion pour Djouna quitte alors son emploi de<br />

Djouna Davitachvili, la serveuse dans un restaurant de Tbi-<br />

guérisseuse attitrée du lissi (Géorgie) pour tenter sa chance<br />

Kremlin : el<strong>le</strong> vient de à Moscou. Là, el<strong>le</strong> acquiert rapide-<br />

publier un récit de sciencement la réputation de « faire des<br />

fiction dans la revue You- mirac<strong>le</strong>s » et à guérir à peu près<br />

nost (Jeunesse) qui tire à plus de toutes <strong>le</strong>s maladies. Aujourd'hui,<br />

trois millions d'exemplaires! Admi- Djouna estime pouvoir contribuer à<br />

se comme chercheur dans un insti- soigner l'aértériosclérosè, <strong>le</strong> diabète,<br />

tut de l'Académie des sciences de <strong>le</strong>s ulcères, <strong>le</strong>s névralgies et aider à<br />

l'URSS, chargée de veil<strong>le</strong>r sur la la cicatrisation des plaies.<br />

santé des plus hauts dirigeants so- Cette femme de 35 ans, qui se dit<br />

viétiques, devenue multi- d'origine assyrienne, aime entretenir<br />

millionnaire en quelques années, <strong>le</strong> mystère qui règne autour d'el<strong>le</strong>.<br />

Djouna cherche maintenant la gloi- El<strong>le</strong> explique ainsi sa façon de prore<br />

littéraire.<br />

céder : « Mes doigts éprouvent <strong>le</strong>s<br />

Son récit, paru dans <strong>le</strong> numéro sensations <strong>le</strong>s plus diverses, picote-<br />

de novembre de Younost, raconte ments, cha<strong>le</strong>ur, froid, qui indiquent<br />

assez platement <strong>le</strong>s aventures d'une la partie malade de l'organisme.<br />

voyante, lounia, en visite sur une Une tumeur maligne par exemp<strong>le</strong><br />

planète peuplée d'immortels. « Aie donne une sensation de froid ».<br />

confiance en toi et ne crains rien », Après ce « diagnostic », <strong>le</strong> traite-<br />

dit un^personnage du récit à lou^ ment consiste en une série de passes<br />

ïïïaTDjôuna a sans doute appliqué magnétiques et d'imposition des<br />

el<strong>le</strong>-même ce conseil.<br />

mains. Djouna a connu la consécra-<br />

Djouna aurait découvert ses dons tion lorsque Léonid Brejnev est de-<br />

en guérissant un jour son père venu l'un de ses patients. Tout<br />

souffrant d'un vio<strong>le</strong>nt mal de dos. moscou parlait alors du nouveau<br />

Sur <strong>le</strong> conseil d'amis médecins, Raspoutine installé au Kremlin et<br />

_LIBERATION 29/11/84-, ÂrjjTc<strong>le</strong>'paru sous <strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s autorités ne cherchaiënt^mêmë<br />

pas à démentir.<br />

Un artic<strong>le</strong> de la Komsomolskaya<br />

Pravda indiquant que « Djouna soigne<br />

des personnes anonymes et<br />

d'autres connues de tous », avait<br />

été évidemment interprété comme<br />

un aveu des soins prodigués à Brejnev<br />

par la guérisseuse. Parmi <strong>le</strong>s<br />

autres personnes « connues de<br />

tous », figurent <strong>le</strong> numéro un hongrois<br />

Janos Kadar, Petra Kelïy (<strong>le</strong>ader<br />

des verts ouest-al<strong>le</strong>mands), <strong>le</strong><br />

patriarche Pimène et l'ambassadeur<br />

des Etats-Unis à Moscou.<br />

Brejnev avait su se montrer reconnaissant<br />

: il avait officialisé <strong>le</strong><br />

statut de Djouna en la faisant nommer<br />

« docteur honoris causa essciences<br />

» par l'académie des sciences,<br />

et en créant un laboratoire où<br />

el<strong>le</strong> occupe un poste de chercheur.<br />

Konstantin Tchernenko, qui utilise<br />

vraisemblab<strong>le</strong>ment à son tour <strong>le</strong>s<br />

bons services de Djouna, ne s'est<br />

pas montré ingrat, lui non plus. En<br />

octobre dernier, il a offert à la<br />

guérisseuse un trois pièces de<br />

(dix foix la surface habitab<strong>le</strong> pour<br />

un soviétique). Dans cet appartement,<br />

où veil<strong>le</strong>nt en permanence<br />

trois assistants-gardes du corps,<br />

Djouna_ reçoit une trentaine de patients<br />

par jour. Sur <strong>le</strong>s murs, une<br />

fabu<strong>le</strong>use col<strong>le</strong>ction de quelque<br />

500 icônes, qui donne une idée de<br />

sa fortune.<br />

C'est que <strong>le</strong> traitement n'est pas<br />

donné : la série de dix séances de<br />

quelques minutes coûte 500 dollars<br />

à un étranger et 100 roub<strong>le</strong>s<br />

(1 200 dollars — six salaires<br />

moyens) à un soviétique. Une rapide<br />

estimation permet de chiffrer à<br />

plus d'un million de dollars <strong>le</strong> revenu<br />

annuel de Djouna. Pourtant,<br />

officiel<strong>le</strong>ment, la médecine est gratuite<br />

en URSS et l'entreprise individuel<strong>le</strong><br />

illéga<strong>le</strong>. Il faut croire qu'on<br />

trouve des accommodements avec la<br />

mora<strong>le</strong> socialiste quand on représente<br />

une importante source de devises<br />

et qu'on soigne la crème de la<br />

nomenklatoura.<br />

Stéphane IVANOV<br />

^ ^ p<strong>le</strong>in^ centre de J4oscou___ _ __<br />

tifrê"~;~ïïn nouveau Raspoutine au Kremlin.<br />

Edmund Stevens_, corre_spondant_du Sunday_Ti.mes_àL_Mos_cou_et <strong>le</strong>_photo graphe britannique _<br />

"TônFBlâïT'ont éprouvées <strong>le</strong>s qualités de Djouna et affirment tous deux en avoir obtenues<br />

•âne sensib<strong>le</strong> amélioration de <strong>le</strong>ur état physique. (.Rapporté par NOSTKA 28/1 0-^f/l 1/82)<br />

JSxtraits d'un artic<strong>le</strong> d'un Figaro-Magazine d'octobre qu_ _novembre<br />

84- par K. Lacontre :<br />

~""_Evgueniâ louvachevna Davitachvili, dit un peu par hasard qu'el<strong>le</strong> s'était rendu "i<br />

Djouna, était la guérisseuse préférée de compte qu'el<strong>le</strong> « réchauffait » avec ses<br />

Y ~~i" mystère "<br />

, . o * , '<br />

Brejnev. Peut-être parce qu'el<strong>le</strong> ' apportait au mains. Le producteur de films géorgien rien ne nous empecne<br />

__ ii,,,;,a secrétaire général, „£„,;, „! fortement f~, «,,„,„.,• J;rv,;^,,i diminué »t et nti, Otar T^o=i;o«; loseliani !»„ l'a ~~o~ prise o~,,,. sous ..„ sa — coupe ,, — „* eî r. fi- ri d'extrapo<strong>le</strong>r ' A-v-f-y»-nn1


POUR LA PREMIÈRE FOIS<br />

Un membre espagnol de l'Opus Dei<br />

est nommé porte-paro<strong>le</strong> du Saint-Siège<br />

De notre correspondant<br />

Cite du Vatican. — La nomination comme porte-paro<strong>le</strong> du Saint-<br />

Siège (nos dernières éditions du Monde du 5 décembre) d'un Espagnol,<br />

M. Joaquim Navarro-Valls, membre de l'Opus Dei et correspondant à<br />

Rome du quotidien madrilène de centre droit ABC, est une nouveauté :<br />

c'est la première fois en effet qu'est désignée à ce poste une personnalité<br />

non italienne. En revanche, M. Navarro n'est pas <strong>le</strong> <strong>premier</strong> laïc à occuper<br />

cette fonction depuis la création, il y a vingt-quatre ans, de la sal<strong>le</strong> de<br />

presse du Vatican.<br />

La nomination de M. Navarro est Jean-Paul II a voulu nommer à la<br />

l'expression d'un choix personnel de tête de la sal<strong>le</strong> de presse un homme<br />

Jean-Paul II, qui tend à confier à en qui il a p<strong>le</strong>inement confiance<br />

des laïcs la tâche de refléter et de (M. Navarro a notamment suivi <strong>le</strong><br />

diffuser <strong>le</strong>s points de vue du Vati- pape dans tous ses voyages) mais<br />

can. Le directeur de YOsservatore qui soit éga<strong>le</strong>ment rompu au fonc-<br />

Romano, M. Mario Agnès, est un tionnement des médias et crédib<strong>le</strong><br />

universitaire qui fut président de auprès de ses collègues (il préside<br />

l'Action catholique, et son adjoint, l'Association de la presse étrangère<br />

M. Svidercoschi, est un ancien jour- à Rome).<br />

naliste du Tempo. Radio-Vatican, Le choix de M, Navarro ne manen<br />

revanche, reste une chasse gardée que cependant pas de susciter des<br />

des jésuites. spéculations. Son appartenance<br />

M. Navarro aura cependant depuis vingt-cinq ans à l'Opus Dei<br />

comme adjoint un prélat italien, (dont il fut une sorte de porté-paro<strong>le</strong><br />

Mgr Giulio Nicolini, parfaitement officieux au début de son séjour à<br />

au fait des arcanes de la curie. Il est Rome, il y a quinze ans) incite ceren<br />

outre « supervisé » par Don Pier- tams à penser que cette nomination<br />

franco Pastore, actuel<strong>le</strong>ment direc- témoigne de l'influence grandissante<br />

teur adjoint de la sal<strong>le</strong> de presse, qui de c . e t te organisation sous l'actuel<br />

est devenu secrétaire de la commu- pontificat,<br />

nication pour <strong>le</strong>s questions socia<strong>le</strong>s. Ph.P.<br />

Une institution élitiste et conservatrice<br />

La Société sacerdota<strong>le</strong> de la tions, radios, télévisions, agences 1<br />

Sainte-Croix et de l'Opus Dei (plus d'information, etc.). Cette institution<br />

connue sous la simp<strong>le</strong> appellation secrète, élitiste, conservatrice doctrid'Opus<br />

Dei) a été fondée par un pré- na<strong>le</strong>ment et politiquement, a souvent<br />

tre espagnol, José Maria Escriva de été contestée pour son influence poli-<br />

Balaguer. Reconnu comme institut tique et économique occulte (dans <strong>le</strong><br />

séculier par Pie XII en 1950, son but régime franquiste, en Grandespécifique<br />

est « de travail<strong>le</strong>r avec Bretagne, dans l'affaire 'des « avions<br />

persévérance pour que la classe que renif<strong>le</strong>urs »). La décision de Jeant'on<br />

appel<strong>le</strong> intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong> ainsi que Paul II, en août 1982, d'é<strong>le</strong>ver<br />

cel<strong>le</strong> qui, en raison du savoir qui la l'Opus Dei au rang de « prélature perdistingue<br />

ou bien des charges qu'el<strong>le</strong> sonnel<strong>le</strong> » (diocèse sans territoire,<br />

exerce, ou encore de sa dignité parti- dépendant directement du pape),<br />

culière, constitue la classe dirigeante contre l'avis d'une majorité de l'épisde<br />

la société civi<strong>le</strong> adhèrent aux pré- copat espagnol, avait provoqué des<br />

ceptes de Notre Seigneur Jésus- remous.<br />

Christ et <strong>le</strong>s appliquent ». Jean-Paul II n'a, toutefois, jamais<br />

Après un essor remarquab<strong>le</strong> en caché son admiration pour l'œuvre<br />

Espagne et dans <strong>le</strong>s pays de culture de Mgr de Balaguer, en qui il voit une<br />

ibérique, l'Opus Dei réunit organisation disciplinée et à la dévoaujourd'hui<br />

plus de soixante-quatorze tion de ce pontificat. Le bruit avait<br />

mil<strong>le</strong> membres dans quatre- même couru qu'il songeait à confier<br />

vingt-sept pays, dont 2 % seu<strong>le</strong>ment Radio-Vatican, actuel<strong>le</strong>ment dirigé<br />

de prêtres. Possédant des moyens par <strong>le</strong>s jésuites, à l'Opus Dei.<br />

très puissants (universités, publica- A. W.<br />

LE MONDE 06/12/84<br />

Le rapport de la commission d'enquête par<strong>le</strong>mentaire<br />

sur <strong>le</strong>s "Avions renif<strong>le</strong>urs" est<br />

d'une grande utilité pour compléter, modifier,<br />

remettre à jour <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au de l'organisation<br />

politique occulte du monde occidental<br />

du Carmen Galli n°l8, p.10. L 1<br />

audition de Mr Jttrgen Roth, auteur du livre<br />

(en langue al<strong>le</strong>mande) "Les hommes cachés<br />

du pouvoir" est intéressante en ce<br />

qui concerne <strong>le</strong>s liens entre <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong><br />

Vio<strong>le</strong>t, la "P2", l'Opus Dei, l'Institut<br />

européen sur <strong>le</strong>s questions de sécuri.té___<br />

_C_fondé__par F. Damman, décédé), ect.<br />

L'audition du R.P. Bouchet au sujet du<br />

Père Dubois, faire ressortir l'aspect<br />

multicépha<strong>le</strong> du Vatican, ses luttes internes<br />

aux implications internationa<strong>le</strong>s.<br />

Remarque du Père H. Ch. Chery, devant <strong>le</strong>s<br />

animateurs du mouvement "Les Amis Spirituels",<br />

<strong>le</strong> 26 avril 1970 à Paris, en conclusion<br />

d'une conférence d'un dirigeant<br />

de l'Opus Dei, Joseph Montserrat y Torrente<br />

: "Au-delà des anecdotes qui courent<br />

sur l'Opus Dei, il serait naïf de<br />

méconnaître la cohérence qu'il y a entre .<br />

son esprit et son action; il s'agit, au<br />

sens <strong>le</strong> plus littéral du mot, de conquérir<br />

la société pour Dieu." (dans "Gouvernants<br />

-invisib<strong>le</strong>s et sociétés secrètes" de Serge-<br />

Hutin.)_ ____________________•<br />

A l'occasion du voyage de Jean-Paul II en<br />

Espagne en novembre 82 et de l'élévation<br />

de l'Opus Dei au rang de "prélature personnel<strong>le</strong>"<br />

(c'est-à-dire de diocèse sans<br />

territoire) <strong>le</strong> 23 août 82, voici un extrait<br />

d'un artic<strong>le</strong> du Nouvel Observateur<br />

du 19/11/82 : - II semb<strong>le</strong> qu'étrangement,<br />

depuis que la décision est prise de tranf<br />

or mer ce mouvement en prélature. t. Kome<br />

prenne de plus en plus ses distances. Les<br />

évêques italiens n'ont pas caché <strong>le</strong>urs<br />

désaccords. Le cardinal Hume à posé pupliquement<br />

des conditions draconiennes à<br />

l'installation de l'Opus Dei dans son diocèse<br />

(Le Monde 6-7/12/81 et G.G. 1/3).<br />

Par cinquante-cinq voix contre six, <strong>le</strong>s<br />

évêques espagnols ont rejeté <strong>le</strong> changement<br />

de statut. La conférence des évêques<br />

européens a émis <strong>le</strong>s plus grandes réserves...<br />

Enfin c'est un jésuite, <strong>le</strong> père -<br />

Tucci, qui supervisa <strong>le</strong> voyage en Espagne.<br />

Mais si l'Opus Dei n'est plus en odeur de<br />

sainteté à Kome, pourquoi lui donner <strong>le</strong>s<br />

privilèges d'une prélature? "'ires simp<strong>le</strong>,<br />

dit-on dans <strong>le</strong>s milieux proche de l'ar- :<br />

chevêche. L'INSTITUT A BEAUCOUP GRANDI, .<br />

ET PERSONNE NE SAIT TRES BIEN QUI EN FAIT<br />

PARTIE, OU QUELLES SOCIETES OU QUELS CER-<br />

CLES D'ETUDE IL CONTROLE. EN LE TRANSFOR-,<br />

MANT EN PRELATURE, ON VA OBLIGER L'OPUS<br />

DEI'A SE DECOUVRIR."<br />

A propos de l'affaire des "Avions Renif<strong>le</strong>urs"<br />

(C.G. 14, p.15), un extrait du<br />

Canard Enchaîné du 25/04/84 : ... Résu-...,,•<br />

mons : un prélat qui met en relations inventeurs<br />

et "parrains"; des ecclésiastiques<br />

présents lors de la signature des<br />

contrats; <strong>le</strong> cardinal Benelli, qui a bienfailli<br />

être pape et qui joue <strong>le</strong>s bons offices<br />

entre Yil<strong>le</strong>gas et Elf; un "homme en<br />

soutane d'un grade é<strong>le</strong>vé", qui, selon Albin<br />

Chalandon, assiste à certaines expériences;<br />

la banque du Vatican et l'OPUS DEI<br />

qui sont mêlés aux opérations financières<br />

des renif<strong>le</strong>urs. Et, enfin, la pieuse oeuvre<br />

de Marthe Robin qui récolte quelques "i<br />

miettes du_saint gâteau. Quel<strong>le</strong> équipe!.."<br />

Bibliographie : C.G. n°1/3, 2/1, 3/6, 8/4,<br />

15A. - Sainte Maffia, Y. Le Vaillant,<br />

Mercure de France. - Mgr Escriva de Balaguer,<br />

S. Bernai, Editions SOS,__________


Manifestement, ce tract laissé à la disposition des passagers du métro parisien cet<br />

été est une opération de promotion de Dieu, appuyée par de grands philosophes et savants<br />

français. Est-ce une contre-attaque du catholiscisme traditionnel contre un<br />

complot athée d'inspiration communiste dénoncé par Sémy Chauvin dans "Complot dans<br />

notre Eglise" et par Yann Moncomb<strong>le</strong> dans "La maffia des chrétiens de gauche"?<br />

E n t r~e~ deux<br />

hommes qui n'ont pas<br />

l'expérience de Dieu,<br />

celui qui <strong>le</strong> nie en esf<br />

peut-être <strong>le</strong> plus près.<br />

SIMONE WHL -•<br />

(1909-1943)<br />

Moins on croit en<br />

Dieu, plus on comprend<br />

que d'autres y<br />

croient.<br />

JEAN ROSTAND<br />

(1894-1977)<br />

Dieu est absolument<br />

pour l'homme ce<br />

que sont <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs<br />

pour un av.eug<strong>le</strong> de<br />

naissance, .îl lui esf<br />

impossib<strong>le</strong>, do' se <strong>le</strong>s<br />

' '<br />

- - 'MARQUIS DE SADE ' '<br />

'<br />

II faut du temps<br />

pour établir des lois<br />

arbitraires ; mais il<br />

n'en faut point pour<br />

apprendre aux<br />

hommes rassemblés à<br />

croire un Dieu, et à<br />

écouter la voix de <strong>le</strong>ur<br />

propre cœur.<br />

VOLTAIRE<br />

(1694-1778)<br />

Dieu est Dieu et <strong>le</strong><br />

monde est <strong>le</strong> diab<strong>le</strong>.<br />

Regretter <strong>le</strong> monde,<br />

c'est regretter <strong>le</strong><br />

diab<strong>le</strong>.<br />

ALEXANDRE DUMAS<br />

(1802-1870)<br />

Comme <strong>le</strong>s oiseaux,<br />

où qu'ils vo<strong>le</strong>nt,<br />

rencontrent toujours<br />

l'air, ainsi où que nous<br />

allions, où que nous<br />

soyons, nous trouvons<br />

Dieu présent.<br />

SAINT FRANÇOIS DE SALES<br />

(1557-1622)<br />

Les deux fermes ou<br />

<strong>le</strong>s deux pô<strong>le</strong>s de la<br />

science humaine. Dieu<br />

ci <strong>le</strong> mol, disparaissent<br />

en même temps. •• •'•..<br />

.'•• ; ~ MAINE DE<br />

•••.: - - ;•• (1766-1824),<br />

- Le cri du pauvre<br />

monte jusqu'à Dieu,<br />

mais il n'arrive pas à<br />

l'oreil<strong>le</strong> de l'homme.<br />

LAMENNAIS<br />

(1782-1854)<br />

L'impossibilité où<br />

je suis de prouver que<br />

Dieu n'est pas me découvre<br />

son existence.<br />

• . - • LA BRUYÈRE<br />

..-; ' ; (1645-1696) - • • -<br />

Je crois que Dieu<br />

se manifeste toujours<br />

au moment précis où<br />

tout ce qui est humain<br />

est insuffisant, où<br />

l'homme confesse qu'il<br />

ne peut rien pour luimême.<br />

ALPHONSE DE LAMARTINE<br />

(1790-1E59)<br />

, Là .'où Dieu vous<br />

attend, il vous faudra<br />

monterr monte f ou<br />

vous perdre. N'ait en-;<br />

dez aucun secours;<br />

humain. ' • •..' '••'• .-'<br />

GEORGES BERNANOS<br />

(1888-1948)<br />

Dieu ne veut point<br />

d'un cœur où <strong>le</strong> monde<br />

domine.<br />

PIERRE CORNEILLE<br />

.'' (1606-1584)<br />

Ainsi je reconnais<br />

très clairement que la<br />

certitude et la vérité de<br />

toute science dépend<br />

de la seu<strong>le</strong> connaissance<br />

du vrai Dieu.<br />

RENÉ DESCARTES<br />

(1596-1650)<br />

Dieu nous a aimés<br />

sans être attaché à<br />

nous. Il faut de même<br />

aimer ceux que nous<br />

aimons sans être attaché<br />

à eux.<br />

ABBÉ DE SAINT-CYRAN<br />

(1581-1643)<br />

-TC________________________<br />

II y a - dans tout<br />

homme, à foute heure,<br />

deux postulations simultanées,<br />

l'une vers<br />

Dieu, l'autre vers<br />

Safan. L'invocation à<br />

Dieu, ou spiritualité,<br />

est un désir de monter<br />

en grade ; cel<strong>le</strong> de<br />

Satan, ou animalité,<br />

est une joie de descendre...<br />

CHARLES BAUDELAIRE j<br />

' . : (1821-1867)<br />

Ce n'est point ici<br />

<strong>le</strong> pays de la vérité,<br />

el<strong>le</strong> erre inconnue<br />

parmi <strong>le</strong>s hommes.'<br />

Dieu l'a couverte d'un<br />

voi<strong>le</strong>, qui la laisse meconnaîtrç.<br />

à ceux. qui.<br />

n'entendent- pas .s or<br />

• voix.: ;''.' ••:--..:•• • '••••''.•'-.'•'. " ;<br />

.-' :'••• --BLAISE PASCAL " '<br />

(1623-1562)<br />

Devant l'idée de<br />

Dieu l'entendement<br />

humain se troub<strong>le</strong><br />

comme se troub<strong>le</strong><br />

devant <strong>le</strong> jour, suivant<br />

une paro<strong>le</strong> d'Aristote,<br />

l'œil de l'oiseau de<br />

nuit. FÉLIX RAVAISSON<br />

(1813-1900)<br />

Dieu veut que<br />

nous vivions au milieu<br />

du temps dans l'attente<br />

perpétuel<strong>le</strong> de l'éternité.<br />

BOSSUET<br />

(1627-1704)

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