JADC - Canadian Dental Association
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Nouvelles FRANCOPHONES<br />
La rubrique épisodique du<br />
<strong>JADC</strong>,«Nouvelles<br />
francophones», a pour objectif<br />
de mettre en vedette les<br />
accomplissements de la<br />
dentisterie francophone au<br />
Canada, et notamment au<br />
Québec. Les articles de la<br />
rubrique sont publiés uniquement<br />
dans la version française<br />
du <strong>JADC</strong>. Ce mois-ci, nous<br />
publions le compte-rendu<br />
d’une entrevue avec la<br />
Dre Noëlla Deslauriers,<br />
ancienne vice-doyenne à la<br />
recherche et au développement<br />
de la Faculté de médecine<br />
dentaire de l’Université Laval.<br />
Cette entrevue servira d’entrée<br />
en matière à la publication<br />
prochaine d’articles sur<br />
l’implication sociale de la<br />
faculté. Si vous aimeriez<br />
contribuer à cette rubrique ou<br />
offrir des commentaires et<br />
suggestions, communiquez<br />
avec le Dr John O’Keefe à<br />
jokeefe@cda-adc.ca.<br />
L’Université Laval : l’avenir au présent<br />
Dans la foulée de sa mission universitaire de<br />
former les futures générations de praticiens,<br />
d’enseignants et de chercheurs, la Faculté de<br />
médecine dentaire (FMD) de l’Université Laval<br />
mise sur ses forces pour créer des alliances touchant<br />
non seulement la santé buccodentaire mais aussi la<br />
santé publique et la pédagogie universitaire.<br />
Les travaux de recherche à la FMD<br />
de Laval sont nombreux et variés. On<br />
peut toutefois les regrouper en 3 thèmes :<br />
l’infectiologie/immunologie buccales,<br />
l’ingénierie/régénération tissulaires et la<br />
pathologie/douleur buccofaciale. «Pour<br />
pouvoir émerger dans un milieu très compétitif<br />
comme la recherche, il faut se trouver<br />
des alliés», déclare Noëlla Deslauriers,<br />
ancienne vice-doyenne à la recherche et au<br />
développement de la FMD. Par exemple, la<br />
faculté travaille avec 2 partenaires de l’industrie<br />
privée : 3i, un chef de file dans le<br />
marché de la reconstruction orale, et<br />
Allergan, un pionnier dans la commercialisation<br />
de la toxine botulinique A pour le<br />
traitement de certains troubles neuromusculaires<br />
(comme les douleurs temporomandibulaires).<br />
Elle travaille également<br />
avec l’Institut des nutraceutiques et des<br />
aliments fonctionnels dans la prévention<br />
et le traitement de maladies parodontales<br />
chroniques à l’aide des probiotiques et des<br />
polyphénols alimentaires. Mais, comme le<br />
souligne la Dre Deslauriers, «c’est très long<br />
de négocier avec l’industrie et c’est rare de<br />
trouver un partenaire respectant la liberté<br />
académique. Tous les projets, surtout en<br />
sciences fondamentales, ne sont pas aptes à<br />
être subventionnés par le privé.»<br />
Les étudiants impliqués dans la<br />
recherche en médecine dentaire sont<br />
inscrits à l’un des 3 niveaux suivants :<br />
mémoire à la maîtrise en sciences dentaires, stage<br />
d’été au premier cycle ou mémoire à la maîtrise<br />
sciences fondamentales dans le cadre de recherches<br />
interdisciplinaires. Bien que les programmes de<br />
formation de 2 e cycle (p. ex., chirurgie buccale et<br />
maxillofaciale, parodontie) soient contingentés,<br />
il est difficile de convaincre les étudiants de faire<br />
carrière en recherche ou dans l’enseignement. «Mais<br />
il y a des oiseaux rares. C’est quasiment une<br />
vocation d’ailleurs, puisqu’ils mettent de côté une<br />
carrière très lucrative», affirme la Dre Deslauriers.<br />
Le problème de la relève des professeurs à Laval<br />
est un problème critique qui s’ajoute à celui du<br />
subventionnement de la recherche, qui est très peu<br />
diversifié et guère favorable aux jeunes chercheurs<br />
en médecine dentaire. Les Instituts de recherche en<br />
santé du Canada (IRSC) et le Fonds de la recherche<br />
en santé du Québec (FRSQ) sont presque les seules<br />
sources de subventionnement au Canada. Sachant<br />
qu’à peine 20 % des demandes de subvention sont<br />
acceptées, le chercheur fondamentaliste a souvent<br />
une bonne longueur d’avance sur le dentiste qui, de<br />
par la nature de sa formation, n’a guère de publications<br />
à son actif. Heureusement au Québec, il existe<br />
le Réseau de recherche en santé buccodentaire<br />
(émanant du FRSQ) qui regroupe tous les chercheurs<br />
en sciences buccodentaires et dont un des<br />
objectifs est d’aider au démarrage de projets.<br />
Malheureusement certains projets de recherche<br />
se voient inopinément coupés de l’aide financière<br />
des organismes subventionnaires. C’est le cas du<br />
projet d’étude sur le lien entre les maladies parodontales<br />
et les naissances prématurées. Autrefois<br />
subventionné par le FRSQ, ce projet, mené en collaboration<br />
avec des gynécologues, des obstétriciens<br />
et 1500 femmes, ne s’est vu octroyer aucune aide<br />
financière des IRSC, et ce, malgré un très bon<br />
accueil. De par sa vaste portée et ses résultats lointains,<br />
ce projet coûtait trop cher par rapport aux<br />
études plus privées et moins longues.<br />
Toutefois, la relève des professeurs et des<br />
chercheurs occupe un des premiers rangs dans<br />
les préoccupations non seulement à l’Université<br />
Laval mais ailleurs au Québec. C’est pourquoi le<br />
regroupement des 3 facultés de médecine dentaire<br />
du Québec a reçu des IRSC la somme annuelle<br />
de 300 000 $ pendant 6 ans pour former la relève,<br />
«un problème cuisant», précise la Dre Deslauriers.<br />
«Ça concerne tout le monde, mais tout le monde<br />
n’est pas forcément au courant. Les professeurs<br />
qui ne sont pas activement impliqués dans les<br />
recherches ne comprennent pas ce problème de<br />
relève en recherche clinique dentaire. Ils sont tous<br />
étonnés d’apprendre qu’il y a une pénurie de<br />
professeurs-cliniciens dans les universités à la<br />
grandeur de l’Amérique du Nord.»<br />
Nous traiterons dans des éditions ultérieures de<br />
l’implication sociale de la FMD de Laval. Nous parlerons<br />
de ses implications au niveau des personnes<br />
âgées (programme de gérontologie), des populations<br />
nordiques (programme de résidence multidisciplinaire),<br />
des pays en voie de développement<br />
(stages humanitaires), des handicapés (clinique de<br />
soins adaptés) et de la pratique privée (contrôle des<br />
infections et enseignement clinique). C<br />
<strong>JADC</strong> • www.cda-adc.ca/jadc • Septembre 2005, Vol. 71, N o 8 • 541