Dossier Pédagogique - Opéra Théâtre de Saint-Etienne

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20 le Conte De Charles Perrault à Walt Disney en passant par les frères Grimm oBjectif : Cette piste pédagogique propose d’explorer l’histoire de Cendrillon à travers différentes adaptations. outiLs : 3 livres, 1 livret d’opéra, 1 dessin animé mots-cLés : conte, merveilleux, magie, symbolique S’il existe, depuis le conte chinois du ix e siècle avant J.-C., plus de 570 versions du conte de Cendrillon, qu’elles soient littéraires, musicales, théâtrales, chorégraphiques, cinématographiques, etc., nous proposons de nous intéresser au conte de Charles Perrault, à celui des frères Grimm et au dessin animé de Walt Disney. Pour ce faire, il peut être envisagé une lecture en classe du conte de Charles Perrault et de celui des Frères Grimm (tous les deux très courts). comprendre La structure GénéraLe L’histoire de Cendrillon étant relativement connue par les élèves, il est possible de leur demander de citer de mémoire les différentes étapes du conte, à partir du schéma suivant : situation initiale, élément déclencheur, péripéties, dénouement, situation finale ; avant de compléter la liste à l’issue de la lecture. Cet "exercice" sera alors l’occasion de négociations entre les élèves. On peut noter au tableau tout ce qui est dit, puis essayer de faire rentrer chaque scène citée dans le schéma narratif précédemment évoqué, en choisissant des couleurs différentes pour les scènes relevant du conte de Perrault, des frères Grimm ou encore du dessin animé de Disney. On pourra alors constater comment les versions de Perrault et des frères Grimm diffèrent largement quant à la relation entre Cendrillon et son père, quant à la figure maternelle également, sans parler des situations finales toutes deux très différentes. comparer Les scènes de maGie Les élèves étant familiarisés avec la structure générale du conte, dans ses versions les plus accessibles, il est désormais possible d’observer comment l’histoire de Cendrillon est remaniée par Henri Cain, le librettiste de Massenet. Pour cela, focalisons-nous sur les scènes magiques dans le conte de Perrault et observons ce qu’elles deviennent chez les frères Grimm, chez Walt Disney, mais également dans le livret d’Henri Cain. Après avoir identifié les scènes en question - apparition de la Fée, confection de la robe, apparition du carrosse, Chêne des Fées - nous pourrons constater que l’usage de la magie et la mobilisation de celle-ci, n’interviennent pas de la même façon dans chacune des versions. Elle peut aussi bien s’incarner en un seul personnage, la bonne Fée chez Perrault, comme s’étendre à d’autres créatures magiques. De la même manière, l’enchantement peut aussi bien nécessiter des personnages, que des animaux (les oiseaux chez les frères Grimm), un arbre (chez les frères Grimm et chez Cain), des objets, une citrouille (chez Disney)… Le regard porté par Cendrillon sur cette magie peut lui aussi recouvrir différents aspects : l’émerveillement, l’empressement, l’inquiétude. Enfin, toutes les scènes de magie que l’on peut répertorier ne sont pas forcément présentes dans chacune des versions citées. comprendre La symBoLique de La pantoufLe de verre En lien avec l’ouvrage de Bruno Bettelheim : Psychanalyse des contes de fées, il peut être envisagé une réflexion sur la symbolique liée à la pantoufle de verre. En effet, ce « petit réceptacle où une partie du corps peut se glisser et être tenue serrée » peut facilement se lire comme le symbole du vagin. De la même manière, le verre, matériau fragile pouvant se briser, peut symboliser l’hymen de la jeune fille qui, fuyant du bal, tente alors de préserver sa virginité. Enfin, l’essayage de la pantoufle par diverses jeunes femmes peut s’apparenter, du point de vue du prince, au choix de celle qui pourra lui offrir l’épanouissement souhaité (épanouissement sexuel aussi), tandis qu’il peut se lire comme une acceptation de sa féminité du côté de la jeune Cendrillon, finalement prête à se donner au prince. En conclusion des travaux menés il sera intéressant de se plonger davantage dans le livret d’Henri Cain et d’étudier la notion de "réécriture" en s’interrogeant sur les choix opérés par le librettiste et les notions de transposition, de parodie, de pastiche, etc…

la mise en sCÈne du Féérique Trucages et effets spéciaux chez Albert Carré et Georges Méliès oBjectif : Cette piste pédagogique propose d’initier les élèves à la machinerie théâtrale à travers l’exemple de l’apparition/disparition de personnage(s). outiLs : gravures, photographies de scènes, croquis de mise en scène, extrait vidéo mots-cLés : machinerie, trucage, effets spéciaux, scène, cinéma à sa création en 1899 à l’Opéra Comique, Cendrillon bénéficie de toute la machinerie et tout l’appareillage technique de la nouvelle salle Favart, reconstruite l’année précédente et dans laquelle l’électricité a été installée. Le directeur de l’Opéra Comique, Albert Carré, va alors profiter du sujet féérique de l’œuvre pour mobiliser différents trucages et effets spéciaux qui raviront les spectateurs de l’époque. Nous proposons alors une initiation à la machinerie théâtrale à travers l’exemple de l’apparition/disparition de personnage(s) dans la mise en scène de la création de Cendrillon par Albert Carré (1899). Nous observerons à cette occasion, ce qui pouvait se faire à la même époque au cinéma, notamment dans le film de Georges Méliès consacré lui aussi à Cendrillon (1899). Il est alors possible de demander aux élèves de repérer dans l’acte I du livret de Cendrillon les moments auxquels la magie intervient. Ceux-ci sont au nombre de quatre : apparition de la Fée, apparition des créatures enchantées, changement de la robe de Cendrillon et apparition du carrosse (ce dernier effet relève d’un trucage très différent des trois autres). Nous pouvons alors proposer aux élèves d’étudier les trois premières scènes. Dans un premier temps nous pouvons demander aux élèves de se mettre à la place du metteur en scène et d’imaginer les trucages possibles pour la réalisation de ces trois actes magiques. Dans un deuxième temps, il conviendra de leur rappeler que la création de Cendrillon a eu lieu en 1899 avec des moyens techniques différents de ceux d’aujourd’hui, avant d’analyser avec eux les documents suivants et de comprendre la mise en œuvre des trucages imaginés par Albert Carré. L’apparition/disparition : 3 types de trucaGes Elle peut se faire par un effet de "noir" (Carré) ou de "fumée instantanée" (Méliès) comme pour l’apparition de la Fée par la cheminée. Il s’agit alors de cacher au spectateur la vue du trucage. Soit la lumière est abaissée, soit un effet de fumée distrait le spectateur pendant l’entrée du personnage par une trappe quelconque que l’on referme avant le rétablissement de l’éclairage ou la dissipation de la fumée. Elle peut se faire par le sol, comme dans la scène des Esprits réalisée par Carré (fig.1), ou pour la disparition de la Fée chez Méliès. Le plancher de scène étant la plupart du temps divisé en panneaux amovibles (fig.2), il est alors possible d’aménager des trappes, permettant un jeu d’apparition et/ou de disparition de personnages par le sol. Figure 2 : Fonctionnement d’une trappe de scène pour une apparition/disparition (MOYNET, Georges, L’envers du théâtre, Paris : Hachette, 1873, p.57) 21

20<br />

le Conte<br />

De Charles Perrault à Walt Disney en passant par les frères Grimm<br />

oBjectif : Cette piste pédagogique propose d’explorer l’histoire <strong>de</strong> Cendrillon à travers différentes adaptations.<br />

outiLs : 3 livres, 1 livret d’opéra, 1 <strong>de</strong>ssin animé<br />

mots-cLés : conte, merveilleux, magie, symbolique<br />

S’il existe, <strong>de</strong>puis le conte chinois du ix e siècle avant<br />

J.-C., plus <strong>de</strong> 570 versions du conte <strong>de</strong> Cendrillon,<br />

qu’elles soient littéraires, musicales, théâtrales,<br />

chorégraphiques, cinématographiques, etc., nous<br />

proposons <strong>de</strong> nous intéresser au conte <strong>de</strong> Charles<br />

Perrault, à celui <strong>de</strong>s frères Grimm et au <strong>de</strong>ssin animé<br />

<strong>de</strong> Walt Disney.<br />

Pour ce faire, il peut être envisagé une lecture en classe<br />

du conte <strong>de</strong> Charles Perrault et <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s Frères<br />

Grimm (tous les <strong>de</strong>ux très courts).<br />

comprendre La structure GénéraLe<br />

L’histoire <strong>de</strong> Cendrillon étant relativement connue<br />

par les élèves, il est possible <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />

citer <strong>de</strong> mémoire les différentes étapes du conte, à<br />

partir du schéma suivant : situation initiale, élément<br />

déclencheur, péripéties, dénouement, situation finale ;<br />

avant <strong>de</strong> compléter la liste à l’issue <strong>de</strong> la lecture. Cet<br />

"exercice" sera alors l’occasion <strong>de</strong> négociations entre<br />

les élèves. On peut noter au tableau tout ce qui est dit,<br />

puis essayer <strong>de</strong> faire rentrer chaque scène citée dans le<br />

schéma narratif précé<strong>de</strong>mment évoqué, en choisissant<br />

<strong>de</strong>s couleurs différentes pour les scènes relevant du<br />

conte <strong>de</strong> Perrault, <strong>de</strong>s frères Grimm ou encore du<br />

<strong>de</strong>ssin animé <strong>de</strong> Disney.<br />

On pourra alors constater comment les versions <strong>de</strong><br />

Perrault et <strong>de</strong>s frères Grimm diffèrent largement quant<br />

à la relation entre Cendrillon et son père, quant à la<br />

figure maternelle également, sans parler <strong>de</strong>s situations<br />

finales toutes <strong>de</strong>ux très différentes.<br />

comparer Les scènes <strong>de</strong> maGie<br />

Les élèves étant familiarisés avec la structure générale<br />

du conte, dans ses versions les plus accessibles, il est<br />

désormais possible d’observer comment l’histoire <strong>de</strong><br />

Cendrillon est remaniée par Henri Cain, le librettiste <strong>de</strong><br />

Massenet.<br />

Pour cela, focalisons-nous sur les scènes magiques<br />

dans le conte <strong>de</strong> Perrault et observons ce qu’elles<br />

<strong>de</strong>viennent chez les frères Grimm, chez Walt Disney,<br />

mais également dans le livret d’Henri Cain.<br />

Après avoir i<strong>de</strong>ntifié les scènes en question - apparition<br />

<strong>de</strong> la Fée, confection <strong>de</strong> la robe, apparition du<br />

carrosse, Chêne <strong>de</strong>s Fées - nous pourrons constater<br />

que l’usage <strong>de</strong> la magie et la mobilisation <strong>de</strong> celle-ci,<br />

n’interviennent pas <strong>de</strong> la même façon dans chacune<br />

<strong>de</strong>s versions. Elle peut aussi bien s’incarner en un<br />

seul personnage, la bonne Fée chez Perrault, comme<br />

s’étendre à d’autres créatures magiques. De la même<br />

manière, l’enchantement peut aussi bien nécessiter<br />

<strong>de</strong>s personnages, que <strong>de</strong>s animaux (les oiseaux chez<br />

les frères Grimm), un arbre (chez les frères Grimm et<br />

chez Cain), <strong>de</strong>s objets, une citrouille (chez Disney)…<br />

Le regard porté par Cendrillon sur cette magie peut lui<br />

aussi recouvrir différents aspects : l’émerveillement,<br />

l’empressement, l’inquiétu<strong>de</strong>. Enfin, toutes les scènes<br />

<strong>de</strong> magie que l’on peut répertorier ne sont pas forcément<br />

présentes dans chacune <strong>de</strong>s versions citées.<br />

comprendre La symBoLique <strong>de</strong> La pantoufLe <strong>de</strong> verre<br />

En lien avec l’ouvrage <strong>de</strong> Bruno Bettelheim : Psychanalyse<br />

<strong>de</strong>s contes <strong>de</strong> fées, il peut être envisagé une réflexion sur<br />

la symbolique liée à la pantoufle <strong>de</strong> verre. En effet, ce<br />

« petit réceptacle où une partie du corps peut se glisser<br />

et être tenue serrée » peut facilement se lire comme<br />

le symbole du vagin. De la même manière, le verre,<br />

matériau fragile pouvant se briser, peut symboliser<br />

l’hymen <strong>de</strong> la jeune fille qui, fuyant du bal, tente alors <strong>de</strong><br />

préserver sa virginité. Enfin, l’essayage <strong>de</strong> la pantoufle<br />

par diverses jeunes femmes peut s’apparenter, du point<br />

<strong>de</strong> vue du prince, au choix <strong>de</strong> celle qui pourra lui offrir<br />

l’épanouissement souhaité (épanouissement sexuel<br />

aussi), tandis qu’il peut se lire comme une acceptation<br />

<strong>de</strong> sa féminité du côté <strong>de</strong> la jeune Cendrillon, finalement<br />

prête à se donner au prince.<br />

En conclusion <strong>de</strong>s travaux menés il sera intéressant<br />

<strong>de</strong> se plonger davantage dans le livret d’Henri Cain et<br />

d’étudier la notion <strong>de</strong> "réécriture" en s’interrogeant<br />

sur les choix opérés par le librettiste et les notions <strong>de</strong><br />

transposition, <strong>de</strong> parodie, <strong>de</strong> pastiche, etc…

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