LA NOTION DE PAUVRETÉ DANS LE TEMPS Liliane AMOUDRUZ

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les gens enterrés avaient moins de 60 ans ; en Ile-de-France, l’âge des adultes est compris entre 19 et 29 ans et les trois quarts des enfants étaient morts avant 10 ans.» En 791 et en 1032 des textes parlent de cannibalisme : «… quand on eut mangé les bêtes sauvages et les oiseaux, les hommes se mirent sous l’empire d’une faim dévorante, à ramasser pour les manger toutes sortes de charognes et de choses horribles à dire. Certains eurent recours pour échapper à la mort aux racines des forêts et aux herbes des fleuves ; mais en vain ; le seul recours contre la vengeance de Dieu, c’est de rentrer en soi-même […]. Hélas ! O douleur ! Chose rarement entendue au cours des âges, une faim enragée fit que les hommes dévorèrent de la chair humaine. Des voyageurs étaient enlevés par de plus robustes qu’eux, leurs membres découpés, cuits au feu et dévorés […] Beaucoup de gens tiraient du sol une terre blanche qui ressemble à de l’argile, la mêlaient à ce qu’ils avaient de farine et de son, et faisaient de ce mélange des pains grâce auxquels ils comptaient ne pas mourir de faim. On ne voyait que faces pâles et émaciées ; beaucoup présentaient une peau distendue par des ballonnements ; la voix humaine elle-même devenait grêle, semblable à de petits cris d’oiseaux mourants […] Le monde, pour la punition des péchés des hommes, fut la proie de ce fléau désastreux pendant trois ans » (Chronique de Raoul le Chauve) Même dans les régions réputées riches, les pauvres gens meurent de faim lorsque les conditions climatiques sont mauvaises : « Les pouvres (sic) gens furent contraints de manger du pain d’avoine et autres grains avec toutes telles autres choses qu’ils pouvaient avoir. Et estoit chose la plus pitoyable qui se peut excogiter, voiant les pouvres gens promener par les rues tout exténués de chair et de sang et si difforme qu’on eussent jugé d’aucuns avoir (être) fait comme les singes ou autres bêtes sauvages Et oioit-on aussi plusieurs enfants criant par les rues : «Nous mourons de faim, nous mourons de faim». Et aucuns mangeoient toutes sortes d’herbes pour remplir leurs ventres, cause pourquoi plusieurs venoient enflés comme gens hydropiques. Et y avoit des pouvres femmes qui alloient eutour des roues des moulins, ramasser les poussières tombantes desdits moulins pour faire des Petits tourtons ou gateaux Cuits sur les Braises, chose la plus mal goutable que l’on sçaurait penser … » (Témoignage produit en Cambrésis, pourtant région céréalière, après l’hiver 1585/1586, long et rigoureux). Dix ans plus tard «des pluies continuelles qui durèrent 4 à 5 mois sans un seul jour de beau temps … causèrent une famine universelle parce que les grains ne pourraient venir à maturité ». Les plus pauvres n’ont plus de revenus et sont condamnés à la mendicité, à l’errance et à la mort : «d’aucuns furent contraints couper du secourgeon (orge) à demi mûr, qu’ils firent sécher au four, qui n’était qu’écorché et tout vert… Et fut le pauvre peuple oppressé de telle sorte que la plupart d’iceux qui avoient accoutumé de vivre de leurs petits revenus, furent contraints aller mendier leur pain. Et croisoient les dits mendiants en tel nombre que c’estoit chose épouvantable de les voir en troupes, avec une grande puanteur qui leur procédait du corps d’avoir rempli leur ventre de toutes choses qu’ils pouvoient aviser, bonnes ou mauvaises, pour l’extême faim qu’ils enduroient. Et ne voyoit-on que hommes et femmes, jeunes et vieux, tremblant par les rues, pleins de peaux, gonflés comme tambours d’hydropisie, les autres couchés à demi morts, l’herbe verte sortie de leur bouche, en tirant les derniers soupirs. Ainsi se présentoient tant de pauvres mères, si maigres et transies, chargées et environnées de plusieurs petits enfants de même parure, lesquels de grande détresse de faim, crioient après leurs mères qui les regardoient si piteusement qu’il me semble n’être pitié que celle-là …» (témoignage de Jean Vaultier, de Senlis). Les hommes. La guerre permet aux vainqueurs de se nourrir et de s’enrichir aux dépens des vaincus : «… chez de nombreux peuples soumis aux Romains, les citadins, ayant l’habitude d’accumuler et de stocker suffisamment de céréales pour l’ensemble de l’année suivante, immédiatement après la moisson, laissaient aux gens de la campagne ce qui restait, c’est-à-dire différentes sortes de légumineuses, dont ils emportaient aussi du reste une grande partie en ville. Les gens de la campagne terminaient les légumineuses pendant l’hiver et devaient donc avoir recours à des aliments malsains durant le printemps ; ils mangeaient des brindilles et des pousses d’arbres et de buissons, ainsi que des bulbes et des racines de plantes indigestes; ils se remplissaient d’herbes sauvages et faisaient cuire de l’herbe fraîche» (Galien, médecin grec, v.131 - v.201). Les inégalités sociales. Pauvres et riches ne sont pas égaux devant la famine. Tous ont des difficultés à conserver leurs réserves livrées aux rongeurs et aux insectes ; le fromage devient rance et le vin tourne dans les tonneaux. Les gens aisés ont peur de «manquer», mais ont les moyens de stocker, même dans de mauvaises conditions. Les pauvres, eux, connaissent vraiment la disette au moment de la soudure, lorsque les réserves tirent à leur fin. Les mécanismes économiques : la cherté tue. Le pain devient trop cher pour les plus pauvres quand, au XIVéme siècle par exemple, des années très pluvieuses font pourrir le grain et s’ajoutent aux guerres qui dévastent l’Europe. En Angleterre, le prix du blé a été multiplié par quatre en 1315, par huit en 1316. Les épidémies prennent le relais. La Peste Noire ravage l’Europe entre 1346 et 1350, tuant ici 10% de la population, ailleurs 50%. Les quartiers où les pauvres s’entassent sont frappés les premiers : les puces et les rats qui y prolifèrent véhiculent le germe de la maladie, et la promiscuité favorise la contagion. Les riches, comme les jeunes gens que Boccace met en scène dans le Décaméron (1349-1353), ont la possibilité de fuir à la campagne et d’échapper à la contamination. L’Histoire des pauvres n’est pas la même que celle des riches. Des périodes de l’Histoire qui nous LA NOTION DE PAUVRETÉ DANS LE TEMPS Liliane AMOUDRUZ — 2e trim. 2009 p 4/27 Espaces Dialogues • La Maison des Associations • 1a, place des Orphelins 67000 STRASBOURG • espaces.dialogues@free.fr 4

apparaissent comme fastueuses, comme le «Grand Siècle» sont ponctuées de pestes et de famines qui tuent les pauvres gens (1605-1608, 1617, 1622, 1628-1629, 1635, 1641, 1648- 1651). En 1630, Gaston d’Orléans écrit d’Agen à son frère Louis XIII : « Je vous dirai ce que j’ai vu. C’est qu’il n’y a pas un tiers de vos sujets qui mange du pain d’ordinaire ; l’autre tiers qui ne vit que de pain d’avoine et l’autre tiers n’est pas seulement réduit à la mendicité mais languit dans une nécessité si lamentable qu’une partie meurt effectivement de faim ; l’autre ne se sustente que de glands, d’herbes et choses semblables comme les bestes. Et les moins à plaindre de ceux-ci ne mangent que du son et du sang qu’ils ramassent dans les ruisseaux des boucheries. J’ai vu ces misères de mes yeux en divers endroits depuis mon partiment de Paris …» En 1675, le gouverneur du Dauphiné écrit : « La plus grande partie des paysans n’ont vécu, pendant l’hiver, que de pains de glands et de racines, et, présentement, on les voit manger l’herbe des prés et l’écorce des arbres. » Le XVIIIéme siècle aussi. Parmentier souligne, en 1781, la différence entre les possédants et ceux qui n’ont rien : « Je sais que les hommes qui vivent entourés de l’abondance ne peuvent imaginer que leurs contemporains soient privés des choses les plus nécessaires. Ils ne pourront croire que la plupart des plantes dont je vais donner la liste soient souvent mangées telles quelles et sans aucune sorte de préparation culinaire. Et pourtant, pour s’en convaincre, il suffirait de remonter bien peu en arrière. C’est avec terreur que l’on apprend par quels moyens, en 1709, presque toute l’Europe essayait de calmer la faim. Mais il n’est même pas nécessaire de remonter si loin, car chacun sait ce qui se passa en 1770, dans quelques parties de nos provinces, par exemple dans la Franche-Comté, où l’on surprit des cultivateurs et des vignerons essayant de mâcher de l’herbe. » Les Lumières contre la fatalité. La faim change de nature. Parmentier, pharmacien militaire, est un scientifique qui appartient à cette génération d’hommes dont la religion ne freine plus la curiosité savante. Il cherche des remèdes à la mauvaise conservation des aliments et tente de faire adopter des nourritures nouvelles. Ses campagnes en faveur de la pomme de terre, appuyées par Louis XVI, s’accordent au courant de pensée qui veut qu’un bon gouvernement assure le bonheur de ses sujets par une économie bien gérée. [Pour les physiocrates, l’agriculture seule produit la richesse d’un Etat. « Ce sont les richesses du laboureur qui assurent les revenus de la nation, la puissance du Souverain et la prospérité de L’Etat. » (Quesnay, article Homme non publié dans l’Encyclopédie ). La passion pour l’innovation agricole est un des faits marquants du XVIIIe siècle, sans toujours atteindre les paysans, enfermés dans leur peur de rater une récolte par une expérience malencontreuse. « On écrivit des choses utiles sur l’agriculture ; tout le monde les lut excepté les agriculteurs » (Voltaire).] La révolution industrielle. Au XIXéme siècle, la faim se déplace de la campagne vers les villes où les ruraux les plus miséreux affluent pour chercher du travail. Elle ne sera pas vaincue, mais, de phénomène tenu pour naturel, elle devient un fléau auquel la société découvre des causes multiples, et qu’elle doit combattre : elle nuit à la santé d’une main d’œuvre indispensable, et génère des épidémies dangereuses pour tous. Le développement des transports (bateaux, chemins de fer, etc.) permettent l’importation des blés d’Amérique, et leur circulation sur le vieux continent. En dépit de la misère ouvrière, l’espérance de vie augmente : Augmentation de l’espérance de vie dans la deuxième moitié du XIXe siècle : Période Hommes Femmes Ensemble 1840-1859 39,3 41,0 40,0 1861-1865 39,1 40,6 39,8 1877-1881 40,8 43,6 42,1 1898-1903 45,4 48,7 47,0 1908-1913 48,5 52,4 50,4 L’alimentation prend place parmi d’autres nécessités : s’habiller, se loger, se protéger du froid, dont les textes anciens se préoccupent peu. Pourtant, la faim ne disparaît pas. Alors que la foi dans le progrès fait naître l’espoir d’une vie meilleure pour tous, elle réapparaît au XXéme siècle comme une calamité géopolitique, et - plus désespérant encore - comme une auxiliaire des génocides dans les camps d’extermination, comme une arme politique au goulag et dans les camps de concentration. Au LA NOTION DE PAUVRETÉ DANS LE TEMPS Liliane AMOUDRUZ — 2e trim. 2009 p 5/27 Espaces Dialogues • La Maison des Associations • 1a, place des Orphelins 67000 STRASBOURG • espaces.dialogues@free.fr 5

les gens enterrés avaient moins de 60 ans ; en Ile-de-France, l’âge des adultes est compris<br />

entre 19 et 29 ans et les trois quarts des enfants étaient morts avant 10 ans.»<br />

En 791 et en 1032 des textes parlent de cannibalisme : «… quand on eut mangé les bêtes<br />

sauvages et les oiseaux, les hommes se mirent sous l’empire d’une faim dévorante, à ramasser pour les<br />

manger toutes sortes de charognes et de choses horribles à dire. Certains eurent recours pour échapper à<br />

la mort aux racines des forêts et aux herbes des fleuves ; mais en vain ; le seul recours contre la vengeance de<br />

Dieu, c’est de rentrer en soi-même […]. Hélas ! O douleur ! Chose rarement entendue au cours des âges, une faim<br />

enragée fit que les hommes dévorèrent de la chair humaine. Des voyageurs étaient enlevés par de plus robustes qu’eux,<br />

leurs membres découpés, cuits au feu et dévorés […] Beaucoup de gens tiraient du sol une terre blanche qui ressemble à<br />

de l’argile, la mêlaient à ce qu’ils avaient de farine et de son, et faisaient de ce mélange des pains grâce auxquels ils comptaient<br />

ne pas mourir de faim. On ne voyait que faces pâles et émaciées ; beaucoup présentaient une peau distendue par des<br />

ballonnements ; la voix humaine elle-même devenait grêle, semblable à de petits cris d’oiseaux mourants […] Le monde, pour<br />

la punition des péchés des hommes, fut la proie de ce fléau désastreux pendant trois ans » (Chronique de Raoul le Chauve)<br />

Même dans les régions réputées riches, les pauvres gens meurent de faim lorsque les conditions climatiques sont<br />

mauvaises : « Les pouvres (sic) gens furent contraints de manger du pain d’avoine et autres grains avec toutes telles autres<br />

choses qu’ils pouvaient avoir. Et estoit chose la plus pitoyable qui se peut excogiter, voiant les pouvres gens promener par les<br />

rues tout exténués de chair et de sang et si difforme qu’on eussent jugé d’aucuns avoir (être) fait comme les singes ou autres<br />

bêtes sauvages Et oioit-on aussi plusieurs enfants criant par les rues : «Nous mourons de faim, nous mourons de faim». Et<br />

aucuns mangeoient toutes sortes d’herbes pour remplir leurs ventres, cause pourquoi plusieurs venoient enflés comme gens<br />

hydropiques. Et y avoit des pouvres femmes qui alloient eutour des roues des moulins, ramasser les poussières tombantes<br />

desdits moulins pour faire des Petits tourtons ou gateaux Cuits sur les Braises, chose la plus mal goutable que l’on sçaurait<br />

penser … » (Témoignage produit en Cambrésis, pourtant région céréalière, après l’hiver 1585/1586, long et rigoureux).<br />

Dix ans plus tard «des pluies continuelles qui durèrent 4 à 5 mois sans un seul jour de beau temps … causèrent une famine<br />

universelle parce que les grains ne pourraient venir à maturité ». Les plus pauvres n’ont plus de revenus et sont condamnés<br />

à la mendicité, à l’errance et à la mort : «d’aucuns furent contraints couper du secourgeon (orge) à demi mûr, qu’ils firent<br />

sécher au four, qui n’était qu’écorché et tout vert… Et fut le pauvre peuple oppressé de telle sorte que la plupart d’iceux qui<br />

avoient accoutumé de vivre de leurs petits revenus, furent contraints aller mendier leur pain. Et croisoient les dits mendiants<br />

en tel nombre que c’estoit chose épouvantable de les voir en troupes, avec une grande puanteur qui leur procédait du corps<br />

d’avoir rempli leur ventre de toutes choses qu’ils pouvoient aviser, bonnes ou mauvaises, pour l’extême faim qu’ils enduroient.<br />

Et ne voyoit-on que hommes et femmes, jeunes et vieux, tremblant par les rues, pleins de peaux, gonflés comme tambours<br />

d’hydropisie, les autres couchés à demi morts, l’herbe verte sortie de leur bouche, en tirant les derniers soupirs. Ainsi se<br />

présentoient tant de pauvres mères, si maigres et transies, chargées et environnées de plusieurs petits enfants de même<br />

parure, lesquels de grande détresse de faim, crioient après leurs mères qui les regardoient si piteusement qu’il me semble<br />

n’être pitié que celle-là …» (témoignage de Jean Vaultier, de Senlis).<br />

Les hommes. La guerre permet aux vainqueurs de se nourrir et de s’enrichir aux dépens des vaincus : «… chez de<br />

nombreux peuples soumis aux Romains, les citadins, ayant l’habitude d’accumuler et de stocker suffisamment de céréales pour<br />

l’ensemble de l’année suivante, immédiatement après la moisson, laissaient aux gens de la campagne ce qui restait, c’est-à-dire<br />

différentes sortes de légumineuses, dont ils emportaient aussi du reste une grande partie en ville. Les gens de la campagne<br />

terminaient les légumineuses pendant l’hiver et devaient donc avoir recours à des aliments malsains durant le printemps ; ils<br />

mangeaient des brindilles et des pousses d’arbres et de buissons, ainsi que des bulbes et des racines de plantes indigestes; ils<br />

se remplissaient d’herbes sauvages et faisaient cuire de l’herbe fraîche» (Galien, médecin grec, v.131 - v.201).<br />

Les inégalités sociales. Pauvres et riches ne sont pas égaux devant la famine. Tous ont des difficultés à conserver leurs<br />

réserves livrées aux rongeurs et aux insectes ; le fromage devient rance et le vin tourne dans les tonneaux. Les gens aisés<br />

ont peur de «manquer», mais ont les moyens de stocker, même dans de mauvaises conditions. Les pauvres, eux, connaissent<br />

vraiment la disette au moment de la soudure, lorsque les réserves tirent à leur fin.<br />

Les mécanismes économiques : la cherté tue. Le pain devient trop cher pour les plus pauvres quand, au<br />

XIVéme siècle par exemple, des années très pluvieuses font pourrir le grain et s’ajoutent aux guerres qui dévastent l’Europe.<br />

En Angleterre, le prix du blé a été multiplié par quatre en 1315, par huit en 1316.<br />

Les épidémies prennent le relais. La Peste Noire ravage l’Europe entre 1346 et 1350, tuant ici 10% de la population, ailleurs<br />

50%. Les quartiers où les pauvres s’entassent sont frappés les premiers : les puces et les rats qui y prolifèrent<br />

véhiculent le germe de la maladie, et la promiscuité favorise la contagion. Les riches, comme les jeunes gens que Boccace met<br />

en scène dans le Décaméron (1349-1353), ont la possibilité de fuir à la campagne et d’échapper à la contamination.<br />

L’Histoire des pauvres n’est pas la même que celle des riches. Des périodes de l’Histoire qui nous<br />

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