REB -_1959_num_17_1_1211.pdf - Bibliotheca Pretiosa
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204 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES<br />
de parution? Un fascicule annuel nous conduirait à une douzaine d'années<br />
avant l'achèvement de l'oeuvre. A l'ère des spoutniks cette échéance sem<br />
ble mortellement longue.<br />
Mais plus encore que d'index bibliographiques, les mariologues ont besoin<br />
d'instruments sûrs qui leur permettent de résoudre les questions d'attr<br />
ibution et de dépister rapidement les spuria et les dubia dont regorgent la<br />
plupart des grandes éditions classiques des Pères et des écrivains byzantins.<br />
C'est pourquoi l'abbé Laurentin a rendu un service inappréciable en met<br />
tant à leur disposition une table rectificative qui dispense l'usager de la<br />
Patrologie de Migne d'une foule de tâtonnements à l'endroit des œuvres<br />
mariales (n. 5). En un domaine où presque tout était à débrouiller, le<br />
mariologue angevin pose de très utiles points de repère. Un remarquable<br />
équilibre informe ses positions et une bonne bibliographie précède les dis<br />
cussions d'authenticité. On constatera que pour beaucoup d'auteurs « l'étude<br />
reste à faire ». Pour les homélies mariales des Pères grecs du ve siècle, une<br />
référence à l'article de Del Fabbro dans Mar. 8 (1946) 201-234 n'aurait<br />
pas été superflue. P. 168, on ne voit pas très bien ce que vient faire Basile de<br />
Séleucie parmi les sources du fragmentum de baptismo apostolorum et<br />
Deiparae. Après ce premier déblaiement, les mariologues n'ont plus qu'à<br />
espérer que le « théologien de Lourdes » aura quelques loisirs, comme il<br />
l'escompte dans son liminaire, pour « reprendre à fond l'étude de la tradi<br />
tion manuscrite » des œuvres mariales des Pères. Il nous semble toutefois<br />
que cet « énorme travail d'analyse » gagnerait à être mené en équipe. Signa<br />
lons enfin que la Table rectificative manque dans les traductions anglaise<br />
et italienne du Court traité.<br />
Si une certaine déception était réservée à M. Laurentin au terme du<br />
classement par incipit de quelque 2 000 fiches établies au fil d'un dépouil<br />
lement systématique de VU eberlief erung de Mgr Ehrhard, une perspective<br />
plus heureuse s'ouvrait devant le P. Baur, lorsqu'il débarqua à la Biblio<br />
thèque vaticane, un beau jour d'été 1948, remorquant un fichier colossal<br />
de 22 000 incipits grecs. Cet authentique labeur de bénédictin, fruit de<br />
patientes recherches en] Autriche et en Allemagne, n'était en fait qu'un<br />
simple travail d'approche destiné à jeter un peu de lumière dans le maquis<br />
de la littérature chrysostomienne. Voilà donc notre moine de Sackau installé<br />
à la Vaticane devant son schedario comme un artiste assis à son clavecin.<br />
Dans l'attente d'un éditeur qui daigne s'intéresser à une réédition de son<br />
Johannes Chrysostomus, le P. Baur occupe ses loisirs à enrichir son répertoire.<br />
Le cardinal Mercati ne manque pas d'en mesurer la valeur et bientôt engage<br />
le compositeur à tirer les grands jeux. De fructueuses investigations dans<br />
les bibliothèques de Paris, de Louvain et de Bruxelles permettent d'a<br />
lourdir le capital amassé. Mais le savant risque de s'éterniser en de studieux<br />
pèlerinages. Aussi bien Rome qui a, quoi qu'on dise, le sens du temps et<br />
qui sait qu'à vouloir viser trop haut on ne finit que par brasser des nuages,<br />
le rappelle au début de 1953. Il faut renoncer à l'Angleterre et à la Grèce ;<br />
Londres, Oxford, Cambridge, Athènes, Salonique ne seront que des Wunscht<br />
räume. Il faut en finir avec ses incipits ; il faut publier. Telle est, en bref,<br />
la genèse de ce mo<strong>num</strong>ental ouvrage, comme nous la raconte l'auteur luimême<br />
dans son avant-propos (n. 7). C'est en somme la réalisation d'une