REB -_1959_num_17_1_1211.pdf - Bibliotheca Pretiosa
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212 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES<br />
La doctrine des Pères de l'Eglise n'intervient ici qu'en guise d'introduc<br />
tion ou à titre de source d'où procède la mariologie des Orientaux dissi<br />
dents. Le P. Gordillo n'avait d'ailleurs qu'à se référer aux travaux de son<br />
eminent collègue (alors son supérieur), le P. Ortiz de Urbina. De celui-ci<br />
nous ne mentionnons que l'étude d'ensemble parue dans l'édition italienne,<br />
qui est aussi une révision, de la Marienkunde du P. Sträter (n. 27). Délesté<br />
de la bibliographie initiale et de certaines notes critiques, le texte reproduit<br />
exactement le contenu de l'article intitulé : Lo sviluppo délia mariologia<br />
nella patrologia orientale. Or. Chr. Per., VI (1940), 40-82. Le seul point<br />
sur lequel l'auteur ait modifié sa position concerne le Sub tuum, rejeuni<br />
d'un siècle. Par plus qu'en 1940, le patrologue espagnol n'émet de doute<br />
au sujet de l'authenticité de l'homélie in Dormitionem attribuée à<br />
saint Modeste de Jérusalem.<br />
Le panorama patristique développé par le P. Burghardt (n. 28) se dis<br />
tingue par sa qualité hautement scientifique. Tous les recenseurs ont souli<br />
gné que c'est la mieux réussie (avec l'article sur la doctrine mariale des<br />
Pères latins, du même auteur) de toutes les études parues dans l'encyclo<br />
pédie Mariology patronnée par le P. Carol, le promoteur des études mariales<br />
en Amérique. Et pourtant le collaborateur, pour ce travail du moins, a été<br />
angarié en derrière minute. A la différence du P. Ortiz de U. qui divise son<br />
exposé suivant l'ordre chronologique, le jésuite américain ordonne la matière<br />
d'une façon plus scolastique, à partir des privilèges de la Sainte Vierge :<br />
Nouvelle Eve, Virginité perpétuelle, maternité divine, sainteté, mort et<br />
Assomption; l'auteur a cependant su tenir compte, à l'intérieur de ces<br />
catégories, du développement doctrinal. A la p. 94, n. 21, il ne soulève pas<br />
la question d'attribution de l'homélie pseudo-chrysostomienne sur la Noël<br />
(P. G., 56, 385-394), à restituer sans doute à Sévérien de Gabala. Plus loin,<br />
p. 107-108, il décerne, après le P. Ortiz de U., la priorité à Pierre d'Alexand<br />
rie quant à l'emploi du vocable άειπάρθενος, sans se douter qu'un autre<br />
confrère espagnol, le P. de Aldama, a démontré l'inauthenticité de l'écrit<br />
invoqué (cf. Estudios ecles., XXI, 1947, p. 487-489). Naguère, la Biblioteca<br />
de Autores cristianos avait promis une Patrologia mariana en deux<br />
volumes. Le P. Alameda, chargé de l'entreprise, semble y avoir momenta<br />
nément renoncé.<br />
Avec sa maîtrise habituelle, le P. Wenger étudie les points de la doc<br />
trine mariale mis en évidence par la théologie byzantine à partir du vie s.<br />
et examine les formes particulières que revêt la piété mariale à Byzance au<br />
cours de son histoire (n. 29). Après avoir passé en revue les sources de la<br />
mariologie byzantine, le rédacteur en chef de La Croix souligne les résul<br />
tats de ses propres découvertes concernant la tradition « assomptionniste »<br />
et aborde le thème de la médiation mariale. Suivent les grandes lignes de la<br />
croyance à l'Immaculée Conception et un exposé des divergences modernes.<br />
Un chapitre très intéressant est consacré aux Apocalypses de la Vierge,<br />
un autre aux sanctuaires mariais de Byzance, un autre encore à la relique<br />
des Blachernes et à celle de Chalcopratia. En guise de conclusion, le P. Weng<br />
er dégage, à partir de la pensée de Serge Bulgakov sur la Théotokos, l'esprit<br />
de la dévotion mariale byzantine. Une bonne bibliographie termine cet