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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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POINTAGE 405<br />

vertical et en l'équipant d'un tube ou d'anneaux qui permettaient de garder l'oeil au<br />

bon niveau quand la pièce était pointée. Après avoir pris en considération différents<br />

types de hausses, les Lords convinrent avec Congreve qu'une forme quelconque de<br />

hausse en équerre convenait à <strong>l'artillerie</strong> navale, et il décidèrent que des essais<br />

seraient effectués avec différents modèles à bord du Liffey. Ces essais eurent lieu<br />

entre janvier et juin 1819.<br />

Congreve conçut trois hausses de longueurs différentes, pour canons ou caronades,<br />

d'après le principe de l'équerre. L'équerre, qui était munie d'une rainure,<br />

pouvait être utilisée comme une hausse à visée directe; on pouvait également lui<br />

attacher un tube comportant un réticule (fils croisés) ou, à chacune de ses<br />

extrémités, un anneau réticulé. La plus longue était fixée par un pied en avant du<br />

bourrelet du deuxième renfort, et par une chaînette au bloc de lumière, grâce à une<br />

des vis de fixation de la platine. Elle comportait un pied articulé et pouvait être<br />

élevée à différents angles de pointage, de la ligne de but en blanc à cinq degrés, en<br />

fixant le maillon de la chaînette dans une série de trous. Une hausse plus courte, qui<br />

se fixait au bloc de lumière et au bourrelet du premier renfort, s'ajustait d'une<br />

manière légèrement différente. Des pieds de longueurs inégales attachés à chaque<br />

extrémité fonctionnaient un peu comme des règles parallèles. La hausse la plus<br />

courte, qui s'ajustait aussi selon cette méthode, était fixée au bloc de lumière, du<br />

côté opposé à la platine. Congreve conçut une extension que l'on ajoutait à sa hausse<br />

la plus longue, parce qu'on lui avait suggéré qu'on obtiendrait plus de précision si la<br />

hausse était prolongée jusqu'à la bouche. Chaque hausse était conçue de façon à<br />

pouvoir être fixée <strong>sur</strong> les pièces de 32, 24 ou 18 livres.<br />

Les exercices effectués à bord du Liffey furent un succès. L'officier responsable,<br />

le capitaine Duncan, faisait les commentaires suivants: "... Je ne pense pas qu'il<br />

puisse exister une meilleure hausse que celle dont sont équipés nos canons" et "... Je<br />

suis entièrement satisfait de l'efficacité de ces hausses." En novembre 1819, un<br />

comité mixte d'officiers de la marine et de l'armée de terre, convaincus de<br />

l'efficacité des hausses de Congreve, recommandèrent leur adoption pour les canons<br />

et les caronades de la Royal Navy. On apporta quelques modifications à la manière<br />

dont elles étaient fixées et réglées, mais le principe de Congreve selon lequel la visée<br />

s'effectuait à travers de deux anneaux, le long d'une règle à rainures fut respecté.<br />

Le succès initial de ces hausses fut de courte durée; en 1827, la Royal Navy en<br />

était peu satisfaite et les retira du service cette année-là. Les hausses étaient sans<br />

aucun doute d'une conception très ingénieuse, et d'après un auteur, "...de construction<br />

délicate, capables de s'ajuster avec une précision mécanique et mathématique, aux<br />

différences d'angle d'élévation les plus minimes, mais comme elles étaient très en<br />

saillie par rapport au canon, elles étaient très vulnérables aux chutes d'agrès ou<br />

d'autres débris pendant la bataille ainsi qu'aux mouvements des palans et des voiles<br />

pendant les manoeuvres. Si une forte brise soufflait, elles ne pouvaient être utilisées<br />

du côté sous le vent avec des angles d'élévation élevés car la faible hauteur des<br />

sabords empêchait de voir la cible. Si le navire se déplaçait rapidement <strong>sur</strong> une mer<br />

agitée, comme les hausses étaient fermées, il était extrêmement difficile de prévoir<br />

le moment où la cible s'inscrivait dans les anneaux, et donc, d'effectuer la mise à feu<br />

au moment opportun; les hausses à visée directe s'avérèrent beaucoup plus pratiques,<br />

sans compter que la fabrication des hausses de Congreve était coûteuse27.<br />

En 1828, le lieutenant T.S. Beauchant, R.M.A, publiait un livre appelé The<br />

Naval Gunner dans lequel il examinait, entre autres questions, le pointage des<br />

canonsZ8. Il est intéressant de noter qu'il ne fait aucune mention des hausses de<br />

Congreve dans son ouvrage, ce qui peut indiquer qu'elles étaient tombées en<br />

désu<strong>étude</strong> un certain nombre d'années avant que la marine ne les retire du service en<br />

1827. Au lieu de cela, il décrit deux hausses de pointage. Une, que l'on pourrait<br />

appeler une mire ajustable, se fixait à la pièce en avant du bourrelet du deuxième

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