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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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LES HAUSSES DE POINTAGE ET LE POINTAGE<br />

Pour que le projectile atteigne sa cible, le canonnier devait pointer correctement<br />

son canon. Il le faisait en alignant l'axe de la pièce <strong>sur</strong> un plan vertical passant<br />

par l'objet et, sauf en cas de tir de but en blanc, en donnant au canon une élévation<br />

par rapport au plan horizontal passant par la cible. Comme, à l'origine, les pièces ne<br />

comportaient aucun système de pointage, celui-ci se faisait d'une manière plus que<br />

rudimentaire. En campagne, les canonniers tiraient habituellement à la portée de but<br />

en blanc; pendant les sièges, ils déterminaient l'élévation de la pièce en se basant <strong>sur</strong><br />

leur expérience et <strong>sur</strong> des tirs d'essai répétésl , En 1610, on utilisait un bouton de<br />

mire ou guidon, installé <strong>sur</strong> la bouche afin de compenser la différence de diamètre<br />

entre la plate-bande de culasse et l'enflure de bouche, pour pointer le canon de but en<br />

blanc, et on utilisait encore ce même bouton au milieu du XVIIe siècle, mais<br />

habituellement pendant les exercices seulernentê. Pour aider le pointeur, on avait<br />

coulé un bouton ou gland au milieu du renflement de bouche et une encoche ou cran<br />

de mire était ménagée au point milieu de la plate-bande de culasse; en alignant ces<br />

deux points <strong>sur</strong> la cible, on obtenait l'alignement correct en directionI. D'après les<br />

écrits de John Muller des années 1750, les pièces furent d'abord coulées avec ces<br />

boutons et crans de mire, mais rien d'autre ne prouve que les canons anglais étaient<br />

ainsi marqués au XVIIe siècle. Il semble plutôt que le canonnier trouvait la ligne de<br />

mire en déterminant les points centraux de la plate-bande de culasse et du<br />

renflement de bouche à l'aide d'un plomb à fil ou un niveau à alcool, et en les reliant<br />

d'un trait de craie, Muller pensait pourtant que cette méthode était "... très lente,<br />

incertaine et manquait de rlgueur't". Adye décrivait en 1766, les moyens utilisés pour<br />

pointer un canon - le bouton de mire, la ligne de mire déterminée au niveau à alcool<br />

et marquée à la craie; et, pour déterminer l'élévation de la pièce, le quart de cercle<br />

ou équerre de canonnier5.<br />

Inventé vers 1545 par Niccolo Tartaglia, mathématicien italien et l'un des<br />

premiers théoriciens en balistique, le quart de cercle de canonnier était un instrument<br />

simple et pratique qui permettait de déterminer l'élévation de la pièce. C'était<br />

une équerre de bois ou de métal dont les deux côtés étaient de longueurs inégales et<br />

étaient reliés par un quart de cercle gradué en degrés. Un fil à plomb était accroché<br />

au sommet de l'angle. On insérait le long côté de l'équerre dans l'âme de la pièce et<br />

l'angle d'élévation était lu au point où le fil à plomb touchait le quart de cercle. On<br />

pouvait me<strong>sur</strong>er l'angle d'inclinaison en plaçant le grand côté de l'équerre contre la<br />

bouche de la pièce et en déterminant là encore le point de contact entre le fil et le<br />

quart de cercle.<br />

Le cadran à niveau était une variante du quart de cercle de canonnier. On<br />

faisait pivoter un niveau à alcool autour du sommet de l'angle droit et on obtenait<br />

l'angle d'élévation au point où le niveau intersectait le quart de cercle. On l'utilisait<br />

de la même manière que le quart de cercle - le long côté était inséré dans l'âme de<br />

la pièce, puis on ajustait le niveau jusqu'à ce qu'il soit horizontal, et on lisait l'angle<br />

d'élévation <strong>sur</strong> l'échelle du quart de cercle. Les angles d'inclinaison étaient<br />

déterminés en plaçant le petit côté contre la bouche de la pièce, ou, si l'âme était<br />

d'un assez gros calibre, dans celle-ci, et en ajustant le niveauô ,<br />

Les niveaux à bulles firent leur apparition en 1661, mais on ne sait pas<br />

exactement quand ils furent accouplés au quart de cercle de canonnierZ. Dans le<br />

catalogue du Museum of Artillery, Woo1wich, il est fait mention d'un "instrument de<br />

bronze (quart de cercle avec niveau à bulles et curseur de fil à plomb) pour pointer<br />

les canons et les mortiers" qui est attribué à Albert Borgard et daté de 17108. Bien<br />

que Adye n'ait mentionné que le quart de cercle de canonnier dans son carnet de

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