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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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MISE À FEU 395<br />

confirmèrent l'efficacité des platines à silex. La fin de la guerre semble avoir<br />

retardé leur mise en service, et ce n'est qu'en 1790 que l'utilisation d'un nouveau<br />

modèle de "platine en bronze" fût généralisée dans la marine <strong>britannique</strong>51.<br />

On continua d'utiliser la platine à silex ordinaire de la marine pendant les<br />

guerres contre la France et Napoléon, mais son succès prêtait le flanc à la critique.<br />

Certains faisaient en particulier remarquer que si le silex cessait de fonctionner en<br />

plein combat, il était rare qu'il fût remplacé immédiatement en raison de la difficulté<br />

qu'il y avait à en installer un neuf rapidement et correctement. S'il n'était pas mis<br />

<strong>sur</strong> place avec la précision requise, il pouvait se briser et même causer une mise à feu<br />

prématurée quand on refermait le bassinet. En conséquence, si une platine à silex<br />

cessait de fonctionner, on se rabattait <strong>sur</strong> le porte-feu, dont l'utilisation était censée<br />

avoir été éliminée par cette platine52.<br />

Pour essayer d'accroître l'efficacité d'utilisation de la platine à silex, le fils de<br />

sir Charles Douglas, sir Howard Douglas, soumit à l'amirauté en 1817 une platine de<br />

conception nouvelle (fig. 237). Elle était équipée d'une mâchoire double comportant<br />

deux silex, maintenus en position par un cran et un écrou à ailettes. Si l'un des silex<br />

cessait de fonctionner, on pouvait le remplacer par l'autre en 4 ou 5 secondes; il<br />

suffisait de dévisser l'écrou, de faire pivoter les mâchoires doubles, de réaligner leur<br />

axe <strong>sur</strong> le cran, et de resserrer l'écrou. Ensuite "... le silex arrière pouvait être<br />

remplacé sans hâte excessive, pendant que le canon était rechargé, sans pour cela<br />

avoir à désarmer la platine du silex qui fonctionnait"53. De plus, non seulement cette<br />

opération pouvait être faite rapidement, mais il n'y avait aucun risque de perdre des<br />

pièces puisqu'on n'avait pas à démonter le chien double54.<br />

L'amirauté fit essayer les chiens doubles, probablement en 1817, et déclara<br />

qu'ils "... constituaient une grande amélioration par rapport à ceux actuellement en<br />

service"55. Le 16 janvier 1818, on avisa Douglas que "... la livraison des platines<br />

pour les pièces de marine actuellement en service devrait être suspendue et les<br />

platines de votre invention graduellement mises en service"56. Plus prudent, le Board<br />

of Ordonance refusa initialement de prendre une décision. Douglas s'as<strong>sur</strong>a le<br />

concours de sir Alexander Dickson, artilleur distingué qui avait commandé <strong>l'artillerie</strong><br />

de Wellington pendant les campagnes de la péninsule ibérique et l'invasion de la<br />

France qui s'ensuivit. Dickson se prononça fermement en faveur de l'adoption des<br />

nouvelles platines par la Royal Artillery, soutenant Douglas qui considérait que les<br />

cannoniers étaient incapables de changer les silex à la fois rapidement et correctement,<br />

et ajoutant que les porte-feu allumés étaient dangereux dans les batteries en<br />

raison de la présence de poudre dans un espace confiné et grouillant d'activité. Il<br />

exprimait quelques réserves à l'égard de l'utilisation d'une platine pour le service de<br />

campagne, à moins que l'on n'adopte la nouvelle étoupille (Douglas en avait proposé<br />

une); avec les étoupilles existantes il fallait amorcer la platine avec de la poudre.<br />

D'autre part, Dixon soulignait le risque de mettre le feu aux herbes sèches, au blé,<br />

aux maisons et aux villages, quand on coupait les extrémités allumées des porte-feu,<br />

ainsi que l'inconvénient de devoir constamment allumer, couper et réallumer ceuxci57.<br />

D'après Douglas,<br />

Appuyée par cet officier distingué, la proposition de<br />

l'auteur fut favorablement accueillie, et aurait été mise à<br />

exécution si des considérations d'ordre financier et autre<br />

n'avaient pas rendu difficile la fourniture immédiate des<br />

quantités nécessaires de platines.58<br />

La possibilité que la Royal Artillery n'ait jamais utilisé cette platine à silex est<br />

partiellement contredite par Majendie dans son <strong>étude</strong> <strong>sur</strong> les munitions des pièces à<br />

âme <strong>lisse</strong>, bien qu'il ne donne aucune preuve précise. Après avoir rapporté la<br />

déclaration précédente faite par Douglas, il écrit:

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