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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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388 MISE À FEU<br />

tête avait la forme d'une coupelle, probablement soudée à une extrémité du tube;<br />

l'autre extrémité du tube était coupée en biseau, comme une plume, et peut-être<br />

renforcée avec de la soudure pour lui permettre de perforer la cartouche. Le<br />

diamètre de la coupelle et du cylindre ainsi que la longueur de la coupe biseautée<br />

étaient les mêmes, quelque fût le calibre, mais la longueur du tube variait en fonction<br />

de l'épaisseur du métal à la lumière afin de permettre au tube de perforer la<br />

cartouche. On enfilait un morceau de mèche à étoupilles dans le tube et on amorçait<br />

la coupelle avec une pâte de pulvérin et d'alcool de vin. Selon Miller, une coiffe de<br />

papier qu'on enlevait quand on devait utiliser le tube était fixée par-dessus la<br />

coupelle. Il prétend que, par la sui te, on utilisa une coiffe de flanelle, trempée dans<br />

une solution de salpêtre et d'alcool de vin; celle-ci n'avait pas besoin d'être enlevée<br />

car elle s'enflammait aussi rapidement que l'amorce.<br />

La mise au point de l'étoupille de fer blanc améliora la méthode de tir. Comme<br />

son utilisation éliminait l'opération qui consistait à passer un morceau de mèche<br />

d'étoupilles dans le canal de lumière, elle permettrait d'augmenter la cadence de tir,<br />

progrès important, en particulier pour <strong>l'artillerie</strong> de campagne. L'encapsulage de la<br />

mèche dans un cylindre permettait de mieux protéger la lumière, car elle ralentissait<br />

sa corrosion. De plus, cela rendait le tir moins dangereux car on n'avait plus à<br />

utiliser une traînée de poudre pour amorcer le canon. La mèche posait cependant<br />

quelques problèmes. On prétendait que l'étain la rendait inutilisable lorsque les tubes<br />

étaient stockés trop longtemps. Bien qu'il soit prouvé que des tubes de fer-blanc<br />

furent utilisés à la bataille de la baie de Quiberon en 1759, ils étaient généralement<br />

peu appréciés par le service de marine. L'eau salée les corrodait rapidement, et les<br />

marins, lors des batailles, se coupaient souvent les pieds, qu'ils avaient nus, <strong>sur</strong> les<br />

tubes qu'on jetait <strong>sur</strong> le pont après utilisation32.<br />

L'amélioration suivante de la méthode de fabrication des étoupilles - l'adoption<br />

d'une longueur normalisée et l'utilisation de composition au lieu de mèche à étoupilles<br />

- fut inspirée par les méthodes européennes. Les Britanniques étaient certainement<br />

au courant du fait que les nations continentales utilisaient d'autres matériaux et<br />

méthodes. Muller écrit:<br />

Les Français utilisent un petit roseau, auquel est fixé une<br />

coupelle de bois d'environ deux pouces de long; on les rernplit<br />

de pulvérin humecté d'alcool de vin, et on perce un petit trou<br />

de la taille d'une aiguille <strong>sur</strong> le côté, par lequel la flamme<br />

jaillit violemment et enflamme les cartouches qui doivent être<br />

préalablement percées avec un poinçon)3<br />

Quelles que soient les origines précises des réformes, les Britanniques utilisaient déjà<br />

en 1788 des étoupilles à tubes de plume ou de fer-blanc, de même longueur, chargés<br />

de composition et percés <strong>sur</strong> le côté. Un auteur anonyme écrivait dans un carnet,<br />

vers 1797 "Après des expériences répétées pendant plusieurs années faites avec 40<br />

tubes de différentes inventions, ces deux types furent jugés les mieux adaptés au<br />

besoins du service et furent adoptés"34.<br />

Le choix fait en 1788 semblait contredire les conclusions auxquelles Majendie<br />

était parvenu dans son <strong>étude</strong> <strong>sur</strong> les munitions des pièces à âme <strong>lisse</strong> et mérite peutêtre<br />

un examen plus approfondi. Majendie indique que l'on avait adopté une longueur<br />

uniforme à un moment quelconque entre 1813 et 182735. Il appuyait son argument<br />

<strong>sur</strong> les tables, publiées par Adye, en 1813 et 1827, de différentes longueurs<br />

d'étoupilles de fer-blanc, et <strong>sur</strong> celles publiées par Spearman en 1828, d'étoupilles de<br />

métal et de plume de longueur uniforme. Par contre, on trouve la déclaration<br />

suivante dans un des carnets de Sir Augustus Fraser:<br />

N.B. Les mèches d'étoupilles de laine ne sont plus utilisées<br />

depuis 1788. Les étoupilles courtes de fer-blanc et de plume<br />

étant remplies de composition.36

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