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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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POUDRE 301<br />

se racornir et à s'immiscer dans la lumière où ils durcissaient à un point tel qu'on ne<br />

réussissait pas à les déloger avec le dégorgeoir. Le service de campagne avait adopté<br />

au milieu du siècle un matériau bien plus satisfaisant, la flanelle, mais les cartouches<br />

de papier restèrent réglementaires dans la marine et pour les canons de siège. La<br />

flanelle se consumait complètement, ou si des fragments restaient dans l'âme, ils ne<br />

continuaient pas de brûler comme le papier53.<br />

En 1755, l'amirauté avait vainement tenté d'introduire les cartouches de<br />

flanelle dans le service nava1 54. En 1778, sir Charles Douglas, celui qui avait mis au<br />

point une platine à silex pour les canons de la marine, a aussi recommandé les<br />

cartouches de flanelle, mais sans plus de succès. La solution de compromis, soit de<br />

faire les fonds en flanelle, fut adoptée de temps à autre. Dans son ouvrage <strong>sur</strong><br />

<strong>l'artillerie</strong>, John Muller mentionne des cartouches de parchemin avec des bouts de<br />

flanelle, et Douglas nous dit-on avait équipé (à ses frais) son navire le Duke avec des<br />

cartouches de papier à fonds de flanelle. On ne sait pas exactement quand la marine<br />

royale a opté pour la flanelle; une autorité, Majendie, nous dit que la marine utilisait<br />

ce type de cartouches en 1800, mais il se peut que ce ne soit qu'après les guerres<br />

napoléoniennes qu'on les ait adoptées sans restriction en mer55. On retrouve les deux<br />

types de cartouches (en papier et en flanelle) <strong>sur</strong> les listes des entrepôts de la marine<br />

à Kingston, Haut-Canada, en février 1813, mais des cartouches à fond de flanelle<br />

comme celles tout en papier furent encore envoyées aux forces navales des Grands<br />

Lacs au printemps de 181656. Il est certain cependant qu'à partir de 1830, les<br />

cartouches de flanelle furent d'usage courant en mer57.<br />

Dès 1790 et probablement avant, les cartouches tant de papier que de flanelle<br />

apparaissent <strong>sur</strong> les listes des entrepôts de <strong>l'artillerie</strong> royale au Canada. Le service<br />

de campagne n'utilise que la flanelle, mais les deux types sont en usage dans les<br />

garnisons, et durant la §uerre de 1812, les cartouches à fond de flanelle ont aussi<br />

commencé à apparaître 8. Dès 1795 ces dernières étaient fabriquées au Royal<br />

Laboratory59. Aussi tard que 1816, James notait dans son dictionnaire: "Les<br />

gargousses pour canons lourds sont maintenant faites soit de papier traité seulement,<br />

soit de papier traité et de fonds de flanelle."60 Le papier cependant tombait en<br />

disgrâce. En 1819 un comité d'officiers d'artillerie recommanda fortement l'emploi<br />

des cartouches de flanelle, particulièrement dans les batteries de siège:<br />

suite aux nombreux accidents causés par les cartouches de<br />

papier qui se déchirent quand on les transporte dans les<br />

tranchées, et aussi dans les batteries, ce qui cause souvent des<br />

explosions...; à ceci on peut ajouter la sécurité qu'apportent<br />

les cartouches de flanelle au service des canons, tout en<br />

permettant un tir rapide et vigoureux tellement nécessaire<br />

durant un siège. 61<br />

Vers 1825, les cartouches de papier étaient encore en usage pour les canons, mais<br />

elles étaient presque tombées en désu<strong>étude</strong>. D'ores et déjà, les cartouches étaient en<br />

flanelle62.<br />

Même si les renseignements sont rares <strong>sur</strong> la façon précise de fabriquer les<br />

cartouches au XVIIIe siècle, le procédé général semble clair; de plus, ce dernier ne<br />

changea pas, sauf pour quelques détails, durant le siècle suivant. Les dimensions<br />

exactes, prises d'un patron, étaient reportées <strong>sur</strong> le tissu que l'on taillait. La pièce<br />

était ensuite enroulée <strong>sur</strong> une forme (semblable à un rouleau à pâte) de la grosseur<br />

désirée, puis elle était collée (papier) ou cousue (flanelle), les bords se chevauchant.<br />

On ne sait pas exactement comment le fond était formé. Un cahier de notes,<br />

décrivant la fabrication de cartouches pour fins d'épreuve, semble nous indiquer que<br />

le fond provenait de l'étranglement de la cartouche par un lien serré; après que la<br />

cartouche avait été collée et qu'elle avait séché pendant 24 heures, "elle était prête<br />

pour l'étranglement, après quoi on les attachait par paquets de 25,,63. Un autre

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