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l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

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296 POUDRE<br />

Congreve le jeune inventa une très bonne méthode de malaxage, mais on ne sait<br />

pas si elle fut effectivement utilisée. On versait chaque ingrédient dans des trémies<br />

individuelles attachées les unes aux autres au-dessus d'une courroie sans fin. Le<br />

déversement des trémies <strong>sur</strong> la courroie se faisait par la rotation d'une brosse de<br />

métal insérée horizontalement dans une fente au bas de chaque trémie. Le dosage du<br />

déversement était déterminé par l'ajustement de l'espace entre la brosse et l'ouverture<br />

de la trémie. Les trois ingrédients s'écoulant en justes proportions <strong>sur</strong> la<br />

courroie s'acheminaient vers une autre trémie où une autre brosse poussait la charge<br />

à travers un tamis, la réduisant en fine poudre 27.<br />

L'agglomération<br />

Le but de cette étape, considérée comme la plus importante du processus de<br />

fabrication, était de broyer, moudre et malaxer ensemble les ingrédients pour en<br />

faire des galets rigides. Même si cette opération pouvait se faire manuellement avec<br />

un pilon et un mortier, on mit au point un procédé mécanique qui permit de traiter de<br />

plus grandes quantités. La charge était placée dans des mortiers de bois ou de pierre,<br />

humidifiée et battue pendant 24 heures par de longs pilons actionnés par un arbre à<br />

cames. Selon Smith (l779), il Y avait 24 mortiers par moulin, chacun pouvant<br />

contenir 20 livres du mélange. Le pilon, dont l'extrémité martelante était recouverte<br />

de cuivre, faisait 10 pi de haut et 4 po 1/2 de large 28. Pour humidifier le mélange on<br />

utilisait soit de l'eau, du vinaigre, de l'esprit de vin mélangé avec de l'eau, ou de<br />

l'urine; cependant en 180l, Coleman rejette tous ces agents et ne conserve qUE" l'eau.<br />

On finit par n'employer que de l'eau distillée 29.<br />

Comme les moulins à pilons explosaient souvent, ils furent interdits en<br />

Angleterre (sauf exceptions) par une loi adoptée en 1772 30. On les remplaça par des<br />

moulins à meules. Ceux-ci étaient composés d'une base circulaire en pierre calcaire<br />

d'environ 7 pi de diamètre, <strong>sur</strong> laquelle tournaient deux cylindres du même matériau<br />

faisant 5 à 7 pi de diamètre et 14 à 18 po d'épaisseur. Les meules courantes étaient<br />

montées à la verticale <strong>sur</strong> un axe commun qui était rattaché à un arbre vertical, luimême<br />

relié à la machinerie qui l'actionnait. Comme elles étaient placées à<br />

différentes distances de l'arbre, les espaces couverts par leur rotation se chevauchaient.<br />

Le passage de chaque meule courante était suivi de celui d'un grattoir,<br />

recouvert de cuir et de feutre, qui ramenait continuellement la charge sous les<br />

meules. Autour de la pierre dormante, une bordure de bois, en pente et faisant 2 pi<br />

de haut, a pour fonction de garder la charge à l'intérieur. Une sorte de bouchon en<br />

métal à canon, de 2 pi de diamètre et de 5 po de haut, empêchait la poudre de<br />

s'infiltrer dans le trou de l'arbre au centre. Dans les années 1850, des meules de fer<br />

(dormantes et courantes) commencent à remplacer les meules de pierre, et en 1860<br />

toutes celles de la Royal Gunpower Factory étaient en fer.<br />

La charge de 42, puis de 50 livres était étendue également <strong>sur</strong> la pierre<br />

dormante et humectée avec de l'eau pour lui donner suffisamment de consistance. On<br />

mettait alors la machine en marche, les meules faisant 7 ou 8 révolutions à la minute;<br />

cette étape durait environ 3 heures 1/2. Périodiquement un ouvrier mouillait la<br />

charge, la fréquence étant fonction de l'humidité dans le moulin.<br />

Lorsque terminée l'agglomération, le galet était retiré de la meule avec une<br />

pelle, placé dans un bac et entreposé pour la nuit dans un petit bâtiment. Des<br />

descriptions plus récentes nous indiquent que les galets de poudre étaient vérifiés<br />

pour déterminer s'ils avaient été bien mélangés. On en brisait un morceau: s'il<br />

présentait une couleur gris ardoise uniforme, on en broyait une partie qu'on faisait<br />

brûler dans une éprouvette; une autre partie était projetée <strong>sur</strong> une vitre. S'il<br />

réussissait ces tests, le galet pouvait passer à l'étape sui vante du procédéU,

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