03.07.2013 Views

l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

28 FABRICATION<br />

cette épreuve est insuffisante; on a en effet constaté que<br />

même lorsque l'eau pénètre dans la pièce en plusieurs endroits,<br />

celle-ci demeure parfaitement utilisable. 41<br />

Smith ne mentionne pas cette épreuve dans son ouvrage, An Universal Military<br />

Dictionary en 1779, mais il est certain qu'elle était d'usage courant dès le milieu des<br />

années 178042•<br />

La pièce était obturée avec un bouchon de bois conique dans lequel un trou<br />

avait été foré dans le sens de la longueur. À l'origine, on l'enfonçait solidement dans<br />

l'âme du canon à l'aide d'un guide et d'un maillet, mais à partir du milieu des années<br />

1780, à cause des difficultés rencontrées pour l'extraire, le bouchon était recouvert<br />

de cuir de vache et tenu en place par des chaînes enroulées autour des tourillons. On<br />

remplissait la pièce d'eau, on bouchait la lumière, et on vissait dans le bouchon un<br />

tuyau relié à une pompe. On faisait fonctionner celle-ci pendant environ cinq<br />

minutes pour essayer de forcer l'eau dans les fis<strong>sur</strong>es pouvant exister dans la pièce.<br />

Si de l'eau commençait à sourdre, la pièce était refusée. Une fois l'eau vidée et l'âme<br />

séchée, on introduisait dans celle-ci un miroir afin de repérer les trous ou les zones<br />

perméables éventuelles. La lumière ambiante ou une chandelle spéciale insérée dans<br />

l'âme de la pièce permettait d'éclairer le miroir. On pouvait ainsi facilement repérer<br />

les défectuosités qui demeuraient humides alors que le reste de l'âme était sèche43.<br />

En 1782 le capitaine Thomas Blomefield était nommé inspecteur général de<br />

<strong>l'artillerie</strong> à Woolwich, responsable de la vérification des pièces d'artillerie. Il se<br />

lança à corps perdu dans cette tâche et soumit les pièces à des vérifications<br />

rigoureuses. D'après les règlements qu'il a proposé pour les pièces de fer, si un canon<br />

<strong>sur</strong> dix éclatait, la série toute entière était immédiatement refusée. Si le<br />

pourcentage d'échecs était moins élevé, l'inspecteur pouvait choisir deux autres<br />

canons qui avaient été coulés immédiatement avant et après celui qui avait explosé;<br />

il leur faisait alors tirer 20 coups chacun, à charge normale. Il suffisait que l'un des<br />

deux soit défaillant pour que l'inspecteur puisse rejeter toute la série (voir Annexe A).<br />

Comme les entrepreneurs n'appréciaient guère une telle rigueur, une solution<br />

moins contraignante fut mise au point. Si un canon éclatait, tous ceux de la même<br />

série étaient soumis à un troisième essai, avec la même charge que celle qui avait été<br />

utilisée pour les deux premiers. Toute défaillance pouvait entraîner le rejet de toute<br />

la série. D'après les documents existants, il s'agissait là d'une entente conclue avec<br />

les entrepreneurs, mais qui n'avait pas encore été approuvée par le Board of<br />

Ordnance.44 Un manuel de 1801 nous apporte les précisions suivantes:<br />

Les pièces d'artillerie soupçonnées d'être défectueuses sont<br />

souvent soumises à une vérification plus rigoureuse; elle<br />

consiste à effectuer 30 tirs en succession rapide, avec la<br />

charge nor male et deux boulets••• 45<br />

Un examen des manuels et des carnets postérieurs à 1800 révèle que, pour<br />

l'essentiel, la méthode de vérification n'a pratiquement connu aucun changement (voir<br />

Annexe D au sujet des charges d'essai). Les instruments utilisés sont devenues plus<br />

perfectionnés - par exemple, la poignée du chat a été graduée afin de faciliter les<br />

me<strong>sur</strong>es et la pompe a été renforcée afin d'accroître la pression de l'eau dans l'âme<br />

de la pièce pendant l'épreuve de l'eau. Un carnet de 1859 aurait presque pu être écrit<br />

dans les années 1770. Il commençait ainsi:<br />

Les examens et les vérifications auxquels les pièces d'artillerie<br />

sont soumises dans ce département sont organisés comme suit:<br />

1) vérification aux instruments<br />

2) essai de tir<br />

3) chat<br />

4) vérification par injection d'eau<br />

5) vérification à la lumière solaire.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!