03.07.2013 Views

l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

l'artillerie lisse britannique: étude technologique sur l'identification, l ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

FABRICATIaN 27<br />

On n'a trouvé aucune description d'essais ariterreurs à 1750 mais il existe des<br />

tableaux des charges de poudre utilisées pour ces essais datant des années 1720 et<br />

peut-être même avant38. Les comptes rendus postérieurs à 1750 concordent tous<br />

plus ou moins dans leurs grandes lignes.<br />

La pièce d'artillerie, qu'elle soit en bronze ou en fer, qu'il s'agisse d'un canon,<br />

d'un obusier, d'un mortier (ou d'une caronnade après 1779), était tout d'abord<br />

inspectée visuellement ainsi qu'à l'aide d'instruments afin de déceler les imperfections<br />

possibles. On me<strong>sur</strong>ait sa longueur et l'épaisseur du métal. L'âme devait avoir<br />

le diamètre approprié, et son axe devait correspondre à celui de la pièce. Les<br />

tourillons devaient être au même niveau, et avoir le diamètre et la position fixée. Le<br />

canal de lumière devait avoir le diamètre requis et être correctement forée.<br />

faibles écarts étaient tolérés, mais s'ils étaient trop grands, la pièce était refusée.<br />

De<br />

On inspectait ensuite l'intérieur de l'âme. On utilisait le chat pour déceler les<br />

trous ou les irrégularités dans l'âme de la pièce. Cet instrument était constitué d'un<br />

manchon de fer armé de quatre à huit branches dont les extrémités formaient des<br />

pointes aiguës repliées vers l'extérieur, qui était fixé à un manche de huit à 12 pieds.<br />

On introduisait le chat dans l'âme du canon, puis on le retirait lentement en le faisant<br />

tourner. Les branches du manchon s'ouvraient alors et leurs pointes s'accrochaient<br />

aux trous existants dans la <strong>sur</strong>face de l'âme. Quand on en découvrait un, on marquait<br />

le manche du chat ainsi que la <strong>sur</strong>face extérieure du canon, à l'endroit correspondant<br />

à l'emplacement du trou. On enfonçait alors un second chat muni d'une seule pointe,<br />

recouverte d'un mélange de cire et de suif, pour repérer le trou et en prendre une<br />

impression. Lorsque le trou avait un quart de pouce de profondeur ou s'il était très<br />

long, la pièce était refusée. Le règlement à cet égard a été précisé dans les années<br />

1790: une pièce d'artillerie était refusée si sa chambre comportait un trou de 0,2<br />

pouce, et sa volée, un trou de 0,25 pouce39•<br />

Il convient également de noter l'existence d'un autre outil utilisé pour ces<br />

inspections, le détendeur. C'était un anneau plat monté à angle droit <strong>sur</strong> un manche.<br />

On faisait g<strong>lisse</strong>r cet anneau <strong>sur</strong> le manche du chat et on l'enfonçait dans le canon<br />

pour dégager le chat lorsque celui-ci était coinçé.<br />

Dans les années 1770, le général Thomas Desaguliers a inventé un instrument<br />

plus raffiné et plus complexe pour déceler les imperfections de l'âme.<br />

L'instrument, conçu selon les plus solides principes de la<br />

mécanique, permet de découvrir immédiatement les défauts<br />

d'un canon dès qu'il est introduit dans l'âme de celui-ci, et en<br />

particulier si l'axe<br />

important...<br />

. 40<br />

de la pièce est déjeté, ce qui est très<br />

Cet outil, ou un instrument fondé <strong>sur</strong> les mêmes principes, était encore utilisé près<br />

d'un siècle plus tard (voir l'Annexe B qui contient une description détaillée de son<br />

utilisatien),<br />

Lorsque la vérification aux instruments donnait satisfaction, la pièce était<br />

ensuite amenée au champ de tir d'essais, et deux coups étaient tirés avec une charge<br />

de poudre prédéterminée, deux bourres d'étoupe, et un boulet (pour l'essai des<br />

caronnades, on n'utilisait qu'une seule bourre) (voir l'Annexe C au sujet des charges<br />

d'essai). Après chaque tir, on inspectait soigneusement la pièce afin de déterminer,<br />

selon les mêmes méthodes, si des trous ou des fis<strong>sur</strong>es s'étaient formés. Les canons<br />

étaient posés à même le sol, la bouche légèrement soulevée grâce à un billot de bois,<br />

et le coup était tiré dans un arrêtoir de bois. Les mortiers et les obusiers étaient<br />

tirés à un angle de 70 degrés de manière à ce que les projectiles retombent dans la<br />

Tamise.<br />

Si la pièce subissait cet essai avec succès, elle était ensuite soumise à l'épreuve<br />

de l'eau. John Muller doutait de l'efficacité de celle-ci.<br />

Parfois, on injecte de l'eau sous pression dans les pièces, mais

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!